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The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)

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Wyatt Forbes
Première génération

Wyatt Forbes


Date de naissance : 10/08/1987
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MessageSujet: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) EmptyMar 29 Déc - 22:25

he wanted her for himself
so he took her, selfishly
La Belle & La Bête

« Je vous en supplie ! Ayez pitié, monseigneur ! » La voix rebondit de multiples fois dans la pièce, résonnant dans le creux de mes oreilles et ma langue claque sur mon palais. L'homme qui se trouvait devant moi la veille ne ressemble plus qu'à un tas de chiffons roulés en boule, tant son corps s'est recroquevillé sur lui-même. « Le temps sont durs pour tout le monde. » Ma voix claque, froide et imperturbable. Impériale. Je n'en ai rien à faire des états d'âme de ces gentilhommes qui viennent demander refuge, se remplissent la panse sans dépenser un sou et pensent pouvoir repartir comme bon leur semble. Mes doigts claquent et deux silhouettes sortent de l'ombre pour s'approcher du malheureux. « Amenez-le dans une geôle au sous-sol. » j'ordonne, avec un mouvement de la main pour leur indiquer de chasser notre invité de mon champ de vision. « Pitié, Monseigneur Forbes ! J'ai une femme et une fille à nourrir ! Ayez grâce ! » implore-t-il en gesticulant dans la prise de mes gardes pour tenter de s'en extraire. Mais c'est peine perdue. Pourtant, je tique à sa plainte avant le bras en l'air pour stopper leur geste. « Attendez. » je les apostrophe, avant de me lever.

La silhouette de l'homme trapu à la courte barbe fournie est agenouillée à nouveau, sa tête se baissant instinctivement au bruit de mes pas qui réduisent la distance. Il n'y a pas d'autre bruit que celui de mes bottes qui claquent contre le sol et le bruissement de ma cape qui virevolte derrière moi. « Répétez. » je lâche, en me penchant en avant. Son visage reste obstinément tourné face contre marbre mais je peux voir ses épaules tressauter. « Monseigneur ? » balbutie-t-il dans son giron et je finis par lâcher un grognement exaspéré avant de relever brusquement sa tête de deux doigts sous le menton. Ma bouche s'approche de son oreille et je le sens trembler davantage. « Répétez. Ce. Que. Vous. Venez. De. Dire. » je susurre d'un ton polaire, prenant le temps d'articuler pleinement les mots pour allonger ce moment. Il n'y a rien d'autre qu'un ordre impitoyable, grondant, auquel on refuse de soustraire quand on sait que sa propre vie est mise en jeu. « Pitié. J'ai une femme et une fille à n- » commence-t-il et je l'arrête subitement. « Parfait, j'ai entendu ce qui m'intéressait. Pas besoin d'aller plus loin, monsieur Debrand. » Je pivote sur moi-même, faisant quelques pas en direction de la chaise imposante sur laquelle j'étais précédemment assis avant de m'arrêter. « Nous allons passer un marché. » Puis je reprends mon chemin avant de me laisser tomber sur celle-ci, remontant une jambe sur le siège sans quitter notre prisonnier des yeux. « Donnez-moi votre fille et vous aurez la vie sauve. Refusez et vous finissez vos jours dans une cage, à essayer de vous souvenir à quoi ressemble un lever de soleil. » je déclame, avec un sourire sardonique. Ma proposition n'avait rien d'un marché, nous le savions tous les deux. Pourtant, j'avais l'infime certitude qu'il n'allait pas refuser. « Pitié, pas ma Lexa. S'il vous plaît, mon lord. » se lamente-t-il, cherchant peut-être une once de compassion dans le fond de mes yeux. Mais il est arrivé bien trop tard pour ne serait-ce qu'en trouver un ersatz. « J'en prendrais grand soin. » je termine, avec un large sourire qui n'a absolument rien de chaleureux.

Les gens diraient que le malheur s'était mis à tournoyer autour de lui au moment même où il avait décidé de passer les grilles de ma propriété. Moi, je pensais au contraire que la chance venait de me sourire, sans même que ce pauvre homme en soit conscient.

Et c'est droit comme un I que je me tiens à l'entrée de l'immense manoir qui est le mien. Enroulé dans mon éternelle cape, quelques mèches sombres balayant mon visage scarifié, mes yeux observant le cheval approcher ainsi que la silhouette juchée sur son dos. Les bruits de sabots se font de plus en plus proches, jusqu'à ce que la jeune femme que j'attendais ne se laisse tomber aux côtés de l'animal, la main entourant fermement la bride. « Leonard... » j'interpelle, à l'intention de l'homme qui se trouve à mes côtés, parfaitement silencieux. « Récupérez les affaires de mademoiselle Debrand et montez-les dans sa nouvelle demeure. » je rajoute, d'une voix qui ne souffre aucune objection. Le marché avait été accepté et j'attendais ma récompense. Puis je fais un vague geste de la main en direction du père, l'invitant à rejoindre sa fille. Il n'attend pas quelques secondes avant de se jeter sur sa progéniture pour l'enlacer férocement. « Profitez des derniers instants qu'il vous reste. » je souffle, narquois.

On m'avait tout pris, tout arraché.
C'était à mon tour de saisir ce que je convoitais, désormais.  


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Lexa Forbes
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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) EmptyMer 30 Déc - 23:23

he wanted her for himself
so he took her, selfishly
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Des heures que je fais les cents pas dans la pièce principale de la maison. Il aurait dû rentrer depuis la veille, et il n’a donné aucune nouvelle, pas de lettre pour expliquer son retard. Rien qui puisse me prouver qu’il était en vie et bien quelque part, au chaud. Père se faisait vieux, et on savait tous que c’était risqué de partir à son âge, mais il y tenait, il tenait à être présent au marché, à toujours tenir ses engagements. Les nuits se faisaient plus froides, plus longues, et il n’était pas en état de survivre seul dans les bois si la nuit se faisait trop rude. Je crois que j’ai constamment peur pour lui, au fil du temps. Nous étions arrivés depuis peu en ville, et nous ne nous étions pas fait plus d’amis ni de connaissances que cela. Une jeune femme éduquée avait de quoi faire jaser et pourtant c’était la plus grande fierté de ma mère, assise à la table, à façonner des blocs d’argile de ses mains abîmées. Elle tentait d’occuper son esprit, quand le mien ne cessait de penser. « Alexa, le parquet va finir par prendre la trace de tes bottes » Proteste ma mère, alors que je me laisse tomber sur une chaises en bois « Mère ? Qu’allons-nous faire s’il ne revient jamais ? » Je demande, les yeux fixés vers l’extérieur. J’entends son soupire envahir la pièce et mes yeux se posent sur elle aussi vite. « Ton père est robuste mon enfant. Je suis sure qu’il a simplement pris un détour » Dit-elle en haussant les épaules. J’espérais, sincèrement qu’elle avait raison, que c’était simplement un détour, qu’il avait été dans la ville voisine, qu’il s’était arrêté dans une auberge, et qu’il n’allait pas tarder.

Je m’adonne aux activités de bases pour tenter de m’occuper, mais les quelques lignes de mes romans ne me tiennent pas occupée, et je me suis même écorchée en tentant de récolter fruits et légumes, qui réussissaient encore à prendre en maturité par la température qui faisait rage à cette période de l’année. Les poules ont à peine été nourries. Mais le seau m’échappe, quand des bruits sourds de sabots contre les pavés qui bordent la maison, trois chevaux s’arrêtent, dont deux, montés par deux imposants gardes royaux. Et ça ne me dit rien qui vaille. Ils s’approchent de moi, et ma mère qui sort de la maison pour me rejoindre. « Bonjour ? Pouvons-nous vous renseigner ? » demande ma mère alors que je lui lance un regard plein de question. « C’est elle, que nous venons chercher. Monseigneur Forbes la veut. » Annonce un garde, en posant ses yeux sur moi, et en me pointant du doigt. Je fronce automatiquement les sourcils. « Moi ? Mais je ne suis pas une chose que l’on désire ! » Je crache, amère. Non mais et puis quoi encore ? A quoi tout cela rimait ? « Ton père a passé un marché avec le Lord. Ta vie pour la sienne. » Et à ce moment tout mon univers bascule. Mes jambes céderaient presque sous les tremblements qui me secouent. Il m’a échangée ? Comment avait-il pu ? Il disait m’aimer, me chérir. Il n’aurait jamais pu faire ça.

Et c’est pourtant un bagage en main, et une cape sur le dos, que je sers ma mère dans mes bras, les yeux baignés de larmes. « On se reverra ma douce, c’est promis » Furent ses derniers mots, avant qu’on ne me rappelle à l’ordre et qu’on me prie de monter sur ce cheval, vers une éternelle prison.

On entendait tellement de gens parler de ce château, de ce qu’il s’y passait, et de celui qui habitait ce lieu. Seul, rustre, et infecte. Le Lord Wyatt Forbes et sa célèbre blessure, qui lui traverse le visage. La légende de la malédiction qui l’entoure. La cicatrice du démon, des sombres créatures qui semblent rôder quand la nuit vient à tomber. On dit que c’est cela, qui lui donne mauvais caractère. En pensant, que j’allais être sa prisonnière, j’en avais des sueurs froides, nombreux étaient ceux qui avaient franchis les grilles, sans jamais revenir. Je ne voulais pas être de celle-ci. Des hauts buissons recouverts par les vestiges d’une précédente neige, montraient encore le bout de leur nez, alors que l’immense demeure se dessinait sous mes yeux. Ils m’attendent la, mon père, débraillé, fatigué, aux côtés de garde, et de l’imposant maître des lieux. Je descends rapidement du cheval, sans rabattre la capuche de ma cape, et me retrouve rapidement serrée dans les bras de mon père. « Oh papa… » Je souffle, en posant ma tête contre son épaule, le cœur battant, tandis qu’il me répétait à de nombreuses reprises combien il était désolé, mais qu’il n’avait pas eu le choix. Je relève mon regard vers le perron, pour le découvrir, un sourire carnassier sur le visage, à m’en faire pâlir. « Va-t’en, avant qu’il ne vienne à changer d’avis. » Je souffle, en m’éloignant de ses bras. « Je t’aime, ma Lexa. Fais attention à toi. » C’est trop tard papa, tu m’as jetée dans les mains du démon. J’allais être la prisonnière d’un donjon, prostrée dans le froid de la pierre, sans jamais plus avoir de la distraction, ni rien pour réchauffer mon cœur.


Je finis par m’avancer, et gravir les marches, en abaissant mon capuchon, révélant les boucles châtains qui ornaient mon visage, et le teint pâle de celui-ci, quand j’arrive à la hauteur de ce Lord, qui venait de me prendre ma liberté. « Je ne ferais pas de cérémonial. Je suppose que le donjon le plus haut, et le plus reculé m’attends. Il serait malheureux, de vous encombrer d'une vulgaire prisonnière» Je lâche, amère, en venant soutenir son regard. Si beaucoup étaient effrayés et n’auraient jamais osé ne pas baisser le regard. J’avais la malchance d’avoir quelque peu de caractère, et je crois que ça me sera utile.


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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) EmptyJeu 31 Déc - 1:23

he wanted her for himself
so he took her, selfishly
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« Maître ? Qu'allez-vous faire de la jeune prisonnière ? » La voix fluette de Zip retentit dans la pièce et mon verre reste suspendu à mes lèvres. « Il ne me semblait pas t'avoir autorisé à parler. » je susurre, dans un grondement, avant que mes yeux ne retournent se noyer dans les flammes qui ondulent dans l'âtre. C'est le seul endroit de la pièce qui n'est pas glacé par le froid extérieur. Par cette atmosphère polaire qui semble trouver la moindre faille où se glisser pour nous geler les os. J'essaie de faire abstraction de la tasse qui gigote sur la table où elle est apparue sans prévenir, la tête remplie d'une centaine de pensées qui se bousculent. « C'est inhabituel. C'est la première fois que le maître requiert la présence de quelqu'un d'autre au manoir. » se permet-il de glisser avant que mon bras ne fuse pour tenter de l'attraper. Mais il prévoit le coup et s'échappe avant même que ma main n'atteigne sa cible, se refermant sur le vide. Un juron m'échappe et je pousse un grognement de frustration. « Vas-tu te taire ? » j'exulte, d'une voix menaçante, baissant finalement les yeux sur le petit spécimen appartement à la vaisselle de cet endroit, à peine dissimulé derrière le pied de la table basse. Je ne me formalisais même plus de converser avec un objet qui aurait du être inanimé en temps normal, pour dire à quel point l'étrange faisait partie de mon monde depuis longtemps.

Depuis le jour où cette créature avait laissé son empreinte sur mon visage. Depuis le jour où elle avait détruit ma vie, acheminé notre famille sur la voie la plus macabre qu'il soit. Me regarder dans un miroir chaque matin me rappelait que j'étais destiné à la solitude, à n'être qu'une figure honnie dans l'histoire du village. La Bête. Qu'on craint sans même l'avoir déjà rencontrée. Dont on refuse de parler, ou même de s'approcher. Un nom qui faisait frissonner, dont on menaçait les enfants pour les presser à aller se coucher. Un nom sali et déshonoré, traîné dans la boue, représentant la peur et la désolation. À partir de ce jour sombre, plus rien n'avait été pareil. La mort de mes parents n'avait fait que précipiter mon âme dans le noir, submergée par les ténèbres. Mais il avait fallu des mois de mutisme, à errer dans les couloirs sans le moindre but, avant que certains objets ne se mettent à parler et agir de leur propre chef. Et ça aurait pu me terrifier si l'effroi ne m'entourait pas déjà, aussi sombre que la cape posée sur mes épaules. Puis j'avais fini par reprendre à peine vie, nourri par la rancoeur, par ces torches flamboyantes que j'avais vu essayer de pénétrer à l'intérieur de la propriété. Mais force était-il de constater que le portail ne s'ouvrait que si je le désirais. Et je n'avais voulu voir personne, pendant des années. Coupé de ce monde qui ne voulait pas de ma présence, qui me craignait sans même savoir, de ce monde aussi barbare que le monstre qui m'avait défiguré.

Et le seul et unique jour où je m'étais risqué à sortir à l'extérieur, le visage dissimulé dans ma capuche, mes yeux s'étaient posés sans le vouloir sur elle. Sur cette silhouette gracile, sur ces boucles couleur châtaigne, ces yeux rieurs, dénués de la moindre méchanceté. Ces lèvres aussi délicates que les pétales de mes roses. Ce qui avait fait rater des battements à mon coeur, c'était cette bonté dont j'avais été témoin, défaite du moindre ressentiment. Un acte chaleureux, désintéressé, à l'exact opposé de ce que j'avais pu subir jusqu'à cet instant. Une seule pensée avait traversé mon esprit à ce moment. Je la voulais. Je voulais ressentir la force de sa bienveillance, en être le destinataire. Je voulais qu'elle soit mienne. Ne la partager avec personne, encore moins avec ce peuple dégoûtant. Elle me faisait l'effet d'une biche, en danger dans ce monde obscur. Et j'étais prêt à tout pour l'obtenir. Le chemin du retour s'était fait par réflexe, ma cervelle incapable de penser à autre chose que cette fille. Alexa Debrand, d'après ce que j'avais pu entendre. J'avais fait rouler ce prénom sur mes lèvres, pour en goûter la saveur. Me languissant, occupant mon esprit désespéré par des machinations pour la faire venir jusqu'à moi. Sans penser que la vie allait m'en offrir la possibilité sur un plateau d'argent. Je sens remuer mon palpitant dans ma cage thoracique quand sa silhouette approche finalement, mon regard se gorgeant de la courbe de son visage encore dissimulé sous sa capuche. Pourtant, mon visage n'exprime rien d'autre qu'une franche satisfaction. Il n'y a que mes yeux qui bougent pour observer ces embrassades dont j'étais interdit jusqu'à la fin de mes jours. Parce qu'on avait réduit à néant ma famille en l'espace d'une seule nuit.

Les galops reprennent finalement et le père disparaît dans le lointain, mon attention revenant se fixer sur sa progéniture qui gravit enfin les marches pour atterrir à ma hauteur. Elle est ridiculement petite. Je pouvais certainement la briser, si j'y mettais assez de force et d'envie. Ses mains viennent retirer le tissu lie-de-vin qui la recouvre, me laissant seul spectateur de la crinière ondulant sur ses clavicules. « Je préfère pouvoir veiller au grain sur mes possessions, Miss Debrand. Votre chambre est située dans mon aile, au bout du couloir. » je souffle, avec un sourire narquois. Avant d'attraper sèchement son menton entre mes doigts glacés pour relever son minois délicat dans ma direction. « Mais si vous persistez à jouer les effrontées dès le premier jour, je peux très bien vous faire aménager une cage dans le sous-sol. » je ronronne, malgré la menace qui plane dans le moindre de mes mots. Il allait falloir très vite lui faire comprendre qui était le maître. Qui avait avait le droit de vie et de mort sur elle, désormais. « Peut-être serait une bonne occasion de se lier d'amitié avec quelques rats avant qu'ils ne décident à vous dévorer ? » je rajoute froidement, avant de me retourner. « Votre chambre à l'étage vous semble-t-elle plus accueillante, à présent ? » je grince, irrité par son comportement flamboyant. Elle cachait bien son jeu, derrière son visage de poupée. Attrapant son poignet, je la tire à ma suite sans autre forme de procès. « Veuillez me suivre pour la suite de la visite. » je rajoute, pour la forme, sans pour autant relâcher ma prise.

Si elle pensait pouvoir gagner à ce petit jeu, c'est qu'elle n'avait pas la moindre idée de la personne à laquelle elle se mesurait.    


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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) EmptyMar 5 Jan - 23:32

he wanted her for himself
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Qu’ai-je fait pour mériter un tel traitement ? Depuis quand, suis-je une véritable monnaie d’échange, n’ai-je pas plus de valeur aux yeux de mon père ? Ne suis-je rien d’autre, qu’un morceau de viande, que l’on lance en pâture au démon ? Me vouloir ? Moi ? Mais à quoi bon ? A quoi bon, me retenir prisonnière en échange d’une vie. J’aurais évidemment donné ma vie pour mon père, là n’est pas le problème, je l’aimais d’un amour sans failles ni ratures, mais me vendre ? M’échanger, pour revenir auprès de ma mère, c’était probablement la pire chose qu’il ai jamais pu faire. Il avait entendu les rumeurs, les légendes, ce qu’on disait dans les rues. Il avait sûrement fait l’objet, de la dureté de cet homme au regard noir, et sans aucune pitié. Pourquoi me donner moi ? J’étais partagée entre la colère, et la tristesse. Cette ferme impression, qu’en chevauchant cet animal, je ne rentrerais jamais plus chez moi. Je ne verrais jamais plus le soleil se lever à travers une fenêtre. Je serais condamnée, à ne voir que la pierre, le froid, et sûrement les rats, qui peupleront ma cellule, et qui me serviront de brève compagnie. Autant dire que la mort, serait presque plus douce, que n’avoir rien d’autre à faire que de dormir sur les pierres froides, que de pleurer mon ennui, et mon manque d’air frais. Je mérite mieux. Mieux qu’une vie aussi morne, en proie au bon vouloir d’un homme sans une once d’humanité. Je rêverais de pouvoir descendre de ma monture, retrouver le sol, et m’enfuir, loin d’ici, aussi vite que possible. Mais ils sont autour de moi, comme des vautour, encapuchonnés, autant pour se protéger du froid de l’hiver, que pour pouvoir se donner un semblant d’allure sombre. Comme si la situation ne l’était pas suffisamment. J’en veux au monde entier, je ne veux pas de cette vie. Pourtant je sais que quand je passe les grilles du château, je sais, qu’il m’est impossible de faire marche arrière maintenant.

Ma colère cependant, ne fait pas long, quand les bras de mon père se referment autour de moi. Je sais que c’est la dernière fois que je le verrais. Que plus rien ne sera jamais pareil, quand le cheval aura fait demi-tour, et que les portes se refermeront sur son dos. Je le serre une dernière fois contre mon pauvre petit cœur meurtri, en tentant d’éviter le regard, que je sens peser sur ma silhouette. Je n’ai pas envie de lâcher mon père, mais j’y suis bien trop vite contrainte, je sais que je ne pourrais pas éternellement rester en bas de ces marches, que ma prison m’attend, et que le grand méchant loup, n’à qu’une hâte ; m’y conduire. Je monte les marches sans me précipiter, prenant le temps d’ôter ma capuche, avant de plonger mon regard, dans ses sombres pupilles, fixées sur ma personne. Il est bien plus grand, bien plus imposant que moi, mais je n’en ai que faire, de toute façon, il va finir par m’enfermer dans un cachot, alors le mettre en colère ou non, je n’en ai que faire. Le craindre, c’est comme redouter la mort certaine qui m’attends, inutile. Je sais qu’elle arrivera, que je le veuille ou non. Mes yeux dévient sur la balafre qui parsème son visage, en me souvenant, que la légende part de cette fameuse blessure, et je ne peux m’empêcher, de me sentir profondément intrigué, par cette marque. Avant de me rappeler, que ça ne sert à rien, de vouloir en savoir plus.

Je préfère de loin, le provoquer. Dernière distraction avant le couloir de la mort. « Vos possessions ? Je ne suis pas quelque chose que l’on possède. » Je réponds, venimeuse, en croisant mes bras sur mon buste. Quel rustre. Il pouvait aller se faire voir, s’il s’attendait à ce que je me taise, et que je m’abaisse à des courbettes. Hors de questions. Je ne suis pas une de ces femmes, qui pourraient s’abaisser à répondre oui à la moindre demande, comme celles du village, qui papillonnent des yeux en permanence, en soupirant. Agaçant. Le contact de ses doigts sous mon menton, me tire un violent frisson, et j’ai affreusement envie de lui intimer de reculer, mais il prends la parole plus vite que moi. « Oh mais je vous en prie, si cela peut vous faire plaisir. » Je réponds du tac au tac, sans baisser le regard, sa menace ne fait que faire battre mon cœur un peu plus vite, de part l’adrénaline, que me provoque cette petite altercation. « ils seront sûrement de meilleure compagnie. » Je crache rapidement, avant qu’il ne fasse volte-face. J’hausse les épaules à sa question, de toute façon, qu’est ce que je perdais à accepter. Je n’ai pas le temps de répondre, qu’à nouveau, il attrape mon poignet, pour me tirer à sa suite. « Lâchez-moi ! Je ne suis pas une vulgaire poupée ! » Je vocifère, en tirant sur mon poignet. J’ai envie de lui cracher un nombre de nom d’oiseau absolument incalculable, mais je me retiens, je sais que ça ne va pas arranger mon cas. Un soupire m’échappe, alors qu’on passe les portes du château. Tout est froid, et sombre. La lumière pénètre à peine à travers les fenêtres. Je regrette déjà le soleil. Mais plutôt mourir que d’avouer que le fait d’avoir potentiellement une fenêtre, me réchauffe doucement le cœur.

Je le suis en silence, du moins, j’essaie, puisqu’il me ferait presque courir à avancer si vite, et à me forcer à le suivre à sa vitesse. A quelques moments, j’ai l’impression de voir quelques éléments se mouvoir dans le décor, des bruits me surprendre, à mesure que l’on avance. J’avais entendu parler d’objets capable de se mouvoir par je ne sais quelle magie, mais je suis persuadé, que c’est mon cerveau qui invente. « Vous comptez me faire détaller encore longtemps, afin de m’épuiser et de me tuer ? » Je lâche, alors que l’on traverse un dernier couloir, avant de se poster devant une porte recouverte de dorures, et autres arabesques. Je ne peux pas m’empêcher d’admirer la beauté de ce décor, qui contrastait presque trop avec tout le reste. « Une prison dorée, quelle délicate attention. » Je lâche cependant, pleine de sarcasme. Je n’étais pas prête à me faire attendrir pour autant. Il était trop bestial pour que de simples dorures me ramollissent.


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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) EmptyDim 24 Jan - 21:40

he wanted her for himself
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Son père n'avait pas hésité plus de trois minutes avant d'échanger sa misérable existence contre celle de sa fille. Il avait préféré vendre son unique enfant à un monstre pour espérer voir le soleil se lever un jour de plus. Il avait suffi de quelques menaces à son encontre pour qu'il cède, pour que son esprit ne se brise comme une vulgaire coquille d'oeuf. Il avait suffi d'user de l'aura sombre qui m'entourait depuis ce funeste jour pour le glacer jusqu'à l'os et distiller la crainte dans ses veines. Et le forcer à me livrer l'une des choses qu'il chérissait le plus, qu'il aurait aimé ne jamais voir teintée d'une telle obscurité. Mais l'être humain est faible face à peur, prêt à tout pour survivre, même à vendre ce qui lui est le plus précieux. Moi, je voulais ce qui m'avait toujours été inaccessible. Je voulais pouvoir atteindre cette lumière qu'on m'avait refusé, cette normalité qui avait cessé de faire partie de mon quotidien depuis que je portais cette cicatrice au visage. Je voulais qu'elle fasse disparaître la noirceur qui m'entourait, qu'elle dissipe les ténèbres qui flottaient autour de la propriété. Autour de moi. Je voulais être le seul à pouvoir profiter de sa présence. Le seul à pouvoir jouir de la gentillesse inée dont elle semblait être capable, sans même s'en rendre compte.

De gré ou de force, je voulais qu'elle rayonne, qu'elle distribue la chaleur qui transparaissait d'un seul de ses sourires, qu'elle chasse le froid qui s'était installé entre les murs et à l'intérieur de ma poitrine.

« Tu m'as été vendue, par ton propre père, en échange de sa vie. » je souffle avec un rictus, en l'observant sans ciller. Elle me semblait ridiculement petite et frêle et j'avais l'impression de pouvoir la briser en deux, si je le voulais. Elle me paraissait pareille à un chat en colère, le poil hérissé, malgré son visage d'une incroyable beauté. Une nymphe boudeuse, le regard noir, le venin au bord des lèvres. Sauf que ça faisait longtemps que j'y étais immunisé, après des années à en subir les effets, cloîtré dans mon manoir pour m'en protéger. Et je la tire à ma suite pour lui faire une rapide visite, sans me soucier de ses remontrances et m'amusant de ses réponses acides. Ils seront de meilleure compagnie. « Les premiers jours, certainement. Tu les trouveras bien moins sympathique quand ils commenceront à te grignoter pour faire passer la faim. » je roucoule, avant de m'arrêter et de faire volte-face. Elle était intéressante, ma foi. Moi qui m'était attendu à une jeune fille douce et obéissante, je me retrouvais face à une diablesse à la langue fourchue. Avant de perdre à nouveau patience et de la tirer à ma suite, resserrant ma prise sur son poignet. « Une poupée serait plus docile et moins bruyante. » je grommelle, l'emportant dans mon sillage pour la tirer à l'intérieur. Je lui présente vaguement les pièces principales, jetant un regard menaçant à Madame Samovar que je vois trembler sur l'étagère de la cuisine. Zip ne se trouve pas à ses côtés et je crains qu'il ne se décide à nous suivre dans les étages. Mais je secoue la tête avant de poursuivre la visite, atteignant finalement le couloirs sont situés mes quartiers.

« L'idée serait presque tentante, si ça te faisait garder ta langue dans ta jolie bouche. » je souffle, avant de l'attirer devant la porte de sa chambre. La porte est joliment travaillée, recouverte d'arabesques délicates et de dorures. Le cabinet de ma mère. Ma gorge se noue légèrement mais je déglutis avant de lever les yeux au plafond devant son sarcasme à peine dissimulé. Mais je vais faire comme si je n'avais rien entendu. « Le diner est servi à dix-neuf heures tapantes dans la grande salle. De l'autre côté du couloir se trouve la bibliothèque, mais je t'interdis de toucher à quoi que ce soit d'autre qu'aux livres. Le reste du manoir et l'extérieur te sont accessibles mais je te déconseille d'aller te balader dans la forêt après la tombée de la nuit. » j'énonce, avant de faire un pas en avant. Elle recule et je savoure néanmoins la tension qui émane de sa silhouette gracile. Alexa Debrand avait beau cracher comme une sauvage, son corps comprenait la menace qui se trouvait en face. Je finis par l'acculer contre la porte de sa nouvelle chambre, posant le plat d'une main sur le bois, à côté de sa tête. « Essayer de fuir la propriété est une perte de temps : les portes ne s'ouvrent qu'à ma demande. » je susurre, doucereux. 


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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) EmptySam 30 Jan - 15:50

he wanted her for himself
so he took her, selfishly
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Je n’avais jamais rien fait pour mériter un tel traitement. J’ai toujours été exemplaire. A écouter, aider ma mère à faire les corvées de la maison, m’occuper du jardin, quand le temps me permettait de rester des heures dehors, sans mourir de froid. Aller veiller sur les enfants du village, lire un livre à une petite fille, quand personne n’avait les yeux rivés sur moi.  J’étais de bon cœur avec tout le monde, et ce n’était pas assez suffisant, pour m’éviter le calvaire, de finir prisonnière du château de l’impossible. Mais j’ai passé les grilles, je n’ai aucun moyen de revenir en arrière, et pourtant, des millions de plans se bousculent déjà dans mon cerveau. Tous plus irréalisables les uns que les autres. Mais il parait que l’espoir fait vivre, et à défaut de mourir dans l’instant, ce qui aurait été préférable, je me cherche le moindre petit plan d’évasion. Je voulais ma liberté. J’avais besoin d’évasion. Besoin d’un peu de vie, d’être utile, pas d’être réduite, à rien de plus que l’habitante d’une sombre prison. Est-ce là, le seul remerciement, pour avoir toujours voué ma vie à aider, et à me montrer de bon cœur avec qui le voulait bien ? M’ouvrir les portes d’une cage, et ne jamais plus, les rouvrir. M’abandonner là, et m’y laisser mourir. Je ne voulais pas vivre au milieu de la pierre, de la haine, et du malheur. Je savais que je méritais mieux. Ma condition de femme était déjà assez réductrice, pour être encore plus bridée.

« Vous ne lui avez pas laisser le choix. » Convaincue, qu’il n’aurait jamais fait ça de son plein gré, et que le démon devant mes yeux, l’avait convaincu de céder ma vie, en échange de sa liberté. Il était loin de me faire peur. Et je devais me montrer forte, et lui tenir tête, si je voulais m’en sortir, parce qu’il n’y aura que mon caractère, qui pourra peut-être me sauver, et encore, rien ne me le garanti vraiment. Je sais que je n’aurais pas le choix que de rester ici, alors autant m’imposer. Je n’allais pas faire preuve de gentillesse de toute façon, pas avec quelqu’un qui prenait ma vie et ma liberté par pur plaisir. « Je les laisserait volontiers me tuer, si ça m’évite de mourir de vos mains. » Je réponds, le regard fixé dans le sien. N’importe quel homme m’aurait déjà mise à terre pour avoir autant d’audace. Mais j’avais appris, qu’il fallait se défendre, pour survivre. Finalement il me tire à sa suite, et je me révolte presque aussitôt, du traitement que je reçois. D’autant que sa poigne est ferme, et que ça m’horripile. « Dommage pour vous. Il serait peut-être intelligent que me couper les cordes vocales dans ce cas. » Je réponds, sur un air de défi. On finit par faire le tour du propriétaire, et je ne manque pas d’observer le moindre petit détail, cherchant la moindre issue, la plus petite chose, qui pourrait me permettre de détaler le plus rapidement possible.

« Si m’entendre parler est une torture pour vous, je vais donc me faire le doux plaisir de continuer. » Que j’ajoute, dans un sourire presque dédaigneux. On se retrouve finalement devant une grande porte plus que travaillée, et je ne sais retenir ma surprise. Du moins, je la contiens, et ne traduit ça, que par une remarque pleine d’ironie. Non pas que je manie cette dernière à la perfection, mais j’avais du répondant. Il lâche finalement mon bras, que j’entoure de la chaleur de ma propre main, pour apaiser la vive empreinte de sa peau sur la mienne, et apaiser la rougeur de la force qu’il avait mis dans sa poigne. J’écoute les mots, et ne peut m’empêcher de lever les yeux au ciel. « Monsieur se montre généreux, devrais-je m’en sentir honorée ? » Je finis par répondre, une main sur la poitrine, presque touchée. Avant qu’il n’avance, et qu’il me fixe rageusement, me faisant reculer contre la porte, une main sur la poignée dans mon dos. Mon corps tremble, et j’ai envie de me frapper pour cet aveu de faiblesse. «  Je m’étais faite à l’idée d’être prisonnière. » Je réponds simplement. J’allais tout de même trouver le moyen de m’en aller. Avant qu’il ne tente quoi que ce soit d’autre, j’appuie sur la poignée, et me glisse à l’intérieur, refermant la porte au nez de l’affreux personnage, qui grogne derrière. « Laissez-moi. Et je ne viendrais pas diner. » J’ajoute, avant de me laisser glisser contre la porte, la robe, et la cape venant recouvrir mes fines jambes, recroquevillée contre ma poitrine, avant que mon cœur se serre, et que les larmes n’embuent mon regard.



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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) EmptyMer 3 Fév - 21:49

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Je les laisserait volontiers me tuer, si ça m’évite de mourir de vos mains. J'entendais sa voix résonner dans le creux de ma tête. Je m’étais faite à l’idée d’être prisonnière. Ce ton rempli de colère, de rancœur et d'un venin, pareils à des asticots rampant de long de mes bras. Laissez-moi. Ce visage déformé par la rage, ces yeux bordés de longs cils que j'avais vu se plisser, doux et chaleureux et qui n'exprimaient à cet instant qu'une profonde amertume. Ce corps tremblant qui m'avait fait osciller entre l'habituelle satisfaction à l'idée d'être craint et quelque chose d'autre, de nouveau, de désagréable. Je ne voulais pas qu'elle s'enferme, qu'elle se mure de l'autre côté de la porte ouvragée. Je ne l'avais pas fait venir pour qu'elle se cloître dans ses quartiers et qu'elle se laisse dépérir en regardant le paysage par la fenêtre. Je voulais qu'elle ramène la vie dans le château, que la lumière finisse par percer à travers le brouillard pour rayonner entre les murs froids. Je voulais qu'elle dispense cette bonté que mes yeux avaient pu apercevoir et le monde se remette à tourner. Mais elle restait enfermée là-haut, nos chemins ne se croisaient jamais et j'avais l'impression d'être de nouveau seul dans les couloirs.

« Vous devriez vous excuser, Messire Wyatt. » résonne dans mon dos et je pivote en direction de Madame Samovar, gisant sur la petite table à côté de mon fauteuil. « Plaît-il ? » je murmure froidement à la théière qui m'observe, nerveuse. Je la vois se dandiner de gauche à droite, hésitant à prendre la parole mais elle se décide enfin à poursuivre. « Mademoiselle Lexa se déciderait peut-être à vous aider si vous lui expliquiez la situation. » commence-t-elle et je finis par croiser les bras sur mon torse, les lèvres plissées. « Elle a été enlevée à sa famille pour vivre ici, sans la moindre indication. Elle ne sait rien de vous, monsieur et de ce que qui vous motive à la garder au château. Peut-être que si vous étiez plus abordable avec elle, elle se laisserait davantage approcher. » termine-t-elle, avant de baisser le bec, reculant de quelques centimètres en arrière. Et je sens un grognement de frustration remonter le long de ma gorge à ces paroles. Parce qu'elles étaient remplies d'une vérité que je ne voulais pas accepter. « Même si elle sait, elle ne verra rien d'autre en moi qu'un monstre, comme tous les autres. » je marmonne, les poings serrés. Personne n'avait jamais fait autrement et il suffisait de poser les yeux sur la cicatrice pour voir leur regard changer, se transformer. « C'est faux et vous le savez, messire Wyatt. C'est pour cette raison qu'elle est ici, n'est-ce pas ? Faites un effort et montrez-lui que vous n'êtes pas la bête que les gens décrivent. » rétorque-t-elle et je pince l'arête de mon nez de mes deux doigts, agacé. Cette insupportable bonne femme en porcelaine était beaucoup trop intelligente et observatrice à mon goût. Mais elle avait raison et je ne pouvais pas le nier éternellement. « Et comment hein ? Les gens me craignent, Samovar. Je n'ai jamais eu à faire ce genre de chose pour obtenir ce que je voulais. » je murmure, placide avant de décroiser les bras et de les poser sur les accoudoirs, mes ongles s'enfonçant dans le velours. Du coin de l'oeil, je vois la théière s'avancer de nouveau dans ma direction et je lève les yeux vers elle. « Les rares fois où je l'ai vue à l'extérieur, elle se baladait près des plates-bandes. Il me semble qu'elle apprécie beaucoup les roses qui poussent dans le jardin. Surtout les rouges. » Son commentaire me fait plisser les yeux et je marmonne dans ma barbe en la voyant sourire, alors qu'elle pivote pour sauter sur une chaise et disparaître de la pièce.

J'avais passé de nombreuses heures à faire les cents pas dans ma chambre, à peser le pour et le contre. À me battre contre mon orgueil et mes habitudes pour essayer de sortir de cette spirale infernale. Je ne voulais pas paraître faible, devant quiconque. Pas après des années à me durcir pour ne plus rien ressentir face aux murmures de l'autre côté des grilles. Je ne voulais pas m'écraser et me sentir dominé. Mais j'allais devoir entrouvrir l'armure pour obtenir une réponse de l'autre côté de la porte aux arabesques. Alexa n'était pas qu'une simple étrangère à mes yeux. Ce que j'avais entrevu, sur la place du marché, je le voulais avec un désespoir qui me lacérait la gorge. Je ne voulais pas qu'elle se sente comme une prisonnière. Et ça me rendait fou de me sentir aussi tiraillé par quelqu'un alors que je ne l'avais pas été avec quiconque depuis la mort de mes parents. De m'inquiéter. Même si je préférais mourir que de l'avouer. Pourtant, j'avais quand même fini par marcher le long de l'herbe verte pour atteindre les rosiers, Léonard à mes côtés. Rassemblant quelques tiges épineuses avec une corde pour les disposer dans un vase silencieusement devant la porte de la brune, tendant le bras pour toquer contre le bois avant de me raviser, reprenant ma main et reculant d'un pas en arrière. Je n'osais pas, pour la première fois depuis bien longtemps. Et je pivote finalement pour repartir d'où je viens avant de me figer en entendant le grincement des charnières ainsi que le craquement du plancher.   



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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) EmptyJeu 4 Fév - 21:46

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Dans ma prison dorée, il n’y a ni rats, ni poison. Il y a cette fenêtre, qui donne sur la vallée, et le royaume en contrebas. Cette fenêtre devant laquelle je pourrais passer des heures, refusant de quitter cette chambre. Je m’autorisais parfois quelques balades dans le jardin, simplement pour respirer un peu plus longtemps, mais je m’assurais qu’il n’étais jamais là. La neige a fondu, et le soleil se couche de moins en moins tôt, je profite des bains de lumières que m’apporte le soleil, pour mettre un peu de chaleur dans ma vie. Je n’ai plus rien à faire de mes mains, si ce n’est tourner les pages des simples livres que je m’autorise parfois à aller chercher dans la bibliothèque, évitant, toujours, de croiser son chemin. Souvent tôt le matin, aux premiers rayons du soleil. Jamais, je ne vais diner en sa compagnie. Je me contente de ce que je peux avoir dans ma chambre, souvent amené par le majordome, répondant au nom de Léonard. La seule compagnie que je pouvais avoir, c’était ce service de porcelaine animé d’une magie que je ne comprenais pas, et qui m’avait tant effrayée, quand la première fois, j’ai entendu la voix fluette de la toute petite tasse, et cette plus sage de celle qui semblait être sa mère. Zip et Madame Samovar, me tenaient parfois compagnie, surtout la petite tasse, qui profitait toujours de se glisser sur la déserte, qui m’attendais derrière la porte aux arabesques. Il y avait une douceur et une innocence dans la voix de cette petite créature fragile, qui ramenait un peu de chaleur dans mon cœur meurtri par la tristesse, et l’incompréhension. Dans le perpétuel manque de cette liberté, qui m’avait été arrachée, sans aucun égard. Alors certes, j’avais le droit aux jardins, j’avais le droit de m’imprégner du parfum des roses rouges qui avaient ouverts leurs pétales au renouveau des saisons. Mais je ne m’étais jamais sentie aussi prisonnière. J’étais en colère contre le monde entier, contre mon père, pour m’avoir abandonnée là, et pour ce monstre aux airs d’homme, pour m’avoir pris toute ma vie, mes rêves. J’étais incapable, de lui être reconnaissante de me laisser vagabonder dans le château, je me sentais simplement, comme un animal, condamné à ne voir que le même enclos, toute sa vie.

« Dis Lexa, elle ressemble à quoi la vie en bas ? » S’élève une voix fluette, me faisant sursauter, et lever la tête de mon livre, pour trouver le visage de porcelaine de l’ami que je m’étais fait. « Tu n’as jamais vu la vie du royaume ? » Je demande à mon tour, refermant les pages de mon livre pour venir m’asseoir en tailleur, et prendre la petite tasse entre mes mains, qui se mets à rire, des chatouilles que ça lui procurait. « Non, j’étais trop petit. Tu veux bien me raconter ? » Je finis alors par accepter et me lancer à raconter toutes les aventures des hommes du royaume. Du boulanger au chasseur, de l’éleveur au libraire, que j’avais tant de fois visité. De ces femmes, celles que l’on courtise toujours, et celle que l’on laisse pour compte, parce qu’elles sont trop vielles, ou pas assez belles pour être aimées. « Et toi, quelqu’un t’aime ? » Il demande, innocemment, avec ces manières de l’enfant qu’il devait être en réalité. « Je n’ai pas eu la chance de le savoir. Peut-être. Mais je ne le saurais jamais, maintenant que je suis prisonnière ici. » Je réponds finalement, un baissant le regard, alors que son anse vient se frotter à mon pouce en signe de réconfort. Je n’aurais jamais pensé à trouver un peu de quoi réchauffer mon cœur en une petite tasse à thé. « Personne dis que tu es prisonnière. Le Sire, il veut juste que tu sois là. » Et sa réponse me tire un regard perplexe. « Que veux-tu dire ? » Soudain son regard se terni légèrement, comme s’il avait dit quelque chose qu’il ne fallait pas qu’il dise. « Maman dis que tu vas finir par nous apporter de la lumière. » Qu’il ajoute, sans que je ne comprenne vraiment où il voulait en finir. Soudain, il s’agite dans ma main, comme tremblotant. « Zip ? » Rapidement la petite tasse quitte le creux de ma main. « Il est derrière la porte. Je vais me faire gronder. » Dit-il en dérobant sous le plateau bas de la déserte. Je me relève, en époussetant le tissu voluptueux de la robe verte que je portais, avant de lentement me diriger vers la porte.

J’hésite un instant, avant d’actionner la poignée. Mais un parfum émane et emplit rapidement mes narines, et je pourrais le reconnaître parmi des centaines. Je finis par resserrer mes doigts autour de la poignée, et de la baisser, prenant soin d’être discrète. Je tombe nez à nez, sur ce vase, majestueux, débordant d’un nombre incalculable de roses rouges. Celles du jardin. Quand je lève les yeux, je tombe sur sa silhouette figée. Un sourcil s’arque sur mon visage et je suis presque tentée, de prendre le vase, et de refermer la porte. Ou pire, de simplement m’enfermer à nouveau, dans cette pièce, qui avait connu mes larmes, autant que les brefs et uniques sourires que mes amis de porcelaine recevaient. « Sont-elles pour moi ? » Je murmure, ne sachant pas vraiment sur quel pied danser, ni comment prendre cette attention. Je ne sais quoi en dire, ni quoi en faire. Comment savait-il, que ces fleurs étaient celles que j’avais fini par préférer, en me baladant dans les allées fleuries des jardins des châteaux, pour palier à mon ennuie. Surtout, pourquoi ? « Puis-je connaître la raison de ceci ? » Ma voix n’est teinté ni de colère, ni de tristesse. Simplement d’une incompréhension certaine, qui venait à en faire pulser mon cœur, légèrement plus vite.




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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) EmptySam 6 Fév - 21:44

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La venue d'Alexa Debrand au château n'avait strictement rien changé, au final. Les jours s'étaient succédés et sa présence s'était faite de moins en moins pertinente, presque invisible. J'apercevais à peine sa silhouette et je prenais toujours mes repas dans cette solitude qui m'était habituelle. La jeune femme refusait toujours de se montrer et ne faisait preuve de détermination que lorsque je me trouvais hors de son chemin, disparaissant dans les jardins. Je n'avais pas la tête à lui courir après et ça aurait été preuve d'une faiblesse que je refusais de lui dévoiler. Je ne voulais plus me sentir fébrile face aux autres, laisser mes sentiments s'échapper et perdre le contrôle. J'avais mis trop de temps à me créer cette armure pour me protéger, pour ne plus me laisser submerger par la haine et la médisance qui serpentaient au-dehors. Mais je me heurtais à un mur d'indifférence et ça menaçait de me rendre fou parce que je n'avais pas la moindre idée de la manière dont il fallait agir pour que les choses changent. Je voulais qu'elle déploie la lumière que j'avais vu sur cette place pavée, qu'elle chasse les nuages qui surplombaient la propriété. Mais l'obscurité et ce froid glacial continuaient d'arpenter les murs, d'assombrir les corridors. Et je tournais en rond, comme un fauve dans sa cage, en attendant qu'elle se lasse et qu'elle finisse par se rendre à l'évidence.

Pourtant, elle ne daignait toujours pas montrer le bout d'un orteil.

Je devais me résoudre à faire le premier pas et cette simple idée allait le don de m'agacer profondément. Mais si je voulais que cette insupportable bonne femme fasse quelque chose, il allait falloir que je sorte de mes quartiers pour lui montrer que je n'étais pas un hôte aussi désagréable qu'elle pouvait le penser. Aux dernières nouvelles, elle n'était pas enchainée dans une cave. Elle dormait dans un lit confortable, elle mangeait à sa fin et elle pouvait se balader librement dans quasiment tout le bâtiment et ses extérieurs. Il semblait pourtant que sa seigneurie ne soit pas suffisamment à son aise. La conversation avec Madame Samovar m'avait fait longuement réfléchir et j'avais retourné le problème dans tous les sens avant de prendre une décision. Mais tout me ramenait inlassablement à la même chose. C'était à moi de faire changer ce quotidien basé sur une profonde ignorance. Moi de lui montrer que vivre ici n'avait pas que des désavantages et que même si la façon dont elle était arrivée ici n'était pas des plus communes, elle pouvait y trouver des côtés agréables. Peut-être que si la situation s'arrangeait, j'allais lui parler des objets qui prenaient vie, à certains endroits du château.

Avant ça, il allait gagner sa confiance et lui prouver qu'elle n'était pas une banale prisonnière mais quelqu'un qui, je le savais, pouvait redonner ses couleurs à cet endroit.  

Je ne m'attendais pourtant pas à ce qu'elle ouvre la porte au moment où je comptais me retirer et je me fige d'un seul mouvement. Mon coeur se met à pulser frénétiquement dans ma poitrine et je n'ose pas faire le moindre geste. Puis je prends une grande inspiration avant de me redresser, pivotant pour l'observer. Elle avait quitté le rouge carmin pour un vert émeraude qui mettait en valeur sa peau diaphane et ses cheveux bruns. Mes yeux parcourent son visage et je plisse les lèvres, dans l'attente d'une remarque, d'un commentaire. N'importe quoi. Même si je prévoyais une raillerie. Cependant, c'est une question qui s'échappe de ses lèvres et je resserre mes doigts, rempli d'une nervosité complètement inhabituelle. Nervosité qui m'irrite beaucoup et qui me donne envie de couper court à cette conversation. « Non, elles sont pour la chaise là-bas. » je souffle en faisant un moulinet de la main pour désigner le fauteuil que j'aperçois au loin dans la pièce, en levant les yeux vers le plafond. Quelle question. « Bien entendu qu'elles sont pour toi. Est-ce que j'aurais du déposer une pancarte à côté du vase ? » je rajoute, narquois. Je n'arrivais pas à m'empêcher d'agir comme à mon habitude. Mais je devais cacher ces émotions nouvelles qui m'étreignaient et qui me rendaient profondément mal à l'aise. « Et concernant la raison, elle est simple. Je ne t'ai pas fait venir ici pour rester enfermée dans ta chambre ou raser les murs en espérant ne pas me croiser. » Ma voix est profonde et sèche, elle a retrouvé toutes ses intonations. Je finis par avancer dans sa direction, croisant les bras sur mon torse. « Ceci est une...offrande de paix. » je souffle, ma bouche se tordant violemment sur les derniers mots.

Diantre. J'étais réduit à me comporter de cette manière.



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MessageSujet: Re: The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast)  The creature who plucked the most beautiful of roses. (UA!Beauty & The Beast) EmptyMer 10 Fév - 21:20

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Je voulais me cacher, me dissimuler dans les murs de ce château, pour qu’il oublie que j’étais là. Pour que moi-même je finisse par oublier ma présence dans ce château. Je ne voulais pas être ici, je ne voulais pas de cette vie de prisonnière. C’était trop me demander. J’avais envie et besoin de chaleur, de liberté, de vie. Je ne voulais pas être là, avec le démon pour compagnie. Je ne voulais pas me limiter à une bibliothèque, des jardins, et les murs dorés d’une prison cachée. Les grilles me sont fermées, et elles ne s’ouvriront jamais, sans même que j’en connaisse la raison réelle. Pourquoi avait-il enlevé mon père ? Pourquoi avait-il accepté de me prendre moi à sa place ? Je n’étais rien. Je n’étais personne, et je ne valais rien. J’étais simplement une jeune fille du village. S’il avait tenu à avoir un prisonnier, pourquoi avoir accepté de prendre ma vie ? J’avais retourné le problème dans tous les sens, pour tenter de comprendre. Sans jamais n’avoir la véritable raison de tout ça. Je n’aurais peut-être jamais dû venir ici, mais quelle fille aurais-je été, de laisser mon père mourir là, à ma place ? Persuadé que d’une manière ou d’une autre, il n’aurait jamais eu la même chance que moi. Au moins, j’avais le droit à un lit, de la nourriture, et un peu de compagnie, quand, la petite tasse de porcelaine, et sa mère, passaient me voir. Pour combler l’absence et le silence. Je savais, que j’aurais pu ne pas subir tout cela, si j’acceptais, ne serait-ce, qu’un diner. Mais à quoi bon ? A quoi bon donner raison à quelqu’un qui fait de moi, une âme errante entre les murs trop hauts, d’un château trop froid, ou tout manquait cruellement d’un peu de lumière, et de vie.

Je ne serais pas celle qui fera un pas vers lui. Je n’étais pas là de mon plein gré, ni même pour faire ami-ami, avec lui. J’avais entendu tellement de choses à son sujet, aussi bonnes que néfaste, il était hors de question que je vienne à sa rencontre, et que je me fasse douce et docile. Je n’avais pas été élevée comme cela, et je refusais de me contraindre aux sourires guillerets, et aux courbettes. C’était non. Je me le refusais. Pourtant, parfois, je sentais la solitude me peser, l’air me manquer, et la distraction se faire cruellement absente. Les repas, seule, manquaient de saveur, et même les livres que j’avais pu lire, des centaines de fois, avant de les retrouver dans cette bibliothèque immense, ne m’avaient jamais paru si fade, et vides de sens. Tout perdait sens, et je me sentais plus prise au piège que jamais. J’avais songé, une fois, prise de longs sanglots, à me résoudre à obéir, à descendre le lendemain au dîner, mais je n’avais jamais fait un pas hors de cette pièce que je connaissais maintenant dans les moindres recoins. Me résolvant, à une autre soirée là, à regarder la lune tourner dans le ciel, et suivre son cycle de vie, le temps de quelques heures, à songer à tout ce que j’avais perdu, sans voir, ce que je pouvais peut-être avoir ici. J’avais l’impression, qu’on m’avait pris ma lumière, qu’il ne restait pas grand-chose de la Lexa d’avant, que je m’éteignais, de jour en jour, à force de jouer, un jeu d’ombre avec le maître des lieux.

Je n’avais que ces petites formes de porcelaine, pour parfois m’apporter ou me tirer un sourire. En ce début de soirée, la petite tasse, se dissimule sous un chariot, craignant des représailles de la brute, derrière la porte. Porte que je prends soin d’ouvrir délicatement, avant de me retrouver nez à nez, avec la dite brute, qui me dévisage, comme s’il ne m’avait jamais vu. Un sourcil s’arque instantanément. Je n’étais pas un bout de viande. « Oh la chaise sera ravie. » Je marmonne dans mes dents, avant qu’il ne confirme qu’elles étaient bien pour moi. « Peut-être ? Avec une belle signature, et une écriture à la plume, évidemment. Ca me serait allé droit au cœur. » Je rajoute, faisant mine de battre des cils, comme une docile petite fille. Avant de nouer mes mains sur l’avant de ma robe, l’écoutant expliquer la raison de cette offrande. « Une offrande de paix ? » Je demande curieuse, dans un rire quelque peu teinté de sarcasme. « Vous voulez la paix ? Libérez-moi, dans ce cas. » J’annonce, avant de me pencher pour attraper le vase, et de le serrer contre moi. Je refusais de croire qu’il avait choisi cette sorte par hasard. C’était mes favorites, et je me retiens de plonger mon nez dedans, pour savourer leur parfum, sans nul autre égal. Le cœur battant à la simple idée, qu’il ait pu cerner si vite, ce que j’aimais. Je sais qu’il n’acceptera pas ma requête, donc je me contente de lever les yeux, vers ce visage aussi intriguant que singulier. D’une beauté abîmée par cette cicatrice qui parcourt sa pommette, et des yeux profondément encrés sur ma personne. « Merci, pour les roses. » Je prononce simplement d’un ton calme, avant de me retourner, et de poser ma main sur la poignée, pour refermer la porte, quand un grondement me fait tourner la tête dans sa direction à nouveau. « Plait-il ? » Je lâche, sans le lâcher du regard, le coeur qui se ruait joyeusement, dans toute ma cage thoracique. Qu’est ce qu’il me voulait encore ?





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