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I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie)

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Noen Patterson-Galderan
Troisième génération

Noen Patterson-Galderan


Date de naissance : 17/04/2003
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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) - Page 2 EmptySam 1 Oct - 11:37

I'm still living in a knife fight
Living like a bad guy
Neven & Noen

Une seconde auparavant, je me tiens devant le garçon avec lequel j'ai partagé mes plus belles années d'enfance. Celle d'après, une balle s'est fichée dans le mur derrière moi et j'y suis plaqué avec virulence, une main posée sur ma bouche. J'avais beau savoir me défendre, avoir l'expérience de la rue, ce n'était pas grand chose face à la puissance brute que dégageait Neven. Celle d'un prédateur capable de capturer sa proie en un instant. Je me mords la langue pour réprimer une remarque acide et lui tends mon bracelet de cuir, les sourcils froncés. Avant de sentir un haut-le-cœur me traverser en voyant ce qu'il s'apprête à faire, détournant le regard de sa nuque pour focaliser mon attention sur son visage. Le flot de sang est maintenu tant bien que mal par son bandana aussi noir que le reste de sa tenue et je ne peux m'empêcher d'exprimer mon avis sur la confiance que Kerr plaçait en ses équipes armées. Une puce. Une putain de puce. Cet homme n'en était plus un, à ce stade. Et ça me remplissait d'un dégoût sans fin. Puis j'enchaîne avec une légère boutade à propos de notre légère confrontation, quelques minutes plus tôt. Ce salopard n'avait pas exagéré, avec son coup de jus dans les côtes. Mon rire se transforme rapidement en gémissement de douleur et je prends appui sur le mur, pour me soutenir. Mais tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. Tu m’as donné du fil à retordre. « J'espère bien. » je souffle, un rictus carnassier venant étirer mes lèvres. « On sous-estime souvent les poids plume. Mais on compense le manque de force par bien d'autres choses. » je rajoute, avec un clin d'oeil.

Mais la légèreté est de courte durée et je n'arrive plus à retenir les paroles qui tournoient dans ma tête depuis que j'ai reconnu la personne me faisant face. Ce n'est pas moi pour tes soeurs. Je n'avais pas eu le courage de lire la liste des victimes jusqu'au bout, dévasté par la douleur qui m'avait envahi à ce moment là. Cette peine, immense, dévorante, incontrôlable. Et je crois que c'était pour le mieux, en fin de compte. Je n'aurais pas supporté de poser les yeux sur ces deux noms si familiers, si riches de souvenirs réconfortants. Avalon et Jupiner Walters. Même si ce n'était pas comparable à la détresse qui pulsait au centre de ma poitrine en contemplant Neven. Une déchirure, que rien ne saura jamais réparer. Mais je me confie, déversant toutes les informations dont je dispose pour lui expliquer la situation, la méprise et la trahison dont j'avais été la victime. À cause de ça, il avait perdu deux des personnes qu'il chérissait le plus au monde. Et je ne saurais jamais me le pardonner. Mes bras se resserrent autour de mes flancs, dans une vaine tentative de me protéger de ce froid qui m'entoure. La tête de mon ami d'enfance pivote de mon côté et je n'ose pas le regarder, à cet instant. Je sais. Et je te crois. Deux phrases qui font bondir mon coeur dans ma poitrine, mes yeux venant chercher les siens à toute allure. Aucune trace de mensonge, de doute dans ses yeux clairs. Neven avait toujours été facile à lire, si expressif dans l'intensité de ses sentiments. Son aveu suivant me tord les entrailles, pourtant. Malgré des contextes différents, il y avait toujours des choses pour nous rapprocher. Tant en bien qu'en mal. Et dans ses iris, je voyais flotter une lueur hantée, quelque chose qui n'aurait pas du s'y trouver pour quelqu'un de son âge. Une lueur qui devait certainement se refléter dans les miens. « Je sais. » je souffle, sur un ton bas. « Personne ne peut te punir d'avoir fait ce qu'il faut pour survivre, dans ces conditions. » L'un comme l'autre, nous n'avions pas toujours agi comme nous l'aurions aimé. Mais il fallait parfois faire des sacrifices pour continuer à vivre, à se battre. Kerr te veut mort. Il ne lâchera rien tant que personne ne lui aura ramener ta tête. « J'en suis conscient. » Un regard en coin, dans sa direction. « Je ne dors pas dans des endroits miteux comme ça par plaisir, je te l'assure. Mais je ne peux pas rester longtemps au même endroit et mes finances ne sont pas illimitées. » Sa question me plonge dans le silence, un court moment. J'avais pensé à un milliard de choses, pendant toutes ces nuits d'insomnie à observer le plafond craquelé. « Si j'arrive à sortir de Belle-Ville en un seul morceau, c'est déjà une victoire. Entre les milices qui patrouillent et les chasseurs de prime que Kerr a engagé à ma poursuite, je dois redoubler de prudence. » Non sans lui adresser un sourire amusé. Mais il s'efface aussi vite qu'il est apparu, quand je fais le point sur ma vie.

D'adolescent insouciant rêvant d'une existence tranquille, j'étais passé à un criminel activement recherché. Et parfois, c'était difficile à avaler. Faire une croix sur mon avenir, sur tout ce que j'avais pu imaginer, étant enfant. « Mais si je dois quitter cette ville pour toujours, je veux m'assurer qu'Hadlee et sa famille sont en sécurité. » Elle avait tant fait pour moi que ce n'était qu'une maigre rétribution de ma part. Pourtant, je refusais qu'elle subisse les retombées de notre amitié et de nos actions communes. Elle m'était trop précieuse pour que je parte sans la certitude qu'elle serait protégée de tout. « "L'après", je n'y ai pas encore trop réfléchi. Je ne pensais pas survivre jusqu'ici alors j'essaye de ne pas voir trop loin, j'agis à l'instinct. »  Ça ne m'avait pas trop desservi, jusqu'à maintenant. Mais sortir du territoire n'allait pas être une mince affaire. Puis je retrouve les yeux clairs de Neven et je croise les bras sur mon torse, grimaçant à la douleur sourde qui pulse encore dans mon flanc. « Et toi ? Tu viens de te condamner à la même existence. » Ils ne croiraient jamais à sa mort. Pour eux, il n'y aurait qu'une possibilité :  il l'avait ôté lui-même, s'arrachant à la surveillance de Kerr de son propre chef. Ce qui faisait de lui un traître. Un homme en cavale, tout comme moi. Ils n'allaient pas chercher plus loin. « Je crois plutôt qu'il va falloir qu'on élabore un plan, agent Walters. Parce que tu ne pourras pas retourner là-bas, tu le sais ? » je lâche, la fin se terminant en un murmure. Je pensais à ses parents, si bienveillants, si courageux. « Ta tête va rapidement être mise à prix. Mort ou vif. Ils ne laisseront pas de preuves. Alors on va devoir se décider très vite sur la suite des opérations. » Une courte inspiration. Avant de détourner le regard. « Mais je comprendrais, si tu veux te la jouer loup solitaire. C'est sûrement plus simple. » Dans ma tête, j'avais tout de suite pensé que nous allions désormais devoir nous serrer les coudes mais je n'avais pas songé à la tangente, chacun de notre côté. Peut-être que nos chemins allaient de nouveau se séparer, certainement de manière définitive. Et je n'arrivais pas à empêcher ce pincement au coeur qui semblait faire vibrer toute ma cage thoracique, ce goût amer qui se répandait sur le creux de la langue.

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Neven Walters
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Neven Walters


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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) - Page 2 EmptyJeu 6 Oct - 18:47

There are things they can't steal and control.
Not my mind, not my heart, not my soul.
Neven & Noen

J'aurais aimé croire qu'on avait eu plus de chances que d'autres, avec mes parents, que vivre dans les bonnes grâces de Kerr était, quelque part, une bénédiction, mais ça ne l'était pas. J'avais vu la flamme s'essouffler dans les yeux de ma mère, jusqu'à s'éteindre définitivement à la mort de mes sœurs, mais ce qui m'avait le plus marqué, c'était l'abandon. Je l'avais lu dans leurs yeux, à tout les deux. Même mon père avait cessé de se battre, avait fini par accepter cette situation. Je savais qu'ils l'avaient fait pour nous protéger, tous les trois, mais ça me rendait malade. Cet enfoiré avait réussi à tout détruire, même leur infime espoir. Pendant des années, j'avais obéi aux ordres, aveuglément, mais j'en avais ma claque d'écouter ce connard nous brailler dessus et dicter nos vies comme si elles lui appartenaient. Je voulais qu'il paie, pour tout ce qu'il nous faisait subir. Je voulais retrouver mes parents, ceux qui se battaient pour ce qu'ils croyaient être juste. Je ne pourrais jamais faire revenir mes sœurs ni faire disparaître la douleur de leur absence, mais je pouvais les rendre fières, de là où elles étaient. « Je m'en charge très bien tout seul. » je réponds dans un souffle. Parce que je me souvenais de chaque visage, de chaque numéro et de chaque prénom auquel il s'associait. À chaque fois que je fermais les yeux, je m'obligeais à me souvenir, à me rappeler de tout, dans les moindres détails.  Et ça se finissait toujours de la même manière. Je sentais la bile remonter le long de mon œsophage et je cognais le mur jusqu'à ce que la douleur m'empêche de porter le prochain coup. Ça me permettait de me convaincre que j'étais encore un être humain et pas simplement l'un des pantins de Kerr. « On a tous le pouvoir de faire changer les choses, même moi. Mais je n'ai rien fait. » Par peur, par crainte de représailles, comme la plupart des soldats. Je n'étais pas le plus social, alors je ne m'exprimais que très peu sur mes sentiments, mes avis ou opinions, mais j'écoutais. Et rares étaient les admirateurs de Kerr. Mais personne n'avait le courage de se révolter, parce qu'on connaissait tous l'issue. Le trahir, c'était jouer avec la vie de ses proches. Une trahison pour une vie, c'était ça son mantra.

Puis l'inévitable s'échappe de mes lèvres et j'observe mon ami d'enfance, en silence. Évidemment qu'il savait, le contraire m'aurait étonné. Notre cher gouverneur n'était décemment pas du genre à faire dans la dentelle. Il allait continuer sa traque jusqu'à ce que quelqu'un lui ramène sa tête au bout d'un pique ou sur un plateau en or. « Moi qui pensait que tu avais simplement des goûts de merde. Ou une passion débordante pour les cafards. » je lâche, railleur. Mais mon sérieux revient rapidement et je lui demande si il a un plan. Si moi j'ai réussi à le retrouver et presque à le neutraliser, l'un de mes frères d'armes n'aurait aucun mal à le faire également. Je me contente de hocher la tête à ses mots, me mordant l'intérieur de la jour pour les pensées qui sont en train de fleurir dans mon esprit. Je connaissais Belle-Ville sur le bout des doigts, mais pas que. J'avais en ma connaissance la moindre petite faille qui existait dans le système et surtout, je savais comment quitter la ville sans se faire repérer. Et je pouvais l'aider. Je pouvais lui dire tout ce que je savais, lui faire un plan, lui fournir absolument tout ce dont il avait besoin pour s'évanouir dans la nature. Mais je n'en fis rien. Pour le moment, du moins. Mais si je dois quitter cette ville pour toujours, je veux m'assurer qu'Hadlee et sa famille sont en sécurité. Mon ventre se noue à cette remarque. « Ils savent que vous êtes liés, d'une manière ou d'une autre. » j'avoue en pivotant la tête dans sa direction avant de la baisser. J'avais découvert l'existence de la jeune femme il y a quelques semaines et si j'avais omis volontairement d’en parler dans mes rapports au début, j'avais été forcé de le faire. Kerr avait compris que je cachais quelque chose et je n'avais pas eu d'autre choix que de l'informer de leur lien. « Putain. » J'avais menacé Noen de m'en prendre à elle et si, comme je m'en doutais, Kerr suivait mes moindres faits et gestes, il allait maintenant tout faire pour retrouver cette fille. Je n'écoute plus mon ami d'enfance, bien trop concentré à chercher une solution. Je refusais d'avoir une énième mort sur la conscience. Je redescend subitement sur terre quand il me demande ce que je compte faire, un léger sourire étirant mes lèvres. « Je n'agis jamais sans plan. » C'était ma première règle, celle que j'avais appris de mes parents. « J'en ai un pour sauver ma peau. » j'admet en le regardant droit dans les yeux. « Qui ne va très certainement pas te plaire. » Il comportait des risques, bien plus pour moi que pour lui, mais à ce stade, je n'avais pas d'autre choix. « Et j'en ai un pour sauver la tienne et celle de ton amie. » Là, je savais que j'allais entièrement gagner son attention. « Tu veux faire tomber ce fils de pute autant que moi, mais la rébellion n'arrivera à rien de l'extérieur. » C'était un fait. Kerr se fichait que son peuple meurt, qu'il soit des habitants de Belle Ville ou des bidonvilles. Tout ce qui l'importait, c'était le pouvoir. « Moi, je viens de l'intérieur. » Noen n'était pas stupide. Je savais qu'il voyait très bien où je voulais en venir. « Il a confiance en moi parce qu'il sait que je veux me venger. Plus que tout au monde. » Ça me coûtait de le dire, mais ça restait une parfaite vérité. Il m'avait avoué ne pas être a l'origine de ce crime, mais ma haine n'avait pas disparu. Je voulais quand même que le responsable paie pour ce qu'il avait fait. « Mais il ne sait pas que je serais tes yeux et tes oreilles. » Je prends une profonde inspiration avant d'ajouter : « Et je te jure sur la vie de mes parents que je ne suis pas en train de te manipuler. » J'étais sincère, je n'essayais pas de gagner sa confiance pour mieux le poignarder par derrière. Au loin, j'entends le bruit des drones, signe qu'on était finalement partie a ma recherche. Le temps allait nous manquer. « Je te promets de t'expliquer l'entièreté de mon plan, mais pour notre survie a tous les deux, tu vas devoir faire exactement ce que je te dis. Et sans poser de question. » Il allait évidemment en poser. À l'instant même où j'allais lui dire quoi faire. Je me retourne, cassant quelques breloques ayant miraculeusement survécu à notre confrontation et renversant la table qui trône au milieu de la pièce. Deux chaises subissent également le même sort. Puis je dégaine mon arme et le tend au blond. « Il va falloir que tu me tires dessus. » Aucun autre solution n'était envisageable. Il fallait que toute cette mise en scène soit crédible si on voulait survivre. « Si tu tires dans cette zone, tout devrait bien se passer. » Je lui indique d'un cercle une partie de mon abdomen avant de revenir plonger mon regard dans le sien. « Tu dois le faire maintenant, sinon on est mort tous les deux. »


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Noen Patterson-Galderan
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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) - Page 2 EmptyMer 12 Oct - 19:05

I'm still living in a knife fight
Living like a bad guy
Neven & Noen

Je m'en charge très bien tout seul. Mes lèvres s'étirent en une fine ligne, la bouche pincée. Je sens ma gorge se serrer douloureusement aux images qui défilent devant ma rétine. Tout le monde se souvenait de sa première victime. Peu importe qu'elle aie été intentionnelle ou non, on ne se débarrassait jamais de ce sentiment effroyable. Je pouvais me remémorer les événements en détail et je sens un violent frisson ramper sur ma peau, à ce rappel. Le bruit du corps qui retombait lourdement sur le sol, les gargouillis sinistres qui s'étaient échappés de sa gorge. Et le sang. Tout ce sang, qui se répandait sur la terre battue. Epais et poisseux, diffusant ce parfum âcre, métallique. Ce même liquide carmin, sur le fil de la lame. J'avais passé des heures agrippé à la cuvette des chiottes, à vomir jusqu'à en avoir de violents maux de tête, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien à régurgiter. Puis j'avais serré Hadlee contre moi, secoué par d'interminables tremblements, des sanglots venant se répercuter entre les murs de notre chambre. Tu n'as pas eu le choix, Noen. C'était dans ce monde pourri jusqu'à la moelle que l'on vivait, désormais. Un monde où il fallait lutter pour sa propre vie, un monde où l'on devait mettre sa morale de côté pour espérer voir le soleil se lever un jour de plus. Un monde où on devait prendre la vie des autres pour ne pas se faire arracher la sienne, au détour d'une ruelle. Après ce jour, j'avais fait tout ce qu'il avait été en mon pouvoir pour ne jamais revivre un tel instant. Je n'aurais pas supporté les répercussions d'un tel geste. Et je me débrouillais toujours pour ne pas avoir à en arriver là. Je comprenais l'effroi qui flottait dans les yeux de Neven. Et d'imaginer toutes les âmes qu'il avait du ôter pour survivre, ça me remplissait d'une profonde tristesse. « Tu n'avais pas le loisir d'avoir le choix. » je souffle, sur un ton bas. À Belle-Ville, ils n'avaient pas l'opportunité de pouvoir décider. Ils étaient en première ligne, juste sous les yeux de Kerr et ils devaient s'en remettre à sa clémence, obéir s'ils voulaient pouvoir protéger les leurs.

Le seul avantage à être considéré comme de la vermine était de nous laisser une certaine marge de manœuvre, au final. Ils ne nous considéraient pas vraiment comme une menace et baissaient leur vigilance sans se rendre compte du danger. Jusqu'à ce qu'ils se rendent compte de leur méprise, après les dégâts. Mais la machine était déjà lancée, le train était en marche et le nombre de voyageurs ne cessaiut d'augmenter.

Une armée s'était constituée dans l'ombre, avide de vengeance, de justice.

Je n'étais pas dupe. Ma tête était mise à prix depuis l'explosion et il n'était qu'une question de temps avant d'être retrouvé par la milice, si ce n'était pas les chasseurs de prime comme Neven. « Connard. » je lâche, avec un doigt d'honneur à son intention. Non, je ne raffolais pas de ce genre d'endroits pour passer la nuit. Mais ça faisait longtemps que je n'avais pas eu le luxe de dormir dans des draps épais, de poser ma tête sur un oreiller moelleux. Il m'interroge sur la suite des événements et nous savons tous les deux qu'il n'y qu'une seule issue. Je devais partir d'ici, mettre autant de distance que possible avec la ville. Disparaître et me réinventer ailleurs, où mon visage se fondrait dans la masse de milliers d'étrangers. Où mes cheveux colorés ne seraient pas signe d'une cible à abattre. Après, c'était une autre histoire. Si j'arrivais déjà à dépasser les frontières, je m'estimais chanceux. Mais pas sans avoir la certitude qu'Hadlee serait en sécurité. Elle risquait gros, depuis qu'elle avait décidé de se battre à mes côtés. Et sa famille aussi, par association. Je m'en voudrais toute ma vie s'il lui arrivait quelque chose. Tout ce que je voulais, c'était qu'elle soit à l'abri de tout. Saine et sauve. Mais désormais, il y avait une nouvelle variante dans l'équation. Neven venait de se mettre une croix dans le dos, en détruisant sa puce. Et je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il comptait faire, à partir d'aujourd'hui. Alors je le questionne sur un plan éventuel, faisant apparaître un discret sourire sur ses lèvres. J'en ai un pour sauver ma peau. Qui ne va très certainement pas te plaire. Mes sourcils se froncent et je croise les bras contre mon torse, grimaçant à la blessure qui continue de pulser entre deux côtes. Je l'observe, méfiant, mais la suite de ses paroles fait battre mon coeur un peu plus vite. Et j'en ai un pour sauver la tienne et celle de ton amie. Mon attention est toute focalisée sur son visage et l'attente me paraît insupportable. Ses explications me font serrer à nouveau les lèvres et il ne faut pas être bien rusé pour comprendre là où il veut en venir. Mais plus il s'exprime, plus je ressens cette oppression dans le creux de ma poitrine. Il a confiance en moi parce qu'il sait que je veux me venger. Plus que tout au monde. Mais il ne sait pas que je serais tes yeux et tes oreilles. Je me redresse, le souffle momentanément coupé. Il se proposait de devenir un espion à l'intérieur même du cercle. Il se mettait en danger. Plus que jamais, dans cette situation. Mes yeux accrochent les contours de ses traits et je le regarde, en parfait conflit intérieur. Je n'ai pas besoin d'une confirmation de sa sincérité. Si je n'avais pas cru en ses mots, il ne serait déjà plus là pour les proférer. J'avais foi en nos années passées ensemble, en ce lien indéfectible qui m'avait penser à lui malgré l'absence, malgré les murs qui avaient été érigés entre nous. « Je te crois. » je murmure, dans un souffle. J'étais peut-être fou de ne pas douter de lui, mais je n'arrivais pas à m'imaginer le contraire. Je n'arrivais pas à me dire qu'il pourrait me trahir sans le moindre remord. Neven avait toujours été droit et honnête, à l'image même de ses parents. Un être loyal, affamé de justice et d'égalité. Une personne à qui j'avais confié ma vie sans aucun soupçon, alors même que nous n'étions que des enfants. Et encore aujourd'hui, alors que nous venions de deux camps qui s'opposaient l'un à l'autre.

Un vrombissement caractéristique retentit au loin et je me fige, l'inquiétude remontant à nouveau le long de ma gorge. Et les explications du brun ne me disent rien qui vaille. « Tu es bien placé pour savoir que je n'ai jamais été doué pour suivre les ordres. Surtout quand je ne sais pas où ça me mène. » je lâche, sans le quitter des yeux. Je lui faisais confiance mais je refusais d'avancer à l'aveugle, sans avoir une idée de la marche à suivre. Mais il se retourne d'un seul coup et je le regarde détruire quelques broutilles dans la pièce, renverser la table qui trône au milieu de celle-ci. Brouiller les pistes. Ça, je pouvais facilement le déduire. « J'ai toujours su que tu avais un talent certain pour la décoration. » j'ironise, sans bouger pour autant d'un iota. Des chaises viennent subir le même sort et je sens mon coeur tambouriner brutalement dans ma cage thoracique en le voyant porter sa main à son arme. Je fléchis les genoux par réflexe, les biceps crispés, suivant le plus petit de ses mouvements pour réagir à temps. Je ne pouvais pas empêcher mon corps de s'adapter, de répondre à un potentiel danger. Neven avait beau être mon meilleur ami d'enfance, j'avais passé bien trop de temps dans la peau d'une proie pourchassée pour me sentir totalement à l'aise. Cependant, la crosse est tendue dans ma direction et je baisse les yeux dessus avant de le jauger à nouveau. Il va falloir que tu me tires dessus. Je m'étrangle avec ma salive, resserrant ma prise autour de mon torse et secouant la tête. « Je t'avais dit que cette putain de puce t'avait grillé le cerveau, Walters. » Je déglutis, difficilement alors qu'il secoue légèrement son flingue pour m'inciter à la prendre. « Non. » C'était bien la dernière chose que je désirais faire en ce monde. Il me montre la zone où viser pour le toucher sans créer de gros dommages, comme si tout était parfaitement normal. Comme si il ne m'avait pas demandé de lui faire un trou dans la poitrine avec son propre pistolet. « Est-ce que tu m'as entendu, enfoiré ? » je l'interroge, d'une voix grondante. Je sentais mes muscles trembler légèrement, le bruit des drones se rapprocher. Tout allait trop vite, d'un seul coup. Et la panique remontait à toute allure, m'étreignant férocement et m'empêchant de respirer correctement. Nos yeux se croisent à nouveau. Tu dois le faire maintenant, sinon on est mort tous les deux. Tic toc. Tic toc. Je ne voulais pas mourir. Je ne voulais pas faire de mal à Neven. Je ne voulais pas risquer la sécurité d'Hadlee et de ses proches. Je voulais pouvoir me volatiliser, en cet instant. M'envoler de tout ça et ne plus avoir peur. Ne plus craindre de m'éteindre à n'importe quel moment. Mais il était la seule chance qu'il me restait de vivre, en cet instant.

Alors je me mords l'intérieur de la joue, à m'en faire mal. La saveur du sang explose dans ma bouche au moment où tout s'enchaîne et j'ai l'impression d'évacuer mon propre corps quand le bruit de la détonation résonne dans la chambre.

La balle percute le brun près de l'endroit qu'il avait indiqué et je le vois chanceler en arrière à cause de l'impact. Un cri s'échappe de ma gorge, presque animal et je me précipite à sa rencontre. Mes bras s'enroulent autour de sa taille pour le soutenir et je ne peux détacher mon regard de son visage. Puis je le serre fort contre moi, resserrant mes mains dans le creux de son dos. Mon visage vient s'enfoncer dans son cou et je retiens à peine le sanglot qui se presse au bord de mes lèvres. « Je suis désolé. » je susurre, des larmes venant s'amonceler au coin de les yeux. Et si je l'avais raté ? Cette simple pensée me donnait envie de me gerber. « Je suis désolé, Neven. » Mes mots ne sont qu'un souffle, tremblants. Une sirène éclate, dehors et je prends une inspiration frémissante avant de reculer pour le regarder à nouveau. « Magne-toi de m'expliquer la suite du plan. Je voudrais éviter que tu te vides de ton sang partout, si possible. » Comment est-ce qu'il comptait procéder, avec une blessure pareille ? Par où est-ce qu'il voulait qu'on s'échappe ? J'avais tant de questions qui me brûlaient la langue. Et le temps qui défilait à tout allure. L'hémoglobine qui coulait sans cesse et imbibait le tissu épais de sa tenue. Je le secoue légèrement par les épaules. « Qu'est-ce qu'on fait ? Dis-moi ce qu'il faut faire, Walters. » Je commençais doucement à perdre le contrôle. Il fallait qu'on agisse. Tout de suite. Pour pouvoir en réchapper et pour avoir une chance de le soigner à temps.

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Neven Walters
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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) - Page 2 EmptyJeu 13 Oct - 17:07

There are things they can't steal and control.
Not my mind, not my heart, not my soul.
Neven & Noen

Le temps commençait à nous manquer et je ne pouvais pas prendre quelques minutes pour lui expliquer tout le plan qui avait germé dans mon esprit. Nous nous devions d'agir au plus vite si nous souhaitions survivre. Mais Noen n'avait pas changé, il était resté le même. Et je sens ma mâchoire se serrer alors qu'il me rappelle ce que je n'avais pas oublié. Je l'observe en silence avant de me mettre en mouvement, simulant une altercation bien plus grave que celle qui avait eu lieu entre nous, quelques minutes auparavant. Si je voulais que mon idée fonctionne, il fallait que je poussées choses à son maximum. « Ferme-là. » je souffle avant de le rejoindre, me plantant devant lui avant de sortir mon arme. Je vois ses muscles se tendre, tous ses sens se mettre en éveil, prêt à réagir face à la menace que représentait mon arme. J'aurais pu m'insurger, me sentir blesser qu'il ne me fasse pas réellement confiance, mais je le comprenais. J'aurais probablement réagi de la même façon à sa place. Parce que même si nous étions meilleurs amis, même si j'avais juré sur la vie de mes parents, on ne connaissait plus réellement l'autre. Trop d'années s'étaient écoulées depuis la dernière fois et même si il restait, en surface, le même que celui que j'avais quitté, tellement de choses avaient changé. Alors je ne dis rien, je me contente de lui tendre mon arme, le canon pointé fans ma direction. Puis vient le moment où les explications franchissent la barrière de mes lèvres et mes yeux viennent à la rencontre des siens, alors qu'il refuse une première fois. « Je suis sérieux, Noen. » Il le fallait. C'était le seul moyen pour m'éviter de devenir une cible à abattre, pour protéger mes parents, le temps que je parvienne à les faire quitter la ville et surtout pour mener à bien nos objectifs. Kerr n'était pas stupide et je savais pertinemment qu'il fallait au moins ça pour que mon plan soit crédible. Jamais il n’aurait pu retirer ma puce sans m'avoir blessé au préalable. Je ne pouvais pas lui laisser le choix et je ne pouvais pas me tirer tout seul dessus. Je reprends la parole en lui expliquant la zone où il peut tirer sans risquer de me tuer et je commence doucement à perdre patience alors qu'il persiste à me tenir tête. « Putain, arrête de faire ta chochotte et prends ce flingue ! » Je refusais qu'on meurt tous les deux, pas maintenant qu'il existait une réelle ouverture pour mettre fin au règne de Kerr.

Puis, tout s'enchaîne, subitement. Mon ami d'enfance s'empare de mon arme et la détonation part. La balle vient se loger dans ma chair, la douleur m'irradie tout le corps et je chancelle. J'ai l'impression que le sol se dérobe sous mes pieds et ma vision se trouble, un court instant. Je sens des bras s'enrouler autour de ma taille pour me maintenir et je lâche un geignement plaintif. « Bordel de merde. » Ça me faisait un mal de chien et je peinais à retrouver mon souffle. Une douce chaleur finit par m'envahit, suivi de la pression de son corps contre le mien et je me fige, peu habitué à ce genre de contact. Les battements de mon cœur s'accélère et je ferme les yeux, une poignée de secondes, avant de finir poser une main dans son dos. « C'est moi qui te l'ai demandé. » Il n'avait pas lieu de s'excuser. Il avait fait ce qu'il y avait de mieux à faire. Nos corps finissent par se détacher, me donnant l'impression d'une sensation de froid et je grimace de douleur, ma main se posant sur ma blessure. Mon regard se pose alors sur ma main ensanglantée et j ai de nouveau l'impression de manquer d'air. Je commence à tout remettre en question, à me demander si j'avais vraiment fait le bon choix. Je n'avais plus aucune certitude. Tout s'effondrait, comme un château de cartes. Il y avait beaucoup trop de sang. Je retrouve finalement le contact avec la réalité en sentant mes épaules être légèrement secoué et je relève les yeux sur le visage du blond, prenant une profonde inspiration. « Ma moto est garée à même pas deux kilomètres d'ici. » J'avais préféré finir le trajet jusqu'à cet hôtel miteux pour éviter de nous faire remarquer et même si je regrettais amèrement ce choix, parce que j'ignorais comment j'allais réussir à marcher jusqu'à elle, maintenant, ça nous donnait au moins un avantage sur nos assaillants. « On ne peut pas prendre le risque de sortir, on sera trop à découvert. » Je prends une pause de quelques secondes, mon dos venant s'appuyer contre le mur. « Il y a des sous-terrains dans les cuisines. Ça nous permettra de les distancer sans nous faire remarquer... » Et même si les employés venaient à vendre la mèche, on aura déjà prit de l'avance sur eux. Et présentement, c'est tout ce qui nous fallait.

C'est soutenu par son bras que nous quittons la chambre en direction des cuisines. Nous traversons plusieurs couloirs sans croisés âmes qui vivent. Pas étonnant, vu la médiocrité du lieu. Nous empruntons finalement les escaliers et je maudis l'univers tout entier à chaque marche que je descends. Continuer d'avancer me demande un effort surhumain et ma main de livre vient se poser sur la rambarde pour me maintenir. J'ai besoin d'une pause, juste de quelques secondes. Mais des cris en provenance de l'extérieur nous rappelle qu'on ne peut pas prendre le risque de nous arrêter. Alors je prends une profonde inspiration, mon bras glissant une nouvelle fois dans le dos de Noen pour me maintenir et nous reprenons notre chemin. Une poignée de minutes plus tard, c'est presque à bout de souffle qu'on pousse les portes battantes des cuisines. Dehors, les voix de la milice se font entendre et on a intérêt à vite dégager d'ici. Par chance, la pièce est vide, trop tard pour être peuplée de son personnel et j'indique d'un signe de tête la dalle qui se soulève comme une trappe. « Elle était utilisée pendant la guerre... » je souffle en observant le blond se charger de l'ouvrir. Je trouvais ça étonnant que Kerr ne se soit pas chargé de détruire l'accès à tous ces sous-terrains. Peut-être qu'il n'en connaissait pas l'existence, après tout. Je m'avance de quelques pas pour le rejoindre, jetant un coup d'œil en bas. L'escaliers ne comportait que trois marches, les autres s'étant brisées il y a déjà bien des années. On allait devoir sauter. Je prends les devants, agrippant de ma main libre la rambarde, afin de lâcher le tout et de plonger vers l'obscurité. Ma réception me provoque une vive douleur et je viens appuyer mon dos contre le mur en pierres. Au-dessus de moi, j'aperçois le regard inquiet de Noen, avant que la trappe ne se referme derrière lui. Il atterri avec la souplesse d'un félin avant de me tendre la main pour m'aider à me relever. « Tirons-nous d'ici. » Je commençais à me sentir de plus en plus faible et j'ignorais combien de temps encore j'allais bien pouvoir tenir dans ces conditions. La tête me tourne, je sens les battements de mon cœur s'accélérer au fur et à mesure des mètres qu'on parcours et je n'ai pas besoin de tourner la tête en direction de mon ami d’enfance pour sentir tout le poids de son regard. Il se pose sûrement la même question que moi. Combien de temps ? Au bout de ce qui me semble être une éternité, on aperçoit enfin la lumière du jour et c'est presque avec soulagement qu'on regagne l'extérieur. La sortie nous a mène dans une ruelle a peine éclairé et il me faut quelques secondes pour me repérer. « Ma moto est dans la rue parallèle à la nôtre. » On se remet en mouvement, prenant soin d'observer tout autour de nous. On parvient à rejoindre mon véhicule et je donne les clefs de ce dernier a Noen. « J'espère que tu sais la piloter. » Je n'en étais décemment pas capable, mais j'y tenais comme à la prunelle de mes yeux. Il s'agissait d'un vrai petit bijou de technologie que mes parents m'avaient offerts pour mon dernier anniversaire. Fort heureusement, il semble s'y connaître et je m'installe derrière lui. « Je te jure que si il y a la moindre égratignure dessus, je te tue. » je marmonne alors qu'il démarre. « Je t'envoie l'adresse où on se rend... J'ai un ami là-bas qui pourra nous aider. » Je transfère, depuis ma montre connectée, l'itinéraire à prendre et le lieu de notée destination sur l'écran de la moto avant de passer mes bras autour de sa taille.


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Noen Patterson-Galderan


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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) - Page 2 EmptyLun 9 Oct - 16:30

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Neven & Noen

La détonation me donne l'impression de rebondir entre les murs pendant de longues minutes et le buste de Neven bascule en arrière, un cri guttural s'échappant d'entre mes lèvres. Je le rejoins en quelques enjambées, mes bras s'enroulant autour de sa taille pour le maintenir debout. Puis je l'enlace sans pouvoir m'en empêcher, un goût aigre dans le creux de la gorge. Parce que c'était ce à quoi nous étions réduits pour survivre, dans le monde façonné par Keir. Et que je commençais à ne plus le supporter. C'est moi qui te l'ai demandé. Je recule, suffisamment pour le regarder dans les yeux avant d'effleurer les contours de son visage de plus près. Ses traits étaient marqués par le passage des années, par la dureté de ce quotidien barbare et par des épreuves qu'une personne de son âge n'aurait jamais du avoir à subir. Mais il y a avait toujours cette flamme dans ses yeux clairs, cet éclat qui m'était familier. Qui me rendait plus certain que jamais de ne pas avoir un parfait étranger en face de moi. Le Neven que j'avais connu était toujours là, quelque part sous la surface. En tout cas, il en restait quelques traces. Mais nous n'avions pas le temps de nous appesantir sur le passé. Il perdait beaucoup de sang et il fallait que l'on trouve un endroit où se mettre en sécurité au plus vite. Mes mains s'agrippent à ses épaules et je le secoue pour le ramener au présent, le sommant de m'expliquer la suite des opérations. Il avait un plan, avait-il dit. J'espérais simplement qu'il allait suffire à nous tirer de là avec le moins de dommages possibles. Mes sourcils se froncent à ses informations et je le vois reculer pour prendre appui contre le mur, l'accompagnant pour lui éviter de chanceler. « Par où on passe, dans ce cas ? » je l'interroge. Et sa réponse ne tarde pas à me parvenir. Des souterrains. Ils étaient souvent utilisés pendant la guerre et les membres de la Résistance continuaient d'emprunter ceux que Keir n'avait pas pu détruire par manque de renseignements. Alors nous nous mettons en mouvement sans perdre une seconde. Je récupère mon sac à dos et le peu d'affaire qu'il contient avant de me rapprocher de Neven,  glissant à nouveau mon bras autour de lui pour le soutenir.  

Par chance, nous ne croisons personne dans les couloirs. Mais vu la qualité du service et le mauvais goût des propriétaire, ça n'avait rien d'étonnant. Malheureusement, nous ne pouvons pas échapper aux escaliers et si c'est un jeu d'enfant pour moi malgré ma blessure, celle du brun ne l'épargne pas le moins du monde. Et j'essaye tant bien que mal d'alléger ses souffrances malgré la précipitation due à notre fuite. Une fois arrivés dans les cuisines, vides de tout occupant - comme le reste de cet endroit -,  il m'indique une trappe d'un signe de tête et je délaisse le brun quelques secondes pour aller la soulever. « Mauvaise nouvelle. » je lâche, avec une grimace. Neven approche et constate comme moi qu'il va falloir sauter pour rejoindre le souterrain. Les escaliers avaient été détruits en grande partie et subsistait que quelques marches. Mais ça ne l'effraye pas pour autant et il prend même les devants avant de plonger le premier à travers l'ouverture. Mon coeur rate un battement dans ma poitrine en le voyant disparaître sous terre et je la penche la tête avec empressement pour vérifier qu'il va bien. Sa silhouette est penchée contre une paroi et j'expire tout l'air accumulé dans mes poumons. Puis je prends appui sur les marches encore présentes avant de refermer la trappe sur nous et de sauter, atterrissant souplement non loin de lui. Nous reprenons notre marche et je sens son corps s'alourdir contre moi, un peu plus à chaque minute. Le faisceau de ma lampe éclaire à peine le passage mais j'en vois assez pour constater la lividité du visage de mon ami d'enfance. « Reste avec moi, Neven. Reste avec moi. » je murmure, en resserrant ma prise contre lui. Mon regard fait des allers-retours entre notre destination et ses traits creusés par la douleur et j'en viens à me demander si je vais réussir à le ramener vivant. Combien de temps est-ce qu'il allait encore tenir ? Pourtant, la lumière finit par croire et nous venons à bout du tunnel, retrouvant l'extérieur. Pourtant, la ruelle où nous émergeons n'est pratiquement pas éclairée et je vois Neven observer les alentours pour se repérer. « Quelle direction ? » je lui demande, alerté par le remue-ménage provenant du motel. La moto se trouvait en parallèle de l'endroit où nous nous trouvions et nous nous hâtons de nous y rendre, à bout de souffle. Je pousse un profond soupir de contentement en l'apercevant, dissimulée dans l'ombre. Un de mes sourcils se hausse à sa réflexion, avant qu'un rictus ne vienne orner mes lèvres. « Ce n'est rien qu'un gros vélo sans roues et avec un moteur supersonique. J'imagine que ça ne doit pas être bien compliqué. » je rétorque, avant de ricaner. « Je déconne, Walters. Je n'ai pas eu l'immense honneur de pouvoir chevaucher un engin de pareil mais il y a quelques trésors perdus dans les Ruines, quand on sait où chercher. » Des vieux modèles qui prenaient la poussière dans des hangars abandonnés. Et qui ne permettaient, la plupart du temps, que de faire quelques dizaines de kilomètres avant de rendre l'âme. Je m'installe enfin sur la moto et Neven se glisse derrière moi, proférant des menaces qui m'arrachent un petit rire amusé. « Essaye déjà de rester en vie jusqu'à ce qu'on arrive et on en reparlera. » je souffle, avant de démarrer le moteur. Puis les informations concernant le trajet apparaissent sur l'écran et je me raidis un instant en sentant ses bras s'enrouler autour de moi. Son menton se pose sur mon épaule et son souffle tiède s'échoue contre ma joue. « Accroche-toi. » je lui intime avant de démarrer, le véhicule ronronnant de plaisir au moment où nous prenons la poudre d'escampette.

Le trajet s'avère plus long que ce que je l'avais imaginé. Et je sais que j'aurais pu profiter du vent glissant dans mes cheveux et de la sensation vertigineuse de la vitesse si je n'avais pas été si angoissé par le sort de Neven. Je sentais sa respiration devenir de plus en plus laborieuse et son corps devenir de plus en plus chaud, n'annonçant rien qui vaille. Je savais qu'il avait programmé le GPS pour éviter les grands axes et nous dissimuler au maximum des chemins empruntés habituellement par la Milice mais ça rallongeait automatiquement notre route et je nous ne pouvions pas nous permettre de perdre du temps. Je sens mon coeur vrombir aussi bruyamment que le moteur de la moto et je ne cesse de jeter des coups d'oeils à l'interface électronique pour surveiller notre avancée. « Ne t'endors pas, Neven. » je grogne, secouant les épaules pour l'empêcher de s'installer encore plus confortablement. Les minutes qui nous séparent de notre point d'arrivée s'amenuisent et nous atteignons enfin notre destination. Les routes recouvertes d'asphalte s'étaient changées en chemins de terre battue au bout d'un certain temps et je ralentis la cadence, guettant notre environnement à la recherche d'un bâtiment en consultant l'écran. Et quand j'approche encore, réduisant le bruit de l'engin à son minimum, j'aperçois une petite maison délabrée près de la forêt. « On y est, Walters. Tiens bon encore un petit instant. » La porte s'ouvre quand je coupe l'alimentation et je me fige en apercevant une silhouette sur le porche, un fusil pointé dans notre direction. « Qui va là ? Qu'est-ce que vous fichez ici ? » grogne l'homme, dans une posture débordante de méfiance. Je lève les mains en signe de reddition. « Nous ne vous voulons aucun mal. Neven m'a demandé de l'emmener jusqu'ici...Il m'a dit qu'il avait un ami qui pourrait nous aider. » Son arme vacille légèrement à la mention du brun dans mon dos. « Neven ? Neven Walters ? » m'interroge-t-il, baissant le canon pour m'observer, les sourcils froncés. « Il est avec moi ! » je rétorque, en me décalant légèrement pour dévoiler mon compagnon mal en point. « Il s'est fait tirer dessus, il a besoin de soins de toute urgence. Est-ce que vous pouvez nous aider ? » je réitère, les poings serrés sur le guidon de l'engin. Et je le vois plisser les yeux quelques secondes avant de pivoter légèrement pour interpeler quelqu'un dans la maison. Puis il me fait de nouveau face. « Qu'est-ce que tu attends, gamin ? Dépêche toi de le ramener à l'intérieur ! Tu préfères peut-être qu'il rende l'âme devant chez moi ? » Je retiens un grondement agacé mais je m'exécute, m'extirpant de la moto et hissant Neven autant que possible contre moi pour l'attirer vers la demeure en piteux état. En approchant, j'évalue l'homme qui se trouve à notre hauteur, son visage grave et ses traits marqués. Son regard, lui, est acéré et impitoyable. Pourtant, il se radoucit instantanément lorsqu'une autre silhouette apparaît dans le couloir de l'entrée. « Neven ? » s'exclame une femme à la peau basanée, de longues tresses africaines ramenées sur une épaule. Elle m'enjoint rapidement à la suivre et je traîne péniblement le brun à ma suite, jusqu'à une chambre qui me paraît inoccupée. « C'est la chambre de Loxley. Même s'il ne l'utilise pratiquement plus. » susurre-t-elle et la seule mention de ce prénom semble lui procurer une profonde douleur, rien qu'à la façon dont ses yeux sombres se plissent en l'évoquant. Mais je n'ai pas le temps de me pencher sur le sujet, déposant Neven sur le lit avec précaution. Son teint avait encore pâli et il dégoulinait de sueur, ses yeux mi-clos. Je n'avais pas la moindre idée de son état mais il me semblait au bord de l'inconscience. « Il faut que l'on retire la balle de son corps et qu'on soigne la blessure pour commencer. » déclare la matriarche avant d'appeler une dénommée Nalani depuis la pièce où nous nous trouvions, lui intimant de ramener un nécessaire de soins. « Dites-moi si je peux vous aider. » Son regard s'arrête sur moi avant de regarder le corps étendu devant nous. « Il va falloir que tu le maintiennes fermement. » Je hoche la tête avant de prendre une grande inspiration.

Les prochaines heures allaient être déterminantes, pour lui comme pour moi.


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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) - Page 2 EmptyVen 8 Mar - 23:25

There are things they can't steal and control.
Not my mind, not my heart, not my soul.
Neven & Noen

J’avais pris de nombreuses mauvaises décisions dans ma vie, mais celle-ci battait tous les records. Je pouvais entendre la voix de mon père me répéter que j’avais agis comme un idiot, que prendre des décisions sur des coups de tête sans réfléchir aux conséquences n’étaient pas ce qu’il s’était entêté à m’enseigner pendant des années et j’étais plutôt d’accord avec lui. Je manquais de temps, c’était une vérité que je n’avais pas pu négliger, mais je ne pouvais pas me voiler la face. Le fait que Noen se tienne devant moi, après autant d’années passées sans avoir la certitude qu’il soit encore en vie m’avait poussé à agir sans réfléchir. Maintenant, je devais en assumer les conséquences, aussi douloureuses qu’elles pouvaient l’être. J’étais suffisamment entraîné pour savoir où une blessure pouvait m’être fatale et je comptais sur la précision de tir de Noen pour que ce plan, aussi bancal soit-il, fonctionne. Mais je m’étais peut-être fourvoyé sur ce que mon corps était encore capable d’endurer ou non, après des semaines de traques sans dormir plus de trois heures par nuit. « Tu tires vraiment comme un débutant, Whitfield. » je raille, ma main pressant un peu plus ma blessure dans l’espoir risible de stopper l’hémorragie. Chaque pas déclenchait une douleur indescriptible qui m’irradiait tout l’abdomen et je commençais à émettre des doutes quant à ma capacité à regagner mon véhicule sans m’évanouir avant. J’essayais tant bien que mal de faire face et de suivre le rythme que m’imposait Noen pour nous échapper le plus rapidement possible, mais je sentais mes forces me quitter petit à petit. User du sarcasme était, à l’heure actuelle, la seule façon que j’avais pour me maintenir un temps soit peu éveillé. Des voix s’élèvent au-dessus de nous et je n’ai pas besoin d’une seconde de plus pour savoir que les renforts étaient arrivés. Kerr était un tyran, mais je ne pouvais pas lui enlever la rapidité avec laquelle ses troupes agissaient, lorsqu’il s’agissait de venir sauver l’un d’entre nous. Non pas parce que nous étions son armée et qu’il éprouvait un quelconque attachement envers nous, non, mais bien parce qu’il préférait s’assurer que La Résistance ne fasse aucun prisonnier. Nous retrouver entre leurs mains, c’était prendre le risque qu’on parle sous la torture et qu’on divulgue des informations qui pourraient mettre à mal sa gouvernance. Nous étions tous remplaçables et un soldat mort valait mieux qu’un soldat prisonnier par l’ennemi à ses yeux.

On atteint finalement ma moto et un poids se retire de mes épaules en l’apercevant. On avait peut-être une chance de survivre finalement. À contre coeur, les clefs regagnent les mains de Noen et je ne peux pas m’empêcher de le mettre en garde. Je tenais à cet engin comme à la prunelle de mes yeux et je n’hésiterais pas une seule seconde à lui arracher la tête si elle obtenait la moindre égratignure. Il allait avoir entre ses mains un bijou de la technologie et même si je ne doutais pas de tous les trésors cachés qu’il pouvait y avoir dans les Ruines, je savais que ce modèle, précisément, n’étaient pas à la portée de n’importe qui. « À défaut d’être bon tireur, amène-nous à bon port. » je siffle entre mes dents alors que je me glisse derrière lui, mes mouvements me tirant un gémissement de douleurs. « Je suis comme la carne. Increvable. » À l’heure actuelle, j’en doutais fortement, mais le croire ne pouvait pas me faire de mal. Je transmets les coordonnées GPS depuis ma montre jusqu’à l’écran positionné sur la moto, suppliant en silence pour que les Blackwell soient à leur domicile. Ils étaient ma seule et unique chance de m’en tirer. Je n’avais aucun plan B, aucune autre personne vers qui me tourner en cas de besoin. Pas en étant aussi loin de chez moi. Mes bras s’enroulent autour de sa taille, mon menton trouve son épaule et je resserre mon emprise lorsqu’il démarre. « Si il se passe quoi que ce soit, tu pourras leur faire confiance. » Je préférais parer toutes les éventualités. Si être un soldat à la solde de Kerr m’avait bien apprit une chose, c’était ça. Nous n’étions jamais à l’abri d’une surprise ou d’un imprévu.

Le trajet devient une lutte et me paraît plus long qu’a l’accoutumé. Pourtant, je le connaissais par coeur et j’étais certain de pouvoir m’y rendre même les yeux bandés pour l’avoir réalisé à de nombreuses reprises. Je sens mon corps s’affaisser un peu plus contre celui de Noen à chaque kilomètre parcouru et je m’autorise le droit de fermer les yeux, juste quelques instants. Puis mes épaules sont secouées et je lâche un grognement de mécontentement avant de me redresser du mieux que je peux. Ma vision me paraît de plus en plus flou, ma respiration de plus en plus saccadée et je dois me faire violence pour ne pas laisser les ténèbres m’attirer vers elles. « J’essaie… » je réponds dans un souffle. J’entends à peine Noen m’annoncer qu’on est arrivé et la conversation qui se joue à quelques mètres de moi seulement. Je reconnais la voix de Lief et je me sens infiniment reconnaissant envers lui et sa famille. Sur le principe, rien ne les obligeait de m’aider. Je n’étais personne pour eux, du moins, pas vraiment et ma présence ici en compagnie de Noen pouvaient leur attirer des ennuis. « Il n’a pas mauvais fond… » j’indique à ce dernier en parlant de notre hôte. Et tandis qu’il m’aide à descendre de la moto, je sens mon corps tout entier me lâcher. Noen m’empêche de m’effondrer en me ramenant contre lui et ma tête bascule contre son épaule, las. « On n’aura… jamais… été aussi proche… que ces derniers… instants… » je bafouille en me laissant guider par ses pas, tout en essayant de ne pas entièrement être un poids mort pour lui. Mais en franchissant le seuil de la porte, je sens mes dernières forces m’abandonner et tout le reste se passe dans le brouillard le plus total. Les voix me parviennent comme de lointains échos, j’ai l’impression de m’enfoncer un peu plus dans la noirceur. Jusqu’à ce ma chair s’enflamme et qu’un hurlement s’échappe de mes lèvres. « Tiens le bien. » C’est comme recevoir une dizaine de coup de poignards et malgré mes tentatives pour me débattre et mettre fin à cet enfer, mon corps reste plaqué contre le lit. « La balle… aucun organe… » Ce sont les derniers mots que j’entends avant de sombrer dans l’inconscient. Les heures qui suivent sont partagées entre des moments de conscience et l’obscurité des ténèbres Je sens la fièvre me consumer autant de l’intérieur que de l’extérieur. La pièce me semble glaciale malgré l’épaisse couverture qui m’enveloppe, les bruits, les sons, me semble parfois tellement atténués que j’ai l’impression qu’ils proviennent d’une autre pièce, tandis qu’à certains moment, j’aimerais les faire taire pour empêcher à ma tête d’exploser. Puis tout vient se mélanger dans mon esprit. Les souvenirs s’entrechoquent, je n’arrive plus à me rappeler où je suis ou encore pourquoi tout mon être me fait souffrir le martyr. Je revois des scènes que j’aimerais oublier, des instants de ma vie que je préférerais avoir inventer. Mes parents sont là. Mes sœurs aussi. Et ça me fait mal à en crever. « Repose toi, Neven. Tu es en sécurité ici. Laisse-toi aller… » Je connais cette voix, mais je n’arrive pas à mettre un visage dessus. En revanche je peux sentir toute la douceur  et la bienveillance qui s’émane d’elle alors j’obéis et je me laisse envelopper par l’obscurité.

Mon corps me donne l’impression d’être aussi lourd que du plomb et il me faut plusieurs minutes avant de parvenir à ouvrir les yeux. La lumière m’éblouit et je lève difficilement le bras pour venir le poser sur mes yeux, le temps de m’habituer à la luminosité. Un grincement de chaise sur le sol se fait entendre sur ma droite, suivi de pas pressés cognant contre le plancher. « Il s’est réveillé ! » J’aimerais demander à ce qu’on parle moins fort, mais mes cordes vocales refusent de coopérer et je me contente de le penser. Finalement, mes yeux finissent par s’adapter et par s’ouvrir et j’observe mon environnement avant de poser mon regard sur l’énorme bandage qui recouvre mon abdomen. Et tout me revient par flashs. Bordel. « Ce n’est pas passé loin cette fois. » scande une voix que je reconnais sans mal. Mon regard se relève en direction de la porte et mes sourcils se froncent en découvrant la silhouette de Loxley, dans sa tenue de milicien, appuyée contre celle-ci. « Je ne peux vraiment pas te laisser plus d’une journée sans surveillance, Walters. » Loxley Blackwell, fils de Lief et Raven Blackwell. Il était l’un de mes amis les plus proches, l’une des personnes à m’avoir permis d’affronter mes premières années au sein de la milice sans flancher. « Qu’est-ce que tu fais là… ? » je parviens difficilement à articuler. Il n’aurait pas dû être là. Trop risqué. Trop dangereux. « Et où est Noen… ? » Tout était flou dans mon esprit depuis qu’on avait quitté l’hôtel miteux dans lequel nous nous étions échappés et même si je me doutais que je n’étais pas arrivé seul ici, je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir une pointe d’angoisse à l’idée qui se soit passé quelque chose, qu’il lui soit arrivé quelque chose.


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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) - Page 2 EmptyMer 20 Mar - 15:25

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Neven & Noen

On aura jamais été aussi proche que ces derniers instants. J'aurais peut-être ri à ses paroles, si la situation n'avait pas été aussi critique. « Quitte à ce qu'on soit proches, Walters, ça aurait été plus convivial que ça ne soit pas parce que tu te vides de ton sang. » je lâche, le visage traversé par une grimace de dépit. Son corps repose entièrement contre le mien, pesant de toute son poids et je vacille, basculant d'une jambe à l'autre pour le maintenir debout jusqu'à la maison. Puis il perd soudainement conscience et j'arrive de justesse à lui éviter la chute. La compagne de notre hôte arrive à ce moment là, les yeux écarquillés devant l'état de mon compagnon de route. Et nous le transportons jusqu'à la pièce qu'elle indique, le déposant sur le lit vacant. Je ne peux pas manquer l'éclat de profonde tristesse qui habite ses yeux quand elle mentionne le prénom de celui-ci qui doit être son fils. Loxley. Le visage de Neven remue par à-coups, signe qu'il est partiellement revenu à lui et je relève la tête vers la maîtresse de maison, lui signifiant que je peux me rendre utile. À sa demande, je me penche au-dessus de la tête du milicien pour immobiliser ses épaules contre le matelas. Mais je me rends vite compte que ça ne suffira pas. Alors je finis par me hisser sur lui pour le coller au lit, les jambes de part et d'autre de son corps. Il fallait que je laisse suffisamment d'espace à la mère de famille pour opérer tout en maintenant le blessé immobile. Autant dire que ce n'était ni confortable, ni facile à mette en oeuvre.

Mais j'appuie de tout mon poids sur Neven au moment où elle entaille sa chair à la recherche de la balle que j'y avais moi-même logée. La réaction du brun ne se fait pas attendre et un hurlement guttural s'échappe de sa gorge. « Est-ce que c'est grave ? » je grogne, le corps tendu comme un arc pour réduire ses mouvements au minimum. Mon coeur, lui, battait à tout rompre dans ma poitrine. « Non, heureusement. La balle n'a touché aucun organe. » me répond elle, dans un filet de voix. « Et il a osé dire que je tire comme un manche. » Mon marmonnement est balayé quand le corps de Neven se ramollit d'un seul coup entre mes mains et je constate qu'il est évanoui à nouveau, sa tête révulsée sur le côté. « J'ai réussi à extraire la balle. Il me reste à recoudre la plaie. » Je pousse un profond soupir avant de me redresser, arquant le dos dans l'autre sens pour m'étirer. « Il va s'en sortir ? » En passant ma main dans mes cheveux pour les repousser en arrière, j'aperçois le sang séché qui recouvre mon épiderme et certainement mes cheveux, désormais. Le sang de Neven. Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale et je recule prudemment, l'enjambant à nouveau pour redescendre du lit. « Il va avoir besoin de repos. Et il ne partira pas de cette maison tant que je n'aurais pas la certitude que sa blessure est en voie de guérison. » Il y avait toujours un risque d'infection et au vu de l'urgence avec laquelle nous avions procédé, on ne pouvait pas assurer que tout irait bien. Mais Neven avait confiance en eux, alors j'étais bien obligé d'en faire de même. « Tu peux y aller...? » Mes bras sont figés le long de mes flancs et mes dents grignotent l'intérieur de ma joue. « Noen. Je m'appelle Noen. » je murmure. « Je peux terminer toute seule. Merci de ton aide, Noen. » Il y avait quelque chose de profondément bienveillant dans son regard. En dépit de toute la méfiance qu'elle aurait pu avoir à mon égard, elle m'avait laissé rentrer dans sa maison et elle ne semblait pas disposée à m'en faire déguerpir. « En sortant, demande à Lief de te conduire à la salle de bain. Je pense qu'une douche ne te fera pas de mal. Quelqu'un t'apportera des vêtements propres. » Même si la dernière était plus que récente, je n'aurais jamais refusé un décrassage. Il s'était passé beaucoup trop de choses en si peu de temps et je voulais enlever ce mélange de sang et de poussière qui recouvrait ma peau. « Merci... » « Raven. » Je presse à nouveau mes lèvres l'une contre l'autre. « Merci, Raven. » Mes palpitant continue de jouer la fanfare dans ma cage thoracique et je me fige au moment où sa voix résonne à nouveau dans la pièce. « Il y a des choses dont nous devrons discuter. » Je hoche la tête. « Je sais. » Ils devaient avoir une centaine de questions et je n'étais même pas certain d'avoir toutes les réponses à leur fournir.

« Qui es-tu ? » La voix de l'hôte déborde de suspicion et mes poings se resserrent sur mes genoux. Assis à la table de la cuisine, je me sens observé de toutes parts et les habits trop grands pour moi qui m'avaient été fournis n'aidaient pas à me redonner contenance. Loxley devait faire à peu près la même taille que moi mais nous n'étions pas sculptés dans le même bois. Mon répit avait été de courte durée mais j'avais eu le temps de me faire propre et de manger quelque chose de chaud avant de passer à la casserole, grâce aux connaissances de Neven. « Je m'appelle Noen. Je suis un ami d'enfance de Neven. » Je prenais le temps de choisir soigneusement mes mots. Même s'ils avaient été bienveillants jusqu'à maintenant, je ne pouvais pas me permettre d'être trop à l'aise. Ma survie en dépendait. « Ne me fais pas répéter, gamin. Qui es-tu ? Pourquoi est-ce que Neven est arrivé dans un tel état ? » Mes doigts agrippent le tissu du pantalon avant de le relâcher aussitôt et je relève la tête, les traits tirés. « Je pense que vous savez très bien qui je suis. Mon visage est placardé partout en ville. » je réponds, les dents serrées. « Pour faire court : Neven était chargé de me traquer. Mais il ne savait pas qu'il me traquait moi. Des retrouvailles chargées en émotion, somme toute. Nous avons eu un court débat sur les valeurs de notre cher Président et une chose entraînant une autre, il a décidé d'ôter sa puce. Sauf que forcément, ça a alerté la cavalerie. » je débute, sans pouvoir retenir le sarcasme qui se presse sur ma langue. « Il a fallu donner le change pour expliquer pourquoi j'ai réussi à prendre le dessus sur un soldat surentraîné. Et je tiens à préciser que lui tirer dans l'abdomen était son idée. Pas la mienne. » je rajoute, avec une grimace avant de poursuivre. « Il a fallu fuir au plus vite et je ne savais pas où aller. Alors il m'a indiqué votre adresse. Voilà tout. » je termine, sous leurs regards scrutateurs. Lief se renfonce dans la chaise, les bras croisés sur son torse. Ses yeux clairs, perçants, m'analysent et je sais qu'il cherche à savoir la part de vérité là-dedans. Alors qu'il n'y avait pas le moindre mensonge, sur le principe. Cependant, comment prouver que je n'étais pas en train de leur servir des bobards ? Rien. Si ce n'était la parole de Neven. Mais celui-ci était encore inconscient et nous attendions tous son réveil avec impatience. Chacun pour ses propres raisons. « Si tout ce que tu dis est vrai, est-ce que vous avez pensé à la suite ? Neven est porté disparu à Belle-Ville. Et potentiellement considéré comme un traître. » « Ça, ce n'est pas certain. » Une voix qui m'est inconnue résonne dans mon dos et je me retourne d'un seul chef, avisant une silhouette vêtue d'un uniforme de soldat. « Loxley ! Je ne pensais pas tu arriverais aussi vite ! » s'exclame Raven, se levant à la hâte pour aller enlacer le jeune homme. Le fameux Loxley. Ils devaient l'avoir prévenu pendant ma douche. Il ressemblait énormément à son père. Il avait ce même regard pâle et acéré. Pourtant, il émanait de lui quelque chose de plus doux, davantage associé à la femme qui le serrait contre elle. « C'est donc toi, Noen. » Mes mâchoires se crispent. Mais je me contente d'une courte révérence comme toute réponse. « Neven m'a brièvement parlé de toi, une fois. Un gamin sauvage qui dessinait des dinosaures. » Et cette anecdote a le don de me tirer un rictus. « C'est l'un de mes talents, oui. » je réponds, toujours figé sur la chaise. « Keir est à la recherche de Neven. La soudaine désactivation de sa puce a causé du grabuge au palais et il a lancé de multiples troupes sur le territoire pour le retrouver. Pour le moment, il souhaite juste récupérer l'un de ses meilleurs éléments. Vivant, dans le meilleur des cas. » Je n'en doutais pas le moins du monde. « Où est-il ? » Raven désigne l'étage supérieur du menton. « Dans ta chambre, en train de dormir. Il est passé par plusieurs phases de délire à cause de la fièvre, ces dernières heures. » Loxley passe une main dans ses cheveux courts. « Il faut que je puisse lui parler. Je ne peux pas m'absenter trop longtemps sans éveiller de soupçons. » Ma bouche se tord et je regarde le brun avant de pivoter pour faire de même avec sa mère. « Tu peux essayer, mais ne le force pas. Il est encore faible, Lox. » Celui-ci opine du chef avant de pivoter et je le vois disparaître dans les escaliers. Il s'est réveillé ! La voix d'une des soeurs de Loxley rebondit depuis l'étage et elle apparaît à l'entrée de la cuisine quelques minutes plus tard. Elles s'étaient montrées après mon passage à la salle de bain mais elles rechignaient à faire connaissance et je ne les avais pas revues depuis. Tendu, je formule une question silencieuse à leur attention. Et je vois la réflexion que mène leurs cerveaux joints. Puis le père de famille prend la parole, l'air toujours aussi austère. « Je ne te fais pas confiance. Nous avons toujours fait en sorte d'être à l'écart de ces histoires et je me retrouve avec l'ennemi public numéro un dans ma cuisine. Si tu as le malheur de causer ne serait-ce qu'un problème à ma famille, Neven inclus, il y aura des conséquences. Est-ce que tu comprends ? » m'interroge Lief, la mine sombre. « Ce n'est pas mon intention, je vous le jure. Mais pour c'est déjà trop tard, pour Neven. J'aurais aimé le savoir avant qu'il me pointe son flingue entre les omoplates. » je grommelle, les mâchoires serrées. « Mais il pourra vous dire la vérité, quand il sera réveillé. Vous verrez que je ne mens pas. Et je n'aurais jamais accepté de venir ici si ça n'avait pas été une urgence. Maintenant, est-ce que je peux aller le voir ? » Les deux adultes se regardent l'un l'autre avant d'acquiescer et je file à la suite de leur fils, gravissant les escaliers pour rejoindre la chambre de Loxley.  

Et où est Noen ? La voix de Neven résonne faiblement depuis l'intérieur de la pièce et je passe la tête dans l'entrebâillement. Il est toujours allongé dans la même position que lorsque je l'ai laissé mais son torse était bandé et le reste de son corps, recouvert du drap. « Ça me touche de voir à quel point tu t'inquiètes de mon sort, Walters. » je lâche, en guise de salutations. « Je suis propre, je sens bon la lavande, mon estomac est plein. Et les parents de ton pote m'ont passé un petit interrogatoire. Mais sinon ça va. » je rajoute, en entrant à mon tour dans la pièce. « Comment tu te sens ? » Certainement pas très bien, mais ça valait quand même le coup de demander. « C'est quoi votre plan ? » nous interroge subitement Loxley, toujours appuyé contre le chambranle de la porte. Avant de se remettre droit et d'avancer dans la pièce, en direction du lit. « Désolé de casser l'ambiance mais la situation est assez préoccupante et j'aimerais bien savoir pourquoi mes parents hébergent le criminel le plus recherché du pays. »

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Neven Walters
Troisième génération

Neven Walters


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There are things they can't steal and control.
Not my mind, not my heart, not my soul.
Neven & Noen

Je n'ai pas choisi de devenir milicien. Je n'avais que douze ans quand le chef de la milice est venu me chercher, sans que personne n'ait son mot à dire. C'est aussi ce jour-là que j'ai pu lire, pour la première fois, la terreur dans les yeux de mon père et que j'ai entendu ma mère pleurer. Elle a supplié, de toutes ses forces, pour me garder auprès d'eux, mais le Président avait tout prévu. « Le Président nous a stipulé que vous pouvez décider de nous remettre l'une de vos filles. Toutefois, il est important de vous stipuler qu'Avalon et Juniper, au vu de leur résultat exceptionnel, peuvent aspirer à un meilleur avenir. » Médecine, ingénierie, mes sœurs avaient l'embarras du choix concernant leur futur et pourtant, Avie n'avait pas hésité une seule seconde à s'avancer, la tête haute. Elle avait regardé le commandant avec un tel aplomb que j'avais vu ma sœur comme une héroïne intouchable à ce moment-là. Moi ? Je m'étais réfugié dans les jambes de ma mère, terrorisé par ce qui était en train de se dérouler. « J'irais avec vous. » Ces quelques mots m'avaient fait le même effet qu'une claque en pleine gueule. C'était moi, qu'il était venu chercher, parce qu'il en avait toujours été ainsi. Je ne pouvais pas accepter un tel sacrifice de la part de ma sœur, pas alors que son avenir pouvait se trouver loin de toutes les atrocités que l'armée pouvait abriter. « Je viens ! » Les mots s'étaient échappés de ma bouche avant que je ne m'en rendent compte et j'avais pris une grande inspiration avant de quitter ma cachette. « Nev... » Avait grondé Avie avant que je ne m'avance, la gorge nouée. Je ne pouvais pas toujours me faire protéger, ni me cacher éternellement derrière mes parents. Je ne doutais pas de la capacité d'adoption de ma sœur, encore moins de sa force de caractère pour survivre aux entraînements de la milice, mais elle avait la chance de pouvoir vivre quelque chose de meilleur et je me refusais catégoriquement de le lui enlever. « Bien. Tu as dix minutes pour préparer tes affaires et faire tes au revoir, jeune homme. Pas une de plus. » Sur ses mots, il avait tourné les talons et quitté la maison pour attendre à l'extérieur. J'ignore combien de minutes j'avais perdu en pleurant à chaudes larmes dans les bras de mes parents, n'emportant dans mon sac que le strict minimum. Et pourtant, j'avais eu l'impression de porter tout le poids du monde sur mes épaules.

Mes parents étaient tous les deux miliciens alors je savais à quoi m'attendre. Je connaissais par cœur chacun des entraînements qui y étaient donnés, le fonctionnement de tous les professeurs et l'interdiction formelle, pendant un an, d'entrer en contact avec sa famille. Exception faite pour Noël, où les premières années se voyaient gracieusement accorder trois jours pour rentrer dans leur famille, à condition de faire partie des meilleurs. Ce que je n'étais pas. En dehors du fait que j'étais un manche au combat, j'avais été éduqué avec des valeurs qui n'avaient pas leur place au sein de la milice et qui allaient à l'encontre de celles que prônait le Président. Et ça m'avait coûté les pires châtiments qu'un gamin de douze ans pouvait supporter. On m'avait isolé des autres, privé de mes sens, de nourriture et les marques encore visibles dans mon dos racontaient aisément ce que j'avais subi, pendant des jours. Je pensais mourir dans cette pièce, recroquevillé au centre de celle-ci, le corps meurtri par des douleurs que jamais je n'aurais pensé ressentir. Je n'espérais plus revoir la lumière extérieure ni le moindre visage. Jusqu'à ce que celui d'un quatrième année ne vienne changer les choses. Il avait défait les liens qui me maintenaient, retiré le bandeau posé sur mes yeux et m'avait sourit. Un sourire qui était venu transpercer les pauvres remparts que j'avais tenté d'ériger et je m'étais effondré. « Tu dois arrêter de résister. » m'avait-il soufflé, alors qu'il tendait la main vers moi pour m'aider à me redresser. « Donne-leur ce qu'ils veulent, c'est la seule solution. » J'avais voulu protesté, mais il m'avait fait taire d'un geste rapide de la main et mes lèvres s'étaient scellées de nouveau. « Je ne te demande pas d'oublier qui tu es, simplement de faire semblant devant eux. Et il vaudrait mieux que tu commences dès maintenant. Il en va de notre survie. À tous les deux. » Il m'avait guidé jusqu'à la sortie, sans jamais lâché ma main, avant de se retourner dans ma direction. « En fait, je m'appelle Kemir. »

Assis sur une chaise, j'avais observé le dénommé Kemir faire les cents pas dans sa chambre pendant qu'une de ses amies, Jyn, s'occupait de mes blessures. Elle avait désinfecté mes plaies encore à vif et bandé mon dos avec une extrême délicatesse. Inévitablement, elle m'avait rappelé la douceur avec laquelle mes sœurs agissaient quand il s'agissait de moi et mes larmes avait afflué de nouveau. Elles ne s’étaient stoppées qu'à cause de l'arrivée d'un nouveau venu, dont le regard n'avait cessé de jongler entre mon visage et celui de Kemir. « Sérieusement Kem ? » Un soupir avait accompagné ses propos, puis la porte s'était refermé derrière lui. « À quel moment est-ce que tu t'es dis que c'était une bonne idée d'accepter de te porter garant ? » Toutes les pièces du puzzle étaient venues s'assembler et j'avais enfin compris le sens de ses paroles, quelques minutes plus tôt. « C'est de la pure folie ! Sans vouloir t'offenser, gamin. » Il ne m'avait pas offensé. J'avais même été plutôt d'accord avec lui sur le principe. « Comme si on m'avait réellement demandé mon avis, Lox. » J'avais eu envie de me faire tout petit, de disparaître. « Au cas où vous l'auriez oublié, il est là et il vous entend. » Jyn, les bras croisés sur sa poitrine et les sourcils froncés avait toisé du regard ses deux amis avant de poser une main rassurante sur mon épaule. Un long silence s'était installé avant que Lox ne reprenne finalement la parole. « C'est quoi le plan, alors ? » Je m'étais légèrement redressé sur mon siège, conscient que les prochaines minutes allaient sceller définitivement mon sort. « On l'entraîne. Et on essaie de le garder en vie ? »

Ce qu'ils avaient réussi à faire avec brio depuis six ans.

Aujourd'hui, Kemir n'était plus là et Loxley continuait de me protéger et de me couver comme une mère poule ce qui, pour être honnête, avait tendance à me courir sur le système. Il prenait des risques en étant ici et je refusais qu'il soit lié à mes actes de rébellion. Mais je n'ai pa le temps de lui dire le fond de ma pensée que Noen fait irruption dans la pièce. Sa présence me donne l'impression de respirer correctement de nouveau et je lève les yeux en direction du plafond à sa réflexion. Comment tu te sens ? J'avais clairement connu mieux, mon corps me donnait l'impression de peser trois tonnes et si j'en avais eu l'occasion, j'aurais sûrement dormi pendant deux ou trois jours encore. « Ça va. » je réponds simplement en haussant les épaules. Je n'avais aucunement envie de les inquiéter pour des broutilles et de toute façon, vu le regard que me lance Loxley, je sais qu'il sait. Il décide de cet instant pour rompre le silence et s'avancer dans ma direction. Il exigeait des explications et il était dans son droit. Ses parents se mettaient également en danger en nous accueillant et j'en avais conscience. Le problème c'est qu'un plan, je n'en avais pas vraiment. J'avais simplement essayé de gagner du temps et tenté de donner une crédibilité à mon besoin de rester avec Noen après l'avoir retrouvé. Mais qu'est-ce que j’étais supposé faire maintenant ? « Noen n'est pas... » Mes mains viennent se passer sur mon visage et je soupire. « On a un moyen de faire tomber Kerr. Noen est un résistant et moi je foule le parquet du palais présidentiel presque tous les jours. » J'avais peut-être donné au gouvernement ce qu'il voulait, mais mes valeurs étaient restées les mêmes. « Je peux agir de l'intérieur, fournir des armes, les plans du palais. » C'était risqué et je savais ce qui allait m'attendre à la seconde où j'allais regagner la milice. C'était un véritable coup de poker que j'allais tenter, mais si il fonctionnait, la fin du règne de Kerr ne serait plus au stade de rêve inatteignable. « J'ai juste besoin qu'il croit en ma captivité. » En espérant qu'une balle dans l'abdomen soit déjà un atout suffisant. « Il peut demander ton exécution avant que tu n'aies eu le loisir de passer les grilles de la base, Walters. » C'était un risque que j'étais prêt à prendre. « Je sais. Mais on peut continuer ce qu'il a commencé, Lox... » Quoi qu'il puisse se passer, ça en valait forcément la peine.


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