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Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates)

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Kellen Walters
Deuxième génération

Kellen Walters


Date de naissance : 11/12/1989
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MessageSujet: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) EmptyDim 1 Nov - 15:12

they say they bring bad luck
I think it's a happy coincidence
Poppy & Kellen

La surface de l'eau reflétait l'arrondi parfait de la lune, l'onde miroitante fendue par l'étrave dissipant rapidement l'illusion. L'air était frais mais je sentais venir l'été à la moiteur qui déposait une pellicule le long de ma nuque. L'horizon s'étendait, donnant l'impression d'infini, de se perdre dans le néant. La noirceur du ciel, piqueté d'étoiles et la brise qui effleurait mes joues en traversant l'atmosphère étaient un spectacle que je ne me laissais jamais de vivre. Je ne me serais jamais vu ailleurs que sur un bateau, à voguer à travers les flots. Et si j'avais longtemps été là, à rêver secrètement du jour où je pourrais commander mon propre navire, je n'avais jamais pensé que celui-ci viendrait si tôt. Que la vie allait emporter la personne que j'admirais le plus et me hisser devant des responsabilités que je n'avais pas imaginé endosser si jeune. Repenser à la manière dont j'en étais arrivé là suffisait à me mettre en rage, à me faire serrer les poings sur la rambarde du gaillard d'avant où j'avais l'habitude d'errer pendant mes nuits agitées. Et pas un jour ne passait sans que mon père ne me manque. C'était lui qui m'avait offert ma place sur ce bateau, qui m'avait appris tous les rudiments de la vie de pirate. Il m'a formé, m'a rudement éduqué à la navigation, à l'étude singulière des astres pour se repérer dans cette vaste étendue liquide. J'ai subi la vicieuse douleur des coups de sabre, l'odeur de la poudre à canon et du sang, j'ai vu des corps s'effondrer, s'abimer dans les eaux troubles. J'ai senti le sel de l'eau de mer brûler mes yeux, mes muscles hurler devant l'effort. Mais je n'aurais jamais pu devenir l'homme que j'étais s'il ne m'avait pas offert ses connaissances et sa détermination à faire de moi son successeur. Et je vivais ce dont j'avais toujours rêvé, étant gamin, quand je l'observais s'en aller pendant des mois, depuis la vitre de l'auberge où ma mère travaillait.

Jusqu'à ce qu'il soit vendu par l'un des membres de notre équipage, attaqué dans le dos et mené jusqu'à une flotte ennemie au dessein vengeur après une défaite en haute mer. Pas un soleil ne se levait sans que je ne regrette de ne pas avoir été là pour lui venir en aide, ces chiens profitant d'une escale pour le prendre en traître. Mon sommeil est rempli de son corps exsangue, pendu à une poutre comme une vulgaire poupée inanimée. Mon cœur déchiré par la haine, par une rancœur dévastatrice. J'ai égorgé moi-même le renégat, sans la moindre forme de procès. Et je n'ai rien ressenti. Ni satisfaction. Ni remord. Parce que ce n'était pas suffisant. Loin de là. Je voulais la tête de ceux qui avaient commandité cet assassinat. Je voulais qu'ils paient pour me l'avoir arraché sans prévenir. Le monde des pirates était hostile, barbare. La victoire était au plus fort, au plus vicieux. J'allais jouer selon les règles établies. Et gagner. Alors j'avais fait le ménage, j'avais remédié aux rats qui traînaient sur le pont, à ceux qui ne pourraient résister à l'appât au gain.

J'avais besoin de gens loyaux, de gens qui me suivraient jusqu'en enfer s'il le fallait.

Je sentais que nous étions proches du but. Après de longues mots de recherches, de cavalcades sur les flots, d'informations arrachées de manière plus ou moins honnêtes selon les moments, je pouvais sentir que je l'atteignais bientôt du bout des doigts. Ces scélérats s'étaient enfuis mais ils ne pourraient pas rester en mer indéfiniment. J'attendais le moment propice pour attaquer, pour faire flamber leur navire et les réduire en pièce. Mais un bruissement stoppe le flot d'obscures pensées qui s'amassent dans mon crâne. « Palsambleu, impossible de cogiter tranquille, sur ce rafiot. » je ronchonne, dans un souffle. Je pivote d'un seul mouvement, faisant face à une silhouette désormais familière. Une pièce rapportée récemment dans mon équipage, qui se trouve être utile en dépit de sa mince constitution. Je n'avais pas une idée précise de ses motivations et je restais sur mes gardes, mais ce mousse m'intéressait grandement. Il y avait un éclat dans ses yeux qui me rendait curieux. Et à mesure de mes observations, des interrogations étaient nées et ne faisaient qu'augmenter. Pour l'instant, je patientais simplement. Cependant, l'on m'offrait l'occasion sur un plateau d'argent, alors je n'allais pas m'en priver. Et le Bitter Revenge n'avait pas besoin d'éléments perturbateurs en son sein.

« Des problèmes pour trouver le sommeil, moussaillon ? » je demande, d'un air détaché, en faisant quelques pas sur le plancher noirci à certains endroits. Des cicatrices de guerre que même un vernis n'avaient su effacer mais c'était ce qui donnait une âme à ce navire et me rappelait mon existence jonchée d'instants inattendus. Mon tricorne posé sur le haut de la tête, quelques mèches caressent ma mâchoire, secouées par la brise. Je me rapproche doucement, les yeux fixés sur son visage, un sourire rehaussant le coin de ma bouche. « Ou déjà fatigué de récurer le pont ? » J'avançais lentement, comme tournoyant autour de ma cible, pareil à ces charognards qui n'attendaient que l'instant précis pour fondre et attaquer leur proie.                                      

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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) EmptyMar 3 Nov - 17:16

The problem is not the problem.
The problem is your attitude
about the problem.
Poppy & Kellen

Je n’ai jamais souhaité devenir pirate, et côtoyer ce milieu qui, parfois, me semblait encore inconnu ne me réjouissait pas outre mesure. J’essayais simplement de survivre dans un monde hostile où mon quotidien se résumait à protéger ma misérable existence d’un nombre incalculable de scélérats. C’est avec la peur de ne plus jamais revoir l’aube se lever que je me couchais tous les soirs, depuis maintenant de trop longues années. Et j’avais bien conscience que je n’avais pas choisi l’existence la plus tranquille en m’embarquant sur ce rafiot, mais cette solution s’était avérée être la meilleure, dans ma situation actuelle. Elle m’éloignait d’un danger bien plus impitoyable que les mers déchaînées que j’allais certainement être amenée à traverser. De toute façon, je n’avais plus rien à perdre, on m’avait déjà tout enlevé. Et oui, il fallait croire que j’étais suffisamment désespérée pour prendre le risque de me faire passer pour quelqu’un que je n’étais pas aux yeux de tout un équipage. Parce que mes connaissances en piraterie étaient aussi inexistantes que le pénis entre mes jambes. Je n’avais de pirate que l’accoutrement honteusement volé quelques semaines plus tôt, pour le reste, je n’étais qu’un imposteur. Et je ne donnais pas cher de ma peau, si on venait à découvrir que je n’étais pas aussi viril que ce que je laissais paraître, et encore moins si on découvrait ma véritable identité. Alors je m’écrasais, je me faisais la plus petite possible, en espérant secrètement qu’un beau jour, on finira par oublier que j’existe. J’obéissais aux ordres, sans jamais rechigner, je laissais ces gredins m’humilier à chaque fois que je récurais le ponton, me retenant de leur vider le contenu de mon seau sur la tête. Mais réagir leur aurait donné une raison de se méfier, de me remarquer plus que je ne l’étais déjà. Alors je contenais le volcan intérieur qui menaçait d’exploser à tout moment, gardant pour moi tous les noms d’oiseaux qui me brûlaient les lèvres, et me persuadant qu’un jour, ils se lasseraient d’emmerder le petit nouveau de l’équipage. Mais les jours passaient et j’avais arrêté de compter les railleries me concernant ou le nombre de fois où on avait ‘accidentellement’ renversé mon eau noircie, m’obligeant à reprendre le nettoyage du bateau à zéro. Et il ne se passait pas une journée sans que je ne les maudisse tous ou que je ne rêve de leur rabattre le caquet une bonne fois pour toute. Mais faire profil bas était bien plus important que d’assouvir le besoin de leur prouver réellement ce que je valais.

Et je n’appréciais ce voyage qu’à la nuit tombée, quand ils étaient bien trop occupés à vider les fûts de rhum après s’être rempli la pense, ou à ronfler aux quatre coins du navire, comme c’était le cas présentement. J’avais ôté mon tricorne, laissant l’air marin s’engouffrer dans mes cheveux, fermant les yeux pour mieux apprécier cette sensation presque oublié. Des fois, je me demandais si j’aurais affectionné cette vie, dans un autre contexte, si j’aurais compris les motivations qui poussaient ces bandits à écumer les mers à la recherche de trésors dont leurs existences même étaient à remettre en question, si j’aurais pris du plaisir à me délecter de la peur qu’ils imposaient à la population des villes dans lesquelles ils accostaient. Enfin, tout ça aurait eu un sens si je n’étais pas née avec le mauvais sexe. Et au final, qu’importe sa classe sociale, l’homme restait un abruti fini. Pirates ou nobles, pour eux, les femmes n’étaient pas à considérer autrement que comme un objet précieux, douées que pour effectuer certaines tâches qu’ils trouveraient trop ingrates à faire si on leur demandait, bien trop fragile pour ne faire qu’un centième de ce qu’eux se permettent de faire. Et pourtant, j’en étais là, aujourd’hui. Pas si chétive que ça, finalement.

Mais j’aperçois, au loin, la silhouette de notre capitaine et je sens subitement la panique me gagner. Dans la précipitation, je laisse échapper le bout de tissu qui me servait à nouer ma longue chevelure et je peste en silence devant autant de maladresse. Je recule de quelques pas, essayant vainement de me tapissant dans l’ombre, alors qu’il se tourne dans ma direction. Je sens mon cœur battre lourdement dans ma poitrine, alors que, d’une main tremblante, je camoufle ma crinière de feu sous mon tricorne, déglutissant difficilement au fur et à mesure que la distance qui nous sépare se fait de plus en plus petite. « Aucun problème de sommeil, cap’taine. » je réponds, en essayant d’employer le même ton que le sien, mais je suis presque sûre que le timbre de ma voix trahit mon anxiété. D’ailleurs, mon être tout entier me lance des signaux d’alertes, mais je reste plantée là, comme une imbécile, à observer la fluidité de ses mouvements alors qu’il s’approche de moi. A sa deuxième remarque, je lève les yeux dans sa direction, serrant les poings dans mon dos avant de secouer la tête. Effet qui semble reconnecter mes neurones entre eux. Il est temps que je déguerpisse. Et vite. « J’allais justement… faire reluire le pont. » Et actuellement, j’aurais préféré être en tête à tête avec ma serpillière, qu’avec lui.


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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) EmptyMer 4 Nov - 14:22

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Poppy & Kellen

Je ne regrettais pas un seul des jours passés sur le pont de ce navire. J'avais attendu tellement longtemps avant que mon père ne m'accepte au sein de son équipage. "Le temps viendra où tu seras assez fort et vaillant pour naviguer à mes côtés, Kellen. Et c'est à ce moment là que tu pourras monter à bord." La vie de pirate était éprouvante, solitaire malgré l'équipage qui se trouvait également sur le navire. Un quotidien fait de voyage et de combats. De frustration lorsqu'un trésor nous glissait entre les doigts, d'une excitation palpable quand son emplacement se trouvait à portée de main. Des richesses dont l'existence restait même à prouver, parfois. De fuite pour conserver notre liberté, celle que l'on chérissait à tout prix. Choisir cette vie revenait à être sans attaches. Mon bateau était ma maison et certains membres de mon équipage, ma famille. Je refusais de suivre les lois érigées par ceux qui régnaient sur la terre ferme. Ces lois soi-disant pensées pour le meilleur mais qui ne satisfaisaient que les riches. Moi, je voulais vivre au gré des jours, sentir le vent caresser mes cheveux, goûter l'iode sur le bout de ma langue. Mon coeur pulser dans ma poitrine à chaque voile sombre aperçue au loin, le sang rugir dans mes tempes au moindre coup de sabre. Vibrer face à cette exaltation constante, apprécier le tintement des pièces d'or dans le creux de ma paume. Toutes ces choses découvertes au fur et à mesure des jours passés à naviguer sur les flots, tous ces instants qui me faisaient me sentir vivant malgré l'absence qui creusait ma poitrine.

Pourtant, ce poison continuait de ronger mes entrailles, à chaque soleil qui se levait et miroitait à la surface de l'eau. Ce sentiment de rancoeur qui m'enserrait les tripes, cette cicatrice sur mon bras droit, qui me rappelait qu'il avait été à ma merci pendant quelques douloureuses minutes, avant de s'échapper et de me laisser avec un goût amer dans la bouche. Mais ce n'était qu'une question de jours, à présent. Un poignée d'heures à patienter avant d'achever mon but, avant de pouvoir finalement réclamer vengeance. J'observais l'horizon, à cette heure de la nuit où le ciel et la terre s'unissent et ne font plus qu'un, en réfléchissant à toutes les possibilités. En élaborant un plan infaillible pour l'attirer mes filets et lui régler son compte, une bonne fois pour toutes. Après ça, je ne savais pas vraiment ce que j'allais faire, je ne m'étais jamais projeté plus loin. Continuer ma vie et mener mon équipage de mer en mer, à la recherche de nouveaux trésors, sans doute. Profiter de quelques jours en port pour se rincer le gosier et effleurer quelques cuisses pâles, m'enfermer dans mon cabinet pour observer l'immense carte accrochée contre le mur, me laissant porter par les noms qui accrocheraient ma pupille. Savourer enfin pleinement cette liberté, entouré de cette vaste étendue liquide et remuante, parfois cruelle.

Ce soir, je ne suis pourtant pas seul sur le gaillard avant. Et le bruissement qui coupe le train de mes pensées achève de me faire pivoter dans sa direction. Pour tomber sur une silhouette mince, pas spécialement dégourdie. En regardant la stature frêle du moussaillon, je me demande encore pourquoi je l'ai accepté sur mon navire. Il m'avait semblé capable d'être brisé en deux au moindre mouvement brusque, au premier coup d'oeil. Trop petit, trop délicat pour un homme. Tous n'étaient pas grands et robustes, néanmoins celui-ci différait du lot. Mais la flamme que j'avais vu brûler dans ses yeux avait suffi à m'intriguer, autant que sa langue acérée et sa détermination à voguer sur les flots. Ses motivations me tiraient quelques interrogations mais tout ce qu'il me fallait, c'était des matelots capables de déployer des voiles, de tirer au canon, de dégainer leurs épées et se saigner pour la bonne cause. Sa posture, du peu que je distingue depuis l'endroit où je me trouve, m'a l'air un peu bancale. Et me pousse à me rapprocher. Parce que je suis rempli de doute à son propos. Parce qu'une théorie a commencé à germer dans ma tête depuis quelques jours. Fruit de quelques observations, accompagnées de discussions captées distraitement au détour d'un couloir. « Une envie subite de prendre l'air, dans ce cas. » je lâche, platement, avançant doucement dans sa direction. Baissant les yeux sur son visage pâle et piqueté de tâches de rousseur, un sourire fleurissant sur mes lèvres. « Le pont est suffisamment propre, moussaillon. » je murmure, mon visage reprenant tout son sérieux d'un seul coup. Et lentement, je fais reculer le matelot à mesure que mon corps réduit la distance avec le sien. « Tu sais...Red, il y a beaucoup de choses qui se murmurent sur ce bateau, quand on sait tendre l'oreille. » je commence, dans un susurre sournois. Nous atteignons bientôt la rambarde et je reprends, pour focaliser son attention sur moi plutôt que sur le danger qui allait bientôt l'encercler. « Quelques bouteilles de rhum et tes camarades deviennent vraiment vraiment causants. Quelle a été ma surprise quand ils ont commencé à élaborer des hypothèses vraiment surprenantes. » je souffle, dangereusement. Un léger glapissement de surprise lui échappe quand son corps bute contre la rambarde, surplombé par le mien. Son visage était demi éclairé par la lueur de la lune, laissant apparaître ses yeux clairs bordés de longs cils. Et ma main se lève, frôlant la traître mèche couleur de cuivre, échappée de son tricorne. Avant qu'un index ne vienne effleurer le contour de sa joue, mes yeux sombres cherchant une réponse avant même de poser la moindre question. « Ils jacassaient joyeusement sur le nouveau mousse, divaguant sur le fait qu'il se comportait étrangement. » Je distillais le mystère goutte à goutte, observant la moindre de ses réactions. Puis les mots tombent, l'un après l'autre, impitoyablement. « Un peu comme une femme. »                                             

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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) EmptyVen 6 Nov - 23:38

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J’étais née dans un monde bien différent de celui que je côtoyais depuis des années maintenant. Pendant près de vingt-cinq ans, j’avais connu les robes en soie, la vaisselle en argent, la notoriété et les banquets jusqu’à pas d’heure. J’avais grandi dans un immense domaine verdoyant, loin des tumultes qu’imposait la vie de pirates, loin de leur cupidité et de leur barbarie. Jusqu’à ce que tout me soit subitement arraché. Je me souvenais de cette soirée d’hiver comme si c’était hier. Les images qui défilaient encore sous mes yeux étaient encore très nets, je revivais chaque minute avec la même intensité que la première fois. Je me rappelais de tout, dans les moindres détails. Je pouvais encore entendre les cris de terreurs, lire la peur dans les yeux de mes parents, qui nous hurlaient, à mon frère et moi, de partir, de fuir tant qu’on le pouvait encore. Et quand je fermais les yeux, je revoyais le corps de mon cadet, ceux de mes parents, sans vie, baignant dans leur propre sang. Je pouvais presque sentir l’odeur métallique du sang. Je sentais encore les bras musclés du commanditaire de ce massacre se refermer autour de mon corps, m’ordonner d’un ton froid et menaçant de me taire, avant d’être jetée sur leur maudit rafiot. Lui et son équipage m’avait tout prit. Ma famille, ma liberté, mon innocence. Pendant cinq ans, j’avais vécu au gré de ses envies, de ses besoins et de ses désirs. J’avais encaissé sa folie et sa cruauté, en silence. Parce que je refusais de lui donner une quelconque satisfaction. La chance avait fini par me sourire. Et je m’étais glissée dans cette faille, dans ce simple moment d’inattention de leur part pour m’échapper. J’avais couru sans jamais m’arrêter, par crainte d’être pourchassée, rattrapée et de me retrouver, une nouvelle fois, à la merci de cet homme et de son inhumanité. J’avais erré pendant des mois, dans les rues d’une ville, d’un pays que je ne connaissais pas, ne dormant que d’une oreille, me réveillant à chaque bruit que je trouvais suspect. Parce que la simple idée d’être de nouveau leur prisonnière me tordait l’estomac. Je savais que tout n’était plus qu’une question de temps avant qu’ils ne me retrouvent.

Alors j’avais eu cette idée un peu folle. Changer d’identité. Devenir quelqu’un d’autre, devenir l’un d’eux, en espérant qu’ils n’auraient jamais l’intelligence de me chercher sur la mer. C’est ainsi que je me suis retrouvée sur le Bitter Revenge. Et je commençais à me demander si je n'étais finalement pas plus en danger ici.

Parce que je n’ai pas besoin que ce soit dit clairement pour comprendre que cette petite discussion, avec Walters, n’a rien d’amical. Je le ressens dans le timbre de sa voix, je le vois dans la lueur qui brille dans ses yeux, dans chaque trait qui étire son visage. Il veut obtenir quelque chose de moi, des réponses à des questions qui me coûteront très certainement la vie. De ses mains ou de celles de quelqu’un d’autre. Et je n’ai aucun moyen de fuir, je suis prise au piège. M’échapper pour tenter de dénicher une quelconque cachette ne fera que repousser l’inévitable, alors à quoi bon ? Mes membres tout entier tremblent, et je me demande comment mes jambes font pour me maintenir encore debout. J’essaie de faire abstraction à la peur qui me dévore de l’intérieur, à la panique qui commence lentement à me gagner, et j’aimerais être capable de soutenir son regard, de ne pas faillir devant lui, mais je n’en suis pas capable. Ses pas réduisent de plus en plus la distance entre nous et moi, je recule, dans le seul espoir d’en remettre. Et bientôt, mon dos rencontre la rambarde du navire, me tirant un hoquet de surprise. Mes poings se referment et je regrette amèrement la décision de m’être embarquée sur ce maudit rafiot. Me croire plus en sûreté en mer que sur terre était une véritable erreur. « Certains ont une imagination débordante… » je réponds, relevant les yeux dans sa direction. « Surtout quand ils sont ivres. » Mais que valait ma parole contre celle de ces matelots ? Pas grand-chose. Pour la plupart, ils faisaient parties de son équipage depuis des années et malgré les litres de rhum ingurgités, leurs dires seront toujours plus forts que les miens, aux yeux du capitaine. Autrement dit, je suis faite comme un rat. Je sens l’une de mes mèches s’échapper de mon tricorne et mon cœur accélérer sa folle course dans ma poitrine alors qu’il m’effleure la joue. J’ai subitement envie de vomir. « Je ne fais que de suivre les ordres. » Je dégluti faiblement.. Je préférais mourir que d’avouer qu’il avait raison. « Mon comportement n’est étrange que pour les fermés d’esprit. » je lâche, en soutenant son regard. Puis les mots tombent et mon cœur rate plusieurs battement. Je savais qu’il avait compris, mais l’entendre de vive voix me fait prendre confiance du danger qui m’entoure. Les femmes n’avaient rien à faire sur un bateau et j’avais eu l’audace de lui mentir, en le regardant dans le blanc des yeux, alors je ne donnais pas cher de ma peau. Mais je n’avais pas l’intention de le laisser me pousser sur la planche pour me donner en pâture aux requins ou de lui donner la satisfaction de m’enchaîner dans la cale, sans me défendre. Une fois, pas deux. « Et qu’est-ce que vous allez faire, capitaine ? » J’ai le souffle court. « M’obliger à vous montrer ce qui se cache sous ces bouts de tissus pour confirmer ou non vos soupçons ? » je questionne, alors que ma voix n’est plus qu’un murmure à peine audible.


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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) EmptyJeu 12 Nov - 18:27

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Il y a un adage qui dit que les femmes sur un bateau portent malheur. Mettez des matelots sur un navire pendant de longs mois sans toucher terre, des hommes régis par de simples pulsions comme celles de boire du rhum, trancher des gorges et tirer leur coup. Rajoutez-y une donzelle, j'vous laisse imaginer le résultat. La privation fait retourner l'être humain à l'état de bête sauvage et la pauvre créature n'aurait pas eu le temps de chercher à s'enfuir qu'elle aurait été prise entre leurs griffes. On ne s'étonnait plus du succès des bordels qu'on trouvait dispatchés aux quatre coins des ports, remplis du soir aux matins par des gueux incapables de garder leurs queues dans leurs pantalons après trois mois à naviguer sur les flots. Pour que règne l'ordre, je me contentais suivre cette tradition. J'avais besoin d'un équipage fiable et non pas de scélérats capables de me trahir à la moindre cuisse apparente. Pourtant, je n'étais pas fermé à la question, sur le principe. Je connaissais quelques femmes à l'esprit vif, avec une verve intéressante et des capacités qui auraient été utiles sur un bateau. Mon amie d'enfance, Cosima, en était le parfait exemple. Mais je ne pouvais pas prendre ce risque alors j'avais refusé net, malgré ses remontrances et des menaces de m'assommer à coup de poêle. Même si elle aurait été le meilleur compagnon de bord que je puisse avoir, en plus d'être excellente aux fourneaux. Pour me faire pardonner, je lui avais promis de lui ramener des souvenirs et de repasser régulièrement la voir à la taverne.

En parlant de femme à bord, les racontars de loups de mer dans les cuisines avaient attiré ma curiosité et approfondi mes interrogations sur le nouveau moussaillon. Déjà qu'il était un peu frêle, au premier abord, mais il dénotait davantage par son comportement. À se demander s'il avait connaissait vraiment quelque chose à la vie de pirate. Méfiant, puis intrigué, je m'étais fait un devoir de garder un oeil sur lui, pour veiller à ce que je ne me trouve pas trahi par mes pairs. D'autant plus qu'il agissait étrangement, de manière un peu trop guindée pour paraître normale. Un phrasé plus élevé que la moyenne, presque soutenu, qui me faisait penser à ces pète-sec d'aristocrates, bien lotis dans leurs grandes maisons en marbre blanc. Des gestes presque gracieux, emprunts d'un sentiment qui ne seyait absolument pas à un homme, aussi sensible soit-il. Et une pensée avait commencé à germer dans ma tête, petit à petit. Mais je n'osais pas vraiment y croire et je me gardais une certaine réserve pour ne pas alerter le reste de mon équipage. Mais les murmures bafouillés par des hommes ivres un soir avait réveillé cette réflexion tapie dans un coin de ma tête. Pourtant, il y avait beaucoup trop de petites choses qui se liaient les unes aux autres, au fil des jours. Plein d'indices qui confirmaient l'idée qui prenait racine dans mon crâne, qui refusait de s'en aller, désormais.

J'attendais alors le bon moment pour découvrir la vérité, pour confirmer ou non les interrogations qui subsistaient.

« On dit plutôt que l'alcool délie les langues. » je souffle, sans le quitter du regard. Ou plutôt, la quitter du regard, en vérité. Mon visage reste obstinément incliné vers le sien, mes yeux parcourant ces traits trop graciles, trop peu virils. C'était comme si un voile opaque s'était subitement enlevé de mon champ de vision, retirant le moindre doute de mon esprit. Cette mèche rousse, ces pommettes hautes, ce regard clair bordé de longs cils. Impossible de se tromper, maintenant que les faits étaient clairement exposés devant moi. Et je ne tarde pas à les lâcher, ces mots qui tournoyaient sournoisement au sein de ma cervelle. Parsembleu, il y avait une putain de femme à bord. Où comment créer la discorde en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Surtout qu'elle avait dissimulé son identité à son propre capitaine, en plus d'être une menace à l'équilibre du navire et de son équipage. Et qu'elle avait eu l'audace de me mentir en me regardant droit dans les yeux. Et qu'est-ce vous allez faire, capitaine ? M’obliger à vous montrer ce qui se cache sous ces bouts de tissus pour confirmer ou non vos soupçons ? Sa témérité me tire un rire glaçant, en plus de soutirer des émotions terriblement contradictoires. Elle était d'autant plus intéressante avec cette morgue virulente. Mais elle avait l'air de ne pas se rappeler où est-ce qu'elle se trouvait. Et surtout, devant qui. « Peut-être que je devrais ? Histoire de te rappeler où est ta place, moussaillon. » je gronde, effleurant le tissu de sa chemise d'un pouce. Avant d'être une femme, elle restait quelqu'un qui s'était engagé à se placer sous mes ordres, au prix de sa vie. « Ou peut-être que je devrais simplement te jeter par-dessus cette rambarde, tout simplement. » je renchéris, me penchant davantage dans sa direction, pour la forcer à se courber en arrière. « Qu'est-ce qui me retient de me débarrasser de toi, après tout ? Je suis assez magnanime pour ne pas te donner en pâture à tes petits camarades. » je murmure, sans la quitter des yeux. Sans bouger le moins du monde, je continue d'observer la moindre de ses réactions, la plus petite ombre sur son visage délicat. « Avant de prendre une décision, je pense avoir la droit à des réponses. Qu'est-ce qu'une femme vient faire sur mon putain de navire ? » je gronde, dans un souffle.                                                              

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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) EmptyVen 13 Nov - 0:10

The problem is not the problem.
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Ma principale faute ? Je n’avais pas eu la chance de naître homme. Et dans notre société, qu’importe notre classe sociale, les femmes n’avaient pas de très grandes valeurs. Dans l’aristocratie, nous n’étions que des vulgaires objets, exposées aux bras des hommes, avec une vie choisie et toute tracée, alors même que nous n’étions que des enfants. J’adorais mes parents et j’avais toujours éprouvé un profond respect pour mon père et ses idées parfois évolutives, allant à l’encontre de ce que la plupart des hommes pouvaient penser. Mais j’avais toujours su, qu’une fois l’âge atteint, il n’aurait eu aucun mal à me donner au premier inconnu qui se présenterait à lui. Parce que c’est ainsi que ça marchait. Échangée contre un dot, j’aurais eu autant de valeur qu’un cochon qu’on amène à l’abattoir. Et combien de fois j’avais prier le premier Dieu prêt à m’écouter pour qu’on me vienne en aide, pour qu’on m’épargne un mariage dont je ne voulais guère, pour qu’on me laisse dicter ma vie comme je l’entendais, pour qu’on me laisse prendre mes propres décisions. Et je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que quelque part, on avait entendu mes appels. J’avais échapper aux noces, mais j’en avais doublement payé le prix. On m’avait arraché ma famille, on m’avait violemment rappelé que mon rôle, en tant que femme, c’était de me taire et d’accepter. C’est d’ailleurs ce que j’avais fait. J’avais subi en silence, ravalant ma fierté et l’envie brûlant de réduire en cendre ce bateau et tout son équipage. Le milieu de la piraterie ne valait rien. Il était aussi impitoyable que le monde dans lequel j’avais grandi. La différence c’est qu’eux, ils se croyaient au-dessus de nous, au-dessus des lois. Ils se décrétaient meilleurs, parfois plus justes, mais tout ce que j’avais pu voir, c’était leur cruauté. Ils n’étaient que des assassins, avides de pouvoirs et de richesses.

J’avais rapidement compris que peu importe l’endroit, je n’obtiendrais jamais une once de respect. Mais je devais sauver ma peau. Et malgré mon mépris pour la gente masculine et ces scélérats sans cervelle, devenir l’un d’eux s’était avéré être ma meilleure option.

J’avais tout fait pour protéger mon secret, pour éviter qu’on le perce à jour aussi rapidement, mais il semblerait que je restais plus douée dans le maniement d’un sabre, qu’en mensonge. Et comme j’étais bien loin d’exceller dans la pratique de l’épée, il n’était pas bien difficile de comprendre que mentir ne faisait pas partie de mes nombreuses qualités. Et je me maudissais intérieurement d’avoir pu imaginer, ne serait-ce qu’une seule seconde, que j’étais capable de m’en sortir en m’embarquant sur ce maudit rafiot. Il était évident que je ne tiendrais pas longtemps et qu’on finirait par avoir des doutes à mon sujet, et c’était arrivé tellement vite, que si je ne tenais pas un minimum à ma vie, je me serais déjà jetée moi-même par-dessus bord. A la place, j’allais offrir ce plaisir sur un plateau d’argent au Capitaine. Mes yeux ne se sont pas défait des siens et je refusais catégoriquement de lui donner la satisfaction de les détourner. On m’avait trop souvent fait comprendre qu’en tant que femme, je ne valais rien, et je ne pouvais me résoudre à le lui prouver. Quitte à mourir, autant jouer une dernière fois avec le feu. « Je sais très exactement où est ma place. » je réponds, avant de sentir mon cœur rater plusieurs battement dans ma poitrine. Finalement, mon regard s’abaisse sur son doigt qui effleure mon chemisier, et j’ai l’impression de manquer d’air. Mes mains s’agrippent fermement à la rambarde et je dois me faire violence pour ne pas fermer les paupières. Une multitude d’images me reviennent par flash, je me revois, des mois en arrière, à la merci de mes geôliers, condamnée à leur donner ce qu’ils voulaient, sans jamais poser de questions. Et ce simple souvenir, accompagné de son geste, en plus de me donner envie de vomir, me fait tressaillir. « Ne me touchez pas… » je souffle dans un murmure, la voix tremblante. J’ai parlé tellement bas que je me demande si j’ai réellement prononcé ces mots, ou si je les ai simplement pensé. Son corps se rapproche dangereusement du mien, m’obligeant à me pencher en arrière, tentant de maintenir le plus de distance possible entre-nous. Je sens le vide dans mon dos, son souffle chaud s’écraser sur mon visage et la peur qui commence lentement à me nouer les entrailles. « C’est à vous de me le dire… » je reprends, un peu plus fort cette fois, avec le peu d’assurance dont je pouvais faire preuve à ce moment précis. « Je n’ai plus rien à perdre de toute façon. » je termine, mes iris remontant en direction de son visage, avant que la question que je redoutais le plus ne franchisse la barrière de ses lèvres. Mais je ne pouvais pas dévoiler la raison de ma présence sur son bateau, sans devoir lui avouer d’où je venais et qui j’étais réellement. Je refusais de devenir une sorte de trésor ou une monnaie d’échange, dû à ma place dans la société. Mais lui mentir une nouvelle fois, en le regardant droit dans les yeux, je ne pouvais pas non plus me le permettre. Autant lui demander de me jeter à l’eau immédiatement. Je me doutais que ma réponse ne changerait pas grand-chose à l’issue de tout ce bourbier, mais si j’avais une chance, même infime, de m’en sortir, je devais la saisir. « Je fuyais. » j’avoue finalement, mon cerveau tournant à plein régime. « Il me fallait un endroit où on ne viendrait jamais me chercher. » Il me fallait une idée lumineuse, une histoire qui tienne la route. Fournir une part de vérité et inventer le reste me semblait être la meilleure solution. « Et on ne serait pas venue chercher une femme sur un navire. »


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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) EmptyMar 24 Nov - 18:46

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 Des fois, lorsque je ne réussis pas à me laisser porter dans les bras de Morphée, je pense à ce que ma vie aurait pu être si je n'avais pas décidé de suivre la voie de mon père, parmi les pirates. Je repense à ce quotidien auprès de ma mère, lorsque je n'étais pas encore en âge de voguer sur les flots, je me remémore les journées à écumer la ville pour rendre des services à diverses personnes, filant à travers les rues pavées pour me rendre d'échoppe en échoppe. Être une femme de pirate revenait à vivre presque quasiment seule, à élever ses enfants sans la présence d'un père et à attendre. Attendre désespérément le retour d'un navire, l'arrivée d'un équipage, attendre en espérant que la mer avait été sa seule compagne pendant son long voyage. Rares étaient les matelots qui étaient attendus sur le port, rares étaient même ceux qui s'entichaient d'une seule dame. À vivre perpétuellement sur les vagues, c'était comme s'amouracher d'un fantôme, d'une légende. C'était une folie, diraient la plupart, parce que cette vie était si disparate et dangereuse qu'une famille n'y avait pas sa place légitime. Pourtant, la mienne avait perduré malgré tout. Mon père était parti, souvent. Mais il était toujours revenu, peu importe son état, peu importe la quantité d'or dans ses caisses. Il était revenu malade, blessé, riche, détroussé, fulminant, apaisé. Néanmoins, sa silhouette s'était toujours découpé à travers la porte, le son de ses lourdes bottes résonnant et faisant craquer le vieux bois. Il avait pris le temps, pendant ses escales, de m'enseigner, de me léguer ses connaissances.

Et s'il n'avait pas été là, je pense que mon existence aurait été d'un ennui mortel. Si son existence trépidante de hors-la-loi n'avait su nourrir nos bouches et habiller nos carcasses, j'aurais peut-être fini par servir de la bière à la taverne. J'étais certainement plus éduqué que la plupart de mes comparses, mais je n'aurais pas pu devenir quelqu'un. J'aurais été relégué parmi la plèbe, dans les tréfonds de la ville, à devoir me battre pour gagner mon pain. Alors que rien n'était plus exaltant que la vie sur l'eau, que la brise iodée qui caressait mon visage et secouait mes cheveux. Rien ne valait le frisson du danger et l'impression que ce jour était le dernier, qu'il fallait le vivre pleinement. Je n'échangerais ce quotidien pour rien au monde et je me serais jamais vu ailleurs que sur le pont d'un bateau, à voguer vers l'horizon pour découvrir des îles nouvelles, des trésors fastueux sur lesquels aucun autre homme n'avait posé ses mains.

Et si je pensais en avoir vu beaucoup, depuis que je naviguais aux côtés de mon père et davantage en prenant la tête du navire, je ne pensais jamais faire face à une femme grimée en loup de mer. Mais mes doutes s'étaient avérés vrais et il m'avait suffi d'un tête à tête pour le confirmer. Sa présence était un obstacle au bien-être de mon voyage et à la cohérence de mon équipage. Les pirates étaient principalement régis par leurs instincts, d'autant plus primaires après des mois sans un morceau de terre en vue. Je m'inquiétais du désordre qu'elle pouvait provoquer si l'on apprenait ce qu'elle était ainsi, qui menaçait l'équilibre que je m'étais forcé d'instaurer. Et je savais pertinemment qu'elle ne survivait jamais à des hommes férocement poussés par leurs besoins, qui n'attendraient que le moment propice pour la prendre en traître et se jeter sur elle. Impitoyable était le monde des forbans. La jeter par-dessus la rambarde m'aurait volontiers tenté pour expédier ce problème de manière efficace mais à mon plus grand malheur, j'étais doté d'une morale foutrement influencée par la présence constante d'une femme à mes côtés, lorsque je revenais sur les terres de mon enfance. Cosima était l'une des rares personnes que j'estimais profondément et son caractère si flamboyant m'avait marqué l'âme. Elle avait maintenu cette conscience qu'une existence de flibustier avait tendance à éteindre, à ramener à l'état sauvage. C'était parfaitement de sa faute si je ne pouvais pas me résoudre à réduire à néant la menace qui se trouvait devant moi. Morbleu. Cependant, cette impertinente doit se rappeler où elle se trouve et à qui elle s'adresse. Je veux bien être magnanime mais je ne suis pas un homme duquel on se joue impunément. Ne me touchez pas. « Tu n'es pas en droit de rechigner. Ta vie est entre mes mains, Red. Ou quel que soit ton nom. » je souffle, sans la quitter du regard, mes yeux glissant sur la boucle rousse qui se balance au rythme de ses mouvements.

Je me penche même en avant, la forçant à se courber contre la rambarde, faisant ployer la pression autour d'elle. Je voulais qu'elle comprenne qu'il ne servait plus à rien de jouer les fortes têtes, que son comportement d'auto-préservation ne lui serait d'aucune utilité. Mais elle continue et je sens trembler quelque chose dans ses paroles, dans le ton de sa voix. Une force qui m'intrigue tout autant que la raison de sa présence, encore terriblement vague. Elle a beau répondre qu'elle n'a plus rien à perdre, le tremblement de son corps mince m'indique qu'elle ne ressemble en rien à ceux qui ne sont plus effrayés par la mort. Avant de prendre une décision, je veux savoir ce qui a amené une femme à monter sur mon navire et mettre en péril mon voyage. Alors je me contente de l'observer fixement, de guetter le moindre signe d'un autre mensonge dans ses yeux qui brillent sous le clair de lune. Je fuyais. « Tu fuyais. » je susurre, à voix basse, les mains toujours posées de part et d'autre de sa silhouette, agrippées à la rambarde. Sceptique, je la laisse poursuivre, sa voix troublant momentanément le silence régissant sur le pont. « Je vois. » Je n'étais pas plus avancé. Et ses informations faisaient naître de nouvelles interrogations dans le creux de ma tête. Ma main vient s'emparer de son menton pour relever son visage dans ma direction, oscillant entre une fébrile délicatesse et une certaine pression pour la défier de se soustraire à mon emprise. « Mais ça ne change rien à la situation. Parce que si tu te caches, c'est qu'il y a quelqu'un qui te cherche, quelqu'un qui peut potentiellement me causer des ennuis. » je souffle, avec une extrême lenteur. Avant de me pencher davantage, atteignant quasiment la courbe de sa mâchoire, sentant presque le contact de sa peau contre la mienne sans même qu'elles ne s'atteignent. Il n'y a que son souffle court qui s'échoue sur ma joue et la tension dans le moindre de ses membres. « À toi de me dire en quoi tu pourrais te rendre utile, ce qui m'empêche de t'exécuter sur le champ pour m'éviter des représailles. Est-ce que c'est cette peau si pâle qui a causé ta perte ? Ou est-ce qu'il y a autre chose chez toi qui te rend si particulière ? » je termine, d'une voix volontairement faible, presque veloutée.

Il y avait quelque chose en moi qui cherchait désespérément à la repousser dans ses retranchements, à voir si elle était capable de dévoiler cette fougue que je distinguais dans le creux de ses iris limpides. Si elle méritait réellement la place que je comptais peut-être lui laisser sur ce navire.                                                                   

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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) EmptyLun 30 Nov - 16:24

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Cinq ans. Deux-cents soixante semaines. Mille huit cent vingt-cinq jours. A l’échelle de tout une vie, ces quelques années pouvaient sembler tellement dérisoire, pourtant, quand j’y repensais, j’avais l’impression d’avoir traversé l’éternité, en plus de l’Enfer. Enfermée, presque constamment, dans la cale d’un bateau, sans jamais apercevoir la lumière du jour, j’en avais rapidement perdu la notion du temps. Privée de mes repères, je m’étais longtemps contentée de vivre, ou plutôt survivre, au gré des allées et venues des membres de l’équipage, tentant parfois maladroitement de récupérer quelques informations, une date, un moment de la journée, n’importe quoi. Tout ce que je voulais, c’était un élément, une indication, quelque chose auquel me raccrocher, quelque chose qui m’empêcherait de devenir complètement folle. D’espérer. Quoi, ça, je n’en savais rien. Mais l’espoir me permettait de tenir, et je voulais croire qu’un jour, le voile qui obscurcissait mon ciel finirait par laisser passer quelques rayons de soleil, avant de ses dissiper entièrement. Je l’espérais, du plus profond de mon âme. Mais plus on espère, plus la chute est violente quand la réalité nous rattrape. Oui, javais réussi à fuir, mais j’étais tombée de très haut en découvrant le temps qui s’était écoulé depuis ma disparition. J’avais découvert la date, par hasard, au détour d’une conversation, avec la même violence que si on m’avait donné un coup de massue à l’arrière de la nuque.

Et je n’avais pas subi pendant des années pour que tout recommence aujourd’hui. Parce que si il ne me tuait pas sur-le-champ, il n’y avait pas réellement d’autres issues possibles. Et je préférais mourir que de servir d’en cas à ses matelots, ou à lui-même. « Alors prenez-là. » je réponds presque instantanément tout en soutenant son regard, presque pour le défier de mettre ses menaces à exécution. Mourir me rendrait la vie tellement plus facile. Ironique, n’est-ce pas ? Red. Ce nom, synonyme de ma fausse identité tourne en boucle dans mon esprit. C'est ainsi que j'ai décidé de m'appeler quand l'idée de m'engager dans la piraterie m'a traversé l'esprit. Il me fallait un prénom masculin, un prénom qui ne me donnerait pas l'impression que le mot 'bourgeoisie' est inscrit sur mon front. Mais qu'est-ce que j'y connaissais, moi, en prénom ? Pour être honnête, pas grand chose. J'ai passé des nuits entières à me creuser la tête, à chercher un nom qui me permettrait de passer inaperçu, au moins un temps, et éviter qu'on me soupçonne dès le début d'être un imposteur. J'ai laissé traîner mes oreilles dans toutes les tavernes de la ville sans jamais trouver un nom qui fera l'affaire. Je me suis présentée devant le capitaine en ayant l'espoir qu'au moment venu, l'évidence s'imposerait à moi. Et c'est ce qui s'est passé. Au moment de décliner mon identité, je savais qui j'allais devenir, qui j'étais. Red. Une couleur, une simple couleur, mais tellement représentative. Rouge, comme la fleur des champs dont je porte le prénom. Rouge comme la colère et la haine qui pulse dans mes veines. Mais aujourd'hui, Red n'existe plus. Mais à-t-il seulement existé un jour ? Il ne reste plus rien de l'homme pour lequel je me faisais passer, il ne resté plus que moi, le vrai moi. « Poppy. » je souffle. « Je m'appelle Poppy. » Penelope, de naissance, mais je ne lui fais pas suffisamment confiance pour le lui confier. Et même si ça avait été le cas, personne excepté mes parents ne m'appelaient ainsi. Trop pompeux. Trop élitique. Trop révélateur.

Non, il ne voyait pas. Il ne le pouvait pas. Il n’avait pas la moindre idée de ce que j’avais pu endurer pendant des années, de tout le poids que je portais sur mes épaules, sans savoir si j’arriverais, un jour, à m’en défaire. Il était l’un d’entre eux, il menait la même vie, partageait les mêmes mœurs, sans parler de la haine qu’ils éprouvaient tous pour l’aristocratie. Et même si je ne ressemblais plus à la bourgeoise que j’avais pu être, je restais l’une d’entre eux. Mais que valait la vie de quelqu’un qu’on croyait sans doute mort depuis presque dix ans ? J’étais loin de chez moi, sans plus aucune famille, et me garder vivante en échange d’une rançon ne servirait à rien. Un frisson parcours alors mon échine quand sa main vient délicatement soulever mon menton, mon regard venant se planter dans le sien. « Pourtant votre réputation vous précède… » je lâche calmement, en essayant vainement d’apaiser les battements de mon cœur. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il est le plus grand pirate qui écume les mers, mais l’un des plus grands, sans aucun doute. Tout le monde connaît son nom, que ce soit dans la piraterie ou dans la haute société. S’il est aussi puissant qu’on peut le décrire, de quoi a-t-il peur, hein ? Puis il y a ses mots, la sensation de nos corps qui se frôlent, qui se rapprochent toujours plus, toutes ces petites choses, aussi infimes soit-elles qui me font perdre tout mon sang-froid. Je n'arrive plus à supporter cette proximité, à faire abstraction de son souffle chaud qui s'écrase sur mon visage et qui me donne l'impression de revivre ce même cauchemar. Mon cœur s'emballe et tout explose. Mes mains viennent se refermer sur sa chemise avant que, d'un geste rapide, j'intervertisse nos places. Il se retrouve le dos plaquer contre la rambarde, ma main gauche le tenant toujours fermement, tandis que, de la droite, je le menace à l’aide d’une dague. « Vous ne savez rien... » je marmonne entre mes dents, appuyant légèrement la lame de mon arme dans son cou. « Je sais me défendre et me battre. » C'était l’un des seuls avantages que j’avais pu tirer de ces cinq ans de ma vie passé en captivité sur ce maudit rafiot. J'avais eu du temps pour observer et pour apprendre. « Et sachez que je n'aurais aucun scrupule à vous tuer si vous osez poser ne serait-ce qu'un doigt sur moi. Alors je le répète, ne me touchez pas. » je murmure d'une voix sèche.


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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) EmptyMer 6 Jan - 10:18

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 S'il y a bien un point sur lequel j'étais intraitable, c'était l'honnêteté. J'avais soigneusement choisi mon équipage pour m'éviter mutineries et trahisons mais je ne pouvais certifier l'absence de risque. Alors je faisais en sorte de leur passer l'envie de ruser pour m'attaquer dans le dos. Par chance, la plupart étaient des fidèles, déjà présents du temps de mon père et je savais qu'ils étaient dévoués à notre cause. Pour les autres, il s'agissait de temps et de valeur. J'abhorrais le mensonge et les mesquineries, même si elles faisaient partie intégrante de notre quotidien. Il fallait être le plus malin, le plus rusé, le plus opportuniste pour réussir à obtenir ce que l'on cherchait. Trouver des richesses demandait bien des efforts, ainsi qu'une multitude d'informations. Il fallait savoir diriger son navire contre vents et marées, observer la course des étoiles dans le ciel pour se repérer, fractionner les victuailles pour tenir le plus longtemps sans avoir à toucher terre. Combattre l'ennemi qui cherchait à s'emparer des mêmes joyaux. Être impitoyable. Mais je le faisais avec une justice héritée de mon paternel avant moi. J'évitais les dommages collatéraux, si je le pouvais. Et je ne tuais jamais par plaisir. Je tenais à être honnête avec hommes, qu'il s'agissait de bonnes ou de mauvaises nouvelles. Mais j'espérais acquérir leur pleine confiance, en les invitant à participer pleinement à la vie de pirate. Ils n'étaient pas que des sous-fifres employés pour manœuvrer ou nettoyer. Ils restaient des hommes comme moi, épris de liberté, d'une envie de voyager et de vivre pleinement, sans contraintes. Cependant, ils savaient pertinemment qu'un pas de travers ne resterait jamais impuni. Et je n'avais jamais eu de gros soucis jusqu'à maintenant.

Jusqu'à apprendre qu'une femme se trouvait sur mon navire.

Et pas n'importe laquelle, au vu de son teint d'albâtre et de ses manières. Elle ne pouvait pas cacher son comportement qui n'avait rien d'une donzelle de bas étage. J'avais vu assez d'aristocrates de près pour réussir à en reconnaître malgré  une couche de crasse. Pourtant, les paroles qui s'échappent de ses lèvres roses ne sont en rien celles d'une demoiselle de bonne famille. Il y a une détermination et une volonté de fer, une agressivité et un feu qui prédominent alors même qu'elle se trouve en position de faiblesse. Sous le couvert de ses boucles rousses, elle me faisait penser à Cosima. Une langue fourchue et une bravoure sans égal. Il me suffirait de quelques centimètres de plus à me pencher pour qu'elle bascule complètement en arrière mais elle continue de se mesurer à moi, sans relâche. Dans sa voix, il y a le ton de ceux qui n'ont plus rien à perdre. Mon esprit est violemment titillé par cette fille qui a eu l'audace de s'inviter sur mon bateau, de me mentir en me regardant dans les yeux et de continuer à jouer les effrontées alors qu'elle est loin de pouvoir se le permettre. Intéressant. « Poppy. » Un coquelicot. Qui devait être du à la couleur flamboyante de ses cheveux, à n'en pas douter. Mais je veux des réponses à mes questions. J'ai le droit de savoir qui la pourchasse, qui risque de venir à mes trousses si cette personne apprend que je l'abrite.

Ma main attrape son menton pour relever son visage dans ma direction. J'exigeais des explications, si je devais l'accueillir définitivement sur le navire. Savoir à qui j'ai la possibilité de me mesurer, prévoir en conséquence. Je détestais l'imprévu et je travaillais toujours de manière à avoir des coups d'avance sur les autres. « Les flatteries ne t'empêcheront pas de parler. » je susurre froidement, la tenant toujours délicatement entre mes doigts. Exerçant une infime pression qui suffisait largement à lui prouver que refuser de répondre n'était pas une solution. Elle était prise au piège. En tout cas, c'était ce que je croyais. Et je ne m'attendais certainement pas à sentir ses mains se refermer sur ma chemise, son corps tirant pour faire pivoter le main. Je me retrouve finalement contre la rambarde sur laquelle je la maintenais, le dos plaqué contre le bois et le froid du métal glissé contre mon cou. Elle était encore plus intéressante que ce que je pensais. Un rire bas s'échappe de mes lèvres, malgré l'incongruité de la situation. « Je vois ça. » je rajoute, le plus tranquillement du monde. Avant d'écouter sa menace sans ciller, refrénant l'envie qui chatouille le bout de mes doigts. « Adorable. Et ton monologue aurait pu me faire de l'effet si tu ne risquais pas pire en m'ôtant la vie. » je murmure, avec un sourire narquois. Puis je reprends, levant le nez pour lui indiquer le ciel au-dessus de nous du menton. « Le tour du guetteur se termine dans un peu moins de trois minutes. Tu n'auras pas le temps de te débarasser de mon corps et quand il te trouveront, ils te tueront. Tu ne fais pas le poids face à une plus d'une dizaine d'hommes habitués quotidiennement à se battre. » je lui explique, sans même chercher à s'extraire de sa prise. « Alors au lieu de me considérer comme un ennemi, Poppy, tu devrais me voir comme un allié. À moins que tu ne veuilles être jetée dans une cage pour servir de putain quand bon leur semblera. » je rajoute platement, sans même chercher à ironiser. Je savais ce dont ils étaient capables et même si je ne le cautionnais pas, c'était la stricte vérité. « Tu as donc moins de trois minutes pour reculer, ranger ta dague, remettre ton chapeau correctement et avoir l'air d'un gentil matelot venu prendre l'air. » 

Je ne savais même pas ce qui m'attendait en lui portant secours, mais je savais que je ne pouvais pas risquer de la faire découvrir. En m'ayant de son côté, elle obtenait un complice et un alibi pour lui laisser la vie sauve. En attendant le prochain port, j'avais tout le temps du monde pour réfléchir à ce que j'allais bien pouvoir faire d'elle. Et à en apprendre plus sur cette rouquine aux manières discutables pour une fille de son rang.                                                                  

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MessageSujet: Re: Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) Take off the mask, sailor. Or should I say...Miss ? (Pollen!Pirates) EmptyLun 11 Jan - 14:28

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Je ne savais plus vraiment qui j'étais. J'avais tout perdu, ma famille, ma vie d'avant et jusqu'à ma propre identité. Je n'avais plus rien en commun avec la femme que j'étais des années en arrière. Je n'étais plus réellement Poppy, au même titre que je n'étais pas vraiment Red. Poppy, était une jeune femme fragile, douce et d'un calme olympien. Red était tout ce que je ne serais jamais. Fort, vaillant, courageux et surtout, mais avant tout, un homme. Là, je n'étais ni l'un ni l'autre. Juste une pauvre fille perdue, et n'ayant plus rien à perdre. Je n'appartenais plus à un de ces deux univers. Mon nom, comme celui de mes parents avaient dû sombrer dans l'oubli et j'avais disparu depuis bien trop longtemps pour que mon sort inquiète encore les gens de ma caste. Puis l'aristocratie était un monde rempli d'hypocrisie que je n'étais pas mécontente d'avoir quitté. Mais j'avais beau me trouver sur un navire pirate, savoir plus ou moins manier l'épée, je n'étais pas plus l'un d'entre eux. Je n'avais pas le comportement le plus adéquat pour me faire éternellement passer pour un de ces loups de mer. Et finalement, qu'importe qui j'étais ou que je devenais, je ne serais jamais en sécurité nulle part. La menace planait partout, que je sois sur terre ou que je navigue sur les mers. Et même si je restais persuadée qu'on ne viendrait jamais me chercher ici, me cacher au milieu d'autant d'ennemis potentiels, c'était jouer avec le feu. Mais encore une fois, je n'avais plus rien à perdre. Je me savais déjà condamnée et quelque part, j'essayais simplement de survivre le plus longtemps possible.

Et il semblerait que ma fin soit plus proche que prévu. Je savais que mon plan était risqué, qu'il était même plus que bancal, mais j'espérais qu'il me permettrait d'avoir une couverture au moins jusqu'au prochain port. Je n'avais pas prévu que mon secret soit percé à jour si tôt et je commençais sincèrement à m'en mordre les doigts. Je n'avais aucun moyen de lui échapper, aucun moyen de fuir. J'étais prise au piège, complètement à sa merci et cette simple pensée me donnait le tournis. Je préférais mille fois mourir que d'être prise comme otage et jetée au fond de la cale, dans une prison de fortune que je serais obligée de partager avec la moisissure et autres choses toutes aussi agréables. J'avais passé bien trop de temps sur un bateau en tant que femme pour savoir comment elles étaient traitées. Et ce n'était définitivement pas avec les bonnes manières et des fleurs. Sa main sur ma peau me fait frissonner d'effroi  et prendre sur moi devient de plus en plus difficile. « Je n'essaie pas de vous flatter... » je réponds en relevant les yeux dans sa direction alors qu'il presse légèrement ses doigts sur mon épiderme et c'est suffisant pour me faire réagir.

Mon corps tout entier tremble, mais je puise dans mes dernières forces pour faire basculer son corps contre la rambarde, profitant du fait qu'il ne s'y attendait pas pour un meilleur effet de surprise. Nos positions inversées, je glisse une lame contre son cou, menaçante. Je n'étais pas l'une des leurs, mais je ne leur donnerais pas le plaisir de me tuer sans m'être un minimum défendu. Je n'avais pas réellement l'intention ou l'envie de le tuer. Je m'en savais incapable et je n'étais pas folle à ce point, encore moins suicidaire. Je voulais simplement qu'il sache, qu'il comprenne que je n'étais pas n'importe qui. Ce que j'avais vécu, ce que j'avais traversé, ça m'avait obligé à me forger un caractère, et même si je ne faisais pas le poids face à ses hommes entraînés et qui lui vouaient une loyauté sans faille, j'étais loin d'avoir dit mon dernier mot. Ma main se resserre pourtant autour de ma prise, comme pour me rassurer alors que mes yeux se relèvent doucement en direction du ciel étoilés avant de se reposer sur son visage. « Pourquoi est-ce que je devrais vous croire ? » je souffle entre mes dents, les yeux froncés. Pourquoi voulait-il m'aider à protéger mon secret ? Pourquoi avait-il seulement envie de le faire ? Ses motivations ou sa raison m’échappait et je n'arrivais pas à me résoudre à lui faire confiance. Il restait trop de questions en suspens. Pourtant quand je l'entends me dire ce qui se passera si je ne coopère pas, je me fige presque instantanément, mon cœur battant à un rythme effréné dans ma poitrine. Mon arme me glisse d'entre les mains avant de retomber dans un léger tintement sur le sol. Et je me recule plus vivement que prévu, comme si cette proximité avec lui venait brûler chaque parcelle de mon corps. J'étais tétanisée à l'idée que tout cet Enfer recommence, tétanisée de servir de défouloir pour des hommes sans aucun scrupule. J'ai l'impression de manquer d'air, de ne plus être capable de respirer correctement. Je sens l'angoisse broyer mon estomac et je dois me faire violence pour contenir les larmes qui affluent dans le coin de mes yeux. Je devais essayer de rester de marbre alors que mon être tout entier me menaçait d'imploser.


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