AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Partagez

The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Kellen Walters
Deuxième génération

Kellen Walters


Date de naissance : 11/12/1989
Messages : 177
Date d'inscription : 30/07/2019


The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) Empty
MessageSujet: The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) EmptyLun 12 Fév - 14:51

things i've never said to anyone
secrets i've always kept to myself
Poppy & Kellen

Il y avait toujours une période l'année où l'univers tout entier me semblait plus terne. Où les couleurs perdaient de leur éclat, comme si la vie elle-même avait décidé de se parer d'un camaïeu de gris. Et où je me faisais l'effet d'être infiniment plus sensible à tout ce qui m'entourait. Parce que mon âme savait qu'elle allait être confrontée à l'appel lancinant du passé, qu'elle allait entendre le hurlement d'agonie de ma mémoire. L'absence et la perte allaient resurgir, pareilles à de violentes bourrasques et je me préparais à cette déferlante émotionnelle, alors même qu'elle finissait toujours par me submerger. On croit que le temps guérit les blessures mais il y en qui ne disparaissent jamais complètement. J'aurais aimé ne plus ressentir quoi que ce soit en parlant de mon père, conserver uniquement les bons côtés et chérir leur existence. Mais je n'arrivais pas à oublier la dernière image que j'avais de lui. Celle d'un être défiguré. Réduit à un état indescriptible. Inhumain. Recouvert d'un drap blanc. Le cri déchirant de ma mère était gravé dans les tréfonds de ma cervelle et je l'entendais parfois encore résonner dans mon crâne, certaines années. C'est à ce moment là que j'ai réalisé que je n'allais plus le voir passer la porte, qu'il n'allait plus poser la main sur mon épaule et la presser fermement. Il ne me restait plus qu'un trou béant dans la poitrine, que rien ne saurait jamais combler et des souvenirs qui flottaient aux quatre coins de la maison, pareil à des fantômes. Mon père était le ciment qui reliait toute la famille entre elle. Et il emporté avec ma mère avec lui, dans un sens. Elle était toujours là, tangible et même si je me demandais parfois comment elle faisait pour tenir encore debout. Cependant, son esprit était ailleurs. Il devait certainement avoir accompagné mon père dans son dernier cheminement.

Tout s'était effondré, en l'espace de quelques jours.

Et lorsque l'anniversaire de son décès approchait, je redevenais cet adolescent perdu et désemparé. Incapable d'endiguer le flot d'émotions qui se déchainaient à l'intérieur de lui. J'étais rempli d'une fébrilité qui m'était étrangère parce qu'elle s'était estompée avec les années et que j'avais fini par m'endurcir pour ne pas sombrer complète. Tout en étant douloureusement familière, parce que je la reconnaissais et je la sentais arriver, investir peu à peu ma carcasse à l'arrivée de cette date fatidique. Le simple fait de porter sa veste m'était presque insupportable alors que c'était l'un de mes biens les plus précieux. L'odeur de mes propres cigarettes me rappelait celui du tabac froid qui imprégnait ses habits et le cuir des sièges de sa voiture, me ramenant tout droit en enfance. Il suffisait d'un geste, d'un parfum, d'une image pour me faire penser à lui. Et me rappeler à quel point il avait du souffrir, à quelle point la vie était injuste de nous arracher les gens qu'on aime. Même si elle avait retrouvé un sens depuis que Poppy était à mes côtés, il y avait toujours des moments d'errance et de doute. De perdition. Mon passé n'était jamais très loin pour me rattraper et je le sentais s'entortiller autour de moi, certains jours plus que d'autre.

Et une part de moi était furieuse de ne pas avoir su réussir à gérer les choses après autant d'années. D'être toujours incapable de le surmonter, depuis le temps. Je détestais me sentir noyé par les regrets et la peine. Je ne voulais pas que les gens autour de moi en pâtissent, qu'ils subissent mes états d'âme. Alors je faisais ce que j'avais toujours fait jusqu'ici : je me renfermais sur moi-même. J'agissais comme si tout était sous contrôle, pour m'en donner l'illusion. Ce n'était que temporaire. Les jours allaient s'égrener, le plus dur aller passer et tout allait reprendre son cours. Jusqu'à l'an prochain. J'étais destiné à subir ce cercle vicieux jusqu'à la fin de ma vie, de toute façon. « Kellen ? » La voix de Poppy m'arrache d'un coup net à mes pensées et il me faut une poignée de secondes pour revenir à la réalité. Ma main accroche involontairement la poignée de la tasse qui se trouvait devant moi, répandant son contenu sur le comptoir de la cuisine. Et je jure avant d'aller attraper de quoi éponger le café, les les lèvres plissées. Je me sentais comme dans un état second, en décalage avec le présent. Avant de me rendre compte que j'étais en train de m'acharner sur une tâche qui avait disparu depuis déjà de longues secondes. En relevant les yeux en direction de la rousse, j'aperçois son regard perçant dirigé vers moi.

Plein d'interrogations.


@Poppy Walters The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) 3798216937
Revenir en haut Aller en bas
Poppy Walters
Deuxième génération

Poppy Walters


Date de naissance : 21/01/1989
Messages : 216
Date d'inscription : 07/09/2019


The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) Empty
MessageSujet: Re: The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) EmptyJeu 15 Fév - 1:45

I'll always be there for you,
no matter how big or small your
problem is, I'll be there
Poppy & Kellen

Le silence solennel de notre bureau n’était rompu que par les quelques grognements et l’agacement évident de Kellen à cause de l’imprimant qui avait, visiblement, décidé de faire sa récalcitrante. Ça faisait maintenant une dizaine de minutes qu’il pestait après la machine qui refusait d’imprimer sans tout décaler et je savais qu’il ne manquait pas grand-chose avant qu’il ne décide de tout envoyer chier. « Il a quoi ton cher et tendre en ce moment ? » Mon regard se relève vers la silhouette de Mikkelsen qui vient de faire irruption pour m’apporter un dossier et je pivote de nouveau en direction de Kellen. Dernièrement, il était plus irritable que d’habitude et était, la plupart du temps, ailleurs. Il me donnait l’impression d’être à des années lumières de moi, perdu dans ses pensées et il fallait souvent que je m’y reprenne à plusieurs fois pour le faire redescendre sur terre et attirer son attention. Et si son comportement n’avait pas foncièrement changé, il m’avait suffit de quelques indices, décimés par-ci par-là pour que je comprenne qu’il était tracassé. Par quoi, en revanche, je l’ignorais. Je le connaissais suffisamment pour savoir que s’il n’avait pas envie d’en parler, il ne le ferait pas et que, par expérience, lui courir après pour en savoir plus ne changerait rien. En tout cas, pas tant qu’il ne se serait pas décidé à se confier. Et le problème de Kellen, c’est que ça pouvait prendre du temps. Beaucoup de temps. Je me détourne finalement de lui, tout en soupirant. « Je n’en sais rien. » je réponds en haussant les épaules. « Je pense qu’il est encore à cran à cause de notre dernière mission. » Ce n’était ni la vérité ni un mensonge. L’affaire sur laquelle on avait bossé dernièrement avait été plus que difficile, surtout mentalement et même si elle s’était bien terminée, elle avait laissé des traces. Quant bien même il pouvait lui arriver d’y repenser, je savais que ce n’était pas la raison de ses maux et que ce qui se tramait dans son esprit était bien plus important et surtout, bien plus personnel. « Saloperie de machine ! » Mikkelsen étouffe un rire avant de s’échapper sous le regard meurtrier de mon partenaire. Mes yeux rencontrent ceux de Kellen pendant quelques minutes et pendant un court instant, j’hésite à lui demander ce qui ne va pas. Seulement, ce n’était ni le lieu ni l’endroit, alors je ravale toutes les questions qui me brûlent les lèvres et je me plonge dans le dossier qui vient de m’être amené.

Et si j’avais eu l’espoir que les choses changent durant les prochains jours, je m’étais trompée. Kellen n’allait pas mieux et sa morosité en devenait presque contagieuse. Je détestais ne pas savoir et surtout ne pas être en capacité de faire quoi que ce soit. Je voulais pouvoir le soutenir, le rassurer, mais pour ça, j’avais besoin qu’il accepte de se confier. J’aurais pu contacter sa meilleure amie et lui demander si elle savait quelque chose, mais agir dans son dos n’était pas envisageable. Alors j’attendais, simplement, espérant trouver le bon moment pour entamer une discussion et tenter de comprendre ce qui se jouait dans son esprit depuis plusieurs jours maintenant. En vain. J’avais tenté, de façon subtile de lui tirer les vers du nez, mais il s’en était toujours sortie d’une agile pirouette.

« Elles viennent de décoller. » j’annonce en verrouillant l’écran de mon téléphone, après avoir rapidement répondu à mes mamans. Elles venaient passer quelques jours à Los Angeles et j’étais aussi impatiente que stresser à l’idée de les revoir. Parce qu’elles avaient tous les deux un sacré caractère et que je ne m’attendais pas à ce que leur visite soit reposante. « On devrait profiter de ces dernières heures de tranquillité avant que la tempête ne vienne s’abattre chez nous. » Et j’en voulais terriblement à Olympe pour ça. On avait eu un long et éternel débat sur qui de nous deux allaient devoir les accueillir et je n’avais rien pu faire face à ses arguments. Il n’était question que d’une nuit, mais c’était déjà largement suffisant pour me donner la migraine. J’adorais mes mamans, mais elles restaient un poil trop envahissante. Surtout Mamika. Et je la voyais venir de loin avec ses questions mal placées et son amour profond pour mettre mal à l’aise Kellen. Enfin, si il était autant attentif à ses propos demain, à son arrivée, qu’avec les miens en ce moment, on ne risquait pas grand-chose. Je parlais dans le vent depuis plusieurs minutes maintenant et je laisse échapper un soupir las au même moment où Koda, le nouveau membre de notre famille, notre adorable berger allemand, vient réclamer des caresses. Je m’agenouille pour être à sa hauteur, passant délicatement mes mains dans sa fourrure. « Je sais, toi aussi il t’ignore… » je murmure avant de me redresser, consciente que tout ça ne pouvait plus durer. « Kellen ? » je l’appelle, en haussant le ton, cette fois-ci, lorsque je le rejoins dans la cuisine. Sa réaction me fait froncer les sourcils et je l’observe, sans rien dire de plus, pester dans sa barbe et astiquer le comptoir dorénavant dépourvu de tâche. Nos regards se croisent et je viens poser ma main sur la sienne, lui retirant l’éponge de l’autre, avant de finalement entrelacer nos doigts. « Je crois qu’il faut qu’on parle… » Sans lui laisser le choix, je l’entraîne derrière moi jusqu’au salon, l’obligeant à s’asseoir à côté de moi sur le canapé. « Qu’est-ce qui se passe ? » Inutile d’y aller par quatre chemins, ça ne fonctionnait pas avec lui. « Et ne me dis pas rien, je ne suis pas stupide, je vois bien que ça ne va pas. » Je ne voulais pas le forcer à se confier si il n’en avait pas envie, mais bon sang, je haïssais le voir dans cet état. « Tu sais que tu peux tout me dire, pas vrai ? » J’étais capable de tout entendre. Même le pire.


@Kellen Walters The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) 3381221739
Revenir en haut Aller en bas
Kellen Walters
Deuxième génération

Kellen Walters


Date de naissance : 11/12/1989
Messages : 177
Date d'inscription : 30/07/2019


The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) Empty
MessageSujet: Re: The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) EmptyJeu 15 Fév - 18:32

things i've never said to anyone
secrets i've always kept to myself
Poppy & Kellen

J'arrivais à faire l'impasse, le reste de l'année. Mes journées étaient pleines à craquer et mon esprit, pratiquement occupé en toutes circonstances. La vie était tumultueuse, à Los Angeles. Il se passait peu de jours sans qu'il n'arrive quelque chose et le SWAT était presque tout le temps sollicité pour résoudre des affaires. Et quand nous n'étions pas sur le terrain, il y avait une montagne de paperasse à remplir et de documents à fournir pour compléter nos dossiers. Mon quotidien était noyé sous les obligations professionnelles, les opérations à mener et les comptes-rendus à rédiger. Mais il arrivait parfois que je divague et ces pensées faisaient naître un élancement familier au centre de ma poitrine. Peu importe le temps qui s'était écoulé depuis la mort de mon père, son absence me faisait toujours aussi mal. Il était partout. Dans les silences de ma mère, dans le vide de son regard, dans le parfum de ma veste, dans l'ombre d'un couloir dans mon propre lieu de travail. Et j'aurais aimé qu'il soit là, certains jours. Mais ce sentiment était démultiplié à l'approche de la date de son décès. Mes sens, exacerbés. Le monde entier me paraissait flou, un peu moins incertain. Insupportable, à certains moments. Et je le savais. J'en étais parfaitement conscient. Avant, j'aurais trouvé un endroit où me cloîtrer pendant cette période et je me serais muré dans le silence. Cosima savait ce qu'il en était et elle avait toujours respecté mon choix, même si elle ne l'approuvait pas et je m'en étais très bien porté. Mais désormais il y avait quelqu'un dans ma vie et ça me semblait impensable. Pourtant, je n'avais pas réussi à me décider à lui en parler. Poppy était sensible et je me doutais qu'elle avait compris qu'il se passait quelque chose. Elle était loin d'être stupide. Néanmoins, elle avait décidé de me laisser du temps. Elle me connaissait suffisamment pour savoir que l'approche directe n'était pas la meilleure, avec moi. Alors j'avais continué à faire comme si de rien n'était, en espérant que ça passerait plus vite que les autres années grâce à sa présence.

Preuve en était que non. Je sentais l'agitation me gagner de plus en plus et ma concentration s'émousser à mesure des levers de soleil. Plus que mon propre chagrin, c'était celui de ma mère qui me préoccupait. Parfois, j'avais peur de me réveiller un matin et d'apprendre qu'elle était partie le rejoindre, qu'elle n'avait finalement plus supporté de vivre sans lui. J'en étais même venu à me demander si ce n'était pas la meilleure option, après tout. Parce que ça devenait de plus en plus insoutenable de la voir dans cet état. Mais une partie de moi refusait que la vie m'arrache le seul autre parent qu'il me restait. Il lui arrivait d'avoir des moments de lucidité et je voyais la lueur dans son regard reprendre vie, pendant quelques instants. Puis elle repartait ailleurs, d'un seul coup. Et son âme savait. Elle continuait de pleurer l'amour de sa vie. Elle était toujours plus tourmentée à cette période, elle aussi et ça me remplissait d'une profonde inquiétude. Mes pensées déviaient souvent à son propos et je me posais d'innombrables questions.

Est-ce que nous allions enfin le surmonter, un jour ?

La voix de Poppy finit par m'atteindre, me faisant renverser ma tasse de café sur le comptoir de la cuisine et je m'empresse de nettoyer le bazar en jurant dans ma barbe. Avant de me rendre compte qu'il ne restait plus rien à astiquer. En levant les yeux vers la rousse, je capte son regard et je sais déjà que j'ai atteint l'échéance. Je crois qu’il faut qu’on parle. Mes doigts entrelacés aux siens, je la laisse me traîner jusqu'au canapé, où nous nous asseyons près de l'autre. Mes lèvres se pressent l'une contre l'autre à sa question et ma main libre vient se recroqueviller contre mon genou. J'allais ouvrir la bouche pour répondre avant d'être coupé net, refermant celle-ci aussitôt. Son regard clair effleure mon visage et je prends quelques secondes pour la contempler. Tu sais que tu peux tout me dire, pas vrai ? « Je sais. » je murmure, la gorge nouée. Mais je n'avais jamais parlé de ça à personne. Cette fêlure, elle était tapie dans les fondements de mon être depuis toujours. Comme une couche de fond, qui s'était imprégnée dans mes chairs, qui avait fusionné avec le reste de mon être. Pourtant, j'avais envie de me confier à Poppy. Je savais que je pouvais exprimer tout ce qui violentait mon esprit, déverser ce miasme qui m'agitait sans cesse. Elle avait vu le pire de l'être humain, elle aussi. Et elle avait ses propres blessures. Personne n'aurait pu me comprendre aussi bien. Je relève la tête, détournant les yeux pour les porter droit devant moi. Le dos raide, je presse ses doigts un peu plus fermement. Puis je prends une profonde inspiration. Je ne voulais pas avoir de secrets pour elle. Et ce que je désirais encore moins, c'était que les zones d'ombres à l'intérieur de moi finissent par la blesser un jour. « C'est bientôt l'anniversaire de la mort de mon père. » je lâche, après des secondes de silence. Seuls les plus anciens agents du SWAT le connaissaient et j'avais toujours droit à un hochement de tête solennel de leur part, le jour même. « Il a été envoyé en infiltration dans un gang pour le démanteler et mais il a fini par être démasqué. Ils l'ont torturé avant de brutalement l'assassiner et ils nous ont envoyé ce qu'il en restait en cadeau. » je rajoute, ma voix se brisant sur les derniers mots. Je crois que c'était ça le pire, en fin de compte : l'état dans lequel il nous avait été ramené. Parce que ça sous-entendait une souffrance inimaginable que je n'aurais jamais souhaité à personne. Et pour un adolescent, ça avait été tout simplement insupportable. C'est en soulevant le drap pour le voir que quelque chose s'est brisé en moi. « Ils n'ont jamais été arrêtés. » Au fond, j'attendais le jour où j'allais pouvoir les retrouver et leur faire payer ce qu'ils avaient fait subir à mon père.

Un besoin viscéral de vengeance, de justice.    



@Poppy Walters The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) 3798216937
Revenir en haut Aller en bas
Poppy Walters
Deuxième génération

Poppy Walters


Date de naissance : 21/01/1989
Messages : 216
Date d'inscription : 07/09/2019


The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) Empty
MessageSujet: Re: The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) EmptyDim 24 Mar - 9:39

I'll always be there for you,
no matter how big or small your
problem is, I'll be there
Poppy & Kellen

Kellen ne parlait pas beaucoup, pour ne pas dire jamais. Il n'était pas en bavard en temps normal, mais quand il s'agissait de se confier ou d'exprimer ses sentiments, il se renfermait sur lui-même. Heureusement, j'avais appris à lire entre les lignes et à reconnaître ses changements de comportement lorsque quelque chose lui préoccupait l'esprit. Mais si j'étais capable de savoir quand il n'allait pas bien, en connaître la cause restait une mission compliquée. Je savais, quand je pouvais abuser de sa patience et le travailler au corps pour qu'il finisse par s'expliquer, mais je savais aussi quand me taire et attendre. Et dernièrement, on était sur quelque chose de suffisamment important pour que je lui laisse de l'espace et que je prenne mon mal en patience. Le regarder se torturer l'esprit à cause de quelque chose qui m'échappait complètement n'était pas simple et je prenais réellement sur moi pour ne pas taper du poing sur la table. Tout simplement parce qu'à part le braquer, je n'obtiendrais rien. Alors j'attendais. Encore et encore. J'espérais que les choses s'arrangent d'elle-même, que Kellen redevienne peu à peu lui-même, mais en vain. J'avais l'impression de le voir dépérir de jour en jour et de vivre avec un homme absent, la plupart du temps. Je voulais qu'il me parle. J'avais besoin qu'il le fasse parce que sans ça, je ne pouvais que rester au stade de spectatrice, sans pouvoir l'aider. Je savais qu'il avait dû apprendre à se débrouiller seul assez jeune et je n'avais pas besoin de connaître toute son histoire pour savoir qu'il partait du principe qu'il pouvait très bien tout gérer seul. Il ne me tenait pas à l'écart par absence de confiance ou autre, mais parce qu'il n'avait toujours pu compter que sur lui-même. Et c'était sans doute ça, qui faisait le plus mal, qu'il n'ait pas encore conscience que je n'étais pas seulement présente à ses côtés pour les bons moments. J'étais là pour ceux qui le mettaient dans de pareils états, pour qu'il puisse se reposer sur mes épaules en cas de besoin.

Je sais que j'ai suffisamment attendu lorsque je le vois s'acharner à nettoyer une tache qui n'existe plus. Je ne pouvais pas le laisser continuer ainsi sans agir. Dans le pire des cas, il allait m'envoyer pètre, prétendre que tout va bien et m'intimer de ne pas m'inquiéter. Dans le meilleur des cas, j'apprenais enfin la raison de son comportement, ce qui me permettrait d'être là pour lui autant que possible. Je ne lui laisse pas réellement le choix et c'est sa main dans la mienne que je le guide jusqu'au salon où nous nous installons sur le canapé. J'étais prête à tout entendre, même le pire. C'est bientôt l'anniversaire de la mort de mon père. Ça faisait partie des rares choses que je connaissais sur son passé. Son père était décédé alors qu'il n'était qu'adolescent et sa mère ne s'était jamais remise de sa disparition. C'était les seuls éléments de à vie qu'il m'avait confié, au détour d'une discussion. En fait, quand j'y réfléchissais, je ne connaissais pas vraiment l'homme qui partageait ma vie. Enfin si. Je le connaissais, lui, mais pas le Kellen qu'il avait été avant. Là où moi, je lui avais raconté de nombreuses anecdotes sur mon enfance ou mon adolescence, ce qui s'était passé dans sa vie avant qu'on ne se rencontre restait un grand mystère pour moi. Il avait, par ailleurs, rencontré mon petit-frère et mes mamans à plusieurs reprises,, mais je n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer la sienne. J'essayais de ne pas m'en formaliser et d'avancer le plus possible à son rythme, par peur de le faire paniquer et de le voir partir. Ma main exerce une nouvelle pression sur la sienne pour l'encourager à poursuivre et lui rappeler que je suis là. Mais les mots qui finissent par être prononcés me font le même effet qu'un coup de couteau en plein cœur. Je n'osais même pas imaginer ce qu'ils avaient dû ressentir en découvrant l'horreur de la scène. « Je suis profondément désolée... » Aucune parole, aucun mot, ne pouvaient être suffisamment fort pour exprimer ce que je ressentais, encore moins pour l'apaiser, lui. Ils n'ont jamais été arrêtés. Avancer en ayant vécu une expérience aussi traumatisante était presque mission impossible, mais le faire en sachant que les responsables de cet acte étaient encore en vie, quelque part, c'était pire que tout.

Après ce qui me semble être une éternité, ma main de libre se lève vers son visage avant de venir glisser sur sa joue, l'obligeant à tourner la tête dans ma direction, avant de se reposer entre nous, sur le canapé. C'était la première fois que les mots me manquaient et que je me sentais aussi impuissante. Je ne pouvais rien faire pour effacer la douleur, rien. « Je n'ai pas de grand discours à te faire, pas cette fois. » je commence, d'un ton plus léger. « Mais je suis là pour toi. Tu sais déjà ce que je pense, alors si tu veux parler de ça, de lui, je suis là. » Se confier n'allait pas lui permettre de faire disparaître ses démons, mais pouvait y contribuer, ne serait-ce qu'un peu. « Et tu as le droit d'aller mal, Kellen, ça ne te rend pas plus vulnérable. Alors s'il te plaît, ne me tiens pas à l'écart de ce que tu ressens. » Mes bras viennent entourer sa taille et je l'etreins quelques longues secondes avant de me détacher de nouveau, mon regard croisant une nouvelle fois le sien. « Tu les cherche encore, pas vrai ? » je le questionne dans un souffle alors que je connaissais déjà la réponse. Kellen n'avait pas tourné la page et je doutais qu'il réussisse à le faire pleinement un jour. Mais je pouvais lire dans ses yeux le besoin de retrouver ces gars et de les faire payer.


@Kellen Walters The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) 3381221739
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé






The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) Empty
MessageSujet: Re: The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11) Empty

Revenir en haut Aller en bas
The deepest scars of my soul in the palm of your hands (Pollen #11)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Just between us :: Los Angeles :: Downtown Los Angeles :: Habitations-
Sauter vers: