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Fake it until you make it (Minjin #1)

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Kim Minjun

Kim Minjun


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MessageSujet: Fake it until you make it (Minjin #1) Fake it until you make it (Minjin #1) EmptyVen 2 Fév - 11:43

Fake it until you make it
...but I can't do it
Yang-jin & Minjun

Tu y es, Minjun. Je regarde mon reflet dans le miroir, ma peau délicatement maquillée et la blessure élaborée qui traçait un sillon sur ma pommette. Mes cheveux sont d'un blond polaire, presque blancs et je me redécouvre chaque matin, transformé. Tu as réussi la première étape. Rien n'était gagné. Loin de là. Je me trouvais seulement sur la première marche et il en restait bon nombre à gravir. Désormais, il fallait rester. Perdurer. Se faufiler dans ce monde impitoyable et travailler toujours plus dur pour laisser une trace indélébile. Je prends une profonde inspiration, les doigts pressés autour des accoudoirs de ma chaise. Toute l'agitation autour de moi avait été étouffée dans l'œuf au moment où j'avais glissé mes écouteurs dans mes oreilles, me coupant du monde pendant un certain temps. Ne subsistaient plus que la musique qui résonnait dans mon crâne et les battements affolés de mon cœur. Tu peux le faire. Ce n'était pas grand chose, après tout. Un shooting photo. Une campagne de publicité pour nous faire connaître au plus grand monde, Yang-jin et moi. Notre début avait été plébiscité par la presse et nos visages s'étendaient sur d'immenses écrans à certains endroits de la ville. Los Angeles n'était pas aussi extrême que Séoul quand il était question de communication mais j'avais déjà eu un aperçu suffisant des moyens déployés pour nous faire apparaître au grand public. Parfois j'avais du mal à réaliser que j'avais été choisi parmi tant d'autres avec le même rêve commun, que j'avais su me démarquer de la masse pour atteindre cet objectif. Pourquoi moi ? Je me posais cette question régulièrement. Je n'étais pas plus doué qu'un autre, après tout. Mais cette chance ne se produirait pas une deuxième fois et j'allais tout faire pour ne pas la gâcher, pour en honorer la valeur. Et je n'étais pas seul, dans cette aventure.

Un raclement de chaise me sort de mes pensées et une main vient attraper mon menton pour faire pivoter ma tête sur le côté. Le regard acéré de la maquilleuse se pose sur moi, évaluant la qualité de son travail et je me fige, pareil à une statue. « Minjun est prêt ? La séance va commencer. » La voix de Na-Rim résonne dans mon dos, en anglais et sans le moindre accent. Nous nous tournons tous les deux pour faire face à mon agente, impeccable dans son tailleur pantalon gris perle. L'artiste à mes côtés se contente de hocher la tête et je m'extirpe du siège, le ventre noué. Je n'arrivais pas à réprimer l'appréhension qui grandissait à l'intérieur et déployait ses racines toujours un peu plus loin. Mais je secoue doucement la tête, jetant un dernier coup d'oeil à mon reflet avant de suivre Na-Rim dans le couloir, jusqu'au plateau. Un décor post-apocalyptique avait été fabriqué de toutes pièces pour la première partie et nos tenues se fondaient parfaitement dans celui-ci, déstructurées et composées de matières brutes. Mon pantalon en cuir me donnait l'impression d'une seconde peau et je sentais l'air passer dans les déchirures de mon haut. En projetant mon regard plus loin, j'aperçois la chevelure rose vif de Yang-Jin et mes entrailles se tordent davantage. L'autre partie de notre duo, semblable à un soleil ambulant. Personne ne pouvait ignorer sa présence. Tant par la prestance naturelle qui émanait de lui que son caractère jovial et lumineux. Il donnait simplement envie de l'approcher, de profiter de sa gaieté, de se l'approprier et de s'en faire une couverture. Et même si ça ne faisait que peu de temps que nous nous étions rencontrés, je pouvais affirmer que ça venait de lui et de lui seul. Qu'il ne jouait aucun rôle. Il était simplement comme ça et une partie de moi l'enviait profondément. Nos regards s'accrochent un instant puis le sien s'arrête sur ma tenue, faisant fourmiller le bout de mes doigts. La sienne lui allait comme un gant, sans grand étonnement. Na-Rim me pousse gentiment d'une main entre les omoplates et je me rapproche de Jin, pliant et dépliant les mains pour faire partir la sensation qui s'y était logée. Le photographe débute à ce moment là une série d'explications dans un anglais trop rapide pour que je le comprenne entièrement mais je me contente de hocher la tête à certains moments, l'air pleinement concentré. J'avais déjà une idée générale du concept, comme nous l'avait expliqué notre agente en amont. Proximité était le maître mot. Enrober notre duo d'une couche de mystère et de doute, poser des interrogations, exploiter l'imaginaire du public.

La théorie, je la maîtrisais.
La pratique, je n'étais pas certain de pouvoir l'assurer.

En quelques instants, nous sommes placés sur un canapé défoncé, entourés de débris et de blocs de béton à moitié détruits. Derrière nous, un vieux bus scolaire rongé par la rouille et des poteaux électriques affaissés sur le côté. Un drapeau aux bords déchirés flottait légèrement grâce à un ventilateur dissimulé sur la gauche, faisant onduler notre nom au rythme des bourrasques. Nous commençons par des prises classiques et je sens mon rythme cardiaque s'apaiser un peu au fil des clichés, jusqu'à ce que le photographe s'avance d'un pas, nous intimant de nous rapprocher d'un geste vif. « Jin, glisse une jambe par dessus la sienne et laisse toi tomber contre lui, comme si tu t'étais assoupi sur son épaule. Mais à mon signal, tu relèveras légèrement la tête pour regarder intensément l'objectif. » Je me fige lorsqu'il se meut comme demandé par le professionnel, m'arrachant un frisson. Sa tête vient reposer contre mon épaule et je déglutis. « Minjun, mets une main sur sa cuisse et passe ton autre bras autour de ses épaules. Tu baisseras la tête, comme si tu l'observais dormir. Puis à la prochaine prise, tu viendras délicatement effleurer sa mâchoire pour relever son visage vers toi. » Je sens mon coeur pulser à nouveau rapidement dans ma cage thoracique et je n'ose plus regarder Jin. Je n'avais jamais fait ça et ça impliquait cette fameuse proximité qui m'était totalement étrangère. Il y avait quelque chose de profondément intime dans ces gestes et je me sentais soudainement démuni. Mon corps me semblait lourd, pataud et mes gestes, moins fluides. Et quand j'aperçois les sourcils froncés du photographe, je sens l'affolement me gagner d'autant plus.

Au secours.           

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Hyun Yang-Jin
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Hyun Yang-Jin


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MessageSujet: Re: Fake it until you make it (Minjin #1) Fake it until you make it (Minjin #1) EmptyDim 11 Fév - 18:41

Look at me and let yourself be guided
Minjun & Yang-Jin

J’avais encore parfois l’impression de rêver. Et pourtant, il n’était plus question d’effleurer du bout des doigts ce songe qui m’animait depuis petit, ni de me l’imaginer en fermant les yeux si intensément, dans l’espoir qu’il se réalise. Je l’avais fait. Je venais de cocher la première étape d’un si long voyage et je ne m’étais jamais sentie aussi excitée que depuis ces dernières semaines. Tout s’était enchaîné avec rapidité et du jour au lendemain, je m’étais retrouvé dans un avion, direction Los Angeles. Dire au revoir à Séoul n’avait pas été si terrible, même si mes années passées là-bas marquaient, sans l’ombre d’un doute, la meilleure partie de ma vie. J’allais continuer de chérir ces souvenirs si précieux, même à l’autre bout de la planète. Les Etats-Unis, c’était un retour aux sources pour moi et un pari risqué pour notre label. L’industrie musicale dans laquelle nous évoluons ne s’était jamais aussi bien portée qu’à l’étranger, mais tout était si différent qu’en Corée qu’une part de moi craignait de ne pas être apprécié ou d’être suffisamment à la hauteur. Sans parler de décevoir toutes les personnes qui m’ont soutenu ces dernières années et qui croient en moi probablement plus que je ne le mériterais. Mais je n’étais pas seul dans cette folle – et excitante aventure. Minjun, la force tranquille apportait le sérieux et la crédibilité à notre improbable duo. Parce qu’il était évident que sans lui, le quotidien de la production ne serait qu’un chaos permanent. Disons que je n’étais pas la personne la plus indiquée pour obéir et appliquer les règles. J’aimais mon libre-arbitre et ma liberté plus que tout. Et je devais ça à ma mère, américaine pure-souche et très peu friande de la vie que j’avais décidé de mener. Malgré tout, je savais qu’elle restait fière de mon parcours et qu’elle serait la première personne à me soutenir.

Aujourd’hui était un de ces nombreux grands jours, mais sûrement l’un de mes préférés. Si nos visages étaient maintenant connus de tous, la campagne de promotion commençait seulement. Et aujourd’hui, il n’était plus questions de conquérir seulement le coeur des coréens, mais celui de la planète toute entière. Et le concept même de notre duo avait été choisi avec un soin tout particulier. Semer le doute et procurer du fanservice. Evidemment, rien n’avait été dit en ces termes et je revoyais notre producteur nuancer ses propos à coup de grandes phrasées de type faire passer un message de paix, d’amour ou de tolérance et de toucher le coeur des gens alors que la seule chose qu’il souhaite réellement toucher, c’est le porte-monnaie de nos futurs fans. Mais je suis peut-être un poil médisant. Sûrement parce que si, moi, je n’avais aucun problème à jouer la comédie pour appliquer au pied de la lettre ce qui m’était demandé, je n’étais pas certain que ce soit le cas de Minjun. J’avais vu son visage blêmir, un court instant, à l’annonce de notre concept et carrément virer au translucide quand le shooting photos avait été annoncé. Et si j’avais préféré rire de son malaise, je ne pouvais pas m’empêcher de m’inquiéter. Non pas parce que je craignais qu’il rende la séance difficile, mais parce que je refusais catégoriquement qu’il se sente mal à cause de tout ça. Encore moins à cause de moi. Mais je me trompais peut-être. Après tout, de nous deux, c’était lui, le plus professionnel.

Habillé entièrement en noir, avec des vêtements déchirés et une longue veste en cuire, je me donne l’impression de sortir d’un film dystopique. La seule touche de couleur réside dans ma chevelure rose vive qui dénoterait presque avec le reste. Ma joue est maquillée d’une cicatrice, en parfaite symétrie avec celle de mon partenaire dont je croise le regard avant de l’admirer de la tête aux pieds. Je l’observe s’avancer vers moi, notre agente dans son dos et je note que son anxiété ne l’a toujours pas quitté. « Eotteoke jinaesseo ? » je demande à voix basse avant de reporter mon attention sur le photographe qui commence ses explications. Puis la séance commence et j’ai à peine le temps d’admirer l’incroyable décor créé spécialement pour l’occasion que les indications quant à nos postures à prendre fusent déjà. Le flash de l’appareil photo vient immortaliser les premiers clichés et c’est avec un certain soulagement que je constate que Min, en plus d’être photogénique, se prête au jeu à merveille. On reprend quelques clichés tous les deux, d’autres en solo et le moment fatidique finit par arriver. Le photographe nous intime de nous rapprocher. Bien. Ma jambe vient se poser par-dessus la sienne et ma tête trouve délicatement sa place contre son épaule et je pourrais presque sentir le corps de Min se crisper à ce contact. Mais je balais cette sensation, fermant les yeux pour feindre d’être assoupi. J’écoute d’une oreille discrète la suite des indications, fronçant les sourcils devant l’hésitation de mon partenaire. Et j’attends un geste qui ne vient pas, pivotant légèrement dans sa direction pour l’observer. « Je ne pensais pas te faire autant d’effet pour que tu en oublies presque comment respirer. » je murmure, retenant un rire lorsque son corps tout entier se raidit. Une véritable brique. « Détends-toi, Min. C’est juste du cinéma. Imagine que c’est quelqu’un d’autre à ma place ? » Quelqu’un avec qui tu te sentirais plus à l’aise…


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Kim Minjun

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MessageSujet: Re: Fake it until you make it (Minjin #1) Fake it until you make it (Minjin #1) EmptyDim 11 Fév - 21:31

Fake it until you make it
...but I can't do it
Yang-jin & Minjun

Je n'avais pensé que je finirais par traverser l'océan et vivre mon rêve dans un autre pays. Notre agence avait fait un pari osé en décidant de mener ce projet aux États-Unis, un territoire qui n'avait pas du tout la même conception de la célébrité que l'Asie. Chez nous, les idols touchent à toutes les strates de la société, dans tous les domaines possibles et inimaginables. Ils sont une catégorie à part entière, élevés à un rang frôlant quasiment celui des personnages religieux. Ils sont partout, touche à tout et représentent une sorte d'idéal oscillant entre la proximité et une sensation d'inaccessibilité, de rêve inatteignable. L'industrie cultivait soigneusement ce contact semblable à un effleurement, qui provoquait une frustration et une sorte d'envie qui poussait à vouloir se rapprocher toujours davantage. Chez les occidentaux, cette notion n'était pas du tout la même et nous n'avions aucune idée des résultats que cette opération outremer allait donner. Mais ça ne changeait rien à notre détermination à réussir. Nous avions déjà eu des retours positifs quant à notre début et ça ne faisait que nous pousser à travailler davantage, à poursuivre nos efforts pour donner encore plus de joie à nos fans. Je savais que nous pouvions réussir, que nous avions les qualités nécessaires pour nous faire une place dans cet univers. J'en étais convaincu.

Et je ressentais la même volonté de la part de Jin. Il était plus familier avec ce pays, étant donné ses origines et ça me confortait dans l'idée qu'il saurait comment rebondir pour qu'on puisse s'adapter aux exigences du public américain. Son expérience ici était un atout indéniable pour notre évolution artistique et un charme supplémentaire à son personnage. Il lui suffisait de quelques phrases en anglais pour conquérir le cœur de ses interlocuteurs. Et j'admirais l'aisance avec laquelle il évoluait depuis notre arrivée. Il était de retour chez lui, après tout. Je me sentais tranquille à ses côtés, parce que je savais qu'il était là pour m'aider avec les coutumes et les spécificités, pour me guider dans cet endroit qui m'était encore inconnu il y a quelques semaines. Sa présence était rassurante et les angoisses qui avaient précédé notre arrivée sur le sol américain s'étaient rapidement estompées, grâce à lui. Je n'étais pas seul. Et ça avait quelque chose d'infiniment réconfortant, ici. Il me poussait à me dépasser, à donner le meilleur de moi-même. Mais il n'était jamais dans le jugement. Il n'y avait pas la moindre compétition entre nous et si je l'avais redouté, j'avais rapidement compris qu'il n'était fait de ce bois là. Jin était naturel. Je ne le connaissais pas depuis longtemps mais il n'était pas très difficile à cerner. Son visage était comme un livre ouvert, qui n'attendait que d'être feuilleté. Et il n'y avait rien d'autre qu'une profonde envie de réussir ensemble, de partager cette aventure et de rendre le public heureux.

Eotteoke jinaesseo ? Je baisse les yeux sur Jin et hoche faiblement la tête. J'essayais toujours d'être irréprochable et professionnel dans mon travail et il n'y avait rien d'insurmontable dans une séance photo. De plus, j'avais accepté le concept en pleine conscience. Et il n'y avait rien d'insurmontable, sur le principe. Mais il y avait quelque chose d'intime dans la manière dont nous étions présentés et même si ce n'était qu'une façade, ça n'avait rien de simple pour moi. « Je vais bien. » je réponds dans la même langue. Ce qui n'était pas tout à fait vrai mais pas vraiment un mensonge. Il fallait simplement que je me fasse à l'idée, que je l'intègre comme une part de mon travail. Si je n'avais pas le moindre problème à jouer un rôle sur scène, devant une foule en délire, ce n'était pas la même chose quant il était question d'imiter des sentiments. Le photographe ne me laisse pas le temps d'appréhender quoi que ce soit et la séance démarre aussitôt, les directives fusant à toute allure. Les clichés se suivent, les flashs se répètent et tout se passe plutôt bien jusqu'ici. Mais les choses se compliquent quand il est question de rapprochement. Au sens littéral du terme. Je me raidis en sentant le corps de Jin se lover contre le mien et mes dents viennent grignoter l'intérieur de ma joue. Je recevais trop d'informations d'un coup, tant en paroles de la part du photographe qu'au niveau sensoriel. Je n'avais pas grandi dans une famille où les gestes d'affection faisaient partie du quotidien. Et c'était le cas de beaucoup de coréens. On ne se touchait pas plus que nécessaire, pour ne pas dire jamais. Chaque mouvement me faisait l'effet d'une nouveauté et je ne pouvais pas empêcher mon corps de se crisper face à ces sensations inhabituelles. Et ça m'inspirait une profonde détresse. Parce que je ne voulais pas gâcher la séance photo à cause de mon inexpérience. Ça revenait à une perte d'énergie et de temps pour les gens autour de moi et je refusais de les décevoir. Jin comptait sur moi et si je n'étais pas capable d'assurer, ça ne présageait rien de bon pour la suite. Tu dois le faire, Minjun.. Il fallait juste que je respire un bon coup et que je me détache de tout ça. Il y avait plein de gens qui comptaient sur moi.

Mais j'avais du mal à me concentrer sur autre chose que les points de jonction entre sa peau et la mienne. Il lui avait été intimé de se débarrasser de sa veste en cuir entre deux prises et je sentais planer la chaleur de son corps affaissé contre mon flanc. Quelques mèches de ses cheveux chatouillaient mon épaule à travers les trous de mon haut et mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine. Son visage pivote dans ma direction et son souffle échoue contre ma joue, celle-ci rosissant sous l'implication de ses paroles. Encore davantage en me rendant compte que j'avais effectivement oublié de respirer pendant ce court de laps de temps. Je me raidis encore plus, lui soutirant un petit rire et je prends une courte inspiration. « Ça ne m'aide pas du tout. » je réponds du bout des lèvres, sur le même ton. Avant de poursuivre, étirant mon bras pour le glisser tant bien que mal autour de ses épaules. Je sentais le regard acéré du photographe scruter le moindre de mes mouvements et ça ne faisait rien pour me mettre à l'aise. « Ce n'est pas toi le problème... » je poursuis, les doigts tremblants quand ils approchent son menton. Respire, Minjun. Tout va bien. J'entends marmonner devant nous, des flashs éclairent le décor et je relève le visage de Jin dans ma direction, ses yeux croisant les miens à nouveau. Et il y avait quelque chose d'infiniment troublant à le regarder en face, d'aussi près. Comme s'il était capable de voir tout au fond de moi, de déterrer toutes mes craintes, de sillonner le moindre de mes secrets. « No good ! » scande le professionnel derrière son objectif et je recule, les lèvres plissées. Ne pas réussir à me mettre dans l'ambiance me frustrait de plus en plus et je me sentais de moins en moins capable au fur et à mesure des minutes. « Sillyehabnida…Pardon. Excusez moi. Je suis désolé. » je bafouille, me confondant en excuses auprès du staff. Mon poing s'était crispé sur ma cuisse et je sentais la brûlure cuisante qui s'étendait sur mes joues habituellement pâles.

J'étais en train de tout gâcher.
            
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Hyun Yang-Jin
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MessageSujet: Re: Fake it until you make it (Minjin #1) Fake it until you make it (Minjin #1) EmptyMer 6 Mar - 18:32

Look at me and let yourself be guided
Minjun & Yang-Jin

Dire que je n’avais jamais douté serait mentir. Pendant toutes mes années de trainee, je m’étais demandé si j’allais réussir, si j’étais suffisamment bon pour me démarquer des autres et pouvoir espérer effleurer mon rêve du bout des doigts. Puis, quand tout s’était concrétisé, mes doutes étaient revenus à la charge. Pourquoi est-ce que nous n’étions que deux ? Pourquoi est-ce que c’était nous, qu’on envoyait aux Etats-Unis ? Allais-je être à la hauteur pour porter un projet aussi ambitieux sur mes épaules ? Je n’expliquais toujours pas pourquoi nous avions été choisi, Minjun et moi, pour accomplir ce qu’aucune autre boîte de production n’avait réussi à faire jusqu’à maintenant. En revanche, je savais que j’allais tout mettre en œuvre pour réussir et rendre fières les personnes qui gravitaient autour de moi. Conquérir le coeur des fans asiatiques et notamment des coréens n’étaient pas choses aisées, mais restait à la portée de tous. Pour ce qui était des fans internationaux, on n’avait pas réellement de mode d’emploi. Notre agente ainsi que l’équipe de production avaient passé des heures et des heures à analyser les artistes les plus en vogues en Amérique et en Europe afin de comprendre comment fonctionnait l’industrie musicale en occident. L’objectif étant de s’adapter à la perfection à notre nouvel environnement, tout en gardant le charme et les codes de la K-Pop. Le mélange des deux étaient risqués, mais j’avais confiance. Ma mère me répétait souvent que si on ne croit pas en ses rêves, personne ne le fera à notre place et que, parfois, il suffit simplement d’y croire suffisamment pour que tout se réalise.

Et j’y croyais. De toute mon âme.

Mais à l’heure actuelle, ma principale inquiétude résidait dans l’appréhension que je pouvais lire dans les yeux de Minjun. J’avais pu noter que l’idée de ce shooting photo ne l’emballait pas spécialement lorsqu’il nous avait été exposé et j’avais bien une petite idée de la raison. Nous ne nous connaissions pas depuis longtemps, mais j’avais eu le temps de l’observer et, le côtoyer depuis plusieurs semaines déjà m’avait permis de comprendre que nous avions des caractères opposés. De nous deux, il était le plus sérieux, le plus calme et sans doute la personne la plus à l’écoute que je connaisse. Avec Minjun, il n’y avait aucune parole plus haute qu’une autre, aucun jugement, aucune mauvaise intention. J’avais perdu nombreux de mes amis en quittant Seoul, mais j’avais gagné une personne dotée d’une immense douceur et capable d’apaiser les maux grâce à sa simple présence. Parce qu’il émanait de lui une aura que je ne savais expliqué, mais qui mettait immédiatement en confiance. Malgré tout, je savais qu’il existait une partie de lui qui était toujours dans la retenue, comme si il avait peur de complètement lâcher prise et de perdre le contrôle. Dans un sens, je le comprenais. Toutes les lumières allaient être tournées dans notre direction, nos faits et gestes allaient être étudiés et constamment étudiés. Le moindre faux pas pouvaient nous être fatal, à tous les deux, mais je refusais que nos vies soient régies par notre notoriété et notre image publique. Mais pour le moment, tout était nouveau, encore plus pour lui qui ne connaissait pas grand-chose des us et coutumes des Californiens, alors je laissais mes impressions de côté, en espérant qu’elles n’étaient que passagère.

Le début de la séance se passe sans encombre, jusqu’à ce que le photographe nous demande le fameux rapprochement. J’exécute les demandes avant de sentir le corps de mon partenaire se raidir à mon contact. Quelques secondes ne s’écoulent en me donnant l’impression que la Terre vient de s’arrêter de tourner et je rouvre les yeux, mon regard se posant sur la silhouette de Minjun. Le sarcasme s’échappe de mes lèvres, empirant la situation sans le vouloir. Ça ne m'aide pas du tout. « Pardon. » je réponds dans un murmure. Je n’avais pas pour but de le rendre encore plus mal à l’aise que nécessaire. Je lui soumet l’idée d’imaginer quelqu’un d’autres à ma place si ça pouvait lui permettre de respirer de nouveau et de reprendre quelques couleurs, mais sa réponse, en plus d’enlever un poids dans ma poitrine, me fait froncer les sourcils. « Alors quoi ? » je le questionne alors que mon visage se rapproche du sien. Ses doigts effleurent mon menton pour le relever et je pourrais presque les sentir trembler sous mon épiderme. Mes yeux se perdent dans les siens, à la recherche de réponses, de solutions. La voix du photographe me fait sursauter et je recule à mon tour, passant une main dans mes cheveux alors que Min se confond en excuses. « C’est ma faute. » je m’entends dire en me dandinant sur le canapé. « Je l’ai déconcentré. Désolé. » Inutile qu’il culpabilise quant à la situation, sinon j’étais persuadé qu’il n’allait pas être en capacité de reprendre et de se concentrer. Surtout si il venait à ressentir toute la pression du staff sur ses épaules. « La séance va s’éterniser si tu ne te détends pas. » je chuchote pour qu’il soit le seul à m’entendre. Puis je me lève d’un bond avant de me tourner vers notre agente qui semble avoir envie de m’arracher la tête. « Hwajangshil eodi isseoyo ? » je lui demande avec mon plus beau sourire. « Je fais vite, promis. Mais c’est vraiment urgent. » Elle m’indique d’un geste de la main les toilettes et j’incline le buste en avant pour la remercier, tout en m’excusant une nouvelle fois auprès de l’équipe avant de me tourner de nouveau vers Min. « Tu devrais en profiter pour aller prendre l’air. » je souffle. Après tout, je n’avais pas explicitement dit de quelle urgence il s’agissait. Je lui adresse un clin d’oeil avant de disparaître en direction des toilettes.


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Kim Minjun

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MessageSujet: Re: Fake it until you make it (Minjin #1) Fake it until you make it (Minjin #1) EmptyDim 10 Mar - 18:15

Fake it until you make it
...but I can't do it
Yang-jin & Minjun

Toute la documentation du monde ne suffirait jamais à exprimer la difficulté de la voie empruntée par les trainees pour devenir des idols. On croit savoir en lisant, en regardant des documentaires, en écoutant des interviews. Mais ça n'avait rien de comparable avec le fait de le vivre, d'en faire l'expérience au quotidien depuis des années. Parce qu'il ne fallait pas imaginer qu'il suffisait de quelques mois pour parvenir à son but. Peut-être pour les plus doués, même si j'en doutais. Pour le reste d'entre nous, ça se comptait en années de dur labeur, à suer sang et eau pour frôler la perfection. Des milliers d'heures d'entraînement, de chorégraphies à reprendre encore et encore, à la seconde près pour s'ajuster au timing. De cours de chant, de composition. Du théâtre. Des sessions pour améliorer son élocution, sa manière d'approcher la caméra, d'apprivoiser ses expressions faciales. Une angoisse permanente, à l'idée d'être renvoyé chez soi parce que l'on a pas atteint le niveau requis. Le coeur qui bat perpétuellement la chamade avant les évaluations mensuelles. L'absence de nos proches, pareil à un gouffre qui s'approfondissait de plus en plus au fil du temps. Tout notre univers se réduisait à un but unique : réussir. Rien d'autre ne comptait. Plus rien n'avait d'importance. Et j'avais travaillé si fort pour en arriver là. Si fort que j'étais souvent effrayé à l'idée que tout ne s'écroule au moindre faux pas. Il y avait encore plein de choses que je ne maîtrisais pas et j'en étais parfaitement conscient. Je faisais de mon mieux pour m'améliorer, jour après jour. Cependant, nous étions l'espoir d'une véritable expansion à l'international et la crainte de tout faire foirer ne m'avait pas quitté depuis que nous avions embarqué à l'aéroport.

Elle se décide à prendre forme au moment où le photographe énonce ses directives pour le shooting. Mes muscles se crispent et ma poitrine ploie d'un seul coup sous un étau désagréable. Et je me sens submergé par une impuissance démesurée. J'avais toujours été professionnel jusqu'ici et je ne m'étais jamais retrouvé face à un obstacle impossible à surmonter. Ce duo, je l'avais approuvé de mon côté et j'avais accepté toutes les conditions inscrites sur mon contrat. Mais je n'étais pas quelqu'un de très tactile à la base et il y avait quelque chose d'intime dans les poses suggérées par le directeur de la séance. C'était le concept même de notre unité, après tout et j'aurais du réussir à l'intégrer. Mais je me sentais dans un état étrange et je n'arrivais pas à mettre le doigt sur ce qui me fragilisait à ce point. Pourtant, je n'avais pas le loisir de pouvoir flancher. Pas maintenant. Pas après avoir atteint mon objectif. Pas au moment où tous les regards étaient tournés vers nous, dans l'attente d'un résultat. Je sentais celui de Jin sur mon visage, si proche et mon rythme cardiaque s'emballe dans ma poitrine. Je perdais pied pour une si petite chose et ça me donnait envie de hurler. Si j'avais déjà des difficultés à gérer un shooting photo, est-ce que j'avais vraiment les épaules pour porter ce projet jusqu'au bout ? Et ce n'était pas la photo de mon compagnon d'aventure, comme je le lui murmure. Pas vraiment, du moins. Il ne me mettait pas mal à l'aise et j'avais pleinement confiance en lui, alors même que nous ne nous connaissions pas depuis longtemps. Mais je savais que je pouvais me reposer sur lui sans le moindre doute. J'aurais aimé avoir son naturel, cette capacité de pouvoir me glisser dans n'importe quel personnage sans le moindre effort. Il ne semblait pas avoir de difficultés à se prendre au jeu, contrairement à moi. Et si une partie de moi l'admirait, l'autre s'en sentait désemparée. Pourquoi est-ce que je n'y arrivais pas ? Mes doigts tremblent sous son menton et je m'exhorte au calme, sans le moindre succès. « Je...Je n'ai pas l'habitude..de ça. » je souffle, de manière presque inaudible. Je baisse les yeux pour croiser les siens mais la voix du photographe retentit à peine quelques secondes plus tard. Je recule, le poing serré sur la cuisse avant de me confondre en excuses. C’est ma faute. Mon coeur rate un battement en entendant la voix de Jin. Je relève aussitôt la tête, pivotant dans sa direction. « Quoi ? » Pourquoi est-ce qu'il s'excusait à ma place ? Il n'avait rien à voir là-dedans. La séance va s’éterniser si tu ne te détends pas. « Je n'y arrive pas. » je chuchote à mon tour inclinant la tête, les mâchoire serrées. Plus j'y pensais, plus j'avais le sentiment de suffoquer. Mais Jin continue de me surprendre en demandant à rejoindre les toilettes, son murmure me parvenant sur le côté. Et je le regarde disparaître dans le couloir avant de me mordre la langue de gêne devant les grommellements du photographe.
 
Tu devrais en profiter pour aller prendre l’air.   

Na-Rim s'approche pour m'interroger sur cette subite interruption et je ne sais pas quoi lui fournir comme réponse. Alors je prétexte de la fatigue avant de lui présenter à nouveau des excuses, ployant le buste vers l'avant pour accompagner mes paroles. Puis je lui demande si je peux aller respirer en dehors de la pièce, l'espace de quelques minutes. Elle hoche la tête, l'air concerné et je quitte les lieux, retrouvant le calme. Calme somme toute relatif, compte tenu du fourmillement des employés dans les couloirs. Certains regards s'attardent sur moi et ma tenue avant de replonger droit devant eux et je n'existe déjà plus. Ils devaient en voir des dizaines tous les jours, allant et venant et ne s'en préoccupaient plus vraiment. Mon coeur battait encore la chamade dans ma poitrine et je finis par aviser un banc sur lequel je m'assois, étendant mes longues jambes devant moi. J'aurais donné n'importe quoi pour me trouver au bord de l'eau, seulement entouré par le sifflement du vent et le clapotis des vagues contre le sable. Je laisse tomber ma tête en arrière, contre le mur, fermant les yeux un instant. Et je prends de profondes inspirations, mes doigts pianotant contre ma cuisse. Allez, reprends toi Minjun. Quelques minutes passent où je m'abime dans le silence, les paupières closes. Jusqu'à ce que des bruits de pas ne résonnent, de plus en plus proches. Un mouvement m'indique que quelqu'un s'est assis sur le siège à ma gauche et il me suffit de sentir le mélange de pêche et de thé vert pour reconnaître la personne à mes côtés. « Comment est-ce tu fais ? » je lâche, les yeux toujours fermés. « Tout a l'air tellement simple, quand je te regarde. Tellement naturel. » Ma voix n'est qu'un murmure, mais elle est chargée de tout un panel d'émotions. Abattement. Admiration. Envie. Désespoir. « Des fois, je me demande si je suis vraiment taillé pour ce métier. Si je suis vraiment capable d'y arriver. » Je savais que je pouvais me confier, avec lui. Nous avions tous cette part d'incertitude, tapie quelque part. « Si je n'arrive pas à faire un foutu shooting photo, comment est-ce que je suis sensé gérer tout le reste ? »  
      
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MessageSujet: Re: Fake it until you make it (Minjin #1) Fake it until you make it (Minjin #1) EmptyVen 15 Mar - 9:32

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Minjun & Yang-Jin

Tout n'était pas toujours rose dans le milieu dans lequel nous évoluons, c'était même tout le contraire. On savait tous, en nous engageant sur ce chemin, des difficultés qu'on allait affronter et surtout de la compétition presque quotidienne qu'on allait subir. Tout le monde ne vivait que pour gagner et être le meilleur. Et même lorsqu'on parvenait à se faire remarquer, qu'on estimait qu'on était suffisamment doué pour faire partie d'un groupe, nous n'étions toujours pas à l'abri d'échouer. C'était sans doute ça, le pire. Vivre avec la crainte constante que tout s'arrête subitement et que notre rêve ne s'écroule. Mais c'était la dure loi de la musique. Des groupes de k-pop, il y en avait des centaines qui se créaient chaque année et presque autant qui cessaient d'exister. Parce qu'il n'y avait pas de places pour de petits artistes, pas dans cet univers. Alors il fallait donner de sa personne, se démener encore plus, travailler plus dur et plus fort pour frôler la perfection. Toucher le cœur des fans, c'était l'une de nos priorités parce que sans eux, nous n'étions rien. Leur amour et leur soutien nous permettaient d'exister et de pouvoir continuer à toucher notre rêve du bout des doigts. Mais le pire restait de se faire une place et surtout de la gagner. Une fois la notoriété atteinte, tu n'avais plus rien à prouver aux autres grands noms et c'était comme rentrer dans une grande et belle famille. Mais quand tu débutais, que tu restais qu'un inconnu parmi tant d'autres, qu'un vague visage, personne n'avait la moindre considération pour toi. Navré de vous décevoir, vos groupes préférés ne s'entendent pas tous à merveille comme peut le laisser supposer leurs nombreuses apparitions à l'écran ensemble grâce à leur sourire et leur sympathie. Tout n'était que compétition, constamment. Alors au milieu de tout ça, il fallait se soutenir entre membre. Et Min et moi, on était une seule et même entité. Je voulais qu'il puisse se reposer sur mes épaules quand il en ressentait le besoin, être l'oreille attentive quand il en aurait gros sur le cœur. On devait se soutenir, se serrer les coudes et il n'y avait pas plus grande importance à mes yeux.

C'est donc tout naturellement que j'endosse le rôle de responsable quant à ce léger fiasco concernant le shooting. Il était suffisamment stressé pour que je le laisse subir l'agacement du photographe et celle de notre équipe. Je voulais qu'il se détende, pas qu'il se mette à angoisser d'avantage à cause de son désir de bien faire, mais sans y parvenir. Alors j'use de l'excuse la plus basique du monde mais qui s'avère être une carte redoutable. Na-Rim me regarde avec cet air accusateur qui la caractérise si bien, mais comme je suis une célébrité en devenir, elle ne peut pas se permettre de me frapper devant autant de témoins. Ce n'est toutefois pas l'envie qui lui manque, je peux le lire dans ses yeux. Avant de m'éclipser en direction des toilettes, je suggère à Min d'aller prendre l'air, en espérant que prendre ses distances avec tout ça pendant quelques minutes lui permettra de reprendre ses esprits. Sur le principe, je ne voyais aucun inconvénient à ce qu'on y passe la journée, si ça pouvait lui permettre de se relâcher un peu, mais vu notre planning chargé, je doutais que ce soit réellement possible. Je traverse le couloir, mes doigts pianotant sur le clavier de mon téléphone pour envoyer un message à mes parents, puis, conscient que ce serait à la fois bizarre et gênant d'aller m'enfermer dans les toilettes pour simplement attendre que le temps passe; je continue de déambuler, avec un but bien précis en tête.

Quand je reviens, je remarque la silhouette de Min assis sur un banc, légèrement en retrait et je m'approche de lui avant de finalement m'asseoir à ses côtés. Ses yeux sont clos et je respecte le silence qui existe entre nous. Je voulais simplement qu'il sache que j'étais là et que si il le désirait, il pouvait me parler, se confier. Il rompt finalement le contact et ma tête pivote légèrement dans sa direction, les sourcils froncés. Comment est-ce que je faisais ? Je n'en avais parfois pas la moindre idée. Je le laisse poursuivre sans rien dire avant de venir croiser les bras sur mon torse. « On a tous nos faiblesses. » je souffle en haussant les épaules. « Ça ne veut pas dire qu'on est moins méritant que les autres. Ou qu'on ne mérite pas ce qu'on est en train de vivre. » Nous avions deux enfances complètement différentes, Min et moi. J'avais grandi aux États-Unis et mon éducation s'était avérée être beaucoup moins stricte et carré que la sienne. La culture coréenne mettait un point d'honneur sur le travail acharné, là où mes parents m'avaient toujours encouragé à simplement donner le meilleur de moi, tout en acceptant mes points faibles. Si j'étais capable de relativiser, Minjin était plutôt intransigeant envers lui-même. « Cette séance photo ne définit pas qui tu es et encore moins ton aptitude à exceller ou non dans ce métier. » Il avait le droit de ne pas être à l'aise avec ça. D'autant plus que l'exercice qu'on nous demandait de réaliser n'était pas des plus simples. « Mais de mon point de vue, je te trouve parfaitement taillé pour devenir la prochaine idol de l'année. Tu es beau et charismatique, tu remplis vraiment toutes les conditions. » je termine, le ton plus léger. « Sérieusement, Min, t'es doué. Tu ne dois pas en douter. » Si ça n'avait pas été le cas, il ne serait pas avec moi aujourd'hui. « Et si ça peut te rassurer, j'ai déjà pleuré plus d'une fois depuis notre arrivée. Tout n'est pas simple pour moi non plus, je suis juste un excellent menteur. Ou un bon comédien. » J'avais appris à refouler mes émotions et à les laisser exploser seulement une fois seul. « D'ailleurs, tu es plutôt cerise ou vanille ? » je le questionne en lui désignant les deux bouteilles de Coca que j'avais acheté dans un distributeur quelques minutes plus tôt. Ça m'avait fait de l'œil à notre arrivée et je m'étais dis qu'un peu de sucre pour nous donner du courage ne nous ferait pas de mal.


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MessageSujet: Re: Fake it until you make it (Minjin #1) Fake it until you make it (Minjin #1) EmptyMer 27 Mar - 15:25

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...but I can't do it
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Si Yang-Jin avait le faciès d'un parfait coréen, il n'en possédait pas le caractère. Là où je me comparais à un rideau de fer, j'avais l'impression de faire face à un écran de cinéma. Il avait été terriblement expressif dès les premières minutes de notre rencontre. Son visage laissait passer toutes les émotions qui le traversaient au moment même et ça avait été fascinant. Dans un sens, c'est ce qui avait permis de faciliter les choses entre nous. Je m'étais attendu à me retrouver avec quelqu'un au caractère sensiblement similaire au mien et je m'étais posé un nombre incalculable de questions à ce sujet. Pourtant, en entrant dans la pièce, j'avais découvert une haute silhouette surmontée d'une chevelure d'un rose chatoyant. Et des traits creusés par un sourire rayonnant, un regard pétillant de bonne humeur. Tous mes doutes s'étaient envolés d'un seul coup. J'avais senti mon angoisse refluer devant cette mine chaleureuse, pareille à celle d'un ami que l'on aurait pas vu depuis longtemps. Je n'arrivais toujours pas à l'expliquer mais sa simple présence suffisait à calmer mon appréhension, à faire battre mes craintes en retraite. Il semblait toujours confiant, auréolé d'un optimisme à toute épreuve là où j'avais le sentiment de ressasser mes inquiétudes à tout bout de champ. Avec lui, tout avait l'air possible. Comme si rien ni personne ne pouvait nous arrêter. Et c'était sûrement ce qui faisait la force de notre duo. Sa constance. Sa sempiternelle gaieté. Elle fendait le brouillard qui m'entourait parfois et se faisait une petite place au creux de ma poitrine. Pour préserver ça, j'étais prêt à faire tous les efforts du monde. Même si c'était difficile, même si ça allait prendre du temps. Mais ça en valait largement la peine.

Pourtant, j'ai l'impression de ne plus savoir comment respirer. Il s'agissait d'une chose toute bête, rien de bien différent de ce que nous avions pu faire jusqu'ici. Cependant mes membres sont raides et je n'arrive pas à m'ajuster à la séance, la poitrine ployant sous un étau désagréable. Jusqu'à ce que Jin ne me vienne en aide, mon visage pivotant devant sa prise en main de la situation. Je ne voulais pas qu'il subisse des réprimandes par ma faute. Il n'avait rien fait de mal. Il était tout ce qu'il y a de plus professionnel et le problème n'avait qu'une seule origine. Moi. Mes pensées intrusives. Mon éducation trop stricte. Mon absence de contact physique avec les autres. Je le regarde partir, la gorge nouée avant de bégayer deux explications à peine crédibles à notre agente. Celle-ci m'observe un instant, les yeux plissés. Et malgré son air suspicieux, je peux discerner une lueur d'inquiétude dans son regard. Mais je suis déjà debout, quittant la pièce pour faire quelques pas à l'extérieur. J'erre une poignée de minutes, l'esprit parasité par de multiples pensées et plus j'avance, plus je sens l'abattement me gagner. C'était ce genre d'erreur qui me poussait à me remettre tout le temps en cause. Parce que je n'aurais pas du éprouver autant de difficultés devant une tâche aussi simple. Et je n'arrivais pas à m'empêcher de penser que je n'étais peut-être pas à ma place ici.

Jin prend place à mes côtés après un court moment et je n'ai même pas besoin de le voir pour le savoir. Pêche et thé blanc. Un parfum qui n'appartenait qu'à lui et qui imprégnait l'air à chaque endroit où nous allions. Ma question finit par franchir la barrière de mes lèvres et j'attends sa réponse, les yeux toujours clos. On a tous nos faiblesses. Je n'en doutais pas. Cependant, certains arrivaient tout simplement à le dissimuler aux yeux des autres. Moi, en revanche, je me sentais parfois perdre pied sans pouvoir le cacher. Et c'était frustrant. Humiliant. Surtout après autant d'années de travail pour en arriver ici. « Si je ne suis pas capable de réussir ça, qu'est-ce que ça présage pour la suite ? » je soupire. Mes doigts viennent glisser entre mes cheveux, les tirant en arrière. Mais de mon point de vue, je te trouve parfaitement taillé pour devenir la prochaine idol de l'année. Mes yeux s'ouvrent d'un seul coup et je pivote pour le regarder, les deux sourcils arqués. « Moi ? » Tu es beau et charismatique, tu remplis vraiment toutes les conditions. Même si je n'en crois pas un mot, il arrive toutefois à me tirer un sourire. Puis je le pointe du doigt, la tête penchée sur le côté. « Parle pour toi. Tu es juste...époustouflant. À tous les niveaux. » je souffle, avec un rictus. Une gravure de mode au sourire éclatant, dont les mouvements sur scène semblaient emprunts d'une forme de magie. « C'est difficile. » je réponds, d'une voix faible. De douter. De ne pas avoir peur. C'était le combat le plus compliqué à mener qu'il soit. Mon buste se redresse devant ses paroles et ma main vient instinctivement chercher son poignet, y insufflant une petite pression. Cette simple pensée avait causé une tension douloureuse dans ma cage thoracique. « Je sais qu'on ne se connaît pas depuis longtemps. Et je dois sûrement outrepasser mes droits. Désolé. Mais je suis là, si tu as besoin de parler. » je rajoute, du bout des lèvres. « Tu n'as pas d'obligation, bien sûr. Mais je voulais que tu le saches. » J'avais besoin qu'il en soit conscient. Qu'il ressente la même confiance que celle que j'éprouvais à son égard, suffisante pour m'autoriser à me confier à lui. Un court silence s'étire entre nous, qu'il dissipe aussitôt en désignant les bouteilles dans ses mains. Je lâche son poignet à cet instant, détournant le regard. Néanmoins je n'avais pas besoin d'y réfléchir bien longtemps. « ...Vanille. » C'était doux. Et pétillant. Un curieux mélange étonnamment plaisant. La première gorgée me fait grimacer tant les bulles sont denses mais le sucre apaise son passage et ça a quelque chose de réconfortant, dans un sens. « Na-Rim nous tuerait sur place, si elle voyait ça. Mais merci. » je susurre, avec un sourire à son attention. Puis je ferme les yeux un autre instant, me redressant pour prendre une profonde inspiration. Tu peux le faire, Minjun. Je n'avais rien à craindre, avec Jin à mes côtés. Il fallait simplement que j'arrive à voir les choses comme lui. Avec détachement. Ce n'était que du travail, rien d'autre. « Il va falloir qu'on y retourne. Pardon d'avoir causé des problèmes. » je rajoute, gêné. Jin m'adresse un regard auquel je réponds par un hochement de tête et nous reprenons le chemin du studio. Là-bas, je présente encore mes excuses au photographe et à l'équipe qui l'entoure, laissant des membres du staff vérifier ma coiffure et mon maquillage. Une fois les retouches faites, le tout sous le regard acéré de notre agente, nous reprenons place sur le sofa. « On va pouvoir y arriver, cette fois ? » nous interroge le professionnel et je grimace légèrement. « Oui. Encore désolé pour le dérangement. » Celui-ci se replace derrière son objectif et je lance un coup d'oeil en direction de mon compagnon. « Je crois qu'il ne supportera pas une autre pause aux toilettes, si tu veux mon avis. » je lui murmure, sur un ton quasiment inaudible. Lui arrachant un bref gloussement.

Une poignée de secondes plus tard, les flashs retentissent à nouveau et mes doigts ne tremblent presque plus sous le menton de Jin.

Ça va aller, Minjun. Tu n'es pas seul.
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MessageSujet: Re: Fake it until you make it (Minjin #1) Fake it until you make it (Minjin #1) EmptyJeu 4 Avr - 0:20

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« Ça ne présage rien du tout, Min. » Minjun me donnait l’impression d’être une biche apeurée entre les phares d’une voiture. Et l’entendre douter de lui à ce point, alors qu’il l’était l’un des meilleurs stagiaires qu’on m’ait donné de rencontrer me faisait de la peine. C'est là que je voyais toute la différence entre nos deux cultures et surtout dans la manière avec laquelle on se voyait. Min était en train de tout remettre en question pour quelque chose qui pouvait, très honnêtement, arriver à n'importe qui. « Ce n'est qu'une séance photo, l'une de nos premières, qui plus est. C'est nouveau, pour toi comme pour moi et c'est dans notre droit de ressentir du stress par rapport à ça. » On avait, évidemment, fait un ou deux shooting à Séoul avant de partir, mais rien dd bien impressionnant. J'avais plus eu l'impression de réaliser des photos pour l'album de promo du lycée qu'une véritable séance. Aujourd'hui, tout était démesuré, plus réel, plus concret et surtout, mettait en avant le concept de notre duo. Il y avait de quoi être impressionné. Surtout quand on rajoutait à ça que nous étions sur le sol américain depuis peu et que Min n'avait aucun repère dans ce pays. Ça faisait beaucoup de changement en peu de temps. « Ce qui s'est passé ne veut rien dire et je suis persuadé que ça arrive même au meilleur. Toute ta carrière ne va pas se jouer là-dessus. Tu dois juste te faire un peu plus confiance. Et dans le pire des cas, imagine que je suis une énorme peluche. Comme celle en forme de lapin que tu as glissé dans ta valise au dernier moment. Ne nie pas, je l'ai vu. » je termine, tout sourire, mais sans aucune moqueries dans le timbre de ma voix. Au contraire. J'aurais été très mal placé pour me moquer, surtout quand on savait la quantité astronomique de peluche exposées dans ma chambre d'ado chez mes parents. « Tout ça pour dire que tu te mets trop de pression. » Encore un truc typiquement coréen. Vivre sous pression, vouloir toujours frôler la perfection, travailler plus dur, encore et toujours, dans le seul but de faire plaisir aux autres, sans jamais penser à soi en premier lieu. D'autant plus que Min était vraiment doué, que ce soit en chant ou en danse et je connaissais tout son potentiel. Il allait toucher le cœur de beaucoup de fans, je n'en avais aucun doute. Je vois ses lèvres s'etirer d'un sourire et mon coeur se gonfle instantanément d'une douce chaleur. J'avais l'impression de le voir sourire pour la première fois depuis que nous avions quitté la Corée. Parle pour toi. Tu es juste...époustouflant. À tous les niveaux. « Tu l'es aussi. À ta manière. Tu ne le vois simplement pas, mais moi oui. » J'avais effectivement quelques facilités en danse, mais parce que je dansais depuis gamin. Pendant longtemps, ça avait été la seule chose qui avait compté pour moi, comme une échappatoire. Grandir aux États-Unis n'avait pas toujours été rose. J'étais avant tout un étranger et pendant longtemps, ma différence avait été une faiblesse. La danse s'était transformé en refuge, en exutoire et encore maintenant, c'était souvent le moyen que je préférais pour exprimer tout ce que je pouvais ressentir et avoir sur le cœur. Mais c'est là où Min était impressionnant. Parce que pour quelqu'un qui n'avait jamais fouler le parquet d'une salle de danse, il avait appris avec rapidité et précision. Sa capacité à apprendre aussi facilement m'avait toujours épaté. Seulement tout ça, il n'en avait pas conscience. Douter était un sentiment humain et ce serait mentir si je disais que ça ne m'arrivait jamais, mais j'avais conscience de ma valeur et confiance en mes capacités. « Commence par te faire confiance et tu verras que le doute finira par prendre moins de place dans ta vie. » Ça allait prendre du temps, peut-être même quelques années.

Puis je me confie à mon tour, avouant avoir craqué plus d'une fois depuis notre arrivée. La fatigue avait beaucoup joué sur mes états d'âme, la pression du début également. Je sens la main de Min venir presser mon poignet et je l'observe, sans rien dire. Ce geste pourtant si simple me touchait, réellement. « On est condamné à se supporter et à vivre avec l'autre pendant des années alors je pense que niveau limites à ne pas franchir, j'ai tout intérêt à ne pas les fixer trop hautes. » je réponds, dans un rire sincère tout en lui donnant un petit coup d'épaule. Puis je reprends tout mon sérieux, avant d'ajouter : « Et je n'hésiterais pas à venir te parler si ça ne va pas, promis. Et c'est pareil pour toi. On est une équipe, alors je serai toujours là pour te soutenir. » Si on ne pouvait pas compter l’un sur l’autre, je ne donnais pas cher de notre état mental durant les prochains mois. Même si mes parents vivaient à quelques minutes seulement en voiture de notre appartement et que j’entretenais une excellente relation avec eux, il y avait certaines choses que je ne me voyais pas leur confier, notamment tout ce qui touchait à ma vie d’idole. Premièrement, parce qu’ils étaient à des années lumières de tout ça et qu’ils avaient accepté de me laisser vivre mes rêves uniquement parce qu’ils savaient combien j’en rêvais et ensuite parce qu’ils ne pouvaient pas comprendre. Mon père n’était pas branché k-pop, soyons honnête et ma mère, parfaite américaine, voyait d’un œil assez critique toute cette industrie. Alors même si, certes, je partageais un peu de son opinion, il n’empêchait que je n’étais pas entièrement d’accord avec elle sur tous les points. Donc, au final, le seul qui pouvait réellement me comprendre et m’aider, c’était Min. Je profite d’un instant de silence pour lui demander quelle boisson il préfère, avant de lui tendre le soda à la vanille que j’avais acheté quelques minutes plus tôt. Je bois à mon tour une gorgée de ma bouteille, ricanant intérieurement en imaginant la syncope que ferait Na-Rim si elle savait ce que nous étions en train de faire. « Elle menace beaucoup, mais elle ne passe jamais à l’acte. » Je la connaissais depuis… toujours, en fait. Na-Rim était la fille d’amis très proches de mes parents et je l’avais côtoyé pendant des années avant que l’on vienne vivre à Los Angeles. Puis, avant que je ne retourne vivre à Seoul pour devenir stagiaire, on se voyait régulièrement durant nos vacances lorsque ses parents venaient nous rendre visite et inversement. Et j’avais beaucoup trop de choses pour la faire chanter et ça, c’était une aubaine. « Si jamais, je te montrerais le top trois de mes cachettes préférées. Elle n’a toujours pas trouvé où est-ce que je cachais mes Sour Patch. » Est-ce que j’avais une légère addiction au sucre ? Probablement. Mais manger de la salade verte à tous les repas, ce n’était définitivement pas trop mon truc.

L’heure arrive pour nous d’y retourner et je secoue la tête en entendant ses excuses. « Tu n’as rien causé du tout. Et même si c’était le cas, tu es entièrement pardonné. » Puis je me penche légèrement dans sa direction avant de lui donner une pichenette sur le front. « Mais ne t’excuse plus jamais pour quelque chose comme ça. Surtout pas auprès de moi. » On se redresse finalement et nous reprenons le chemin du studio. Je regarde Min s’excuser auprès du photographe et de l’équipe, ce que je m’empresse de faire également, par simple politesse. Et pour éviter d’entendre Na-Rim me râler dessus pendant tout le trajet du retour. Les maquilleuses et coiffeuses réajustent deux trois choses et nous reprenons place devant l’objectif. Je crois qu'il ne supportera pas une autre pause aux toilettes, si tu veux mon avis. Sa réflexion me fait pouffer et je m’attire, une nouvelle fois, le regard mauvais de notre agente. Si nous n’étions pas en public, je lui aurais bien tiré la langue, mais j’ai un minimum de décence et de respect pour elle, quand il y a des témoins. « Donnons-leur ce qu’ils veulent tous, dans ce cas. » je murmure à mon tour, tout en reprenant ma place sur le banc. Les flashs apparaissent de nouveau et je sens, au contact de ma peau avec les doigts de Min qu’il s’est enfin détendu. Ou, en tout cas, qu’il l’est bien plus que lors des premières prises. On effectue encore quelques clichés dans cette position, puis le photographe relève la tête de son objectif pour nous observer. « Mettez-vous debout, dos à l’autre. Minjun, pose ta tête sur l’épaule de Yang-Jin, il faut seulement que le haut de ton corps soit en appui. Voilà, comme ça, parfait ! Maintenant, regardez l’objectif. » Nos regards se tournent en symbiose et d’autres clichés sont prit. « Bien, maintenant, faites vous face. » commence-t-il « Je veux voir de la tension dans votre regard et qu’on puisse à peine passer une feuille de papier entre vos visages. » Mes sourcils se froncent et je me tourne vers mon partenaire, l’interrogeant du regard. Est-ce que ça allait le faire ? Je n’avais pas eu besoin qu’il m’en dise plus pour comprendre que la proximité, ce n’était pas trop son truc.


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MessageSujet: Re: Fake it until you make it (Minjin #1) Fake it until you make it (Minjin #1) EmptyJeu 11 Avr - 12:48

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Yang-jin & Minjun

Tous mes repères avaient volé en éclats, depuis notre arrivée à Los Angeles. Ma vie avait été construite sur des bases strictes, une ligne à ne pas dépasser et tout avait été chamboulé en mettant les pieds sur le sol américain. Parce qu'ils ne semblaient avoir aucune limite, à tout point de vue. Tout était...plus qu'en Corée. Extravagant. Surprenant. Excessif. Ils parlaient fort, se mouvaient fort, ne respectaient pas les règles et certains actes avaient le don d'hérisser mon poil de coréen pure souche. Parce que j'avais été éduqué autrement, avec des valeurs différentes et que ça me semblait inconcevable. Pourtant il me fallait m'adapter et j'avais la chance d'avoir Jin à mes côtés pour m'aider dans cette transition. C'est nouveau, pour toi comme pour moi et c'est dans notre droit de ressentir du stress par rapport à ça. Au fond de moi, j'étais parfaitement d'accord avec ses paroles. Mais je ne pouvais pas empêcher la partie perfectionniste de protester que j'aurais du pouvoir en être capable, que j'avais travaillé suffisamment longtemps pour ne plus être impressionné par une tâche aussi simple. Néanmoins le fait est que je n'avais eu à faire à ce genre de choses. Un shooting photo, oui. Dans un cadre classique. Et nous n'avions rien fait de plus jusqu'à présent. Là, il fallait donner vie à notre concept et ces photos allaient déterminer beaucoup de choses sur l'image que nous allions renvoyer à notre futur public. Tout dépendait du rendu et de la qualité de notre jeu d'acteurs pendant cette séance. Alors je n'arrivais pas à réfréner l'angoisse qui me prenait à la gorge à l'idée de tout faire foirer. Tout ça parce que je n'étais pas particulièrement à l'aise avec les autres et que le contact humain ne m'était pas vraiment familier. Mes paupières s'ouvrent en l'écoutant et je redresse la tête. Dans le pire des cas, imagine que je suis une énorme peluche. Comme celle en forme de lapin que tu as glissé dans ta valise au dernier moment. Elle pivote dans un craquement sinistre et mes yeux s'écarquillent, ma bouche s'entrouvrant de surprise. « Je ne vois absolument pas de quoi tu veux parler. » je grommelle, en gonflant les joues. Je ne dormais absolument pas avec ladite peluche plaquée contre mon torse pour me réconforter. Mais ça ne me touchait pas, venant de quelqu'un qui s'extasiait devant toutes les peluches possibles et inimaginables quand on passait devant la vitrine d'un magasin.

Mes lèvres se plissent à nouveau et je me raidis, mes mains recroquevillées sur mes cuisses. « Je ne sais pas comment faire autrement... » je murmure, dans un souffle. Mon quotidien s'était résumé à des attentes et du travail pour arriver à contenter ces attentes. Celles de mes parents, de mes proches, de la société coréenne. Un mécanisme imprégné au fond de moi, qui rythmait mes journées et mes réactions, qui formait mes interactions de manière inconsciente. Donner le meilleur de soi, tout le temps, c'était le fil d'Ariane qui guidait ma vie depuis mon enfance. Mais entendre que la personne que j'admirais tant craquait aussi dans son coin et l'admettait sans aucune honte, c'était libérateur. Un sourire infime rehausse les coins de ma bouche. Jin était vraiment époustouflant. C'était le mot le plus adéquat pour le définir. Et ses mots, aussi simples sont-ils, font résonner quelque chose de chaleureux dans ma poitrine. Il continuait de croire en moi quand je n'arrivais plus à en être capable et ça m'aidait à ne pas sombrer, à ne pas abandonner en cours de route. Commence par te faire confiance et tu verras que le doute finira par prendre moins de place dans ta vie. Je me redresse, dépliant mes doigts sur mes genoux. « Je vais essayer. » Je ne promettais pas d'y arriver et je savais que j'avais encore un très long chemin à parcourir mais je voulais le faire. Pour Jin. Pour ceux qui avaient foi en moi. Pour les remercier d'être là à mes côtés et de voir ces choses que je n'arrivais pas à discerner sur ma propre personne. Et comme il le disait, nous allions vivre ensemble pendant longtemps. Très longtemps. Si tant est que tout se passait bien. Mais je voulais qu'il sache qu'il pouvait se confier à moi, s'il avait besoin d'une oreille attentive. Qu'il puisse se reposer sur quelqu'un, de la manière même qu'il me laissait me reposer sur lui quand j'étais en proie au doute. Nous étions dans le même bateau, le plus à même de comprendre l'autre sur beaucoup de choses et je tenais à ce que cette entente continue de se porter aussi bien. Je me sentais en sécurité avec lui, même à l'autre bout du monde. Na-Rim, malgré son caractère étonnant pour une agente restait quelqu'un de confiance, elle aussi. Même si je doutais de sa réaction, si elle nous voyait descendre des sodas en plein milieu d'une séance photo. Je laisse échapper un gloussement devant sa confidence. En tout cas on ne s'ennuyait jamais, depuis notre arrivée. Jin et Na-Rim suffisaient à égayer mes journées. Mais elle n'allait pas tarder à venir nous chercher par la peau des fesses si nous tardions à revenir alors il était temps de reprendre le travail.

Nous reprenons nos places respectives sur le canapé, une fois arrivés dans la pièce et mes excuses à nouveau faites devant l'équipe de la photographie. Jin réprime à peine un rire devant mes paroles et ça me tire un sourire. Notre agente, au contraire, nous fixe avec des menaces à peine dissimulées dans le regard. Oups. Donnons-leur ce qu’ils veulent tous, dans ce cas. Je déglutis, prenant une grande inspiration. Et je repense à ce que m'a dit Jin plus tôt, en glissant mes doigts sous son menton. Je me plonge dans son regard et j'essaye de refouler les doutes qui continuent de ramper dans un coin de ma tête. Tu n'es pas seul, Minjun. Tu mérites ta place. Tu n'es pas seul, Minjun. Tu mérites ta place. Une farandole intérieure dans laquelle je m'abîme pour rester concentré. Ma main tremble bien moins et j'enchaîne les poses sous les flashs des appareils photo, comme dissocié de mon propre corps. Jusqu'à ce que le photographe ne nous demande de nous faire face, après avoir été dos à dos. Les sourcils de Jin se froncent devant ses indications. Moi, je suis raide comme un piquet. Je veux voir de la tension dans votre regard et qu’on puisse à peine passer une feuille de papier entre vos visages. Je ferme les yeux un quart de seconde avant de les rouvrir, observant les traits teintés d'inquiétude de mon partenaire. Et ma poitrine se serre devant tant de considération de sa part. Je hoche fugacement la tête pour acquiescer, réduisant la distance qui subsiste encore entre nous. « Je vais bien. » je souffle sur un ton quasiment inaudible, le rassurant d'un sourire. J'étais en sécurité. J'avais confiance en lui. Et je devais croire en ses mots. Dépasser mes peurs pour voir ce qu'il arrivait à distinguer chez moi. J'avais promis de faire des efforts, de me faire davantage confiance. Autant commencer dès maintenant. Je me penche à peine en avant, rapprochant nos visages l'un de l'autre. Le sien ne m'avait jamais paru si proche qu'à cet instant mais je ne peux pas m'empêcher de l'imaginer en train de cacher des Sour Patch dans un coin pour échapper à la vigilance de Na-Rim. Et ça me délestait d'un poids  sur la poitrine. « Imagine que je suis une brochette de sotteok après une semaine à manger de la salade. » je rajoute, toujours aussi bas. Son souffle s'échouait sur mes lèvres et une mèche de ses cheveux effleurait ma pommette. Je vois sa bouche frémir un instant puis son regard s'intensifie d'un seul coup et les flashs font leur retour, l'équipe de la lumière ajustant celle-ci sous différents angles. Mais il y a quelque chose qui me chiffonne et je n'arrive pas tout de suite à mettre le doigt dessus. Avant de baisser les yeux et d'apercevoir mes bras plaqués le long de mes flancs. Ce n'est pas naturel. Je relève la tête pour regarder Jin. « Est-ce que je peux essayer quelque chose ? » je l'interroge, du bout des lèvres. Me tenir tout droit comme ça ne me convenait pas. Il finit par donner son assentiment et mes bras se meuvent aussitôt, mes pouces venant se glisser sous la ceinture de son pantalon, reposant sagement entre celle-ci et le cuir de son vêtement. Je tire à peine dessus, pour donner l'illusion de l'attirer davantage à moi et je regarde à nouveau mon partenaire, pour vérifier que tout est toujours bon de son côté. « Ne me demande pas ce que je fais, je n'en sais rien. J'improvise complètement. » je murmure, avec une légère grimace. Avant d'entendre le photographe nous intimer de ne plus bouger, mes traits reprenant leur sérieux au moment où les prises de vue reprennent de plus belle.
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Hyun Yang-Jin
Quatrième génération

Hyun Yang-Jin


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MessageSujet: Re: Fake it until you make it (Minjin #1) Fake it until you make it (Minjin #1) EmptyVen 12 Avr - 9:49

Look at me and let yourself be guided
Minjun & Yang-Jin

J'avais consciences de toute la chance que j'avais et je ne parlais pas du fait de vivre mon rêve. En quittant Séoul pour Los Angeles, j'avais laissé derrière moi une partie de ma vie, mais pour en retrouver une autre. La cité des anges, je la connaissais par cœur et elle m'avait vu grandir, m'épanouir et m'affirmer. Mes premiers pas, je les avais fait sur la plage à Santa Monica, ma première chute en skate avait eu lieu dans un des nombreux skate park de Venice Beach. Mes premières fois s'étaient toutes déroulées dans cette ville et elle abritait de nombreux souvenirs que je chérissais. Mais Los Angeles, c'était aussi ma famille, mes parents, mes frères et ma nièce. Toutes les personnes que j'aimais le plus sur cette terre y vivaient. J'étais rentré à la maison et même si travailler ici, loin de Séoul et des codes si propres à la Corée était une aventure en soi, je ne pouvais pas entièrement la considérer comme telle. Parce que rien ici n'était réellement nouveau pour moi et je me sentais à ma place, ici, et en parfaite harmonie avec la culture. Si petit j'avais senti un certain décalage, dû à mon éducation en partie coréenne et les quelques années passées là-bas, ce n'était plus du tout le cas à l'heure actuelle. C'était même plutôt tout le contraire. Même si je m'étais habitué aux us et coutumes coréens, j'avais souvent eu l'impression d'être un étranger. Trop occidental. Trop excentrique. Pas assez sérieux. Pas assez coréen. J'étais le mélange parfait entre deux cultures que tout opposait et si ça avait été difficile de l'accepter par le passé, j'en faisais une force aujourd'hui. J'étais chez moi et c'était un avantage considérable. Et ça, la production l'avait bien compris. Je connaissais la façon de penser des américains et plus globalement des occidentaux et ça allait leur être très utile pour tenter les charmer. S'ajoutait à ça le fait que je connaissais Na-Rim depuis gamin et que j'étais à peu près sûr qu'elle m'a vu à l'époque où je portais des couches. Tout ça pour dire que je n'étais absolument pas dépaysé, contrairement à Minjun qui me donnait l'impression de découvrir un nouveau monde partout où on allait et ce depuis notre arrivée. Mais ses réactions le rendaient encore plus adorables.

« Dommage que mon téléphone soit dans mon sac... » Et mon sac avec le reste de mes affaires. C'est-à-dire hors de ma portée, présentement. « Je savais que tu allais nier et je crois bien avoir une ou deux preuves à l'intérieur. » Je bluffais, évidemment. Ou peut-être pas, allez savoir. Ce n'était pas comme si j'avais un album photo protégé dans mon portable avec des clichés de Na-Rim ou Minjun en train de dormir. Pas du tout mon style. La discussion redevient sérieuse et je me penche en avant, mes coudes venant se poser sur mes cuisses et ma tête reposant désormais dans mes mains. « Je sais que c'était différent pour toi, quand tu étais enfant... » Mon père, bien que coréen pur souche, vit aux États-Unis depuis l'université. Il a rencontré ma mère à peu près à la même époque et ils ne se sont plus jamais quitté. Même si mon père a mit un point d'honneur à nous enseigner sa culture et sa langue maternelle, certains principes qu'il a pu lui-même connaître quand il était enfant sont passés à la trape. Mon éducation était à l'opposé de celle de Minjun sans pour autant entrée en conflit. Disons simplement qu'aujourd'hui, j'avais confiance en moi - la plupart du temps, et ensuite capacités. Je savais parfaitement ce que je valais et même si je restais un bosseur, j'avais conscience que la perfection n'existait pas. « Mais mes parents m'ont toujours dis que personne ne peut être parfait et que se comparer aux autres n'est pas une solution. » Que ce soit à Los Angeles ou à Séoul, j'avais passé mes plus jeunes années à me comparer aux autres, à me trouver trop différents d'eux. « On trouvera toujours quelqu'un de plus doue que nous, alors il faut juste l'accepter et se dire que tant qu'on fait de notre mieux, c'est ok. Qu'importe le résultat. » Et qu'il s’agisse de lui ou moi, je savais pertinemment qu'on mettait tous les deux tout en œuvre pour donner le meilleur de nous-même. « Puis on a encore beaucoup de choses a apprendre alors soit plus indulgent avec toi-même. » Finalement, nous n'étions que des bébés dans ce milieu parfois impitoyable.

Nous reprenons place devant l'objectif, les flashs pleuvent et je suis rassuré de constater que notre petite conversation avec Min semble faire effet. Il n'est plus aussi tendu que tout à l'heure, même si il me donne toujours l'impression d'être aussi à l'aise qu'au milieu d'un gang de requins. Cette réflexion me tirerait presque un rire, mais Na-Rim continue de me foudroyer du regard depuis cinq minutes alors autant éviter de l'agacer un peu plus. Elle essaie de montrer qu'elle est sévère et nous mène à la baguette, mais on sait tous les deux qu'elle ne fait rien de tout ça. Elle est juste légèrement rabat-joie de temps à autre, mais elle m'aime trop pour se montrer rude. Et puis, Min et moi sommes les êtres les plus adorables de cet univers. Finalement, le photographe nous fait changer de position et je manque de m'étouffer quand il termine ses explications. Ah. On rentrait donc dans le vif du sujet. Très bien. Je lance un coup d'œil à mon partenaire pour voir si il est toujours debout malgré ces nouvelles directives, l'interrogeant en silence. Ses paroles ne me rassure qu'à moitié, sans doute à cause de mon propre stress que je pouvais presque effleurer du doigt tant il semblait me prendre de part en part et je fais le vide dans mon esprit. Tout n'était que comédie, pas vrai ? Et les sentiments qui se jouaient depuis quelques minutes dans mon esprit n'étaient que le fruit de tout ça, n'est-ce pas ? Ni plus ni moins. Nos visages se rapprochent et je ne sais plus vraiment où regarder. Imagine que je suis une brochette de sotteok après une semaine à manger de la salade. Mes yeux plongent dans les siens et je penche légèrement la tête sur le côté. « Tu n'as pas idée de la dangerosité de tes mots. » Déjà parce que je mourrais de faim. Ensuite parce que l'imaginer comme tel n'allait pas du tout m'aider à dissiper les nombreux papillons qui avaient décider de se donner rendez-vous dans mon ventre. Mais je le regarder avec les mêmes yeux d'émerveillement ou d'amour quand je me retrouve face à une brochette de sotteok ce qui, en toute honnêteté, ne me demande pas beaucoup d'effort. Et je garderais mes profondes pensées pour moi, pour éviter de choquer le jeune public. Est-ce que je peux essayer quelque chose ? J'acquiesce, sans dire un mot, pour lui donner mon accord. Puis je me sens tirer légèrement en avant et un sourire naît sur mes lèvres. Audacieux. C'est le premier mot qui me vient à l'esprit. « Tu te lâches, te détends et te prends au jeu. » je souffle, d'une voix à peine audible. On reste dans cette position encore quelques instants, le temps que le photographe prennent ses photos, puis mon front vient se poser contre le sien et ma main droite se glisse derrière sa nuque. « Ne me demande pas ce que je fais. » je commence à voix basse, en reprenant ses propres mots. « J'improvise. » je termine dans un sourire discret. Ou peut-être que non. À vrai dire, à ce stade, je n'étais plus capable de démêler le vrai du faux derrière tout ça.


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