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Like a empty shell | Sumalee & Samina

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Sumalee Lemmington
Troisième génération

Sumalee Lemmington


Date de naissance : 21/05/2004
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MessageSujet: Like a empty shell | Sumalee & Samina Like a empty shell | Sumalee & Samina EmptyDim 3 Oct - 19:58

Physically, mentally, emotionally tired
Wilhelmina, Samuel & Sumalee

Je ne voulais voir personne, parler à personne, juste qu’on me laisse tranquille, qu’on m’oublie. Alors je gardais les yeux fermés, je faisais semblant de dormir à chaque fois que quelqu’un rentrait dans ma chambre. J’ignorais les médecins et les infirmières. J’attends qu’ils m’examinent, frissonnant à chaque fois que je sentais leur main se poser sur moi, pressant les paupières un peu plus fort, suppliant en silence pour que ça ne dure pas trop longtemps. Et dés qu’ils repartaient, je me tournais, dos à la porte de ma chambre, le regard rivé vers la fenêtre avec cette envie irrépressible de partir. Je voulais quitter cet endroit, mettre le plus de distance entre tous ces inconnus et moi, retrouver la seule personne en qui j’avais réellement confiance et qui me comprendrait. Parce que personne à part elle ne le pouvait. Ils ignoraient ce que j’avais vécu, la peur et la colère que j’avais pu ressentir et qui continuait de pulser dans mes veines. Je ne me sentais pas en sécurité, entre ces quatre murs blancs et je n’étais pas certaine d’éprouver ce sentiment une nouvelle fois. Je n’avais plus rien. Et parfois, je me demandais si, finalement, tout n’aurait pas été plus simple si on n’était pas venu me secourir, si on m’avait laissé dans la cale de ce bateau, pour un nouveau pays. Parce que maintenant que j’étais libre, bien que j’avais encore la sensation d’être enchaînée, je me sentais plus perdue que jamais. Je laisse rouler quelques larmes le long de mes joues, remontant délicatement le dos de ma main jusqu’à mon visage pour les essuyer, en prenant le plus grand soin d’éviter tout froissement contre les draps. Je n’avais pas envie d’alerter qui que ce soit. Mais des bruits de pas dans le couloir, se rapprochant de ma chambre, font accélérer les battements de mon cœur. Je retiens ma respiration, resserrant les draps contre ma poitrine, tendant l’oreille, alors que des voix s’élèvent. « Je suis désolée, mais elle n’est pas encore en état de répondre à vos questions… » Je reconnais la voix de Betty, l’une des infirmières, sans doute la plus douce que je connaisse. Quand elle vient, elle n’essaie pas de me faire parler, ne me pose jamais de questions. Elle me prévient de chacun de ses gestes, de tout ce qu’elle va faire, dans les moindre détails. En revanche, la deuxième voix, je ne la reconnais pas, mais je n’ai pas besoin de ça pour savoir à qui elle appartient. « C’est important. » Non. Ça ne l’est pas. Parce que tout est fini et que moi, je ne le veux pas. Je ne veux plus donner la moindre importance à tout ça, je n’ai pas envie de me confier sur ce que j’ai traversé, je veux juste oublier. Et retrouver Tara. Il n’y a plus que ça qui compte, je n’ai plus que ça en tête. J’ignore où elle est, ni même si elle va bien, en fin de compte, mais j’ai besoin d’y croire, de me dire qu’elle est là, quelque part dans cette ville, vivante et à l’abri. Pendant ces trois années de captivité, elle a été ma seule amie, mon seul point d’encrage avec la réalité. Avec elle, les peu de fois où nous avions l’occasion de nous parler, j’oubliais, l’espace d’un instant, que nous n’étions plus rien, que nous n’étions personne. Je redevenais Sumalee, une adolescente comme tout le monde. Puis la réalité finissait par nous rattraper, plus sombre encore et on se murait de nouveau dans le silence et dans notre solitude.

Je n’avais pas réfléchi. Alors que tout l’hôpital dormait paisiblement, j’avais pris la décision de fuir, sans savoir si mon plan allait fonctionner, si j’allais réussir à en passer les portes. Je crois que, quelque part, j’avais eu beaucoup de chance. J’avais profité de l’effervescence dans le hall pour me glisser à l’extérieur et partir en courant. Personne ne s’était soucié de moi, personne ne m’avait suivi ou n’avait tenté de me rattraper. Et maintenant, j’errais dans les rues, sans savoir où aller. J’étais frigorifiée. Les températures du mois de décembre étaient fraîches et la pluie tombait depuis plusieurs heures. Mes vêtements me collaient à la peau, je ne sentais plus mes orteils à cause de mes chaussures en toile qui avaient absorbé l’eau et mes longs cheveux noirs me tombaient devant les yeux à chaque fois que j’accélérais l’allure. Et surtout, j’étais fatiguée. Fatiguée d’avancer sans savoir où aller. Fatiguée de me méfier de chaque personne que je croisais sur le trottoir. Fatiguée de me sentir aussi faible et perdue. Je me décide finalement à m’abriter sous un arrêt de bus, remerciant le faible éclairage de ce dernier pour me donner une vue dégagée sur les alentours et je me laisse glisser le long de la paroi en verre. Je remonte mes jambes contre ma poitrine, les encerclant de mes bras pour essayer de me tenir chaud. Je tremble comme une feuille, je crois même que je sanglote, si bien que je suis incapable de réagir, quand une voiture s’arrête pile devant moi. J’en viens même a espérer qu’ils m’aient retrouvé, parce que même l’Enfer que j’avais connu me semblait plus rassurant que de passer la nuit dehors.


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Wilhelmina Thorne


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MessageSujet: Re: Like a empty shell | Sumalee & Samina Like a empty shell | Sumalee & Samina EmptyDim 3 Oct - 21:34

hey, i found this girl in the streets and...
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« Tu as pris ton écharpe ? » Mes yeux roulent dans mes orbites, ma main venant néanmoins effleurer le cachemire enroulé autour de mon cou. « Oui, maman. J'ai mon écharpe, la bouteille pour Samuel et la paquet pour Elio. » je souffle, avant d'approcher pour aller la serrer entre mes bras. Son corps était mince et les rides n'avaient cessé de se creuser sur son visage. Mais elle conservait une énergie surprenante, pour son âge. « Tout va bien. J'ai déjà quitté le boulot plus tard que ça et la maison n'est pas si loin d'ici. » je rajoute, avec un petit sourire rassurant. J'avais passé la soirée chez mes parents et la nuit était déjà tombée depuis longtemps lorsque nous sortons la tête hors de notre bulle. Mon père traversait une bonne période et je savourais chaque minute où la lumière revenait éclairer son visage. Nos longues discussions me manquaient terriblement mais je me consolais avec sa présence à nos côtés, pelotonné près du feu pour apaiser ses vieux os. Je finis par me décaler pour le rejoindre, déposant un léger baiser sur sa joue. « Bonne nuit, papa. » je souffle, pressant son épaule une dernière fois avant de quitter mon ancienne demeure.

Mes petits talons claquent contre le bitume à mesure de mes pas et je farfouille dans mon sac pour trouver les clés de ma voiture. Mon fils devait déjà être en train de dormir mais Samuel n'allait jamais se coucher tant que je n'étais pas rentrée. Ou alors il tentait vainement de m'attendre et je le retrouvais en train de roupiller sur le canapé du salon, en position assise. Un sourire étire mes lèvres à cette pensée et je relève la tête pour chercher mon véhicule des yeux. La lumière blafarde d'un arrêt de bus me fait tourner la tête et j'aperçois une silhouette recroquevillée à même le sol. Ma gorge se serre et je plisse les yeux pour tenter de la discerner. Et sans même m'en rendre compte, je dévie sur le côté, emportée par l'inquiétude. C'est une jeune fille et je réduis la distance qui me sépare d'elle. « Hey. Est-ce que ça va ? » je demande, concernée. Ma voix lui fait remonter la tête et je me fige en voyant son geste de repli. Ses membres se tendent et elle se plaque davantage contre la paroi en verre dans son dos. Machinalement, je fais un pas en arrière à la vue de son regard effrayé. Mes mains se lèvent devant moi, paumes tournées dans sa direction. « Tout va bien. Ok ? Je ne te veux pas de mal. » je souffle, la préoccupation venant créer un noeud dans mon ventre. « Je voulais juste savoir si ça allait. » J'essaye de parler distinctement et sur un ton calme, pour ne pas l'effrayer. Parce qu'elle est transie de peur et ce n'est pas compliqué à voir, malgré la pénombre. Elle me faisait l'effet d'une biche prise dans les phares d'une voiture. « Tu vas mourir de froid si tu restes ici. » Elle avait l'air jeune et je pense tout de suite à mon petit garçon. Les nuits étaient fraîches en cette saison et je ne préférais pas l'imaginer passer la nuit dehors. Si je pouvais lui offrir de quoi se réchauffer, même rien qu'une nuit, c'était déjà ça de pris.


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MessageSujet: Re: Like a empty shell | Sumalee & Samina Like a empty shell | Sumalee & Samina EmptyDim 3 Oct - 23:58

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Ce n’était pas eux et je n’arrivais pas à savoir si je me sentais rassurée ou au contraire, complètement désemparée. La voix qui parvient à mes oreilles n’a rien d’une voix grave d’homme, bien au contraire. Je ressens une pointe de soulagement, bien balayé par la peur du moment présent qui remonte en flèche. Mon regard se relève en direction de l’inconnue et je me repli encore plus sur moi-même, pour me protéger. Si j’avais pu fusionner avec le verre dans mon dos, je l’aurais fait. Je continue toutefois de l’observer, prenant une grande inspiration quand je la vois se reculer et lever les mains devant elle, signe qu’elle ne me veut aucun mal. J’ai envie de la croire, de toutes mes forces, mais je n’en étais pas capable. J’avais passé ma vie à faire confiance, pour qu’on me plante, à plusieurs reprises, un poignard dans le dos. Rien ne me prouvait que sous ses airs bienveillants, elle n’était pas mal intentionnée. C’était facile de dire qu’on ne me voulait pas de mal, alors qu’au fond, on ne pensait pas un mot de ce qu’on avançait. Je penche légèrement la tête sur le côté, frottant mon visage contre mon petit pull mouillé, pour essuyer les larmes qui coulent le long de mes joues, resserrant la prise autour de mes jambes. « Je vais bien. » je réponds dans un souffle et dans un anglais approximatif, teinté de mon accent étranger. Je n’avais jamais eu l’occasion d’apprendre la langue d’ici, ne la pratiquant qu’à de rares occasions. Et comprendre ce qu’on me disait me demandait une concentration que je n’étais pas certaine de réussir à garder très longtemps à cause de la fatigue.  « Je vais bien… » je répète une nouvelle fois, sans doute plus pour me convaincre moi, que elle.

Puis soudainement, la panique me gagne, envahissant tout mon être. Je ne veux pas qu’elle me ramène là-bas, je ne veux pas revoir ces hommes et ses femmes en blouse blanche, encore moins ceux dans cette uniforme bleu marine qui m’effrayait plus que tout. Je ne voulais plus être forcée ou contrainte à quoi que ce soit. Il fallait que je me relève, que je bouge d’ici avant qu’elle ne m’emène de force, avant qu’elle m’empêche d’être libre. Je devais rejoindre Tara pour ne plus jamais être seule et la serrer dans mes bras. J’avais besoin d’elle, d’entendre ses mots rassurants, ceux qu’elle avait toujours trouvé avec une telle facilité pour me permettre de mieux dormir la nuit. « Je dois retrouver Tara… » je bafouille en me redressant subitement sur mes deux jambes. Mais je me sens vaciller, quelques secondes et je pose le plat de ma main contre la paroi, pour me retenir et m’empêcher de tomber. Tout devient flou autour de moi, j’ai la tête qui me tourne et je regrette de ne pas avoir avalé le plateau que m’avait apporté Betty, quelques heures plus tôt. J’étais épuisée et je sentais mes forces me quitter, petit à petit. Mes yeux se ferment, le temps de me reprendre, mais je sens bien que c’est peine perdue. Alors je prends sur moi, puisant dans mes dernières force pour me remettre en marche, mais je n’ai pas le temps de faire plus d’un pas sur le côté, que je me sens tourner de l’œil. Ma tête vient heurter violemment le sol et la violence de la chute me fait lâcher un geignement. Je me remets à sangloter, me recroquevillant de nouveau sur moi-même, tremblant de tout mon soûl. « J’ai peur… » Je fini par murmurer avant de sombrer dans l’inconscience.


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MessageSujet: Re: Like a empty shell | Sumalee & Samina Like a empty shell | Sumalee & Samina EmptyMar 5 Oct - 9:05

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Mon coeur se serrait davantage à chaque minute passée en face de cette jeune fille. Elle était frêle et ses habits semblaient dans un sale état. Mais elle ne me donnait pas l'impression d'être sans domicile alors des dizaines de scénarios traversaient ma tête, s'entrechoquant violemment. Ses réactions étaient brusques, animées par une peur profonde et je n'avais pas besoin de baisser mes yeux dans les siens pour le comprendre. Tout, dans sa posture, ses mâchoires serrées ou ses bras étreignant fermement ses jambes indiquait qu'elle était terrorisée par tout ce qui l'en entourait. À commencer par des étrangers. Je vais bien. Sa voix résonne, comme éteinte. Et j'y retrouve un accent étranger assez marqué. « Tu ne peux pas rester là toute la nuit. » je reprends, articulant suffisamment pour lui faciliter la tâche. Je vais bien. Non, elle n'allait pas bien. Elle me donnait le sentiment d'avoir le diable aux trousses. Et elle n'allait pas passer la nuit, au vu de son état. Mais soudainement, elle se redresse, baragouinant à propos d'une personne appelée Tara. « Doucement. » je murmure, la gorge douloureusement nouée. Elle était si faible. Mais elle ferme les yeux quelques secondes avant de se mettre en marche. « Tu ne vas pas aller bien loin dans cet ét- » Ma phrase n'est pas terminée que l'horreur me gagne en la voyant s'effondrer sur le sol. Je me précipite à ses côtés, gardant néanmoins une certaine distance pour ne pas l'affoler davantage. Et je me sens envahie par une profonde détresse en la voyant là, recroquevillée sur le sol et secouée de sanglots. Je ne pouvais pas la laisser là. J'en étais parfaitement incapable. Et j'avais une maison assez grande pour qu'elle puisse au moins passer la nuit sans croiser personne.

J'ai peur. Mon coeur se brise un peu plus à ses paroles étouffées et la panique me gagne lorsque ses paupières se referment. Et je fais rapidement demi-tour, déverrouillant ma voiture pour récupérer le plaid qui se trouvait sur la banquette arrière. Si je pouvais lui permettre de récupérer quelques degrés, le temps de parler à Samuel. Je me loge à ses côtés, soulevant doucement sa tête pour la déposer sur mes genoux, sortant mon téléphone de la poche de ma veste et appuyant sur le bouton relié à la ligne de mon mari. Parce qu'il était hors de question de l'abandonner sur le bitume. Elle risquait sa vie. Et dormir au chaud, même si c'était chez des inconnus, était toujours mieux que finir dans une vieille cellule ou d'expirer son dernier souffler sur un trottoir. La voix de mon époux résonne dans le combiné, légèrement éraillée. « Sam, j'ai besoin de toi. » je commence, un froissement de tissu me répondant du côté du fil. « J'ai trouvé une gamine terrorisée près de chez mes parents. Elle allait mourir de froid sous un abribus. Mais elle a fait un malaise et je ne suis pas certaine de pouvoir la transporter jusqu'à la voiture. » Puis je baisse à nouveau les yeux sur la jeune fille et ses traits tirés même jusque dans son sommeil. « Tu peux venir nous chercher ? Elle va passer la nuit à la maison. Et on avisera demain mais je refuse qu'elle reste dehors avec ce temps. » je murmure, les lèvres plissées par une profonde tristesse.


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MessageSujet: Re: Like a empty shell | Sumalee & Samina Like a empty shell | Sumalee & Samina EmptyMar 5 Oct - 13:11

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Nous avions passé la soirée tous les deux, Elio et moi. Un plateau télé devant un match de baseball, des burgers que nous avions préparés tous les deux alors que celle que j’avais épouse était partie chez la belle-famille prendre le temps de profiter encore de son père tant qu’il lui restait encore du temps. Je n’avais pas voulu m’imposer et notre fils avait préféré rester avec moi, plutôt que d’aller rendre visite à ses grands-parents qu’il adore pourtant. Mais comment refuser une soirée en tête à tête avec son vieux père ? Enfin soirée qui s’est bien vite écourtée puisqu’a peine le match fini, il a préféré monter se coucher. Sa journée du lendemain allait être bien chargée et je ne voulais pas qu’il soit fatigué. Alors je m’étais installé de tout mon long dans le canapé, préférant attendre que Mina rentre. J’avais toujours tendance à l’attendre quand elle passait la soirée en dehors de la maison. Le lit paraissait toujours vide sans elle, et j’avais bien du mal à trouver le sommeil quand elle n’était pas à mes côtés, habitué pendant presque 20 longues années à trouver tranquillité et apaisement dans sa présence. Mais l’attente se finissait souvent à taper une sieste devant le dernier film de fin de seconde partie de soirée. C’est bien évidemment ce qu’il se passe ce soir. Je lutte contre le sommeil. Longuement. Tachant de garder les yeux ouvert tandis que l’heure tournait et que j’espérais qu’elle rentre bientôt, pour pouvoir passer une énième nuit blotti contre elle.

C’est seulement la sonnerie de mon téléphone qui me sort de mon état comateux. Le bruit strident de l’appel me force à ouvrir les yeux en quatrième vitesse, et un sentiment douloureux me tords les entrailles quand je vois le nom de Mina s’afficher sur mon écran. Je suis tout de suite inquiet. Elle n’appelle jamais d’habitude, se contentait seulement d’un message me prévenant qu’elle prenait la route et qu’elle serait bientôt là. « Mina ? Qu’est ce qui se passe ? » Je réponds, en passant une main sur mes yeux pour me forcer à me réveiller. Je l’entends m’expliquer la situation et instinctivement mes yeux se portent vers l’étage. Je pense à notre petit garçon, et l’horreur me gagne. Impossible de laisser un enfant dormir dans les rues « Tu ne bouges pas, je viens vous chercher. Est-ce qu’elle est blessée ? » Je demande en me ruant chercher ma veste, et enfiler mes chaussures. Je me remerciais silencieusement de ne pas avoir ôté mes vêtements. « Fais attention à toi. Mettez vous à l’abri. Je pars là » Je lance en raccrochant. Je prends le volant rapidement, les nuits sont froides à Los Angeles en ce moment, et je ne peux qu’imaginer l’état dans lequel se trouve ma femme actuellement. Une enfant perdue, fragile et transie de peur venait de s’écrouler devant elle. Bien évidemment que je me refusais à la laisser dans la rue. Si ça avait été notre fils j’aurais aimé que quelqu’un le mette à l’abri. Avant de nous contacter quand ses esprits le lui seraient revenus. Il aurait pu lui arriver n’importe quoi si Mina n’était pas tombée sur elle. Cette éventualité, me faire frémir d’effroi. J’arrive plus rapidement que prévu, n’ayant pas franchement fait attention à ma vitesse. Il fallait que j’arrive au plus vite pour ne pas laisser ni ma compagne, ni cette jeune fille en proie au froid. Je m’arrête à leur hauteur quand je remarque leur silhouette dans le spectre lumineux de mes phares. Mina est penchée sur cette jeune fille recouverte de la couverture dont Elio s’était longtemps servi pour de couvrir lors de longs trajets, ou que nous allions au drive-in. « Tout va bien ? Personne ne vous a abordées. » je demande en l’approchant, ayant pris la peine s’ouvrir la porte arrière de ma voiture. « Je vais la prendre installes toi à l’arrière, si tu veux rester près d’elle. » J’indique, avant de m’accroupir pour passer mes bras dans son dos et sous ses genoux pour la porter contre moi. Son corps était complètement frigorifié. La pauvre petite. Je laisse Mina s’installer avant de délicatement tenter de poser la jeune fille sur la banquette arrière, et d’aller reprendre ma place derrière le volant. Il fallait la mettre à l’abri. Être rapide et efficace pour la sauver d’une hypothermie certaine. J’avais le cœur serré. Elle était loin d’être paisible, et quelque part me faisait penser à un enfant que nous aurions pu avoir. Une jeune fille aussi délicate. Fragile. Qu’il fallait protéger. Je monte légèrement le chauffage, pour apporter un peu de chaleur aux deux femmes à l’arrière, le corps de celle que j’avais épousé devait lui aussi être gelé d’avoir patienter dans le froid. « Elle sera en sécurité pour la nuit, chérie. Ça va aller. » Je lance à mon épouse, en lui lançant un regard dans le rétroviseur. C’était tout ce qui comptait. Le reste pouvait attendre son réveil.


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MessageSujet: Re: Like a empty shell | Sumalee & Samina Like a empty shell | Sumalee & Samina EmptyMer 6 Oct - 21:26

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Mina ? Qu’est ce qui se passe ? La voix de Samuel est ensommeillée mais je ne perds pas une minute, les yeux fermement baissés sur la silhouette de la jeune fille étendue à même le sol. « Son état est vraiment inquiétant. » je murmure, déplaçant délicatement une mèche de cheveux sombres de son visage basané. Des traits fins et une joliesse sabotée par la crainte qui se peignait encore sur ses traits alors même qu'elle avait sombré dans l'inconscience. Un corps mince, des habits qui avaient vu des jours meilleurs. Et un comportement d'animal effrayé au moindre bruit suspect. J'avais vu assez de documentaires et lu assez d'articles pour que mon esprit soit envahi de scénarios terribles. Parce qu'elle n'avait rien des sans-abris qui parsemaient les rues de Los Angeles. C'était une gamine perdue et apeurée, livrée à son sort en pleine nuit. Je ne pouvais pas m'empêcher d'entrevoir Elio à travers elle et mon coeur saignait d'être témoin d'un tel spectacle. Tu ne bouges pas, je viens vous chercher. Est-ce qu’elle est blessée ? Je baisse les yeux, cherchant la moindre blessure visible avant de lui répondre. « Elle a du se taper la tête en tombant. » je souffle, la gorge nouée. Je me sentais transpercée par une tristesse si profonde qu'elle me donnait l'impression de suffoquer. Je raccroche, reposant toute mon attention sur la jeune fille en attendant l'arrivée de mon mari. Son souffle s'était détendu mais ses traits restaient terriblement crispés. Des phares pointés dans ma direction m'interpellent et je plisse les yeux avant de découvrir mon époux, sa silhouette s'extirpant rapidement de l'habitacle. « Non non, tout va bien. Il n'y a pas un chat dans ce quartier, à cette heure. » J'observe Samuel la glisser contre lui, me relevant pour m'installer sur la banquette arrière et réceptionner la petite à mes côtés. Allongée sur le flanc, j'avais récupéré sa tête qui reposait désormais sur mes cuisses, ajustant à nouveau le plaid autour d'elle pour la tenir au chaud. Et mon bras se pose avec légèreté au niveau de sa taille, comme j'avais pu le faire tant de fois avec mon fils lorsque sa taille lui permettait encore de prendre cette position.

Mes yeux croisent souvent ceux de mon mari dans son rétroviseur et nos conversations se limitent à ses échanges de regards qui en disaient bien plus long que des mots. Nous ressentions la même anxiété, cette appréhension propre à un parent spectateur d'une scène déchirante. Nous voulions tous les deux la mettre à l'abri et la maintenir en vie. Même rien qu'une nuit, si elle décidait de partir dès le lendemain. Elle n'était pas prisonnière et elle restait libre de ses décisions. Mais si elle avait besoin d'un toit, le nôtre lui était ouvert aussi longtemps qu'elle le voudrait. « Oui, je me sens plus rassurée de savoir qu'elle ne va pas passer la nuit dehors. » je souffle, mes doigts effleurant le tissu velouté de la couverture. « Mais tu aurais du voir son expression quand j'ai approché, Sam. Elle était terrorisée. » Ma voix se craquèle sur les derniers mots, ma gorge serrée à un point où ça en devenait presque douloureux. La voiture continue d'avaler les kilomètres jusqu'à la maison et je sens la pression diminuer un peu en apercevant notre demeure. Je laisse le temps au brun de revenir pour la récupérer, les observant tous les deux alors que nous atteignons l'entrée. « On va la mettre dans la chambre d'amis. » je susurre, essayant de rester discrète pour ne pas réveiller Elio. Et je le suis jusqu'à la pièce située au rez-de-chaussée, un ancien bureau transformé en pièce supplémentaire pour accueillir de la famille ou des amis. Les draps sentaient encore la lessive et son corps se recroqueville machinalement sur le matelas quand Samuel l'y dépose. « Laisse la porte entrouverte. » je lui intime, en faisant demi-tour pour la laisser se reposer. « Elle ne saura pas où elle est en se réveillant, elle va paniquer si elle se sent enfermée. » Et je pense que ça serait la réaction de n'importe qui face à cette situation. Puis je me glisse contre mon époux, un peu plus loin dans le couloir, refermant mes bras autour de lui. Puisant dans sa force et sa chaleur pour apaiser les battements de mon coeur, pour détendre mes muscles raidis par cette rencontre improbable.


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Samuel Lemmington
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Samuel Lemmington


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MessageSujet: Re: Like a empty shell | Sumalee & Samina Like a empty shell | Sumalee & Samina EmptyMer 6 Oct - 23:17

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Ce n’était qu’une gamine, une enfant qui n’avait pas demandé à se retrouver dans les rues en pleine nuit, sous un froid presque grisant. Elle aurait dû être à l’abri, se protéger du vent, de al pluie potentielle. Être en sécurité. On sait tous que parfois, les rues sombre de notre belle ville pouvaient être dangereuse. Une mauvaise rencontre et s’en était fini. Cette idée me faisait frémir d’effroi. Je ne préférais même pas imaginer. Son état est vraiment inquiétant. Elle a dû se taper la tête en tombant. » Autant dire qu’il n’en avait pas fallu de plus pour que je parte aussi rapidement qu’il fallait de temps pour le dire. Il y avait une vie en jeu, une enfant qui plus est. Et c’était hors de question que je la laisse mourir de froid dehors. C’était bien loin de mes principes, d’autant plus depuis que j’étais devenu père. Le sort des enfants, me touchait d’autant plus. Je filais sur l’asphalte, essayant de calmer le soubresauts de mes doigts contre le volant. J’espérais qu’il ne leur arriverait rien durant le trajet. Je me devais de faire au plus vite, avant qu’elles ne gèlent sur place. Je pénètre vite, peut-être un peu trop dans le lotissement où vivaient mes beaux-parents. JE les repère, dans le faisceaux de mes phares, et ne prends même pas la peine de me garer correctement. Je n’en avais que faire. Un coup de frein à main, les portières ouvertes, et je la récupère presque aussi vite dans mes bras, pour la glisser au chaud contre mon épouse, à l’arrière de la voiture. La transition n’avait pris que quelques minutes, mais au moins, j’avais la certitude, qu’elle serait bien. On allait la ramener à la maison, prendre soin d’elle, aussi longtemps qu’elle en aurait besoin.

J’observe régulièrement l’arrière, alors que mes pneus glissent sur le bitume pour nous ramener à la maison. Je sais qu’on se comprenait sans même se parler. Notre peur était la même. Elle était dans la même tranche d’âge que notre fils. Ca aurait pu être notre petit garçon dans cette rue, transit de froid, apeuré au moindre geste. « Elle devait sûrement errer depuis longtemps, ou être en danger… » Je murmure, le cœur serré, espérant, du plus profond de mon cœur qu’elle n’avait pas été agressée par un malade dans la rue. J’appuie un peu plus fort sur l’accélérateur, pour rentrer chez nous. Notre maison se dresse au loin, et je m’insère dans l’allée rapidement, avant de descendre de la voiture, à peine le moteur éteint. Si j’étais plus serein d’être à la maison, je ne le serais vraiment que lorsqu’elle sera dans le confort, et la chaleur de nos murs. Je la récupère délicatement entre mes bras, pour ne pas la blesser avant de rentrer dans la maison. J’hoche la tête à la proposition de Mina, et parcours le couloir après être entré jusqu’à la chambre que nous avions aménagée, avec de grandes fenêtres donnant sur le jardin. Je la dépose avec une immense délicatesse sur le lit, et la recouvre à nouveau d’une petite couverture pour lui tenir chaud, pendant son sommeil, je vérifie la température du chauffage en même temps histoire qu'elle soit le plus confortable possible, avant de tirer les rideaux. « J’ose même pas imaginer l’état dans lequel elle va être au réveil. » Je lâche en soupirant, après être sorti de la chambre, la porte encore ouverte. Je viens refermer mes bras autour de de Mina, et humer doucement son parfum. « Tu peux respirer, chérie, on va veiller sur elle cette nuit. Elle est en sécurité ici. » Je murmure en déposant un baiser sur le haut de son crâne. « Tu devrais aller te reposer, elle aura sûrement besoin de toi, à son réveil. Je garde un œil sur elle. » Lui assurais-je, en ne quittant pas l’ouverture de la porte du regard. Je serais là s’il arrive quoi que ce soit. On aura assez de la nuit pour se relayer. Au matin il faudra être au maximum pour l’écouter, si elle voulait nous parler, et puis pour expliquer à Elio pourquoi nous avions une invitée surprise.


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Sumalee Lemmington
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Sumalee Lemmington


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MessageSujet: Re: Like a empty shell | Sumalee & Samina Like a empty shell | Sumalee & Samina EmptyDim 10 Oct - 9:43

Physically, mentally, emotionally tired
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Je me sentais étonnement bien. Pas de courbatures, de dos douloureux, juste une étrange sensation de douceur et de chaleur. J'avais l'impression d'avoir passé une vraie bonne nuit et ça n'avait aucun sens dans mon esprit. On ne passait jamais, de bonnes nuits, au contraire, on les subissait. Mais j'étais encore trop sous l'emprise de Morphée pour m'en préoccuper. Puis, peut-être que je rêvais. Peut-être que mon cerveau me jouait des tours. Ce n'était pas impossible et j'en avais bien conscience. Je rêvais depuis tellement longtemps de retrouver le confort d'un lit qu'il était tout à fait probable que ce traître s'amuse à le rendre réel. Dans mon esprit seulement. C'est donc à contre-cœur que j'émerge, quittant petit à petit le monde des songes pour la réalité. Sauf qu'elle me heurte de plein fouet et je me redresse d'un coup, mes yeux jonglants d'un côté de la pièce à un autre. Je ne connaissais pas ces murs, je n'en avais aucun souvenir. Et depuis quand est-ce qu'on avait l'autorisation de dormir dans un lit ? Un lit... Ça me semble tellement improbable, loin de tout ce que j'avais connu ces derniers temps. Puis les souvenirs me reviennent, par flashs, et je me pince les lèvres en sentant l'angoisse remonter jusque dans ma gorge. Je n'avais aucune idée d'où j'étais, de comment j'avais atterrit ici et surtout pourquoi. Qu'est-ce qu'on voulait de moi ? Je rejette les couvertures au bout du lit, quittant leur confort pour m'en glisser en dehors. Mes pieds sont nus et je sens la froideur du parquet me parcourir le dos jusqu'à faire frissonner l'intégralité de mon corps. La porte est entrouverte, mais je suis partagée entre l'envie de quitter cette pièce, cet endroit et celle d'y rester pour m'y cacher. J'étais terrorisée. L'inconnue m'effrayait et j'ignorais ce que j'allais trouver de l'autre côté. J'avais très bien pu retomber en Enfer. Je prends finalement une grande inspiration et, la main posée sur la poignée, j'essaie d'écouter, de guetter le moindre bruit en provenance des pièces avoisinantes. Mais rien. Juste le silence. Et à cet instant, je ne sais pas si il me rassure ou me tétanise encore plus. Finalement, je prends mon courage à deux mains et je sors de la chambre dans laquelle j'avais, sans l'ombre d'un doute, passer la nuit, comme pouvait en témoigner la luminosité extérieure. Mon regard se pose sur les escaliers menant à l'étage inférieur et mon instinct me hurle que c'est sans doute le meilleur chemin pour m'enfuir. Je descends les marches sur la point des pieds, surveillant les alentours, mais j'ai à peine le temps de faire quelques pas que mon regard en croise deux autres, m'arrêtant net sur place. Mon cœur rate plusieurs battements et je recule d'un pas, instinctivement. Je reconnais la femme, celle qui m'a abordé à l'arrêt de bus, mais lui, je ne le connais pas. Et sa présence ne me rassure pas. « Je... je veux rentrer... » je murmure, alors que je n'avais nulle part où aller, aucune personne pour s'inquiéter de ma disparition ou de mon absence. J'étais seule et je n'avais aucune envie de recroiser la route de ces hommes et femmes en blouse blanche. « S'il vous plaît... » Je sens ma gorge se serrer et les larmes affluer de nouveau, venant perler le coin de mes yeux. « Je ne veux pas que tout recommence... »




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MessageSujet: Re: Like a empty shell | Sumalee & Samina Like a empty shell | Sumalee & Samina EmptyMer 13 Oct - 19:42

hey, i found this girl in the streets and...
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J’ose même pas imaginer l’état dans lequel elle va être au réveil. Mes yeux effleurent la mâchoire de mon mari et je plisse les lèvres, resserrant ma prise autour de sa taille. « Il va falloir agir avec délicatesse. » je souffle contre son torse. Elle allait être terrifiée. Cette petite allait s'éveiller sur un lieu qui lui était totalement étranger, sans savoir la manière dont elle y était parvenue et l'identité des personnes qui s'étaient occupées de la transporter jusqu'ici. Je ne pourrais jamais me mettre à sa place mais je pouvais l'anticiper. Si ça m'était arrivé, j'aurais tout simplement cherché à m'enfuir, parce que je n'avais aucune garantie d'être en sécurité malgré le confort apparent de la pièce. De toute manière, elle était parfaitement libre de ses mouvements. Nos portes étaient ouvertes, dans un sens comme dans l'autre et nous allions respecter ses choix, quels qu'ils soient. « Je ne sais pas d'où elle sortait mais son état m'inquiète, Sam. » je lui confie, tournant la tête vers l'interstice. Elle est en sécurité ici. Certainement, mais ça ne semblait pas apaiser l'appréhension dans ma poitrine. Ses expressions, sa posture défensive, sa fébrilité. Tout s'additionnait et se mélangeait dans mon crâne et ça n'augurait rien de bon. Et on ne pouvait pas la laisser repartir dans la nature sans rien faire. En tout cas, j'allais avoir un sacré poids sur la conscience si je niais la vérité qui s'imposait à moi. J'avais besoin de savoir d'où elle venait, les raisons qui l'avaient menée à finir recroquevillée sous un abribus, frêle et apeurée. Si je pouvais agir pour lui améliorer la vie, je n'allais pas hésiter une seule seconde. J'observe mon compagnon quelques secondes, m'assurant qu'il était suffisamment alerte pour s'en occuper et je finis par abandonner en soupirant, me dirigeant vers notre chambre.

Je n'avais pas beaucoup dormi, sans grand étonnement. J'avais passé mon temps à tourner, tourner et tourner encore entre les draps. Impossible d'arrêter de réfléchir, mon esprit toujours à quelques pièces de là. À me ronger les sangs pour la jeune fille qui je l'espérais, avait passé une bonne nuit de sommeil. Elle semblait en avoir grand besoin. Après avoir enfilé un long gilet en maille, j'avais rejoint la cuisine pour préparer un bon litre de café. Je pense que ça allait être nécessaire au vu de ce qui nous attendait, Samuel et moi. En parlant du brun, celui-ci m'avait vite retrouvé dans la pièce, glissant son menton dans le creux de mon cou. J'avais savouré le silence et la douceur de cet instant matinal. Jusqu'à entendre des pas résonner sur le parquet. Légers, quasiment inaudibles. Mais bien présents. Et Elio ne se levait jamais aussi tôt alors ça ne pouvait être que notre invitée. J'approche de l'entrée de la cuisine, suivie par mon époux, au moment où elle apparaît dans le couloir. Se figeant en nous voyant et reculant d'un pas, ses yeux guettant tous les recoins aux alentours. « Bonjour.  » je murmure, avant de faire signe à mon mari de rester en retrait. J'avais noté la lueur de crainte dans le regard de la petite quand elle l'avait aperçu. Je... je veux rentrer... Je fronce les sourcils, avisant sa posture rigide et les larmes qui viennent poindre au coin de ses paupières, à mesure de ses paroles. Je ne veux pas que tout recommence... Je ressentais tellement de peine entendant ces mots. Peu importe l'endroit d'où elle s'était échappée, j'allais faire ce qui était en mon pouvoir pour qu'elle n'y retourne plus jamais. Je me désigne doucement de la main, avec un sourire que j'espère être rassurant. « Je suis Mina. » Puis je lui montre le brun, toujours dans mon dos. « Samuel, mon mari. Il ne va pas te faire de mal. C'est promis. » je rajoute, avant de reprendre. « Il est gentil et il cuisine très bien. » Même si son humour pouvait laisser à désirer et qu'il était doté d'une ténacité à toute épreuve. « Nous allons essayer de t'aider, d'accord ? Mais pour ça, il faut nous dire ce qu'il se passe. » je lui explique, prenant le temps de bien articuler les mots. J'avais remarqué qu'elle ne maîtrisait pas forcément bien l'anglais. « Est-ce que tu as faim ? Tu veux boire quelque chose ? » je l'interroge, d'une voix volontairement apaisante. « Tu n'es pas obligée de dire oui, si tu ne veux pas. » Je ne voulais pas qu'elle se sente prise au piège. « Mais c'est plus agréable si on discute en prenant le petit-déjeuner, tu ne trouves pas ? » je termine, avec un air engageant. Je désirais seulement qu'elle sente à l'aise, qu'elle se sente suffisamment en confiance pour se confier à son propos, pour reprendre des forces et nous donner des pistes pour lui venir en aide.


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MessageSujet: Re: Like a empty shell | Sumalee & Samina Like a empty shell | Sumalee & Samina EmptyLun 18 Oct - 21:29

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Je n’avais jamais vu Mina s’inquiéter à ce point pour quelqu’un autre que notre fils. Ça me serrait le cœur. Ça montrait à quel point le cas de cette fille pouvait être grave. Je n’avais rien vu de sa panique, ni de sa terreur, mais je ne pouvais qu’imaginer, combien ça avait été difficile de faire face à une enfant en détresse. « On fera attention. Et si jamais, je prendrais le temps de discuter avec Elio. » Je lui chuchote, pour tenter de la rassurer. Elio avait un cœur grand comme le monde, et malgré la douceur qu’il avait hérité de sa mère, avait toujours tendance à être un peu maladroit, à vouloir bien faire. « Je sais. Nous verrons bien si elle se confie demain matin. En attendant, il lui faut du repos. » Je souffle, tout en observant son regard plus inquiet que jamais. Je me propose de veiller sur le sommeil de la jeune fille, pour lui laisser l’occasion de se reposer, sachant qu’elle allait de toute façon peiner à trouver le sommeil. Je la connaissais suffisamment pour savoir qu’elle ne lâcherait pas l’affaire aussi facilement. Le matin saura nous donner des réponses s’il y est propice. Il fallait simplement qu’on soit patients. Même sans avoir assisté au pire, l’état de la petite brune m’inquiétait. Personne ne tombe d’épuisement de cette manière sans avoir été salement amoché auparavant. Elle tremblait entre mes bras plus tôt dans la soirée, complètement frigorifiée, et je ne pouvais que partager les tourments de la femme que j’aimais.

La nuit fût longue, mais calme. Que peu de bruits dans la maison. Tout le monde si ce n’est moi et Mina. Je n’avais pas osé fermer l’œil, de peur qu’elle se réveille seule et paniquée. La douche fraîche que j’ai prise, après avoir entendu Mina se lever, m’avait ramené hors de l’état de fatigue dans lequel je m’enfonçais doucement, et je n’avais jamais autant rêvé d’un immense café. Café qui répand son odeur dans tout le rez-de-chaussée, me guidant tout de suite jusqu’à la cuisine, mais également auprès d’elle, que je viens doucement étreindre, sans un mot. Profitant simplement du calme avant la tempête. Tout prend vite fin, alors que des bruits de pas légers se font entendre, jusqu’à nous. Mina accourt presque jusqu’à l’entrée, pour aller la saluer, et m’intime de rester en arrière. Je respecte, mais avance tout de même. La posture de la jeune fille est purement défensive, et le regard qu’elle pose sur moi, craintif. J’ai l’impression d’être un prédateur dans son regard, et ça me sert doucement le cœur. Qu’avait-elle bien pu vivre pour être aussi terrifiée ? Cette petite me faisait de la peine, et je n’avais qu’une envie, lui venir en aide, mais je laisse mon épouse l’aborder d’abord. La mettre en confiance. Ses mots sont doux, sa voix tendre et maternelle. La même qu’elle avait toujours utilisé avec notre petit pour le rassurer. Je la laisse terminer avant d’ajouter d’un ton avenant et doux. « Personne ne t’oblige à quoi que ce soit. Tu as le droit de refuser, on comprendra. » J’ajoute avec un bref sourire. « Tu te sentiras mieux si tu manges quelque chose. » Je termine rapidement, j’imaginais à peine combien cette enfant au corps tout mince, devait être affamée. Je n’étais pas du tout serein, mais je voulais savoir, pour mieux l’aider. Ici, elle était en sécurité, personne ne la blesserait. J’espérais seulement qu’on pourrait faire quelque chose pour elle, l’aider à au moins, reprendre quelques forces, avant qu’elle ne s’envole, si tel était son désir. Bien que cette idée, malgré tout, n’était pas plus rassurante. Où irait-elle ? Que ferait-elle ? Avait-elle au moins un foyer dehors ? Une famille ? Des parents pour l’étreindre et la rassurer ? Mon cerveau se refusait à l’idée de laisser une enfant repartir en étant livrée à elle-même.


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