Et juste là, un petit coquelicot | (Univ!Gueux)

Qui ça ? Oh mon Dieu. Je sens mon coeur s'arrêter subitement dans ma poitrine. « Ruben ? Qu'est-ce qu'elle dit, la dame ? » je demande, en blêmissant d'un seul coup. Toute personne normalement constituée ne pouvait pas ne pas connaître Lebron James. Impossible. Je plaisante. Mon corps se rappelle subitement comment respirer et je plisse les yeux dans sa direction. « J'aurais été contraint de te laisser à la porte, dans le cas contraire. » je souffle, avec un air faussement contrit. Avant d'être interrogé sur mes préférences en matière de sports. « Tout dépend de mon état d'esprit. » je rajoute, avec un léger sourire. Puis nous nous effaçons pour la laisser rentrer, découvrir son nouveau toit. Nous n'étions pas des fées du logis mais Ruben et moi nous étions tout de suite concertés pour le garder aussi propre que possible, en règle générale. Il y avait toujours un peu de flemme dans le lot alors quelques affaires traînaient parfois sur la table ou le dossier d'une chaise, le linge s'entassait de temps à autre dans le bac prévu à cet effet mais l'endroit était accueillant et agréable à vivre. Même si j’avoue que l’image de vous en costume de domestique en train de nettoyer les vitres me séduit beaucoup. « Moi je ne suis pas contre les jeux de rôles. » je commente, goguenard. J'aimais déjà cette fille. Je pouvais déjà sentir la perfection de cette colocation, alors même qu'elle n'avait pas encore commencé. Mais avec un tel feeling, au bout de quelques dizaines de minutes, ça ne pouvait que fonctionner. Puis je lui fait une réflexion en français, sur un air amusé. Qui tire à Ruben une lamentation sur notre bilinguisme. Et oui, on appelle ça le talent. Néanmoins, je lui promets de lui apprendre à parler la langue de Molière. En plus de quelques expressions typiquement suisses parce qu'elles étaient incroyablement drôles.

À la suite de ça, j'invite la jeune femme à aller déposer ses affaires dans la chambre prévue à cet effet, faisant un signe de la victoire au brun avant qu'elle ne revienne. Penelope-mais-appelez-moi-Poppy-d'accord revient tout aussi tôt, les mains vides et je propose que l'on boive à sa santé. Avant d'ouvrir grand les yeux à sa question, hochant vigoureusement la tête. Et je me penche pour tirer un briquet de la table basse, lui tendant et me laissant retomber sur le canapé. Le troisième larron réapparaît rapidement dans la pièce, avec le Saint-Graal qu'il distribue à chacun, prenant place de l'autre côté de la rouquine. Ma main vient se poser à plat sur ma poitrine, au niveau du coeur et je prends l'air le plus ému que je possède en réserve. « Je crois que c'est le plus beau jour de ma vie. » je souffle, en fermant momentanément les paupières. « Après le week-end des caves ouvertes, bien évidemment. » Nos bouteilles viennent tinter les unes contre les autres et nous trinquons, buvant une longue gorgée salvatrice. Je hume le parfum citronné qui émane du calumet de la paix avant qu'il ne me soit tendu, glissant le bâtonnet entre le pouce et l'index pour en tirer une bouffée.

Et alors que je me détends dans le rembourrage du canapé, je sens au fond de moi que ce n'est que le début d'une belle aventure.  
   

La vérité, c'est qu'avant de faire la rencontre de ces deux zigotos et d'échanger avec eux sur Facebook, je n'avais pas la moindre foutue idée de qui était LeBron James. Premièrement, parce que là basket n'était pas du tout mon sport de prédilection. L'athlétisme ou la boxe, en revanche, ça oui. Et deuxièmement parce que malgré ma double nationalité, je ne connaissais pas grand chose des États-Unis. Je n'y étais allée que deux fois, de nombreuses années en arrière. Oly, mon petit frère, portait encore des couches à cette époque, c'est pour dire. Pour une raison que j'ignore nous avions arrêté de nous y rendre, accueillant la famille américaine de ma mère chez nous, à Londres. En revanche, on a beaucoup voyagé en Europe, surtout en France, ce qui expliquait mes quelques notions dans cette langue. J'étais loin d'exceller, mais je pouvais aisément comprendre et me faire comprendre. Bref. Tout ça pour dire que je m'étais renseigner à la minute où Oswald avait commencé à laisser sortir sa passion débordante pour le joueur et que je refusais de passer pour une ignare. Ce que j'étais très sincèrement avant il y a quelques semaines. J'avais beau être sportive, mon domaine, je suivais vraiment de loin les compétitions et autres rencontres. Même si j'étais une fervente supportrice de mon pays lors de l'Euro de football et de la Coupe du monde ou encore pendant les jeux olympiques. Le reste du temps, je me fichais pas mal de qui pouvait gagner quoi. Je lâche un rire discret à la réaction du brun, roulant des yeux à sa réflexion. « Tu ne crois pas que c'est un peu trop extrême ? » Mais visiblement, non. Il semble croire à deux cent pour cent ce qu'il avance. « Ôte moi d'un doute, ce n'est pas toi qui disait que j'étais adoptée, pas plus tard qu'il y a cinq minutes ? » Petits battements de cils innocent. « C'est trop tard maintenant. Je suis ni reprise ni échangée. » Maintenant que je faisais partie de leur vie, je comptais bien y rester.

Parce que oui, je les aimais bien. Aussi incroyable que ça puisse paraître, je me sentais carrément à l'aise avec eux. Pourtant, partager un appartement avec deux mecs n'étaient pas dans mes plans, initialement. Je devais avoir une chambre étudiante à l'université, mais boulette comme j'étais, j'avais tout simplement oublier de faire ma demande. Je m'étais donc retrouver à rechercher une collocation, parce que je n'avais pas les moyens de vivre seule, un peu à la dernière minute et je n'avais pas franchement eu le loisir de faire ma difficile. Alors quand j'avais vu leur annonce, j'avais sauté sur l'occasion. Et je ne regrettais vraiment rien. Le courant était passé par message et sans surprise, c'était carrément le cas en vrai. Et ça me rendait heureuse. Sûrement plus que ça ne le devrait réellement. Mais j'étais dû genre à m'attacher rapidement et je crois que j'étais déjà en train de le faire. Et cette entente parfaite méritait bien une petite bière. On trinque à cette première année universitaire et à cette amitié naissante qui promet de nous faire vivre d'inoubliables moments. « Vous faites quoi, comme études, à la rentrée ? » je demande en les observant à tour de rôle. Autant je pouvais me douter que ma filière était presque inscrite sur mon front, au vu de ma dégaine et que ce serait, ainsi, très peu surprenant pour eux, autant je m'attendais vraiment à tout et n'importe quoi les concernant. « Le premier qui me sort qu'il est dans un cursus scientifique aura intérêt de se montrer extrêmement persuasif. » Oui parce que ça, en revanche, ça ne collait pas du tout avec leur personnalité. Les scientifiques étaient tous barbants, j'étais plutôt bien placée pour le savoir.

« N’en sois pas si sure. Il m’a moi-même menacé lors de notre rencontre. Je ne passais pas la porte si je ne citais pas les plus grandes réussites de monsieur James. » J’ajoute à la réflexion de la rouquine. Oswald était quelqu’un de plutôt dur en affaires mais c’était une âme charitable et délicieuse, avec un humour fin et particulièrement appréciable si vous voulez mon avis. Il était le meilleur ami rêvé, pour un type dans mon genre. Par là, j’entends bien sûr, beau et incroyablement drôle. C’est une évidence. Nous laissons la rouquine explorer et prendre ses premières marques dans l’appartement avant de nous titiller avec la question du ménage. Disons que parfois ma mère ne serait pas là plus joyeuse des dames en voyant l’état de la cuisine, mais il n’en reste pas moins que l’on se débrouillait pas trop mal pour deux gars. On savait où se trouvaient nos priorités, parfois. « Tu serai très beau dans une petite jupe avec un plumeau ! » Je réponds dans un rire entendu. Rien qu’à imaginer cette vision je pouvais promettre des heures de rire. Le plus important était que l’on soit tous à l’aise ici. Alors si ça passait par quelques efforts vestimentaires pour une petite heure de ménage, pour faire plaisir a madame, il peut y avoir négociations. Mais hors de question de garder les téléphones à proximité. Il y avait trop de chances que de compromettantes photos sortent un jour. Et imaginez mon déshonneur dans ce cas là. Ma crédibilité, enfuie, mon intégrité, bafouée. Oh monde cruel. Non c’était hors de question de garder ne serait-ce qu’un seul appareil électronique dans les parages.

Lorsque Poppy prends quelque minutes pour aller poser ses affaires dans sa chambre je me retiens fort de lancer un high-five à mon meilleur ami. Un simple sourire aussi grand que le monde et un signe de victoire en réponse. Nous savions que nous avions fait le bon choix et que notre colocation allait être plus que prometteuse. Nous étions là pour 3 ans, au minimum, et ça allait sûrement être les meilleures trois années de toute ma vie. J’avais hâte de voir ce que les prochaines semaines avaient prévues pour nous. Nos bières et un petit joint allumé plus tard, on se laisse couler dans ce canapé parfaitement adapté à nos trois silhouettes. « A défaut d’une tournée des caves, je sais qu’il y a des rues entières ou on peut faire des tournées de bars ici. Il faudra qu’on s’organise ça ! » Je lance, comme une idée de sorties entre colocataires ! Le feeling était parfait entre nous, et je crois que ça me rendait réellement heureux. « Je fais des études d’astronomie ! Et Oswald veut devenir ingénieur en automobile. » Je lance sur un ton très sérieux avant de lancer un regard à Ozzie et d’exploser de rire. Comme si c’était aussi sérieux. « Plus sérieusement, je vais intégrer une licence de tourisme ! » J’allais aussi très certainement venir parfois en cours en touriste, c’était une chose certaine. Tout dépendra de nos soirées, déjà qu’elles n’étaient pas réellement de tout repos jusque là. « Et toi ? Attends ! Laisse moi deviner ! » Je lance en venant le gratouiller le menton, en pleine réflexion alors que c’était purement évident. « Tu es en langues ? Ou en art ! » J’affirme en me redressant tout sourire.

Tu ne crois pas que c'est un peu trop extrême ? Ma bouche s'entrouvre et mes yeux s'écarquillent davantage, à sa question. Puis je me redresse, l'observant avec un air mortellement sérieux. « Ne doute jamais de la profondeur de mon amour à l'égard de Lebron. Jamais. » je déclare, avant de lui adresser un nouveau clin d'oeil. Tout le monde n'était pas un aussi fervent supporter de basketteur que moi. Mais elle s'était renseignée, ce qui était un point bonus supplémentaire. Quand j'y repensais, nous avions rapidement matché avec la rousse. Par écrit, elle avait déjà su diffuser sa bonne humeur contagieuse et son caractère pétillant, nous confortant dans l'idée qu'elle représentait la candidate idéale pour rejoindre notre colocation. Et j'étais loin d'être déçu, maintenant qu'elle se trouvait enfin devant nous. Poppy était tout simplement géniale. Je ne regrettais pas le moins du monde d'avoir accepté de partager l'appartement avec une créature. C'est trop tard maintenant. Je suis ni reprise ni échangée.  « Quel dommage, vraiment. Il va falloir te garder jusqu'à la fin des temps, ça me paraît être une vraie torture. » je souffle, dans un air exagérément théâtral. Alors je me sentais déjà trépigner d'excitation à l'idée de faire découvrir Los Angeles à la jeune femme, de l'emmener en sortie et de partager de nouveaux moments en sa compagnie. Ruben et moi allions vivre d'incroyables aventures avec ses côtés, je n'en avais pas le moindre doute.

Je n'avais jamais pensé partager un appartement avec une femme, pour être honnête. Parce qu'il y avait beaucoup trop de facteurs qui rentraient en jeu et ça puait les complications à plein nez. Mais étonnement, je ne ressentais pas la moindre gêne avec Poppy. Elle ne semblait pas contraignante et plus les minutes avançaient, plus je découvrais d'autres atomes crochus. Nous ne pouvions pas avoir trouvé mieux. Elle était l'élue. Et il était temps de le célébrer avec une bonne bière fraîche. Installés tous les trois dans le canapé, nous profitons de notre boisson, crachant de temps à autre quelques volutes de fumée au-dessus de nos têtes. Vous faites quoi, comme études, à la rentrée ? Mes yeux dévient dans sa direction et je lui tends le pétard, un sourire goguenard étirant mes lèvres à la réponse de Ruben. Nous finissons par éclater de rire devant la mine déconfite de la rousse et je prends une nouvelle gorgée de ma bière, laissant le temps à mon acolyte de donner son vrai cursus. « Journalisme. » je lâche à mon tour, avec un rictus amusé. « Je sais que je vais te surprendre, prépare-toi mais je voudrais m'orienter dans le sport. » je rajoute, avec un air innocent. Puis le brun l'interroge à son tour et je laisse mes yeux se poser sur sa silhouette, assise entre nous. Je me sentais terriblement détendu. Apaisé, par l'alcool, le joint et le bonheur d'avoir rencontré quelqu'un d'exceptionnel. « Car-ré-ment en art. » je déclare avant de glisser ma main dans mes cheveux, à nouveau. « Je peux tout à fait t'imaginer avec un chignon désordonné qui ne tient que grâce à un pinceau et une salopette pleine de peinture. » Elle avait la dégaine parfaite de l'artiste libre et incroyablement créative. « Et non, tu ne peux malheureusement pas pimper les murs de ta chambre. Sinon il faudra négocier ta sentence avec le propriétaire. » Même si ça serait très amusant, sur le principal.

« Dieu soit loué, j’ai échappé aux QCM d’admission. » Je n’avais, bizarrement, aucun mal à imaginer Oswald, garder la porte de l’appartement en menaçant Ruben d’un ‘Tu ne passeras pas’ avec une voix grave et on ne peut plus sérieuse, sauf si il réponds correctement à ses questions. Et je me sentais chanceuse d’avoir été accepté sans condition, parce qu’il ne faisait aucun doute que j’aurais lamentablement échoué, puis que je me serais retrouvée à la rue. Un vrai drame, si vous voulez mon avis. Ne doute jamais de la profondeur de mon amour à l'égard de Lebron. Jamais. Si je n’avais pas déjà échangé plusieurs fois avec lui avant mon arrivée, je pouvais garantir que je me demanderais si il n’en fait pas des tonnes. « Je plains ta future copine. » je lâche, en croisant les bras sur mon torse avant de reprendre, un petit sourire venant étirer mes lèvres. « Ou ton futur copain. » Et encore, avec un peu de chance, iel sera peut-être aussi fan que lui. Mais pour le bien de ma propre personne, j’espérais que non. Si je pouvais m’épargner une autre sombre histoire de caleçon à l’effigie du joueur de basket, je ne m’en porterais que mieux… Puis je m’empresse de rappeler que, quelques minutes plus tôt, il avait fièrement annoncé que j’étais adoptée et que, malheureusement pour lui, c’est trop tard pour revenir en arrière. « Je peux être une vraie tortionnaire quand je veux. » Faux. Je suis une fille adorable et je ne prends pas beaucoup de place en plus. J’ai peut-être juste, de temps en temps, deux ou trois coups de folies, mais ça, ils s’en rendront compte par eux-même dans quelques temps. Après, j’allais être quelque peu limité dans mes extravagances vu que je n’étais plus chez moi, dans l’immense maison familiale, avec ma propre chambre.

Bière et pétard en main, je vis présentement ma meilleure vie. Si mes mères me voyaient, elles m’ordonneraient sûrement de sauter dans le premier avion direction Londres, mais fort heureusement pour ma tête et moi, tout ce qui allait se passer sur le sol américain resterait sur le sol américain. J’étais libre de faire absolument tout ce que je voulais et ça, c’était putain d’incroyable. Mes jambes se replient pour m’installer en tailleur alors que je manque de m’étouffer avec ma boisson à la réponse de Ruben. « Je refuse de croire que des êtres aussi cool que vous vont suivre ce type de cursus… » Ils finissent par éclater de rire tous les deux et je pousse un soupire théâtral de soulagement. Tourisme pour l’un, ce qui me rappelle l’allusion aux hôtels cinq étoiles pour quand je serai riche et célèbre, et journalisme sportif pour l’autre. « Je saurai vers qui me tourner pour mes vacances. Tu me feras un prix d’amis, pas vrai ? » Là, tout de suite, une petite semaine beuverie à Ibiza, ça me tenterait bien. Puis je me tourne vers le deuxième larron. « J’imagine que ce n’est qu’une fois que tu auras interviewer LeBron, tu pourras songer à devenir mon agent ? » Je tente, on ne sait jamais. La question m’est finalement retournée et je les observe, en haussant mystérieusement les sourcils. Même si, soyons honnête, les études que j’allais entreprendre étaient inscrit en lettre capitale sur mon front. « Ding ding ding ! C’est une bonne réponse. » Puis un rire m’échappe à la description que fait Ozzie de ma personne, décrivant à la perfection mon âme d’artiste. « Tu n’es pas très loin de la vérité. » On en revient à ma créativité qui va se retrouver enchaîner dû au fait que nous ne sommes, malheureusement, pas les propriétaires de l’appartement. « Dommage. » je réponds, d’un air faussement boudeur. « Un peu de jaune poussin dans le salon aurait vraiment égayé la pièce. » J’allais devoir me contenter de peindre de très grandes toiles.

Ce n’était sûrement rien qu’une petite blague de notre colocataire, mais ça en valait la peine. Au final, je suis certain que cette petite entente entre nous, allait faire des merveilles. Nous nous étions déjà bien entendu lors de nos échanges à travers le monde, il ne faisait aucun doute, que cette entente durerait une fois qu’elle serait parmi nous. Et ça ne loupe pas. Elle est au-dessus de nos espérances. Loin de la prise de tête, et même avec l’humour qu’il fallait. Non elle était parfaite. « Tu feras un effort, pour il ou elle, Ozzie quand même. » J’étais sûr que non, un item sacré, reste un item sacré. C’était compliqué de faire autrement. Puis ce serait drôle de savoir que la personne en question allait cohabiter avec le joueur de basket. Elle rappelle que le decret d’adoption avait été acté, et vraiment, ça confirme que je l’aime déjà bien. « Tortionnaire de quel genre ? Du genre My Heart will go on à 6h30 du matin deux octaves trop haut, ou à pratiquer la torture douce ? » Non parce que j’étais plutôt fan de Céline Dion, mais il serait gentil d’éviter de pousser mémé dans les orties. Mais si ça prends en compte un petit costume ou un petit gage un peu drôle, je ne dis pas non. Ca peut toujours être amusant. J’avais hâte de voir comment allait avancer les choses.

Installés dans le canapé, libres comme jamais nous l’avions été, de faire ce qui nous chantait, on s’adonne à une petite conversation de routine pour apprendre à se connaître d’autant plus. « Tu entends ça ? Elle nous trouve cool ! » J’interviens en souriant à Oswald. « Ce sera avec plaisir, tout ce que tu voudras ! Tu ne trouveras pas meilleur agent de voyage, que moi, dans tout le pays. » Je réponds pour gonfler un peu mon égo. J’avais des plans plein la tête, je comptais bien développer une entreprise à succès un jour. Puis les voyages, c’était l’occasion de bouger un peu partout dans le monde, dans des endroits incroyables. D’organiser des voyages pour les autres, de garantir du fun, du chill, ou encore de la découverte avec différents circuits. Nan vraiment, c’était passionnant. Puis on l’interroge, pour savoir en quoi elle était. Elle était l’opposé complet d’une fille qui faisaient des études de sciences. Elle était beaucoup trop cool pour ça. L’art lui correspondait beaucoup trop bien, tout comme les langues, mais elle avait clairement l’allure parfaite pour une artiste. « Pas de jaune, par pitié. Mais effectivement les proprios sont assez à cheval sur la décoration. Mais on te fera cadeaux de toile, pour afficher tes merveilleuses créations dans le salon, si tu veux. » Je lance avec amusement. Je comptais bien coller des photos de nos têtes sur le frigo, et collecter des souvenirs par dizaines. Nos années de fac allaient sûrement passer à une telle vitesse qu’il ne fallait pas en perdre une seconde pour en profiter. Puis des peintures un peu fantasques à côté des futurs posters dédicacés de LeBron James, franchement, ça allait être absolument merveilleux. « Il doit y avoir une soirée, si me souviens bien, dans une fraternité sur le campus. Ca vous dirais d’y aller ? » Je lance, après avoir tiré une nouvelle fois sur le joint qui est presque déjà entièrement consumé.   « Ca nous permettrais de te faire visiter le campus un peu. »