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Family gatherings are always full of surprises (Naru #1)

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Ko Na-Rim

Ko Na-Rim


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MessageSujet: Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) EmptyJeu 11 Avr - 15:03

i have so many questions to ask you
but i'm a little bit afraid of the answers
Ha-Ru & Na-Rim

Crise existentielle en cours, merci de ne pas déranger. Les yeux dans le vide, j'observe mon reflet dans le miroir sans vraiment le voir. Cela faisait bien trente minutes que j'étais assise sur mon lit, à tenter de me faire une raison. En vain. « Tout va bien se passer, Na-Rim. Pourquoi est-ce que ça se passerait mal, hein ? » je me murmure à moi-même, en passant une main sur mon visage. Après tout, ce n'était que la suite logique des événements. Notre arrivée à Los Angeles avait permis à Jin de revenir chez lui et retrouver ses proches. Ses parents qui étaient bien entendu curieux de rencontrer son partenaire dans cette aventure, Minjun et avaient ardemment réclamé un rassemblement chez eux pour un repas "en famille". Jin avait en même temps retrouvé son grand frère, Ha-Ru. Qui était accessoirement mon plus vieil ami et ancien petit ami du lycée, avant que leur départ pour les États-Unis ne vienne mettre fin à cette relation. Tout le monde avait été convié à dîner chez les Hyun et je n'arrivais pas vraiment à me positionner dans tout ça, incertaine quant à la manière de me comporter. Je n'avais pas vu leurs parents depuis des lustres et même si nous nous étions toujours très bien entendu et je n'avais pas la moindre idée de leur avis à mon propos. Et Jin devait m'avoir décrite comme le pire humain qui puisse exister sur cette planète. Une tortionnaire impitoyable et sadique. Un horrible personnage qui lui voulait du mal. Tout ça parce que monsieur n'avait pas eu sa dose de gras de la journée. Mais il y avait des gens avec un travail qui permettait de payer les factures et qui tenaient à le garder. Nous n'avions pas tous la chance de dépasser le mètre quatre-vingt, d'avoir une belle gueule et un talent inné pour la danse. Le commun des mortels souhaitait éviter le licenciement, merci. En plus, cet ingrat semblait oublier toutes les fois où j'étais allée lui chercher des burgers à 23h parce qu'il menaçait de se noyer dans la baignoire s'il n'avalait pas quelque chose de plus conséquent qu'une salade composée dans l'estomac.

Néanmoins, ce n'était pas ça qui me posait réellement problème. Revoir Ha-Ru m'avait fait prendre conscience du temps qui s'était écoulé depuis notre séparation et de la direction qu'avaient pris nos vies respectives depuis ce jour. Et dans un sens, j'avais l'impression d'avoir stagné. J'étais toujours tristement célibataire et mon rôle se résumait principalement à celui d'une baby-sitter pour adultes. J'exagérais peut-être un peu. Mais dans un sens, je n'étais pas très loin de la vérité. À part conduire Jin et Minjun aux différents lieux où ils devaient se présenter et vérifier qu'ils suivaient bien leur planning, j'étais surtout là pour le tenir à l'oeil. Et agir s'il se passait quelque chose. Heureusement, j'aimais mon métier et j'étais très heureuse de les accompagner dans cette expérience. Il y avait quelque chose de profondément satisfaisant à suivre l'évolution de ses artistes, de voir leur popularité grimper. À soutenir leurs efforts et à saluer leur travail autant que le public auquel il était destiné. Mon affection antérieure pour Jin ne m'aidait pas à rester pleinement professionnelle et je savais que c'était la cause principale de mon laxisme à leur encontre. Mais ils étaient diligents et ils faisaient attention. Alors je ne voyais pas d'inconvénient à leur laisser un peu de liberté, tant qu'ils ne dépassaient pas les limites. Et ma vie me convenait très bien comme elle était, en fin de compte. Pourtant, j'avais eu l'impression de me prendre un coup de poing en plein sternum quand j'avais fait la rencontre de la fille d'Ha-Ru. Son enfant. Le fruit d'une autre relation. Je n'étais pas stupide au point de croire que sa vie amoureuse s'était arrêtée en même temps que nous, mais ça faisait quelque chose de le voir de ses propres yeux. Et mon cerveau avait subitement été submergé de questions. D'hypothèses. De "et si... ?". Mais ça n'avait pas d'importance. Il avait suivi son chemin et moi le mien. Néanmoins, je mourrais de curiosité à son propos et Jin n'avait été d'aucune aide pour étancher ma soif d'informations. Tu n'as qu'à lui demander. Très bien. Même si ça réduisait mes genoux à de la compote rien que d'y penser.

« Il y a quelqu'un dans ta vie, Na-Rim ? » Je me fige, la cuillère suspendue devant ma bouche entrouverte. Tous les regards sont tournés dans ma direction et la chose que je trouve à faire c'est d'engloutir mon morceau de gâteau à la vitesse de l'éclair. J'essayais désespérément de faire abstraction de la présence d'Ha-ru à ma droite mais sa jambe effleurait la mienne de temps à autre, à mesure de sa conversation animée avec son petit frère. Minjun avait poliment répondu aux questions posées par les parents de Jin et semblait désormais fasciné par les paroles de son père. Je l'avais senti se détendre minute après minute, ce qui me rassurait un peu. À moins que ça ne soit du au verre de soju qu'il avait bu pendant le repas. J'aurais aimé pouvoir en faire de même, voire me noyer dedans mais je devais nous ramener à bon port à la fin de la soirée. Mais il semblait que ce soit à mon tour d'être cuisinée par Joyce. J'avais pris l'habitude de parler anglais avec elle, à l'époque où je côtoyais Ha-Ru. Parce que ça m'avait aidé à perfectionner la langue et que ça avait facilité sa transition en Corée, quand ils y avaient vécu. Elle ne parlait pas encore tout à fait coréen et avoir quelqu'un à qui parler dans sa langue natale avait du être rassurant, dans un sens, même si c'était plus approximatif d'un côté que de l'autre. Et nous avions gardé cette habitude jusqu'à leur départ. Voir qu'elle n'avait pas oublié faisait crépiter une douleur chaleur dans ma poitrine malgré le malaise lié à cette simple question. Je déglutis avant de répondre, déposant mon couvert sur la table. « Non. Enfin...si ? D'une certaine manière ? Est-ce qu'on peut considérer que s'occuper de ces deux énergumènes rentre cette catégorie ? » je réponds, avec une grimace. Avant de lui désigner les deux garçons d'un léger mouvement de tête. « Même si je le voulais, je n'ai pas le temps pour ça. » je rajoute, en haussant les épaules. Joyce se penche vers moi, depuis le siège qu'elle occupe à ma gauche. « Tu verras bien si l'occasion se présente un jour. Mais tu as bien raison de prioriser de ta carrière en premier lieu. Une fois qu'on est dans l'engrenage du couple et de la vie de famille, c'est une autre paire de manches. N'est-ce pas, Ha-Ru ? » Mes cuisses se serrent l'une contre l'autre de gêne et j'ai une soudaine envie de disparaître, là tout de suite. Jinae était en train de dormir à l'étage, couchée par son père il y a un petit moment. Et le sujet de sa mère était encore un mystère complet pour moi. Mais je pouvais imaginer que concilier son travail dans la police et son rôle de père devait être compliqué, certaines fois. Et c'était encore pire pour une femme. Avoir un enfant c'était possiblement signer son arrêt de mort professionnel. Et je voulais repousser ça autant que possible. Déjà, il aurait fallu avoir quelqu'un dans ma vie pour ça et ce n'était pas le cas, comme je venais de le dire devant tout le monde. Un grommellement inintelligible s'échappe de la bouche de mon voisin de table pour toute réponse et mes lèvres frémissent. Puis leur père décide qu'il est temps de préparer du thé et ça signifie que nous avons un long moment devant nous avant qu'il soit servi. Il tenait à le faire dans les règle de l'art à chaque fois qu'il y avait des convives à la maison et même s'il en résultait une boisson savoureuse, il fallait la mériter.

Jin en profite pour enlever Minjun et je les vois disparaître à l'étage, mes paupières s'étrécissant de méfiance. La seconde d'après, je commence à me relever pour débarrasser la table avant d'être aussitôt arrêtée par sa mère. « Tu n'as pas à faire ça, Na-Rim. Tu peux aller profiter du jardin pendant qu'Ha-Ru aide sa vieille mère. N'est-ce pas, fils ? » Le fils en question la regarde avec les sourcils haussés, cherchant à lui rappeler qu'il est lui aussi un invité mais tout le monde sait qu'il est inutile de discuter les ordres de Joyce. Je me penche légèrement vers l'avant avant de filer sans demander mon reste, sentant le regard de l'aîné me suivre jusqu'à la porte coulissante donnant sur l'extérieur. L'air était doux et une légère brise soufflait, faisant bruisser les arbustes plantés avec soin dans le jardin. Un banc en bois avait été disposé devant un petit point d'eau et j'écarquille les yeux en apercevant des carpes koi nager à l'intérieur du bassin. Une fontaine coulait au centre de celui-ci, diffusant un son particulièrement apaisant. Je m'accroupis près du bord, laissant mes doigts effleurer le nénuphar en fleur à la surface de l'eau, effrayant les poissons qui disparaissent de l'autre côté. Et je prends plusieurs inspirations pour calmer les battements effrénés de mon coeur, fermant les yeux pour me concentrer sur le calme alentour. Je suis tellement concentrée que j'entends à peine les pas qui se rapprochent, sursautant à la voix qui m'appelle. Je perds l'équilibre un instant, battant des bras pour ne pas tomber dans l'eau. Je bascule vers l'arrière et je retombe sur mon séant, posant une main sur ma poitrine. « Tu veux me tuer, c'est ça ? » je lâche, en apercevant Ha-Ru debout derrière moi. « J'ai eu une de ces peurs. » Puis je fronce les sourcils, me relevant pour épousseter mon pantalon. « Qu'est-ce que tu fais là ? Ta mère t'a finalement épargné ? » je demande, avec un petit rictus amusé.        

   

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Hyun Ha-Ru
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MessageSujet: Re: Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) EmptyJeu 11 Avr - 23:01

Ask me. Regardless of the questions.
Ha-Ru & Na-Rim

Quand ma mère avait une idée en tête, il était impossible de la raisonner ou de tenter de la lui faire oublier. Elle restait campée sur sa décision, qu’importe les arguments qu’on mettait en avant. Alors quand j’avais appris de la bouche de mon frère qu’elle avait décidé d’organiser un repas pour rencontrer officiellement Minjun et que, inévitablement, Na-Rim était conviée, je n’avais même pas cherché à parlementer. « Ça ira, pour toi ? » Oui. Sûrement. Je n’en savais trop rien à vrai dire. En revanche, je savais très bien à quoi ou plutôt à qui, il faisait allusion et j’entendais au timbre de sa voix qu’il était réellement inquiet pour moi. « Pourquoi ça n’irait pas ? » je demande, feintant de ne pas comprendre sa question. Je l’entends soupirer de l’autre côté du combiné, suivi de bruits de pas, signe qu’il est en train de se déplacer, sans doute pour être seul. « Parce qu’on parle de Na-Rim et que t’es pire qu’un livre ouvert quand il s’agit d’elle. Tu veux peut-être que j’imite ta tête lorsque tu as appris que c’était elle notre agente ? Ou quand tu as su qu’on venait à Los Angeles ? » Une grimace se forme sur mon visage et je bénie le fait d’être encore au travail et par conséquent, d’avoir échappé de peu à l’appel en visio. Mon petit-frère était le pire et pourtant, je ne pouvais pas lui enlever sa perspicacité. « Tu sais qu’en règle générale, c’est le grand-frère qui s’inquiète pour le petit et non pas l’inverse ? » Même si je m’inquiétais continuellement pour lui, de nous deux, Jin était le pire. Être son aîné de onze ans ne changeait absolument rien. Mais du haut de ses sept ans, il m’avait vu connaître mon premier chagrin d’amour et je crois que ça l’avait marqué plus que de raison. Puis, il y a un peu plus d’un an, j’avais dû affronter une nouvelle épreuve et la distance n’avait pas aidé. J’avais appris plus tard qu’il s’en voulait profondément de ne pas avoir été présent pour moi et j’étais à peu prés sûr qu’il essayait de se rattraper, en plus de veiller sur moi comme si j’étais un être sur le point de se briser. « Et tu sais qu’en règle générale, on remercie la personne au lieu de le lui reprocher ? Prends mon inquiétude comme une preuve de tout mon amour. » Cet abruti m’arrache un ricanement, mais il pouvait toujours courir pour le reste. « En parlant d’amour… tu embrasseras ma nièce chérie. » Il existait une personne sur cette planète que Jin aimait plus que n’importe qui et c’était Jinae. Il n’était pas là pour sa naissance, ni pour les premiers mois de sa vie et ça faisait malheureusement partie de toutes les choses qu’il avait du mal à accepter. Mais ces deux-là s’adoraient et j’adorais être le témoin de toute leur complicité. « Je n’y manquerais pas. » Il me tuerait si j’oubliais, de toute façon. « Maintenant, si tu me le permets, je dois aller travailler, moi. On se voit vendredi soir chez les parents. Prends soin de toi en attendant et évite de trop rendre chèvre Na-Rim. » C’est à son tour de ricaner et en toute honnêteté, je crois qu’il ne présage rien de bon pour la pauvre agente.

Une fois qu'on est dans l'engrenage du couple et de la vie de famille, c'est une autre paire de manches. N'est-ce pas, Ha-Ru ? Je pivote en direction de ma mère, les sourcils froncés. Oh, oh. Je ne connaissais que trop bien ce petit air et je pouvais deviner aisément ce à quoi elle pensait, cette fourbe. Je réponds par un grommellement à peine audible, me faisant la promesse de lui rappeler que même si elle m’a mis au monde, je gère parfaitement bien sans elle cet aspect là de ma vie. Bien qu’elle assure le contraire. Je reprends ma discussion avec mon frère là où l’avait arrêter et je me rends compte de tout le chemin qu’il a parcouru en quelques années. Il reste le boute-en-train qu’il a toujours été, ce petit garçon plein de vie que j’ai toujours connu, mais il y a une certaine maturité chez lui qui n’existait pas avant. Et une détermination que je lui envierais presque. Il est heureux dans ce qu’il fait et c’est tout ce qui compte à mes yeux. Je n’avais pas été d’un très grand soutien, encore moins plein d’enthousiasme quand il nous avait annoncé son projet de devenir idol et de partir vivre à Séoul, dans la famille de notre père. Je ne voyais pas l’industrie d’un très bon œil et j’avais trouvé ce plan de carrière parfaitement ridicule, à des années de la réalité de la vie. Mais il avait réussi et j’étais sincèrement heureux pour lui. Et fier, surtout. Finalement, Jin entraîne son partenaire à l’étage et sans que je n’ai le temps de dire quoi que ce soit, je me retrouve de corvée vaisselle. J’observe Na-Rim s’éclipser avant de commencer à empiler les assiettes et les couverts que j’amène à ma mère qui s’affaire déjà à tout nettoyer. « Tu en penses quoi ? » Je penche ma tête sur le côté, l’interrogeant du regard. « De ? » Ma mère et ses énigmes. « De l’état de la bourse. » commence-t-elle avant de se tourner vers moi et de me donner un coup de torchon sur le bras. « De Na-Rim, évidemment, gros bêta ! » Ma mère dans toute sa splendeur. « Elle… a grandi ? » Il était hors de question que je rentre dans son jeu, que je lui donne le bâton pour me faire battre. Elle avait toujours apprécié Na-Rim et à l’époque, elle devait très certainement déjà nous imaginer mariés, avec des enfants. Malheureusement, la vie en avait décidé autrement. Elle me lance l’un de ses regards qui me glace le sang et je prends la fuite.

Après un rapide coup d’oeil dans la chambre où dort Jinae, pour m’assurer que tout va bien, je prends la direction du jardin pour rejoindre notre invitée. « Na-Rim ? » je m’annonce, avant de me précipiter vers elle en la voyant sursauter puis perdre l’équilibre. Je n’ai, heureusement, pas besoin de la sauver telle l’une de ces demoiselles en détresse qu’on peut voir dans les k-dramas ni d’aller la repêcher dans le bassin avec les carpes. « Je la jouerais sûrement plus finement, si ça avait été mon intention. » En commençant par ne pas m’annoncer en l’interpelant. « Mais excuse-moi, je ne voulais pas t’effrayer. » Je l’observe se redresser, me retenant de lui tendre la main pour l’aider à se relever. « Non, au contraire. » je marmonne dans ma barbe avant d’avouer, dans un petit sourire. « J’ai pris la fuite avant que ça ne devienne trop dangereux. » Ma mère n’agissait jamais sans avoir une idée derrière la tête et j’avais beau être flic, quand elle se transformait en inspectrice ou qu’elle me faisait passer l’un de ses nombreux interrogatoire, elle m’effrayait. « On n’a pas vraiment eu le temps d’échanger pendant le dîner. » Je m’étais légèrement fait accaparer par mon frère et ma fille. « Alors ? Qu’est-ce que tu penses de Los Angeles pour le moment ? » J’étais partagé entre deux sentiments. Celui de la connaître, dans les moindres détails et celui d’avoir, en face de moi, une parfaite inconnue.

Pourtant, malgré ces treize années écoulées, il y a certaines choses que je n’avais jamais oublié, la concernant.


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Ko Na-Rim

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MessageSujet: Re: Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) EmptyVen 12 Avr - 11:38

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Ha-Ru & Na-Rim

Ha-Ru était apparu dans ma vie comme un éclat de peinture sur une toile blanche. Je me suis toujours sentie un peu différente des autres par ma volonté de m'ouvrir à l'étranger, de découvrir tout ce qui se passait de l'autre côté de nos frontières. D'aussi loin que je m'en souvienne, j'étais une enfant curieuse et j'avais bassiné mes parents avec une montagne de questions à propos du monde entier. La Corée n'était pas le pays le plus ouvert sur l'extérieur et j'en avais pleinement pris conscience en grandissant. Non, les Etats-Unis ne faisaient pas partie de l'Europe, désolé de décevoir certains de mes congénères. Et là où mes camarades avaient été méfiants et réticents à l'échange, j'étais la première à vouloir en savoir davantage sur les autres. Il y avait tellement de choses à voir, à entendre, des cultures auxquelles s'intéresser et des coutumes à l'opposé des nôtres. Mais quand il n'y avait personne avec qui partager ça, ça n'avait pas la même saveur. Cependant, la famille Hyun était arrivée à Seoul et Ha-Ru avait fait son apparition dans mon collège. Un coréen qui avait vécu une partie de sa vie aux States. Un air canaille et un anglais à tomber par terre. Crush immédiat. Comment est-ce que ça aurait pu en être autrement ? Et je n'avais pas été au bout de mes surprises. Rapidement, il avait démontré son éducation bien moins stricte que la nôtre, à mesure de bêtises et de manquements simples au règlement. Néanmoins, ça n'avait fait qu'attiser davantage mon intérêt à son propos. Il était ce petit grain de folie qui nous manquait. Un pétillement que nous aurions tous du avoir à cet âge mais qui n'avait jamais eu lieu d'être dans un système éducatif basé sur la performance. Et je n'avais pas pu résister à l'envie profonde d'être son amie.            

Penser à mes souvenirs d'adolescence fait défiler tout un tas d'images devant ma rétine et mes lèvres s'étirent en un sourire tendre. L'école buissonnière pour aller manger des glaces au bord de la rivière Han, lors des beaux jours d'été. Les après-midis à écouter Nickelback dans son vieux walkman, étendus sur son lit. Les grillades chez ses parents et le babillement de Jin, encore en couches culottes. Toutes les fois où nous étions montés illégalement sur le toit du lycée pour manger des gimbap et profiter de la vue. Le soju emprunté à son père et jamais rendu. Nos interminables discussions sous les étoiles, les joues rosies par le fameux soju en question. Les joues gonflées d'Ha-Ru quand il essayait pour les huitième fois de m'apprendre un mot en anglais et que je n'arrivais toujours pas à le prononcer et que ça le rendait chèvre. Sa moue offensée quand il avait vu le poster d'EXO dans ma chambre pour la première fois et son interminable laïus sur l'industrie de la kpop d'un point de vue occidental. Le jour où notre amitié s'était transformée en quelque chose de plus, après un baiser maladroit. Une nuée de papillons s'envole dans ma poitrine à cette réminiscence et j'ai l'impression d'avoir à nouveau quinze ans, l'espace de quelques secondes. Ma bouche frémit en me rappelant son attitude semblable à celle d'un koala avec son eucalyptus préféré, à être perpétuellement dans mon dos pendant cette période. Pas que je m'en sois plainte, au contraire. Mais quand on faisait face à cette grande perche malicieuse avec son air mystérieux d'étranger-mais-pas-trop-mais-un-peu-quand-même, on on ne pouvait pas forcément imaginer qu'il soit aussi attentionné. Je m'étais moi-même longuement demandé quand est-ce qu'il avait cessé de me voir comme un pote et qu'il avait réalisé que j'avais moi aussi un potentiel "petite amie". Dans tous les cas, j'avais du mal à me dire que ça avait pratiquement duré trois ans. Parce que le temps m'avait paru ridiculement court et que les derniers jours avant leur départ avaient été un crève-cœur. Décider ensemble de ne pas prolonger notre relation à cause de la distance n'avait pas empêché mon palpitant d'être réduit en miettes dès le moment où ils avaient disparu de l'autre côté des portiques à l'aéroport. Mais ça avait été le mieux que l'on puisse faire pour ne pas finir sur une mauvaise note. Profiter de nos derniers instants ensemble afin de pouvoir les chérir plus tard. Et nous avions gardé contact un certain temps, même séparés par des milliers de kilomètres. Puis le flux s'était réduit à un mince filet et la vie avait achevé de nous séparer l'un de l'autre.

Le retour de Jin en Corée pour atteindre son objectif avait rameuté son lot de souvenirs et j'avais été véritablement heureuse de le revoir. Même si il restait un petit ingrat insupportable et dramatique. Dans son sillage, il avait fait renaître ce lien ténu que j'avais entretenu avec les Hyun. Et même si je n'avais pas eu énormément de nouvelles d'Ha-Ru à travers Jin, ça m'avait suffi. Il restait mon meilleur ami d'école et mon premier amour, après tout. Et le seul, à ce jour. Je n'avais jamais retrouvé personne qui fasse battre mon coeur comme il avait pu le faire. Quelqu'un avec me sentir pleinement moi-même. Même si je ne désespérais pas. Après tout, je n'avais pas menti à Joyce. Je n'avais pas le temps de m'en soucier. Les garçons me prenaient l'essentiel de mon quotidien et ça ne me dérangeait pas plus que ça, sur le principe. J'aimais mon job et j'y mettais tout mon coeur. Pourtant, le revoir avait été comme un coup de matraque. J'avais quitté un garçon de dix-huit ans et je retrouvais un homme dans la trentaine. Mais son regard était resté le même, peu importe les années. Cette douceur était restée immuable. Et j'avais visualisé celui que j'avais connu, avec cette même expression sur le visage. Mon coeur, ce traître, avait secoué la poussière qui le recouvrait et réagi d'une manière affreusement familière. Mais comment est-ce que j'aurais pu l'empêcher ? Une partie de moi sera toujours liée à lui jusqu'à la fin de mes jours.

Na-Rim ? Sa voix porte enfin jusqu'à moi et je sursaute, laissant échapper un glapissement. Je bats des bras dans l'air avant de retomber sur le sol, grommelant dans ma barbe. Puis je me redresse, nettoyant mon pantalon et l'interrogeant à propos de sa mère. Ne jamais défier Joyce, conseil d'ami. « Sage décision. » je réponds en hochant furtivement la tête, le même sourire aux lèvres. Avant de me raidir à ses paroles, mes doigts s'entortillant les uns aux autres. « C'est normal. Et ça fait du bien à Jin de passer du temps avec vous. » Cette période était intense à cause de la promotion de leur duo sur le territoire et notre agenda débordant d'événement auxquels assister alors ça représentait une bouffée d'air pur pour son petit frère. Il retrouvait sa famille qu'il n'avait pas vraiment vu depuis un bon bout de temps alors ça me paraissait tout à fait logique qu'il veuille en profiter un maximum. Alors ? Qu’est-ce que tu penses de Los Angeles pour le moment ? Je fais quelques pas en avant, mes doigts glissant sur l'accoudoir du banc. Je joue avec ses aspérités pour me redonner contenance et une partie de moi se déteste d'être aussi gênée en sa présence. « C'est assez semblable à ce que tu m'avais décrit, pour l'instant. » je commence, avant de plisser les lèvres. « Mais j'avoue qu'il y a certaines choses qui me font sortir les yeux de la tête. Ils ne tiennent vraiment pas à leur vie à traverser le passage piétons en dehors du feu vert. Ils sont si pressés que ça ? » Mon visage est plissé et mes joues gonflées par le dépit. « Et la taille de la nourriture, on en parle ? On pourrait nourrir une famille complète avec un menu pour une personne. Même si ça ne semble jamais suffire à ton frère. Où est-ce qu'il met tout ça ? Ce monde est vraiment injuste. » Je débite à toute vitesse pour étouffer cette impression de faire face à un inconnu alors qu'il en est tout le contraire. Mais les années qui s'étaient écoulées entre nous me donnaient l'impression d'échanger avec une personne dont je ne connaissais plus rien. Enfin, c'était à peu près le cas, dans un sens. « Désolée. Je parle trop, comme toujours. » Au moins une chose qui n'avait pas changé avec le temps, en tout cas. Mes doigts agrippent plus fort l'accoudoir et je déglutis avant de laisser échapper la question qui me brûle le coeur, le cerveau et les lèvres depuis que je l'ai revu la dernière fois. « Et toi ? Papa, hein ? » J'ai encore du mal à intégrer l'information et pourtant ça ne me surprend pas plus que ça. Je me suis toujours dit qu'Ha-Ru ferait un père merveilleux. « Jinae est très mignonne. » je murmure, dans un souffle. « Elle a tes yeux. »         
   

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MessageSujet: Re: Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) EmptyDim 14 Avr - 13:36

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Ha-Ru & Na-Rim

Je l'avais tout de suite remarqué. Na-Rim n'était pas le genre de fille à passer inaperçue ou à se fondre dans le décor. Elle avait son caractère, ce côté rayonnant qu'elle ne semblait même pas apercevoir et une simplicité qui la rendait simplement réelle. Na-Rim allait droit au but, sans moindre détour et ne s'encombrait pas, jamais, de fioritures. Avec elle, c'était tout ou rien et ça m'avait tout de suite plu chez elle, cette façon d’être très vraie, sans se cacher derrière des faux semblants. Sans compter qu'elle avait été l'une des rares personnes, pour ne pas dire la seule, à me regarder comme un être humain et non pas comme une bête de foire. Physiquement, je ressemblais à n'importe quel coréen, mais ayant grandi aux États-Unis, ma façon de penser entrait, parfois en contradiction avec celle de mes camarades qui ne voyaient pas d'un très bon œil mon côté boute-en-train. Pour eux, j'étais un étranger et les coréens n'étaient pas vraiment connus pour leur accueil chaleureux envers eux. J'aurais pu m'adapter, me conformer à toutes ces règles qu'on tentaient de m'imposer pour que je m'intègre à la perfection, mais j'étais un ado et obéir n'était pas spécialement mon passe temps favoris. Et ça n'avait pas arrêté Na-Rim, au contraire. Je crois que au-delà de son envie de découvrir le monde et ses différentes cultures, j'avais attisé sa curiosité. Moi, Ha-Ru, le rebelle américain. Peut-être que j'en avais un peu joué. Peut-être que j'avais un peu abusé des bêtises dans le simple but d'attirer son attention et surtout de l'obtenir. Parce qu'avec elle, je pouvais être moi-même, parce qu'elle m'avait vu moi et pas seulement comme un wegugin. Devenir son ami avait ete une évidence et c'est très exactement ce qu'il s'est passé.

J'ignore quand mes sentiments pour elle ont basculé, quand est-ce que j'ai cessé de la voir autrement que comme une amie. Mais je l'ai aimé, de toute mon âme. Premier amour, premier baiser, première fois. Elle a fait de mon quotidien un rêve éveillé et je ne m'étais jamais sentie aussi en phase avec quelqu'un qu'avec elle. J'avais tenu sa main pendant près de trois ans, avant que mon père ne se fasse de nouveau muter à Los Angeles et qu'on ne soit contraint de repartir. Si j'avais détesté apprendre, cinq ans plus tôt, qu'on déménageait tous à Séoul, ce n'était rien, comparé à ce que j'avais ressenti quand rentrer dans le pays qui m'avait vu naître est arrivé. Pourquoi maintenant ? Pourquoi si rapidement ? Je ne voulais pas quitter la Corée. Je ne voulais pas la quitter elle. On avait prit, ensemble, ce qui allait être l'une des décisions les plus difficiles de toute ma vie, de se séparer. À cause de la distance et toutes les autres incertitudes. J'ignorais si j'allais pouvoir revenir en Corée, si elle aurait l'opportunité de venir me voir à Los Angeles. J'avais sentie mon cœur se déchirer quand j'avais dû lui faire mes au revoir, quand mon dernier regard avant de traverser les portiques avait été pour elle et que mes yeux avaient croisé les siens, larmoyants. Mais j'avais emporté avec moi le doux souvenir de ses lèvres sur les miennes et la sensation de chaleur qui imprégnait tout mon être lorsqu'elle était dans mes bras. Je voulais garder en mémoire chacune de ces sensations et m'enrouler dedans lorsque son absence serait trop difficile à supporter. Et elle l'avait été, malgré les nombreux échanges que nous avions par messages, rien ne suffisait à apaiser le manque, pas même nous longs appels à des heures indécentes, que ce soit pour elle ou pour moi, à cause du décalage horaires. J'avais commencé par prendre mes distances, pendant un temps simplement, en espérant aller mieux et finalement, nos vies respectives avaient terminé de nous séparer entièrement.

Pour revenir dans mon existence au moment où je m'y attendais le moins. Je me souvenais avec une précision presque affligeante du jour où Jin m'avait appelé pour m'annoncer qu'il avait réussi. Malgré mes réticences et ma méfiance envers cette industrie, voir mon petit-frère plus qu'heureux était la chose la plus importante pour moi. Et même si je n'avais jamais cacher mon manque d'enthousiasme à ce choix de carrière, je n'en restais pas moins fier de sa réussite. Puis son calme et son sérieux retrouvés, je l'avais vu grimacer à travers l'écran et jouer avec ses mèches de cheveux. Un signe immanquable de son anxiété. « Jin ? » Cet imbécile avait le don de me rendre nerveux à chaque fois qu'il l'était. Il lui avait fallu de longues minutes avant de cracher le morceau et j’avais eu l’impression que le sol se dérobait sous mes pieds. Plus de dix ans s’étaient écoulés depuis la dernière fois et pourtant, entendre son prénom en était presque douloureux. « Gwenchana ? » Je me souvenais d’avoir vaguement hoché la tête avant de marmonner entre mes dents que oui, tout allait parfaitement bien, mais mon frère était loin d’être stupide. Toutefois, il avait eu la décence d’esprit de ne faire aucun commentaire supplémentaire et nous nous étions quittés assez précipitamment, parce qu’il était appelé ailleurs.

Na-Rim était leur agente.
Na-Rim serait, avec eux, dans quelques semaines, sur le sol américain.
Nos chemins allaient inévitablement se recroiser.

Et on y était. Le repas s’était bien mieux déroulé que ce que je l’avais espéré. Disons que j’avais eu le temps de me faire à l’idée que j’allais la revoir et devoir partager un dîner avec elle. Toutefois, nous n’avions pas réellement eu le loisir d’échanger, Jin ayant eu une tonne de choses à me raconter et plusieurs mois, si ce n’était année à rattraper. Mais je le soupçonnais surtout de m’avoir accaparé pour m’éviter un quelconque malaise avec la jeune femme. Seulement nous étions tous les deux des adultes et il allait bien falloir, à un moment ou un autre, qu’on affronte la réalité. D’autant plus que mon frère n’allait pas pouvoir éternellement jouer les protecteurs, surtout quand notre mère ne se cachait même pas pour faire passer ses messages. Au-delà de ça, j’étais heureux de retrouver celle qui avait été, avant tout, ma meilleure amie et j’étais curieux de découvrir la femme qu’elle était devenue. J’avais bien tenté de questionner mon petit-frère à ce sujet, mais il était expressément resté vague la concernant, sauf pour se plaindre. Et le connaissant, il exagérait forcément les choses, surtout quand il était question de son estomac. Alors je voulais profiter de cet instant que la vie nous offrait pour passer un peu de temps avec elle. Ma question et sa réponse me ramènent inévitablement dix-huit ans en arrière, quand j’avais tenté de lui expliquer comment était la vie à Los Angeles. Parfois, j’oubliais à quel point des choses aussi habituelles et futiles pour moi pouvaient sembler étonnantes pour des étrangers. Mais les Etats-Unis étaient connus pour leur goût prononcé pour l’excès et la démesure. « Et tu n’as pas encore vu Las Vegas. » je souffle dans un petit rire. « Quant à mon frère, c’est un ventre sur pattes qui aime un peu trop la nourriture. » Après, vu les journées rythmées qu’il menait, je pouvais presque comprendre le fait qu’il ait toujours faim. Presque. « Et ça ne me dérange pas. Que tu parles trop, je veux dire. J’ai toujours aimé entendre le son de ta voix. » Mon cerveau fait une erreur 404 en comprenant tout le sens et les enjeux de tels propos, refusant presque de croire que je viens de le penser à voix haute. Heureusement, après quelques secondes très malaisantes – pour moi, en tout cas, elle reprend la parole, changeant ainsi de sujet. Et toi ? Papa, hein ? « Papa. » je réponds simplement en hochant la tête pour confirmer ses propos. Jinae était mon rayon de soleil et l’amour que je lui portais me semblait tellement immense que je me demandais encore comment il faisait pour ne pas m’étouffer. Ou l’étouffer elle, par extension. « J’ai beaucoup de chance, je dois bien l’avouer. C’est une petite fille vraiment adorable bien que déjà un peu trop casse-cou à mon goût. » En espérant qu’elle ne prendra pas entièrement de mon caractère, parce que sinon je risquais de vivre un vrai cauchemar durant son adolescence. « Et toi, ça fait quoi d’être la maman de deux grands enfants ? » je demande, tout sourire. « L’avantage c’est que tu n’as aucun risque de subir une crise d’ado. Encore que, mon frère ne doit pas être le plus facile à vivre. Il ne t’embête pas trop ? » Connaissant Jin, la réponse ne pouvait pas être positive.


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MessageSujet: Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) EmptyDim 14 Avr - 19:38

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Je n'avais jamais cru au destin avant d'apprendre le nom des personnes qui m'avaient été assignées en tant que manager. Pendant des années, je n'ai joué qu'un rôle d'assistante pour découvrir le métier et ses multiples facettes. Même si je réduisais souvent ça à du baby-sitting, accompagner des idols était un travail de longue haleine. Parce qu'il y avait tellement de choses à gérer dans l'ombre et que l'on ne se doutait pas de la quantité de préparatifs que ça demandait, de représenter des artistes. En façade, nous devions donner l'impression de simplement les suivre partout où ils allaient, téléphone en main. Mais il fallait gérer leur image publique, fouiller les réseaux sociaux à la recherche de scandales potentiels et réagir aussitôt dans le cas échéant, agencer les plannings, faire toutes les réservations qui se présentaient selon les événements auxquels ils devaient assister, contacter les différents partenaires. Et j'en passe, la liste était très longue. Un jour, j'ai officiellement obtenu le poste que j'avais tant désiré et je n'avais eu qu'une attente : recevoir mes premiers dossiers. Il y a toujours quelque chose de fort avec ses premiers artistes, parce que le sort de nos carrières se joue en simultané. Si tout se passait bien, l'un et l'autre connaissaient la gloire. Pour ma part, tout ce que je voulais c'était permettre à de jeunes espoirs d'atteindre leur rêve. Travailler dans le milieu du divertissement m'avait mise face à la réalité de l'industrie et à la montagne d'efforts qu'ils devaient déployer pour se frayer un chemin dans cette jungle impitoyable. Alors je m'étais fait un devoir de les accompagner, de ne pas gâcher tout ce travail acharné qu'il avaient accomplis pour en arriver jusqu'ici.

Mais je n'avais jamais pensé une seule seconde que j'allais être la manager de Hyun Yang-Jin. Le petit frère de mon meilleur ami et ancien amoureux. Jin, que j'avais connu quand il n'était encore qu'un petit garçon. Et que je retrouvais en tant que jeune homme en voie d'être une star. L'espace d'un instant, je me suis sincèrement demandé si l'univers n'avait pas décidé de me faire une petite farce. Quelles étaient les probabilités que ça soit même possible ? Pourtant, j'avais senti mon coeur se réchauffer en l'apercevant. Même si le marmot qui m'appelait Nana et acceptait mes câlins de bon coeur était devenu une tragédienne en puissance. En plus de me regarder avec des yeux noirs quand il croyait que je ne le voyais pas. Néanmoins, ça avait eu quelque chose de réconfortant d'avoir affaire à quelqu'un qui ne m'était pas totalement inconnu. Comme un petit coup de pouce de la vie, dans toute cette histoire. Ils s'étaient bien entendus assez rapidement avec Minjun, ce qui m'avait facilité les choses à bien des niveaux. Et tout avait roulé comme sur des roulettes jusqu'au départ pour les States. C'est à ce moment précis que j'avais vraiment réalisé où nous allions, les personnes qui s'y trouvaient et tout ce que ça allait impliquer dans ma vie.

Un peu plus de dix ans s'étaient écoulés et j'aurais sincèrement aimé dire que j'avais complètement tourné la page, que le temps avait fait son travail et que je ne ressentais absolument plus rien. Mais ça aurait été mentir, vu la façon dont mon cœur s'était brutalement tordu dans ma poitrine en revoyant Ha-Ru pour la première fois. Je m'étais pris une claque de souvenirs en plein visage et je me suis sentie comme une adolescente à nouveau, l'espace d'un court moment. Pourtant nous étions désormais des adultes, avec nos propres vies. Et notre passé commun me semblait tellement tellement loin. Semblable à un rêve. J'avais continué mon chemin et je m'étais consacrée presque exclusivement à mon travail, aux dépends de toute autre chose. Ha-Ru, lui, avait rencontré quelqu'un et fondé une famille. Sans le vouloir, ça me donnait l'impression d'être passée à côté de mon existence. D'avoir raté quelque chose. Alors je me prenais remonter le temps et à me dire que ça aurait peut-être été mon avenir, si nos routes n'avaient jamais divergé l'une de l'autre. Mais les choses s'était déroulées autrement et on ne pouvait pas revenir en arrière. Même si ça me faisait un petit pincement au coeur, ça ne dépassait pas la tendresse que j'avais toujours ressenti à son égard. Ha-Ru restait mon meilleur ami, au départ. Notre relation était basée sur une profonde amitié et ce lien resterait indéfectible peu importe le temps passé et les aléas de la vie.

Mes lèvres s'étirent un peu à sa question et je pars déjà en roue libre, babillant sur les américains et leurs habitudes étranges. Tout était trop trop. Trop grand, trop gros, trop extravagant. Et si certaines choses m'avaient émerveillées, d'autres me faisaient faire la grimace. Je m'arrête aussitôt, les pommettes roses. J'étais consciente de jacasser beaucoup trop et c'était peut-être aussi un rempart contre la gêne qui faisait fourmiller le bout de mes doigts. L'instant d'après, c'est le court-circuit dans mon cerveau. J’ai toujours aimé entendre le son de ta voix. Mes entrailles se tordent et je sens mes genoux faiblir, m'appuyant davantage contre l'accoudoir du banc. Il n'avait pas le droit de me dire ça, sans prévenir. Avec cette même voix basse qui m'avait murmuré des mots doux dans le creux de l'oreille. Je suis figée, incapable de bouger. De produire ne serait-ce qu'un son. Qu'est-ce que c'était que ça ? Je cligne des yeux dans le vide et la grimace qui tord le visage d'Ha-Ru achève de me ramener au présent. Alors j'embraye sur la question qui me taraudait le plus jusqu'ici, les doigts fermement enroulés autour du fer forgé. Jinae était une petite créature adorable, même si elle semblait déjà couver un sacré caractère. Néanmoins, elle avait la douceur de son père dans le regard. « Ça promet. » je ricane, en l'entendant. Il n'allait jamais survivre à son adolescence, si elle était comme la sienne. Je penche la tête sur le côté à sa question, ma bouche frémissant à la mention de son cadet. « Jin n'a surtout jamais terminé sa crise d'adolescence. Mais à part pleurer pour des burgers à 23h et cacher des bonbons à plein d'endroits dans l'espoir que je ne les trouverais pas, je n'ai pas trop à me plaindre. » Je relâche légèrement la pression sur le banc. « Même si je suis à peu près sûre qu'il a du me faire passer pour une harpie qui lui veut constamment du mal. » je grommelle, avec une moue boudeuse. « Il est loin le temps où il me sautait dessus pour avoir des câlins... » Je soupire, feignant d'essuyer une larme imaginaire à ce souvenir. Mais dans un sens, il n'avait pas tort. Il m'arrivait parfois de jouer à la maman avec ces deux énergumènes, tant pour les rappeler à l'ordre ou les soutenir dans les épreuves. Et c'était ça aussi, mon rôle. Être un endroit où ils pouvaient se sentir en sécurité, une épaule sur laquelle se reposer quand la pression était insoutenable. Enfin, c'est comme ça que je le voyais, moi. Cette réflexion me fait inévitablement revenir à mes questionnements récents et je me mords la lèvre inférieure, incertaine. Mais j'avais besoin de savoir. « En parlant de maman...Je... » je bredouille, détournant le regard. « Celle de Jinae...Elle n'a pas pu venir ce soir ? » J'avais pensé la rencontrer lors du dîner mais personne ne s'était présenté à son bras et ça avait entraîné son lot d'interrogation dans le creux de ma tête.        

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MessageSujet: Re: Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) EmptyLun 15 Avr - 0:27

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De mes dix-huit à mes vingt-cinq ans, j'ai été incapable d'aimer. En tout cas, pas comme je l'avais aimé elle. J'ai eu des relations, la plupart sans lendemain et je n'ai jamais trouvé le courage de m'investir de nouveau sur du long terme. Avec du recul, je pouvais maintenant affirmer que j'avais peur. Peur de m'attacher, peur de revivre une rupture aussi douloureuse, peur de souffrir, finalement. Puis un jour, j'ai rencontré Luella. Je bossais sur une affaire de trafic de stupéfiants entre le Mexique et Los Angeles et elle était journaliste pour une importante chaîne d'information. Pendant une semaine, elle m'avait suivi partout comme mon ombre, à la recherche d'un scoop que je ne lui fournirais jamais et malgré mes nombreuses tentatives pour la faire fuir, elle s'était accrochée. Je crois que c'est sa détermination que j'avais aimé en premier, puis cette fougue que j'avais rarement vu chez quelqu'un. Elle se fichait de mon insigne et de mon uniforme, elle se moquait éperdument de finir derrière les barreaux pour entrave d'enquêtes judiciaire et pas une seule fois, elle n'avait flanché devant mes menaces. J'aurais pu la croire folle, stupide ou complètement inconsciente, mais j'avais simplement admiré son courage. J'avais fini par m'habituer à sa présence, à voir son micro se tendre dans ma direction dans l'espoir de me soutirer des informations. J'avais cessé de compter le nombre d'heures qu'elle avait passé devant nos bureaux, à attendre. Qu'il vente ou qu'il pleuve, elle était là. « Est-ce que le trafic de drogue sur lequel vous travaillez à un quelconque rapport avec les differents règlements de compte qu'il y a eu à Los Angeles ces dernières semaine ? Des rumeurs circulent comme quoi l'attaque au couteau qu'il y a eu à UCLA serait également lié à cette affaire, est-ce que c'est vrai ? » C'est ce soir-là, après avoir entendu pour la centième fois, minimum, c'est quedtiond que j'ai craqué. Je me suis tourné vers elle et mon regard s'est perdu dans le sien. «  Et si on allait boire un verre ? » Les mots m'avaient échappé sans même que je ne m'en rendent compte et les quelques secondes qui s'étaient écoulés avant qu'elle ne me réponde m'avait semblé durer des heures. Un sourire avait illuminé son visage, son micro et son magnéto s'étaient finalement abaissés et j'avais eu l'impression d'avoir une nouvelle femme devant moi. « J'ai cru que tu ne me le demanderai jamais, inspecteur. » Cette soirée fut le début de nombreuses autres.

Jinae est née en mars 2022, après quatre ans de relations. Dire que sa naissance est le plus beau jour de ma vie est un euphémisme. Encore aujourd'hui, il me manquait les mots pour exprimer ce que je ressentais à son égard. Un mélange entre l'envie de la protéger au péril de ma vie, de la chérir et de la couvrir de tout l'amour dont je disposais. Pourtant, je ne m'étais jamais projeté dans ce rôle de père, même si je n'avais jamais été fermé à l'idée. Jinae était encore jeune, mais elle était la raison pour laquelle je me battais chaque jour, le pourquoi je faisais ce métier, avec l'envie de la voir grandir dans un monde meilleur. J'étais un père complètement gaga de sa fille, qui avait un mal de chien à lui dire non et qui mourrait d'envie de rire à chacune de ses bêtises, parce qu'elle lui rappelait, irrémédiablement lui au même âge. Non pas que je m'en souvienne directement, mais vu les anecdotes de mes parents, on était sur quelque chose d'assez similaire. Puis parfois, elle me rappelait Jin, dans sa façon de courir vers moi pour m'enlacer, quand j'avais la chance de ne pas rentrer du travail trop tard et de pouvoir l'endormir moi. Ce n'était pas tous les jours facile de concilier ma vie professionnelle et ma vie de famille, j'étais bien loin d'être le père parfait que j'aimerais être, mais on s'en sortait. Et même si elle semblait avoir hérité d'un parfait mélange de nos deux caractère, à sa mère et moi, l'avoir comme fille était un bonheur quotidien. En dehors de son air malicieux et des rares bêtises qu'une enfant de deux ans pouvait faire, elle était adorable. «  Tu sais que ça n'a rien de rassurant, ça ? » je lui réponds en riant. Mais comment est-ce que j'aurais pu lui en vouloir ? Na-Rim m'avait connu adolescents, avait partagé toutes mes années de rébellion et si Jinae suivait le même chemin que moi, en effet, ça me promettait des cheveux blancs bien avant mes quarante-cinq ans. La discussion s'oriente sur mon petit frère et l'entendre parler de lui me rend nostalgique. «  Il est resté fidèle à lui-même. » je souffle, dans un sourire. Quand il est partie vivre à Séoul, à ses seize ans, je ne l'ai pas vu pendant près de trois ans. Mes parents lui ont évidemment rendu visite, mais nos emplois du temps ne collaient jamais alors on compensait par de nombreux appels et visios. Jinae avait pratiquement six mois quand j'ai pu lui rendre visite et qu'il l'a rencontré pour la première fois. Mon petit frère m'avait terriblement manqué, durant tout ce temps. «  Oh, tu n'as pas idée de toutes les horreurs que j'ai pu entendre à ton sujet. » je la charrie en lui faisant un clin d'œil. «  Mais tu le connais. Il en fait toujours des tonnes, mais il t'adore. Réellement. Je sais qu'il s'estime chanceux de t'avoir comme agente. Et je dois bien t'avouer que ça me rassure de savoir que c'est toi qui veille sur lui. » Parce que je connaissais ses valeurs et même si nous n'étions pas d'accord sur l'industrie de la K-pop, je savais qu'on partageait certains mêmes principes et qu'elle ferait tout pour les protéger des atrocités de ce monde.

Puis la question que je redoutais tant est prononcée et je pousse un profond soupir. Je ne m'attendais pas à ce que ça reste un secret encore longtemps, mais en parler n'était pas la chose que je préférais. «  Non, en effet, elle n'a pas pu venir. » je détourne le regard, observant pendant quelques secondes la fenêtre de la chambre où dormait ma fille avant de me tourner de nouveau vers Na-Rim. «  Et elle ne viendra pas à d'autres repas de famille. » Ce que je ressentais, un peu plus d'un an et demi après, me paraissait toujours aussi étrange. Je n'étais plus amoureux, je n'étais même plus en colère, j'étais juste triste. Jinae grandissait sans mère et ce n'était définitivement pas ce que j'avais imaginé pour elle. «  C'est... compliqué. Mais on n'est plus ensemble et elle est sortie de nos vies. À tous les deux. » Elle avait fait sa valise et elle était partie, sans même se retourner, sans penser une seule seconde qu'elle laissait une petite fille de quatre mois derrière elle.


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MessageSujet: Re: Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) EmptyLun 15 Avr - 20:59

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Dire que je n'avais absolument pas eu le temps de fréquenter quelqu'un avait peut-être été un mensonge. Un tout petit mensonge. Rikiki. Oui, j'avais consacré la majeure partie de mon quotidien à mon travail et sa complexité avait été sacrément chronophage. Non, mon univers tout entier ne s'était pas résumé à ça. J'avais réussi à trouver des moments pour faire quelques concerts, voir des films au cinéma, sortir avec les rares amis que je m'étais fait à l'université. Des activités somme toutes normales, en fin de compte. Et ça avait été nécessaire pour ne pas céder à la pression. Dans des élans de désespoir, j'avais essayé de sortir du célibat et rencontrer des personnes de type masculin mais ça n'avait toujours été que des moments fugaces. Une sortie au restaurant, un verre sur une terrasse. Des conversations superficielles, dénuées de ce grain de folie que j'avais pu avoir lors de mes échanges avec Ha-Ru. Et c'est au bout d'un  petit nombre que j'ai compris que je n'avais jamais cessé de les comparer à lui. Que ce soit au niveau des mimiques, de la manière de se comporter ou de la culture. Autant dire que j'avais arrêté complètement cessé de me sociabiliser à ce niveau là. Mais personne n'avait su me faire vibrer comme ça. Comme lui. Ce qui avait été tout le coeur du problème. Ainsi qu'une profonde frustration. Parce qu'une partie de moi n'avait toujours pas su faire le deuil de cette relation. Comme si elle n'avait jamais vraiment été terminée et qu'il restait un sentiment d'inachevé. Et peut-être que j'étais stupide, au final, de ne pas savoir réprimer les souvenirs de mon premier amour pour avancer dans la vie. M'ouvrir pleinement à d'autres personnes, espérer une autre histoire. J'avais tout simplement cessé de chercher à forcer les choses et je m'étais simplement concentrée sur le plus important, en me disant que si ça devait arriver, ça finirait bien par se faire un jour.

Puis il était réapparu. Et je m'étais pris mon passé en pleine gueule. Ha-Ru n'avait pas changé. Il avait simplement vieilli. Mais son caractère restait le même. Son sourire aussi, malheureusement pour moi. Un rire m'échappe, en réponse au sien. Je n'arrivais juste pas à m'en empêcher. « Oh mais je pense qu'une petite préparation psychologique sera de mise, si elle est la digne fille de son père. » je rétorque, feignant un air grave. Puis la discussion s'oriente sur Jin et je suis pratiquement certaine qu'il lui a raconté des calomnies à mon propos. De type "cette fille est folle, c'est une vraie sadique, elle me veut du mal, elle m'affame et chercher à retirer les peu de bonheur qu'il reste à ma vie". Des choses comme ça, à n'en pas douter. Mes pommettes s'enflamment un instant devant son clin d'oeil et je bascule mon poids d'une jambe à l'autre. « Je le savais... » je soupire, le dos de la main dramatiquement posé contre mon front. Pourtant je me redresse à sa confidence et une douce chaleur se répand dans mon coeur à ces mots. Jin était comme un petit frère pour moi, peu importe le temps et les années de creux. Je l'ai connu quand il était petit et j'avais toujours porté une affection particulière à cet enfant débordant de joie. Nos joutes verbales étaient une partie de notre quotidien et faire fulminer l'autre, un petit plaisir que l'on s'octroyait sans jamais vraiment le penser. « J'essaye de faire de mon mieux, en tout cas. » je murmure. Je n'étais pas infaillible. Mais au moins, je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour qu'il soient heureux, Minjun et lui. La vie d'idol n'avait rien de facile et si je pouvais adoucir leur vie, c'était une petite consolation. « Mais oui, Jin adore en faire des caisses. Ce morveux aurait vraiment du faire du cinéma. » je ronchonne, croisant les bras sous ma poitrine. Mais il était une extension de ma famille et je n'aurais pas pu être plus chanceuse qu'en l'ayant à mes côtés dans cette aventure.

Finalement, je prends mon courage à deux mains pour lui poser la question qui me brûle les lèvres depuis notre apparition au dîner. Où était la mère de Jinae ? Je ne l'avais pas vue une seule fois depuis notre arrivée à Los Angeles. Et je me posais beaucoup de questions à son sujet. Son travail ne lui avait peut-être tout simplement pas permis d'être présente à ce repas et lui prenait beaucoup de temps ? C'était l'explication dont j'avais voulu me convaincre mais je n'avais pas entendu parler d'elle une seule fois. Personne ne l'avait évoqué à aucun moment. Alors ça avait forcé ma curiosité. Et sûrement pas d'une manière très saine. Le visage d'Ha-Ru se ferme d'un seul coup, ses lèvres se plissant et je me fige, subitement consciente du changement d'atmosphère. Il détourne le regard et je le suis du mien, observant la fenêtre de la chambre où dormait la petite fille. Puis il revient à sa position initiale et ses yeux croisent à nouveau les miens. Elle ne viendra pas à d'autres repas de famille. « Oh. » je lâche en baissant la tête, mes doigts glissant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Ma gorge se serre d'un seul coup en entendant ses explications. Je m'étais attendue à tout, sauf à ça. Et je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Jinae, qui grandissait sans mère. J'aimais la mienne et Joyce avait toujours été comme une seconde maman à mes yeux. Leur présence avait beaucoup joué dans mon éducation et c'était aussi grâce à elles si mon esprit était plus ouvert que celui la plupart des femmes coréennes de mon âge. « Désolée. » De quoi ? Je n'en savais rien. Mais je n'avais pas la moindre idée de ce que je pouvais lui dire, en cet instant. J'avais juste envie de lui glisser un plaid sur les épaules. Mes doigts viennent machinalement rejoindre mon cou, effleurant nerveusement la chaîne qui s'y trouve. Je tripote les pendentifs accrochés à celle-ci, le cerveau tournant à vive allure. Qu'est-ce que je pouvais faire pour dissiper l'ambiance qui s'était installée à cause de ma question ? Je n'avais qu'une seule réponse en tête. « En tout cas je suis sûre que Joyce doit être ravie de jouer les baby-sitter. Est-ce que tu as déjà eu l'immense honneur d'accueillir une peluche de licorne grandeur nature chez toi ? » je demande, avec un coup d'oeil dans sa direction. Orienter la conversation sur un sujet plus fun, mission en cours. « Ou un dinosaure, hein. Je ne fais pas dans la discrimination peluchesque. Et ça en ferait même une petite fille sacrément badass. » De plus, il était incroyablement drôle de l'imaginer avec un énorme diplodocus posé dans un coin. « Par contre, tu risques de manquer très vite de place dans ce cas là. » je rajoute, avec une petite grimace. « J'espère que tu as un grand salon. »                          

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MessageSujet: Re: Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) EmptyMar 16 Avr - 11:12

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Je ne pouvais pas le nier, je n'avais pas été l'adolescent le plus tranquille de la fratrie. Bon, en même temps, ça n'avait pas été très difficile. Entre un grand-frère qui préférait rester enfermer devant son ordinateur et un petit qui ne jurait que par la danse, juste aller à une soirée entre amis faisait de moi le rebelle. Et j'assumais parfaitement ce rôle. Je n'avais jamais fait de bêtises susceptibles de me mettre en danger, ni fait quoi que ce soit qui pouvait frôler l'illégalité. J'avais sécher de nombreuses heures de cours, fumer quelques cigarettes ou bu des bières avant d'être en âge de le faire, mais rien que je pouvais regretter aujourd'hui ou qui pouvait me faire du tort, en tant que flic. Même voler des bonbons dans un supermarché, je ne l'avais jamais fait. Peut-être que si j'avais passé ces années à Los Angeles, tout aurait été différent, mais les coréens avaient une notion particulière de la légalité et je n'avais pas eu spécialement envie d'en découvrir la limite. Je n'avais jamais manqué se respect à qui que ce soit non plus, qu'il s'agisse de mes parents ou de professeurs et j'étais même plutôt bon élève, malgré mes nombreuses heures d'absence. Alors si Jinae voulait être ce genre d'adolescente, je crois que je devrais survivre. Malheureusement pour moi, elle n'allait pas grandir à Séoul et elle avait déjà un sacré caractère pour son âge. Elle sait parfaitement ce qu'elle veut, mais surtout ce qu'elle ne veut pas et elle n'hésite pas a donner de la voix pour se faire entendre. « Je vais devoir me préparer psychologiquement à beaucoup de choses, la concernant. » Comme le fait qu'un jour, un garçon allait lui briser le cœur et qu'il ne me sera pas possible de me briser en retour. Malheureusement. Après, pour ça, il faudra déjà que je laisse le moindre garçon s'approcher d'elle. Puis Jin devient le centre de notre discussion et je repense à tout ce qu'il a pu me dire au téléphone concernant Na-Rim. À vrai dire, il s'était plutôt montré innovant sur la façon de la nommer que sur les raisons qui justifiaient son agacement. Parce qu'il ne pouvait pas lui en vouloir pour grand-chose. J'avais surtout entendu parler de son régime alimentaire qui le rendait complètement zinzin, lui qui aimait tant la nourriture et du fait qu'elle veillait sur eux comme une mère poule. Et forcément, ça le changeait. Il avait quitté le nid familial plus tôt que nous, vécu une partie de sa vie loin de nos parents et de toute autorité. « Je n'en doute pas. Tu prenais déjà tes missions très au sérieux à l'époque. Comme quand tu t'étais mise en tête de faire éclore les oeufs qu'on avait trouvé. » En se promenant une après-midi, nous étions tombés sur un nid d'oiseaux avec trois oeufs dedans. La maman ? Absente. Après avoir veillé de loin pendant près d'une heure, pour nous assurer qu'elle ne reviendrait pas, on les avait récupérer. Une fois chez Na-Rim, on s'était lancée dans la création d'une couveuse avec une boîte de chaussures et des anciennes peluches. Après beaucoup d'heures de sommeil en moins et des jours à ne veiller que sur eux, trois oisillons sont nés. « Je crois même que tu as versé quelques larmes quand leurs coquilles se sont brisées. » Et peut-être que j'en avais laissé échapper une ou deux. Mais de pure fatigue uniquement. Ce morveux aurait vraiment du faire du cinéma. Je grimace, passant une main dans mes cheveux. « Je ne sais pas ce qui est le pire, entre Hollywood et la K-pop. Sans vouloir t'offenser. » Ce n'était pas comme si elle ignorait mes pensées de toute façon. « Mais l'un n'empêche pas l'autre, pas vrai ? Ce gamin est un alien dans cette famille. » Un alien qui on aimait profondément.

Je savais que je ne pourrais pas esquiver pendant longtemps la question sur la mère de Jinae. Personne ne l'avait évoqué, pas une seule fois, et encore moins ma fille. Son absence allait forcément faire naître son lot d'interrogations et je le comprenais parfaitement. C'e n'était juste pas mon sujet de conversation préféré et la façon dont notre relation avait prit fin restait douloureuse. Pourtant, une partie infime de moi savait que c'était mieux comme ça, pour Jinae et pour moi. La Luella que j'avais connu, celle qui m'avait suivi avec détermination pendant des jours avait entièrement disparu. Je m'en voulais de ne pas avoir réussi à l'aider, de ne rien avoir pu faire pour qu'elle réussisse à remonter la pente, mais elle avait refusé toutes les mains que je lui tendais. Désolée. « Moi ça va. Je m'inquiète plus pour Jinae. » je souffle. « Un jour elle sera en âge de me poser des questions et de vouloir comprendre. Mais ça reste sa mère, je ne veux pas qu'elle ait une mauvaise image d'elle... » Pourtant, je ne me voyais pas lui cacher la vérité. Sa mère était partie, oui, mais elle avait ses raisons. Raisons qui n'étaient pas excusables ou pardonnables, mais qui avaient tout de même le mérite d'exister. En tout cas je suis sûre que Joyce doit être ravie de jouer les baby-sitters. « Elle l'est. Et je ne sais pas comment je ferais si je n'avais pas des parents aussi géniaux. » J'avais des horaires qui compliquaient drastiquement mon rôle de père, des missions qui m'envoyaient sur le terrain pendant plusieurs jours et si mes parents n'avaient pas accepté de prendre soin de Jinae pendant mes absences, tout aurait été beaucoup trop compliqué. Mes sourcils se froncent à l'évocation de peluches grandeur nature et je secoue la tête de droite à gauche. « Je crois que pour le moment, tu ne peux pas la rendre plus heureuse qu'en lui offrant tout ce qui est rose, à froufrous ou à paillettes. Et si c'est les trois en même temps, c'est encore mieux. » On repassera pour les dinosaures, donc, ma fille était une véritable princesse. « Mais non, mon salon n'est pas immense... » Et je manquais déjà cruellement de places pour ranger tous ses jouets. Jouets offerts à cinquante pour cent par ses oncles, notons-le. D'ailleurs j'en voulais toujours à mon aîné pour les maracas et le xylophone. « Alors quoi que tu puisses avoir derrière la tête, ne fais rien que tu pourrais être amené à regretter. Parce que je me vengerai Na-Rim, sache-le. » Je la menace, mais mon ton n'a rien de menaçant, il est même plutôt rieur. « En plus, tu sais... » Mes yeux s'arrêtent sur la chaîne à son cou avec laquelle elle jouait quelques secondes plus tôt et plus particulièrement sur un pendentif. Une planète, Saturne, pour être plus précis. Je lui avais offert pour nos 1 an, en lui sortant la phrase la plus niaise qui puisse exister, mais elle était réellement tout mon univers, à cet instant. « Tu l'as gardé...? » je demande, d'une voix à peine audible, avançant d'un pas dans sa direction. Ma main se tend pour effleurer le pendentif et je ne vois que trop tard son mouvement de recul et son corps qui bascule vers l'arrière.


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Ko Na-Rim

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MessageSujet: Re: Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) EmptyMer 17 Avr - 15:24

i have so many questions to ask you
but i'm a little bit afraid of the answers
Ha-Ru & Na-Rim

J'avais la chance de pouvoir dire que j'avais largement profité de mon adolescence. Mes parents n'étaient pas des coréens embourbés dans leurs valeurs conservatrices et m'avaient laissé une liberté dont certains n'auraient jamais osé rêver à Séoul. Mieux que ça, j'avais eu la joie de la partager avec quelqu'un sur la même longueur d'ondes. Ha-Ru avait été un garçon espiègle, inventif et toujours prêt à expérimenter de nouvelles choses. Pendant nos heures d'école buissonnière, nous avions sillonné la ville à vélo et je me souviens de ces après-midi d'été à rire aux éclats, les pommettes rougies par des bières que nous n'avions pas l'âge de boire à cette époque. Mes premières bouffées de cigarette, suivies par une toux incontrôlable et la promesse de ne plus jamais réitérer l'expérience. Autant dire que la promesse avait été rompue deux semaines plus tard, après quelques bouteilles de soju ingurgitées dans le plus grand secret. Mes premières cuites, mes premières batailles d'eau, mes premières balades tard dans la nuit. Mon premier baiser, ma première fois. Il avait été là pour le début de beaucoup de choses, quand j'y repensais. Et ces souvenirs me faisaient toujours ressentir la même tendresse, teintée d'une douce mélancolie. Je ne regrettais pas un seul de ces instants, même s'ils me paraissent parfois bien lointains. Ils relevaient de la période de ma vie où j'avais été la plus heureuse, la plus en phase avec moi-même. Je chérissais précieusement ces images et ces sensations au creux de ma poitrine. « Je crois aussi. Paix à ton âme. » je commente, en hochant gravement la tête. Il allait prendre cher, qu'on se le dise. Si Jinae n'était déjà rien qu'un tiers de ce qu'il avait été adolescent, il allait mourir jeune. La conversation dévie sur Jin et je ne manque pas de lui glisser les calomnies dont il a du m'affubler au téléphone avec son aîné. Mais il ravive un souvenir dont j'avais pratiquement oublié l'existence et mes lèvres s'entrouvrent de surprise. Puis elles s'ourlent dans un doux sourire et je penche la tête sur le côté. « L'épreuve la plus intense de toute ma vie. Des jours d'angoisse, de doute et de remise en question. » je rajoute, avec une main sur la poitrine. Mais ça avait été l'un des moments les plus géniaux de mon existence. « Un grain de poussière qui s'est glissé dans mon oeil, rien de plus. » je souffle, avec un regard en coin. Alors que je m'étais sentie comme la propre mère de ces oisillons, remplie d'émotion et fierté en les voyant s'épanouir hors de leur coquille. Puis je glisse à Ha-Ru que son frère aurait peut-être du se diriger vers le cinéma, plutôt que la chanson et la danse. Il aurait été aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau. « Je connais très bien ton avis là-dessus, ne t'inquiètes pas. Mon poster de Kai s'en rappelle encore. Il a vécu un traumatisme ce jour-là, sache-le. » je blague, avec un rictus. Avant de retrouver mon sérieux et de poursuivre. « Mais comme tu dis, l'occasion se présentera peut-être pour lui. Sûrement, même. Je sais que ça ne te plaît pas vraiment mais je trouve vraiment qu'il est fait pour ça. Pour briller. » Je n'en doutais pas le moins du monde, en tout cas. Le monde avait besoin de voir la lumière qui émanait Jin, de se gorger de la passion qui suintait par tous les pores de sa peau quand il était sur scène. Se produire le rendait profondément heureux et ça se communiquait autour de lui, ça se ressentait intimement.

Néanmoins l'ambiance devient plus pesante suite à ma question et mon coeur se serre à ses explications. La raison de leur séparation ne me regardait pas et je n'avais pas spécialement envie d'en savoir plus, surtout vu l'émotion étrange qui traversait le visage d'Ha-Ru à la mention de cette femme. Ses yeux habituellement doux s'étaient teintés d'une lueur et ça n'avait rien de plaisant pour moi de la voir là. « Je comprends. Mais tu ne peux pas changer les choses et je pense qu'une vérité douloureuse est préférable à tous les mensonges du monde. Il ne ressort rien de bon à enjoliver la réalité. » je réponds, haussant les épaules. « Et je te fais confiance pour trouver les mots afin de lui expliquer avec le plus de douceur possible. Tu as toujours été très doué pour ça. »  Ha-Ru avait toujours su toucher juste et avec une étonnante délicatesse. Mon coeur s'en souvenait toujours, troublé une multitude de fois par ses paroles. Cependant je change légèrement de sujet, orientant celui-ci sur sa fille et je vois ses traits se modifier instantanément, ce qui allège le poids qui s'était posé dans ma poitrine. Ses parents étaient des personnes extraordinaires et je ne saurais pas décrire la joie qui m'avait traversé en les retrouvant aujourd'hui mais elle était là, réelle. Joyce était une femme moderne qui vivait avec son temps et avait éduqué ses trois garçons dans le respect et la bienveillance. Dans l'écoute de soi et des autres, de la tolérance et de l'ouverture au monde. Et ils se portaient tous les trois comme un charme, avec leurs caractères pétillants et leurs personnalités rayonnantes. Personne ne pouvait résister aux garçons Hyun. Parce qu'ils ne donnaient pas envie de s'y opposer. Ils attiraient tout simplement les gens qui les entouraient comme des aimants. Sans même s'en rendre compte. Jinae semblait être dans une phase "rose et paillettes", ce qui me tire un éclat de rire. « Rose, froufrous et paillettes. Je note dans un coin de ma tête. » je glisse malicieusement, avant d'afficher une mine tout à fait innocente à sa menace. « Je suis morte de peur. » je rétorque, avec une lueur de défi. Sa phrase suivante se meurt sur ses lèvres au moment où ses yeux descendent plus bas que mon visage.

Et je comprends instantanément.

Mon corps se fige et mes doigts se crispent une fraction de seconde autour des pendentifs suspendus à mon cou. Avant de les relâcher aussitôt, retombant mollement contre mon flanc. Saturne. L'un des ornements de mon collier représentait cette planète en particulier et Ha-Ru était celui à me l'avoir offert. Cette scène était encore vive dans mon esprit. Je m'en souvenais dans les moindres détails. De la sensation brûlante de ses doigts glissant contre la peau de ma nuque pour l'attacher au tendre murmure qui s'était échoué contre ma joue. Tu es mon univers. Il n'avait jamais quitté sa place depuis lors. Je n'avais pas eu de raison de l'enlever, après tout. C'était un cadeau qui m'était cher, qui avait une signification particulière et même si notre relation s'était terminée, elle restait une période de ma vie importante à mes yeux. J'avais simplement pris l'habitude de le porter constamment. Et la plupart du temps, j'en oubliais même qu'il était là. Mais à ce moment précis, je suis douloureusement consciente de sa présence et mon corps réagit sans le vouloir quand son bras se tend dans ma direction. Il doit se dire que je suis une pauvre créature désespérée qui n'a jamais tourné la page. Qui portait les cadeaux offerts par son ex après plus de dix ans de séparation ? C'était bizarre. Je recule d'un pas, horrifiée avant d'ouvrir les yeux en grand en sentant le bout de ma chaussure s'agripper à la base du banc. Puis je titube en arrière, le sol se dérobant sous mes pieds et je bascule. L'instant d'après, mon corps crève la surface de l'eau et je finis étendue sur le dos dans le bassin des carpes. Il n'était pas profond et je touche très vite le fond, remontant d'emblée pour recracher l'eau qui s'était engouffrée dans ma bouche sous le coup de la surprise. Je toussote, détrempée avant de me raidir quand un bruyant éclat de rire résonne devant moi. « Toujours un plaisir d'amuser la galerie. » je cingle en le voyant s'esclaffer avant d'être interrompue par une nouvelle quinte de toux. Seigneur, ce goût de vase était infect. « Je commençais à avoir un peu chaud, ça tombe bien. » je rajoute avec humour, lissant mes cheveux en arrière avec mes deux mains. « L'eau est super bonne, tu devrais essayer. Pour le goût on repasse mais la température est parfaite. » Je mime un petit "ok" avec les doigts pour appuyer mes paroles avant de me relever, baissant les yeux sur ma tenue désormais fichue. Je replie le bas de ma blouse entre mes mains, le tirant hors de mon pantalon et tordant celui-ci pour faire dégorger le tissu. Il me collait à la peau et ça n'avait vraiment rien d'agréable. Surtout vu l'odeur âpre qui l'imprégnait. Puis je m'extirpe à toute vitesse du bassin, grimaçant devant la sensation de l'eau remplissant mes petites baskets en toile. Chaque pas s'accompagnait d'un "spouic spouic" plus qu'humiliant et j'avais envie de claquer des doigts pour disparaître. « Merveilleux. Je dois ressembler à un rat crevé. » je chouine, clairement dépitée. Et vu la difficulté avec laquelle Ha-Ru se retenait de repartir en fou rire, j'aurais eu ma place toute indiquée dans une compilation de vidéo gags.    


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Hyun Ha-Ru
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MessageSujet: Re: Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) Family gatherings are always full of surprises (Naru #1) EmptyVen 19 Avr - 20:03

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Ha-Ru & Na-Rim

L’adolescence avait sans doute été la meilleure période de ma vie. Certes, les premiers mois à Séoul n’avait pas forcément été mes préférés, le temps que je m’acclimate à un nouveau pays, à une nouvelle culture et à de nouveaux amis, mais une fois le mal du pays passé, tout avait été merveilleux. Et la présence de Na-Rim à mes côtés en avait été, en très grande partie, la principale raison. Elle était dans chacun de mes souvenirs, dans toutes mes premières fois et je chérissais chaque instant que j’avais passé en sa compagnie. Elle était toute une partie de ma vie et même si nous nous étions séparés à la fin du lycée, elle restait quelqu’un d’important pour moi. Qu’importe de quoi avait été fait le passé, de quoi le futur serait fait, elle avait une place dans mon coeur pour toujours. Parce qu’on n’oubliait jamais vraiment son premier amour, encore moins la personne avec qui on avait partagé, pendant prés de cinq ans. Et je souhaitais, plus que tout, que ma fille puisse vivre ce que j’avais vécu durant ces années. Sans pour autant me donner des cheveux blancs avant l’heure. « Après, avec un peu de chance, le fait que son père porte un uniforme offrira un peu de répit. » Est-ce que j'y croyais un seul instant ? Pas le moins du monde. Et quant bien même, je n'avais pas envie d'être ce genre de père. J'allais avoir des inquiétudes la concernant, j’en avais déjà, par ailleurs, elle allait forcément me désobéir, mais je n'avais pas envie de l'empêcher de faire son adolescence. J'avais sécher plus d'une fois les cours, je n'en étais pas mort pour autant et mon parcours scolaire était loin d’être catastrophique. Je voulais qu’elle se créée des souvenirs aussi doux que les miens et qui, même dix ans après, lui sembleront toujours aussi net dans son esprit. Je ricane à sa réflexion à tendance dramatique avant de croiser les bras sur ma poitrine. Le coup de la poussière, bien sûr. « Évidemment. Suis-je bête ? C’est vrai que tu as un coeur de pierre et que tu ne pleures jamais. » C’était faux et on le savait tous les deux. Ils étaient sans doute deux, à devoir se réorienter dans le cinéma, tout compte fait. « Tout de suite les grands mots. Mais pardon, je ne voulais pas traumatisé sa sérénissime Kai. Cela dit, ce n'est pas lui, à proprement parlé, mon problème. » Je n'avais rien contre lui ni contre son groupe ou n'importe lequel autre. Ce qui me posait soucis, c'était le milieu dans lequel ils gravitaient. Et si à l'époque il s'agissait simplement de mon avis d'occident, aujourd'hui je me sentais d'autant plus concerné par tout ça. Je ne voulais pas que mon petit-frère souffre. J'avais lu et entendu bien trop de choses pour ne pas m'inquiéter. Presque chaque année, un groupe perdait l'un de ses membres à cause de suicide et ça me terrifiait. À l'heure actuelle, Jin vivait son rêve et semblait plus heureux que jamais, mais c'était le long terme qui me faisait le plus peur. La pression qu'ils avaient sur les épaules étaient déjà énormes et n'allaient pas aller en s'arrangeant, sans compter sur tout le reste. La presse, les entraînements, les fans, les obligations... Tant de choses qui faisaient de son choix de carrière un chemin mouvementé. J'étais déjà chanceux que Jin soit aux États-Unis et que Na-Rim soit son agente. Au moins, j'étais certain que quelqu'un de confiance avait toujours un œil sur lui. Puis un soupir s'échappe de mes lèvres quand elle reprend la parole. « Bien sûr qu'il est fait pour ça. Et je serais aveugle de ne pas m'en rendre compte. Je vois bien l'étincelle dans ses yeux quand il nous en parle et il est fait pour être sur scène. Depuis tout petit, il adore ça, suffit de le voir sur les videos de ses spectacles d'école. » Une vraie star. « Mais c'est mon petit-frère, je m'inquiète pour lui. Je ne veux pas que ça finisse par le briser... » Tout ce que je pouvais espérer c’est qu’il ne s’enferme jamais dans un quelconque mal-être et qu’il se rappelle qu’il n’est pas tout seul.

Je pensais avoir trouver la bonne personne en rencontrant Luella. Je me voyais me lever tous les matins à ses côtés, avoir une grande famille et nous regarder vieillir, mais le destin en avait décidé autrement. Son départ avait soulevé son nombre d’interrogations et de culpabilité. Est-ce que j’avais été suffisamment présent pour elle. L’avais-je réellement écouté ? Est-ce que je n’avais pas été trop dur en lui posant cet ultimatum. J’avais retourné ces questions jusqu’à m’en rendre fou, avant que ma mère ne me secoue une bonne fois pour toute. J’avais tout fait. Je l’avais accompagné et soutenu du mieux que j’avais pu, mais nous étions arrivés à un stade où, pour la sécurité de Jinae, je me devais d’agir. J’aurais préféré, évidemment, que ça se déroule autrement, qu’elle prenne conscience qu’elle devait agir pour se relever, mais ce n’était pas ce qui s’était passé. Un matin, j’avais entendu la porte claquée et elle ne l’avait plus jamais repassé. Je m’étais reconstruit, depuis, j’avais réussi à tourner la page, mais une partie de moi ne pouvait pas s’empêcher d’y penser, encore et encore. Parce que ma fille grandissait sans sa mère et qu’un jour, j’allais devoir tout lui expliquer. Et faire passer Luella pour une mère sans coeur qui a abandonné sa fille, ne me réjouissait pas. Parce qu’elle l’avait aimé, aussi fort qu’une mère puisse aimer son enfant. « Je sais bien. Mais c’est différent quand il s’agit de ton enfant. » Rien ne paraissait aussi simple quand il était qu’elle de Jinae. « J’espère que tu auras raison. » Pour le moment, j’avais encore quelques années devant moi avant qu’elle ne soit en âge de l’entendre et j’allais pleinement en profiter. Tout ce qui l’intéressait se résumait à très peu de choses : les princesses, le rose et tout ce qui en découle et les licornes. Au moins, elle n’était pas très compliqué à satisfaire.

Puis mon regard est attiré par un pendentif autour du coup de Na-Rim que je ne connais que trop bien. Je ne m’attendais pas à le revoir, encore moins à ce qu’elle l’ai gardé. Ça me faisait quelque chose d’indescriptible de constater qu’elle l’avait encore, après tout ce temps. Je m’approche d’elle en faisait quelques pas en avant, tendant finalement le bras dans sa direction pour effleurer saturne à son cou. Mais Na-Rim émet un mouvement de recule et l’instant d’après, elle bascule en arrière, tout droit dans le bassin des carpes. Je n’ai pas le temps de réagir, assistant tel un spectateur sans pouvoir à la scène. « Tu vas bien ? » je demande en m’approchant du bassin. Constatant qu’il n’y a plus de peur que de mal, je ne me retiens plus et m’esclaffe à gorge déployée. « Tu sais qu’il y avait d’autres façons de te rafraîchir, pas vrai ? » je réponds, ironique. Il me faut quelques longues secondes pour me remettre de mes émotions et sécher les quelques larmes qui m’ont échappé. Je l’observe se relever puis sortir du point d’eau à la vitesse de l’éclair, retenant un nouveau fou rire à cause de son état. « J’aurais plutôt dit un adorable chaton mouillé. Mais après, c’est toi qui voit. » Je retire finalement ma veste pour la poser sur ses épaules. La dernière chose dont j’avais envie, c’était qu’elle attrape froid. « On va aller te trouver des vêtements propres et secs. J’ai encore quelques cartons de vêtements dans mon ancienne chambre. » je souffle en lui indiquant d’un geste de la tête la porte. « Et promis, je ne laisserais personne te voir comme ça. » je poursuis en retirant un morceau de feuille de ses cheveux. « Surtout pas Jin. » Le connaissant, rien de bon n’en ressortirait. Ma main se saisit de la sienne et je la tire derrière moi jusqu’à l’intérieur. Une fois dans le hall, je me positionne de façon à ce qu’elle ne soit pas visible depuis la salle à manger, avançant en même temps qu’elle jusqu’aux escaliers, faisant barrière avec mon corps. On grimpe les quelques marches menant à l’étage où se situe nos chambres et je pousse un soupire de soulagement en entendant la voix de Jin en provenance de la sienne. Ils avaient l’air plongé dans une discussion animée, peu de chance pour qu’ils décident de sortir maintenant. « La salle de bain est là. » je lui indique en lui pointant du doigt. « Je reviens dans cinq minutes, je vais te trouver des affaires. » Je la laisse se diriger vers la salle de bain avant de partir de mon côté. Ma chambre est restée la même depuis que je l’ai quitté, avec bien moins d’affaires qu’auparavant et je bénis ma mère de ne rien avoir jeté. J’extirpe des cartons un sweat à capuche et un jogging qui seront dix fois trop grands pour elle, sans aucun doute, mais qui feront largement l’affaire pour le moment. Puis je retourne devant la salle d’eau, donnant deux coups contre la porte. « C’est Ha-Ru. » je m’annonce. « J’ai de quoi te changer. Ce sera nettement moins classe que ce que tu portais, tu m’en vois désolé. » je termine, sur le ton de l’humour, en attendant qu’elle m’ouvre.


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