A strange and magical night with you. (Les gueux 2.0)

Le gymnase n’était plus que paillettes et cotillons dorés, pour mon plus grand et immense bonheur. La décoration était parfaite, la musique laissait un peu moins à désirer que la dernière fois et j’avais mes merveilleux amis à mes cotés, en plus de mon incroyable petit-copain. Et j’étais infiniment reconnaissante envers, très certainement la terre entière, pour vivre ça à leur côté. On avait bien mérité une soirée sous les projecteurs, à danser et ne penser à rien d’autre que l’instant présent. Et puis nous étions en train de vivre nos derniers souvenirs dans ce lycée et même si je n’étais pas mécontente d’en partir, ça annonçait également la fin de quatre années incroyables à faire les quatre-cent coups avec les personnes que j’aimais le plus au monde. Il est rapidement proposé d’aller enflammer le dancefloor, histoire d’éviter que Gino ne se rue sur le buffet immédiatement et j’accepte avec un immense sourire la main que Lox me tend. Et je secoue la tête en riant avant de me presser contre ce dernier. « Il marque un point. » je souffle en guise de réponse aux propos de Noen. « Mais c’est toi que j’aime le plus. » Je déposer un baiser à la commissure de ses lèvres pour approuver mes propos, l’entraînant à ma suite sur la piste de danse. Mes bras viennent s’enrouler autour de son cou tandis que les siens viennent encercler ma taille et pendant de longues, très longues secondes, je suis incapable de défaire mon regard du sien. « Je t’ai déjà dit à quel point je t’aime ? » je demande avant de venir poser ma tête contre son torse. « Des fois ça me fait peur, de me dire que les choses vont autant changer dans même pas trois mois. » Ne plus les voir tous les jours, ne plus passer la porte du lycée avec eux, ne plus entendre leur exclamations dans les couloirs. Ça allait terriblement me manquer. Mais je n’ai pas le temps de penser plus longtemps à ce que sera ma vie après les vacances d’été que la musique change pour une mélodie bien plus rythmée et je préfère de laisser toutes ces questions pour un autre jour. « Et si on en profitait pour aller faire une photo de nous deux au photomaton ? » je demande. « Avant que je me fasse impunément volée par la boule à facette de la soirée ? »

Je n'aimais pas spécialement les rassemblements dans ce genre, d'habitude mais la simple vision du visage émerveillé d'Hadlee suffisait à équilibrer tout le reste. Ses yeux brillaient de mille feux et elle était resplendissante de bonheur, faisant battre mon coeur à un rythme plus soutenu dans ma poitrine. Nous vivions l'un de nos derniers moments tous ensemble avant de diverger dans différentes directions et si nous étions plusieurs à nous retrouver pour les études, ce n'était pas le cas pour tout le monde. Alors nous devions profiter au maximum de ces instants où nous nous trouvions réunis, savourer la quiétude de cette soirée et la paix enfin retrouvée. « J'espère bien. » je souffle, avec petit sourire complice. Puis ses lèvres viennent trouver la commissure des miennes et mon expression s'agrandit aussitôt. Et je la suis sur la piste de danse, mes bras s'enroulant autour de sa taille tandis que les siennes s'arriment à ma nuque. Je t’ai déjà dit à quel point je t’aime ? Un petit rire m'échappe et je la couvre d'un regard tendre. « Il y a approximativement cinq minutes. Mais tu peux continuer, ça ne me dérange pas du tout. » je souffle, avec un air entendu. Sa tête se pose sur mon torse et je l'enlace plus fermement, lui soufflant un baiser sur le haut du crâne. « On va devoir s'adapter à un autre rythme, c'est certain. Mais ça ne changera pas ce qui nous lie les uns aux autres, j'en suis convaincu. » je murmure, la faisant doucement tanguer jusqu'à ce que la mélodie ne change pour adopter un ton plus rythmé. « Les désirs de ma dame sont des ordres. » je déclare, amusé, avant de la laisser m'entraîner de nouveau vers la cabine. « Sache que je me battrai férocement pour te récupérer, gente dame. » Par chance, il y a peu de monde à cet instant et nous attendons un court moment avant d'entrer dans le photomaton, tapotant sur l'écran pour régler les paramètres. Assis sur le tabouret, je tapote ma jambe pour l'inviter à s'y asseoir et rentrer dans le champ de l'objectif. « Prête ? » je l'interroge, appuyant sur le bouton et l'attirant subitement contre moi pour l'embrasser grossièrement sur la joue avant le premier flash.

J’ignorais quelle foutue mouche m’avait piqué pour que j’accepte de suivre tout le monde sur la piste de danse. Par ailleurs, ce n’est pas que je n’aimais pas danser, le problème, mais plutôt le fait que je ne sache pas danser. Je n’étais absolument pas doué pour cordonner mon corps en rythme sur la musique. Ce qui était un comble quand on savait que j’avais derrière mois plusieurs années de maîtrise en arts martiaux. Mais oui, je savais effectuer une parfaite chorégraphie de combat, mais me danser sans avoir l’air parfaitement ridicule ou en train de faire une crise d’épilepsie, c’était une tout autre histoire. Enfin, ce n’était que des suppositions, au final, parce que de tous les bals auxquels j’étais allé, je n’avais pas une seule fois remuer un orteil, préférant rester assis sur une chaise à regarder mes amis se trémousser. Hadz dansait merveilleusement bien, Gino se défendait pas mal et Noen étant Noen et le ridicule ne lui faisant pas peur, n’importe quel pas de danse passait étonnement bien venant de lui. Oui oui. Même celle du spaghetti trop cuit. Mais là, ce n’est pas n’importe quel bal, alors même si l’envie de prendre mes jambes à mon cou est bien présente, je prends sur moi et je suis mes comparses, non sans faire la moue. Parce que le seul chemin que j’ai envie de suivre se trouve en sens inverse de celui que je suis en train d’emprunter. Mes mains viennent toutefois encercler la taille de Tamsin, un frisson parcourant mon échine quand ses doigts effleurent ma nuque. « Je suis tout ce qu’il y a de plus détendu… » je réponds en marmonnant. Puis mon regard se pose sur son visage et j’essaie, tant bien que mal, d’évacuer toute la tension qui m’abrite en ce moment. « Tu veux dire personne hormis Noen et son sourire de psychopathe ? Parce que je sais qu’il a promis à ma mère de lui ramener des preuves si tu arrivais à me faire danser… » Tels les êtres infâmes et diaboliques qu’ils étaient. Finalement, je survis, miraculeusement, au slow et, je dois bien le reconnaître, ce n’était pas si horrible que ça. Mais au moment où la musique change, pour un son bien plus rythmé, la panique m’envahit de nouveau. « Je vais me chercher à boire. » j’annonce à ma petite-amie en me penchant légèrement en avant pour qu’elle puisse m’entendre. « Est-ce que tu veux quelque chose ? »