We wish you a happy Weirdmas ! (Pollen, Louzzie, Rubima)

Je suis le mec genre le plus heureux de la terre. Tellement heureux que je pourrais aller sur le balcon pour crier ma joie à la terre entière et danser la samba. Mais petit 1) Kellen va me faire la peau si les voisins crient au tapage nocturne et petit 2) je ne sais absolument pas danser la samba. Le madison, au maximum. La danse du robot quand je suis ivre. Alors je vais sagement me contenter d'exulter en silence et de boire à la santé de ce jour rempli de belles surprises. En plus, Ruben est bien parti pour me faire chialer, le bougre. « Tu vas ruiner mon maquillage, si tu continues. » je souffle, goguenard, avant de prendre une lampée de ce merveilleux vin pétillant tout droit venu d'Italie. J'étais entouré des personnes auxquelles je tenais le plus au monde, je portais mes habits préférés de l'année, j'allais interviewer Lebron Motherfucking James. Et me marier.

Est-ce que c'est possible de mourir de contentement ?

Poppy marraine, c'était la chose la moins étonnante du monde. Cet enfant allait vraiment être pourri gâté, en plus d'être chouchouté comme jamais. « Ouais ouais, une grosse poussière qui s'appelle la sensibilité. Vous n'êtes pas si mal assortis au final, vous deux. » je lâche sans cacher mon amusement, en pointant le couple du doigt. Puis la main de Louve se glisse dans la mienne, sa tête sur mon épaule. « Tu imagines très bien. » je souffle, tout aussi bas. Avant de me pencher vers Auggie, attirant son attention d'une main passée dans ses cheveux en bataille. « Dis, tu préfères un petit frère ou une petite soeur ? » je l'interroge à l'oreille, avec un sourire complice en voyant les siens s'agrandir.

   

Si on m'avait dit que ce repas du vingt-quatre décembre serait aussi riche en émotions, j'aurais très certainement évité de passer une heure dans la salle de bain à me maquiller. Je remerciais infiniment le maquillage waterproof pour m'empêcher de ressembler à un panda géant et me faire garder un minimum de dignité. Même si ça commence à être difficile de retenir mes larmes. Rien que de voir autant de joie sur le visage de chacun pourrait suffire à me refaire pleurer. Mais je tiens bon, contrairement à Poppy. Et j'imagine que ça ne doit pas être quelque chose d'habitués chez elle, ce qui ne m'étonne qu'à moitié, finalement. Mais l'un de ses meilleurs amis allait se marier, le deuxième allait devenir papa, et quand on connaissait le lien très fort qui les unissait tous les trois, cette vive émotion qu'elle devait ressentir était entièrement normale. En plus de la fatigue qu'elle devait accumuler depuis plusieurs jours. Mais elle préfère mettre ça sur le dos d'une poussière dans l'œil, ce qui m'arrache un léger gloussement. Oswald, fidèle à lui même, en rajoute une couche, évidemment.

Mon futur mari demande à Auggie, dans un chuchotement s'il préfère avoir une petite sœur ou un petit frère et je souris, attendrie, devant ses yeux qui s'écarquillent de surprise. Son visage semble s'éclairer d'une lueur nouvelle, avant de plonger dans une profonde réflexion. J'en profite pour me tourner vers Cosima, toujours en pressant la main d'Ozzie. « Oui. Oz tiens absolument à nous emmener en Suisse, à la montagne. » je réponds, les yeux pétillants d'impatience. Je n'avais jamais quitté Los Angeles et encore moins vu la neige. Et j'avais hâte de nous retrouver, tous les trois, loin de toutes obligations. Je m'apprête à reprendre la parole quand Auggie se redresse subitement sur sa chaise pour nous observer, Ozzie et moi, en s’écriant qu'il a bien réfléchi. « Je veux une petite sœur ! »

« Et moi, j'ai encore besoin de moi. » je ronchonne, étalé sur le sol. Si je pouvais éviter d'avoir une crise cardiaque toutes les deux minutes. Et à défaut de me venir en aide pour me relever, elle se met à chouiner de plus belle en apprenant qu'elle est élue comme marraine. Bien que ce n'était pas difficile de le deviner. Je me permets une réflexion amusée à son intention, récoltant un autre coup de coude dans les côtes en guise de réponse. « Mais bien-sûr. Une poussière. Évidemment. » je souffle, avec malice. Avant d'être gentiment missionné par ma compagne pour nourrir les jumelles. Alors je laisse échapper un soupir, levant les yeux au ciel, avant de me lever à nouveau pour rejoindre la cuisine.

Qu'est-ce qu'on ne fait pas pour la femme qu'on aime, hein ?

Je veille à la cuisson du plat de Cosima qui s'effectue lentement dans le four en attendant que le lait ne chauffe, avant d'apporter quelques amuse-bouche sur la tête et de vivement repartir pour récupérer la précieuse boisson des petites. Deux biberons en main, je teste la température avant de quitter la cuisine pour longer la table et atteindre le berceau où se trouvent mes filles. Je ne peux pas m'empêcher d'être subjugué par ces petits être qui gigotent à peine, déposant le biberon pour attraper Avalon dans mes bras, avec la plus extrême délicatesse. J'avais toujours peur de les tenir, parce qu'elles me semblaient si fragiles. Mais une fois calée contre moi, je m'occupe de la réveiller en douceur, jusqu'à admirer ses grands yeux ouverts sur le monde qui l'entoure. Puis je souris tendrement en la regardant téter avidement, tendant ses bras minuscules.                     

@Poppy Lloyd @Ruben Sinclair @Cosima Melucci @Louve Espinoza @Oswald Landolt

Bon. C’était chouette toutes ces bonnes nouvelles, ça a regonflé mon cœur pour les dix prochaines années, mais si on pouvait s’arrêter là, ce serait fort sympathique. Parce que moi, contrairement à Ozzie, mon maquillage va réellement finir ruiner et j’ai passé beaucoup trop de temps dans la salle de bain pour tenter de me donner forme humaine et tenter de faire disparaître, du mieux que je pouvais, les immenses cernes qui avaient décidé d’élire domicile sur mon visage pile aujourd’hui. Et peut-être un peu parce que j’aimerais garder un minimum de crédibilité aux yeux de mon compagnon. Je n’ai jamais autant pleuré qu’aujourd’hui et ça devient vraiment difficile de me retenir. Mais je repars de plus belle quand Ruby m’annonce que je serais la marraine de leur enfant à naître et je crois sincèrement que je vais finir desséchée avant la fin de la soirée. Si je ne mourrais pas d’un trop-plein de bonheur avant. « J’espère que vous avez fini, parce que j’ai épuisé mon stock de larmes, là. »

Je me retiens d’ailleurs d’adresser mon majeur à Ozzie, qui se moque de moi et de m’adresser de la même façon à Kellen qui en rajoute une couche. Ah les couillons. Au moins, Cosi me comprends, elle. Pour la peine, j’envoie mon merveilleux compagnon en mission ‘nourrir les jumelles’ et vu le soupir qui s’échappe de ses lèvres, il a l’air réellement ravie. Presque autant que quand il avait dû changer la première couche des jumelles, genre la couche. Puis je l’observe en silence se diriger vers la cuisine, avant d’écouter les projets de vacances de Louve et mon meilleur ami. L’entendre parler montagne, neige, et tout simplement de l’Europe, me rendrait presque jalouse. Je n’avais pas quitté le sol américain, pour des vacances, depuis une éternité. Et je devais bien l’avouer, l’Angleterre me manquait. Puis Kellen revient, biberons entre les mains et je souris, attendrie, en l’observant prendre Avalon dans ses bras. Il pouvait bien penser ce qu’il voulait, il se débrouillait à la perfection avec elles. Et je fondais, littéralement, à chaque fois que je le voyais avec nos filles. Se rendant sûrement compte de l’absence de sa sœur, Juniper se met à s’agiter, et ses petits yeux baignés de larmes s’ouvrent. Je m’empresse de la prendre dans mes bras, avant d’attraper à mon tour le biberon, pour le lui donner. Puis je me penche légèrement vers Kellen, un sourire sur les lèvres. « On t’a déjà dit à quel point la paternité te va bien ? »

Quand j'y pensais, je me rendais compte que nous n'avions plus autant de temps qu'avant pour nous retrouver tous ensemble. Kellen était submergé par le travail, même si c'était ce qu'il avait choisi et qu'il s'y plongeait en âme et conscience. Poppy vivait le même quotidien et avait choisi de s'en couper pour s'occuper pleinement de leurs filles. Oswald jonglait entre les différents états pour rédiger ses articles et interviewer les plus grands sportifs de notre époque. Louve profitait de son fils et de son frère, maintenant qu'elle les avait pleinement retrouvés, conjuguant sa famille avec le salon de tatouage dont elle était la propriétaire. Ruben vendait du rêve et des voyages à la pelle et moi je partageais mon savoir ainsi que mon affection toute particulière pour la musique à des jeunes âmes curieuses. Chacune de nos vies avaient pris son chemin et nos journées étaient bien remplies, pour la plupart. Partager un tel moment, dans un calme relatif et de la bonne humeur était devenue une denrée rare mais je le savourais d'autant plus, au final.

L'exclamation enjouée du petit garçon m'arrache un gloussement attendri et ma main caresse distraitement mon estomac par-dessus le tissu de ma robe. Fille ou garçon ? Je ne voulais pas vraiment le savoir en avance. Parce que je savais que j'allais profondément l'aimer, sans distinction. Et je hoche la tête à l'explication de la brune avant de pivoter vers mon compagnon, un sourcil haussé. « Ah oui ? Et tu comptes me faire profiter de tes ristournes un jour, aussi ? » je l'interroge, faussement vexée. Puis Kellen revient avec des biberons et nous observons les deux parents qui nourrissent les petites, mes yeux revenant inlassablement sur mon meilleur ami. J'avais l'impression de faire face à quelqu'un de diamétralement différent. Alors que je savais qu'il était capable d'une telle douceur, quand il laissait tomber ses barrières. « On va déjà essayer assis, par précaution. Mais tu seras un merveilleux papa, j'en suis sûre. » je souffle affectueusement, avant d'aller embrasser sa joue. Je n'avais pas de doute que cet enfant à venir allait être parfaitement choyé et en sécurité avec Ruben.    

Eh oh, moi j'ai pas l'habitude de subir autant de bonnes nouvelles d'un coup. Je suis un être sensible, vous savez. Mais moi, je n'en tombe pas de ma chaise. Sheh. Ozzie 1 - Kellen le ronchon mais fragile 0. Boom bébé. Peut-être qu'un jour je remonterais dans l'estime de mes pairs. Mais chaque jour en son temps. Faut pas trop m'en donner non plus, je viens déjà de faire ma demande en mariage. Un peu bancale, mais une demande quand même. Je suis capable d'être sérieux quand c'est quelque chose ou quelqu'un qui m'est cher. Et je ne serais pas contre donner un petit frère ou une petite soeur à Auggie. Puis comme personne ne semble être contre l'idée, je me contente de demander au petit s'il a une préférence, mon sourire s'élargissant à sa réponse. « Eh bien, on va essayer de répondre ta demande, Aug'. » je réponds joyeusement, pressant un baiser sur l'épaule de Louve avant de me redresser sur ma chaise.

Qu'est-ce que je mourrais de soif, je m'étais desséché sous le coup de l'émotion.

« Ouaip. Ils vont vraiment découvrir la définition de "neige". Pas la petite poudreuse d'amateur qu'on voit ici. Des mètres à perte de vue. Du froid. Des sapins. Et de la fondue moitié-moitié. Aaaaaah, j'ai si hâte. » je babille joyeusement, à ces souvenirs de mon enfance. Buvant une grande lampée de vin pétillant, mes yeux suivent le mouvement de Kellen qui contourne la table pour nourrir les jumelles et je pousse un soupir attendri en le voyant aussi concentré mais étonnement détendu. « Ok maintenant que j'ai vu ça, tu es officiellement devenu la personne la moins effrayante que je connaisse, Walters. » je lâche, amusé, sachant qu'il n'était pas en position de ronchonner sous peine de déranger le repas de sa fille. « Est-ce que tu t'es aussi mis au tricot ? » je rajoute, malicieux.

   

Je ne m’attendais pas à entendre crier August de la sorte, lui qui avait tendance à jouer les grands timides et se cacher derrières nos jambes. Encore moins à ce que ce soit une petite sœur qu’il souhaite avoir, mais comme moi, les enfants ont toujours de quoi nous surprendre. « Je ne serais pas obligé de prêter mes jouets comme ça. » qu’il répond, le plus naturellement du monde, m’arrachant un petit rire. Mais Auggie analyse bien trop les choses et je suis persuadée qu’il y a bien plus que ça derrière ce choix. Je frisonne légèrement alors qu’Ozzie dépose un doux baiser sur mon épaule et je me penche dans sa direction, un sourire aux lèvres. « Tout repose sur tes épaules, maintenant. » Est-ce que je lui mettais la pression ? Peut-être un tout petit peu.

J’étais née et j’avais grandi à Los Angeles, ne connaissant ainsi que le soleil et la chaleur tout au long de l’année. Nos parents, à Clyde et moi, n’avaient pas les moyens pour nous payer des vacances à tous les quatre, puis les années étaient passées, apportant leur lot de problèmes et l’occasion de partir ne s’était jamais présentée. Mais la vie avait enfin décidé de nous donner un peu de répit et j’avais hâte de découvrir le pays de naissance de l’homme que j’aimais. En plus de voir la neige pour la première fois, et de nous retrouver juste tous les trois, loin de Los Angeles et de toutes nos obligations quotidiennes. « Et Monsieur nous a promis de nous apprendre à skier. » Si je m’étais montrée plutôt réticente à cette idée, j’étais finalement revenue sur ma décision. Après tout, pourquoi pas. Surtout que j’allais avoir le meilleur des professeurs.

Puis nos regards dévient sur la silhouette de Kellen qui nourrit avec la plus grande des tendresses l’une de ses filles et je me retiens de me facepalm en entendant la remarque de mon compagnon. « Tu ne peux pas le laisser tranquille ? » je demande, en fronçant les sourcils, même si le ton de ma voix pouvait aisément trahir mon amusement.

À la naissance de mes filles, mon monde entier avait basculé. Et même si je m'étais préparé à l'idée pendant la grossesse, ce n'était rien face à ce que j'avais ressenti en posant les yeux sur ces deux minuscules créatures à la maternité. Je ne pensais pas pouvoir ressentir un tel déferlement d'émotions, si intenses qu'elles m'avaient tout simplement submergé. J'avais eu l'impression, pendant quelques heures, que plus rien d'autre n'avait eu d'importance. À tel point que ça m'avait effrayé. Et je m'étais posé tout un tas de questions. Est-ce que j'allais réussir ? Est-ce que j'étais réellement qualifié pour être père ? Est-ce que je n'allais pas finir par tout faire foirer ? Tant d'interrogations qui avaient tournoyé sans cesse dans le creux de ma tête, pendant longtemps.

Pourtant, en tenant Avalon dans le creux mon bras, j'ai le sentiment que c'est ce qu'il faut faire, la sensation d'être parfaitement à ma place. Mes yeux ne regardent qu'elle, absorbés par son visage délicat et ses grands yeux encore pétris de sommeil, qui m'observent par à-coup avant de revenir sur son biberon. Un infime sourire étire mes lèvres à la remarque de Poppy. « Elle t'arrange surtout, quand c'est à mon tour de me lever en pleine nuit. » je réponds avec ironie, sans pouvoir effacer la tendresse qui traverse mon regard. Puis je finis par revenir à ma famille, jusqu'à ce que le commentaire de Landolt ne me fasse tourner la tête dans leur direction, pivotant à peine pour leur faire face. « Écoute donc ta future femme, Oswald et laisse-moi nourrir ma fille en paix. » je roucoule, l'air faussement mauvais. « Où il se pourrait que tu reçoives des réclamations pour amendes impayées dans le courant de la semaine prochaine. » je susurre, les yeux pétillants d'une douce insolence.                        

@Poppy Lloyd @Ruben Sinclair @Cosima Melucci @Louve Espinoza @Oswald Landolt