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Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates)

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Kellen Walters
Deuxième génération

Kellen Walters


Date de naissance : 11/12/1989
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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 2 EmptyJeu 28 Jan - 13:36

they say they bring bad luck
I think it's a happy coincidence
Poppy & Kellen

Je connaissais mes hommes sur le bout des doigts. Certains pour avoir vécu à leurs côtés du temps de mon père, pour avoir appris les ficelles de la vie de pirate auprès d'eux. Grimper au bastingage, déployer des voiles, nettoyer le pont, nouer des cordages efficacement pour parer aux intempéries les plus violentes. J'avais passé des heures sur le mat à observer l'océan, à analyser le ciel qui nous surplombait, à guetter le moindre signe d'une voile ennemie. J'avais parcouru ce bateau en long, en large et en travers, au fil des années. J'y avais sué, j'y avais saigné, j'y avais ri en réchauffant ma poitrine d'un verre de whisky, hurlé de rage en me rappelant tout ce qu'on avait pu me prendre. Mais j'avais eu le temps de me lier à ces hommes fiers et imprévisibles qu'étaient les membres de l'équipage de Blaise Walters. J'en considérais même quelques uns comme les oncles que je n'avais jamais eu et un lien fort nous rejoignait. Les autres, il avait suffi de leur faire comprendre ce qui les attendait si j'avais le moindre soupçon de mutinerie à leur égard. Mon nom avait commencé a être murmuré dans le creux d'une oreille depuis quelques années et je savourais la crainte que je pouvais inspirer à mes pairs. Je n'allais tolérer aucun écart et ils savaient parfaitement que j'étais impitoyable, quand il était question d'honneur. Mais quant au reste, j'étais conscient de leurs mœurs légères et de la manière avec laquelle ils traitaient les femmes. Sachant que la quasi totalité d'entre eux passaient par des bordels, s'ils avaient connaissance d'une femme sur le navire, ils allaient s'en donner à coeur joie.

Sa rage de vivre et ses réactions m'intriguaient énormément, en plus de m'amuser. J'aimais lui laisser croire qu'elle pouvait avoir l'avantage, l'espace de quelques secondes parce que mes simples mots allaient la faire redescendre plus rapidement que n'importe quel geste de défense. Sa lame, bien qu'appuyée contre ma gorge, tremblait un peu et c'était suffisant pour comprendre qu'elle n'irait jamais au bout de ses menaces. « Pourquoi ? Parce que je ne suis pas ton ennemi, contrairement à ce que tu sembles penser. » je réponds, avant de lui notifier de ce qui risque d'arriver si elle ne se ressaisissait pas rapidement. Je savais que certains étaient pareils à des animaux et qu'ils seraient capable de briser une femme aussi frêle, malgré son caractère aussi flamboyant que la mèche aperçue sous son chapeau. Son corps se fige soudainement et son arme retombe sur le sol avec un tintement, profitant de son mouvement de recul pour me redresser et replacer mon tricorne sur le haut de ma tête. Je me contente de lui énoncer la suite des opérations si elle souhaite voir d'autres soleils se lever sur l'horizon mais je remarque sa tétanie et son visage blême sous les rayons de la lune. J'entends le mat vibrer, signe que le guetteur allait descendre dans quelques secondes et je laisse échapper un grondement de frustration. « Reprends-toi si tu tiens à ta vie. » je siffle à voix basse, me déplaçant pour me mettre devant elle au moment où le moussaillon atteint le pont, étouffant un bruyant bâillement. Mais il s'arrête en apercevant la silhouette dans mon dos, penchant la tête sur le côté. « Capitaine ? C'est Red derrière vous ? » m'interroge-t-il et je hoche la tête avant de me pincer l'arête du nez. « Le mousse ne semble apparemment pas encore habitué à naviguer et le balancier lui a donné le mal de mer. » je lâche, faussement agacé, lui tirant un ricanement moqueur. Pourtant, il ne semble pas vouloir bouger et je hausse un sourcil, croisant les bras sur mon torse. « Y'a rien à regarder. Magne-toi d'aller chercher Kipp pour le tour de garde si tu ne veux pas mon coup de pied au cul, Billy. » j'insiste, d'une voix qui ne souffre aucune réplique. Le gamin ne se fait pas prier pour déguerpir et je soupire, m'écartant avant de pivoter vers elle.

La jeune femme s'était redressée et son chapeau cachait à nouveau la chevelure fauve qui se trouvait dessous. Son visage était tendu et ses poings serrés mais elle se tenait fièrement devant moi et je laisse échapper un léger sourire à cette vision. Elle restait égale à elle-même, le dos droit et le menton levé, même après avoir frôlé le danger d'aussi près. « Ma cabine. Au lever du soleil. Il y a des choses dont on doit discuter, matelot. » je souffle, la regardant sans ciller avant de me retourner pour reposer mes mains sur la rembarde boisée. Une mèche chatouille ma joue et mes yeux parcourent le reflet du ciel à la surface de l'eau. « Je ne trahirais pas ton secret. Mais si toi, tu trahis la confiance que je suis disposé à t'accorder, tu n'auras plus la chance de reposer le moindre orteil à terre. » je murmure, en regardant droit devant moi. Il y avait encore des informations qui me manquaient et des mystères à élucider, la concernant et je comptais bien les obtenir, par la force des choses. Mais la nuit était encore longue et j'avais besoin de temps pour réfléchir, seul et en silence. « Repos, moussaillon. Ordre du capitaine. » je termine, avant d'entendre des pas résonner dans mon dos après quelques minutes.

Je n'avais pas la moindre foutue idée de l'aventure dans laquelle je m'étais embarqué en décidant de la garder à bord et je n'étais certainement pas au bout de mes surprises, la concernant.               

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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 2 EmptyDim 31 Jan - 12:08

The problem is not the problem.
The problem is your attitude
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Après tout ce que j'avais traversé, il m'était difficile d'accorder ma confiance, encore plus à un pirate. Et j'avais peut-être tort en les mettant tous dans le même le bateau, mais c'était à cause d'eux que j'avais tout perdu. Ils ne voyaient rien d'autre que l'or et les bijoux et ne vivaient que pour faire couler le sang de n'importe quelle personne qui aurait le malheur de se trouver sur leur chemin. J'avais vécu au cœur même des Enfers pendant cinq ans, soumise aux envies et besoins d'un capitaine dépourvu de compassion et de moral. J'avais subi ses coups et ses pulsions. J'avais perdu ma dignité et ma foi en l'être humain. J'aurais tout donné, à cette époque, pour que la Mort me rattrape, pour qu'elle mette fin à ce supplice, mais elle n'avait fait que de m'effleurer, sans jamais m'emmener avec elle. J'avais réussi à m’échapper, mais je savais que je serais traquée jusqu'à être ramenée sur ce maudit bateau ou tuée. Parce que je ne lui avais jamais donné ce pourquoi j'étais encore en vie aujourd'hui. Il avait essayé, à de nombreuses reprises, mais j'avais promis à mon père de garder le secret et je comptais bien tenir ma promesse, qu'importe ce que je devais traverser en retour. Alors même si il avait besoin de moi pour parvenir à ses fins, il s'était peut-être enfin fait une raison. Si je ne parlais pas, je ne lui servais à rien. Et me laisser la vie sauve ne semblait pas être dans ses options. J’étais libre, sur le papier, mais la réalité, c'est que je ne le serais plus jamais. Et même si aujourd'hui, je n'étais plus enfermée dans la cale, que j'obtenais le droit de continuer de fouler le sol, ma vie et ma liberté se trouvaient, une nouvelle fois, sous le commandement de quelqu'un d'autre. Et ça me terrifiait. J'avais peur que tout mon monde sombre à nouveau dans le chaos, qu'on ne vienne rouvrir des plaies qui commençaient seulement à guérir. Pourquoi devrais-je le croire alors que ses semblables m'avaient tout prit ? « J'ai mes raisons de penser que c'est sûrement le cas... » je réponds dans un murmure à peine audible, mes yeux remontant jusqu'aux siens. Mais il suffit d'une phrase pour que tout bascule. Tétanisée, mon arme m’échappe des mains et je recule vivement, mon cœur menaçant de quitter ma poitrine. Je sens la bile remonter le long de mon œsophage et je déglutis difficilement devant sa réflexion. Je ne savais plus, si je tenais à la vie ou non, mais je tenais à garder ma réelle identité cachée.

J'aperçois le capitaine se positionner devant moi et je profite d'être dans son ombre pour glisser ma mèche fuyarde sous mon bandeau avant de replacer, comme il le faut, mon chapeau. Mes mains tremblent et j'essaie de faire abstraction à la scène qui se joue dans mon dos. J'allais encore passer pour un minable, enfin, Red, pas moi, mais je commençais à avoir l'habitude. Red n'était pas dégourdi comme un sous, pas plus que je ne l'étais, finalement. De toute façon, je préférais qu'il passe pour un fragile aux yeux de tous et subir les moqueries, plutôt que de les entendre parler de qui j'étais vraiment. Je connaissais les conséquences, si mon secret venait à exploser au grand jour et j'allais tour faire pour le protéger. J'entends finalement des bruits de pas, signe que Billy vient de prendre congé et mes épaules se détendent légèrement. Je fais donc face au capitaine, en essayant de garder le plus de fierté possible et pour masquer toute l'angoisse qui me noue l'estomac. Mais je sais que je suis incapable d'aligner deux mots sans que ma voix ne me trahisse alors je me contente de hocher la tête. J'avais ma petite idée sur ce qu'il désirait entendre, mais je n'étais pas disposée à lui confier toute la vérité. Il ne me faisait pas confiance et c'était réciproque. Je l'observe s'appuyer contre la rambarde fermant les yeux quelques secondes. Je me sentais prise au piège et je détestais ressentir ça. Mais je reste silencieuse à ses propos avant de faire demi-tour et de regagner, presque au pas de courses, ma paillasse pour la nuit.

Nuit qui se passe sous le signe de l'agitation et de la peur. Je ne ferme quasiment pas les yeux, par crainte que quelqu'un ne nous ait entendu et que la rumeur me concernant ne se soit répandue comme une traînée de poudre. Et quand j'arrive à trouver le sommeil, celui-ci se retrouve en proie à de nombreux cauchemars qui me réveillent tous en sursaut. Si bien qu'au levé du jour, je me demande comment mes yeux parviennent à rester ouverts tellement je me sens exténuée. Mais je n'ai pas le temps de m'en préoccuper. Je quitte le dortoir sur la pointe des pieds, enjambant les quelques corps des matelots qui dorment à même le sol, tout en réajustant mes vêtements. Puis je me dirige vers la cabine du capitaine, donnant quelques légers coups contre la porte pour m'annoncer. « C'est... Red. » je souffle, la voix légèrement tremblante, craignant que la nuit l'ait fait changé d'avis me concernant.


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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 2 EmptyLun 1 Fév - 19:28

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J'ai passé l'essentiel de ma nuit à regarder les couleurs du ciel changer, à faire tournoyer un fond de whisky dans mon verre et à faire les cents pas sur le tapis qui recouvrait partiellement ma cabine. Le sommeil n'a jamais semblé vouloir me tendre les bras et j'ai passé un long moment à regarder le plafond avant de laisser échapper un grognement de frustration et me lever pour occuper mon esprit avec autre chose que Red et ses mystères. La soirée avait été riche en découvertes mais j'avais l'impression que je ne connaissais pas même un quart des réponses aux énigmes qui l'entouraient. Une femme grimée en homme pour fuir quelqu'un, certainement pour s'éloigner le plus possible d'un agresseur. Une femme qui semblait bien trop maniérée pour être une simple roturière, pour être n'importe qui. Une femme qui avait quand même décidé de s'engager sur un rafiot rempli de pirates en considérant que c'était la meilleure cachette pour ne pas être retrouvée. Une femme qui avait fait le choix de vivre sous couverture, dans le plus grand des mensonges et un profond danger pour sauver sa peau. Une femme, qui bien que délicate, semblait avoir un caractère forgé dans l'acier le plus pur. Un visage pâle et des yeux ourlés de longs cils mais une langue aussi fourchue que celle d'un serpent et des réflexes plus vifs que je ne l'aurais imaginé. Et je ne savais plus quoi en penser, à mesure des heures qui s'étaient écoulées depuis que nos chemins avaient divergé sur le pont. Plus je retournais le problème, plus j'y trouvais de nombreuses complications. Je ne savais pas à qui j'avais réellement à faire et quelles étaient les menaces qui pouvaient me tomber dessus en l'ayant à bord, quels étaient les risques à avoir cette gonzesse sur mon bateau.

Pour ça, j'allais avoir besoin de réponses et elle allait finir par me les donner, sans quoi elle pouvait bien prendre une chaloupe et dériver vers l'horizon. La survie de mon navire et de mes hommes supplantait tout le reste, parce que c'était ce qui me permettait de vivre et de me rapprocher de mon but.

Le soleil se glisse à travers les volets entrouverts d'une des fenêtres de la pièce et je lève les yeux vers la porte d'entrée aux quelques coups qui y sont soudainement portés. C'est Red. Poppy, Red, quelle importance ? Rien ne me disait que c'était réellement son nom. Je ne préférais pas y accorder d'importance, tant que je n'avais pas la certitude de la véracité de ses paroles. « Entre. » je réponds, d'une voix rauque, encore allongé sur la méridienne qui trône dans un coin. J'entends le claquement d'une paire de botte résonner sur les lattes et je me redresse, courbant le dos pour me relever, le chemise complètement de travers. Je m'étais délesté de ma veste qui tenait en équilibre précaire sur l'une des chaises et mon tricorne gisait sur la table adjacente. Mais je me contente et de rassembler mes cheveux pour les attacher sommairement avant d'avancer dans sa direction. Pas besoin de faux-semblants, quand on se trouvait face à une parodie de pirate démasquée au bout de quelques semaines à peine. Maintenant que je l'observais véritablement, je me demandais comment j'avais réussi à louper les indices concernant sa véritable identité. Il avait suffi d'un peu de crasse et d'inattention à son égard pour ne pas voir qu'il n'y avait absolument rien d'un homme, chez elle. Mais le déguisement était bon et elle s'était faite discrète pour ne pas attirer l'attention. Il avait suffi que je me mette à la regarder davantage pour avoir des doutes à son sujet et les ragots de mes subordonnés dans les cuisines avaient achevé mes incertitudes. Je n'étais pas le seul à avoir remarqué son étrange comportement et la veille avait été la révélation finale. « La nuit porte conseil, dit-on. » je commence, d'une voix légèrement rauque. Puis je me racle la gorge avant de m'étirer et d'avancer de quelques pas pour me poser contre le rebord de la table qui me servait à étudier mes cartes. « Mais on peut dire que comme pour le reste, tu es une exception. » Mes bras se croisent sur mon torse et mes yeux restent dardés sur son visage, à la recherche de la moindre réaction. « Je n'ai pas changé d'avis concernant l'aide que je te propose. Cependant, il va me falloir de plus amples explications sur ton poursuivant, si tu veux pouvoir rester sur ce bateau. C'est ma condition. » j'énonce, penchant la tête sur le côté. « Je veux savoir qui te pourchasse et dans quelle mesure, pour assurer mes arrières. Et ne t'avise pas de me mentir où je te dépose sur la prochaine île déserte qu'on croise sur notre chemin. » Si c'était du menu fretin, je n'allais pas particulièrement m'inquiéter mais si c'était l'un de mes ennemis, j'avais meilleur temps d'être prêt à riposter.

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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 2 EmptyJeu 4 Fév - 13:27

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Je savais que mon sort allait se jouer dans quelques secondes, que le cauchemar pouvait recommencer, comme se terminer. Je ne voulais pas mourir, même si la mort pouvait m'apporter un semblant d'apaisement, je voulais me battre, tirer une croix sur ce passé qui hantait encore chacune de mes nuits et dont je gardais des stigmates bien enfouis. Mais je préférais fermer les yeux et ne plus jamais me réveiller plutôt que de continuer de vivre en étant réduite à un état d'objet. Je ne supporterais pas de redevenir la putain de tout un navire, de devoir me plier aux désirs et aux besoins de tout un équipage. Je voulais simplement qu'on me laisse respirer, qu'on me considère enfin comme quelqu'un. Je voulais pouvoir dormir sur mes deux oreilles sans craindre pour ma vie, me sentir en sécurité quelque part et faire taire ces nombreux cauchemars. Je voulais simplement retrouver un semblant de vie normale, loin de toute cette barbarie. Qu'importe le temps que ça prendrait avant qu'on ne cesse de me poursuivre, qu'importe combien de mois je devais passer sans pouvoir être moi-même, du moment qu'on ne me retirait pas l'espoir. J'avais besoin de me raccrocher à ça, de croire que je pourrais, un jour, respirer à nouveau. Mais pour le moment, j'étais effrayée, complètement tétanisée. Je suis incapable de regarder le capitaine dans les yeux, de faire le moindre pas supplémentaire. Alors je reste immobile au milieu de la pièce, à observer ses faits et gestes avant de me raidir quand il prend enfin la parole. Je baisse la tête en sentant le poids de son regard sur mon visage, déglutissant difficilement. Je me sentais oppressée, presque autant que la veille et je me haïssais de me sentir aussi faible et vulnérable. Finalement, mon regard se relève dans sa direction quand il m'annonce que son aide tient toujours et je sens un poids s'enlever de mes épaules. J'allais pouvoir admirer le soleil se lever un jour de plus. Mais j'étais loin d'être naïve et je savais que je n'aurais pas sa protection sans lui donner quelque chose en retour. Et c'était cette condition qui me faisait le plus peur. Il tenait ma survie entre ses mains et il pouvait absolument tout me demander en échange.

Mais ce qu'il souhaite, en plus de me surprendre, commence tout doucement à faire monter la panique. Je ne me sentais pas prête à lui expliquer ce que j'avais traversé sur ce bateau maudit. Parce que donner le nom de mon poursuivant, c'était lui donner des explications sur la raison de mon kidnapping. Et en plus de faire remonter des souvenirs que j'aurais préféré oublier, c'était douloureux, pour moi, de me remémorer, de revoir ou revivre chaque scène. J'aurais aimé être capable d'oublier, de les effacer de ma mémoire pour que la douleur d'avoir perdu les personnes qui m'étaient chères puisse s'atténuer, au moins un peu. Mais nul n'en était capable et j'allais devoir continuer d'avancer avec cette souffrance qui, inlassablement, continuait de briser mon cœur en de milliers de petits morceaux. Seulement, je n'avais pas le choix. Si je voulais rester, j'allais devoir lui fournir de plus amples explications. « Un pirate, prénommé Jayson... » je murmure dans un souffle. Mes mains commencent à trembler, mon cœur à battre de plus en plus vite et je ferme les yeux, quelques secondes, le temps de prendre une grande respiration. « Ma famille... » je commence avant de m'arrêter subitement, la gorgée nouée. Mes parents me manquaient terriblement. Tout comme mon petit frère. Le seul fait de penser à eux me faisait monter les larmes aux yeux. « Il les a tué... Et il m'a enlevé. » je termine en détournant le regard. Je ne voulais pas lui donner ma véritable identité, lui confier que je venais de la haute société et que mon père, avant sa mort, était un homme respecté et respectable. Je savais que les pirates avaient les aristocrates dans leur collimateur et je n'avais pas envie que son regard change une nouvelle fois me concernant. De toute façon, je savais pertinemment que ma simple façon de parler trahissait déjà une partie de mon statut. Je n'allais pas devenir du jour au lendemain une roturière, je le savais. Je faisais partie du haut du panier et j'allais le rester, tout en arrondissant les angles. En tout cas, si il venait à me poser la question. « Je suis restée captive pendant cinq ans sur son bateau avant de réussir à m'enfuir. » J'avais profité d'un moment d'inattention de leur part, d'un instant de relâchement et de confusion pour leur échapper. Je ne savais toujours pas comment j'avais fait pour réussir à quitter ce navire, ni comment j'avais réussi à les esquiver le peu de temps où je m'étais trouvé sur la terre ferme. Et je savais pertinemment que j'étais bien trop importante pour qu'il me laisse dans la nature sans rien faire. « Je me suis dis qu'on ne viendrait pas le chercher tout de suite au sein d'un équipage... Que j'aurais eu le temps de mettre de la distance entre lui et moi, et de changer de continent... » Mes yeux se relèvent dans sa direction et je dois me faire violence pour ne pas éclater en sanglots et garder un peu de ma dignité. « Je ne veux pas qu'il repose les mains sur moi... » je finis par avouer d'une voix à peine perceptible.


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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 2 EmptyJeu 18 Fév - 12:28

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Si l'on se fiait aux superstitions de pirates, avoir une bonne femme à bord était synonyme de grand malheur. Et si je n'étais pas crédule quant à ces balivernes, j'avais l'impression que celle qui se trouvait en ce moment-même devant moi allait m'apporter la mauvaise augure. Je sentais qu'il se tramait quelque chose autour d'elle, quelque chose qui n'allait pas être favorable concernant mes affaires. Dans ce monde barbare, les femmes étaient réduites à peu de choses alors entendre qu'elle était pourchassée par quelqu'un signifiait forcément qu'elle avait de la valeur. Elle était suffisamment intéressante pour être recherchée et ce point m'intriguait particulièrement. J'avais besoin de savoir qui voulait la récupérer à tout prix pour me préparer et prévoir la suite des événements. Je détestais devoir être confronté à l'imprévu et même cela faisait partie intégrante de cette vie de hors-la-loi, je préférais essayer d'avoir le maximum de cartes en main pour ne pas être pris au dépourvu. On ne pouvait faire confiance à personne et mon père en avait payé le prix, trahi par l'homme qui lui était le plus proche. Je refusais de faire la même erreur et je ne comptais que sur moi-même. Mais si je voulais pouvoir réussir ce que j'avais commencé à entreprendre, je devais voir large et imaginer toutes les possibilités pour ne pas finir acculé dans un coin.

Sauf qu'une variante s'était interposée dans mes réflexions et qu'elle était assez importante pour devoir sérieusement la prendre en compte.

Je ne lui laisse pas le choix, de toute manière. Je devais savoir à qui j'avais à faire pour ne pas me laisser surprendre. Et la surprise, c'est un euphémisme quant à ce que je ressens quand un prénom s'échappe d'entre ses lèvres. Ce n'est pas possible. Jayson. Je suis figé par l'hébétement alors qu'elle continue à s'exprimer, les explications atteignant mes oreilles et les liens se formant. Plus elle parle, plus les souvenirs resurgissent. Plus elle se confie, plus je comprends qui elle est et d'où elle vient. Et ça fait remonter la rage qui bouillonnait déjà inlassablement dans mes entrailles. Je me souvenais de cette nuit comme si c'était hier. Chaque image, chaque parole, chaque mouvement étaient gravés au fer rouge dans mon esprit et je revoyais la silhouette gracile d'une jeune fille essayer de courir pour échapper à son destin. Je suis restée captive pendant cinq ans sur son bateau avant de réussir à m'enfuir. Ce truand avait réussi à la récupérer et je n'osais même pas imaginer l'enfer qu'elle avait traversé. Il n'y avait pas plus impitoyable que lui et la voir débout devant moi était déjà un exploit en lui-même, tant il était connu pour ses barbaries. Mes doigts s'étaient resserrés sur le rebord de la table et je sentais la rancoeur racler le fond de ma gorge. « C'est donc pour ça que tu as cherché à être embrigadée sur un autre bateau. » je souffle, contenant difficilement la fureur qui menaçait d'échapper à ces informations. Puis je finis par me relever pour faire les cents pas sur mon tapis, passant mes mains sur mon visage. « Ce fils de chien n'aura pas l'occasion de reposer ses mains qui que ce soit. » je gronde, avant de m'arrêter subitement pour pivoter dans sa direction. « Est-ce que tu sais quelque chose ? » je demande, presque furieusement. Avant d'avancer de quelques pas vers elle, me plantant le dos droit et l'observant sans ciller. « Est-ce que tu as entendu où ce gibier de potence comptait aller avant de t'enfuir ? » je redemande, plus fermement. Mais je recule d'un pas en la voyant trembler et deux doigts viennent pincer l'arête de mon nez. « Pourquoi est-ce qu'il a décidé de te garder captive ? » Mes yeux observent son visage et ses yeux où perlent quelques larmes et je croise les bras sur mon torse. Il était trop tôt pour lui parler du jour de son kidnapping. L'important était de savoir où pouvait se trouver Jayson et la raison pour laquelle il avait choisi de la conserver comme prisonnière.

Son plaisir personnel ne suffisait pas comme argument pour garder une fille pendant cinq ans sur son navire alors ça signifiait qu'elle devait avoir une autre utilité à ses yeux, vu son héritage.

Parce que devant moi, se trouvait l'héritière de la famille Lloyd, en chair et en os.

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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 2 EmptyMar 23 Fév - 16:35

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Je voulais croire que dans mon malheur, j'avais eu une part de chance, aussi infime soit-elle. Mais je n'arrivais pas à réellement me positionner sur le sujet. J'étais vivante, je m'étais extirpée de l'enfer dans lequel je m'étais trouvé pendant cinq longues années, mais au fond de moi, je me demandais si la mort n'aurait pas été une meilleure chose, une vraie délivrance. Ce que j'avais traversé, ce que j'avais vécu pendant toutes ces années, je ne le souhaitais à personne, pas même à mon pire ennemi. J'avais subi les envies, les besoins et les colères d'un pirate sans pitié, je m'étais sentie misérable et insignifiante, relayée au simple stade d'objets sans importance. J'avais plusieurs fois eu la désagréable impression de perdre toute once d'humanité, et peut-être que ne plus me sentir comme humaine m'avait permis de ne pas complètement perdre pieds et de me tenir encore debout aujourd'hui. Mais il m'avait tout arraché et a l'intérieur, je me sentais vide. Je respirais, mon cœur continuait de battre, mais au fond, j'étais déjà morte. Et j'ignorais pourquoi je continuais de m'acharner, pourquoi je tenais tant à m'en sortir alors qu'expirer mon dernier souffle ferait disparaître chacun de mes problèmes. Parce qu'après tout, je n'avais aucune garantie que le cauchemar avait bel et bien pris fin en réussissant à m'échapper de son bateau. Je savais que la menace planait toujours au-dessus de ma tête, plus menaçante que jamais. Et si il venait à remettre la main sur moi, si il réussissait à me ramener à bord de son bateau, je savais qu'il ne se montrerait pas aussi clément que la première fois. Et malgré ce désir profond d'en finir une bonne fois pour toute, je n'arrivais pas à me résoudre, j’étais incapable de mettre fin à mes jours. Je voulais vivre. Ou en tout cas, je voulais revivre. Je voulais continuer d'espérer que la tempête dans laquelle je me trouvais finirait par partir et que les nuages noirs laisseraient place à un soleil éclatant. Je devais me raccrocher à cette idée, à cette faible lueur d'espoir. De toute façon, je n'avais plus que ça.

Mais peut-être que la chance me souriait enfin. Peut-être que j'allais trouvé en ce capitaine un allier, aussi surprenant soit-il et que j'allais enfin pouvoir cesser de craindre constamment pour ma vie. Alors même si ça ne me plaît pas outre mesure, je me confie à lui, je lui avoue, qui j'essaie de fuir, pour quelles raisons et pourquoi je me retrouve en face de lui aujourd'hui. Si lui donner la vérité me permettait de rester dur son bateau jusqu'au prochain port et me garantir une certaine sécurité, je me devais de mettre toutes les chances de mon côté. Tout ce que j'espérais, c'est qu'il comprenne que je n'avais pas véritablement chercher à le piéger, lui, mais simplement à assurer mes arrières. Et j'avais très certainement mal agit, mais j'avais beau ne pas être née pirate, je savais que les femmes n'avaient pas réellement leur place sur un navire. Rares étaient les équipages qui acceptaient de naviguer avec une femme à bord. Et même si il s'agissait que d'une simple superstition, j'avais préféré éviter d'essuyer une quantité astronomique de refus. Sans compter que, malgré cinq ans à ne côtoyer que des pirates, mon comportement différait encore beaucoup de l'un d'entre eux. Changer d'identité m'avait alors semblé être la seule et unique solution. « Oui... » je souffle, en baissant les yeux. « Je voulais pas vous mentir ou vous manquer de respect. » En toute honnêteté, j'espérais que mon petit secret tiendrait jusqu'à notre prochaine destination et qu'une fois à terre, je disparaîtrais se sa vie, définitivement. Mais j'étais visiblement bien trop naïve et mon plan était rapidement tombé à l'eau. Puis je l'observe se redresser, faire les cents pas devant moi et je sens mon cœur se serrer dans ma poitrine alors qu'il reprend la parole. Je ne savais pas comment prendre ces quelques mots, si je pouvais me considérer sous sa protection ou simplement me préparer à assister à une terrible bataille entre eux. Mais toutes ces questions disparaissent alors qu'il s'arrête subitement, me faisant se nouveau face. Et mon corps tout entier se raidit sous la peur, mes larmes remontant à la surface alors que j'essaie de ne pas faire le moindre pas en arrière. Mais il y a cette proximité, ss colère qui me transperce de part en part et les traits durs de son visage qui me font face, m'empêchant de prononcer le moindre mot. Je le vois finalement reculer légèrement et mon corps se détend. Un peu. « Non... je ne sais pas... » je réponds, d'une toute petite voix. Il pouvait être n'importe où à l'heure qu'il était. Je ne lui avais jamais indiqué l'emplacement exact de ce qu'il cherchait et je doutais sincèrement qu'il ait réussi à mettre la main dessus sans aucune indication exploitable. « Il cherche le trésor de ma famille. » je réponds en fermant les yeux, quelques secondes. « Sa valeur est inestimable et... il pense que je sais où le trouver. » Ce n'était pas un réel mensonge, on était même relativement proche de la vérité. Mais je refusais de lui dire réellement de quel trésor il était question, parce que j'ignorais encore si je pouvais ou non lui faire confiance.


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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 2 EmptyDim 14 Mar - 11:59

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Il m'avait suffi de quelques informations pour faire le lien et les images qui se succédaient dans le creux de ma rétine n'avaient jamais été aussi vives. Je me souvenais de cette nuit comme si elle ne datait que de quelques jours auparavant. La frustration à l'idée d'avoir été laissé de côté alors que ce pillage avait été annoncé comme magistral. Mon père ayant décidé que j'étais trop jeune pour participer, pas assez expérimenté pour faire face aux dommages collatéraux si les choses venaient à s'assombrir. Destiné à faire le guet et veiller à ce que personne ne vienne troubler leurs machinations pour renflouer les coffres du navire. Frustration qui avait fini par me faire glisser de mon perchoir pour arpenter le chemin caillouteux menant jusqu'au manoir, serpentant dans l'interstice laissé ouvert par les ainés pour m'inviter à l'intérieur. La surprise, en croisant une ombre vive dans les escaliers de marbre, une chevelure cuivrée sous les lueurs des lampes accrochées aux murs. Deux yeux clairs et remplis de terreur, une silhouette qui s'était figée en m'apercevant. Je me remémore ces quelques secondes de profond silence, avant qu'elle ne jette un regard effrayé vers l'étage, quelques larmes bordant ses cils. J'avais compris que rien ne se déroulait comme d'habitude, que quelque chose avait changé. Puis je lui avais crié de partir et je l'avais vue détaler dans l'autre sens alors que je prenais de la hauteur, rejoignant les miens. J'avais entendu la diatribe tonitruante de mon père, me faisant presser le pas par inquiétude. Dépassant Jayson qui se dirigeait vers le rez-de-chaussée, lui aussi, comme s'il avait le diable aux trousses. Et c'est en voyant le corps étendu d'un homme, le sang qui s'écoulait sur le parquet, la déception mêlée à de la colère dans les yeux de mon paternel et la fuite inhabituelle de son second que tout avait finalement pris sens.

Pourtant, ça n'avait été que le commencement et ça avait donné suite à bien plus de ténèbres. Le moment où ma haine avait pris racine dans mes entrailles, ne faisant que se disperser davantage, jusqu'au bouquet final, jusqu'à ce qu'elle enserre mon coeur et le noircisse de son poison.

Devant moi, j'avais la preuve de la barbarie de l'homme que j'avais un jour admiré. Je n'étais pas étranger à la manière dont les pirates estimaient les femmes, même si je ne partageais pas leur façon de penser. J'avais eu la chance d'être entouré de dames de caractère et ça m'avait forgé une opinion différent de celle de mes comparses. Je n'étais pas un gentleman pour autant, mais j'avais au moins la décence de traiter les demoiselles comme des êtres humains à part entière, quitte à paraître rude. Savoir ce qu'elle avait du traverser et la voir encore debout devant moi, attisait du respect. Je faisais face à un être doté d'une volonté de fer et d'une force hors du commun. Mais j'avais besoin d'informations. Je voulais qu'elle me livre tout ce qu'elle savait sur lui. Le moindre petit indice était d'importance capitale. Mes jambes se livrent à des allers et retours sur le tapis de ma cabine avant de se stopper net, me dirigeant vers la rousse. Mes mots éclatent, se déversent avec rage et il me faut voir la panique flotter dans ses yeux pour m'arrêter, avant de prendre une profonde inspiration qui s'apparente plus à un soupir. « Fort bien. » je lâche, cynique. Je m'étais attendu à quelque chose, même une miette de donnée mais je me fourrais le doigt dans l'oeil. Retour à la case départ. Mais sa voix s'élève à nouveau et la main qui fourrageait dans mes cheveux s'arrête, ma tête pivotant dans sa direction. Il cherche le trésor de ma famille. Il y d'autres images qui se rappellent à moi et mes yeux glissent sans le vouloir sur le coffre encastré dans la bibliothèque. Je pouvais presque sentir chauffer la clé qui pendait à mon cou, se balançant contre ma peau. La carte. « Ah oui ? » je murmure, avant qu'elle ne poursuive. Puis j'avance de nouveau, la tête penchée sur le côté, mon regard perçant les contours de son visage. « Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que tu sais où le trouver ? » je l'interroge, me redressant de toute ma hauteur. Si les rumeurs disaient vrai, l'artefact possédait des pouvoirs incommensurables. Et même s'il avait toujours intéressé mon père, ma priorité restait de le venger avant tout autre chose. Une fois que je savais Jayson pendu au bout d'une corde ou rejoignant le fond de l'océan, j'étais disposé à trouver le trésor dont il m'avait tant parlé durant mon enfance. « Tu ne me fais pas confiance. Moi non plus. Mais je veux saigner ce chien galeux à blanc et tu veux être libre. » je lâche, en croisant les bras sur mon torse, reculant pour me reposer sur le rebord de mon bureau. « Tant qu'il sera de ce monde, il te poursuivra pour obtenir ce qu'il veut. » je rajoute, comme une évidence. « Aide-moi à le trouver, réglons lui son compte et tu pourras reprendre ta petite vie loin des pirates. » Machinalement, ma main glisse entre mes pectoraux pour se poser sur le pendentif de mon père qui gît sous ma chemise. « Je sais que la parole de l'un d'entre nous ne vaut rien à tes yeux. » Je relève la tête pour la regarder de nouveau, observant sa frêle silhouette dans des habits deux fois trop grands, parfaits pour dissimuler son corps de femme. « Mais ton secret est sauf avec moi et tu n'auras rien à craindre, le temps de ta présence sur mon navire. Je le jure solennellement. » je souffle, avec le plus grand sérieux.      

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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 2 EmptyMar 16 Mar - 11:46

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Je n'étais qu'une enfant, la première fois que mon père m'avait parlé de ce trésor familial et de ses incroyables capacités. J'avais pris cette histoire pour une légende, un mythe qu'il m'avait conté à l'heure du coucher pour m'endormir et m'impressionner. Ce n'est que des années après que j'avais compris que cet artefact dont il m'avait confié le secret existait vraiment. Il m'avait alors expliqué dans les moindres détails la grandeur de ses pouvoirs et tous les risques que le monde tel que nous le connaissions courait si il venait à tomber entre de mauvaises mains. C'est pourquoi la dague, parce que c'était à ça, qu'il ressemblait, avait été caché, à l'abri de tous regards indiscrets. Il était le seul à connaître son exact emplacement, et, sans que je ne sache réellement pourquoi, il avait tenu à ce que je le découvre moi aussi. D'une certaine manière. Je l'avais écouté avec la plus grande attention, buvant ses paroles et ressentant une certaine fierté à l'idée d'être dans la confidence de quelque chose d'aussi important. J'avais la preuve que mon père me faisait confiance et à mes yeux ça n'avait pas de prix. Et pourtant, aujourd'hui, j'aurais préféré tout ignorer, ne rien savoir. J'avais été enlevé, puis torturé pendant des mois pour cette raison, pour donner à des pirates sans scrupules la possibilité de devenir invincibles. Mais je n'avais pas pu m'y résoudre. De toute façon, je n'étais pas au courant de l'emplacement du trésor, seulement de la façon de découvrir comment s'y rendre. Mais pour ça, il me fallait la carte que mon père m'avait précieusement demandé de cacher le soir de sa mort. Ainsi qu'un petit objet bien spécial. Sans ça, j'étais dans l'incapacité de fournir la moindre réponse. Mon regard se relève alors vers le capitaine et je secoue négativement la tête. J'avais juré de ne rien dire et même si il m'avait épargné jusqu'à maintenant, je ne lui faisais toujours pas confiance.

Il restait un pirate. Avide de pouvoir.

Mais il reprend la parole et je sens mon cœur se serrer dans ma poitrine au fil de ses mots. Je savais de quoi Jayson était capable et jusqu'où il était prêt à aller pour parvenir à ses fins. Je savais également que si il remettait la main sur moi, je n'aurais pas de seconde chance. Et maintenant que j'avais commencé à espérer, à entrevoir la sortie de ce sombre tunnel, la mort ne me semblait plus être une option. Je voulais vivre, reprendre ma vie d'avant et que la peur qui s'était logée sous chaque parcelle de ma peau disparaisse. Et le seul moyen pour que je puisse y parvenir était que Jayson périsse. D'une façon ou d'une autre. J'écoute sans rien dire, jusqu'à ce qu'une phrase soit prononcée, garantissant ma sécurité à bord de ce navire. Mes yeux viennent à la rencontre des siens et tout ce que je peux y lire à l'intérieur, c'est une profonde vérité. « Je ne pourrais jamais vous faire confiance. » je réponds à voix basse. « Mais je ne peux pas le laisser trouver le trésor de ma famille. » Et c'était pour cette unique raison que j'étais prête à trahir la promesse faite à mon père. « Je suis disposée à vous aider, à vous dire comment trouver l'artefact, mais vous devez me promettre de ne jamais vous en servir pour faire le mal autour de vous... Sa magie est puissante, presque instable. Utilisé à mauvais escient, il pourrait tout détruire. Absolument tout. » Nos ancêtres en avait payé le prix, une fois, et je refusais de voir le monde dans lequel nous vivions être mis à feu et à sang pour de mauvaises raisons. Je pouvais entendre et peut-être même comprendre cette soif de pouvoir. Après tout, ils n'avaient rien, mais désirer quelque chose d'aussi fort et puissant ne menait jamais à rien de bon. « Il y avait une carte, dessinée par mon père, mais j'ignore si elle existe encore... » Je ferme les paupières quelques secondes, visualisant chaque traits de ce parchemin que j'avais pu voir des centaines de fois. « Je pense pouvoir la redessiner. » Peut-être pas dans ses moindres détails, mais je pouvais essayer. « Seulement la carte est inutile sans le médaillon qui l'accompagne. C'est seulement grâce à lui qu'on pourra connaître l'emplacement exact de l'artefact. Je sais où il se trouve, mais j'ai une seule condition. » j'annonce, une légère appréhension  dans la voix. Parce que si il voulait avoir un coup d'avance sur Jayson, il allait devoir me faire confiance. « Je veux retourner chez moi. Voir ce qu'il reste de ma maison, pouvoir me recueillir, juste le temps d'une ou deux heures. » Je n'étais pas certaine qu'il s'agissait d'une excellente idée, mais j'avais besoin de commencer quelque part pour tourner définitivement la page. Et me faire une raison. J’étais seule et je n'avais nulle part où aller.


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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 2 EmptySam 20 Mar - 19:58

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À la mention de l'artefact, des images s'imposent devant ma rétine. De nombreux soirs où je m'étais retrouvé sur le bastingage, entouré de la voûte céleste et des bras rassurants de mon père. Adossé contre son torse, à balancer mes jambes dans le vide et observer le remous des vagues qui nous entouraient, bercé par sa voix grave. Il n'avait jamais rechigné à me conter des histoires, pour m'émerveiller et titiller ma curiosité. Mais celle qui revenait régulièrement, c'était celle de cette dague aux mille pouvoirs, cette arme qui pouvait transformer un simple mortel en l'égal des dieux. On disait d'elle qu'elle renfermait une magie capable de réaliser le moindre de nos désirs. Et j'avais toujours vu cette lueur de convoitise pétiller dans ses yeux quand il en parlait, cet éclat qui flottait dans son regard. Il n'avait jamais cessé de chercher son emplacement, de parcourir les mers pour la trouver, pour savoir qui l'avait dissimulé et retrouver sa trace. Cette flamme n'avait jamais cessé de brûler à l'intérieur de lui et j'ai toujours pensé que ça avait été la quête de sa vie, le fil conducteur qui le guidait à travers le monde. Je revois sa silhouette penchée sur son bureau, celui qui était le mien, désormais. La lueur d'une flamme pour éclairer son visage, sa main qui gratte le papier, son sextant ouvert et gisant sur le côté. Ses sourcils froncés, ses pas qui allaient et venaient, qui s'arrêtaient sur la carte, qui pivotaient pour se rendre devant sa bibliothèque. Je me remémore ses gestes empressés, presque désespérés quand il fouillait le bureau du chancelier Lloyd. Entouré des flammes, ils avait préféré continuer à retourner les compartiments du meuble pour trouver des parchemins qui sauraient le satisfaire. Je l'avais vu de mes propres yeux, se fichant du brasier qui grandissant dans son dos pour récupérer des vieux papiers qu'il avait fourré dans sa veste. Ces mêmes notes manuscrites qui se trouvaient rangées dans mon coffre, que je continuais d'étudier, comme pour faire perdurer sa mémoire.

Et si mon père avait été fasciné par cette dague, Jayson devait l'être aussi.

Il avait trahi son capitaine par attrait du pouvoir et cette arme était la quintessence de tout ce qu'on pouvait faire de plus puissant. S'il y avait bien un moyen de l'atteindre, c'est celui-ci. Que ce soit en le pourchassant, à la recherche de l'artefact, ou en l'attirant, en lui faisant croire qu'il avait une chance de l'obtenir. Je voulais l'anéantir, peu importe la manière dont je le faisais. Je voulais voir l'espoir s'éteindre dans ses yeux, je voulais l'entendre me supplier d'épargner sa misérable vie et en finir, l'achever sans le moindre regret. Mais il me fallait l'aide de la rousse, si je voulais atteindre mon but. Elle était la seule gardienne du secret qui restait encore en vie, après le drame qui s'était déroulé au manoir. Je ne pourrais jamais vous faire confiance. Je sens mon dos se raidir à ces paroles. Je le savais pertinemment. J'étais un pirate et je faisais partie du monde qui avait brisé le sien en quelques minutes à peine. Pourtant, il allait bien falloir trouver un compris, quelque chose qui nous satisferait l'un et l'autre. Mais je ne peux pas le laisser trouver le trésor de ma famille. Mes yeux l'observent sans ciller et je reste silencieux, l'écoutant poursuivre sa déclaration. Vous devez me promettre de ne jamais vous en servir pour faire le mal autour de vous. Je hoche la tête, reposant mes mains sur le rebord de mon bureau. « Je me fiche du trésor. » Et c'était la vérité. Même s'il avait passionné mon père et que je continuais à le chercher pour lui rendre une sorte d'hommage, je ne le faisais pas dans le but de l'utiliser. « Je veux simplement que justice soit faite. » je murmure, les dents serrées. Je voulais restaurer l'honneur de mon paternel, nettoyer les salissures causées par Jayson et ses actes infects. Puis je me redresse à la mention de la carte, déglutissant et penchant la tête sur le côté, l'incitant à continuer.

Seulement la carte est inutile sans le médaillon qui l'accompagne. Ma claque vient claquer contre mon palais et je croise à nouveau les bras sur mon torse. Plissant les yeux à la mention d'une condition. Par principe, je n'aimais pas qu'on vienne m'imposer des règles mais c'était bien peu face à tout ce qu'elle pouvait m'apporter. « Quelle condition ? » je susurre. Mes sourcils se froncent à ses paroles et je prends une profonde inspiration, me remettant bien droit et avançant à nouveau d'un pas dans sa direction. Je pouvais comprendre son besoin de retrouver ses racines et d'enfin pouvoir faire son deuil. Pour autant, je n'avais plus foi en elle, qu'elle n'en avait en moi. Je ne voulais pas risquer ma liberté ainsi que celle de mes hommes pour quelques heures de recueillement. Rien me disait qu'elle n'allait pas trouver un moyen d'avertir les autorités. Pour autant, je ne pouvais faire autrement si je voulais pouvoir avancer, réduire la distance entre ce chien galeux et la possibilité de le détruire. « Très bien. » Je me penche en avant, plongeant une nouvelle fois mes yeux dans les siens. « Mais je te préviens : fais un seul pas de travers et tu verras ce qu'il en coûte à ceux qui malmènent le peu de confiance que je distille. » je souffle, d'une voix plus basse et légèrement menaçante. « Essaye de te retourner contre moi et il n'y aura plus aucun obstacle pour te protéger du monde hostile qui t'entoure. » Je n'essaie même pas de cacher le présage qui imprègne les mots qui lui sont destinés. J'allais être sur mes gardes et je voulais qu'elle le sache. Je faisais déjà l'effort de la garder à bord alors qu'elle n'annonçait rien d'autre que des complications dans mes plans. Elle pouvait m'être utile pour retrouver mon ennemi juré et l'abattre mais elle restait une aristocrate et j'étais certain d'attirer l'attention si jamais on découvrait son identité. La garder à mes côtés, c'était me mettre sciemment en danger. Alors je voulais l'assurance qu'elle n'allait pas se retourner contre moi au moment où je m'y attendais le moins. « Où est-ce qu'on doit se rendre ? » je l'interroge, faisant mine de ne pas connaître notre destination. Nous allions faire cap sur l'Angleterre, à Brighton, pour être précis. Mais je préférais garder mes informations pour moi, pour le moment. Autant ne pas rajouter de l'huile sur le feu, alors même qu'elle acceptait fébrilement ma proposition. Puis je recule, l'observant de haut en bas avec un léger sourire amusé. « Tu pourras venir faire ta toilette dans ma cabine. » je murmure, me retournant pour atteindre le hublot qui donnait sur l'extérieur. « J'imagine que ça ne doit pas être facile, vu ta constitution. » je rajoute, appuyant délibérément sur le dernier mot.

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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) - Page 2 EmptyMar 30 Mar - 12:09

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Je me fiche du trésor. Je l’observe, pendant de longues secondes, incapable de savoir s’il s’agit de la vérité ou non. J’avais du mal à concevoir qu’il puisse se moquer d’un trésor aussi inestimable, même si son envie de vengeance semblait prendre le dessus sur tout le reste. « Peut-être que vous, vous en fichez... Mais rien ne me prouve que votre équipage s'en moquera autant que vous. Vous recherchez de l'or, la richesse et c'est très exactement ce que cet objet peut vous apporter. Et quand on détient un tel pouvoir entre les mains, on oublie souvent ses promesses ou ses convictions. » je réponds en fronçant les sourcils. Je ne lui faisais pas confiance, mais je faisais encore moins confiance à ses matelots. Il me semblait honnête, même si il était complément apte à me mentir et me manipuler. J'avais également pu constater que beaucoup de ses hommes le suivrait au bout du monde et les yeux fermés, mais on n'était jamais à l'abri d'un soulèvement. Je n'étais peut-être pas une pirate, mais je savais ce qui motivait la plupart d'entre eux et cet artefact pouvait réaliser le moindre de leur souhait, sans qu'ils aient à lever le petit doigt. J'aimerais lui demander de me laisser cacher ce trésor familial dans un autre endroit quand nous l'aurons enfin trouvé, mais d'autres personnes le chercherait, inlassablement et ce n'était pas une solution. Tout comme je savais que si des pirates venaient à apprendre que l'existence de cette dague n’était pas qu'un simple mythe et qu'il l'avait en sa possession, il se ferait à son tour pourchasser. Et je refusais que cette arme se retrouve entre les mains de quelqu'un de mauvais. « Si vous vous en moquez autant, je suppose que la détruire ne vous posera aucun problème, dans ce cas ? » C'était certainement la meilleur solution qui puisse exister.

Je ne pensais pas qu'il accepterait ma condition. Ni même qu'il y réfléchirait d'ailleurs. Je croyais sincèrement qu'il allait me rappeler la position dans laquelle je me trouvais et que je n'étais certainement pas la mieux placée pour demander quoi que ce soit en échange. Et j'aurais certainement compris. Il m'avait fait la promesse de me protéger si je l'aidais et le contrat était plutôt noble. Et pourtant, je venais d'obtenir le droit de rentrer chez moi, enfin, plutôt de voir ce qu'il en restait. J'en ressentais le besoin, même si je savais pertinemment que les souvenirs me feraient mal. J'avais tout perdu et même si la douleur s'était estompée au fil des années, elle revenait parfois avec la même vive douleur qu'un coup de poignard en plein cœur. « Merci. » je souffle avant de me figer à nouveau alors que ses yeux viennent à la rencontre des miens. Je déglutis légèrement sous ses mots qui ressemblent en tout point à des menaces, retenant presque ma respiration. « Je ne suis pas complètement stupide... » je murmure entre mes dents. Et encore moins suicidaire. Je voulais vivre, j'en avais la certitude. Et pour ça, il fallait impérativement que Jayson périsse, d'une manière ou d'un autre. Et seule, j'en étais incapable. « Je veux juste pouvoir faire mon deuil... » Ce n'était pas la seule raison pour laquelle je voulais rentrer, revoir les ruines de la maison où j'avais grandi, mais il n'était pas obligé de le savoir. Ou en tout cas, pas dans l'immédiat. Il me demande finalement où est-ce qu'on doit se rendre et je ressens une pointe de soulagement. Il avait accepté ma condition, certes, mais de l'entendre me demander notre prochaine destination était bien plus concret que des mots. « Brighton... En Angleterre. » je l'informe, le cœur se serrant légèrement dans ma poitrine. J'allais rentrer. Et j'ignorais si cette nouvelle me terrifiait ou me réjouissait.

Je m'apprête à demander si je peux disposer, quand je le surprend à m’observer de la tête aux pieds. Et je n'aime pas le petit sourire qui fleurie sur son visage. Je suis à deux doigts de prendre la fuite pour mettre le plus de distance entre lui et moi quand il reprend la parole, me faisant froncer les sourcils. Plaît-il ? À quel moment est-ce qu'il a décidé de se montrer aussi gentil ? Et pourquoi est-ce que ma propreté l'intéresse, d'abord ? Je sens mes joues rougir à cause de sa dernière réflexion et je détourne le regard, gênée. « Je- Je me... débrouille. » Je galérais, soyons honnête. Je passais parfois plusieurs jours sans pouvoir faire un brin de toilettes, par peur de me faire surprendre et de voir mon petit secret éclater au grand jour. Et sa proposition est bien plus qu'alléchante. Je donnerais n'importe quoi pour prendre un bon bain chaud et retirer toute cette crasse qui me donnait l'impression de s'être infiltrée dans ma peau. Mais je suis partagée et j'ignore si accepter est une bonne idée ou non. Par principe et peut-être un peu par crainte et par fierté, je me devais de refuser. Le problème, c'était que la simple idée de pouvoir me laver en paix me faisait sincèrement rêver. « Merci... » je réponds en guise d'acceptation. Refuser aurait été une erreur. « Je peux y aller ? » Maintenant que les choses étaient dîtes et surtout qu'elles étaient claires, je ressentais le besoin d'aller prendre l'air. Et j'avais peur que le reste de l'équipage ne finisse pas se poser des questions si je restais trop longtemps dans la cabine du capitaine. J'attirais déjà, bien malgré moi, leur attention, alors je préférais éviter de leur donner une raison supplémentaire de s'intéresser à moi.


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