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Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates)

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Kellen Walters
Deuxième génération

Kellen Walters


Date de naissance : 11/12/1989
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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 3 EmptyJeu 29 Juil - 17:35

they say they bring bad luck
I think it's a happy coincidence
Poppy & Kellen

Quand on détient un tel pouvoir entre les mains, on oublie souvent ses promesses ou ses convictions. Je ne pouvais pas la contredire, sur ce point. J'avais vu assez de marins être engloutis par leur soif de pouvoir, à commencer par l'homme qui m'avait arraché mon père. Et l'idée même qu'un objet soit capable d'exaucer n'importe lequel de nos souhaits suffisait à faire perdre la raison aux esprits les plus opportunistes. Une dague qui relevait du mythe à mes yeux il y a encore quelques minutes, aux pouvoirs incommensurables. Elle avait raison sur plusieurs points. Je ne pouvais pas négliger la possibilité d'une mutinerie, si l'information venait à sortir de ces quatre murs. Certains membres de mon équipage m'étaient fidèles et me suivraient dans la tombe, s'il le fallait. Il en était de même pour moi. Mais d'autres gardaient leur part de mystère et je n'étais pas à l'abri d'un retournement de situation. Je connaissais un parfait exemple de trahison, celui qui me laissait un goût amer sur les lèvres et un creux dans la poitrine. « C'est pour cette raison que cette discussion va rester entre nous, pour le moment. » je murmure, platement. Je tenais à savoir si je devais me séparer de certains éléments pour parvenir à mes fins, sans être détourné de mon chemin à cause quelques hommes rongés par l'avidité. Et tant que ce secret restait bien gardé, j'avais le loisir de continuer ma chasse en toute impunité. Si ça s'ébruitait hors des planches de mon bateau, je savais que je n'allais plus jamais être en paix. De toute manière, elle pouvait bien garder on héritage si elle le voulait. Si vous vous en moquez autant, je suppose que la détruire ne vous posera aucun problème, dans ce cas ? « Aucun. » je rétorque, un sourcil levé. Il restait encore à le trouver, pour le moment. Si les indications fournies par la rousse étaient bien valables, bien entendu. Parce que je n'avais aucun moyen de savoir si elle disait la vérité. Je n'avais pas confiance en elle. Et je risquais ma liberté, la chose qui m'était la plus précieuse. Il n'y avait rien pour me prouver qu'elle ne cherchait pas à me tendre un piège, que je n'allais pas finir les poings liés, destiné à finir au bout d'une corde comme mon paternel. Donc j'allais tenter le coup, suivre les explications de la demoiselle et assurer mes arrières.

Si je refusais sa seule et unique condition, j'étais perdant. De ce que je voyais, elle était capable de se murer dans le silence jusqu'à ce que mort s'en suive et j'étais bon pour retourner au point de départ. Je devais être clair sur ce que j'attendais en contrepartie. J'avais déjà épargné sa vie et je lui laissais la chance de continuer à évoluer sur mon navire alors qu'elle ne faisait que présager des ennuis. J'estimais avoir été magnanime et toute forme de bassesse allait être purement châtiée. Un seul pas de travers et elle pouvait dire adieu à tout ce qu'elle avait pu commettre. Je n'allais pas lui faire le plaisir de la coller dans une cage au fond de la cale. Je pouvais comprendre qu'elle veuille se recueillir sur les terres où elle avait grandi, après en avoir été tirée aussi abruptement. Je retournais souvent chez moi, pour retracer les chemins où j'avais pu vadrouiller avec ma famille, les lieux où je m'étais tant de fois tenu avec mon père pour observer l'horizon. Mais je tenais à ce qu'elle sache ce qu'elle encourait si elle songeait ne serait-ce qu'à me trahir. Je crois les bras sur mon torse, l'observant sans ciller. « On ne sait jamais. » C'était tout aussi plausible que les accusations qu'elle avait déclamées à l'encontre de mon équipage. « Des fois qu'il te vienne l'idée d'alerter les autorités, par exemple. » je souffle, l'air grave. Mais j'accepte. Et je finis par lui demander la direction à prendre. Brighton... En Angleterre. C'est vrai que son accent était typique. Parfaitement associé à son visage pâle, à ses traits fins. Même si je n'arrivais pas vraiment à l'imaginer dans une robe de bal, avec toute la crasse que la vie de pirate impliquait. « Brighton. » je murmure, ma main se levant pour aller frotter mon menton. Je connaissais exactement l'endroit où elle voulait se rendre, pour y avoir également mis les pieds. Même si ça n'avait été qu'un bref moment dans la nuit. « Il faudra que je m'entretienne avec Shawn mais ça ne devrait pas prendre plus de quelques semaines. » J'avais une petite idée sur la question mais je préférais voir avec lui pour trouver le chemin le plus rapide. Il n'y avait pas de temps à perdre et plus vite nous aurions la dague, plus vite j'allais pouvoir mettre mon plan à exécution.

Finalement je l'observe de haut en bas, essayant de déceler la dame qui se trouvait là, sous les larges habits en toile. Et me vient une troublante réflexion à son propos et compte tenu de son identité, surtout. Personne ne devait savoir qu'une femme se trouvait à bord et j'avais du mal à concevoir la manière dont elle arrivait à se dissimuler des autres constamment, sachant qu'il y avait des besoins qui nécessitaient bien moins de tissu. Je finis par faire pencher la balance en sa faveur et lui octroie le privilège de pouvoir venir se laver dans ma cabine. C'était un risque en moins et j'étais trop respectueux de la gente féminine pour nier ce qui se trouvait devant mes yeux. C'était la moindre des choses, sachant le contexte dans lequel elle se trouvait actuellement, au milieu d'hommes rustres et sans égard pour les femmes. Merci. La question qui suit reste sans réponse quelques secondes, mes yeux dirigés vers la houle. « Tu peux y aller, matelot. » Ma voix résonne dans un souffle et je tourne la tête à demi pour l'apercevoir refermer la porte derrière elle, retrouvant le silence habituel de mes quartiers. Il y avait beaucoup de choses auxquelles je devais réfléchir, des informations à digérer. Toute une organisation à élaborer, en comptant les risques, toutes les possibilités.

Mais si elle disait vrai, j'avais enfin l'opportunité d'apaiser la rancoeur qui grondait dans ma poitrine depuis tant d'années.  

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Poppy Walters
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Poppy Walters


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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 3 EmptyLun 1 Nov - 21:14

The problem is not the problem.
The problem is your attitude
about the problem.
Poppy & Kellen

Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis ma discussion avec le Capitaine et que la navire avait prit la direction de l’Angleterre, plus précisément de Brighton. Une partie de moi était impatience de rentrer à la maison, même si ce n’était que pour une courte durée et dans l’unique but de faire respecter l’autre part du marché. Mais je n’en demandais pas plus. J’avais besoin de retourner sur les lieux où j’avais grandi, celui auquel j’avais été arraché des années plus tout et où j’avais tout perdu.  J’ignorais encore si il s’agissait d’une bonne idée, si revoir ma maison ou plutôt ce qu’il en restait allait m’aider à accepter et à avancer. Tout comme je n’étais pas certaine que m’allier à un pirate soit la meilleure chose à faire. Seulement, si je voulais espérer vivre le plus longtemps possible et continuer de voir le soleil se lever, je n’avais pas réellement d’autre choix. Non seulement, je devais lui accorder un minimum de ma confiance, mais en plus de ça, j’allais devoir lui remettre l’un des artefacts le plus convoité du pays, quand on croyait en son existence, et que ma famille s’évertuait à protéger depuis des siècles. J’avais l’impression de trahir mes parents, notamment mon père qui m’avait tout appris, ainsi que tous mes ancêtres. Mais j’étais la dernière de ma famille, la seule rescapée de la lignée des Lloyd et après avoir passé cinq ans enfermée dans la cale d’un bateau à subir les pires tortures, ma survie avait bien plus d’importance que tout le reste.  Pour le moment, la dague était en sûreté et peut-être que j’aurais trouvé une solution pour éviter qu’elle ne finisse entre les mains de ces brigands. Avec un peu de chance, Jayson périrait sans que nous ayons besoin de cette arme destructrice. En tout cas, je voulais y croire, de toutes mes forces.

L’air marin s’engouffre dans mes cheveux, vient caresser mon visage et je prends une profonde inspiration avant de fermer les paupières, quelques secondes. Le soleil venait à peine de se lever et j’avais sauté du lit, avant le réveil de mes très chers camarades, pour m’extirper du dortoir sans risquer d’attirer l’attention. Cacher mon identité était une véritable épreuve et plus jours passaient, plus je regrettais. J’étais fatiguée de faire semblant, de devoir me méfier de tout et tout le monde, de faire attention à ce qu’aucune mèches de mes cheveux ne dépassent de mon tricorne, de surveiller ma façon de parler, ma posture et mes gestes, afin qu’ils soient le plus masculin possible. Des fois, je me surprenais à espérer qu’un des matelots découvre la supercherie, puis je me remémorais les paroles du Capitaine et de longs frissons parcouraient mon échine. Une femme, sur un navire, dans les croyances des plus anciens, étaient signes d’ennuis et de malheur. Et même si j’avais eu la confirmation, à de nombreuses reprises, que la quasi totalité de son équipage lui était dévoué jusqu’à la mort, j’avais la certitude que certains ne verraient pas d’un bon œil ma présence et discuteraient la décision de leur chef. Ce dernier m’avait promis sa protection, mais le pourrait-il vraiment ? Il suffisait d’un rien pour que tout bascule. Je refusais de revivre l’horreur de ces dernières années. C’est donc d’un pas rapide et peu assuré que je me dirige vers sa cabine, toquant à sa porte, comme je l’avais fait à de nombreuses reprises depuis sa proposition de me laver dans ses appartements. Je m’annonce d’une petite voix, attendant son autorisation afin d’entrer. Mes yeux croisent les siens et je détourne automatiquement le regard de l’autre côté, encore mal à l’aise par toute cette situation. Et sans dire un mot, il quitte la pièce, me laissant seule pour profiter de ces quelques minutes de tranquillité.

L’eau est chaude, presque trop et je fais abstraction à la sensation de brûlure qui vient mordiller chaque partie de mon épiderme. Je m’enfonce dans la baignoire, poussant un soupire d’aise quand l’entièreté de mon corps se retrouve immergé. Ce n’était pas la première fois, que je reprenais un bain, mais j’avais toujours la sensation qu’il s’agissait d’une redécouverte. Lentement, je viens frotter ma peau pour retirer la poussière et toute la crasse des derniers jours, mes doigts glissant sur les nombreuses cicatrices qui me rappelaient les jours sombres que j’avais traversé. Je m’attaque ensuite à mes cheveux, les démêlant du mieux que je peux avec mes doigts, maudissant le fait de les avoir constamment attaché pour mieux pouvoir les cacher. J’avais, à plusieurs reprises, songé à les couper, mais je m’étais toujours ravisée au dernier moment. C’était l’une des seules choses qui me permettait de me dire, qu’un jour, je retrouverais ma vie, loin des mers, loin de tout ça. Mais aujourd’hui, je n’avais plus vraiment besoin de ça, pour me raccrocher à l’espoir d’un retour à la normalité. Alors, je quitte mon bain, un peu à contre-cœur, enroulant la serviette autour de mon corps avant de tirer d’un petit tiroir une paire de ciseaux. Je prends une profonde inspiration, puis je porte les lames à mes cheveux, avant de couper une première mèches qui tombe sur le sol. Une deuxième suis le même chemin, puis une troisième… Un petit tas se forme alors à mes pieds et je dégluti difficilement en découvrant mon reflet dans le miroir. D’en dessous de mes omoplates, ils m’arrivent maintenant légèrement au-dessus des épaules. Ce n’est pas la coupe à la garçonne que j’envisageais, mais le changement est déjà radical. Je remet la paire à sa place, me délestant finalement de ma serviette pour enfiler ma longue chemise. Je n’ai pas le temps de me vêtir plus que la porte de la cabine s’ouvre, me figeant sur place. « Cap’taine ? » demande une voix grave d’homme. Je sens mon cœur tambouriner contre ma poitrine et je n’ose plus faire le moindre geste. Je prie en silence pour qu’il reste là où il est, mais j’entends le plancher grincer, signe qu’il vient de se mettre en mouvement et j’aperçois sa silhouette derrière le paravent qui me camoufle. Je suis foutue. Et je laisse échappé un cri, mélange de peur et de stupéfaction quand mon abri fait de toile et de bois se retrouve brusquement jeter sur le côté, me dévoilant enfin. Je vois un sourire carnassier naître sur le visage de l’homme qui me fait face, créant un nœud dans mon estomac. « Je savais que tu cachais quelque chose. » me crache-t-il au visage avant de m’attraper par les cheveux et m’attirer contre lui. Mon corps heurte le sien et je me débat, du mieux que je peux, jusqu’à ce qu’une lame vienne se glisser sous ma gorge. Je me fais traîner de force sur le pont, la fraîcheur du matin venant mordre mon épiderme à moitié dénudé. « R'gardez ce que j’ai trouvé ! » Mon assaillant relâche finalement sa prise, me poussant au sol tout en ricanant, fier de sa trouvaille, et je recule, machinalement, pour mettre le plus de distance entre lui et moi. Bientôt, je me retrouve encerclée de toute part, sans aucun moyen de fuir. J’ai le sentiment d’être devenu un objet de curiosité, de convoitise. « Ne me touchez pas… » je supplie à voix basse. « Ne me touchez pas… Pitié… »


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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 3 EmptySam 16 Juil - 21:22

they say they bring bad luck
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Brighton, Angleterre. Une terre qui m'était familière et pourtant, si vague, si lointaine. Une étape de plus, vers la destination qui était la mienne depuis si longtemps. Un détour sur mon chemin, qui n'aurait pas eu lieu d'être sans la présence de la vagabonde aux cheveux roux qui arpentait les planches de mon navire. Un marché, ni plus ni moins, pour me permettre d'accéder à la dague. Je savais pertinemment que je tentais le diable, en acceptant sa condition. Mais elle était certainement la seule à connaître son emplacement, ou du moins, la manière de pouvoir y accéder. Cette confiance était fragile, tenait sur bien peu de choses. Je ne savais rien d'elle, de son histoire, de l'origine des ombres qui flottaient dans ses yeux. Et elle était suffisamment sournoise pour se réussir à se faire embarquer sur un bateau, grimée comme un homme. J'avais été berné, malgré mes quelques doutes à son sujet. Mais ça n'avait rien d'un regret, au final, parce que ça me permettait d'aller de l'avant, bien plus rapidement que ce que je ne l'aurais imaginé. Néanmoins, je n'aurais pas de pitié pour sa misérable vie, si elle tentait de me faire un coup fourré. À la moindre incartade, elle finissait dans les bras impitoyables de l'Océan. Ou pire, si le besoin l'exigeait. Je n'allais pas sacrifier ma liberté et tout le travail fourni jusqu'ici pour une femme, quelle qu'elle soit. En attendant, je l'observais. J'essayais d'interpréter son habitude, je tentais de discerner des informations dans sa manière d'être, d'agir. Et plus je posais les yeux sur elle, plus j'en venais à me demander comment j'avais pu louper ça. Même si son comportement résultait d'un mimétisme de ses semblables à bord, il y avait tellement de détails qui me soufflaient le contraire, qui me prouvaient qu'elle n'était pas vraiment à sa place, en ces lieux. Elle venait d'ailleurs, de la terre ferme, d'un monde à l'exact opposé du mien. Son existence même sur le pont de l'Impitoyable était un parjure au code des pirates. Je connaissais assez mes hommes pour savoir que la plupart d'entre eux ne feraient qu'une bouchée d'elle, s'ils venaient à prendre connaissance de son état.

Mais j'étais prêt à briser les règles, à n'importe quel prix.
Tant que ça pouvait me permettre d'atteindre mon but.

Des coups sont portés à l'entrée de ma cabine, me sortant de mes pensées et j'invite Red à entrer, mes yeux suivant sa menue silhouette alors qu'elle s'avance au centre de la pièce. Je roule mes parchemins pour les ranger dans le tiroir de mon bureau en bois massif, me redressant pour la rejoindre. Nos regards se croisent et le sien se détourne tout aussi tôt. Mais je lui fais un simple signe de tête avant de la dépasser, refermant derrière moi pour lui laisser de l'intimité. C'était bien la seule chose que je pouvais lui offrir, en plus de ma protection. Et c'était déjà beaucoup, venant de moi. Cependant, elle faisait partie de mon équipage, au même titre que les autres matelots. Ils étaient sous ma responsabilité et en échange de leur loyauté, de leurs services, j'avais toujours promis de faire de mon mieux pour veiller sur chacun d'eux. Tout en arpentant le pont inférieur, je laisse mes iris se poser sur leurs visages, répondant à leurs salutations avant de poursuivre mon chemin. Je devais m'entretenir avec Shawn pour vérifier notre itinéraire, compte tenu des nuages qui s'amoncelaient au loin. Et nous nous asseyons dans la petite salle servant de réfectoire, vide de tout occupant à cette heure de la journée. Une tempête pouvait ralentir notre progression d'un jour ou deux, selon sa gravité. Si je pouvais éviter de traverser un orage et des flots déchaînés, ça allait m'éviter d'avoir à dépenser dans de coûteuses réparations. J'allais avoir besoin de toutes les ressources disponibles pour obtenir des informations et l'or restait le meilleur moyen pour y parvenir. Nous regardons ensemble l'alternative la plus intéressante, qui consiste à contourner légèrement en nous rapprochant des côtes, voire même à nous arrêter au port le plus proche pour éviter de naviguer en pleine mer quand elle allait éclater. Mais notre conversation s'arrête brutalement lorsque des cris se font entendre, au-dessus de nos têtes. Des voix résonnent, les unes mêlées aux autres, formant un bourdonnement inintelligible. Jusqu'à ce que l'une d'entre elle se fasse plus forte, me faisant me raidir sur place. R'gardez ce que j’ai trouvé ! Mon sang se glace dans mes veines et je me relève d'un seul coup, ma main venant se porter par réflexe au niveau du pommeau de mon sabre. Et mon corps se met en mouvement de lui-même, en direction des escaliers, le coeur battant.

Lorsque j'arrive sur le pont, mes membres se figent et la vision qui s'impose à moi me coupe le souffle, l'espace d'un instant. Un cercle d'hommes, en son centre et une silhouette avachie sur le sol, à moitié nue. Merde. Merde merde merde. J'entends ricaner, souffler et s'interroger. Ils l'ont trouvée. J'approche, silencieusement, profitant de leur attention toute dirigée sur Red pour réduire la distance. Son murmure, pareil à une supplique, atteint enfin mes oreilles. Ne me touchez pas. Pitié. « Reculez ! » je lâche, d'une voix tonitruante. Tous s'arrêtent subitement, leurs visages pétris de surprise se tournant vers moi. « Capitaine ? » Mon épée à la lame courbe est dégagée de son fourreau en quelques secondes, fendant l'air pour séparer la foule de pirates amassés là. « Est-ce que vous êtes sourds ? J'ai dit : reculez. » je siffle, sur un ton glacial. Ils font un pas en arrière. « J'ai trouvé cette nana dans votre cabine, capitaine. » déclare l'un d'eux, les yeux rivés sur elle. Les miens finissent par se poser sur sa forme recroquevillée sur le plancher, uniquement vêtue de sa chemise. Mes sourcils se fronçant légèrement, en notant la disparition d'une bonne longueur de cheveux. « Je sais. » je rétorque, avant de pointer le bout de ma lame dans leur direction. « Dégagez de là. Tous. Reculez. » Mon regard passe de l'un à l'autre, pour m'assurer de me faire comprendre. Et j'agite mon sabre pour les pousser à faire quelques pas en arrière, faisant disparaître le cercle qu'ils avaient constitué autour d'elle. Je savais qu'ils allaient vouloir des réponses à leurs questions, que le doute allait s'installer, que sa présence au sein du navire allait poser une quantité astronomique de problèmes. « C'est une femme, capitaine. Qu'est-ce qu'elle fiche sur le bateau ? » Ouais, qu'est-ce qu'elle fiche là ? Leurs voix s'élèvent, les unes après les autres. Pleines de demandes, avides de d'explications. Elle sort d'où ? Pourquoi est-ce qu'on était pas au courant ? Est-ce que c'est une prisonnière ? Elle est bien roulée, est-ce qu'on peut s'amuser avec elle ? C'est votre putain ? « La. Ferme. » La mienne vibre de colère, soudainement. Mes mâchoires sont douloureusement crispées et j'entends la respiration chaotique de la rousse dans mon dos. Seul rempart entre mon équipage et elle, je me tiens droit, usant de ma haute taille pour renforcer mon attitude menaçante. « Je me contrefous de la manière dont vous agissez avec les femmes, en dehors de ces planches. » Je ne m'attendais pas à ce qu'ils soient des exemples de gentilhommes. Ils étaient des pirates, après tout. « Mais sur mon navire, c'est moi qui décide de ce qu'il en est. Et si l'un d'entre vous ose poser ne serait-ce qu'un seul doigt sur elle, il n'aura plus l'occasion de toucher quoi que ce soit d'autre avec les pathétiques moignons qui lui resteront. » je gronde, sur un ton dangereusement bas. « Red n'est pas ma putain, ni une prisonnière mais un membre de l'équipage au même titre que vous. Pour le moment, du moins. Et je m'attends à ce qu'elle soit traitée en tant que telle. » Puis je scanne les hommes regroupés devant moi, leurs moues mitigées. Je pouvais presque voir les rouages tourner dans leurs cerveaux déboussolés. « Si quelqu'un a une réclamation à faire, qu'il se prononce sur le champ. Je me ferais un plaisir de lui rappeler qui est la personne en charge, ici. » je termine, avec un rictus méprisant. « J'ai mes raisons de la garder à bord et vous en serez informés ce soir, au repas. » Certains traits s'éclairent, d'autres restent profondément suspicieux. Je ne m'attendais pas à avoir l'unanimité, connaissant l'attachement aux vieilles traditions. Avoir une donzelle à bord n'ne faisait absolument pas partie intégrante. « En attendant, retournez à vos postes. Nous allons devoir faire un arrêt au port, en prévision d'une tempête imminente. » Mon annonce allège un tant soit peu l'atmosphère mais je suis conscient qu'elle restera tendue jusqu'au diner. Et des paires de regards vont en viennent toujours en direction de la jeune femme derrière moi. « Je tiens juste à vous rappeler que ce bateau ne tient pas son nom du hasard. Gardez vos paluches dans vos poches, matelots. » Mes paroles sont appuyées d'un regard franc, promesse de milles tortures s'ils désobéissent. Et ils ont suffisamment d'intelligence pour le reconnaître, se dispersant pour reprendre leurs différentes tâches.

Lorsque le danger est pleinement écarté, je me retourne enfin du côté de Red, tendant le bras pour l'aider à se relever. Mes yeux effleurent la courbe de son visage, l'arrondi de son épaule et je détourne le regard quand elle se redresse, préférant observer l'immensité liquide qui s'étend tout autour de nous. « Retourne t'habiller, moussaillon. Et reste dans ma cabine jusqu'à ce soir. Je te donnerai la clé pour verrouiller la serrure. Ne leur donnons pas plus d'os à ronger. » je souffle, avant de lui intimer de faire demi-tour pour rejoindre mes quartiers privés. Et je la regarde partir, sentant la présence de mon second à mes côtés avant même qu'il ne prenne la parole. « T'as merdé, Kellen. » je l'entends soupirer. Je passe une main dans mes cheveux, les repoussant en arrière. « Une femme ? Sur le navire ? Vraiment ? » Mes yeux glissent jusqu'à ses traits tirés, ses yeux bleus vissés dans les miens. « Je sais exactement ce que je fais, Shawn. » je réponds, en essayant de contenir l'afflux bouillonnant qui s'amoncèle à la surface. « Elle est la clé pour y arriver. »

La clé qui allait me donner l'occasion d'assouvir ma vengeance, de combler le trou béant qui gisait dans ma poitrine, depuis tant d'années.

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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 3 EmptyDim 17 Juil - 11:51

The problem is not the problem.
The problem is your attitude
about the problem.
Poppy & Kellen

Je suis terrorisée, paralysée par la peur immense de ce qui allait m'arriver. Plus que jamais, je me sentais prise au piège, de nouveau à la merci de tout un équipage. J'avais l'impression d'être réduite à un objet de toute convoitise, d'avoir perdu mon statut d'être humain respectable. Tout ça parce que j'étais une femme. Une femme au milieu d'hommes, au milieu de pirates aux besoins primaires. Je me sens étouffer encerclée de la sorte et je recule le plus possible pour mettre de la distance entre eux et moi, remontant mes genoux contre ma poitrine. Je voulais disparaître. Les larmes se mettent à rouler le long de mes joues et je les supplie de ne pas approcher, de ne pas me toucher. Je ne voulais pas que les Enfers s'abattent de nouveau sur moi, je ne voulais pas revivre ce même cauchemar. Pas encore. Puis la voix de Kellen s'élève, faisant taire tout le monde, mais je n'ai même pas le courage et la force de relever les yeux dans sa direction. Sûrement par peur de ce qui allait se passer par la suite. Je savais que ma présence ici ne serait pas appréciée de tous. Je connaissais le code des pirates et une femme à bord d'un navire, pour les plus superstitieux, n'inaugurait rien de bon. Alors, peut-être qu'il reviendrait sur sa décision, sur l'accord que nous avions passés et que je finirais le voyage dans la cale du bateau à satisfaire ses hommes et leurs envies. Un frisson de dégoût parcours mon échine et mes bras se resserre autour de mes genoux. Quand j'ose enfin observer la scène qui se déroule, les battements de mon cœur reprennent un rythme régulier dans ma poitrine et je constate avec surprise que le capitaine maintient ses hommes éloignés. Ma respiration s'apaise, mais mon corps continue de trembler de tout son soûl. Et les questions qui sont prononcer ne m'aide en rien. C'est votre putain ? Un sanglot m'échappe et j'enfoui mon visage dans mes jambes, fermant les yeux de toutes mes forces. Je sens la panique me gagner, un flot de souvenirs jaillis dans mon esprit et je me mords le bras pour tenter de rester les pieds encrés dans la réalité. Je ne suis la putain de personne. Puis des mots que je n'espérais pas sont prononcés et cette fois, mon visage se relève en direction de Roy. J'essuie rapidement mes yeux rougis par les larmes, observant discrètement tout ce qui se déroule autour de moi. J'ignore si ses paroles me rassurent et me réchauffent le cœur ou si, au contraire, elles m'angoissent encore plus. Parce que je n'étais pas comme eux. Je n'avais rien de semblable aux hommes qu'ils étaient et je n'avais pas besoin de les entendre pour savoir que jamais, je ne serais acceptée comme leur égal. Puis, entre tous ces visages, je remarque celui de Kipp et j'ai soudainement peur d'y lire de la déception et quelque part, une forme de trahison. Il était le seul qui s'était comporté normalement avec moi, sans jamais me regarder de travers et j'avais peur que ce lien, aussi infime soit-il, soit brisé. Mais il m'adresse un doux sourire qui se veut à la fois désolé et encourageant et mes lèvres s'étirent légèrement en retour. Ce n'est qu'après des menaces en bonnes et dues formes et des ordres quant à la suite du voyage que les matelots se dispersent et un poids énorme se retire de ma poitrine. Mais je n'étais pas stupide. Je savais que ce n'était que temporaire, que Kellen ne sera pas constamment présent pour me défendre et me protéger. J'accepte la main qu'il me tend pour m'aider à me relever et, une fois debout, mes bras viennent encerclés mon ventre. Je me sens humiliée, honteuse et je garde la tête baissée, hochant silencieusement la tête à ses paroles. J’obéis, tournant les talons pour regagner sa cabine, mais après quelques pas, je m'arrête pour pivoter légèrement dans sa direction. Mon regard croise le sien, quelques infimes secondes. « Merci. » je souffle, avant de faire demi-tour et de fuir à l'abri de tous les regards.

Une fois dans la cabine, je ne perds pas une seule seconde et je m'empresse de m'habiller. Mon regard se pose sur les mèches de mes cheveux éparpillés sur le sol et mes mains viennent, par réflexe, glisser sur ma longueur. Un soupir s'échappe de mes lèvres et après une rapide inspection, je fini par trouver un balais. Nettoyer m'occupe l'esprit, me permet de me concentrer sur autre chose que sur ce qui venait de se produire, mais ça ne dure quelques minutes seulement. Quand le sol resplendit de nouveau, je me retrouve seule face à mes nombreux démons. J'avais le sentiment de ne plus être en sécurité nulle part et ça m'effrayait. Pourtant, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. J'étais la seule responsable de cette situation. Personne ne m'avait obligé à monter à bord de ce navire alors que je connaissais les risques si je venais à être démasquée. J'avais déjà eu énormément de chances que le capitaine accepte ma présence et surtout de garder mon secret. J'étais lassée de fuir, de devoir constamment surveiller mes arrières, par peur d'être rattrapée. Des fois, j'en venais à me demander si la mort ne serait pas une délivrance et un remède à tous mes problèmes. Des voix s'élèvent de l'autre côté de la porte, chassant mes sombres pensées et je tends l'oreille, m’approchant à pas de loup pour tenter de comprendre ce qui est dit. Mais quand la voix se fait plus forte et plus claire, je me fige instantanément. « Elle ne pourra pas se cacher indéfiniment de toute façon. » Suivi d'un rire gras. « J'ai hâte de l'entendre me supplier de continuer. » Les deux matelots se donnent à cœur joie dans leur imitation salace et mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. « Tu finiras bien par ne plus être utile a notre capitaine, beauté. Et ce jour-là, quand tu n'auras plus sa protection, nous on sera là. » Le fait qu'il s'adresse directement à moi, en plus de me surprendre, fait remonter toutes mes angoisses. Je recule jusqu'au fond de la pièce, me laissant glisser sur le sol alors que les ricanements s'éloignent. Mais c'est trop tard. Mes souvenirs remontent à la surface, s'entrechoquent et j'ai l'impression d'être propulsée plusieurs mois en arrière, enfermée dans la cale de ce bateau maudit. Même l'odeur me revient en mémoire, la peur qui me nouait les entrailles est de retour et je pourrais presque entendre sa voix. Celle de tous mes cauchemars. Et d'un coup, il se tient devant moi, fier, avec ce même sourire carnassier et cette lueur dans ses yeux, si caractéristique de sa folie. « Non... non... » je geins, reculant vivement mon visage alors que sa main s'approche dangereusement. Celle-ci glisse contre ma joue, ses doigts venant ensuite s'écrouler autour de mes cheveux. « Tu ne pensais pas sincèrement pouvoir m’échapper, Poppy ? » Je sens mon menton être relevé, ses iris d'un bleu froid me transpercent et je cesse de respirer. « Tu m'appartiens, ne l'oublie pas. » Je secoue la tête, me dégageant de son emprise. « Tu n'existes pas. » Rien de tout ça n'est réel. Il n'est pas réel. Et je me répète ça en boucle pendant de longues minutes, mais il ne disparaît pas. Il est toujours là, devant moi, à me déshabiller du regard. Alors mes dents viennent, une nouvelle fois, se planter dans la chair de mon bras jusqu'à ce que la réalité reprenne le dessus et que ces illusions s'évaporent.


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