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I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie)

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Noen Patterson-Galderan
Troisième génération

Noen Patterson-Galderan


Date de naissance : 17/04/2003
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MessageSujet: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) EmptyDim 15 Aoû - 19:02

I'm still living in a knife fight
Living like a bad guy
Neven & Noen

Il faisait chaud. Beaucoup trop chaud. J'avais l'impression de me transformer en flaque d'eau à mesure des minutes, plaqué contre un mur en pierre. La réverbération s'accentuait à cause du bitume sombre qui gisait sous mes pieds et je sentais le poids de la capuche qui recouvrait mes cheveux, autant que celui des objets amassés dans mes poches. J'avais trouvé à peine de quoi acheter à manger, qui se résumait à une poignée de tickets de rationnements. Mais la carte magnétique qui gisait à l'arrière de mon pantalon restait mon bien le plus précieux. Earl, de son petit nom, allait pouvoir m'aider à faire avancer les choses. Mon corps s'était tendu lorsque j'avais aperçu les caméras de sécurité qui parsemaient la place mais je bénissais mes années de pratique pour me permettre d'effectuer mon larcin en toute impunité. Étudier les silhouettes qui erraient et faisaient leurs emplettes, s'attarder sur celles qui semblaient les plus généreuses. Bousculer malencontreusement les personnes susmentionnées, récupérer ce qui était atteignable à portée de main, disparaître à nouveau dans la foule. Attendre qu'ils soient occupés à marchander comme s'ils se trouvaient au vieux port, glisser mes doigts dans une poche ou un sac, discrètement. Pas plus de quelques secondes, au risque de me faire surprendre. Et je n'avais pas le loisir de pouvoir m'attarder en cellule. Il fallait que je rejoigne la chambre d'hôtel miteuse qui était la mienne depuis quelques jours, que je dispose de mon butin et que j'envoie un message à Hadlee pour lui signifier que tout se passait comme convenu. Les choses suivaient leur cours comme nous l'avions élaboré, prudemment mais sûrement. La jour n'était pas encore terminée et il me restait plein de choses à faire. Mais une douche n'était certainement pas refus avant de retourner vagabonder dans les rues pour agacer les grands de cette ville. Je sentais le chacal dans mon pull à capuche trop grand pour moi mais je devais garder ma tignasse colorée à couvert pour éviter d'alerter les autorités. Je refusais de passer à quelque chose de plus discret parce que ça me donnait l'impression de renier ma propre nature, mais je ne pouvais pas attirer l'attention sur moi au risque tout faire capoter.

Mes pas se font légers, pareils à ceux d'un chat sur un toit, mes yeux clairs veillant à la ronde pour surveiller mes arrières. De toute manière, je comptais sur les lames cachées dans mes bottes et celle accrochée à mon poignet droit par des lanières de cuir pour me donner un coup de main, en cas de pépin. Mais les rues sont désertes et je me rappelle qu'ils sont tous devant la télé à regarder les annonces de ceux qui dirigent désormais la population. Ceux qui nous ont parqué comme des animaux, ceux qui nous ont tatoué des numéros à même la peau à notre naissance, pareils à des cobayes de laboratoire. 17-042003-BG. Mon matricule, ce qui permettait à ces gens de me différencier du reste du monde. Une série de chiffres et de lettres qui devait être soulignée, mise en gras et remplie de rouge pour rappeler mon statut de criminel dans leurs fichiers. Ceux qui nous obligent à suivre leurs lois débiles, qui nous privent de nos libertés et qui nous surveillent pour veiller au moindre de nos faits et gestes. Je les déteste. Et je compte bien agir pour arrêter cet enfer. C'était même en très bonne voie, si tout se déroulait comme convenu. Il suffisait de donner un os à ronger au peuple pour qu'il cherche à renverser ce pouvoir corrompu et pourri jusqu'à la moelle et je n'attendais que ça. Trouver des informations croustillants à transmettre à la presse pour dévoiler leurs manigances au grand jour, quitte à m'en brûler les ailes. De toute manière, jouer avec le feu était devenu une habitude. Mon quotidien. Tester leurs limites, m'amuser de leurs règles, frôler l'illégalité. Et j'étais assez malin pour ne pas me faire attraper, même s'ils avaient presque failli, plusieurs fois. J'étais créatif, j'avais de la ressource. L'envie de me battre pour survivre. Et un bon réseau.

Je finis par entrer dans le motel crasseux, récupérant rapidement ma clé et rejoignant ma chambre en surveillant le moindre croisement. Je n'étais en sureté nulle part. Je le savais. Et je faisais attention à ne laisser aucune trace. Je ne restais jamais au même endroit plus de quelques jours, je n'utilisais pas de réseau qui soit traçable. Je payais en liquide, avec le peu que je conservais pour manger à ma faim. J'étais plus que prudent, mais ça ne voulait pas dire qu'il n'y avait aucun risque. Je ne retiens pas le soupir d'aise que l'eau chaude sur ma peau me procure et je me prélasse sous la douche pendant de longues minutes avant d'en sortir, les cheveux humides. J'enfile un tee-shirt à manches longues assez large pour être confortable et dissimuler la lame que je raccroche à mon avant-bras, dissimulée sous le tissu. Un short de jogging qui rend mes jambes encore plus minces, tant elles flottent à l'intérieur. Je passe une main dans mes mèches peroxydées qui contrastent avec mes racines couleur châtaigne. Fut un temps, j'arborais des teintes encore plus vives, comme un drapeau. Mais c'était une époque où je n'étais pas encore une cible potentielle. Lorsque je sors de la salle de bain, je comprends qu'il se passe quelque chose. Comme un frisson qui parcourt ma colonne vertébrale de bas en haut avant de redescendre se loger dans mes entrailles. La pièce est toujours plongée dans cette obscurité qui m'apaise et que je garde volontairement telle qu'elle pour ne pas attirer l'attention. Mais il y a un truc qui cloche. Je fais à peine un pas en avant que je sens le canon d'une arme se loger dans mes omoplates, la froideur du métal traversant la finesse de mon vêtement. Mon corps se tend, je me redresse de toute ma hauteur avant d'aller glisser mes mains dans les poches de mon short. Il allait falloir la jouer fine, cerner la personne qui se trouvait devant moi pour tenter de m'en sortir. Si elle ne m'exécutait pas avant, cela dit. « Je ne savais pas qu'il y avait besoin d'un tel matériel pour effectuer le service d'étage. » je murmure, sarcastique. Je n'ai pas la moindre idée du type de personne qui se trouve dans mon dos et je meurs d'envie de me retourner pour le découvrir. « J'espère que vous avez ramené des sandwichs, je crève la dalle. » je rajoute, un sourire étirant mes lèvres.

Je n'avais pas eu le temps d'envoyer un message à Hadz pour la tenir au courant. Mais je savais qu'elle allait me taper sur les doigts quand j'allais lui raconter.

Parce que je ne comptais pas mourir. Ni aujourd'hui. Ni demain.

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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) EmptyMar 28 Sep - 23:27

There are things they can't steal and control.
Not my mind, not my heart, not my soul.
Neven & Noen

Je haïssais notre système, ce putain de gouvernement, ces connards d’extrémistes qui se croyaient au-dessus de tout le monde et ces rebelles fouteurs de merde qui, au final, ne valaient pas mieux que ceux qui nous dirigeaient. Les deux camps n’étaient que des assassins, des saloperies de vermines qui détruisaient tout sur leur passage, sans penser aux conséquences qu’ils allaient provoquer. Je n’approuvais pas les idéologies de notre ‘Président’, Jayson Kerr, et comme la plupart des hommes de son armée, mon rêve le plus cher était de le voir expirer son dernier souffle. Nous n’attendions que ça, qu’un soulèvement ait lieu, renverse le pouvoir et nous offre une perspective de vie meilleure. Et pourtant, je n’avais jamais été à plaindre. J’avais grandi dans la Belle Ville, dans une famille qui avait eu la chance d’avoir les moyens d’acheter sa place en haut de l’échelle sociétale pour nous offrir une vie loin de l’Enfer que vivaient des milliers de familles, dans la campagne ou les bidonvilles. Nous n’avions jamais connu les tickets de rationnements, dû regarder nos êtres chers mourir à cause d’une simple grippe, parce que l’accès aux médicaments n’était réservé qu’au Grand de cette société. Mais à quel prix ? Mes parents n’avaient eu d’autre choix que de servir dans les rangs de sa putain de légion, de renier tout ce en croit ils croyaient et qu’ils avaient mit un point d’honneur à nous inculquer, à mes sœurs et moi. J’avais vu, plus d’une fois, ma mère pleurer dans les bras de mon père, je l’avais entendu prononcer des mots que je ne pourrais jamais effacer de ma mémoire, parce qu’ils traduisaient toute la souffrance qu’elle ressentait, prisonnière du joug d’un homme qui ne possédait aucune morale. Et si j’avais longtemps songé à rejoindre la rébellion qui se mettaient lentement en place dans les sous-terrains de la ville, à l’abri des regards, aujourd’hui, mon avis avait diamétralement changé. Ils avaient détruits ma famille, m’avaient arrachés deux des personnes que j’aimais le plus sur cette Terra et ça, je ne pourrais jamais le pardonner.

Ça avait commencé par une première explosion, proche du Capitole, un coup de pression sans doute, une piqûre de rappelle, histoire de montrer à Kerr que même si il ne les voyait pas, ils étaient bel et bien présents. Mais les choses s’étaient envenimées, jusqu’à devenir immaîtrisables. Je me souvenais encore du vent de panique qui avait soufflé, de la peur que j’avais pu lire sur le visage de cet enfoiré, alors qu’il était escorté par des militaires pour se terrer dans un coin, le temps que le calme revienne. Je m’étais délectée de sa terreur, gravant ses traits dans ma mémoire pour me rappeler que même celui qui se déclarait comme tout puissant n’était pas inébranlable, invincible. Puis j’avais attrapé mon arme et regagné mon équipe, plus confiant que jamais. Ces attaques n’étaient pas anodines et signifiaient que tout était en train de bouger. Quelque chose se tramait, dans l’ombre, et j’avais espoir que le monde tel que nous le connaissions change. Dans le bon sens. Mais en retrouvant mon unité, les conversations s’étaient tues, les regards s’étaient abaissés pour éviter le mien et j’avais senti mon cœur se serrer dans ma cage thoracique. « Il se passe quoi là ? » j’avais osé demander, froidement, agacé par ce changement de comportement en ma présence. « Une bombe a explosé à la Tour Centrale… » J’avais lancé un regard à mon coéquipier, l’incitant à parler, à m’en dire plus. Je ne comprenais pas où il venait en venir, pourquoi c’était supposé m’affecter plus que le reste. « Il y avait encore une dizaine d’employés sur les lieux. Il n’y a aucun survivant… » Je n’avais pas eu besoin d’en entendre plus pour que les liens viennent se tisser d’eux-même dans mon esprit. Je m’étais remémore le bref échange entre mes sœurs et mon père que j’avais distraitement écouté le matin même, du retard qu’elles avaient accumulé depuis plusieurs jours déjà et la possibilité qu’elles restent plus longtemps ce soir-là. « On est désolé, Walters. » Mais je n’en avais rien à foutre qu’ils soient désolés, je voulais me réveiller de ce cauchemar, rentrer chez moi, serrer mes sœurs dans mes bras, revoir leur si doux sourire… Mon poing avait alors rencontré le mur en face de moi, une première, puis une deuxième fois et j’avais laisser la douleur pulser contres mes phalanges, remonter le long de mon poignet, savourant presque cette intense sensation qui m’avait empêché d’exploser et de réduire en cendre le pays tout entier.

Mon univers avait basculé dans un chaos destructeur.
Et j’allais faire payer les responsables.

Ou plutôt le responsable, le commanditaire de ces actes de barbaries. Nous n’avions ni son prénom, ni son nom, pas même un visage, rien, seulement son matricule. L’information la plus précieuse que j’avais en ma possession et qui m’avait permis de remonter sa trace. Un long jeu du chat et de la souris que j’avais fini par remporter en découvrant l’hôtel poisseux dans lequel il logeait depuis seulement quelques jours. Le retrouver n’avait pas été chose aisée et j’avais très vite compris que je n’avais pas n’importe qui en face de moi. Il était méticuleux dans chacun de ses faits et gestes, avançaient précautionneusement, sans laisser le moindre indice derrière lui. Ou presque. Et maintenant que je le tenais presque entre mes mains, il était hors de question que je le laisse s’échapper. J’allais le faire payer la mort de mes sœurs, des huit autres innocents à qui il avait arraché la vie sans le moindre remord. Il allait découvrir la réelle signification du verbe souffrir. Si il s’imaginait que sa vie, jusqu’à présent, avait été un calvaire, il n’était pas préparé à ce que j’allais lui faire subir. J’avais la ferme intention de frapper là où ça faisait mal, de lui arracher ce qu’il avait de plus cher. En commençant par réduire son espoir à néant.

Tapis dans l’obscurité, l’observant depuis ma cachette de fortune, je patient jusqu’à apercevoir sa silhouette disparaître, dans ce qui semblait être la salle d’eau, pour me mettre en mouvement. Me mouvant de balcon en balcon, avec l’agilité d’un félin, j’arrive aisément à rejoindre la fenêtre de sa chambre, située au troisième étage, avant d’en faire sauter le verrou pour me faufiler à l’intérieur de la pièce. Glissé dans la pénombre, j’attends sagement qu’il vienne jusqu’à moi, un large sourire étirant mes lèvres à l’idée qu’il puisse sentir le piège se refermer sur lui. Et quand il passe finalement la porte de la salle de bain, mon canon vient délicatement se poser entre ses omoplates. Je perçois du coin de l’œil son geste et je charge instantanément mon arme. « Si j’étais à ta place, j’éviterais de tenter quoi que ce soit. Ou de jouer au petit malin. » Je n’étais décemment pas d’humeur pour ça, et encore moins pour écouter toutes les conneries qu’il avait à déblatérer. « Sinon je connais quelqu’un qui mangera les pissenlits par la racine avant toi. » j’annonce, le plus simplement possible. « Il me semble qu’elle s’appelle Hadlee. »


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Noen Patterson-Galderan
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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) EmptyJeu 30 Sep - 21:09

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Putain, ce que je pouvais haïr le monde dans lequel je vivais actuellement. Un monde basé sur la plus pure injustice, sur l'inégalité. Et parfois, j'avais du mal à comprendre comment on avait pu en arriver à tout ça. Puis je me remémorais le visage de ce fils de pute de Jayson Kerr et tout se remettait en place dans ma cervelle. Tout avait basculé en l'espace de quelques mois, chutant dans le néant. Je vivais une vie paisible, jusqu'à ce qu'il apparaisse. Puis tout avait sombré dans l'obscurité et il fallait désormais se battre pour survivre. Je me faisais un malin plaisir de faire disparaître toutes les affiches à son nom, ainsi que celles où sa face de rat était imprimée en grand. Il ne méritait pas d'être encensé après avoir décidé de laisser crever de faim ceux qui ne lui étaient pas utiles, pendant que d'autres se gavaient jusqu'à l'indigestion. Ceux qui avaient eu la chance de naître dans de bonnes familles vivaient dans des jolies maisonnettes à Belle Ville, occupaient des postes prestigieux et mourraient l'esprit tranquille. Nous autres, nous devions travailler d'arrache pied pour ne pas dormir le ventre vide, pour ne pas mourir de froid ou de maladie. Nos repas étaient rationnés et les médicaments étaient introuvables, à moins de mettre un pied au marché noir. Nous n'étions que des moins que rien, des rebuts de la société qu'ils se gardaient bien d'exterminer. Non, ils préféraient se délecter du spectacle et attendre que leur fin vienne, tranquillement. Alors le peuple se soulevait, ici et là. Et j'avais rapidement rejoint le mouvement, écœuré par cette obscure période que nous traversions, sans aucun moyen de nous en sortir. À moins d'utiliser la force. Parce qu'il n'y avait rien d'autre qui fasse autant passer un message, dans ce monde. Parce qu'ils ne voulaient rien entendre, parce qu'ils détournaient le regard pour ne pas culpabiliser du mal qu'il engendraient. Alors si les mots ne suffisaient pas, nous allions communiquer par les actions.

Il se trouvait que j'avais toujours été passionné par la chimie. Fut un temps où nous avions un poste de télévision et l'accès à la littérature. Où je rentrais le soir, après avoir joué avec mes amis, me jetant sur mon lit pour dévorer quelques pages. J'ai toujours aimé lire, j'ai appris tôt et ça ne m'a jamais quitté. Je recopiais un livre dans un carnet pour apprendre à écrire et ces informations ne m'ont jamais quitté, inexorablement gravées dans ma mémoire. Et comme dans toute organisation, la rébellion comportait des membres avec des postes bien spécifiques. Certains réfléchissaient, menaient des opérations stratégiques pour faire avancer les choses, dirigeaient les opérations. D'autres, agissaient. Ajoutaient des compétences à l'arsenal. Ma compétence, c'était de créer des cocktails détonants. Au sens propre. J'avais commencé à concevoir des bombes quelques années après la Chute, lorsqu'il avait fallu trouver ma place parmi tous ces gens. Et rien de mieux que de faire exploser des lieux symboliques pour le pouvoir en place, des endroits qui allaient cruellement leur manquer. Histoire de leur retirer quelques uns de leurs privilèges, de leur arracher à leur tour ce qu'ils nous avaient pris au départ. Mais j'avais toujours refusé de faire de victimes. Parce que la plupart des gens n'avaient pas choisi leur place et qu'on ne pouvait vraiment leur en vouloir. La seule personne que je voulais voir disparaître, c'était Kerr et son ego surdimensionné, Kerr et ses idéologies à la mord-moi-le-noeud. Alors j'avais posé mes conditions. Je voulais bien fabriquer quelques explosifs pour participer à la rébellion mais ça se faisait selon mes règles. Et la seule que j'imposais, c'était d'agir lorsqu'il n'y avait plus personne sur place. Parce que faire des victimes supplémentaire, c'était rentrer dans son jeu. J'avais toujours la gorge serrée en repensant à l'attaque de la Tour Centrale. Ils avaient volé quelques exemplaires d'une création que je peaufinais pour en tester l'efficacité et je m'étais senti nauséeux en lisant les informations sur un journal chapardé à un passant. Dix morts. J'avais passé les jours suivants roulé en boule dans mon lit, l'estomac dans les talons. Désormais, je gardais tout sous clé et je ne faisais plus confiance à personne.

Et j'avais un chasseur de prime au cul, pour couronner le tout. Parce que ma tête avait été mise à prix, alors que je n'avais rien fait pour une fois. Mais il n'y avait personne nulle part pour me croire et ça n'aurait été qu'une question de temps avant que l'un de mes compatriotes ne soit attrapé et torturé pour obtenir des informations. Je devais bouger sans cesse, me cacher davantage et agir avec encore plus de précautions. Je passais mes journée avec ma capuche sur la tête, le visage à demi camouflé par un bandana. J'esquivais les grandes rues et je ne sortais que très peu de temps pour éviter d'attirer les regards. Arrivé dans ma chambre, je passe directement dans la salle de bain pour détendre mes muscles. Je passais constamment ma vie sur le qui-vive, submergé par la paranoïa alors je profitais de ces quelques minutes pour oublier qui j'étais et tout ce que je faisais. Mais un frémissement traverse ma colonne vertébrale quand je ressors de la pièce. Il y a quelque chose qui ne va pas. Je me suis toujours fié à mes sens et je peux presque entendre une sonnette d'alarme retentir à l'intérieur de moi. Je sens le canon d'un flingue se glisser entre mes omoplates et je me raidis quelques secondes. Avant de glisser mes mains dans mes poches, prenant l'air le plus nonchalant que je possède. Ne pas montrer que tu as peur. Je lance la conversation avec une pointe d'ironie et je sens presque le cuir de mon bracelet chauffer sous la manche de mon tee-shirt. Mais je relève doucement les bras, les paumes tournées devant moi en signe de reddition. « Tout doux, l'ami. » je murmure, avec insolence. Sinon je connais quelqu’un qui mangera les pissenlits par la racine avant toi. Je le raidis, mon coeur battant soudainement plus vite dans ma poitrine. Putain de merde. Il me semble qu’elle s’appelle Hadlee. Je n'avais pas eu besoin d'entendre son nom pour savoir qu'il s'agissait d'elle parce qu'elle était la seule personne qu'il me restait. Mes doigts se referment dans ma paume et je cherche tout le self control dont je dispose pour ne pas pivoter et lui enfoncer ma lame entre les deux yeux. « Si vous touchez à un seul de ses cheveux, je vous extermine les uns après les autres. » je souffle, entre mes dents serrées. Il se pensait invincible à cause de son flingue pointé dans ma direction mais j'étais plein de ressources. Et contrairement à lui, je devais me battre bec et ongles pour survivre depuis des années. Alors je n'allais pas le laisser me barrer le chemin aussi facilement. « Est-ce que je peux savoir à qui j'ai à faire et la raison de ta visite, Monsieur-j'ai-une-arme-et-je-suis-prêt-à-m'en-servir ? » je raille, secouant la tête pour déloger quelques mèches qui balayent mon visage. « Ou est-ce que tu comptes m'exploser la cervelle vite fait bien fait ? J'espère que tu as de quoi payer la note et les frais du ménage, parce que je suis à sec. » Il fallait qu'il cause parce je voulais faire baisser sa vigilance jusqu'à ce que je puisse trouver le moment opportun pour riposter. S'il était venu dans le seul but de me tuer, il n'aurait pas attendu une seule seconde.   

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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) EmptyMar 16 Nov - 20:45

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Quand Jayson Kerr était arrivé au pouvoir, en l’ayant arraché de forces à nos anciens dirigeants, qui tentaient vainement de relever un pays meurtri par la guerre, mes parents avaient catégoriquement refusé d’obtempérer. Ils ne souhaitaient pas servir un type avec des idéologies à la con. Kerr aurait pu, simplement nous virer de la Belle Ville, nous faire subir le rationnement et nous interdire l’accès aux médicaments, mais ils savaient, qui ils perdaient dans les rangs de son armée. Mes parents faisaient partie des meilleurs membres des forces de l’ordre du pays et ça, il l’avait rapidement compris. Alors il avait employé la manière forte, le seul et unique moyen de les faire ployer sous ses désirs et ses ordres. Les menaces étaient arrivées, d’abord presque enfantines, avant de se faire de plus en plus sérieuses. Il s’était efforcé de prouver, à plusieurs reprises, que nos vies, à mes sœurs et moi, ne tenaient plus qu’à un fil, que si ils voulaient avoir la certitude que rien ne pourrait nous arriver, ils allaient devoir accepter de renfiler leurs uniformes et de défendre leur pays. Un pays qui n’acceptait aucun écart, qui ne se souciait guère de ses habitants les plus démunis. Kellen et Poppy Walters avaient finalement cédé, acceptant ses conditions en échange de notre immunité. Et ça me faisait doucement rire, quand je voyais où on en était. Quelle putain d’immunité ? Mes sœurs avaient péri dans un attentant, elles avaient été tué à cause de lui, parce que le peuple se soulevait pour montrer leur mécontentement, refusant d’endurer plus longtemps ce gouvernement de merde. Ma mère n’était plus que l’ombre d’elle-même, mon père tentait, tant bien que mal, de camoufler sa propre douleur pour essayer d’apaiser celle de sa femme et moi, je ne ressentais plus rien, si ce n’était qu’une profonde et puissante colère. Cet enfoiré avait réussi à me faire perdre foi en l’humanité, en la seule cause un tant soit peu louable sur cette maudite planète. J’avais toujours entendu et partagé la colère des résistants, de ceux qui n’avaient pas eu la chance de naître avec les mêmes privilèges et je me serais battu à leur côté pour renverser cet enfoiré si ils avaient agit différemment. On ne pouvait pas prôner l’équité et la fraternité quand on en venait à tuer des innocents pour atteindre quelqu’un d’autre. Je ne connaissais pas les autres victimes, mais j’étais prêt à mettre ma main à couper que, comme mes sœurs, elles étaient l’incarnation même de l’innocence. Pas un jour ne passait sans qu’elles me manquent et que l’envie de me venger me prenne aux tripes. J’en avais besoin. Je me devais d’agir, pour ne pas devenir complètement fou, pour que justice soit faite. Je m’en étais fait la promesse et je comptais bien la tenir, quoi qu’il m’en coûte.

Ça m’avait pris du temps de remonter jusqu’à lui, de retrouver sa trace, en ayant que très peu d’informations à son sujet, mais j’y étais parvenu. Ce connard était minutieux et j’en avais clairement chier pour trouver le moindre petit indice quant à son identité. Je ne savais toujours rien de lui, mais j’étais maintenant capable de le traquer jusqu’au bout du monde s’il le fallait. Il avait suffit d’une petite erreur de sa part, d’une simple inattention pour que l’une des nombreuses caméras du pays le détecte et ne m’en informe, presque instantanément. Je le tenais enfin. Le poids de ma rage sur mes épaules s’étaient alourdi, au même titre que les battements de mon coeur s’étaient intensifié en découvrant sa silhouette se mouvoir dans sa chambre poisseuse d’un hôtel miteux, où même les rats ne foutraient pas les pieds. Il jouissait de sa liberté, alors que sa place se trouvait au fond d’une cage, voire six pieds sous-terre. Et j’allais me faire un plaisir de l’y conduire. Je m’en foutais éperdument d’avoir son sang sur les mains et sa mort sur la conscience. Ce fils de chien ne méritait pas d’être gracié ou que je me sente coupable de lui ôter la vie. Pas après ce qu’il avait fait. En revanche, je voulais l’entendre me supplier de l’épargner, lire, ne serait-ce, qu’une infime lueur de détresse dans ses yeux. Parce que j’allais l’anéantir, briser jusqu’à la moindre petite parcelle de son âme. J’avais les moyens de tout détruire autour de lui et je n’allais pas m’en priver. Bordel, bien au contraire. Et l’avoir en face de mois, après toutes ces semaines de traque, fait remonter toute la haine que j’éprouve à son égard et je me fais l’impression d’être un volcan prêt à entrer en irruption. Et son comportement me donne juste envie d’actionner la détente, immédiatement, et d’en finir une bonne fois pour toute. Mais je refrène cette envie, me contentant d’appuyer un peu plus le canon de mon arme dans son dos. « Ça, ça ne dépendra que de toi. » je réplique, d’un ton sec. Si j’étais un véritable monstre, c’est à elle, que je m’en serais pris, dés le début. Il m’avait arraché deux des êtres que j’avais le plus cher et j’aurais pu en faire de même, pour qu’il comprenne la véritable signification de la souffrance. Mais je n’étais pas comme eux. C’est lui et lui seul qui devait payer pour ses actes et pas son amie ou son entourage. « Connaître mon identité ne te sera pas utile, là où tu seras dans quelques jours. » C’est-à-dire mort. « Te faire exploser la cervelle serait une mort bien trop douce pour l’ordure que tu es. » Non, j’avais prévu bien mieux qu’une simple mort par balle. « Et je suis persuadé que si tu fouilles un peu dans ta mémoire, tu devrais facilement trouver la raison de ma présence ici. » Je laisse passer quelques secondes avant de reprendre. « L’attentat, à la Tour Centrale. » Ma voix tremble légèrement et je marque une pause, pour reprendre contenance. Je n’avais pas le droit de flancher si prêt du but et encore moins devant cette enflure. « Je vais venger chaque personne à qui tu as ôté la vie, chaque famille que tu as détruite, en commençant par la mienne. » J’avais conscience que ça ne ramènerait pas mes sœurs, que ça n’enlèvera jamais la peine de mes parents et que ça n’apaiserait sans doute pas le feu ardent qui brûlait en moi. Mais justice devait être rendue.


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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) EmptyJeu 10 Mar - 16:59

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Je m'étais retranché dans l'ombre, depuis l'explosion. Je ressentais la morsure de la culpabilité, à l'idée d'avoir partagé mon savoir avec des personnes malintentionnées. Tout ce que je voulais, c'était faire résonner l'appel à l'aide de la population, c'était dévoiler la misère au plus grand monde et aider à changer les choses. Je n'avais jamais eu pour projet de blesser quiconque et je pouvais encore voir défiler la liste des noms répertoriés dans l'article, diffusés sur les écrans. En tout cas, ceux que j'avais eu le temps de mémoriser, avant de ressentir cette violente impression de suffoquer. Désormais, je fuyais. J'errais de ville en ville, changeant régulièrement de trajectoire pour rester imprévisible, pour éviter d'être suivi. Ou pour perdre ceux qui cherchaient à m'attraper entre leurs griffes. Mon matricule avait du être dévoilé au plus grand nombre et je savais que mon existence ne serait sûrement plus jamais tranquille, que j'étais catégorisé comme une cible à abattre. Un terroriste. Pour les autres, j'étais celui qui avait détruit un lieu important et faire perdre la vie à des pères, des mères, des frères ou des collègues. Des tas de gens qui n'avaient rien demandé et qui avaient vu leur flamme s'éteindre brusquement, en l'espace de quelques minutes. Et je n'avais aucun moyen de les détromper. Alors j'avais pris la décision de disparaître, jusqu'à ce que l'on finisse par m'oublier. Jusqu'à ce que les choses se tassent et que je puisse croire à un avenir à nouveau. Je préférais voyager grâce aux transports en commun. Je n'utilisais pratiquement que du liquide, j'achetais un téléphone jetable chaque semaine. Je changeais de nom, utilisant les fausses cartes d'identité que les rebelles avaient fait préparer à notre nom. Je ne restais jamais plus de deux soirs au même endroit. Et je prenais soin de ne faire disparaître toute trace derrière moi, sur mon passage. Toute erreur pouvait m'être fatale et j'avais l'impression que ma vie avait pris la tournure d'un film d'espionnage, depuis quelques mois. La seule chose qui me reliait à ma vie d'avant, c'était la voix douce d'Hadlee et l'espérance qui perçait encore dans ses paroles. J'aurais donné n'importe quoi pour être à ses côtés, pour me presser contre elle et sentir ses doigts se glisser dans mes cheveux. Sa présence familière me manquait à tel point que ça en devenait insupportable, certains jours. Je voulais retrouver ma meilleure amie, la hisser sur mon épaule et l'emporter loin d'ici, là où nous aurions le loisir de créer quelque chose de meilleur.

Et la simple mention de son prénom a le don de me figer, de faire battre puissamment mon coeur dans ma poitrine. Mon visage se tord de colère et mes mots s'échappent, aussi acérés que des lames. Je me fichais que le canon de son flingue soit pointé entre mes omoplates. S'il mettait ne serait-ce qu'un doigt sur elle, l'enfer allait se déchaîner. Mais je me contente de garder mon calme autant que possible, préférant détourner son attention pour obtenir un instant d'inattention. Rien que quelques secondes pour retourner la situation à mon avantage, pour tenter de garder la vie sauve. Parce que je sentais la rage qui habitait son être, sans même avoir encore posé les yeux sur lui. Elle vibrait dans ses paroles, rugissante. Connaître mon identité ne te sera pas utile, là où tu seras dans quelques jours. « Néanmoins, on se présente lorsqu'on vient planter son arme dans le dos de quelqu'un. Je trouve que c'est la moindre des politesses. » Puis je lui demande s'il compte simplement repeindre le mur avec ma cervelle, en tout bien tout honneur. Parce qu'il l'aurait déjà fait, s'il venait simplement m'achever. Il n'aurait pas cette petite conversation avec moi. Il avait autre chose en tête et le découvrir allait sûrement me permettre d'avoir l'avantage. Ensuite, il m'exhorte à fouiller dans ma mémoire pour expliquer la raison de sa présence. Mais je la connais, avant même qu'elle soit déclarée à voix haute. La Tour Centrale. Et c'est comme une main qui vient comprimer mon coeur, dans ma cage thoracique. Je déglutis, difficilement, sans pouvoir empêcher mes doigts de s'enrouler et de se dérouler, pour extérioriser cette tempête qui déferle en moi. Je vais venger chaque personne à qui tu as ôté la vie, chaque famille que tu as détruite, en commençant par la mienne. Un soupir m'échappe, sans que je puisse le réprimer. « Alors vas-y, si tu y tiens. » je finis par lâcher, pour le troubler. Et aussi parce que je savais qu'il ne me croirait jamais, peu importe les explications que je lui fournirais. Je finis par pivoter doucement sur moi-même, pour lui faire face. Le bout de son arme est à présent pointé contre mon torse et mes yeux croisent les siens, seuls éléments qui ne sont pas dissimulés derrière un rempart de tissu noir. Deux iris clairs qui m'observent sans ciller et dont la forme ne m'est pas inconnue. Une impression étrange fleurit dans ma poitrine, désagréable. « De toute manière, rien de ce que je pourrais dire ne sera pris au sérieux. » J'avance d'un pas, les mains toujours levées devant moi. Et je brûlais d'envie d'actionner ma lame, de m'en servir et de mettre autant de distance que possible entre cette menace et moi. « Tu peux tirer, fais-toi plaisir. Rends justice, nettoie cette planète d'un autre nuisible. Vous ne savez faire que ça, à Belle Ville. » je souffle, d'une voix froide. « Juger sans connaître, éliminer les nuisibles, ceux qui pourrait s'opposer entre vous et vos privilèges pendant que d'autres crèvent la dalle dans les rues. » Les mots s'envolent enfin, libérés de leur prison. J'allais certainement crever dans cette chambre insalubre, autant déverser tout ce que j'avais sur la conscience. « On t'a dit que c'était moi, alors tu suis les ordres comme un clébard obéissant, sans chercher à réfléchir. Typique. » je finis par lâcher, platement. Puis je baisse la tête, quelques secondes. Avant de relever les yeux, la tête penchée sur le côté. « Parce que ce n'est pas moi qui ai fait sauter la Tour Centrale. » je finis par avouer, sentant le canon du flingue se relâcher un instant sous la surprise. Et je profite de cette seconde précise pour me mouvoir, tapant sur l'arme pour la faire dévier de sa cible. Mon bras droit plonge en avant pour foncer dans le sternum de mon interlocuteur, lui coupant momentanément le souffle. Et j'actionne le léger bouton de mon bracelet, actionnant ma lame qui apparaît et qui fend l'air pour venir tracer un sillon contre sur le dos de sa main, pour le faire lâcher prise. J'entends le bruit métallique qu'elle fait quand elle retombe sur le sol et je viens presser ma dague contre sa gorge, le faisant reculer contre le mur dans son dos. « Désolé. Je ne peux pas te laisser me tuer maintenant. J'ai une fuite à poursuivre et une vérité à rétablir. » je murmure, sans que la pression de mes doigts ne faiblisse.    

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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) EmptyMer 16 Mar - 12:07

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Il allait mettre mes nerfs à rude épreuve. Si je ne pouvais pas lui enlever tout le cran dont il faisait preuve pour oser user du sarcasme de la sorte avec moi, je lui aurais bien rabattu le caquet une bonne fois pour toute. Parce que je savais très bien ce qu'il essayait de faire. Je n'étais pas né de la dernière pluie et les malfrats dans son genre, je ne connaissais que trop bien. « Je pense que tu sais où tu peux te la foutre, ta politesse. » Dans le cas où ma mission échouerait, je n'allais pas lui donner une raison de s'en prendre aux deux personnes restantes de ma famille ou de me traquer, dans l'optique de se venger. Moins il en savait, plus je garantissais ma sécurité et celle de mes parents. J'avais déjà perdu mes sœurs à cause de lui, il était tout simplement hors de question que je le laisse m'arracher d'autres personnes. De toute façon, min objectif était simple et j'avais la ferme intention de le mener à bien. Je n'avais jamais agit contre la résistance parce qu'outre le fait que je partageais leurs idées, ils ne s'en étaient jamais pris à des civils. Jusqu'à la tour centrale. Et je refusais d'entendre quelconques excuses sur le sujet, parce qu'ils savaient. Ils savaient qu'il y aurait des innocents, ils savaient qu'ils seraient tous condamnés dans cet attentat, ils savaient très bien ce qu'il faisait. « Tu es si pressé de mourir ? » je le questionne, railleur. Ce serait bien une première fois. « Je te l'ai déjà dit. Te tirer une balle dans la tête serait bien trop facile et que trop peu jouissif. » Ma poigne se resserre autour de mon arme quand il pivote dans ma direction, me faisant maintenant face et mes sourcils se fronce devant cet air vaguement familier. Mais je ne devais pas me laisser distraire, pas maintenant. Alors je fais disparaître cet étrange sensation, me contentant sur la raison de ma venue. « Je te réserve bien mieux. » Le tuer, ce n'était que ce qu'on attendait de moi, que le résultat logique de ce qu'il avait fait. Mais moi, je voulais qu'il souffre. Je voulais qu'il comprenne ce que ça faisait de se voir arracher un être cher, sans rien pouvoir faire. Et c'est là que sa meilleure amie allait m'être utile.

Ce petit manège commence profondément à m'agacer. Il avait laissé passer ses chances d'être entendu et pris au sérieux. Parce qu'il l'était, avant ça. Comme chaque putain de membres de la rébellion. Je n'étais pas le seul dans l'armée à ne pas supporter les agissements de ce taré de Président, à aller contre les ordres et essayer d'agir à notre niveau pour que les choses changent. Vivre à Belle Ville ne nous donnait pas la même capacité d'attaque qu'eux. Nous étions surveillés, constamment, chacun de nos faits et gestes étaient passés sous crible. « Fallait y penser avant d'ôter la vie à des innocents. » je réponds, les dents serrés. Puis un rire jaune s'échappe d'entre mes lèvres à sa réflexion et je dois me faire violence pour ne pas lui asséner un coup de crosse. « Tu ne sais même pas de quoi tu parles. » Il s'imaginait sans doute que la vie était bien plus sympa de l'autre côté, que tout était soit noir, soit blanc. Mais il n'avait aucune putain d'idée de ce que c'était réellement, la vie a Belle Ville, ce que ça coûtait à des familles, comme la mienne, qui n'avait pas eu d'autres choix que de se rallier à un monstre pour espérer protéger ses proches. Au moindre soupçons, au moindre faux pas, c'est la mort qui nous attendait. Pour nous ou pour un être cher. Personne ne voulait ça, pas même lui. Et je rêverai de lui cracher au visage la vérité sur cette vie qu'il semble idéaliser, mais je n'en ai pas le droit. Avouer que je sais, que je ne suis pas d'accord, c'est signer mon arrêt de mort. Je me devais de rester vague, d'en dire le moins possible. De toute façon, nous étions sur un pied d'égalité. Aucun de nous ne sera prêt à croire l'autre. Et pourtant, sa révélation me fait douter, quelques microsecondes, suffisant pour que j'abaisse ma garde et lui fournir l’opportunité de reprendre le dessus. Mon arme est déviée, ma respiration se coupe dans ma poitrine à la suite du coup qu'il me porte, avant de finalement me retrouver désarmé. Les rôles sont maintenant inversés et j'avise sa lame contre mon cou alors que le mur derrière moi entre en contact avec mon dos. « Tu sais que tu serais un véritable atout dans l'armée ? » je demande, un sourire étirant mes lèvres. « Dommage que tu aies décidé de mener un combat perdu d'avance. » Ma main droite parvint à saisir le taser accroché à ma ceinture et mon bras plonge en avant, actionnant l'arme contre ses côtes. Je profite de sa chute et de la douleur que lui provoque l'électrochoc pour me dégager et me jeter sur le côté pour atteindre mon arme. Je m'empresse de la récupérer, me redressant d'un bond avant de la pointer de nouveau dans sa direction. « Un geste et je te bute. » j'annonce froidement, avant de me percuter, dans son regard, que mon visage est maintenant à découvert.


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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) EmptyJeu 17 Mar - 20:00

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Je pense que tu sais où tu peux te la foutre, ta politesse. « On ne peut même plus rigoler, par ici. » je lâche, avec une moue désabusée. Mais je n'avais toujours pas la moindre idée quant à son identité. Alors qu'il connaissait mon matricule sur le bout des doigts, s'il me traquait depuis un certain temps. Une série de chiffres et de lettres qui n'avaient de sens que pour leur porteur et le gouvernement qui l'avait imposée. Ma vie n'avait pas toujours été celle-ci, pourtant. Il y a longtemps, je vivais dans un joli quartier. Je jouais au football avec les gamins du coin, j'avais un meilleur ami, j'étais heureux. Innocent. Inconscient du jeu dangereux qui se déroulait en coulisses et qui allait complètement changer nos existences, en l'espace de quelques jours. Puis tout avait basculé et le pays avait sombré dans l'obscurité. Tout était surveillé, les riches étaient privilégiés. Le reste d'entre nous, parqués dans des endroits insalubres, avec le strict minimum. Il y avait Belle Ville et le reste. Ceux qui étaient suffisamment bien nés pour avoir une vie confortable et les autres, qui devaient se battre pour survivre, qui connaissaient la misère et qui devaient s'en satisfaire. Je n'étais qu'un renégat. Qu'un nuisible sur sa liste, à éliminer comme tout le reste. Qu'importe ce que je pourrais avouer ou non, j'allais expirer mon dernier souffle dans cette pièce miteuse. La bombe portait ma signature et elle avait été revendiquée par le groupe auquel j'appartenais. Comment est-ce qu'il aurait pu croire autre chose ? J'allais gâcher ma salive à tenter de m'expliquer. Alors il me fallait gagner du temps pour trouver une faille et l'exploiter, aussi rapidement que possible. Je devais détourner son attention assez longtemps pour le prendre à revers. Et espérer m'enfuir, pour garder la vie sauve.

Le coeur battant à tout rompre dans ma poitrine, je l'incite à agir, à coller une balle entre mes deux yeux. Alors que je sais qu'il ne le fera pas, parce qu'il aurait déjà expédié sa mission s'il s'agissait bêtement d'un contrat à exécuter. Il était là parce qu'il l'avait demandé, parce qu'il voulait un face à face avec moi. Cet agent était venu en personne pour se venger, pour rendre justice à la famille qu'il avait perdu dans l'explosion. Je n'avais pas besoin de l'entendre pour le savoir. Il n'y avait jamais eu de dégâts humains jusqu'à la Tour Centrale, je m'en étais toujours assuré. Mon but n'avait toujours été que de mettre des bâtons dans les roues de Jayson Kerr, rien d'autre. Certainement pas de détruire des familles, d'arracher des êtres chers à de parfaits inconnus. Fallait y penser avant d'ôter la vie à des innocents. Mes mâchoires se crispent et mes poings se serrent. Je pouvais encore ressentir cette impression de vide qui m'avait étreint quand j'avais vu la nouvelle, quand j'avais appris pour le drame. D'avoir reçu un coup de poing dans l'estomac, en découvrant la liste des blessés. Je peux me remémorer la nausée qui s'était installée en commençant à les lire. Si bien que je n'avais pas réussi à la finir, incapable d'en supporter plus. Mais non, il réagissait comme son gouvernement s'y attendait de sa part. Obéir, sans discuter, sans chercher à discerner le vrai du faux. Hocher la tête et nier la vérité. Préférer se complaire dans le doute, pour ne pas flancher. « Non, bien sûr, je ne sais pas. Parce que je vis du côté où des gens meurent tous les jours parce qu'ils ne sont pas assez importants pour être pris en considération. » Ma voix n'est plus qu'un sifflement glacial, mes yeux luisants de rancoeur. « Où des familles doivent en arriver à se nourrir directement dans les poubelles pour ne pas crever de faim. Où elles se battent pour un putain de cachet d'aspirine, quand ce n'est pas pour avoir un endroit où dormir sans subir le froid. » Je frémissais de colère. Non, tout n'était pas soit noir soit blanc et j'étais parfaitement conscient des enjeux qui se tramaient à la capitale. Mais ce n'était rien comparé à la famine, à la peur, à la survie. Ils avaient tous un toit pour dormir, des médicaments pour se soigner, de la nourriture à profusion. Ils ne savaient pas ce que c'était de se priver, de sentir son ventre gargouiller parce que l'on avait préféré donner sa ration à un enfant plus jeune, dans l'espoir qu'il s'en sortirait. Et c'est ce qui me donne la force de me battre, de continuer à avancer, jour après jour. J'avais réussi jusqu'ici et je n'allais pas le laisser tout arrêter parce qu'il se basait sur des informations erronées, sans chercher à découvrir la vérité. Alors c'est à cet instant que je décide d'agir, dévoilant la vérité pour le troubler, me laissant la possibilité de retourner la situation.

Mes mouvement s'enchaînent, rapides, furtifs. Je dévie son arme, enfonçant mon poing dans son sternum pour lui couper le souffle. Et je dégaine ma lame d'une pression des doigts pour la glisser contre son cou, pressant son dos contre le mur le plus proche. Tu sais que tu serais un véritable atout dans l'armée ? « Je déteste qu'on me donne des ordres alors ça n'aurait pas pu marcher, entre nous. J'ai toujours voulu être un artiste, de toute façon. » je réponds, avec un léger rictus. Si on m'avait laissé le choix, j'aurais fait des études en arts appliqués. En attendant, je m'étais contenté de peindre les murs au spray, avant de changer de voie pour concevoir des bombes. Sa voix résonne à nouveau et je fronce les sourcils, avant de laisser échapper un gémissement de douleur. Mon corps s'arque en arrière, reculant de lui-même et je vois quelques gouttelettes de sang gicler sur le menton de mon assaillant dans ma chute. L'onde électrique me parcourait tout entier, pulsant violemment dans mon flanc gauche. J'avais l'impression de brûler de l'intérieur et je ne savais pas quoi faire pour que ça s'arrête. Je recule, les mains pressées contre l'épicentre de la souffrance puis je me fige en sentant le canon de son arme se pointer à nouveau dans ma direction. Et je relève les yeux, mon coeur s'arrêtant de battre quelques secondes. Impossible. Le foulard était retombé, laissant apparaître le visage de mon adversaire. « Neven ? » je lâche, d'une voix blanche. J'aurais pu reconnaître ses traits n'importe où, peu importe les années qui s'étaient écoulées depuis notre séparation. Ces yeux d'un bleu-vert si particulier. J'étais incapable d'oublier mon premier ami, la personne qui avait compté plus que ma propre famille, pendant si longtemps. Je ne pouvais pas me tromper. C'était lui. En chair et en os, devant moi. Son flingue pointé contre ma poitrine. Ses yeux s'étrécissent et je penche la tête sur le côté, avec un air contrit. Il ne semblait pas me remettre. Et ça avait le don de me blesser. Certes, j'avais pris un sacré paquet de centimètres et mes cheveux n'arboraient plus leur couleur naturelle mais je restais presque le même qu'à l'époque. « J'ai toujours su qu'on se reverrait, un jour. » je souffle, avec un rictus. « Mais certainement pas dans ces circonstances. » Je restais convaincu que les âmes liées les unes aux autres finissaient toujours par se rejoindre, peu importe le temps et l'endroit. Finalement, je tente le tout pour le tout. Avec une information que nous étions les seuls à pouvoir connaître. « Tu m'offenses. Alors que j'ai mis toute mon âme dans un superbe dessin de diplodocus, pour ton septième anniversaire. » 

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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) EmptyJeu 17 Mar - 23:38

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Parfois, j’avais l’impression que la vie que j’avais vécu avant que Kerr prenne le pouvoir n’avait jamais existé, qu’elle n’était qu’une illusion, qu’un fantasme créé de toutes pièces pour mieux accepter la vérité dans laquelle nous avancions, maintenant. Mais non, je n’avais rien inventé. Il fut un temps où nous étions heureux, où ma famille était au complet et où ma mère illuminait même les journées pluvieuses de son immense sourire. J’avais des amis, un meilleur ami et une passion débordante pour les dinosaures. Aujourd’hui, il ne restait plus rien de tout ça. Les bons souvenirs avaient été balayé en un claquement de doigts et je me demandais comment le petit garçon que j’avais pu être était devenu le jeune homme que j’étais maintenant. Il ne restait plus rien de l’enfant timide qui restait caché dans les jambes de ses parents, qui ne parvenait pas à aligner deux phrases sans se mettre à paniquer, puis à bégayer et qui n’aurait jamais osé faire le moindre mal à une mouche. J’avais changé. Tellement changé. J’exécutais les ordres d’un détraqué et j’étais prêt à tuer par simple esprit de vengeance. Et le pire, c’est que je ne ressentais aucune honte à ça. Je me contrefichais de faire expirer le dernier souffle d’un être humain, d’avoir les mains tâchées de sang et la mort d’un homme sur la conscience. Pourtant, au fond de moi, je savais avec exactitude ce que mes sœurs penseraient, si elles étaient encore là. Mais ça me rendait malade de me dire qu’elles n’étaient plus là alors que l’auteur de ces actes, lui, respirait encore et s’imaginait très certainement passer à travers les mailles du filet. Je ne voulais pas devenir un monstre, rentrer dans le moule et agir exactement de la façon qu’on attendait de moi, mais je ne pouvais pas faire autrement. J’avais passé ces dernières années à être formé pour devenir un parfait petit soldat, presque pour cesser de réfléchir par moi-même et bien que je ne sois pas devenu qu’un putain de pantin dans cette macabre réalité, ce fils de pute avait réussi à immiscer une pat de lui et de ses idéologies dans mon esprit.

Un soupir las s’échappe d’entre mes lèvres et ma main se resserre autour de mon arme. Oui, nous avions des privilèges, je ne pouvais pas le nier. Je ne mourrais pas de faim, j’avais un toit sous lequel dormir, un foyer que je regagnais chaque soir, des médicaments, tout. Oui, j’avais tout ce qu’eux ne possédaient pas et d’un point de vue matériel, ma vie semblait parfaite. Seulement, ils possédaient quelque chose dont j’avais presque oublié l’existence. Ils étaient libres. Enfin, dans la mesure où on pouvait l’être quand un putain de dictateur était au pouvoir, évidemment. Mais que représentait, à leurs yeux, la liberté, quand des familles entières crevaient de faim, quand des parents regardaient leurs enfants mourir à cause des épidémies qui ravageaient les rues et l’absence de médecins ou de médicaments ? Je savais tout ça, parce que j’étais témoin, presque tous les jours, de la misère qu’il y avait de l’autre côté et que je ne pouvais, malheureusement, rien faire pour y changer. « On a tous nos problèmes. » je fini par lâcher, me maudissant intérieurement de prononcer ces paroles. « Et même si vos vies sont misérables ou qu’elles ne vous conviennent pas, ça ne vous donne pas le droit de tuer. » Un frisson parcourt mon échine et je ferme les yeux, quelques infimes secondes pour tenter de garder mon calme. C’était dans des moments pareils que je me haïssais, que je me demandais comment j’arrivais encore à me regarder dans un miroir sans y coller mon poing pour y effacer mon reflet. « Alors si tu veux bien, gardes tes jérémiades pour quelqu’un qui aura réellement envie de les entendre. Parce que figure toi que j’en ai strictement rien à foutre. » je termine, d’un ton sec, alors que je ne pensais pas un traitre mot de ce que je disais.

Puis il suffit d’une phrase, d’un doute, pour que tout bascule. La situation se renverse et je me retrouve le dos au mur, désarmé et avec une lame sous la gorge. Il m’avait eu et ça me faisait bouillir de rage. « Un peu comme le bouffon du roi. » je susurre, ma main se glissant sur mon taser pour venir le plaquer contre ses côtés. Je sens son arme glisser contre mon cou me tirant une grimace, venant appuyer la paume de ma main contre l’entaille. Un liquide chaud s’en écoule, mais je ne m’en préoccupe pas plus. Je profite de sa perte d’équilibre pour retrouver mon flingue et le pointer à nouveau dans sa direction. Je n’allais pas me faire avoir une deuxième fois. Et si il osait faire le moindre mouvement, je n’allais pas me gêner pour pour appuyer sur la détente. Le voir mort, c’était tout ce qui m’important, dorénavant. Tant pis si il souffrait, tant pis que sa mort soit trop rapide à mon goût. Et c’est là que je comprends, grâce à son regard, à ses yeux qui me dévisagent, que je viens de lui offrir une partie de mon identité sur un plateau. Mais ce n’est rien, comparé à ce qui suit, au prénom qu’il prononce et qui vient se répercuter dans chaque parcelle de mon être. Neven ? J’essaie de garder mon sang-froid, de ne rien laisser paraître, mais c’est une putain de tempête qui fait rage dans mon cerveau. Comment est-ce qu’il connaissait mon prénom ? C’était impossible. « Ferme-là. » je marmonne entre mes dents, incapable d’expliquer ce qui était en train de se passer. Je pouvais jurer que je ne le connaissais pas, qu’il s’agissait de la première fois que je croisais sa route. Pourtant lui, il savait qui j’étais. Avant de me faire percuter de plein fouet par une avalanche de souvenirs, le dessin dont il parle venant s’afficher en clair dans mon esprit. Noen… Et je crois que je flanche, quelques secondes à peine, avant de me ressaisir. « Je ne vois pas de quoi tu parles. Et je ne suis pas d’humeur à jouer aux devinettes. » je souffle, exaspéré. « Alors fais ta une dernière prière, l’artiste. » Mon doigt vient presser la détente, mon arme déviant de sa trajectoire au dernier moment, la balle se logeant dans la commode, juste derrière. Puis je fonds sur lui, l’attrapant par le col de son tee-shirt, le poussant jusqu’au mur avant de plaquer ma main sur sa bouche. « Pas un mot. » je chuchote contre son oreille. « Et je t’emprunte ça. » je poursuis, en lui indiquant d’un signe de tête son bracelet, que je lui retire sans attendre mon reste. J’en avais besoin et c’était une question de vie ou de mort. Ma prise se relâche et je recule de quelques pas, mon regard toujours figé dans le sien. Je prends une profonde inspiration, mes bras se relevant pour passer derrière ma nuque, enfonçant la lame dans la chair. Je lâche un grognement de douleurs, serre les dents et après ce qui me semble une éternité, parvient à retirer la puce électronique signalant ma position et que je soupçonnais, également, de servir de micro. Je la jette au sol, l’écrasant sous ma botte, le souffle court. « Là on peut parler. »


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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) EmptyMer 4 Mai - 14:14

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On a tous nos problèmes. Certes, je n'en doutais pas. Mais ils n'étaient certainement pas au même degré que les nôtres. Les gens de Belle-Ville n'avaient pas les mêmes préoccupations que les rats de l'Extérieur. Ils ne devaient pas réfléchir à la manière dont ils allaient dormir, à un moyen de trouver de quoi se sustenter pour ne pas crever la dalle. Ils ne craignaient pas l'arrivée de l'hiver, bien au chaud dans leurs maisons aux murs épais. Mais ça, ils ne semblaient pas le comprendre parce qu'ils ne l'avaient jamais vécu. Mes souvenirs de ma vie d'avant me semblaient terriblement vagues, comme s'ils appartenaient à quelqu'un d'autre. Parce que le froid et la famine avaient rongé l'intérieur de mon être, ne laissant plus rien d'autre qu'une profonde amertume dans mes entrailles, une rancoeur qui bouillonnait sans cesse. Et c'était cette rage qui me maintenait en vie, au final. Et même si vos vies sont misérables ou qu’elles ne vous conviennent pas, ça ne vous donne pas le droit de tuer. La suite de ses paroles me donne presque envie de gerber et je sens la colère vibrer, à l'intérieur. « Et moi je continuerai à m'exprimer haut et fort, que tu en aies quelque chose à foutre ou pas. Parce que c'est à cause de personnes comme toi que ce fils de pute continue à nous tyranniser, jour après jour. Le droit de vie ou de mort vous appartient aussi, c'est ça ? » je crache, avec une moue remplie de dégoût. « Kerr peut envoyer une armée de petits soldats pour éradiquer les nuisibles et on devrait attendre sans bouger ? Sans riposter ? Allez vous faire foutre. » je rajoute, les poings serrés. Et j'attends le moment propice pour contre-attaquer, la poignée de secondes idéale pour renverser la situation. Ma lame vient se plaquer sous sa gorge, son dos collé contre le mur. « Le bouffon peut tout se permettre, même de rire aux dépends du roi. Et c'est tout ce qui fait son charme. » je susurre, mes derniers mots étouffés par la violente douleur irradiant mon corps d'un seul coup.

Tout explose à l'intérieur de moi et j'ai l'impression d'être rempli de flammes.

Je sens le courant parcourir ma peau, s'enfoncer dans ma chair et je recule, tailladant sa peau dans le même mouvement. Mon corps tremble, secoué par une souffrance indescriptible et je presque mes deux mains contre l'épicentre des pulsations, le souffle saccadé. Puis un cliquetis retentit et le canon de son arme est de nouveau pointé dans ma direction. Quand je relève la tête, mon corps s'arque-boute une seconde fois, mes yeux s'écarquillant devant la vision qui me fait face. Des yeux d'une couleur si particulière, un visage qui m'était terriblement familier. Et des souvenirs qui affluent, par dizaines, traversant ma rétine à une vitesse folle. Neven ? Son prénom m'échappe, sans prévenir. Parce que ça ne pouvait pas être quelqu'un d'autre. Je l'aurais reconnu entre mille. Comment est-ce que j'aurais pu oublier mon meilleur ami ? Celui avec qui j'avais vécu les plus belles années de ma courte vie ? Il me dit de la fermer mais j'avance d'un pas, un bras passé en travers de ma taille. Et je sais qu'il ne me croira pas tant qu'il n'aura pas la preuve qui lui convient. Alors je pioche dans l'une des nombreuses choses que l'on avait partagé, dans ce dessin de dinosaure que je lui avais offert pour son anniversaire. Il avait toujours eu une passion débordante pour cette ère de notre histoire et je n'avais pas pu résister à l'envie de lui faire cadeau d'une esquisse pour agrémenter le mur de sa chambre. Il suffit de quelques infimes secondes avant que je n'aperçoive la lueur dans son regard. Et je sais qu'il sait. Nous nous sommes retrouvés l'un l'autre, malgré l'étrangeté de la situation.

Ses paroles me font pourtant froncer les sourcils et je l'observe, méfiant. Mon corps se raidit quand ses doigts pressent la détente mais mes iris ne quittent pas les siens et je sens la balle effleurer mon épaule gauche avant de se ficher dans le mur derrière moi. Et je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il bondit dans ma direction, me repoussant à mon tour contre le mur avant de presser sa paume contre mes lèvres. Pas un mot. Je lui réponds par un air profondément exaspéré, mon coeur battant furieusement dans ma poitrine. Et il m'indique mon bracelet avant de s'en emparer en toute hâte, reculant sans me quitter des yeux. Notre échange visuel ne faiblit pas, à mesure des minutes et je préfère contempler son visage plutôt que la boucherie dans sa nuque, la lame trifouillant furieusement sa chair. Jusqu'à extirper une puce qu'il jette au sol avant de l'écraser d'un bon coup de botte. « Putain de malade mental. » je lâche, dans un souffle, en observant le minuscule objet réduit en morceaux. « Tu vas finir avec un bras au milieu du front, après avoir vécu avec une merde pareille dans la nuque. » je rajoute, m'appuyant contre le mur pour soulager mon flanc douloureux. « Tu ne m'as pas loupé, enfoiré. » Un léger rire accompagne mes paroles, se transformant rapidement en gémissant quand je sens mes côtes protester. Et je prends une profonde inspiration, redressant la tête pour le regarder à nouveau. « Ce n'est pas moi, pour tes soeurs. » La simple idée de faire du mal à June et Avie ne m'aurait jamais traversé l'esprit. Elles avaient été si gentilles avec moi, par le passé. Et je sentais mon ventre se nouer, en pendant aux parents de Neven. À leur douleur infinie. À la sensation de perte que le brun devait ressentir, jour après jour. « Je te le promets. » Un profond soupir me traverse. « Un groupe de rebelle a utilisé mes créations à mes dépends, je ne savais pas qu'ils allaient les déposer dans un bâtiment plein de monde. Je te le jure. Je me suis fait avoir comme un putain de bleu et des gens sont morts à cause de ça. » je siffle, envahi par une immense détresse. « Je voulais juste aider à changer les choses. Je voulais pouvoir participer à la lutte pour déchoir ce bâtard de Kerr. Mais je ne voulais pas que ça en arrive là, Neven. Je n'ai jamais désiré faire du mal à qui que ce soit. » Mes bras viennent se resserrer autour de mes flancs et je me sens glacé, d'un seul coup. « Je suis désolé. »

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Neven Walters
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Neven Walters


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MessageSujet: Re: I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) I'm like the gasoline, you light the match. (Noven!Dystopie) EmptySam 7 Mai - 14:51

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Parce que c'est à cause de personnes comme toi... Mes poings se serrent et mon regard se ferme presque instantanément. Je détestais servir ce fils de pute, savoir que je n'avais aucune échappatoire possible, ou en tout cas pas sans mettre en danger mes parents, ce que je ne pouvais pas me résoudre à faire. Alors je continuais de jouer au petit caniche bien éduqué, je réalisais les ordres qu'on me donnait sans réellement me poser de questions parce que ma vie devait ressembler à ça, parce que cet enfoiré nous tenait, pieds et poings liés. Pourtant je détestais qui j'étais devenu, je détestais le type que je voyais tous les matins dans le miroir, parce qu'il était à l'opposé des valeurs que mes parents m'avaient inculquées. Et je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir constamment minable, de me haïr un peu plus chaque jour. Comme maintenant. Et tout ce qui s’échappait de ma bouche me donnait envie de me frapper la tête contre les murs, parce que je ne le pensais pas du tout. Mais je ne pouvais pas me permettre de dire n'importe quoi. Je me devais de mesurer la porter de mes mots, de faire attention à chacune de mes paroles parce que j'étais convaincu d'être sous écoute, constamment. Kerr était suffisamment taré pour le faire, d'autant plus qu'il suivait ma mission avec beaucoup plus d'intérêt qu’habituellement. « Bien plus qu'aux renégats dans ton genre. » je crache, la bile remontant alors le long de mon œsophage. Je me haïssais d'avoir le culot de prononcer ça alors que j'avais passé des heures à pleurer dans les bras de ma mère la première fois que j'avais dû ôter la vie de quelqu'un. Je n’avais que quinze ans quand l’enfoiré qui nous gouverne avait donné l’ordre à mes parents de me faire rentrer dans l’armée. J’avais suivi un entraînement de six mois et, un an plus tard, je pointais mon arme sur la tempe d’un rebelle. J’avais senti mes doigts trembler autour de mon arme, incapable de faire partir le coup de feu. Jusqu’à ce que l’ordre me soit hurlé, sèchement et que je n’ai pas d’autre choix que de presser la détente. Il m’avait fallu plusieurs secondes avant de parvenir à détourner le regard du spectacle macabre qui se jouait devant moi, avant que je ne reprenne mes esprits et que je ne poursuive ma mission. En rentrant, j’avais passé des heures la tête au-dessus des toilettes, à vomir mes tripes, avant que mes sœurs ne préviennent notre mère de la situation. Je n’avais pas envie d’en parler, parce qu’il n’y avait rien à dire, mais elle avait insisté et je pouvais me souvenir de notre échange comme si il datait d’hier. Je me rappelle de ses bras encerclant mon corps tremblant, de mes larmes qui s’étaient mises à couler au même moment et de ses mots qui avaient réussi à apaiser, un court instant, mon coeur meurtri. « Ces actes ne définissent pas qui tu es, trésor. C’est ce qu’il y a là, qui compte. » La paume de sa main s’était posée sur ma poitrine, au niveau de mon coeur. Ses paroles tournaient toujours en boucle dans mon esprit et pourtant, je n’étais pas certain de leur véracité.

Puis tout s’enchaîne, trop vite. En une fraction de seconde je me retrouve à sa merci, une lame sous la gorge, la seconde d’après, la situation s’inverse et c’est à son tour, de se retrouver sous la menace de mon flingue. Mais j’ai l’impression que mon souffle se coupe dans ma poitrine quand mon prénom est prononcé, quand les souvenirs viennent s’entrechoquer dans mon esprit. Je n’ai pas envie d’y croire et pourtant, tout est foutrement réel. Noen, mon meilleur ami d’enfance, se tient bien debout, devant moi et ça me fait le même effet qu’une claque en pleine gueule. Je dois trouver quelque chose, rapidement, parce que je ne me sentais plus capable d’aller jusqu’au bout de ma mission, pas avant d’avoir obtenu des explications, pas avant d’avoir pu parler avec lui, à coeur ouvert. Alors je fais la première chose qui me passe par la tête, même si les risques sont élevés. Je tire dans le vide avant de l’empoigner par le col pour venir le plaquer contre le mur, la main sur sa bouche. Je lui donne l’ordre de se taire, empruntant sa lame pour venir retirer la puce dans mon cou que j’écrase sous ma botte, après de longues secondes de tentatives. Je me sens libéré d’un poids immense, malgré la douleur, malgré le liquide chaud et rougeâtre qui coule le long de ma nuque et que j’essaie de stopper en venant appliquer mon bandana contre la plaie. Mes sourcils se froncent à son commentaire, mais je préfère ne pas relever. Ça, ce n’était rien à côté de tout ce que Kerr faisait comme expérimentation dans sa tour d’ivoire. Puis un léger sourire étire mes lèvres et je penche légèrement la tête sur le côté, pour mieux l’observer. « Désolé. » Même si au fond, je crois que je ne l’étais pas vraiment. « Mais tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. Tu m’as donné du fil à retordre. » Et pour un gringalet dans son genre, il se débrouillait plutôt bien. Puis mon corps tout entier se raidit et je détourne le regard, mon coeur battant soudainement plus vite dans ma cage thoracique. La pièce autour de moi se met à vaciller, légèrement, et je viens, à mon tour, m’adosser contre le mur. Ce n'est pas moi, pour tes soeurs. « Alors qui ? » je souffle, ma tête venant s’appuyer contre la pierre, tout en écoutant ses explications. Il ne le savait pas lui-même, finalement. Tout l’espoir de venger, un jour, la mort de mes sœurs s’effondrent et je n’arrive pas à me convaincre que c’est peut-être une bonne chose, tout compte fait. Jusqu’à maintenant, c’était ce qui me permettait de tenir, d’avancer. Aujourd’hui, je n’avais plus rien pour me raccrocher et je me sentais complètement perdu. Je passe une main tremblante dans mes cheveux, mon visage pivotant sur le côté pour observer mon ami d’enfance. « Je sais. Et je te crois… » Il fallait qu’il l’entende, qu’il le sache. « Beaucoup de personnes sont mortes à cause de moi… » Je ne sais même pas vraiment pourquoi je me confie là-dessus, pourquoi je ressens le besoin vivace de m’exprimer alors que je sais que tout ne tient qu’à un putain de fil. « Je ne pensais pas tout ce que je t’ai dis. Je ne suis pas comme eux. Ni comme lui. » Un frisson parcourt mon échine et je prends une profonde inspiration. Je ne sais pas qui de nous deux j’essayais le plus de convaincre. Lui ou moi. « Kerr te veut mort. Il ne lâchera rien tant que personne ne lui aura ramener ta tête… » Qu’il soit le coupable ou non, il était le créateur de ces bombes. Belle Ville avait besoin d’un coupable et il restait la personne parfaite pour ce rôle. « T’as un plan pour te sortir de cette merde ? »


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