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The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)

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Wyatt Forbes
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Wyatt Forbes


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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) - Page 2 EmptyVen 12 Fév - 21:48

he wanted her for himself
so he took her, selfishly
La Belle & La Bête

Je connaissais les rumeurs qui circulaient sur mon compte, les murmures profanés dans la lueur tamisée d'une taverne. Les messes-basses soufflées d'oreille en oreille, les hypothèses imaginées à propos de l'unique survivant de la famille Forbes. L'enfant devenu démon, le garçon à l'immonde cicatrice, celui qu'on disait doté de pouvoirs obscurs. La légende qu'on murmurait à ses marmots pour qu'ils répriment leurs envies de bêtises, engourdis par la peur. Des balivernes, alimentées par le mystère, nourries par le silence et le doute à propos de l'être qui vivait dans le manoir, à la lisière de la forêt. Il n'y avait rien de tout ça. Rien d'autre qu'un homme embourbé dans sa solitude, repoussé en-dehors de la ville, vivant reclus parce que le reste du village avait décidé qu'il n'avait pas sa place ailleurs que dans la pénombre. Un enfant dont on avait froidement assassiné les parents, à qui on avait arraché sa famille. Un orphelin laissé pour mort entre les arbres, sans le moindre remord, qui s'était douloureusement traîné jusqu'à sa demeure pour ne pas mourir dans le froid. Dont le seul pouvoir était de pouvoir converser avec des êtres qui n'aurait jamais du quitter leur immobilité, de la vulgaire vaisselle et quelques meubles.

Ils ne savaient pas la moindre chose à mon propos et ils s'étaient toujours permis de juger sans connaître, s'arrêtant à la peur que l'inconnu leur inspirait. Ils avaient attaqué mes parents à cause du stigmate qui striait ma joue, à cause de la crainte que leur inspirait la créature qui logeait dans les bois. Cette ombre fugace, sanguinaire, qui s'en était prise à moi et qui avait sonné le glas de la tranquillité de notre existence. Et souvent, je me disais que si je n'étais pas allé aller dans la forêt, peut-être que ma famille serait toujours en vie. Peut-être que mon quotidien aurait été différent de ce froid qui me glaçait continuellement la poitrine, différent de ces murs tristes et gris, de ce silence qui devenait parfois insupportable. Mes parents étaient certainement morts à cause de moi, en fin de compte et j'en voulais à la terre entière, ainsi qu'à cette cicatrice qui me barrait le visage. Cette trace noirâtre et dégoûtante qui me rappelait continuellement le passé, qui me rappelait que j'avais désobéi et que ça avait entraîné la mort des êtres qui m'étaient le plus cher. Mais pourtant, j'avais fini par dépasser les grilles de la propriété, la peur et la rancoeur au ventre et mes yeux avaient été aveuglé par la lumière. Ce rayonnement solaire qui émanait d'une seule et unique personne au milieu des pavés, qui avait attiré mon regard et fait dépoussiéré mon coeur dans le creux de ma poitrine.

Je voulais ce halo au milieu de ma maison, je voulais que le soleil pénètre à nouveau à travers les fenêtres, je voulais que cette aura sombre et macabre s'en aille, définitivement.

Je voulais quelqu'un pour me sauver des ténèbres dans lesquelles je pataugeais depuis trop longtemps.

Pourtant, ma fierté et ma rage m'interdisaient de demander et je refusais davantage de supplier. Je ne voulais pas me sentir ployer face à quelqu'un d'autre, je ne voulais pas donner des armes pour qu'on les retourne contre moi. Je ne voulais plus ressentir le regard imprégné de pitié qui m'avait été adressé à de trop nombreuses reprises. Et je savais que sa présence en ces lieux n'aurait jamais été possible si j'avais envoyé une simple lettre d'invitation, au vu des mystères qui m'entouraient. Je n'étais pas stupide et j'avais simplement agi dans mon intérêt, en prenant en compte toutes les informations. Mais rien n'avait changé et je sentais l'irritation se mêler au désespoir. Si je voulais que les choses changent, j'allais devoir faire un pas en avant, mettre mon amour-propre de côté et ce simple fait avait le don de me rendre dingue. Je n'avais jamais vu à quémander pour obtenir et il n'y avait que cette donzelle au caractère de cochon pour mettre à mal mes habitudes, cette forteresse que j'avais passé des années à construire pour me protéger. Qui se trouvait devant moi et qui m'observait comme si des cornes avaient poussé sur le haut de mon crâne pendant la nuit, ce qui renforçait mon envie de faire demi-tour. Je me sentais tout simplement ridicule et ça ne faisait qu'augmenter mon irritation. « Fort bien, tu m'en vois rassuré. » je réponds, railleur. Avant qu'elle n'en rajoute, jouant les ingénues et me faisant prendre une profonde inspiration pour contenir l'agacement qui me remontait le long de ma cage thoracique. Elle ne faisait rien pour pacifier l'échange et j'avais tout simplement l'impression de perdre mon temps. Je n'aurais jamais du écouter Samovar et ses confessions pleines d'un espoir qui s'effaçait de plus en plus à mesure des minutes. Vous voulez la paix ? Libérez-moi, dans ce cas. « Hors de question. » je siffle, serrant les poings mais refusant de détourner le regard. Sentant quelque chose me comprimer la poitrine en la regardant attraper le vase et le serrer contre sa poitrine, mes yeux papillonnant sur son visage, sur ses mains agrippées contre le cristal. Merci pour les roses. Je me mords l'intérieur de la bouche, faisant jouer mes doigts, gorgé d'un inconfort qui m'était aussi nouveau qu'insupportable. « ...de rien. » je murmure, du bout des lèvres, d'une manière presque inaudible.

J'imaginais que les conseils de la théière n'étaient pas si inutiles que cela, en fin de compte.

Mais elle se retourne, posant sa main sur la poignée de sa porte et j'ai déjà l'impression qu'elle m'échappe, que tout ça n'a strictement servi à rien. Je ne voulais pas qu'elle se renferme à nouveau dans la pièce qu'elle considérait comme sa geôle. Et je n'arrive pas à réprimer le grondement de colère qui s'écoule de ma gorge, la faisant pivoter dans ma direction. « Ne me force pas à te traîner jusqu'au rez-de-chaussée, Debrand. » je souffle, avant de faire un pas en avant. Puis un second, approchant délibérément de la jeune femme, apercevant son corps qui se crispe automatiquement en me voyant réduire la distance. « C'est tout ? » je crache, les sourcils froncés. « Rien d'autre ? » Je ne comprenais pas. Elle criait pour sa liberté et aucune interrogation n'était venu traverser ses lèvres. Tout ça n'avait pas le moindre sens. « Tu es comme les autres, en fin de compte. À ne voir que ce qu'il y a devant ton nez. À te contenter des histories qu'on t'a raconté à mon sujet. » je finis par lâcher, le visage tordu par la colère. « La Bête. Monstrueuse. Terrifiante. Sanguinaire. N'est-ce pas ? » je susurre, à quelques centimètres de sa silhouette recroquevillée sur elle-même. « Vous me dégoutez. Tous autant que vous êtes. Vous avez détruit ma vie mais cette putain de cicatrice continuera toujours de faire moi le coupable idéal. » je termine, avant de reculer, dans l'intention de m'en aller.

J'avais beau faire des efforts, essayer de sortir de ce cercle vicieux qui m'empêchait d'avancer mais je finissais toujours être repoussé, inlassablement.      



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Lexa Forbes
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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) - Page 2 EmptyDim 14 Fév - 23:32

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so he took her, selfishly
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N’approchez pas de la forêt. N’allez pas vers le château. Faites vos corvées ou il viendra. Des contes, des légendes, des murmures relayés par les hommes et femmes du village depuis des années, alimentant la légende de celui que l’on appelle la bête, le démon. Celui que l’on craint là-bas depuis tant d’années. J’étais peut-être trop éclairée pour y croire, mais je n’avas jamais eu d’avis réellement tranché sur cette personne dont on disait tant de mal. Je craignais plus des gens qui pensaient que les femmes que l’on instruit, sont des femmes dangereuses. Je craignais plus des ces hommes qui pensaient que les femmes n’étaient rien de plus que des objets. Le savoir, et la connaissance n’étaient pas néfaste. Mais il faut croire que les femmes qui ont un minimum de connaissances, pourraient faire de l’ombre aux hommes. C’était eux, qui j’osais craindre, plus que toutes ces histoires que l’on raconte. Non pas que je doute de la présence de personne qui volent des vies. Simplement, j’avais choisi de ne pas y prêter attention. Des créatures et de la magie, j’en croise sans cesse, dans ces romans qui habillent mon chevet, et la bibliothèque, que je m’étais faite, de clous et de bois, sous ce toit dans lequel nous vivions, mes parents et moi. Plus petit que celui-ci, certes, mais qui regorgeait d’une telle flamme d’amour, de tendresse. Il y avait tout pour être heureux, dans cette petite bâtisse.

J’avais aperçu, dans le regard de cet homme dont on contait l’horrible histoire, un éclat, quelque chose, que je ne saurais pas expliquer. Mais je n’ai pas peur. Je le crains, certes, mais je n’ai pas peur. Il a une aura, et un charisme que je n’ai jamais vu ailleurs, qui en impose, et qui pourrait, certes, faire peur. Mais je ressens ce besoin, viscéral, de ne pas me laisser faire, de ne pas laisser engloutir par ce ressentiment, de ne pas laisser la laisser me contrôler, de ne pas m’écraser, devant les caprices d’un seigneur, qui égoïstement, avait capturé la vie d’un être humain. Je ne voulais pas me laisser faire, lui accorder les courbettes, et les honneurs, baisser les yeux quand il approche, simplement obéir, comme une jeune femme bête et docile. Je ne voulais pas qu’on pense que j’étais faible d’esprit. Je voulais prouver, ces années à me battre pour me faire une place dans ce monde. Je ne voulais pas être réduite à l’esclavage d’un homme qui avait atteint à ma liberté en fermant les grilles d’un palais, où seules nos âmes errent, seules. La mienne, terrifiée, de ne jamais plus pouvoir découvrir le monde qui regorgeait de richesse que j’avais toujours voulu explorer. De ne jamais, retrouver cette lumière, qui m’a si longtemps habitée. Pourtant, les murs de cette demeure sont immenses, et les pièces débordent de trésors. Je pourrais ne pas être malheureuse ici.

A croire, que quand il m’a fermé les grilles, je me suis enfermée moi-même, dans une solitude qui ressemblait à la prison que je m’étais imaginé.

J’étais triste. Seule. Désemparée. Je voulais savoir, comprendre, pourquoi j’étais seule âme qui vive ici, pourquoi c’était sur moi, que le destin avait décidé de s’acharner. Je voulais simplement qu’on m’explique, qu’on m’accorde le droit de savoir pourquoi on m’a tout enlevée, pour me laisser errer dans ce château, où la lumière y est plus froide que le marbre contre lequel je m’écroule parfois. Je me demande s’il entend mes sanglots, parfois. Mes geignements de désespoir. A voir les roses, je me dis qu’il s’attarde sur la moindre chose que je fais, quand il peut avoir un œil discret. Ou bien sont-ce, ces petites faillences animées, qui lui rapporte ce qui me plais, un temps soit peu ici. Il m’annonce que les roses sont pour moi et je ne sais pas vraiment retenir ce ton plein de sarcasme quand il précise que c’est une offre de paix. Pense-t-il vraiment que ce sera suffisant ? J’en viens à ma requête, ma liberté, qu’il refuse comme je m’y étais attendue. « Bien. Alors il n’y aura pas de paix. » Je réponds simplement, avant de venir hausser le vase contre mon buste, les roses frôlant ma poitrine, et mon cœur, qui bats à tout rompre. Je le remercie brièvement, avant de m’éclipser. Enfin, tout du moins, d’essayer. Mais c’est peine perdue.

Il grogne dans mon dos, me faisant frissonner. Je finis par déposer les roses à l’entrée de ma chambre, le cœur frivole, de voir un peu de ces plantes, vivre dans le cadre si parfait de cette chambre. Je me redresse, et le regarde, alors que son ton grondant, s’abat sur mes épaules. « Vous n’oserez pas. » Je souffle, les yeux plongés dans les siens, alors qu’il s’approche, lentement, mettant tous mes sens en alertes, mes muscles agissant d’eux même, pour se crisper, signe de défense, alors que je faisait tout pour garder la face. Je me contente de le regarder s’approcher, déverser sa colère sur moi, cracher ce qu’il avait à cracher. M’atteindre cœur et âme, avec des mots tranchants. Les larmes me montent, alors qu’il se flagelle autant qu’il se décharge sur moi, pour tout un peuple, qui m’avait longtemps vu comme une étrangère, moi aussi. Il se retourne, et je me rends compte que j’avais oublié, quelques instants de respirer, alors je prends quelques seconde pour reprendre mon souffle. « C’est ça, que vous cherchiez ? Le coupable parfait, sur qui déverser toute votre colère ? La cible docile, pour vous venger d’un peuple qui répands son venin ? » Je souffle, alors que sa silhouette se raidit à son tour. « C’est pour ça, que vous ne m’avez pas tuée, ni même enfermée dans un donjon ? Pour avoir le plaisir de me faire payer le tribu d’un peuple vicieux ? J'en avais rien a faire de ces paroles de bonnes femmes ! C'était facile de raconter des histoires. Je refuse de payer pour eux. » Je lâche, les mains tremblantes, le trémolo dans la voix, qui traduit toutes les émotions qui se bousculent dans ma tête. « Pourquoi ? Pourquoi est-ce que vous me gardez ici ?! Pourquoi les fleurs ? Pourquoi vouloir la paix ? » Mon ton se hausse, et une pointe de colère s’en mêle. J’étais perdue. J’avais l’impression d’être terriblement prise au piège, sans comprendre. « Pourquoi moi quand vous auriez pu avoir n’importe qui ? Pourquoi moi ?»






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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) - Page 2 EmptyLun 15 Fév - 22:02

he wanted her for himself
so he took her, selfishly
La Belle & La Bête

Si j'avais refusé d'aller à la rencontre de la Belle, je n'avais pas cessé de l'observer. Arpentant les jardins quand l'obscurité était à son apogée, dissimulé dans les ténèbres pour lever les yeux jusqu'à sa fenêtre et voir si la lumière s'y trouvait toujours allumée, grimpant à une branche pour la voir brosser sa longue chevelure avant d'aller ouvrir un livre pour s'y plonger pendant des heures. Jusqu'à la voir s'endormir sur les pages parcheminées, recroquevillée dans le fauteuil en velours carmin. Ou debout, installé cette fois derrière la vitre pour la contempler lorsqu'elle errait entre les massifs, sa lourde cape traînant derrière elle et voltigeant au gré du vent. Mes yeux posés sur le profil de son visage qui apparaissait quand elle se penchait pour humer le parfum d'une rose, pour effleurer ses pétales du bout des doigts. Il y avait toujours quelques effluves fleuries qui persistaient dans la bibliothèques, qui flottaient dans l'air et venaient chatouiller mes narines quand j'y passais. Qui m'indiquaient qu'elle avait été, peut-être quelques instants plus tôt, qu'elle s'était peut-être posé sur la méridienne et s'était immergée dans un manuscrit pendant des heures avant de retourner dans sa chambre. Plein d'instants où je m'étais trouvé devant sa porte, ma main survoltant le bois parsemé d'arabesques avant de me raviser, essayant d'entendre ce qui se passait de l'autre côté mais retenu par ma fierté qui m'interdisait de faire le premier pas. Je me sentais déchiré entre cette carapace que j'avais mis si longtemps à élaborer pour me protéger de ce monde hostile et ce besoin dévorant de chasser les ténèbres qui m'entouraient.

Entre ce que mon coeur désirait au plus profond, si j'osais me l'avouer et ma raison qui me poussait à reculer davantage pour ne pas être blessé à nouveau.

J'avais puisé dans mes réserves pour mettre mon amour-propre de côté, pour me battre avec ces habitudes qui me collaient au corps afin de lui offrir un peu de paix, pour lui faire comprendre à demi-mot que je n'étais aussi obscur que ce que les murmures avaient pu lui raconter. Oui, j'assumais mes actes, même les plus abjects. Mais je n'avais fait que survivre, qu'agir pour ne plus me sentir aussi vulnérable que j'avais pu l'être, adolescent. Je ne voulais plus ressentir cette peur, cette agonie qui m'avait lacéré la poitrine, cette impression de tomber inlassablement dans le vide. J'avais osé demander des conseils au lieu de me débrouiller seul et j'avais osé faire couper ces roses en espérant qu'elles allaient attendrir le coeur flamboyant de ma prisonnière. Parce que c'est ce qu'elle était dans le fond et je le savais pertinemment, même si je préférais le voir d'une autre façon. Mais je la vois se retourner, balayant mes efforts d'un seul regard et je sens la colère qui remonte le long de ma gorge. Qui enflamme mes entrailles et me tire un grognement, la faisant pivoter pour m'interroger. Et tout explose, à nouveau. J'ai l'impression de revivre ce cauchemar, d'entendre à nouveau les cris de rage, cette foule qui demandait à ce que l'on élimine la Bête, celle qu'ils craignaient sans même avoir essayé de la comprendre. L'amertume remplit ma bouche, soudainement et je me demande si je n'ai pas rêvé cette scène sur la place du marché. Parce qu'à cet instant, elle n'est qu'une de ces ombres médisantes que je fuyais depuis que j'errais seul entre les murs de ce château. Les mots s'échappent, rapides, vifs, cinglants. Et les siens me font me raidir, les poings serrés et les ongles s'enfonçant douloureusement dans ma chair. « C'est ce que tu crois ? » je crache, le regard noir. « Alors tu es plus stupide que ce que je pensais. » Elle ne comprenait strictement rien. Elle ne voyait que ce qu'elle avait envie de voir, que son propre malheur alors que le mien durait continuellement depuis plus de vingt ans. J'avance à nouveau, les mâchoires serrées, la faisant reculer contre la porte à nouveau, dans un air de déjà vu. « Si j'avais voulu me venger, ça serait fait depuis longtemps. » je susurre, la voix vibrante de menaces. Pendant longtemps, cette idée a taraudé mon esprit, frôlé le bout de mes doigts. Il y a certains soirs où j'avais voulu passer les grilles pour massacrer la moindre personne de ce village, en représailles. Mais ça n'aurait jamais ramené mes parents à la vie, ça ne m'aurait jamais rendu ma vie d'avant. Alors je m'étais replié sur moi-même et j'avais refermé les portes, j'avais cherché m'extraire, à ne plus avoir le moindre contact avec ce monde barbare. Et moi ? Personne n'avait jamais pensé à l'enfant qui s'était trainé sur le sol pour ne pas finir engloutir par la nuit, le visage boursoufflé. Personne n'avait jamais pensé à ce fils auquel on avait arraché cette seule famille. Jusqu'à ce qu'il se rappelle à eux, jusqu'à ce qu'il fasse murmurer sur les lèvres qu'il avait survécu, devenant une sorte de légende ténébreuse.

Pourquoi est-ce que vous me gardez ici ? Il y a trop de questions, qui provoquent trop de choses à l'intérieur de moi. Trop de réponses qui se battent en duel, qui se chevauchent et s'entremêlent. Pourquoi moi quand vous auriez pu avoir n’importe qui ? Pourquoi moi ? Je recule, comme brûlé, avant de sentir un grognement animal s'échapper de ma gorge. « PARCE QUE JE NE VEUX PERSONNE D'AUTRE ! » Les mots sont sifflés mais ils luisent d'une vérité que je n'avais jamais exprimé à voix haute jusqu'à maintenant. Ma gorge se noue et je fais quelques pas en arrière, précipitamment. L'effroi, qui se répand comme une traînée de poudre. Je sens le mur dans mon dos et je me laisse subitement tomber au sol, prenant ma tête entre mes mains, les traits crispés. Replié sur moi-même, incapable de lever les yeux, incapable de faire face à la réalité et à tout ce que mes paroles pouvaient impliquer. « Il n'y a que toi qui peut me sauver... » je murmure, les intonations se brisant sur la fin et le souffle court. « Il n'y a personne d'autre. » je répète, dans le vide, comme déconnecté.

Je m'attendais à un rire, à des moqueries, devant ma forteresse qui s'écroulait, pareille à un château de cartes. À rien d'autre qu'une franche pitié face à cette ersatz d'homme que j'étais devenu, au fil du temps.    

        



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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) - Page 2 EmptyLun 15 Fév - 23:42

he wanted her for himself
so he took her, selfishly
La Belle & La Bête

Il y avait tant de pièces à ouvrir, à découvrir, tant de lieux a arpenter, les centaines d’hectares des jardins m’ouvraient constamment leur bras, quand je daignais mettre le nez dehors, pour m’aérer. Et pourtant, je n’en avais exploré qu’une petite partie. Celle où les rosiers s’élèvent, par centaines, et forment des allées parfumées, dans lesquels je prends plaisir à me perdre emmitouflée au possible, dans une cape plus lourde que moi, d’où dépassent à peine, de longues boucles châtain, que je nouais souvent avec un court bout de tissus. J’arpentais toujours le même sol marbré de ma chambre, ou celui de la bibliothèque, où je restais parfois, quelques heures, le temps de terminer la lecture d’un ouvrage, avant de retourner m’enfermer dans cette chambre, qui a vu mes tempêtes, mes larmes, et quelques sourires, quand les petites pièces de faillences, se font un chemin, jusqu’à la paume de ma main, pour me conter de douces histoire, où simplement, m’apporter un peu de compagnie, quand c’est à moi, de déchiffrer les mots d’une histoire, pour le plaisir de la petite tasse, qui c’était fait une place dans mon cœur, sans jamais me douter un seul instant, d’un potentiel regard posé sur ma personne. Aucun mot n’avait été réellement échangé, ni même une politesse. Je faisais tout, pour nos regards ne se croisent pas, que jamais, je n’ai à lui adresser un quelconque mot, ternie par le manque de liberté qu’on m’infligeait, avec pour seul distraction, des balades dans le jardin, ou ces livres, que je dévorais. J’estimais avoir finis l’entièreté de l’immense bibliothèque d’ici quelques semaines, à la vitesse où je les dévorais, en espérant y trouver un peu de beauté, un peu d’exotisme, qui me permettraient de m’échapper de cette vie, coincée là entre les 4 mêmes murs. Pourtant il savait. Il était venu là, déposer un vase débordant de roses à ne plus savoir qu’en faire. Rouges, mes favorites. Il savait. Par quel moyen, je n’en avais aucune idée, mais elles étaient là, diffusant leur parfum si singulier, qui faisait palpiter mon cœur, tout autant que ce geste, qui insufflaient des milliards de questions dans mon esprit. Pourquoi la Bête qu’il était, voudrait à ce point, la paix, si elle ne devait aller que dans son sens ?

Qu’aurais-je à gagner dans toute cette histoire ?

Je ne comprenais pas, ou peut-être que je ne cherchais pas vraiment à comprendre. Je n’étais sûre de rien. Ni de ses intentions, ni des raisons qui le pousse à me vouloir ici. Je voulais fuir à nouveau, m’enfermer encore et encore, me protéger peut-être, de ce que je pourrais découvrir. Peut-être qu’au fond, c’était plus simple de ne pas savoir, de rester enfermée là, de ne penser à rien, de ne rien voir. Je ne savais pas de quoi je me protégeais, mais je le comprends bien vite, quand il se met à gronder, me faisant tourner le regard à nouveau, alors que je ne voulais que retrouver l’intérieur de cette chambre qui me connait par cœur, qui est devenu un semblant de maison, quand la mienne m’a été affreusement arrachée. Je reçois un flot incessant de paroles qui me font reculer, buter contre le bois, monter les larmes dans mes yeux, et je pense même que certaines ont pris le parti de dévaler le long de mes joues, sans que je ne m’en rende vraiment compte. J’ai le souffle coupé, et une certaine peur, qui m’enserre le ventre. Je ne comprends pas sa colère. Je n’avais été l’instigatrice d’aucune de ces paroles de bonnes femmes. Je n’étais qu’une enfant. Je n’avais jamais rien voulu qu’apprendre, entendre, toujours abreuver de nouvelles histoires, sans pour autant prendre tout comme acquis. Pourquoi c’était sûr moi que toute sa haine se déversait ? Pourquoi c’était à moi de payer le tribu d’un peuple plein de haine, qui ne voit jamais plus loin que leur nez abrutis par le vin et la bière, qu’ils faisaient couler par tonneaux. C’est à mon tour de répondre, de lâcher des mots, de tenter de comprendre, de me défendre, et je ne me rends compte que j’ai avancé, que lorsqu’il s’approche à nouveau, pour me faire reculer, et buter contre le bois magnifié. « Je suis loin d’être stupide. Mais vous êtes rustre, et colérique, et vous ne me donnez aucune raison qui vaille que je vous croie. » Je réponds, renfrognée, apeurée, essuyant rageusement les larmes qui coulent. Des larmes de tristesse, de colère. Symbole d’un tourbillon de sentiments qui n’a de cesse de m’animer.

Si j’avais voulu me venger, ça serait fait depuis longtemps. Et ces mots, mettent encore plus le trouble dans ma tête, je ne comprends pas ce qu’il veut de moi, pourquoi il me garde ici, si ce n’est pour faire payer tout un peuple, qui s’en est pris à lui, sans chercher à comprendre.

Et quand je verbalise ces questions, il recule. Il recule et son regard se noircit, faisant courir à la surface de mon épiderme, un frisson comme nul autre. Plus bestial que jamais, les mots s’échappent dans un sifflement, mêlés à une colère dévastatrice. Mes yeux s’écarquillent, et il me faut un moment, quelques seconde, pour enregistrer les paroles de l’homme que j’avais face à moi. Homme qui se retrouve rapidement, recroquevillé sur lui-même, le visage entre les mains, et automatiquement mon cœur se brise, devant cet aveux de faiblesse. Devant cette fragilité que j’apercevais. Comme l’impression qu’aucune barrière ne fait plis fit devant nous. Il n’y a que toi qui peut me sauver… « Vous sauvez ? Je ne comprends pas… » Les larmes affluent, encore et encore, virulentes sur mes joues. Je laisse le silence s’abattre, le temps de sécher mes larmes, et de mettre le peu d’idées qu’il me reste, en place, avant de faire un pas, hésitant, vers lui. Mon corps tremble, et je ne sais pas vraiment si c’est une bonne idée, mais je m’avance, jusqu’à sa hauteur, avant de m’abaisser sur mes genoux, laissant ma robe s’étaler sur le sol, et mes yeux larmoyant se poser sur lui, lui qui n’ose à peine me regarder. « Pourquoi serais-je la seule ? Je n’ai pourtant rien de particulier. » Je murmure, sur un ton plus calme, cherchant à tout prix, à ne pas l’énerver d’autant plus. Je voulais simplement des réponses, qu’il m’explique. Nous ne nous étions jamais rencontrés avant ce jour om j’ai dis adieu à ma liberté. Comment pourrais-je l’aider ? Pire, le sauver. Je n’étais pas dotée de magie, et je ne connaissais rien, de cet homme à l’allure de bête, mais au cœur semble-t-il brisé, que rien ne pourrait véritablement réparer, et cette simple idée, me fends le cœur. « Je voudrais simplement comprendre. » Je murmure, crevant d’envie de poser ma main sur les siennes pour dévoiler son visage, mais je n’en fais rien. Je me contente d’être là, face à lui, en espérant croiser ce regard brisé, qui c’était révélé, à m’en faire frémir. Je n’avais pas de pitié, pas envie de me moquer, ni même de fuir, je voulais comprendre, pourquoi j’étais si spéciale à ses yeux.

Pourquoi, il avait cueilli la rose si singulière de ce village, parmi toutes celles autres, qui le peuplaient ?




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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) - Page 2 EmptyMar 16 Fév - 21:31

he wanted her for himself
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Si j'inspirais la crainte, j'avais fini par avoir moi-même peur des autres, en plus d'être terrifié par les ombres qui me rongeaient jour après jour. Même si les murs du château étaient recouverts de lierre, même si la lumière passait difficilement à travers les fenêtres, même si ma demeure avait perdu de sa splendeur d'antan, je me sentais en sécurité. Les hautes grilles n'avaient plus jamais laissé rentrer quiconque et je n'avais jamais reçu d'autres visites que celles de voyageurs errants, qui demandaient asile sans savoir qu'ils s'adressaient à l'hôte le plus inhospitalier qu'il puisse y avoir sur leur chemin. Il n'y avait que Leonard, qui servait ma famille depuis si longtemps qu'il était bien le seul à connaître l'intime vérité. Je voulais que le soleil réchauffe à nouveau la pierre de ses rayons mais j'avais le certitude que personne ne pourrait venir me chercher, au plus profond des couloirs et ça avait quelque chose de réconfortant à mes yeux. J'étais sauf, tant que je restais dans ma tour sombre, à l'abri des représailles, à l'abri des murmures qui couraient dans les chaumières du village. Personne pour brandir des torches et scander des menaces, personne pour poser des yeux remplis de dégoût sur mon visage. Personne pour me rappeler la malédiction qui s'abattait sur mon être depuis une vingtaine d'année, qui s'affichait continuellement sur ma peau pâle. J'en étais venu à ne plus avoir la force de me regarder dans un miroir en me levant le matin, à sentir une nausée remonter le long de ma gorge en effleurant la cicatrice noirâtre qui partait de mon sourcil et courait le long de ma joue pour terminer dans le creux de ma gorge. À sentir mon coeur se morceler davantage en sachant que c'était à cause de cette scarification que mes parents avaient été assassiné de sang froid, sans le moindre remord.

Tout ça par la faute de cette créature qui avait décidé de venir à ma rencontre, qui avait posé ses yeux rougeoyants dans les miens avant de se jeter en avant et m'infliger une douleur lancinante, une agonie qui m'avait laissé roulé en boule sur le sol, le souffle coupé.

Cette bête sanguinaire qui avait mené ma famille à sa perte, qui m'avait arraché les êtres qui m'étaient les plus chers, qui m'avait conduit à vivre reclus pour ne pas subir le même sort, entouré de mes souvenirs et de cette étincelle de magie dont je n'avais jamais compris l'origine pour unique compagnie. Cette vaisselle à la langue bien pendue, qui ne cessait jamais d'apparaître aux moments les moins opportuns, qui continuait inlassablement à me pousser à mettre un nez dehors, à sortir de cette zone de confort que j'avais mis si longtemps à établir. Mais j'étais trop fier pour leur avouer que j'étais terrassé par le doute, par cette incertitude qui me paralysait tout entier. Par la peur de revivre ces mois d'horreur, à me sentir sombrer, à voir tout le mal qui habitait mes congénères, toute cette médisance et cette rancoeur basée sur une simple ignorance. Je n'avais rien de différent d'eux, si ce n'était ce stigmate qui me barrait la joue. Ils s'imaginaient des scénarios remplis de démons et de pouvoirs surnaturels alors qu'il n'en était rien. Mais ils n'avaient jamais cherché à comprendre, à appréhender la vérité. Ils s'étaient contentés d'affabulations pour s'éviter la culpabilité d'avoir mal jugé et ils se complaisent sans se soucier de la douleur qu'ils avaient provoqué. Rien. Et j'avais fini par abandonner l'idée de vivre autrement que dans une profonde solitude.

Jusqu'à poser mes yeux sur cette silhouette vêtue d'une longue robe pourpre, quelques mèches délicatement tressées vers l'arrière, l'arête d'un nez mutin, la courbe tendre d'une bouche étirées en un charmant sourire. Puis cette bienveillance, honnête, désintéressée. Pure. Qui avait foudroyé mes habitudes et décrassé le membre qui gisait dans ma poitrine. J'avais senti mon coeur pulser, mes entrailles se nouer et l'intérieur de mon crâne avait été chamboulé. J'avais regardé cette scène pendant de longues minutes, dissimulé dans l'ombre d'une ruelle. Comme hypnotisé par ce geste duquel émanait une profonde lumière, un sentiment chaud et doux qui avait réveillé un violent désir en moi. Un besoin désespéré d'obtenir cette présence à mes côtés pour me tirer hors des ténèbres, pour avoir la certitude ne plus jamais avoir peur, de ne plus jamais me sentir fébrile face au courant glacial qui soufflait entre les étages. Et j'avais cherché tous les moyens possibles pour réussir à l'avoir, pour la faire venir à moi, sans avoir à bouger de mes pierres. Pourtant et finalement sans grande surprise, je m'étais heurté à mur. À une ombre qui refusait de m'adresser la parole, de ne serait-ce que poser les yeux sur moi, continuant sa vie comme si de rien n'était, alors même que son quotidien avait été troublé de la plus surprenante des façons. Alors j'avais tenté le tout pour le tout et j'avais cru voir un espoir de paix, une infime progression mais tout est balayé quand elle pivote et je sens la détresse me gagner à nouveau. Les ombres surgissent à nouveau, tournoyant autour de moi et je m'obscurcis, les paroles cinglantes s'échappant d'entre mes lèvres à mesure de notre échange.

Jusqu'à ce que les interrogations ploient sur moi comme une nuée de lames, venant me transpercer et me réduisant à un être fébrile, menaçant de s'écrouler. Les mots sortent, comme grondés par une bête sauvage et je recule, surpris de cette vérité qui avait éclaté sans même que je le veuille vraiment. Jusqu'à buter contre le mur et m'y laisser soudainement tomber, recroquevillé sur le sol. J'enfonce ma tête dans mes paumes, pour me dissimuler au regard que je sens posé sur moi, me mordant les lèvres si douloureusement que je sens le goût métallique de l'hémoglobine envahir ma bouche. « Il n'y a que toi...Personne d'autre... » je murmure dans un souffle, en laissant mes paupières se fermer. Puis les minutes passent et il n'y a plus un bruit, rien d'autre que ma respiration saccadée et cette terreur qui pulse à l'intérieur de moi. Et j'attends. J'attends l'humiliation, la pitié, le moindre petit ricanement après toute cette démonstration de force. Avant de me figer en entendant des bruits de pas retentir dans ma direction, remontant mes jambes contre mon torse. Je n’ai pourtant rien de particulier. Elle ne savait rien de ce qu'elle possédait au plus profond d'elle. Cette bonté, ce dévouement, ces qualités qui me semblaient étrangères depuis l'enfance, comme effacées de mon organisme après des années rejeté par le reste du monde. Je voudrais simplement comprendre. Et je lève la tête, finalement, les mâchoires serrées. Mes yeux remontant lentement, effleurant les contours de son visage avant de retrouver ses iris. Mais j'ai du mal à m'y accrocher, à y rester fixé. J'avais la sensation de vivre quelque chose de nouveau et ça me déstabilisait complètement. « Il y a quelques mois, je suis sorti au village. Et je t'ai vue, t'occuper d'une petite fille qui s'était blessé au genou alors que tu paraissais pressée. » je susurre, avant de détourner le regard, préférant regarder le mur. « T'arrêter, prendre du temps pour l'aider, effacer ses larmes. » Dispenser cette bienveillance que je croyais éteinte en chacun des êtres qui vivaient dans cette bourgade. « J'avais fini par croire que les gens bons n'existaient plus, qu'ils avait fui cette réalité. Que mettre un pied en dehors des grilles allait m'apporter le même malheur que celui qui s'est abattu sur mes parents. » je lâche, les traits tirés et les lèvres plissées. « Mais tu étais là, tu souriais et il n'y avait pas la moindre once de méchanceté pour parasiter tes gestes. Je voulais que cette gentillesse vienne réveiller le château, chasser le brouillard. » J'ai pensé qu'elle saurait faire partir cette ombre pesait sur mes épaules et alourdissait également ma poitrine. « Je me suis dit que peut-être tu réussirais à en finir avec cette malédiction, avec les ombres qui m'empêchent d'avancer. » je termine, avant de baisser à nouveau la tête, sans pouvoir m'empêcher de ressentir une profonde gêne à l'idée de m'être confié de cette manière, d'avoir laissé sortir toutes ces choses que je n'avais jamais confié à personne avant ça.   



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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) - Page 2 EmptyMer 17 Fév - 23:02

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On avait changé de village pas mal de fois. Mon père était doué d’une imagination sans autre égal, et il avait la chance, de toujours réussir ce qu’il entreprenait, de pouvoir exposer ses inventions dans des expositions. Ce n’était pas sans contraintes. Les gens qui parlent, ceux qui rient, ceux qui raillent. Qui disent qu’il est un peu fou. Lui, ses cheveux blancs, et ses objets un peu farfelus. Il était pourtant un exemple véritable, pour la petite fille que j’avais été. Le voir griffonner des plans sur un bout de parchemin, le voir scier, visser, marteler. Il n’existait personne qui me ravissait le regard plus que cet homme, qui m’avait absolument tout donné. Je passais des heures à le regarder faire. Mais trop souvent, les railleries nous poussaient à changer de village. On vivait ici, depuis un moment déjà, et c’était la première fois que je me sentais bien quelque part. J’aimais l’atmosphère bucolique de ce village, qui par endroit, survolait bien des plaines. Et malgré les regards des gens, qui me faisait me sentir comme une inconnue, chez moi, je n’avais jamais qui j’étais, pour plaire à leurs yeux et leurs idéaux. Ce village, c’était chez moi. Il y avait le boulanger, qui concoctait le meilleur pain que je n’ai jamais mangé, la couturière, qui faisait de jolies robes, et surtout ce libraire, qui avait fini par devenir un ami, à force de venir le voir si régulièrement, parfois dissimulée sous une capuche, pour que personne ne puisse dire quoi que ce soit à mon propos. Trop de murmures étaient déjà proliférés dans le village, je ne voulais pas devenir un murmure de plus, dans la bouche des médisants. Je me contentais de cacher un ouvrage sous le beurre et le pain, dans un panier de rotin, pour ne pas attirer l’œil de quelqu’un qui se pourrait être malveillant.

Ma mère m’avait toujours répété qu’il fallait être bienveillante, faire les choses avec le cœur, que si l’on donne, on finira toujours par recevoir. Alors j’ai toujours fait en sorte de venir en aide aux gens autour de moi. D’être simplement un être humain doté d’un minimum de gentillesse et de respect. En plus de m’instruire, et de me laisser avoir accès aux monde merveilleux que pouvaient apporter la capacité de déchiffrer lettres et mots. J’étais infiniment reconnaissante de ce cadeau qu’elle m’avait fait. Parce que si mon bout de terre était un simple petit bout du monde, à travers les mots, je n’avais jamais cessé de voyager. Savoir, qui avait forgé mon caractère, mes opinions, qui m’avaient permis de comprendre, que ce qu’on pouvait dire ou entendre, n’était pas toujours vrai. Qui m’avait vite permis d’entendre, que leurs mots, n’étaient que des histoires, que l’on relaie pour faire peur aux enfants. Mais que ce n’était ni plus ni moins que des histoires de bonnes femmes, qui, pour se donner un peu d’importance, dans les yeux des hommes, jouaient d’histoire sans queues ni têtes.

Pourtant, je fais face à cet homme dont l’on conte l’histoire et la légende. Homme dont on raconte qu’il est affecté de magie noire, de puissantes énergies démoniaque. Il me fait face, et il est presque terrifiant, avec sa stature, sa grandeur, et ce ton qui gronde sur moi, comme le plus menaçant des tonnerres. Ça fait frémir ma peau d’effroi, bien qu’au fond de moi, quelque part, j’étais sûre que me faire du mal n’était pas dans ses intentions. Je ne serais peut-être même plus enfermée dans cette prison dorée, s’il avait voulu prendre ma vie en tribu. Ses paroles sont aussi tranchantes que le métal, et s’insinuent sous ma peau, toujours plus vite à mesure qu’il parle. Des lames, qui me lacèrent, et font monter les larmes aux coins de mes yeux. Je suis terriblement partagée entre ce besoin qui lacère ma peau, de fuir, et ces deux pieds, encrés dans le sol, la tétanie qui m’accable, et qui m’empêche de bouger. Je n’arrive pas à dévier mon regard, à voir autre chose que la colère dans ses yeux et dans sa voix. Le souffle court, le cœur battant, alors que je me confonds en plus d’interrogations que jamais, avant qu’il ne se révèle, et s’écroule devant mes yeux.

Il n’y a que toi. Personne d’autre

Les mots butent dans ma tête sans que je comprenne, pourtant j’hésite à m’avancer, au bout de quelques minutes, de m’agenouiller devant lui. Le tissus émeraude de ma robe, qui s’étale sur le sol, autour de nous. Il a refermé ses jambes devant lui, alors que je pose mes mains sur mes cuisses, liées, pour m’empêcher de les tendre vers lui. La forteresse tombée, laissait place à l’homme fragile, désarmé, et je ne voulais pas ni le brusquer, ni le blesser. La peine, l’incompréhension. J’ose enfin prendre la parole, et quelques minutes s’écoulent, avant qu’il ne relève les yeux vers moi, glissant lentement sur mon épiderme, sûrement plus pâle que jamais, avant que je ne l’écoute dépeindre une scène, qui c’était pourtant effacée de ma mémoire. Comme un bref souvenir. Mais je me souviens finalement parfaitement de ce jour. Des larmes de cette petite fille. Mes parents m’attendaient ce jour-là, et mon père avait besoin de matériel urgemment, pourtant, elle m’avait fait tant de peine, que je n’avais jamais su la laisser là, pleurer seule dans la rue. J’avais pansé sa blessure, effacé ses larmes, posé un sourire sur ses lèvres, arraché une fleur à mon bouquet pour la lui donner, et la laisser repartir, le cœur léger. J’observe les traits de son visage à mesure que les mots lui échappent, et la détresse dans son regard. Mon cœur se serre et les larmes dévalent à nouveau mes joues. « Je ne pouvais pas me résoudre à la laissée là, livrée à elle-même. » Je chuchote simplement. Il avait posé tellement d’espoir sur ma personne, que ça me fait réalisé, que j’ai peut-être jugé trop vite, moi aussi. « Il faut me comprendre. 4 gardes sont venus à ma porte, m’annoncer que j’allais vivre derrière des grilles qui n’allaient plus jamais s’ouvrir. » Je souffle, en venant essuyer mes larmes, d’un revers de main. « J’ai dis adieu à mes parents, à tout ce que j’aimais, sans comprendre pourquoi… » Je finis, en baissant la tête. « Et votre ton, froid, rustre, n’a pas aidé à rendre la chose plus simple. » J’avoue, alors que mon cœur bat à tout rompre. Mon esprit tournait, encore et encore, alors qu’il n’ose toujours pas poser un œil sur moi. Je perçois la gêne, traverser ses traits, le désarroi aussi, et toute la peine que pouvait lui avoir causé la perte de ses proches, et l’immense solitude dont il semble être l’esclave. Et je ne peux pas me résoudre à le laisser dans cet état, sans faire quoi que ce soit, incapable de faire face à tant de sentiments si sombres. Ca prendra sûrement du temps. « J’accepte. » Je souffle finalement. « Faisons la paix. A la seule condition, que vous cessiez de me hurler dessus. Il y a d'autre manière de se comporter avec une femme dont on cherche la gentillesse. » Je rajoute, avant de me relever, et de tendre une main hésitante.





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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) - Page 2 EmptyMer 17 Mar - 21:41

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Cela fait bien longtemps que j'ai arrêté de compter les pas qui se sont succédés dans ces couloirs, de jour comme de nuit. Les premiers jours après le meurtre de mes parents, j'avais refusé de sortir de leur chambre, recroquevillé au milieu de leurs draps. Peu importe les coups portés contre la porte, les interrogations, je m'étais enfui dans le creux de ma tête, dans les tréfonds de mon esprit pour essayer d'oublier la cruauté. Pour essayer de sortir de ma tête, toute cette obscurité qui m'entourait, qui rampait le long de ma peau pour s'insinuer en-dessous, en vain. J'avais senti un froid glacial me traverser et les bras ténébreux du désespoir s'étaient refermés autour de moi, me submergeant complètement. Je me souviens avoir erré sans but, des heures durant, après avoir enfin franchi la porte. Mes yeux s'étaient portés partout, sur chaque meuble, sur chaque peinture, chaque pièce me rappelant des souvenirs qui n'avaient fait que creuser davantage le trou béant qui gisait dans ma poitrine. Mes jambes m'avaient simplement porté à travers les corridors, le regard et le coeur vides, les yeux regardant devant moi sans vraiment voir ce qui s'y trouvait. Et j'avais cru devenir complètement fou quand certains s'objets s'étaient animés, quand le samovar de la cuisine m'avait regardé et s'était adressé à moi d'une voix fluette. Je n'ai jamais su d'où provenait cette magie, quelle était son origine et pourquoi elle s'était révélée à moi seulement à partir de cet instant, mais elle avait fini par m'accompagner dans mon quotidien, devenant ma réalité.

Cette réalité où j'étais entouré du manteau de la solitude, où le reste du monde me terrifiait à tel point que j'avais préféré me couper de lui, sectionner le lien qui nous retenait l'un à l'autre, me complaisant dans ma forteresse pour ne plus avoir à subir d'autres souffrances. En fin de compte, je suis toujours là, des années après, à parcourir mon domaine de long en large et continuer mon existence à l'écart de tout. J'avais perdu toute foi en l'être humain, débordant d'une rancoeur qui emplissait ma bouche d'une saveur amère. Et je n'avais pas la moindre idée de ce qui me retenait encore, de ce qui me faisait fouler ce sol honni jour après jour, celui qui accueillait les êtres qui m'avaient tout arraché. Mais les choses ne sont plus les mêmes depuis que j'ai posé mes yeux sur elle. Depuis que j'ai entrevu l'espoir de ramener la lumière entre les pierres, de raviver la flamme qui se cachait sous les braises, celle qui empêcherait le courant glacé de serpenter sur ma peau. Peut-être que si elle restait assez longtemps au château, elle allait finir par embaumer les murs de cette douceur que j'avais observé quelques instants. Peut-être qu'elle allait irradier et imprégner cette demeure triste et morne de sa luminescence, rendre sa beauté à cet édifice qui allait rayonné, fut un temps.

Tout explose devant mes yeux quand les paroles s'échappent d'entre mes lèvres et je me retrouve sur le sol, ramassé sur moi-même. Cherchant à me protéger envers et contre tout, à continuer d'ériger ma carapace pour ne plus souffrir, à me sentir déchiré entre ce besoin d'elle pour espérer aller mieux et cette habitude qui me collait au corps, m'empêchait de résonner convenablement. Je sentais le poids de son regard sur mon visage et mes mâchoires me faisaient douloureusement mal à force d'être aussi serrées. Mais je n'arrivais plus à tarir le flot d'émotions qui se chevauchaient et s'entremêlaient à l'intérieur de moi. Mes yeux continuent de fixer la pierre sous mes pieds, les paroles continuant de se déverser. « Les autres l'auraient simplement ignoré. » je souffle platement malgré l'émotion qui vibrait dans le creux de ma voix. Avant de hausser un sourcil à sa réponse, me redressant légèrement malgré mes bras toujours fermement passés autour de mes jambes. « Parce que si la Bête t'avait envoyé une invitation à séjour dans son château, tu aurais accepté sans broncher ? » Je n'étais pas dupe. Je n'avais pas besoin qu'on arrondisse les angles, avec moi. Je savais l'image que je renvoyais parce que je n'avais jamais démenti les ombres qui tournoyaient autour de moi. Je m'en étais même servi, j'avais amplifié les rumeurs et joué sur la crainte pour m'assurer la tranquillité. « Ne me fais pas rire. Personne n'aurait accepté, pas même toi. » je murmure. « Personne n'aurait sciemment répondu à la créature dont on parlait aux enfants pour les forcer à être sages. » je termine, me sentant d'un seul coup terriblement las. Je ne m'attendais à rien, j'avais arrêté d'espérer et je ressentais une chappe de plomb peser sur mes épaules à l'idée d'avoir été vu dans cette position de faiblesse. Mais plus un mot ne me revient en réponse, pendant quelques minutes. Avant qu'elle ne reprenne la parole, me faisant brusquement relever la tête.

Faisons la paix.

La suite me fait lever les yeux au ciel et je l'observe, un instant, penchant la tête sur le côté. Puis il n'y a que mes yeux qui pivotent pour regarder sa main tendue dans ma direction. Je prends une profonde inspiration, combattant la fierté qui rugissait dans ma poitrine pour allonger mon bras et glisser ma paume contre la sienne. Juste le temps de me relever, prenant également appui contre la mur avant de retirer mes doigts, reprenant contenance. « Je cesserai de crier quand tu arrêteras d'être aussi bornée. » je glisse, les dents serrées, retrouvant toute ma hauteur. « Le dîner est toujours servi à 19h. » J'allais prévenir Leonard de ne pas monter son repas pour l'obliger à descendre et mettre en pratique ses propres paroles. Je voulais bien essayer de faire un effort si ça m'assurait qu'elle reste au château, si ça voulait dire qu'elle allait sortir de la chambre dans laquelle elle se cloîtrait depuis son arrivée. Puis je la contourne soudainement pour atteindre la portée d'entrée de la pièce que je lui avais attribué. « Zip ? » je hèle, sachant pertinemment que la petite tasse était trop peureuse pour répondre, préférant se terrer dans un coin avant de déguerpir après que l'orage soit passé. « Toi et moi allons avoir une petite conversation dans la bibliothèque, ce soir. » je lâche, platement avant de me retourner pour faire de nouveau face avec la brune, lui désignant le vase abandonné sur le sol à côté de mes chaussures. « Il faut les arroser régulièrement. » Puis je fais quelques pas pour la dépasser, tournant la tête à demi. « 19h. Ce soir. » je souffle, avant de pivoter pour reprendre mon chemin, longeant le couloir avec le poids de son regard dans mon dos.

Elle était tout comme les roses, difficile à satisfaire, exigeante mais envoûtante et délicate, si on trouvait le moyen de l'apprivoiser.  

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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) - Page 2 EmptyJeu 18 Mar - 23:29

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Je ne doutais pas de la malhonnêteté de l’homme, ni même de son hypocrisie. Ce n’est un secret pour personne que le genre humain soit de ceux qu’il y a de pire, ici-bas. On sait la fâcheuse tendance à rire de l’autre, de la différence. A la craindre, comme on peut redouter la plus épouvantable des épidémies. Vouloir le mal, et souhaiter le pire à qui aurait eu le malheur de faire un seul faux-pas. En l’être humain, je n’ai jamais vu réellement de bon. Nous avons tous nos défauts et moi la première. Je suis terriblement obstinée, quelque peu réfractaire aux règles auxquelles on tend à faire plier les femmes. J’aime tout ce qu’ils n’aiment pas chez une femme, la culture, l’instruction, le voyage, l’aventure. Loin du modèle de bonne villageoise que tout le monde se donne à cœur joie d’enseigner partout. Je voulais faire entendre mes rêves, vivre une véritable vie, faite de découvertes, de curiosités. J’avais eu si envie que l’on m’écoute, de ne plus être une petite voix fluette dans la foule. Ne pas être considérée comme une de ces folles que l’on enferme quelque part. Ma liberté, ma voix, mes rêves, c’était tout ce qui me faisait avancer. Je puisais tout dans les livres, dans tout ce que mon père avait bien voulu m’apprendre, au plus grand damne de ma mère, qui pensait elle aussi, parfois, que je suis un peu trop ailleurs, pour un jour poser les pieds sur terre. Mais à quoi bon poser les pieds sur Terre, quand le monde a tant à offrir ? Seulement, il aurait fallu que je sois libre, pour accomplir le moindre de mes souhaits et je ne suis pas libre. Les grilles du château sont closes et je ne ferais jamais un pas au-delà des remparts. J’y risquerais ma vie, j’en suis persuadée. Condamnée à vivre entre les dorures d’un château sombre, froid, triste, qui n’abritait que le chagrin et la peine, d’un être dont l’âme est à la dérive.

Il a déversé le moindre de ses maux sur ma peau, m’obligeant à baisser les yeux autant que les épaules. Je peux ressentir la moindre de ses angoisses, le plus petit amas de colère, s’infiltrer là, jusqu’à mon cœur qui bats dangereusement. Quelque chose avait changé, je ne saurais dire quoi, mais sa peine m’a touchée. Voir son armure et toutes ses barrières tomber devant moi, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit, m’avait profondément bouleversée. Peut-être parce que je n’ai pas le cœur aussi dur que je le pensais, peut-être parce que le malheur des gens, a toujours eu le don de me serrer le cœur. Je ne sais pas me résoudre à le laisser là, sans rien dire, sans ajouter quoi que ce soit, à simplement écouter ses mots, et lui tourner le dos, comme si rien n’était arrivé. Mon esprit est pourtant en proie à des milliers de doutes, de questions auxquelles je ne trouve pas de réponses. Je lui en veux, tellement, de m’avoir privé de tout mes rêves, mais comment puis-je lui refuser l’aide qu’il me demande ? Ça implique tellement de choses, tellement de sacrifices, et je n’ai aucune certitudes. Suis-je vraiment prête à tout abandonner, pour le sauver ? Puis au fond, me reste-il encore grand-chose à sacrifier ? Je n’ai plus rien, alors quitte à tout perdre, autant lui laisser un brin de lumière. « Il faut croire que je ne suis pas ces autres. Elle méritait qu’on l’aide, ce n’était qu’une enfant. » Je réponds à mon tour. J’ai vu ces hommes passer à côté de cette petite fille en larmes sur la pierre, tenir son genoux abîmé entre ses mains, il m’avait été impossible de passer et de faire comme si elle n’était pas là. Pas quand les pleurs m’avaient serré le cœur. « Je n’aurais peut-être pas accepté, mais j’aurais trouvé ça légèrement plus poli, que de simplement venir m’arracher à mon domicile en quelques minutes à peine. » Je reprends, alors qu’il continue, dans un souffle, le regard loin de moi. Je n’ajoute rien, je le laisse s’exprimer pour donner le temps à mes pensées de se mettre en place, de prendre une vraie décision.

Je choisis la paix. De sacrifier le peu qu’il me reste, pour lui laisser l’occasion de toucher du bout des doigts, un ersatz de lumière, au milieu de son enfer.

Le contact de sa main dans la mienne fait frissonner ma peau, alors qu’il se relève, et me fait maintenant face, de sa haute stature. « Vous redevenez bougon. » Je lance dans une voix pleine de défi. « Bien. » J’acquiesce, en accompagnant mes paroles d’un geste de la tête. Il finit par me contourner pour se positionner à l’entrée de ma suite où se cachait encore mon fidèle compagnon de porcelaine. Je l’imagine tout tremblant, sous un meuble à la moindre parole. « Ne soyez pas dur avec lui, il m’a tenu compagnie. » Je prononce dans son dos, après qu’il ait sommé une conversation avec l’objet, plus tard dans la journée. Je donnerais n’importe quoi, pour devenir une souris et assister à cette conversation. Finalement, il se plante à nouveau face à moi. « J’en prendrais soin. » Je le rassure, avant qu’il me dépasse et que sa voix ne me parvienne, une dernière fois, avant qu’il ne tourne les talons. « Je serais là. » Je murmure, quand il est assez loin pour que les mots ne le lui parviennent plus.

J’entre dans la chambre à nouveau et referme la porte dans mon dos, avec douceur. Un long soupir m’échappe. Je mets quelques secondes pour remettre toutes mes idées en place. J’ai le cœur qui se rue dans ma poitrine, comme après une folle course. Mes yeux se posent sur le vase débordant de fleurs d’un rouge vif, magnifique et envoûtant. Je passe quelque seconde à l’observer, avant de le déplacer là où elles auront toute leur valeur, près de ce lit qui est le mien, afin que j’ai toujours un œil sur elles. « C’est un cadeau du Sire ? » Demande une petite voix dans mon dos, alors que je termine d’arranger les fleurs. J’acquiesce dans un murmure. « Vous allez vous pardonnez alors ? » Questionne-t-il à nouveau, avant que je ne m’abaisse, pour lui tendre la main, dans laquelle il vient se déposer, me tirant un sourire. « On va essayer, du moins. » J’aperçois un bref sourire sur son visage. Sa hanse se glisse contre ma peau, comme plein d’affection et mon cœur se gorge d’une profonde tendresse.

Ce n’est sûrement que le début du chemin, je sais qu’à tout moment je suis susceptible de faire marche arrière. Je suis terriblement effrayée par la suite, mais curieuse. Je veux le découvrir, parce que ce que j’ai vu aujourd’hui, ne m’a pas laissée de marbre. Je le rejoindrais ce soir, à sa table et nous verrons ce que la suite nous réserve.  




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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) - Page 2 EmptyLun 12 Juil - 21:40

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« Quelque chose vous tracasse, sire ? » La petite voix fluette de Samovar résonne dans la véranda et mes yeux se détournent des jardins pour se poser sur sa minuscule figure. Posée sur une table, au milieu des lianes de jasmin qui embaument la pièce, elle m'observe et je peux sentir son inquiétude depuis l'endroit où je me trouve. Je n'avais jamais compris pourquoi ces objets me portaient une telle affection, pourquoi ils se souciaient de mes états d'âme et je ne savais pas si j'avais réellement envie d'en comprendre l'origine. « Nh. » je souffle, en haussant les épaules. Saleté de vaisselle trop curieuse à mon goût. Mon regard court loin, au delà des plates-bandes parfaitement entretenues et des arbustes qui dévoilent leurs atouts aussi parfumés que chatoyants. Il se pose sur la lisière de la forêt et je sens un frisson traverser ma colonne vertébrale. Ma main vient effleurer ma nuque pour en dégager la sensation fantôme, mes doigts se serrant et se desserrant machinalement avant de s'enfoncer dans les replis de ma cape. « C'est la demoiselle ? » Mes sourcils se froncent et mes mâchoires se serrent automatiquement. Et mon visage pivote à nouveau lentement dans sa direction. « Plaît-il ? » Ma voix gronde un peu et je m'exhorte au calme. Est-ce que c'était la seule chose qu'ils avaient à la bouche, en ce moment ? J'avais l'impression de n'entendre que ça, du soir au matin. Je savais que sa présence avait crée quelque chose de nouveau au sein du château mais j'avais déjà du mal à démêler le fouillis à l'intérieur de moi. Trouver un moment pour penser à autre chose s'avérait être un calvaire et ça me rendait fou, parfois. Personne d'autre n'avait réussi à se faire autant de place, que ce soit entre les murs du manoir ou dans le creux de ma tête. « Il s'est passé quelque chose avec dame Alexa ? » interroge-t-elle, avant sur le rebord de la table. Un soupir m'échappe et je finis par me laisser tomber dans le seul et unique siège disposé dans cette cage de verre. Je savais pertinemment que Zip n'avait pas su tenir sa langue, encore moins quand il s'agissait de sa propre mère. Et qu'elle-même cherchait davantage d'informations, ni plus ni moins. « Nh. » je réponds à nouveau, sans la moindre envie de donner plus de précisions. « Elle est différente. » je souffle finalement, les yeux dans le vide.

Différente et bien des manières.

La nuit avait étendu son long manteau depuis quelques heures et mes pas me traînaient entre les corridors. Même l'air frais venant de l'extérieur n'avait pas su apaiser mon tourment et je laisse échapper un grondement frustré avant de bifurquer en direction de la bibliothèque. Mes pas résonnent contre la pierre et j'aperçois des ombres ridiculement petites s'insérer dans l'ouverture de la porte, attisant mon agacement. Je m'arrête quelques secondes, les poings serrés. Je n'aimais pas qu'ils viennent dans cette pièce. C'était celle que chérissaient le plus mes parents et ça restait une sorte d'autel en leur faveur. Rien n'avait bougé depuis leur décès. Pas le moindre livre n'avait changé de place. Et subsistaient le soliflore où reposait constamment une rose aux pétales d'un rouge profond. Les préférées de ma mère. Celles qui savaient égayer même les journées les plus sombres. Mais une voix résonne, composée et remplie de douceur, faisant s'accrocher quelques battements de coeur dans ma poitrine. Et je finis par entrer dans la bibliothèque d'un pas vif, l'intérêt piqué au plus haut point. Mon regard accroche finalement une silhouette plus haute que les autres. Plus humaine, aussi. Alexa, dont la robe forme une corolle au sol autour d'elle, les objets l'encadrant ici et là. Son visage est teinté de surprise et je suis figé sur le seuil, à l'observer. Des images s'invitent devant ma rétine et je me revois au sol, recroquevillé comme un enfant. La voix blanche. Les reproches me brûlant les lèvres. Et son corps mince agenouillé devant moi, la chaleur de ses mains dans les miennes. Ce besoin dévorant. Maladif. Je retrouve l'usage de mes membres, faisant un pas en avant. Et je vois la vaisselle frémir à mon approche, reculer pour se dissimuler derrière les plissures en velours. « C'est ici que vous vous cachez la plupart du temps ? » je murmure, contournant la table et laissant mes doigts effleurer les arabesques gravées sur son plateau. Le simple fait de contempler son visage, ça avait le don d'apaiser la tempête qui faisait constamment rage à l'intérieur de moi.

Et je crois que c'était ce qui m'effrayait le plus, en fin de compte.   

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Lexa Forbes
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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) - Page 2 EmptyMer 14 Juil - 13:13

he wanted her for himself
so he took her, selfishly
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Je ne saurais dire si les choses avaient changé ou non. J’avais l’impression parfois que l’atmosphère était plus supportable. Non pas que tout ait été réglé entre la personne qui me gardait entre ces murs et moi-même, mais au moins, j’avais eu l’occasion d’entendre et de comprendre peut-être un peu mieux, ce qui l’avait poussé à m’enfermer ici. Je ne cautionnais pas pour autant ma détention et la vivait toujours avec un certain sentiment d’injustice. Mais au moins, j’étais libre d’aller et venir dans le château ainsi que les jardins, je prenais lentement le temps de m’acclimater. Ça ne vaudra jamais mon chez moi, ce palais manque de rire et de vie, mais les couloirs ne me semblent plus aussi hostiles. Comme s’ils me donnaient l’impression de m’accueillir, et de me faire une petite place. Désormais, c’est ensemble, que nos repas se partageaient. Souvent il ne régnait qu’un profond silence entre nous. Seul le tintement de la porcelaine animée, pour apporter une certaine musicalité à nos dîners. Nous n’avions eu que peu de réelles conversations, si ce n’est aucune depuis qu’il avait fait tomber les barrières devant mes yeux l’autre soir. Soir où j’avais accepté une certaine forme de paix. Je n’oubliais pas que ma famille était loin, et c’était uniquement parce qu’il l’avait voulu, que j’étais ici. Mes parents me manquaient, mais tout semblait être fait ici, pour que je ne m’ennuie pas. Il semblait avoir compris ce certain besoin de divertissement qui m’animait. La soif de savoir, le besoin de m’imaginer ailleurs également. Passer de longues journées là, assise au bord de cette fenêtre, grande ouverte. Celle qui surplombait un monde qui me paraissait presque inaccessible, à me dire que je ne voyagerais plus qu’à travers les pages des ouvrages dans lesquels je me perds parfois. J’espérais tout de même, avoir la chance, un jour, de fouler des terres, qui ne se résumaient pas à la limite de nos jardins. L’atmosphère basculait lentement dans quelque chose que je ne saurais pas définir, mais qui avait l’air de tracasser bien plus d’une âme dans ce château, dont la mienne. C’était difficile de délier mes pensées, de les poser, de réfléchir, de m’adapter, dans un environnement que j’avais détesté depuis mon arrivée. Malgré tout ce qui a pu se passer l’autre soir. Malgré ces roses, encore fraîche d’une certaine magie qui m’échappait. Ces fleurs sur lesquelles j’aimais à m’attarder, quand la nuit s’éveille, sans vraiment comprendre pourquoi, leur simple vision, faisait battre mon cœur, d’un rythme différent.

Ce soir, alors que la nuit s’est étendue, et une fois le dîner terminé, je suis remontée dans ma chambre, laissant le temps au palais de retrouver son calme. La petite tasse m’avait suivie jusqu’à ma chambre. « Lexa ! » M’interrompt mon ami de porcelaine. Je me tourne vers lui, un sourire sur les lèvres, avant de m’accroupir à sa hauteur. « Ne devrais-tu pas dormir, petite tête ? » Je murmure avec tendresse. « Je ne suis pas fatigué ! Tu pourrais nous conter une histoire ? Comme l’autre soir ? » Demande-t-il avec une teinte d’excitation dans la voix. Je m’étais installée tard le soir, dans la bibliothèque, et avait pioché un livre dans les étagères, muée par une profonde insomnie, et ils avaient été plusieurs à rejoindre ce moment, et je m’étais mise à lire ces pages, à voix haute, et il va sans dire, que plusieurs objets animés, étaient venus s’installer autour de moi, pour profiter de cette animation quelque peu improvisée. Tous avaient apprécié, et Zip n’avait de cesse d’en redemander, échappant à sa théière de maman, pour me retrouver, sur le moelleux du sol de cette pièce qui m’apportais tant de baume au cœur. « Attendons un peu plus tard dans la soirée, j’ai cru entendre dire qu’il n’aimait pas que vous erriez là-bas. » Je ne savais pas vraiment pourquoi il m’en laissais l’accès, d’ailleurs. Le petit personnage finit par approuver, et aller rôder je ne savais où, attendant patiemment le moment. J’en avais profité pour défaire mes boucles brunes, simplement les brosser, et rassembler quelques mèches à l’arrière à l’aide d’un nœud. Changer de robe, pour une plus légère, plus confortable. Avant que je ne me rende discrètement dans cette pièce aux mille couleurs et à la chaleur innommable. Une fleur était posée au centre de la pièce, sous un dôme de verre. Rouge, comme celle qui bordait ma table de nuit. Je m’étais installée sur le sol, sur l’un des nombreux tapis. De nombreux petits objets m’avaient rejoint, et c’était en bonne compagnie, que j’avais ouvert le livre et commencé mon récit. Mais soudain, leur attitude me sort de ce moment de pure évasion, je les vois tous tremblants. « Qu’est ce que… ? » Je lève la tête, et pose mon regard sur son impressionnante stature. Il est là. Figé à l’entrée de cette pièce, et mon cœur s’emballe, alors que je pose le livre devant moi, prenant soin de le refermer. Il s’approche, et c’est seule que je me retrouve face à lui, les objet ayant déguerpi à la seconde où il a posé un pied sur le sol molletonné. « Je ne dirais pas que je me cache ici. Plutôt que le temps m’échappe quand j’entre. » Je réponds, avant de me redresser, et de me relever. « Me cherchiez-vous ? « Je demande, curieuse, en le voyant frôler la table du bout des doigts. Il n’y a aucune animosité dans sa voix, pas de colère, aucun grondement qui menace. Décidément, les choses avaient peut-être changées. Et ça mettais des milliers de questions dans ma tête. Peut-être tout autant de battements effrénés dans mon coeur.




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