À ne pas en douter, en plus de nier l'évidence, je vivais dans le déni. Et pour être entièrement honnête et transparente, j'y étais plutôt bien. Mais avouer que j'appréciais Indie me coûtait déjà beaucoup, alors admettre que potentiellement, ce que je ressentais à son égard, c'était un peu plus que de la simple tolérance amicale, c'était trop pour moi. Pourtant, il m'était impossible d'ignorer les battements affolés de mon cœur et tous mes sentiments qui se bousculaient à l'intérieur de mon esprit. Le véritable problème, c'est que j'avais peur. J'étais complètement terrifiée à l'idée d'être repoussée, de ne pas être prise au sérieux et de subir son sarcasme ou pire encore, que tout change. Déjà que j'étais persuadée que tout allait changer, après cette nuit. Parce que j'étais en train de me livrer à lui bien plus que je n'aurais souhaité le faire. Mon comportement et le rouge à mes joues me trahissaient, comme il me le fait si bien remarquer. «
J'ai... » Chaud ? Toujours les joue rouges ? Faux. On le sait très bien tous les deux. Inutile de défendre l'indéfendable. Alors je ne termine pas ma phrase, préférant simplement ignorer sa remarque et lui faire savoir qu'il prend toute la couette, par simple besoin de ne pas lui laisser avoir le dernier mot. Mais Indie ne serait pas Indie si il n'avait pas réponse à tout. Et mes yeux finissent par s'écarquiller à sa remarque sur ma petite taille et je le foudroie du regard. «
Je t'emmerde, Galderan ! » Personne ne pouvait comprendre le calvaire que c’était, au quotidien, de n'atteindre que le mètre cinquante. Et le châtain aimait un peu trop s’en moquer. Tsss. «
Excuse moi, monsieur la girafe. » Ce n'est pas moi, qui suis trop petite d'abord, c'est lui qui est beaucoup trop grand.
Mais il me semble que tu étais plutôt bien installée. Je m’empourpre, une nouvelle fois, secouant négativement la tête. «
T’es aussi confortable qu’une pierre tombale, ne t’emballe pas. » je réponds précipitamment, avant de fuir en direction de la cuisine.
Préparer du café ne m’avait jamais semblé être une mission aussi importante que présentement.
Les boissons chaudes posées sur la table, je sors des placards et du frigo tout ce qui me tombe sous les mains, dans l’espoir d’avoir quelque chose qu’il aime, avant de me laisser tomber sur la chaise à ses côtés. «
Serait-ce un compliment qui vient de sortir de ta bouche ? » je réponds, railleuse. Une gentillesse supplémentaire de sa part envers ma personne à ajouter sur mon tableau récapitulatif qui est actuellement bien vide. Je fini par le remercier pour hier soir, sans pour autant, détourner mon regard de la tasse fumante qui est posée devant moi.
De rien. Puis, il me rappelle, à juste titre, que je me suis endormie devant le film d’hier soir et mon visage se tourne enfin dans sa direction. «
La soirée a été éprouvante. » je me défends, alors que je pourrais moi-même me juger pour cet affront. «
Mais Monsieur a raison, mon comportement est outrant. » j’ajoute dans un petit sourire. «
Promis, la prochaine fois, je ne m’endormirais pas devant. » Ce qui sous-entendais, un peu trop à mon goût, que oui, j’aimerai bien qu’il y ait une prochaine fois et qu’en plus de ça, celle-ci avait été suffisamment agréable pour que j’ai envie qu’on recommence.
Je n'allais pas te laisser toute seule après ça. Il aurait pu. Après tout, il ne me devait rien. Un frisson vient parcourir mon échine alors qu’il me recommande de purifier mon salon et un soupir s’échappe de mes lèvres. «
Je crois que je vais faire plus que purifier mon salon. » Toute la maison allait y passer, par simple mesure de sécurité. Des fois que les esprits aient décidé de venir hanter une autre pièce, voire toutes. «
Tu veux bien rester, le temps que je le fasse ? » je demande d’une petite voix. Sa présence me rassurait et je n’avais franchement pas envie de remettre un seul orteil dans le salon. Pas seule, en tout cas. «
S’il te plaît ? »
@Indie Galderan