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Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1)

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Francesca Munroe
Deuxième génération

Francesca Munroe


Date de naissance : 26/11/1990
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MessageSujet: Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) EmptyMar 12 Mai - 1:01

Playing doctor at 11 PM
Nath & Frankie

L'hôpital était en effervescence, ce soir.

Peu importe l'endroit où je portais mon regard, je n'y voyais qu'un fourmillement impétueux, des gestes saccadés, des ordres aboyés à droite et à gauche. « Je vais rester finalement. Vous allez avoir besoin de moi. » Je n'avais pas le cœur à rentrer me calfeutrer dans mon appartement alors que le bâtiment grouillait d'âmes en peine qui ne demandait que de l'aide. Mais les sourcils froncés de ma collègue semblait m'affirmer qu'elle n'était pas de cet avis. « Quoi ? » Ses bras se croisent sur sa poitrine et elle me toise d'un air sévère, de cet air qui me faisait penser à celui que prenait ma mère quand elle estimait que j'avais fait une bêtise. « Rentre chez toi, Frankie. Tu as enchaîné deux jours de boulot avec seulement quelques heures de repos. » Il est vrai que je me suis peut-être surmenée, je l'accorde. Mais ces journées avaient été chargées d'opérations compliquées et je n'avais pas vu les heures défiler, à tel point que je m'étais légèrement effondrée sur un canapé en rejoignant la salle de pause. (Un manque de café, sûrement, rien de plus.) Et j'avais l'impression de me faire jeter dehors comme une malpropre, à ce instant précis. « Mais vous allez manquer de monde, Joëlle et- » « Rentre. Chez. Toi. Tu dois te détendre et reprendre des forces. Ne me forme pas à prévenir Frank. » Elle osait me menacer d'appeler mon mentor et supérieur hiérarchique, la fourbe. La française savait très bien qu'il était comme un deuxième père pour moi et qu'il avait une technique infaillible pour me faire culpabiliser de travailler plus qu'il n'était nécessaire alors que je ne faisais que mon devoir.  Alors j'abandonne la bataille à contrecoeur, levant les mains en l'air, paume tournées face à elle avant de lever les yeux au ciel. « D'accord, d'accord. T'as gagné. » je soupire, passant une main dans mon chignon qui devait être dans un pitoyable état.  

J'avais peut-être effectivement besoin de me détendre quelques heures.

Pourtant, assise dans l'ombre sur le siège de ma voiture, je me fais la réfléxion que je n'ai pas envie de rentrer chez moi. Retrouver le silence de mon appartement alors que je venais de passer deux jours dans un brouhaha interminable, c'était comme passer d'un extrême à un autre. Et je ne sais pas si je voulais de ça, là tout de suite. Récupérant mon sac sur la banquette arrière pour chercher mon téléphone portable, mes yeux sont attirés par un bout de tissu et je me mords la lèvre inférieure. La chemise de cet abruti de Nathanaël. Une tâche de jus de tomate sur mon tailleur (pour la deuxième fois, notez l'ironie), qui m'avait valu des heures de frottage intensif à genoux sur le parquet pour faire partir les marques et des borborygmes d'ours mal léché de sa part parce qu'on osait s'attaquer à sa sérénissime personne. Mais grâce à un miracle – parce que ça ne pouvait être que ça, qu'on se le dise – il m'avait fait le don (enfin le prêt) d'une chemise pour que je puisse éviter l'humiliation suprême d'un auditoire concentré sur ma poitrine plutôt que sur les informations que je transmettais. Bref, je me retrouvais avec ladite dans ma voiture et je n'avais toujours pas trouvé le temps de la lui rendre.

Et j'étais tiraillée par l'envie de lui rendre une petit visite de courtoisie pour me défaire de cette mission.

Ma réflexion ne prend exactement que de trente secondes avant de déverrouiller mon téléphone pour relire le message indiquant son adresse. Tu peux la laisser dans la boîte aux lettres. Mes fesses, oui. Ma maman m'a toujours appris à rendre les choses en main propre. Et vu le domaine dans lequel il travaillait, il faisait carrément partie des oiseaux de nuit. Alors je finis par laisser ma fatigue de côté pour entrer les coordonnées dans mon GPS pour rejoindre le palace de sa seigneurie. Et je me rends au compte, au fil du trajet, que j'aime rouler de nuit. Malgré le côté incertain, voire dangereux, il y a une sorte de calme qui m'apaise. Les ombres qui se détachent dans le paysage et l'absence de trafic malgré les phares réguliers qui croisent ma route ont quelque chose d'étrangement fascinant. Mais la petite voix masculine qui m'accompagne m'indique que je suis arrivée à destination et je me gare sur le côté, observant l'immeuble qui me fait face. Je contourne le véhicule pour récupérer mon sac et la chemise, que je plie soigneusement avant de la poser sur le dessus de mon bras. Il était capable de râler à cause d'un pli, juste pour m'emmerder, celui-là. Et j'active le pas quand je vois quelqu'un à travers la vitre de la porte d'accès à la bâtisse. J'étais même honorée de l'effet de surprise, ce qui me donnait presque envie de rire de manière machiavélique. Mais il est tard et je ne veux pas aller en garde à vue. Alors je me contente de bloquer la porte et de sourire aussi innocemment que possible à l'homme accompagné de son chien qui me laisse la place d'entrer, non sans me jeter un regard énigmatique.

Une fois certaine qu'il s'en est allé, je furète devant les boîtes aux lettres pour trouver son nom et donc, l'étage auquel il vit. Jones. McClusky. Botts. Non, non, non. Hielson. Harrington. Landolt. Kay. Bingo. Sifflotant, je commence à gravir les escaliers pour rejoindre le deuxième étage avant d'atteindre mon but, la gorge en feu. Saleté d'ascenseur en panne. Je me traîne dans le couloir en cherchant le nom du coupable avant d'arriver jusqu'à un paillasson et de fixer la porte du regard. Pendant de longues, très longues minutes. Puis j'avance ma main dans le but de sonner à la porte quand je me rappelle que je peux réellement finir en prison pour tapage nocturne. Et je finis par toquer contre le bois, assez fort pour être entendue. J'entends du bruit de l'autre côté et des grognements parsemés d'insultes qui ne peuvent appartenir qu'à lui. « C'est Francesca. J'ai ta chemise. Je sais que tu es debout, Nathanaël. » Il avait intérêt à m'ouvrir, le gueux.


@Nathanaël Kay Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) 2423949163
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Nathanaël Kay
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Nathanaël Kay


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MessageSujet: Re: Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) EmptyLun 25 Mai - 0:54

I need a nurse
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Je suis assis sur le sol du salon à faire le nouveau puzzle que ma mère vient de m'acheter. Je dois avoir cinq ans, tout au plus, je commence à peine à comprendre la logique de ce jeu. Je me revois commencer par les bords, comme on me l’a appris à l'école, pour venir ensuite compléter l’intérieur. Je n’arrive pas à distinguer le motif, mais les couleurs sont vives, presque attrayantes. Parfois, la voix de ma mère vient percer le silence, m’encourageant avec quelques mots doux. Mais ce tableau parfait ne dure qu’un temps. Il suffit d’un mot de travers, d’un regard sur le côté, pour que tout explose. Je n’entends plus que les cris de mon père, ses pleures à elle et je viens plaquer mes deux mains contres mes oreilles, pour apaiser les bruits, comme j’ai l'habitude, de faire. Je m'enferme dans ma bulle, j’essaie de me concentrer sur les pièces qui me font faces, pour les assembler. Je peux juste attendre, attendre que leur dispute cesse, que mon père se tire en claquant la porte et que ma mère calme ses sanglots. Mais cette fois, il ne part pas. Il vient me rejoindre dans le salon, ma mère sur ses talons et je l’entends marmonner des mots que je ne comprends pas, d’une voix presque suppliante. Puis le puzzle vole, sans que je ne comprenne réellement ce qui vient de se passer, et c’est trop, pour le petit garçon que je suis. Je sens les larmes couler le longs de mes joues et le dépit prendre possession de mon être. C’est à peine si j’ose lever les yeux dans sa direction, tant il m’effraie, tant la peur me noue le ventre. Alors je retiens mes protestations, je retiens les mots de colère qu’un enfant pourrait sortir et, en silence, je commence à rassembler mes affaires, d’une main tremblante. J’entends son rire rauque et je n’ai pas besoin de voir son visage pour comprendre la suite. Et, sans que je ne puisse rien faire, le premier coup arrive. Sa ceinture vient claquer dans mon dos, la douleur est intense, me paralyse. Le deuxième m’oblige à me recroqueviller sur le sol, priant intérieurement pour que ma mère intervienne, l’empêche de continuer, mais elle ne bouge pas, elle attend, les mains posées sur sa bouche, tandis que moi, je pleure. Le troisième me coupe la respiration, étouffant mes cris et mes sanglots. Puis je cesse de compter. Tout ce que je sais, c’est qu’il continuera jusqu'à ce que toute sa tempête intérieure se calme.

Je me réveille en sursaut, transpirant, dégoulinant de sueur. Mon cœur palpite à un rythme anormal et j'ai l'impression d'avoir couru un marathon. Tout mon corps tremble, j'ai dû mal à respirer et il me faut plusieurs secondes avant de parvenir à reprendre un souffle normal. C’est toujours le même cauchemar qui revient en boucle, nuit après nuit. Je ne sais pas s'il s'agit d'un souvenir ou simplement d'une machination de mon cerveau, mais tout me semble terriblement réel, à chaque fois que je me réveille. Je regarde mon réveil et constate que les douze coups de minuit n’ont toujours pas sonné, et que je me suis visiblement assoupi devant le film que je tentais de suivre à la télé. Dans un soupir, j’éteins l’écran et, lentement, je me lève pour me diriger vers la salle de bain. Je passe mon visage sous l'eau froide, mais il n'y a rien à faire. Je me sens mal. Comme après chaque réveil dans ce même contexte. J’ai besoin d’évacuer, mais ce soir, je n’ai pas la force de sortir pour courir. Je me sens vidé, je me sens perdu et incroyablement seul. J’aimerais juste comprendre la raison de mes nuits agitées, comprendre pourquoi mon passé me semble si flou et pourquoi à chaque fois que j’essaie de me souvenir, mon cerveau refuse de coopérer. Je suis fatigué d’endurer sans ne rien pouvoir faire, fatigué d’avancer avec ce vide dans mon esprit. Alors je craque. Mon poing vient s’abattre sur le miroir, le faisant voler en éclat. Le verre s’éparpille sur le sol et je retiens une grimace de douleurs. Douleur qui me semblait nécessaire pour me rappeler que je suis toujours debout, encore vivant, mais malheureusement, elle ne m’apaise pas pour autant. Je sens un liquide chaud glisser le long de ma main, suivi d’un flash, bref et rapide. Un flash qui termine de m’achever. Et dans un sanglot de rage, je me laisse glisser contre la porte de la douche, le visage strié de larmes. Je ne m’étais jamais sentie aussi faible, aussi misérable.

Je ne sais pas combien de secondes ou de minutes ne s’écoulent avant que des bruits de coups contre ma porte ne se fasse entendre. Je lâche un grognement plaintif, bien décidé à attendre que le malotru qui osait m’emmerder à cette heure-là s’en aille et comprenne que sa présence me faisait chier au plus haut point. Mais il s’avère que le malotru est en réalité une malotrue et le fait que ce soit Francesca ne change rien au problème. Ce n’est pas le moment. Et je suis prête à lui faire comprendre de la pire des manières possibles. « Casse-toi ! »


@Francesca Munroe  Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) 899621402
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MessageSujet: Re: Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) EmptyVen 5 Juin - 20:02

Playing doctor at 11 PM
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tumblr_inline_oqzstvNspk1uprpau_250.gif Ce n'est pas la première fois que je me fais sortir de l'hôpital à coup de menaces par mes propres collègues. Mais la cause a toujours été la même : travailler sans compter les heures, enchaîner les interventions en suant à grosses gouttes jusqu'à ce que mes mains tremblent, jusqu'à ce que la fatigue m'emporte. Et même une dizaine de tasses de café bien noir ne suffisaient plus à me maintenir éveillée. Pourtant, j'aimais tant ce que je faisais que la dernière barrière pour m'arrêter restait l'épuisement physique et les regards courroucés des gens qui m'entouraient. Je détestais me tourner les pouces. Le temps passé au bloc était du temps en moins à tourner en rond dans mon appartement. J'étais lassée beaucoup trop vite par les choses et j'avais besoin de changement perpétuel. L'avantage de mon métier, c'est que j'étais confrontée à des surprises tous les jours. Aucune habitude, aucune routine. Juste cette adrénaline constante, ce fourmillement dans le creux de mes mains. Le danger et le temps qui presse, les gestes précis et calculés pour sauver des vies. Je n'aurais changé pour rien au monde. Chaque jour était différent, incertain et j'aimais me confronter à l'inconnu pour me sentir vivante. Jusqu'à ce qu'on me demande gentiment de rentrer chez moi parce que ma faiblesse physique risquait de baisser mes chances de réussite, d'altérer mes mouvements et ma réflexion. Et je ne voulais mettre personne en danger, malgré mon envie perpétuelle d'aider mon prochain. Il y avait encore tant de gens qui appelaient à l'aide, qui demandaient des soins et j'aurais aimé de dédoubler, parfois. Mais finalement, je me retrouve dans le noir, assise dans le cuir de ma voiture, à me demander ce que je peux bien faire pour rentrer le plus tard possible chez moi. Jusqu'à ce que mes yeux se posent sur un bout de tissu pâle, soigneusement plié sur la banquette arrière. Kay.

Sans trop savoir pourquoi, je me retrouve à rouler en direction de son appartement. Suivant l'écran de mon téléphone où est rentré l'adresse, écoutant la voix m'informer des virages à prendre pour atteindre ma destination. Autant dire qu'il habitait de l'autre côté de la ville et que ça m'arrangeait plutôt pas mal. Surtout que j'aimais le calme de la nuit et que je profitais allègrement des longues minutes qui s'étiraient doucement dans l'habitacle, bercée par les mouvements de ma vieille voiture et de la musique qui s'échappait de la radio. Pour enfin arriver devant l'immeuble et m'y garer, observant la façade du bâtiment et guettant le moment propice pour m'y glisser. Oui, je devais carrément passer pour une stalkeuse, ou au pire, au psychopathe. Mais j'avais une chemise à rendre à un ourson mal léché et je comptais m'y tenir. Même s'il fallait cracher mes poumons après des volées de marches qui m'avaient semblé interminables. Le souffle court, je parcours le couloir en jetant un coup d'oeil aux plaques sous les sonnettes avant de trouver la porte qui m'intéresse. Et je me retiens de sonner au dernier moment, me rappelant qu'il est vingt-trois heures passées et que je ne veux pas terminer en garde-à-vue pour tapage nocturne. M'annonçant au bougre de l'autre côté de la porte, les bras croisés et ladite chemise glissée sur l'avant-bras.

Avant d'ouvrir grand les yeux au "Casse-toi !" beuglé, qui résonne de longues minutes dans mes oreilles avant que je ne me décide à réagir. Plaît-il ? « Un vrai gentleman, comme toujours... » je réponds, les sourcils froncés. Ma main glisse sur le clenche de la porte et j'appuie dessus par curiosité. Même si personne ne laissait sa porte ouv- Ah bah, comme quoi, il y en a pour tous les goûts. Le grincement me surprend et je risque un regard à l'intérieur. « C'est comme ça que tu accueilles les invités ? » je lance, à brûle-pourpoint, alors que je n'ai aucune idée de l'endroit où il se trouve. Et je trouve l'instant étrange, un pressentiment me prenant subitement à la gorge. Sa non-présence à la porte, sa manière délicate de me proposer de retourner d'où je viens. Il y a quelque chose qui ne va pas. Nathanaël n'avait jamais été un exemple de gaieté ou de gentillesse à chacune de nos rencontres alors ce n'était pas étonnant, mais je sentais quelque chose d'autre émaner. Sans pouvoir exactement expliquer ce que c'était. Dépassant l'encadrement de la porte, fébrilement, j'avance dans le vestibule. L'appartement est plongé dans l'ombre, seulement troublé par les rayons de la lune qui éclairent le salon au loin. Et la lumière qui provient de la salle de bain. « Nathanaël ? » je souffle d'une voix faible, avant de tendre la main pour ouvrir la porte. Mes yeux tombent instantanément sur la silhouette longue et mince du brun, recroquevillé  sur le sol. Ainsi que sur les éclats de verre éparpillés au sol, sur le sang qui goutte sur le carrelage.

Son visage est penché vers le bas, me laissant le loisir de baisser le regard sur les boucles folles qui parsèment son crâne. Qu'est-ce que...? Je finis par reprendre contenance avant faire deux pas dans sa direction, accrochant la chemise sur une patère au passage et m'accroupissant à ses côtés. L'hémoglobine continue à parsemer le sol de gouttelettes couleur carmin et son poing est fermement serré contre son torse. « Donne-moi ta main. » je murmure, de cette voix douce que j'utilise pour rassurer mes patients. Il avait l'air plus fragile que jamais et je n'avais pas la moindre idée de la manière dont je devais me comporter avec cette facette de lui que je découvrais sur l'instant. Je ne savais pas s'il allait se confier, j'en doutais fort vu la bête, mais la priorité pour moi restait d'arrêter le saignement. Déformation professionnelle oblige, mon cerveau s'était remis en mode "travail" et tout ce que je voyais, c'était une blessure qu'il me fallait soigner avant tout autre chose. « ...S'il te plaît ? » je supplie presque, les dents serrées. Mais j'avais l'impression que la coopération allait s'avérer compliquée.           


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MessageSujet: Re: Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) EmptyDim 14 Juin - 12:24

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Je ne suis vraiment pas d’humeur à recevoir de la visite, bien qu’en réalité, je ne le sois jamais réellement, mais ce soir, c’est encore pire. Et Francesca est sincèrement la dernière personne que j’ai envie de voir. Elle avait déjà vu une des parts sombres de mon existence, quelques mois plus tôt, lors de notre premier rencontre, et je n’avais pas la moindre envie, ou intention, de lui laisser le plaisir de découvrir une autre facette de ma personnalité, celle que je déteste par-dessus tout. Lui montrer ma  faiblesse et ma vulnérabilité, tout ça à cause de songes dont j’ignore la réelle signification, je ne peux pas m’y résoudre. Je préfère qu’elle garde en tête l’image de ma personne que j’espère constamment renvoyer. Celui du gars sûr de lui, de l’emmerdeur de première catégorie et du profond connard que je peux être quand j’ai peur de trop m’attacher. Parce que tenir à quelqu’un, c’est une bien belle connerie. Une connerie que je m’efforce d’éviter à tout prix, pour m’éviter le jour où je me retrouverais de nouveau seul. Tout le monde fini par partir un jour. Pour des raisons différentes, tout ne se résume qu’à une vie de solitude. Et comme le dis si bien Orson Welles, on naît seul, on vit seul et on meurt seul. Tout n’est qu’une putain d’illusion, qui s’envole au fil du temps. Et je préfère vivre une vie en solitaire, plutôt que de vivre dans une réalité pleine de mensonges et de faussetés, où, quand je prendrais conscience que tout n’est qu’un leurre, la chute me fera d’autant plus mal.  Alors je me ferme au monde qui m’entoure.

Du moins, c’est ce que j’essayais de faire avant que Francesca ne rentre dans ma vie et vienne foutre en l’air la moitié de mes certitudes et de mes principes. Et je la hais autant que je l’apprécie, pour avoir réussi l’exploit de me faire retrouver goût au plaisir simple d’avoir quelqu’un avec qui échanger. Même si nos échanges ne se résument souvent qu’à un match de ping-pong, rempli de sarcasmes et d’ironie. Mais cette situation m’amuse et je ne l’échangerais pour rien au monde. Malgré son sale caractère, sa langue bien pendue et sa capacité incroyable à me faire devenir chèvre. Et peut-être qu’au fond, je l’apprécie, rien qu’un tout petit peu, pour apporter un piment d’un nouveau genre dans ma vie. Mais en ce moment, je la déteste. Je la déteste d’être aussi têtue, je la déteste de ne jamais lâcher l’affaire. Sa réflexion me fait lâcher un rire jaune. En fait, je retire ce que j’ai dis. Je ne l’apprécie pas. Pas même un peu. « En revanche, je t’invite à repartir d’où tu viens, Munroe. » je lâche, d’un ton sec et froid, priant pour qu’elle fasse demi-tour et me foute la paix.

Mais ce doux plaisir n’arriverait que dans un monde parallèle, et tout mon corps se raidi alors que j’entends ses pas en provenance du salon. La gueuse n’avait sûrement pas hésité plus d’un centième de seconde avant de s’introduire dans mon appartement sans y être invité. Parce que le nœud du problème est bien là, je ne l’ai pas invité. Je retiens la réplique pleine de sarcasme qui me brûle les lèvres, préférant me taire que de lui indiquer ma position. Mais c’est sans compter sur cette traîtresse de lumière qui émane de sous la porte. Et, dans mon champ périphérique, je vois la clenche de la porte s’abaisser au même moment où mon cœur rate un battement. Je sens sa présence à mes côtés, mais je garde la tête baissée, mon poing serré contre ma poitrine. Et après un long moment de silence, à peser le pour et le contre, je prends enfin la parole, en réponse à sa demande. Je ne souhaite pas coopérer et je suis prêt à me vider de mon sang devant elle, juste pour aller à l’encontre de ce qu’elle veut. « Il me semble que je t’ai demandé de te casser. » je réponds, d’une voix bien trop calme pour être vraie. « Alors barre-toi, parce que tu n’as vraiment pas envie de rester. » je termine, presque menaçant. Je ne suis pas méchant, encore moins violent et je ne veux pas le devenir, mais si elle s’acharne à vouloir rester, je ne peux rien promettre.


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MessageSujet: Re: Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) EmptyMar 16 Juin - 23:11

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tumblr_inline_oqzstvNspk1uprpau_250.gif Dans mon métier, j'avais été amenée à rencontrer tous types de personnes. Il se peut même qu'on ayons imaginé des catégories de patients et que l'on s'amuse parfois, dans nos rares temps libres, à les placer dans celles qui correspondent le plus à leurs comportements. Parce qu'il y avait autant de patients agréables et patients, auxquels on finissait parfois par s'attacher que de personnes agressives et colériques, qui s'attendaient à ce que la guérison s'effectue en un claquement de doigts. Il y avait ceux qui s'accrochent à la vie avec la force du désespoir, ceux qui ne doutent pas un seul instant d'aller mieux, ceux n'attendent plus rien de la vie. Il y a les gens qui sont accompagnés d'une myriade de supporters et qui puisent dans cette force pour guérir, vite et bien. Ceux qui viennent seuls et qui repartent seuls. Ceux qui ne repartent pas, qui arrêtent de lutter, qui se laissent emporter. Qui se laissent emporter. C'est l'école de la vie, c'est là où on voit des histoires se jouer, des familles se décomposer, se recomposer, là où on observe les gens grandir, mûrir, changer. Parce qu'on entre pas pour rien, dans un hôpital et on en ressort toujours différent. En bien, en mal, tout dépend. Mais ça laisse toujours des traces, qu'elles soient physiques, psychologiques, ça laisse un souvenir parfois impérissable. J'ai eu beau voir passer d'innombrables visages, depuis le temps, certains m'ont marqué plus que d'autres. Parfois porteurs d'histoires poignantes, parfois seulement remplis d'une profonde gentillesse, d'un courage sans précédent.    

Mais personne ne m'a jamais paru aussi unique que Nathanaël. Parce qu'il a l'art et la manière d'avoir l'air imperturbable malgré l'ombre qui trouble son regard quand il croit que je ne le regarde pas. Pourtant, j'ai passé un bon nombre de temps à l'observer, depuis notre première rencontre. Parce qu'il m'a tout de suite paru singulier, avec ses boucles folles et son air perpétuellement grognon. Ses manières de rustre et son côté débraillé, je-m'en-foutiste, contrastant avec la sympathique dont il avait été capable en me prêtant la chemise que je venais rendre poliment. Sympathie dont je regrettais fortement la courte durée. Mais c'était une autre affaire. Pour résumer, il était insupportable mais il m'inspirait un drôle d'attachement. Il n'était pas méchant, mais il avait le venin facile et il était doté d'une imagination sans limites. Nathanaël me faisait penser à un chat de gouttière, qui vagabondait dans son coin et qui se débrouillait seul. Qui crachait à l'approche d'un inconnu, mais qui se laissait parfois caresser dans le sens du poil, quand son humeur le permettait. Pourtant, il restait tout aussi farouche que la première fois où nos yeux se sont croisés. Et j'étais peut-être masochiste de vouloir en apprendre plus, alors qu'il était aux antipodes des gens qui donnent envie d'être approchés. Mais j'avais toujours aimé vivre dangereusement et le risque ne faisait pas peur. Il était la base même de mon travail et j'avais appris à faire avec, à l'inclure dans mon quotidien. Ce n'était pas un ours mal léché, concepteur de jeux vidéos qui allait me faire peur. « Qu'est-ce que tu dis ? J'entends rien, la connexion wifi est vraiment mauvaise par ici. » je réponds aussi innocemment que possible à sa remarque. Comme si j'allais lui faire le plaisir de m'en aller alors que je venais à peine d'arriver.

Pourtant, mes priorités changent au moment où mes yeux se posent sur le capharnaüm dans la salle de bain. Le verre brisé, éparpillé sur le sol et les gouttes de sang qui parsèment le carrelage blanc. La silhouette élancée de Nathanaël, recroquevillée sur le sol, me laissant simplement la vision de ses mèches entortillées sur elles-même et de ses épaules nues. Mon cerveau bascule en pilote automatique et j'ai la sensation de retourner à l'hôpital sans pour autant y être. Et j'essaye d'être diplomate, de prendre des pincettes, parce que je sens que ce n'est pas le moment pour nos joutes verbales habituelles. La tension dans le haut de son corps et sa tête baissée m'indiquent simplement que le moment était mal choisi pour débouler mais je me dis souvent que si les choses doivent se faire, elles se feront. Rien n'est là par hasard. Et je remercie le ciel de m'avoir fait penser à la chemise, parce que sinon il aurait saigné toute la nuit dans sa salle de bain sans bouger le petit doigt. Mes sourcils se froncent à sa réponse froide et expéditive. Il essaye de se protéger. Je pouvais le comprendre. Mais ce que je voyais, c'était une plaie, profonde d'après la quantité de sang qui peignait les carreaux de faïence. Il se voulait menaçant, peut-être effrayant mais j'avais déjà eu à faire à des molosses plus impressionnants que lui. Alors je prends une grande inspiration avant de répondre, mes traits se durcissant sans qu'il ne puisse le voir, son visage plongé entre ses bras. « Et moi, il me semble t'avoir demandé de me donner ta main. » je réponds, sur un ton tout aussi faussement calme que le sien. S'il croit que je vais lâcher l'affaire, il fourre le doigt dans l'oeil. Il se comporte comme un enfant borné, alors je vais lui répondre comme à un enfant qui borne à refuser qu'on lui porte de l'aide. « Je te laisse le choix, Kay. Soit je te soigne moi-même, soit je me casse mais je te laisse attendre l'arrivée de mes confrères. » Je laisse quelques secondes s'écouler avant de reprendre, avec un malin plaisir. « Qui vont venir envahir ton appartement dans approximativement quinze minutes si j'appelle tout de suite. » je lâche, dans un chantage on ne peut plus clair.

Et je pouvais parier un million de dollars sur sa réponse. Il avait beau être imprévisible, je commençais à cerner la bestiole.   
                 


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MessageSujet: Re: Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) EmptyDim 21 Juin - 16:57

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Je pensais que je m’y habituerais. Aux cauchemars, aux nuits agitées où les souvenirs se mélangent à mes peurs. Mais la vérité est bien loin de mes espérances. Pourtant, c’est toujours le même songe, le même schéma, qui revient, sans cesse. Il diffère rarement. Et je croyais, qu’avec le temps, je cesserais de me réveiller en sursaut tous les soirs, de me sentir aussi dévasté et impuissant après ce mauvais rêve. Mais non. Le temps n’a rien apaisé, c’est même le contraire, qui se produit. Plus ces images se bousculent devant mes yeux, nuit après nuit, plus elles me tourmentent une fois éveillé. J’ai beau chercher une solution pour que tout ça cesse, pour oublier que la vie est une belle garce, rien n’y fait. Elles continuent de me hanter, en prenant le plaisir malsain de me détruire, petit à petit. Je sais que tout n’es plus qu’une question de temps, avant qu’elles n’arrivent à me briser, définitivement, avant que le poids de mon passé ne finisse pas me faire sombrer.

Même si, une certaine demoiselle semble retarder le fatal et inévitable moment où les abysses m’attireront à elles.

Demoiselle qui a décidé de n’en faire qu’à sa tête, une fois de plus et de faire monter en flèche ma contrariété. J'entends rien, la connexion wifi est vraiment mauvaise par ici. Ah ah ah. Si je n’étais pas fatigué et foutrement agacé par sa présence ici, je crois que je rirais à gorge déployée devant son humour, ô combien ravageur. Même si, soyons honnête, je possède sans doute la meilleure connexion wifi de tout l’immeuble, voire peut-être même de tout le quartier. N’est pas geek qui veut. Et je suis à deux doigts de lui faire partager l’ironie de la situation, en plus de ne plus réellement avoir la force d’être sarcastique, je n’ai pas envie de continuer à lui donner le change. Tout ce que je souhaite, c’est qu’elle déguerpisse de chez moi, et fissa.

Est-ce que c’est trop demandé, à mademoiselle je-fais-chier-le-monde, de, pour une fois, se mêler de ses affaires et de ce qui la regarde ? Il semblerait, oui ! Et il faut, évidemment, sinon, ce n’est pas drôle, que la seule personne a qui j’accorde un peu d’importance, soit infirmière et qu’elle soit encre plus têtue qu’une mule. Vraiment, c’est bien ma veine ça. Encore un coup de ce putain de karma. Mais moi aussi, je suis buté et il est hors de question que je lui obéisse. Je n’ai plus huit ans, je sais me démerder tout seul.  « Je n’ai pas besoin de ton aide et encore moins de ta pitié, putain ! » j’annonce, sans prendre la peine de relever la tête.  « Je n’ai pas besoin de toi… » je répète, d’une voix basse. Seulement, il faut croire que le plus buté de nous deux, c’est elle. Pour mon plus grand malheur. Et c’est à son tour de me menacer, avec des vraies menaces, pas des sous-entendu débiles comme je l’ai fait plus tôt, et je sais qu’elle les mettra à exécutions si je ne coopère pas. « Tu fais chier, Munroe ! » je grince entre mes dents, vraiment emmerder par ce revirement de situation. Je relève la tête pour lui tendre ma main, mais détourne le regard aussitôt, par crainte qu’elle puisse lire en moi à travers mes yeux. Je suis partagée entre le désir mordant de lui demander de se barrer juste après avoir fait, ce qu’elle avait à faire, et l’envie irrépressible de lui rappeler que je n’avais pas besoin de son aide pour désinfecter une plaie et mettre un pansement, mais je m’abstiens, préférant éviter le déclenchement d’une troisième guerre mondiale. Déjà qu’elle menaçait d’éclater à chacune de nos rencontres… J’opte finalement pour ce brin de curiosité qui vibre en moi depuis que je l’ai entendu de l’autre côté de la porte. « Pourquoi tu es là ? » je demande, dans un murmure. Parce que Francesca Munroe n’est pas le genre de fille à venir frapper à ma porte pour prendre un café. Et sa présence dans ma salle de bain m’intrigue autant qu’elle m’agace.


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MessageSujet: Re: Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) EmptyLun 6 Juil - 21:39

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tumblr_inline_oqzstvNspk1uprpau_250.gif Je ne saurais pas vraiment dire comment tout est arrivé. D'où me vient ce besoin impératif de venir en aide à autrui. Peut-être qu'il n'a tout simplement pas de vrai fondement et que c'est ce que je suis, que c'est quelque chose d'ancré à l'intérieur de moi. Mais je me souviens que déjà petite je créais de petites attelles pour les animaux blessés que je croisais sur mon chemin. Puis des bestioles, j'avais fini par passer aux humains. À panser les coupures de mes camarades de classe, à courir envelopper des glaçons dans une serviette pour calmer des bleus et des mauvais coups, à planter des végétaux capables de nous aider à la maison, en cas de pépin. J'ai toujours été insatiable de connaissances et j'ai aimé diversifier le domaine immense qu'était celui des soins. Puis lorsque le temps est venu de devoir choisir son avenir, le mien était déjà tout réfléchi.

Je voulais pouvoir porter mon aide, tenter de rabibocher les plaies, porter l'espoir de guérison, d'un après meilleur, plus serein. Si je ne pouvais pas rétablir les blessures de l'âme, alors j'allais au moins, j'allais réparer celles de la chair, des os et des muscles.

Mais ça devenait toujours compliqué quand le patient était récalcitrant, peu importe que ce soit dans un bloc, dans une chambre d'hôpital ou dans une salle de bain tout ce qu'il y a de plus lambda. Mais l'homme qui se trouvait à mes côtés n'avait rien de banal. Nathanaël était un être unique en son genre et sa singularité attisait autant ma curiosité que ma réflexion à son propos. Derrière ses boucles folles dans lesquelles on avait envie de passer la main et son comportement rustre, j'avais l'impression d'entrevoir un gouffre sombre et énigmatique, des ombres qui se mouvaient doucement au fond de ses yeux. Mais parfois, un léger éclat venait semer le trouble, un rai de lumière et de gentillesse dont on le croirait incapable si l'on s'arrêtait à ses manières habituelles. Mais j'avais eu le temps de rencontrer un tas de gens qui se protégeaient en repoussant les autres. Et je savais que ce n'était qu'une question de patience, de petits pas prudents, jusqu'à apprivoiser l'animal apeuré. Il était hors de question que je parte sans me retourner tout en sachant qu'il était blessé. Et si je n'étais pas assez digne de confiance à ses yeux pour comprendre la noirceur qui dormait dans ses yeux soulignés de longs cils, je pouvais au moins bander sa main et essayer d'effacer l'hémoglobine qui coulait entre ses doigts pâles.       
                 
« Oui, je sais, on me le dit souvent. » je réponds, amusée, quand il finit par me tendre sa main ensanglantée. Les minutes qui suivent sont occupées par mon installation de chantier et le nettoyage de ses jointures remplies d'éclats de verre. J'entasse des bouts de gaze entre nous, frottant doucement sa peau blessée. Retenant sa paume dans ma main en essayant de toucher le moins possible ses plaies et me surprenant à observer cet étrange spectacle pendant de longues secondes. Ce mélange de chair pâle et métissée, cette différence de taille entre sa main et la mienne. Puis je secoue la tête et je baisse les yeux sur le rouleau de tissu blanc qui gît à côté de ma cuisse, je m'empresse d'attraper pour l'enrouler autour de ses blessures. « Les nerfs ne sont pas touchés et les blessures ne sont pas trop profondes alors ça devrait aller. Mais tu vas avoir mal en pliant et dépliant les doigts, les prochains jours. » je souffle, pour occuper l'espace en finissant mon travail, glissant la petite agrafe au point d'attache pour solidifier le bandage. « Il faudra que tu l'enlèves d'ici quelques jours pour vérifier que les plaies sont toujours propres et pour qu'elles respirent, ça favorisera la cicatrisation. » Mais son murmure me coupe dans mes réflexions et je relève la tête dans sa direction, me heurtant toujours à ce profil dissimulé dans ses genoux. Pourquoi ? Parce que. Parce que c'est mon métier, de soigner, de faire le bien, de réparer les bobos. Parce que je ne peux pas rester sans rien faire en voyant quelqu'un qui souffre. Parce que j'apprécie ce bougre plus que je ne veux me l'avouer et que je ne me vois pas l'abandonner dans cet état. « Pour te ramener ta chemise, je te l'ai dis. Mais en plus d'être insupportable tu devrais consulter un ORL. » je souffle, avec malice en lui mettant un léger coup de coude dans le biceps. Puis je m'appuie contre le mur derrière nous, avant de reprendre. « Et parce que t'es pas si désagréable, quand tu veux. » je lâche, du bout des lèvres.

Ce qui équivalait carrément à un "Parce que je t'aime bien" en langage Munroenien, qu'on se le dise.

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MessageSujet: Re: Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) EmptySam 25 Juil - 10:55

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Quand j’avais dix ans, je me suis retrouvé dans une famille d’accueil qui avait tout de la famille plus que parfaite. Je n’étais pas qu’un étranger à leurs yeux et j’avais vraiment l’impression d’être considéré comme l’un de leur enfant. Je pensais avoir trouvé un foyer, un lieu sûr où je pourrais continuer de grandir. Puis un jour, sans que je ne comprenne vraiment pourquoi, le vent à tourné et tout ce que j’avais construit avec eux s’est effondré. Ils ont déménage à l’autre bout du pays, leur projet de m’adopter est tombé aux oubliettes et moi avec. Depuis, je me suis fait la promesse de ne plus jamais m’attacher à personne, de ne plus jamais laisser mes sentiments prendre le dessus. J’étais tombé de haut une première fois, la chute s’était avérée plus que douloureuse et il était hors de question que je revive quelque chose de similaire avec d’autres personnes. Alors je me suis renfermé comme une huître, j’ai commencé à repousser tous ceux qui essayait de se faire une place, même infime dans ma vie, quitte à la finir en étant seul. Et c’est ce qui s’est passé. Je n’ai jamais laissé qui que ce soit rentrer dans ma vie, sauf à deux reprises. Mila, a été la première exception, quand nous étions adolescents. Francesca se trouve être la deuxième. Seulement, à contrario de Mila, je regrettais de l’avoir laissé se créer un petit chemin dans mon existence, parce que si au contact de ma vieille amie, j’étais restée le même, je savais qu’avec Munroe à mes côtés, toutes les barrières que je m’étais érigée finiraient par tomber. Et ça m’effrayait.

J’ignore ce qui est le pire, entre le ton de sa voix qui suinte l’amusement ou le fait qu’elle ait conscience qu’elle m’emmerde prodigieusement avec sa présence, en ce moment-même. « Et tu ne t'es jamais dis qu'il était temps d'arrêter de faire chier ton monde ? » je demande, les sourcils froncés et le ton plein de sarcasme, agrémenté d'une petite touche de sincérité. Après tout, ça ne rendrait pas service qu'à moi. « Tu reconnais donc que tu es une emmerdeuse ? » Et elle n'est pas, n'importe quelle emmerdeuse. Elle est celle du genre tenace et têtue, la pire espèce qui puisse exister. Je sais d'avance que, tant que je n'aurais pas capituler elle ne lâchera pas l'affaire. Et moi, tout ce que je veux, c'est justement qu'on me lâche la grappe. L'hôpital n'étant clairement pas une option à envisager, je n'ai pas d'autres choix que celui-ci. C'est donc à contre cœur que je lui tends ma main, non sans pousser un théâtrale soupir. Plus vite je coopérais, plus vite j'aurais la paix. « Mais ne compte pas sur moi pour te remercier... » Je marmonne entre mes dents alors qu'elle commence à retirer, avec une immense délicatesse, les quelques morceaux de verres encore présents. J'observe du coin de l'oeil le moindre de ses faits et gestes dans un silence presque religieux, jusqu'à ce que sa voix vienne le briser. La tête toujours baissée, mon regard remonte le long de son visage et, je me retiens de lâcher un ricanement devant son air si sérieux et ses conseils que j'aurais très certainement oublié dès demain matin. Et pour tout avouer, j'ai autre chose en tête pour me préoccuper de ses recommandations. J'ai besoin de savoir ce qu'elle fait là, pourquoi elle s'est sentie obligée de rester alors que je lui ai bien fait comprendre le contraire, mais sa réponse est bien loin de me satisfaire. D'autant plus que je déteste quand elle joue sur mon terrain de jeu. « C'est vrai que me rendre ma chemise était d'une urgence capitale et ne pouvait pas attendre que le soleil soit levé... » je raille avant de relever la tête dans sa direction alors qu'elle m'avoue à mi-mots qu'elle m'apprécie. Un peu. Et pour la première fois depuis bien trop longtemps, je ne trouve aucune réponse sarcastique à répliquer, rien. Alors, au lieu de simplement apprécier ce qui s'apparente le plus à un compliment, mon cerveau m'envoie des signaux d'alerte et mon instinct de protection reprend le dessus. Je me cache de nouveau derrière le masque de celui qui se fiche de tout et de tout le monde. « Pourtant, je n'ai aucunement envie d'être agréable. Pas même avec toi, Munroe. » Gentillesse ne fait définitivement pas partie de mon vocabulaire, et si je deviens faible, c'est uniquement de sa faute. « Tu devrais partir... » je chuchote, en espérant secrètement, qu'une fois de plus, elle n'en fasse qu'à sa tête et refuse de s'en aller.


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MessageSujet: Re: Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) EmptyMar 1 Sep - 13:49

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tumblr_inline_oqzstvNspk1uprpau_250.gifÇa m'avait toujours paru normal de prendre soin des autres. Depuis la décès de maman, c'était devenu un train de vie, une habitude ancrée profondément à l'intérieur de moi. Vérifier que Lori avait correctement fait ses devoirs, border Tommy après lui avoir lu une histoire, panser les blessures de Fabian après une énième escapade dans les bois. Enlever les lunettes de papa, avachi sur le canapé, les pommettes parsemées de larmes sèches. Ôter une partie du poids qui pesait sur ses épaules. Veiller à ce que tout le monde aille bien, à ce que notre vie reste aussi paisible que possible. Occuper mes rares temps libres à fabriquer de petits stratagèmes pour soigner des animaux blessés. Finir par revenir au genre humain, à ce besoin impératif de m'immiscer dans son existence pour lui apporter mon aide. Et recommencer, indéfiniment. Parce que c'était ce que je faisais de mieux. M'oublier pour m'immerger corps et âme dans ce que je faisais, dans cette volonté d'aider autrui à apaiser ses plaies, de lui redonner espoir. Les accompagner aussi loin que possible, tendre une épaule pour écouter leurs besoins, tenir une main pour partager un peu de chaleur. Travailler d'arrache-pied pour tenir mes promesses. Et peu importe la fatigue, peu importe les remontrances, tant que je pouvais les conduire sur le chemin de la guérison.

S'il y avait une chance, même infime, je pouvais pouvoir la récupérer dans le creux de ma main et la voir grandir. Se réaliser. Transformer l'espoir en réalité.

Mais quand les patients se font récalcitrants, c'est toujours plus compliqué. Et Nathanaël était l'un d'eux. À se replier sur-lui même, à aboyer pour se protéger. À penser qu'en éloignant les autres, tout ira mieux. Recroquevillé sur le carrelage de sa salle de bain, refusant de relever la tête dans ma direction. Le sang continue de goutter sur le sol et c'est la seule chose à laquelle je peux penser. Mais pour l'avoir, il faut rentrer dans son jeu, jouer au funambule sur le même fil que lui. Lui tenir tête sans pour autant le brusquer. Rendre cette situation presque légère, pour éviter qu'il se referme à nouveau comme une huître. Agir normalement, somme toute. « Je sais que ça te ferait trop plaisir. Tu finirais par t'ennuyer si je n'étais pas là. » je lâche, avec un petit sourire narquois. Comme mon existence, qui serait trop fade, s'il n'y avait pas cette tête échevelée pour ébranler mes certitudes. Mais je suis contrainte de jouer à la maman, menaçant d'appeler mes collègues pour lui faire tendre sa main. Ce qu'il consent à faire en ronchonnant, tendant des jointures écorchées. Mais Monsieur la joue théâtrale, comme si ce simple geste était un effort surhumain. « Il ne me semble pas l'avoir demandé. » je souffle, sans même un regard, continuant à nettoyer sa main, retirant tous les bouts de verre avec une infinie délicatesse avant de l'entourer d'un bandage, accrochant le tout avec une petite agrafe. « J'étais presque certaine que tu devais être dans ta tanière à cette heure-ci. » je rajoute, en haussant les épaules. Avant de répondre à demi-mots qu'il m'importait. Il n'était pas un sombre inconnu, à mes yeux. Je ne connaissais pas grand chose de Nathanaël, mais il n'était pas n'importe qui. Et je ne sais pas quoi répondre d'autre, au final. Parce que c'est la stricte vérité. Derrière la couche de rusticité et de froideur qu'il arborait la plupart du temps, je savais qu'il y avait quelque chose de bon. Une douceur et une fragilité dissimulées derrière un large bouclier en fer forgé. Et qu'en voyant son état, j'avais été incapable de me retourner et de faire demi-tour, comme il me l'avait expressément demandé. Comme il continuait de le faire, en cet instant.

Alors je finis par prendre appui contre la baignoire, à mon tour, redressant mes jambes pour presser mes genoux contre ma poitrine. Croisant mes bras dans mon giron, les yeux plantés dans le mur qui me faisait face. « Tu n'es pas obligé de faire ça. » je murmure, au bout d'un moment de silence. Les mots s'entremêlent dans ma tête et j'ai du mal à trouver comment m'exprimer sans aggraver la situation. Tout était toujours tellement compliqué avec lui. Mais étrangement, ça ne provoquait pas la répulsion qu'il pensait produire en se comportant ainsi. Ça augmentait ma curiosité et ma détermination, bien au contraire. « Peut-être que ça a été le cas pour beaucoup de gens, mais je ne vais pas abandonner, Kay. Tu auras beaucoup gronder, menacer, essayer de me faire peur, je ne lâcherais pas l'affaire. » Mes mots ne sont pas plus forts qu'une brise, mais je sais qu'il les entend. Et je veux qu'il l'entende correctement. Qu'il comprenne que je ne suis pas de passage. Que je ne compte pas m'arrêter au premier obstacle qu'il dressera devant moi. Puis je tourne la tête dans sa direction, avec un pauvre sourire sur les lèvres. « Tu l'as dit toi-même, je suis une emmerdeuse. Mais une emmerdeuse qui essaie de mériter ta confiance. » je rajoute, avant de passer une main lasse dans mes cheveux entremêlés.  

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MessageSujet: Re: Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) Even the darkest night will end and the sun will rise. (Nathie #1) EmptyJeu 3 Sep - 11:28

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Je n'arrivais pas à comprendre. Francesca était, à elle seule, l'un des plus grands secrets de l'univers, à mes yeux. Il me manquait sûrement une information, un élément pour que je parvienne à saisir la raison de son acharnement à mon sujet, mais jusqu'à présent, il m'échappait. Pourquoi s'entêtait-elle à se montrer sympathique avec moi, alors que depuis le premier jour de notre rencontre, je mettais un point d'honneur à être le plus désagréable de la planète. J'essayais, mais en vain, de lui faire comprendre que me côtoyer ne lui apporterait rien de bon, qu'elle ferait mieux de me fuir et de me rayer de son existence, mais elle persistait et s'accrochait tel un koala à sa branche. Je ne comprenais pas pourquoi elle testait, ni ce qu'elle trouvait de si intéressant en ma personne pour s'infliger mon humeur cassante et irritante. Encore plus après une journée de travail. Et ce n'était définitivement pas à cause de mes quelques instants de sympathie qu'elle se trouvait à mes côtés. Ils étaient si rares que si elle parvenait à tous les compter sur les doigts d'une main avant que nous devenions poussière, ça relèverait du miracle. Dans d'autres circonstances, j'aurais parié que sa vie n'était qu'un long fleuve tranquille et ennuyant à en mourir et que mon incroyable personne venait apporter quelques remous à ses eaux calmes. Mais la dame menait une vie suffisamment mouvementé de part son métier pour que cette raison soit valable. Il n'en restait plus qu'une, mais elle frôlait l'absurdité. Francesca était droite dans ses baskets et prenait beaucoup trop de plaisir à me remballer pour apprécier se faire remballer constamment. L'option "cette fille est complètement maso" tombait également à l'eau, même si, en l’occurrence, elle devait tout de même l'être un peu, puisqu'elle était toujours là, malgré mes explications pour qu'elle se barre. Vraiment, cette fille était un mystère pour moi. En plus d'être une vraie emmerdeuse. Elle faisait de mon existence une réelle épreuve, et je commençais sincèrement à regretter le jour de notre rencontre. Si j'avais su, j'aurais sans doute tracer ma route sans jamais l'aborder. Maintenant j'avais l'impression d'avancer avec un boulet au pied, puisqu'elle prenait un malin plaisir à débarquer dans ma vie à chaque fois que je me retrouvais dans une situation délicate, pouvant remettre en cause tout ce que je m'évertue à lui faire comprendre. Soit, en quatre mots; qu'elle me lâche.

Mais je faisais face à une belle tête de mule. Malheureusement, je l'étais également et j'ignorais qui de nous deux craquerait le premier.

Et ce n'est pas parce que je capitule pour cette fois qu'elle a pour autant gagné la bataille. J'essaie simplement de protéger le peu qui reste de mon espace vitale, et de m'épargner une autre visite impromptus de ses collègues. Tolérer Munroe se trouve être dans mes cordes, mais pour le reste, il en est tout simplement hors de question. « Peut-être que m'ennuyer me manque. » je renchéri en levant les yeux vers le ciel. Tout m'aurait semble plus agréable que d'entendre sa voix horripilante parvenir jusqu'à mes oreilles. « Et effectivement, tu ne me ferais pas plus plaisir qu'en cessant de jouer les chieuses. » Ça aussi, ça me rendait fou. Sa capacité, presque insupportable, à toujours obtenir ce qu'elle veut de moi. Comme maintenant. Elle avait compris mon fonctionnement et me rouler dans la farine était devenue un jeu d'enfants pour elle. Bon sang, ce que je peux la détester. Mais qu'elle gagne cette manche ou non, je n'en reste pas moins buté et mon sarcasme ne se trouve jamais très loin. « Oui, comme quatre-vingts dix pour cent de la population à cette heure là. » je réponds, avec sarcasme. Mais je sais qu'elle ne fait pas seulement illusion à mon appartement, mais bien à l'oiseau nuit que je suis. J'avais toujours préférer vivre dès que le soleil se couchait et je travaillais mieux dans ces conditions là qu'en pleine journée. « La prochaine fois, préviens-moi de ton arrivée, ça me permettra de me préparer psychologiquement à ton agaçante présence. » Présence qu'au fond, j’appréciais énormément.

Ma blessure pansée, je dois retenir le remerciement qui souhaite expressément quitter le bord de mes lèvres, histoire de rester un minimum crédible avec mes paroles et ainsi éviter une énième satisfaction de sa part. De toute façon, elle sait au rustre avec qui elle a affaire, et c’est bien elle qui m’a dit qu’elle n’attendait rien en retour, ce qui m’arrange, un chouia. Moins de remords à avoir sur ce manque cruel de politesse. J’attends, en silence, qu’elle se redresse pour partir, me laissant de nouveau seul dans l’épais brouillard noir qui m’entoure depuis mon réveil, mais contre toute attente, elle reste. Je l’observe prendre appui contre ma baignoire, et un silence presque pesant s’installe, brisé uniquement par nos deux respirations. Jusqu’à ce que le son de sa voix mette fin à cette tranquillité. Et je me décide enfin à relever la tête dans sa direction, à la question qui m’est posée. « Faire quoi ? » je souffle, les sourcils froncés sous l’incompréhension. Mais je comprends, au fil de ses paroles, à quoi elle fait allusion, et je sens mon cœur se serrer dans le creux de ma poitrine. Non pas parce qu’elle avait fermement compris à quel petit jeu je jouais avec elle, ni parce qu’elle avait su voir au-delà de l’image que j’espérais renvoyer, celui du gars qui se fiche des personnes qui l’entourent et qui essaie d’être là. Non, ça, finalement, ça m’est bien égal. Ce ne sont pas ces mots, qui viennent de me frapper en plein cœur, faisant vaciller, en même temps, une partie de mon âme. « Tout le monde fini par abandonner. » je murmure. « Tu finiras par le faire aussi. Tu tiendras peut-être seulement plus longtemps que les autres. » je termine, un sourire las sur les lèvres. Et le jour, où elle décidera qu’elle a assez donné, je ne pourrais même pas lui en vouloir. Parce que c’était humain, de partir. Encore plus quand on s’acharne à comprendre quelqu’un qui n’en a pas envie. Et c’était mon cas. Je ne souhaitais pas, pour rien au monde, qu’on apprenne à mon connaître, qu’on connaisse mes faiblesses. Parce l’être humain était vicelard. Et les faiblesses des uns font les forces des autres. Mais une emmerdeuse qui essaie de mériter ta confiance. Ça faisait bien longtemps, que je ne faisais plus confiance à qui que ce soit… « Pourquoi tu tiens temps à l’avoir ? » Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour qu’elle décide de ne plus jamais me lâcher la grappe ? « Putain, Munroe, pourquoi tu t’obstines à rester ? » J’ai besoin de comprendre, j’ai besoin de savoir d’où elle tire cette envie de me percer à jour. « Je n’ai rien et je n’aurais jamais rien à t’apporter… »


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