I hear this house is haunted… we better stick together. (Naia, Robin & Nate)

« Mes gênes t’emmerdent, Robin. Je réponds, en me retenant de lui envoyer un doigt d’honneur au visage. J’étais peut-être une Grimm, mais j’étais aussi une Young. Mon père était un homme courageux et l’aventure était loin de lui faire peur. Mes parents étaient foncièrement différents, mais ça faisait leur particularité. Ils sont complémentaires, et c’est ce qui était le plus beau. Mais effectivement, mon petit papa ne jouissait pas de la meilleure des réputations, à la suite de cette soirée sur laquelle, on continuait de le charrier, encore une vingtaine d’années plus tard. J’aimais toutes ces histoires de paranormal, de fantômes et d’autres mondes. C’était réellement passionnant et intriguant. « Il faut qu’on essaie de l’ouvrir, ça pourrait être fou, de voir ce qu’il y a derrière cette porte. » Je réponds, pleine d’enthousiasme et d’impatience. Mais évidemment, parce que mes cousin sont de grands farceurs, ils se fichent ouvertement de moi. Je ne crains pas les entités, bien au contraire, mais pas sure que mes pères soient du même avis. « Moi je vous suis. » J’annonce, en levant les mains vers le ciel. Un frisson me gagne tandis que Nathan nous parle des miroirs. Sur le net, ils disaient à plusieurs reprises que les miroirs étaient une porte sur l’au-delà. Une sorte de barrière entre nos deux mondes. Toutes ces théories étaient fascinantes. Enfin, vient le moment de rentrer dans la demeure et je suis la première à fouler le parquet de ce manoir dont parlait depuis plusieurs semaines déjà.


L’intérieur est plein d’objets qui ne semblent pas avoir bougés depuis des dizaines d’années. La bâtisse entière est restée dans son jus initial, et ça se voit. Le temps n’a eu aucun impact sur l’intérieur. Même si, très honnêtement, ça sentait le renfermé et le vieux. J’écoute les propositions de Nathan, avant de river ma lampe au sol. « On te suit. Comme ça, on redescendra après. » Je confirme avant de prendre sa suite dans les escaliers en bois, qui grincent comme jamais, sur notre passage. Si on voulait être discrets, c’était foutus. On aurait clairement pu réveiller des morts, vu le boxon que l’on faisait dans les escaliers. Nathan devant moi et Robin derrière, on atteint l’étage. L’ambiance y est légèrement plus pesante. J’observe tout autour de nous. Les papiers peints étaient en sales état, et les couloir regorgeaient tout autant d’objets que l’entrée. « Ils étaient pas fan du minimalisme à l’époque… Vous avez vu le nombre de portrait et de croix aux murs ? » Je commente, impressionnée par tous les tableaux qui étaient accrochés tout autour de nous. Des portraits de couples, de familles, d’enfants. Des symboles religieux par dizaines. Bon sang. Ça me collait des frissons dans le dos. « C’est elle, la chambre dont tu parlais Nate ? » Je demande en pointant une porte entrouverte, de ma lampe torche. Autant avancer. De toute façon on allait être là pendant un moment, alors autant tout découvrir. Mais je ne tenais pas en place, j’avais besoin de bouger, d’arpenter, d’explorer. Ce lieu était chargé d’énergie et ça se sentait, mais j’étais incapable de dire si elles étaient bonnes ou mauvaises. J’étais vraiment impatiente de savoir ce qu’allait nous réserver la visite de ces pièces.

Trop de blabla et pas assez d'action. On bavasse, on bavasse, mais cette vieille bicoque ne va pas s'explorer toute seule et nous possédions enfin toutes les informations nécessaires pour notre visite. À savoir, les pièces où nous devions absolument aller. Parce que si j'avais simplement voulu faire de l'urbex, Premièrement, je serais venu de jour et ensuite, le choix se serait porté sur un lieu chargé d'histoire, oui, mais pas forcément hanté. Là, je voulais frissonner et sortie de cette demeure en me demandant si ce que j'avais vécu à l'intérieur était réel ou le fruit de mon imagination. Mais rien n'allait se produire si on testait camper devant l'entrée à se raconter ces histoires d'horreur comme si nous étions à un camp de vacances, tous assis au coin du feu à se griller des guimauves. Je voulais absolument découvrir la cave, pièce maîtresse, cœur de cette maison et pourquoi pas m'absenter dans chaque miroir qui allait croiser ma route. Je ne croyais pas aux histoires de fantômes, tout du moins pas exactement comme on voulait nous le faire croire. Je n'étais toutefois pas entièrement fermé à l'idée, sinon je ne serais décemment pas là à espérer vivre quelque chose de dingue. Disons que j'étais sûrement le plus sceptique de la bande. Sûrement parce que mon grand-père était un génie du mal et que la seule expérience paranormale que notre famille avait vécu n'était en vérité qu'un immense coup monté. Non vraiment, difficile de s'imaginer que tout ce qui se dit sur internet peut être réel quand on entend la même histoire à chaque repas de famille depuis gamins. Mais qu'on ne se méprenne pas, je l'adorais. Et ce que j'aimais encore plus, c'était d'entendre mon père essayer de prouver par tous les moyens possibles et inimaginables qu'il n'avait pas éprouver la moindre peur. À d'autres pap's.

Nate nous parle finalement de la chambre de Violeta, nous informant la direction à prendre pour la trouver, sans oublier de mentionner qu'il s'y passerait des choses étranges. Évidemment, j'en suis. « Partons enfin à l'aventure ! » Je n'attendais que ça depuis que nous étions arrivés. Nous suivons donc le blond qui ouvre le bal et je grimace à chacun de mes pas sur l'escalier en bois. Celui-ci grince à en réveiller un mort et j'ai l'impression que le bruit se propage dans toute l'immensité de la maison. « Une chose est sûre, si il y a quelqu'un ici, il est maintenant au courant de notre présence. » Et ce malgré tous nos efforts pour être le plus discret possible. On arrive finalement à l'étage et ma tête pivote dans tous les sens pour observer ce qui se trouve tout autour de nous. Puis mon regard se pose sur l'un des fameux tableau dont Naia nous parle et je m'en approche, les sourcils froncés, ma lampe torche pointée dans sa direction. « Ce portrait aurait sa place au Louvre à côté de La Joconde. Je pourrais mettre ma main a couper que son regard me suit. » Et c'est carrément gênant. Mon faisceau lumineux s'abaisse sur la petite description inscrite tout en bas et un léger frisson parcours mon échine. « J'ai trouvé Violeta. » Et autant le dire, la gamine, elle n'a pas l'air commode. Un parfait mélange entre Mercredi Adams et Chucky. Soit le peintre était médiocre, soit elle n'a pas été gâté pas la vie. Je décide finalement de détacher mon regard du tableau, rejoignant mes cousins devant la porte de ce qui est supposé être la fameuse chambre. « De toute façon, on en aura le cœur net qu'une fois à l'intérieur. » j'annonce en haussant les épaules. « Alors ? Qui veut se jeter dans la gueule du loup ? »

Je ne savais plus où donner de la tête. J'étais en possession de bien trop d'informations pour le peu de temps que nous allions pouvoir consacrer à la visite de cet endroit. Il y avait tant de pièces à explorer, à découvrir, de vestiges à contempler. J'étais impatient de voir si quelque chose allait se produire, si l'on allait être spectateur d'un moment tinté de paranormal. Une partie de moi restait purement sceptique quant à la véracité des faits qui s'étaient produit ici selon les dires des articles. Certes, l'histoire elle-même de ce manoir et les drames qui s'y étaient produits étaient réels. Mais tout ce qui s'en était suivi ne pouvait être que des racontars pour attirer l'attention sur la demeure, pour prolonger sa notoriété. Cependant, l'autre partie se sentait curieuse, intriguée par la possibilité de ressentir quelque chose, d'être témoin d'un acte métaphysique. Il n'y avait pas de risque zéro et certaines personnes étaient parfois plus sensibles que les autres aux ondes qui se propageaient tout autour de nous. J'étais mitigé et je préférais laisser parler les faits, plutôt que d'adopter une opinion tranchée. Pour moi, les actes étaient plus parlants que les mots. Alors je comptais bien optimiser mes chances de vivre une expérience sensationnelle, aux côtés de mes cousins. Partons enfin à l'aventure ! Un rictus étire mes lèvres à l'impatience de Robin. Le plus sceptique d'entre nous semblait être le plus enclin à tester les limites du surnaturel. Mais je hoche silencieusement la tête avant de les inviter tous les deux à me suivre, grimpant les marches pour atteindre l'étage.

Le bois craque, résonne dans tout le vestibule et je leur jette un coup d'oeil avant de terminer mon ascension. Une chose est sûre, si il y a quelqu'un ici, il est maintenant au courant de notre présence. Je laisse échapper un bref ricanement à cette remarque. « Si tu vois une ombre au bout d'un couloir, prépare-toi à courir. » Un regard en coin. « Je déconne. Un peu. Mais si tu vois vraiment une ombre, détale le plus vite possible. » On ne sait jamais, peut-être que nous n'étions pas seuls sur les lieux. J'espérais simplement que nous n'allions pas faire de rencontre inquiétante. Je pivote vers Robin après sa réflexion sur le tableau, les sourcils froncés avant de me raidir aux mots qui suivent celle-ci. J'ai trouvé Violeta. « Elle paraît charmante. » je souffle, pince-sans-rire. Puis je finis par me poster devant la porte de ce qui doit être sa chambre, en toute logique. Mes cousins me rejoignent rapidement et un léger sourire étire ma bouche à la question du bouclé. Je me tourne en direction de Naia, l'enjoignant à ouvrir la poignée d'un geste du bras. « L'honneur aux dames. » Son regard croise le mien, quelques secondes et je la vois inspirer un court instant avant de se lancer dans la gueule du loup. « Robin se fera un honneur de te servir de bouclier humain s'il arrive quoi que ce soit. N'est-ce pas ? » je rajoute, avec un air malicieux. Et la porte s'ouvre finalement, dans un grincement sinistre qui fait remonter un frisson le long de ma colonne vertébrale. Devant nos yeux, s'étend bien une chambre, dont les meubles sont en plutôt bon état par rapport à ce que nous avons vu auparavant. Comme si quelque chose ou quelqu'un s'était fait un devoir de la protéger du temps et des profanes. Mais ce qui attire mon regard, c'est l'imposante étagère en bois sombre et l'objet qui se trouve posé sur son plateau central. Une poupée en porcelaine, aux boucles blondes et au visage tourné dans notre direction, le sourire aux lèvres. Horrible. « Je déteste les poupées. » je marmonne, avant de faire dévier le faisceau de ma lampe d'un autre côté pour étudier le reste de la pièce.  

Partons enfin à l’aventure ! Moi je n’avais attendu que ça, mais c’était bien connu, qu’il fallait que l’on bavasse pendant des heures avant même de faire quelque chose dans cette famille. J’avais envie que l’on avance, que l’on aille déambuler au milieu des ondes et des souvenirs. Je voulais frissonner, et espérer que l’on trouve quelque chose de concret, qui me montrerait que j’avais raison de croire que cet univers était trop grand pour que seules les âmes qui vivent soient celles que l’on peut voir. J’aimais croire que le voile qui courrait entre nos mondes, devenait parfois suffisamment fin pour que l’on puisse percevoir l’autre côté. Nous n’étions pas à l’abri d’être les victimes d’une belle mascarade, d’un truc complètement organisé pour que l’on parle de cet endroit toujours plus, mais ma curiosité était mille fois plus forte que tout le reste. Je voulais voir. Je voulais savoir. Ce n’était qu’en le constatant que l’on sera sûrs de ne pas s’être fait roulés comme des amateurs – que nous étions, pour être honnête. Mais l’aventure nous tendait les bras, et nous étions là pour perpétrer ces aventures familiales. A nous les anecdotes à raconter aux prochaines réunions de famille.

La bâtisse est tellement vétuste que le bois craque à chaque pas que l’on fait. Un boucan tel que ça pourrait réveiller les morts. Au moins, nous étions sûrs que notre présence était indiquée. Peu de chance que l’on tombe sur un drogué en train de se piquer, ou un squatteur. Mais l’impossible n’existe pas, alors il nous fallait rester sur nos gardes, et surtout, groupés. Si on se séparait, c’était là, que les choses devenaient vraiment dangereuses. A l’étage, chaque objet qui recouvre les murs, attire mon regard, je pourrais passer des heures à tout observer. On s’arrête tous sur lui, avant que Robin fasse une remarque qui secouaient mon échine de frissons d’effroi. C’était donc elle, la jeune femme qui avait commis de nombreux crimes entre ces murs. « Effrayant. » Je rajoute avant que l’on rejoigne Nathan. On me fait l’honneur d’ouvrir la porte de la chambre et je ressens à nouveau de nombreux frissons rien qu’à l’idée de rentrer là-dedans, mais l’adrénaline est puissante, je serai prête à tout pour entrer dans cette pièce. Elle regorgeait surement de secret que j’avais hâte de découvrir. « Qu’ils sont gentlemen. » Je raille à mon tour. Je prends une courte inspiration de courage avant de m’avancer et de poser ma main sur la poignée. Lentement, entre mes doigts, elle pivote et dans un grincement qui hantera sûrement nos nuits, la chambre de la jeune femme se dévoile. Tout est presque intact, c’est impressionnant. Nos lampes parcourent la pièce avant que l’on y rentre. L’ambiance y est bien plus pesante qu’ailleurs, et il y fait bien plus froid. Puis Nathan évoque un de mes pires cauchemars, les poupées. « Restes pas trop prêt, à tout moment, elle te saute dessus pour te tuer. » Vraiment, al pire invention du monde, ces choses-là, ça fait peur à en crever. Ca se voit sur leurs traits, que c’est mesquin. Je pose mes yeux sur une grande coiffeuse aux multiples miroirs tout autour. Ils sont 6, forgés ensemble, dans une sorte de métal terriblement bien travaillés. Le faisceau de ma lumière dans les nombreux reflets m’aveugle presque. J’allais m’approcher du meuble pour l’examiner, quand je sens que l’on me frôle le bas du dos. Je me retourne à la vitesse de la lumière. « Commencez pas vos blagues les gars. » Je lance, surprise. « On devrait sortir le détecteur.» Je prononce, en me rendant compte qu’ils étaient trop loin, pour m’avoir frôlé.

Je lève les yeux vers le plafond à la remarque de mon cousin, hochant toutefois la tête, dans un accord silencieux. Je n’avais pas du tout l’attention de rester planté tel un abruti si une ombre venait à surgir au détour d’un virage. Même si il m’en fallait peu pour m’effrayer et que je ne comptais pas fuir les lieux au premier bruit suspect, je tenais un minimum à ma vie et nous pouvions être amené à de croiser quelqu’un ici. Un sans abri ou psychopathe tueur en série. Ouais, un scénario digne d’un film d’horreur. Mais bon, c’est ce que nous étions venus chercher en mettant les pieds ici. Une bonne dose d’adrénaline et de frayeur, en plus d’un peu d’aventure. Sans oublier que l’exploration de lieux abandonnés semblait être une tradition dans notre famille et que j’avais tellement entendu parler de celle de mes parents et de nos grands-parents que j’attendais ce jour avec une certaine impatience. J’étais excité comme une puce et j’avais hâte d’explorer ce manoir de fond en comble. Et puis, avec un peu de chance, on serait les témoins de phénomènes paranormaux et même si je ne croyais pas aux fantôme, je ne pouvais pas nier le côté exaltant de la chose. Nous parvenons à l’étage et ma lampe torche s’arrête sur l’un des nombreux tableau, représentant les membres de la famille ayant habité ici. Mon regard se pose sur celui qui s’avère être Violeta et un frisson parcours mon échine. Elle paraît charmante. « Aussi charmante que cette fille que tu sembles adorer… » je commence, un sourire mesquin étirant mes lèvres. « Comment elle s’appelle déjà… » Je fais mine de réfléchir avant de m’exclamer. « Emi ! Je savais bien que j’avais son prénom sur le bout de la langue. » je ricane. Nathan et cette fille. Une grande histoire. L’un comme l’autre ne pouvait pas se piffer et les deux, ensemble, dans une pièce, donnait souvent des étincelles. Beaucoup d’étincelles.

Viens le moment de choisir qui aura l’honneur de pénétrer dans la chambre en premier et je ne peux que valider le choix de Nate. « Comme le dit si bien les gentlemans que nous sommes, les femmes et les enfants d’abord. Et Naia, tu coches ces deux cases à la perfection. » Puis je lance un regard suspicieux à Nate avant de secouer la tête. « De nous deux, tu ferais un bien meilleur bouclier. Tu es plus grand, plus fort… » Flatter son ego pour qu’il m’oublie dans ce rôle, c’était ça ma tactique. Finalement, notre cousine se lance finalement, sa main posée sur la poignée et je crois que je retiens mon souffle lorsque la porte se met à grincer. Rien ne pouvait ce faire dans le silence dans cette baraque, sérieusement ? À tour de rôle, nous pénétrons à l’intérieur et nos faisceaux lumineux parcours la pièce. Je peux ressentir que l’ambiance s’est alourdie, mais surtout que la température s’est bizarrement refroidie. Et je n’aime pas ça. Je m’éloigne quelque peu, les laissant observer la pièce de leur côté avant de me tourner dans la direction de Naia quand elle reprend la parole, nous accusant d’avoir fait je ne sais quoi. « Quelle blague ? » je demande en fronçant les sourcils. J’étais littéralement à l’autre bout de la pièce et Nate se trouvait, lui aussi, relativement éloigné de la brune. « Je te jure que je n’ai rien fait. » je poursuis avant que mon coeur rate un traite battement quand elle nous propose de sortir le détecteur. « Je suppose qu’il faut bien qu’on l’essaie un jour. » Est-ce que je n’étais finalement, pas si rassuré que ça, à l’idée de ne pas être seul ? Il se pourrait bien, oui.

Il ne manquait plus qu'un filtre en noir et blanc ainsi qu'une musique sinistre pour faire de nous les parfaites victimes d'un tueur en série. Les boiseries intérieures semblaient à deux doigts de s'effondrer, les poutres rongées par les termites et les lourdes tapisseries appuyaient l'aspect étouffant qui émanait de la bâtisse. Tout était sombre, dans des teintes brunes et pourpre et la plupart des meubles n'avaient pas bougé d'un iota. Comme si le temps n'avait pas vraiment eu d'impact sur cet endroit, comme s'il avait été quitté très récemment par ses derniers habitants. Néanmoins, l'état global de la demeure prouvait sans le moindre doute qu'elle n'avait pas eu de propriétaire depuis de nombreuses années. Si on ne comptait pas les squatteurs qui devaient venir s'y abriter pour s'amuser et des sans-abris qui y trouvaient sûrement refuge, au vu des déchets qui jonchaient certains recoins. À par ça, tout semblait figé, pareil à une photographie sur du papier glacé. En observant les différents visages sur le tableau, j'arrive sans peine à les imaginer évoluer ici, dans cette ambiance morne et austère, entre ces murs aux couleurs terriblement moroses. Mes yeux s'arrêtent sur la tristement célèbre Violeta et le commentaire du rouquin me fait hausser un sourcil. « Ne commence pas... » je siffle, en passant une main raide dans mes boucles blondes. Mais il semble y prendre un malin plaisir et le prénom d'Emi s'échappe d'entre ses lèvres. Je lui adresse un regard menaçant, ma main venant claquer légèrement sa nuque en guise de réponse. Cependant, je glisse un coup d'oeil au portait avant de revenir à Robin. « Mais tu n'as pas tort, je trouve aussi qu'il y a un air de ressemblance entre les deux. » je rajoute, avec un rictus goguenard. « Ridiculement petite. Brune. Absolument pas commode. Donne la migraine rien qu'en la regardant. » À défaut d'avoir eu la possibilité de rencontrer l'une, je pouvais me permettre de faire une parfaite description de l'autre sans le moindre effort.

De nous deux, tu ferais un bien meilleur bouclier. Tu es plus grand, plus fort… Ma lampe torche vient se redresse dans sa direction, l'aveuglant quelques secondes en guise de vengeance. « Tu serais vachement plus crédible si tu y croyais vraiment, tu sais. » je ricane, approchant pour le pousser en avant mais Naia décide de prendre son courage à deux mains et d'entrer dans la pièce. Une fois à l'intérieur, nous prenons le temps d'analyser les éléments qui s'y trouvent, guidés de nos faisceaux lumineux. « Ah ah ah. Très drôle. » je lâche, à l'intention de la brune, veillant toutefois à bien m'éloigner de la poupée en question. Et je reprends mon investigation de l'autre côté quand sa voix résonne à nouveau, mes sourcils se fronçant à sa remarque. « Moi non plus. » Je n'étais pas très friand de farces et encore moins dans ce contexte là. On devrait sortir le détecteur. « Vos désirs sont des ordres, mademoiselle. » je déclare, me délestant de mon sac à dos pour récupérer le petit appareil. le boitier en mains, je me rapproche du centre de la pièce, rapidement rejoint par mes cousins. Mon visage se relève dans leur direction et je les fixe du regard tour à tour pendant quelques infimes secondes. « C'est l'instant de vérité, mes amis. » Ma voix n'est qu'un souffle et je sens mon coeur battre une mesure plus soutenue, d'un seul coup. Mes doigts s'occupent de le mettre en route et le voyant se bloque tout de suite sur une lueur oscillant entre le vert et le jaune. « Ça ne veut pas forcément dire quelque chose. Il y a sûrement de vieux objets qui attisent le champ dans la pièce. Je pense qu'il faut qu'on se déplace pour en avoir le coeur net. » je murmure, avant de tendre le bras dans une autre direction pour vérifier la couleur change selon l'orientation du boitier. Un bruit résonne soudainement dans mon dos et je me retourne d'un seul mouvement, ma lampe devant moi pour en chercher la source. Et le rai de lumière fait apparaître les contours d'une malle en bois, près du lit à baldaquin qui me tire un léger sursaut quand elle se met à trembler. Je cligne des yeux par automatisme avant de regarder à nouveau et elle bouge à nouveau, se décalant de quelques centimètres. Quand je baisse la tête pour regarder le détecteur, mes lèvres se plissent et je déglutis plus difficilement que quelques minutes auparavant. « Le voyant est passé à l'orange vif. » Et ce n'était absolument pas rassurant, en cet instant.     

Tout autour de nous, se font entendre les différents craquements. Les semelles de nos chaussures sur la vieillesse du matériel, ne faisait qu’accentuer le sentiment d’inconfort. Il n’était pas impossible que nous nous retrouvions coincés à l’étage, parce que le bois se sera effondré devant nos yeux. Tout est vieux, vétuste, laissé à l’abandon, dans son état d’antan. Comme pour nous laisser ouvrir une page de son histoire. Elle n’échappait certes pas aux dégradations causées par la main de l’homme, mais elle avait tout gardé de son âme d’antan. Tout ce qu’elle avait été, se lisait encore sur ses murs, à travers les décors fiés, les peintures, qui à tout moment, pouvaient s’animer. Une pesanteur trainait sur mon épaule, me donnait envie de jeter un œil derrière moi, jouait avec mon instinct de survie. Robin, pendant ce temps, ne trouvait pas mieux que de charrier Nathan, à m’en faire lever les yeux au plafond. « Au moins, Nate à quelqu’un à qui penser. » Eh toc, l’ami. Nous n’avions entendu parler de personne du côté du blond, récemment en tout cas, tandis que l’animosité entre Emi et Nathan, n’était un secret pour personne dans cette famille. Il n’en restait pas moins que j’étais curieuse de voir comment leur relation allait évoluer à l’avenir.

« Tu sais ce qu’elle te dis l’enfant, Robin ? » Je réponds en lui lançant un regard menaçant – et qu’on se le dise, à peine convaincant. On entre dans la pièce, les faisceaux de nos lampes torches balaient la pièce, qui semble vide de toute forme humaine. Mes bras sont couverts de frissons pourtant, tout mon être se refroidi à peine entré dans la chambre de cette enfant. Une légère vapeur s’épands dans l’air tout autour de nous, Je ne me sens pas à l’aise. Les miroirs, les poupées, les jouets, posés ça et là. Tout me donnait simplement envie de prendre mes jambes à mon cou pour changer de pièce, et voir tout autre chose. Tout ce qui se rapportait à l’enfance, faisait monter en moi, un certain sentiment d’inconfort. Des êtes tellement innocents, et pourtant, des esprits tellement puissants, d’après les légendes. Puis sans que je ne comprenne vraiment d’où, il y a cette sensation, qui me fige sur place l’espace de quelques secondes. Une main, ou quelque chose de semblable, se pose dans le bas de mes reins, et se glisse rapidement, comme un souffle, dans tout le bas de mon dos, avant de disparaître. J’en ai la chair de poule. J’interroge les deux garçons, qui sont bien trop loin, pour en être les instigateurs. Mon dieu. On se rassemble au milieu de la pièce, pour observer le boitier, qui ne tarde pas à virer dans le jaune. Un nouveau frisson me gagne et je referme mes bras autour de mon corps. « C’est pas impossible. Vous avez bien éteint vos téléphones ? » Je demande rapidement, pour m’assurer que ce n’était pas nos téléphones qui perturbaient les ondes. Nate commence à vouloir changer l’orientation du boitier, quand un bruit sourd résonne. Cette fois, mon cœur accélère, très vite. J’en ai le souffle presque coupé. La malle s’agite, bouge sous nos yeux. Je n’en reviens pas. Le détecteur quant à lui, s’affole. Il grésille, monte dans l’orange. Ce n’était clairement pas anodin. « Il y a quelqu’un avec nous… » Je lâche, plus comme un constat, qu’une véritable affirmation. Tout ce qu’il fallait retenir, c’était que ça faisait monter autant la peur que l’adrénaline dans mes veines. Puis la malle bouge à nouveau, mais dans notre direction cette fois, ce qui me fait reculer d’un pas. Une chaleur étrange prend naissance dans el bout de mes mains, pour m’obliger à les secouer. «On devrait essayer de lui parler ! » Je prononce, la voix légèrement tremblotante. Bizarrement, j’étais bien moins rassurée que tout à l’heure. Mais je n’allais clairement pas me dégonfler, c’était ce que j’étais venue chercher.

Qu’est-ce qui pouvait plus me passionner qu’embêter mes petits frères adorés ? Embêter mon cher cousin avec la charmante demoiselle qu’il dévorait des yeux sans même s’en rendre compte. Mais moi, je le voyais. Je connaissais cette lueur qui venait briller dans ses yeux quand il parlait d’elle, rarement en bien, certes. Il préférait me faire croire qu’il l’a trouvait insupportable plutôt que d’admettre qu’elle ne le laissait pas indifférent. Seulement, il avait oublié que mes parents étaient du genre à roucouler d’amour, sans parler d’Alejandro chez qui la romance dégoulinait par tous les pores, ce qui me donnait souvent envie de rouler des yeux. Ou de vomir. « C’est bien trop tentant. » je réponds, un sourire narquois étirant mes lèvres. « Et quand est-ce que tu comptes… » Mais je n’ai pas le temps d’aller au bout de ma pensée que sa main vient claquer l’arrière de ma nuque. « Eh ! » je lâche, en venant la frotter de ma paume, le tout en grimaçant faussement de douleurs. Rabat-joie. Mais je ne peux qu’apprécier le moment où il me donne raison et je l’écoute attentivement faire une description d’Emi. Plutôt ressemblant, en effet. De vraies sœurs jumelles. « Oh je suis persuadé qu’elle sera en capacité de te donner la migraine autrement.. » Clin d’oeil entendu. Esquive de la loutre, esquive du lézard. Je fuis pour ma vie, histoire de ne pas me faire abîmer mon magnifique visage.

Tu sais ce qu’elle te dis l’enfant, Robin ? Tout de suite, les grands mots. « Non ? » je demande, innocent. « Mais j’ai hâte de l’entendre. » Son regard qui se veut menaçant pourrait me faire peur, mais c’est tout l’inverse qui se produit. Naia était une crevette dont la force était similaire à celle d’un tamia venant de naître. Autant dire que je ne craignais pas grand-chose et que ses menaces/paroles ne m’atteignaient pas particulièrement. En revanche, je n’avais pas prévu de me faire aveugler de la sorte et je viens placer mon bras devant mes yeux en guise de remparts. On commençait un peu trop à s’acharner sur moi, là. Tsss. « Tu fais deux centimètres de plus que moi, ça compte. » j’affirme en hochant la tête. « Puis regarde-moi ces bras musclés et saillants…. Je ne fais pas le poids. » Le gueux tente de me faire passer devant, mais Naia se dévoue et je ne peux que lui en être infiniment reconnaissant. On observe la pièce sous toutes ses coutures avant que notre cousine ne propose de sortir le détecteur. Chouette. Dire que ça ne me ravissait pas était un euphémisme, mais nous étions là pour ça alors… Je me rapproche de Nate, les bras croisés sur mon torse, attendant patiemment une réaction de l'appareil qu’il tient entre les mains. Les lumières se mettent à osciller et mon échine est parcouru d’un frisson. Au moins, elles n’étaient pas en train de s’affoler et de virer au rouge vif. « Oui, je l’ai mis en mode avion avant de rentrer. » Ce qui ne m’avait pas spécialement rassuré, par ailleurs. En cas de problèmes, nous serions seuls avec nous-même. Puis un bruit me fait sursauter et je me tourne en même temps que mes cousins en direction de la malle. Mon coeur fait une embardée aux paroles de Naia et je secoue la tête. « Comment ça, il y a quelqu’un avec nous ? Dans la malle ? » J’essayais d’être terre à terre, mais plus les minutes s’écoulaient, moins j’y parvenais. On devrait essayer de lui parler ! De mieux en mieux. Maintenant on allait tenter de communiquer avec Casper. « Pour lui dire quoi ? Bonjour Monsieur le fantôme, on ne vous veut aucun mal, alors pitié, soyez clément avec nous et ne venez pas nous hanter, s’il vous plaît ? » Dire que j’aurais pu être chez moi, à faire une soirée jeux de société en famille. Mais non, j’avais eu envie de mettre un peu de piment dans ma vie.

Oh je suis persuadé qu’elle sera en capacité de te donner la migraine autrement. Je n'ai jamais autant apprécié la pénombre qu'à cet instant. Elle avait au moins le don de dissimuler la légère rougeur sur mes pommettes. Mais je me râcle la gorge pour me redonner contenance, le fusillant du regard avant de croiser les bras sur mon torse. « Tout le monde n'est pas resté bloqué à l'adolescence avec des hormones en ébullition, tu le sais ça ? » je l'interroge, les yeux perçants. Puis un rictus sournois vient délicatement orner mes lèvres et je poursuis, la tête penchée sur le côté. « Mais si jamais tu as tant besoin de te détendre, je peux faire l'effort de te trouver quelqu'un. Ou quelque chose. » De mon côté, ça allait comme sur des roulettes. Emi me donnait suffisamment la migraine avec son caractère de rottweiler enragé, je n'avais vraiment pas besoin de plus. Et là n'était pas la question. Nous allions pénétrer la chambre d'un être investi d'ondes plutôt négatives de son vivant, alors je n'étais pas forcément rassuré par ce dont elle pouvait être capable, dans sa mort. Si elle se trouvait toujours sur les lieux, bien entendu. Mais d'après bon nombre de récits, les âmes torturées avaient souvent du mal à passer de l'autre côté et restaient farouchement liées au lieu où elles avaient péri. Robin tente de me faire passer devant et ses ronds de jambe me tirent un soupir exaspéré. « Estime toi heureux que je n'utilise pas ces biceps saillants pour te forcer à passer en premier, justement. » je souffle, à proximité de son visage. J'aurais pu. Mais je suis un être non violent. En règle générale. Cependant, Naia se porte volontaire et nous l'observons pousser la porte dans un grincement sinistre avant de la suivre à l'intérieur.

Et tout se passe dans un calme relatif jusqu'à ce que le détecteur s'affole, un violent frisson remontant le long de ma colonne vertébrale. Néanmoins, rien qui ne puisse être activé par des ondes proches ou des appareils électroniques dont nous n'aurions pas connaissance. « Le mien aussi. » Hors de question de l'éteindre, au cas où il se passerait quelque chose. Mais tout était coupé pour éviter de polluer nos recherches. Et je propose de me déplacer avec le boitier pour vérifier si l'oscillation change quand un bruit sourd résonne dans notre dos. Mon souffle se coupe dans ma gorge et je pivote sur moi-même d'un mouvement sec, le faisceau de ma lampe dirigé devant moi. Jusqu'à illuminer la source du vacarme. Une malle. Mon coeur pulse à vive allure dans ma cage thoracique et je reste fixé sur elle pour être certain de ne pas avoir halluciné. Elle se déplace de quelques centimètres à nouveau et mon être tout entier se crispe devant cette vision. Et quand je baisse les yeux, le voyant s'est foncé davantage. La discussion entre Naia et Robin a le don de forcer mon attention sur autre chose, l'espace d'un instant. « Il faut qu'on l'ouvre. » je lâche, en revenant sur l'objet près du lit. « Et s'il n'y a rien à l'intérieur, je pense que c'est là qu'on peut commencer à s'inquiéter un peu. » j'explique, d'une voix qui se veut moqueuse mais qui ne réussit pas complètement à cacher l'appréhension qui m'habite. Parce que s'il n'y avait réellement rien dans cette malle, alors que je venais de la voir se déplacer à de nombreuses reprises, notre excursion allait prendre une toute autre dimension. « Restez derrière moi. » j'intime à mes compagnons, avant de faire quelques pas en direction de la caisse ouvragée. Elle est immobile depuis de longues secondes et je replie puis déplie mes doigts glacés plusieurs fois avant de m'accroupir sur le côté. Je dépose ma lampe au sol et je prends une profonde inspiration, priant mentalement toutes les entités qui existent pour éviter de relâcher une chose diabolique dans la nature. Puis je prends mon courage à deux mains, littéralement, pour l'ouvrir. Un cri strident vrombit dans mes oreilles et une ombre s'en échappe d'un bond vif, me tirant un sursaut suffisant pour me déséquilibrer. Je finis par retomber sur les fesses, hagard, captant à peine la forme qui s'enfuit par la porte de la chambre, restée entrouverte. « Vous l'avez vu ? Qu'est-ce que c'était ? » je demande, les sourcils froncés. J'avais besoin qu'ils me rassurent quant au fait que ce n'était qu'un animal. Parce que ça ne pouvait être que ça, n'est-ce pas ? Je récupère ma lampe torche avant de me redresser, le coeur palpitant. Au même moment, un claquement résonne à l'étage, suivi d'un second à peine quelques secondes plus tard. Et je ne saurais définir l'émotion qui m'étreint, à cet instant. Un mélange entre l'exaltation d'une aventure palpitante et l'angoisse du danger.      

« T’es sûr que tu veux lui trouver quelqu’un ? Pas certaine que ce soit une bonne idée. Il risquerait de nous la casser, avec ses gros muscles. » Je commente, pleine de railleries. C’était tellement facile d’embêter Robin, c’était le lot d’avoir des cousins après tout. Puis il est bien connu qu’entre nous, la raillerie tient depuis plusieurs générations. Même vieux, notre grand-père et celui de Robin, s’envoient encore de sacrées vannes dans la figure. Si on filmait ça pour les réseaux sociaux, ils deviendraient viraux à coups sûrs. Pour lors, nous faisions beaucoup moins les malins avec nos lampes torches et nos boîtiers qui se mettaient à grésiller dans tous les sens. Mais il était presque impossible que ce soit anodin. Nous avions été prudents sur la manière dont nous devions nous servir de ces machines. Nous étions loin de toute connexion à quelques ondes que ce soit. Ça ne pouvait pas être une coïncidence, ou peut-être que j’espérais que ça ne le soit pas. J’avais cette folle envie de m’aventurer à la frontière de l’inconscient. C’était probablement mon esprit qui me jouait des tours, mais je préférais croire à bien d’autres raisons. Tout ça se mêle à la malle, qui se met à faire un boucan fou. Mon cœur fait automatiquement une embardée, partagé entre l’excitation et la surprise. Un soupire m’échappe aux paroles de Robin. « Un truc dans ce genre-là, mais avec un poil moins de sarcasme. » Lâchais-je, avant de me tourner vers Nathan. « Tu devrais faire attention en ouvrant ce truc… On ne sait pas ce qui s’y trouve. » Je ne voulais pas que l’on devienne les Pandore des temps modernes. S’il fallait on allait libérer une sorte de Kraken mystique, qui allait raser l’entièreté de la planète, nous compris.


Nathan se place en leader devant nous, sa lampe torche braquée sur la malle qui nous fait face. Mon cœur ne cesse pas sa course folle, si bien que même mon souffle se fait plus court. Je suis bien incapable de contenir toutes les émotions qui m’habitent en cet instant. Puis tout se passe à la fois terriblement lentement et si vite que je n’ai pas le temps de comprendre vraiment ce qu’il s’était passé. Nathan avait ouvert la malle, et dans un hurlement presque animal, quelque chose s’en était échappé. J’étais tombée au sol, dans un hurlement aigu, ayant à peine le temps de suivre l’ombre de mon faisceau lumineux. La seule chose que j’avais eu l’impression de voir semblait être sombre et de petite taille. Ça ne pouvait pas être autre chose qu’un animal. Alors que je me redresse sur mes jambes, en braquant ma lampe sur le couloir, la voix de Nathan résonne de nouveau. « Je ne suis pas sûre de ce que j’ai vu. Tu as vu quelque chose, Robin ? » Je demande à mon tour, avant qu’au-dessus de nous de nouveau bruits ne retentissent. Qu’est ce que ça voulait dire, bon sang. Je m’avance vers la sortie pour aller inspecter le couloir, quand le boitier se met à nouveau à grésiller dans ma main. Un long frisson me parcourt tout le corps. J’ai soudainement l’impression d’avoir terriblement froid. « On a bien refermé la porte, en arrivant ? » J’espérais que ça ne soit qu’un simple courant d’air, et pas qu’un malade était en train de ma souffler dans la nuque, me causant d’horribles frissons. Mon esprit d’aventure était d’autant plus présent, mais mon trouillomètre lui, s’agitait doucement. J'avais la sensation de rêver, ce qui était en train de se passer. D'imaginer toutes les sensations. Comme les effluves de roses et de oud, qui parvinrent délicatement à mon nez. « C'est quoi ce bordel? »