Acting like lovers pt.2 (Wigel #2)

Un épisode d’Amour, Gloire et Beauté, carrément. Je ne eux pas m’empêcher de lâcher un petit rire. « Tu t’entendrais beaucoup trop bien avec ma mère. » Je lance dans un sourire grand comme le monde. Ma mère était une fan absolue de ces séries à l’eau de rose, je peux vous dire que jusqu’à ce que je parte de la maison, je connaissais l’arbre généalogique de la famille Newman, dans les Feux de l’Amour, sur 14 générations. Et je n’abuse même pas. J’étais persuadée que dans 50 ans, ces émission existeront toujours. Tout comme les émissions de télé réalité, il y a tellement de gens qui regardent ces trucs que c’est impérissable. Mais je ne pouvais pas nier que notre rencontre, bien que fortuite et totalement hasardeuse, ressemblait à un épisode de série B. Mais surtout, j’étais bien contente que l’on ait pu se revoir, lui et moi. Après ma bêtise de l’autre soir, j’étais vraiment ravie de pouvoir le recroiser. Surtout, d’avoir réussi à me reposer sur lui, aujourd’hui. « On peut dire ça comma ça. » Je réponds en haussant les épaules. Le gueux se permets de me faire des réflexions sur mes goûts en matière d’hommes. Je devais bien avouer que Colton n’était pas le meilleur choix de ma vie, mais ça ne voulait absolument rien dire. « Tout doux, penses à ton crâne et tes chevilles. » Je réponds, toute amusée par la situation. Il était tout de même beau et séduisant, je voulais bien l’avouer. J’appréciais grandement de me rincer la rétine avec la vision de l’homme. Même de passer du temps en sa compagnie. C’était plutôt agréable. Et même si utiliser le seul argument du chocolat chaud était faux, j’étais entièrement partante pour grapiller des instants en plus en sa compagnie. Je serai bête de refuser.


Alors on s’installe dans ce petit café, à l’ambiance assez lounge et calme, parfait pour passer un petit moment à discuter et prendre le temps de continuer à apprendre à se connaître un peu plus. Notre table donne sur la galerie marchande, et l’agitation qui grouille dans tout le centre commercial. On voyait bien que l’effervescence des fêtes poussait les gens à à peine prendre le temps de regarder là où ils marchaient. J’étais bien contente de prendre le temps de souffler un peu. Je remarque son pull estampillés aux motifs et couleurs des fêtes de fin d’année, et ça me tire un sourire amusé. J’étais toujours la seule à adorer porter ce genre de vêtements kitsch et beaucoup trop coloré pour le commun des mortels, mais ça valait la peine. Noel était la période que j’aimais le plus dans l’année. Si on ne célébrait pas ça, de la meilleure des manières, autant pas le fêter. Je finis par lui confier la raison de mon non-rappel de la dernière fois, non sans une pointe de honte, on ne va pas se mentir. C’était vraiment débile de ma part. J’étais ivre et je n’avais pas pensé une seconde que j’avais son numéro gravé au stylo sur ma main et que ça pourrait partir à la douche. Vraiment, une idiote sans nom. « Oh non, rien de tout ça. Je te rassure. J’ai été un peu stupide, c’est la seule raison. » Je réponds rapidement. Il était bien loin d’être rouillé. Son baiser avait été imprimé dans mon cerveau comme un souvenir à jamais indélébile. Je pouvais encore en sentir la sensation, rien qu’à le regarder. Alors j’étais bien placée pour assurer qu’il n’était pas rouillé. « On fera comme ça. Ce serait vraiment bête de ne pas se revoir après de telles premières rencontres. » J’ajoute, complètement entendue. Je voulais clairement le revoir après aujourd’hui. Je ne comptais pas rester comme la dernière fois. Si on ne s’était pas recroisés, j’aurais peut-être songé à engager un détective privé pour le retrouver. Nous sommes rapidement servis par une adorable serveuse. Un chocolat chaud et une tarte à la pomme avec de délicieuses émanations de cannelle. J’étais au paradis. Ou du moins, ça y ressemblait. J’y goûte à mon tour, et ouvre de grands yeux, ravie. Les papilles en explosion. « Bon sang, c’est le meilleur chocolat chaud, que j’ai jamais bu ! » Je balbutie sur un ton qui traduisait toute l’excitation et la joie qui flottaient dans mes veines actuellement. Je repose la petite tasse dans la coupelle, avant d’hocher la tête. « Il parait que je suis une personne qui apprécie faire les chose à la dernière minute. » J’affirme avec aplomb, en posant mes coudes sur la table, et ma tête sur mes mains. « Et que le temps à tendance à cruellement me manquer quand je suis en compagnie de mes petites bêtes, et de ma famille. » J’ajoute. On ne se rendait pas compte, mais le métier de vétérinaire, c’était parfois prenant. Et la famille, encore plus. Mes parents, étaient les personnes les plus en manque d’attention de l’univers depuis que ma fratrie et moi, avions quittés le nid. S’ils nous appelaient qu’une seule fois par jour, c’était un miracle. « Et toi alors ? Outre jouer les princes charmants, tu es venu chercher tes dernier cadeaux de Noël ? » Je demande sur le même air de malice qu’il m’avait offert plus tôt. Tout semblait si simple avec Nigel. Parler et plaisanter. Simplement être naturelle. Être moi, sans avoir à jouer un quelconque rôle. Ca faisait du bien, de n’avoir à penser à rien, simplement profiter du moment.

Si c'était toujours comme ça, alors j'étais prête à signer pour vingt dates.

Tu t’entendrais beaucoup trop bien avec ma mère. « Je m'entends toujours bien avec les mamans. Je suis beau, poli et incroyablement drôle. Elles tombent toutes sous le charme. » je souffle, avec un sourire ravageur, additionné d'un clin d'oeil. Et j'avais une drôle de passion pour les soap-opera, que je regardais bien volontiers avec la mienne lorsque je passais leur rendre visite. Ou sans ma mère, d'ailleurs. On ne critique pas, c'est un moyen de me vider la tête. Je me permets ensuite de commenter son choix douteux en matière d'hommes parce que Colton, c'est un gros pouce rouge. Neeeeeeext. On ne stan pas les personnes comme lui. Et je souris à sa remarque, avant de reformuler sa phrase, toujours en mettant en valeur mon charisme à toute épreuve. Je vous assure que ce sourire m'a sauvé de nombreuses fois. Merci maman pour les années d'orthodontiste. Tout doux, penses à ton crâne et tes chevilles. « Ils se portent comme des charmes, ne t'en fais pas. Mais c'est très aimable à toi de t'en préoccuper. » je réponds, amusé. J'aimais la légèreté de mes rapports avec Winona. Tout était si simple, sans la moindre complication. J'avais pu l'admirer en état d'ivresse, elle m'avait vu danser aussi bien qu'un croustibat à moitié décongelé. Elle avait oublié de noter mon numéro avant de rentrer dans la douche, toujours en état d'ivresse. Et moi, je m'étais fait un plaisir de l'aider à envoyer promener son ex-fiancé-pas-gentil-du-tout. Autant dire qu'on pouvait qualifier ça d'incongru. Mais c'est ce qui faisait la richesse de notre rencontre, au final.

C'est souvent dans les situation les plus surprenantes que l'on venait à croiser des gens qui finissaient par marquer profondément notre vie.

Nous finissons par atteindre le café, après avoir été attirés par la douce odeur de chocolat chaud qui en émanait. Une fois installé, je jette un regard à la ronde par réflexe, assis sur la chaise qui me permet d'avoir la vision la plus large sur l'ensemble du lieu. Déformation professionnelle ? Oups ? Cependant, mon attention retourne vite sur la jolie blonde qui me fait face et je laisse mes yeux effleurer son visage délicat, m'attardant sur l'éclat pétillant dans son regard. Je la vois lorgner quelques secondes sur mon pull et je me redresse machinalement, pour exposer la beauté de mon vêtement. Si on ne mettait pas des habits comme ça pour Noël, quand est-ce qu'on le faisait ? J'en avais une quantité astronomique dans ma penderie, que je portais avec un fierté lorsque venait l'hiver. Winona finit par m'avouer la raison de son absence de contact depuis notre rencontre au Cabo Cantina et ça me tire un léger rire. je viens la taquiner, une fois de plus. Même si une infime partie de moi se demande si j'étais vraiment rouillé. Mais elle affirme que ce n'est qu'une maladresse de sa part et je souris devant son air coupable avant de lui proposer d'enregistrer son numéro, histoire d'éviter un nouvel oubli. Parce que j'étais vraiment intéressé à l'idée de la revoir. Et ça faisait un long moment que ça ne m'était pas arrivé. Nos commandes arrivent, venant nous en mettre plein les yeux et m'assommer de délicieux parfums. Mon estomac gronde un peu devant les tartes offertes par la maison et je m'empresse de goûter ma boisson. Avant de quasiment tomber à la renverse devant la saveur incroyable qui se répand sur ma langue. Le paradis. « Je ne te le fais pas dire, très chère. » je murmure, avant d'essuyer distraitement la moustache de lait chocolaté qui doit siéger sur ma lèvre supérieure. Puis je l'interroge sur sa présence dans les galeries, souriant à nouveau en constatant que je ne m'étais pas trompé. Elle s'installe plus confortablement sur la table et je l'observe, hochant la tête à ses paroles. « Je comprends. J'ai tendance aussi à tout oublier quand je suis en compagnie de mes proches. » Mon métier me prenait une grosse partie de ma vie, de mon quotidien alors je savourais le moindre instant passé avec mes parents. Quant aux animaux, ce n'était pas vraiment d'actualité, même si ça me manquait cruellement. Mais je préférais me restreindre parce que ça aurait été un crève-cœur de le savoir tout seul la plupart du temps, à la maison. Et je me vengeais sur le chien de mes vieux, que je papouillais à longueur de temps quand je passais les voir. Et toi alors ? Outre jouer les princes charmants, tu es venu chercher tes dernier cadeaux de Noël ? « Moi mes cadeaux sont déjà soigneusement emballés depuis quelques jours, madame. » je chantonne, en venant passer une main dans mes cheveux en bataille. « Même si je sais que je vais finir par craquer pour un petit truc au dernier moment, comme chaque année. » je rajoute, avant de venir goûter la tarte, laissant échapper un petit geignement de contentement. « Ok, si je dois mourir, je veux que ce soit par étouffement avec cette chose délicieuse. » Oui, toujours dans l'excès. On ne change pas une équipe qui gagne. « Tu dois goûter, maintenant, tout de suite. » Ma fourchette se tend dans sa direction, remplie d'un petit morceau et je sens mes joues rougir légèrement quand les siennes se colorent de rose. De l'extérieur, nous devions passer pour un parfait petit couple. Ou des canards, comme diraient certains.

Mais je n'en avais rien à faire. Je me sentais bien, je n'avais à penser à rien d'autre qu'à la prochaine bêtise que je pourrais sortir pour la voir rire à nouveau. Mon coeur tambourinait doucement dans ma poitrine et je profitais de cette tranquillité qui était la nôtre, entourés de cette atmosphère si particulière qui était celle de Noël. Je n'aurais échangé ma place pour rien au monde et si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais aimé que la journée ne se termine jamais.