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I'll choose you over and over | Pollen #9

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Poppy Walters
Deuxième génération

Poppy Walters


Date de naissance : 21/01/1989
Messages : 216
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MessageSujet: I'll choose you over and over | Pollen #9 I'll choose you over and over | Pollen #9 EmptyVen 2 Juil - 20:38

You're that part of me I'll always need
Walters family

La vie nous réservait parfois de belles surprises et c'est l'une d'elle qui se déroulait depuis un peu plus d'un an maintenant. Et j'avais, encore aujourd'hui, parfois du mal à me dire que tout ça était bien réel. J'étais heureuse, plus que jamais. Épanouie, dans mon travail comme dans ma vie, mais surtout dans ma vie. Et l'homme avec qui je la partageais y jouait un rôle clé. Il était l'essaim même de mon bonheur, l'un de mes soutiens les plus précieux et j'étais persuadée qu'il ne se rendait pas compte lui-même de tout ce qu'il m'avait apporté cette dernière année. Je dirais même ces dernières années. Son caractère n'avait pas changé, il restait fidèle à lui-même et pour rien au monde j'aurais souhaité qu'il ne devienne quelqu'un d'autre. Je l'aimais pour ce qu'il était et dans son entièreté, avec ses défauts, mais surtout ses nombreuses qualités dont, je le savais, il ne soupçonnait même pas l'existence. Pourtant, Kellen était une belle personne. Un être vraiment incroyable, doté d'un cœur enrobé d'or et possédant une générosité incroyable. J'avais eu de nombreuses occasions de le découvrir et je me sentais sincèrement chanceuse d'être la femme dont il était tombé amoureux et à qui il accordait suffisamment de confiance pour se confier et se montrer sans sa carapace. Carapace qu'il retrouvait quand nous étions au travail, par choix, mais aussi parce nécessité. Notre relation, jusqu'à maintenant, n'avait pas réellement quitté les murs de nos chez nous respectifs. Nos proches étaient évidemment au courant, mais au bureau, les choses étaient un peu plus complexes. Bien que nous soyons avant tout des coéquipiers, Kellen restait l'un de mes supérieurs. Et je connaissais déjà le discours de notre commandant, concernant nos émotions et l’implication émotionnellement qui allait en découler et dont on ne pouvait pas se permettre sur le terrain. Jusqu'à présent, nos sentiments n'avaient jamais empiété sur notre vie professionnelle, mais pour être honnête, aucun de nous n'était réellement prêt à l'avouer au reste de l'équipe. C’était notre bulle, notre intimité et le fait  que ça nous appartienne entièrement me convenait parfaitement.

Même si je n’étais pas dupe, je me doutais bien que nos collègues avaient remarqué notre changement de comportement l'un envers l'autre et que ça avait soulevé quelques questionnements. J'avais plusieurs fois tendu l'oreille, surprenant des bribes de conversations abordant le sujet et constaté que nous imaginer en couple révélait de l'ordre de l'impossible dans leur esprit. Ce qui me faisait doucement rire. Personne ne semblait se douter de quoi que ce soit. En fait, le seul qui avait eu la chance de comprendre avant même que je lui en parle et qui, en plus de ça, ne travaillait même pas avec nous, était ce cher Reid. Étonnant ? Certainement pas. Le seul bémol, c'est que le FBI tout entier devait être au courant à l'heure actuelle. Oui, je n’avais que très peu confiance en sa capacité de garder un secret pareil. Le connaissant, il n’avait pas pu s’empêcher de jouer les commères autour de la machine à café. Cette pensée me tire un léger soupir et je referme la porte de mon casier, une fois mon sac récupéré. Je lance un coup d’œil à Kellen avant de me tourner vers nos coéquipiers pour leur souhaiter une bonne soirée, attendons quelques secondes après leur départ pour m’adresser au brun qui semble à des lumières d’ici. La semaine avait été compliqué et je ne parlais même pas de la journée qui me donnait l’impression d’être passée sous un trente-trois tonnes. « Je te rejoins chez toi ? » je demande en essayant de capter son attention et son regard. Mais c’est peine perdue, j’obtiens à peine une réponse et je décide de ne pas insister. De toute façon, j’ai les clefs de son appartement. Je m’approche d’un pas dans sa direction avant de me raviser et de finalement partir dans l’autre sens. Dans l’immédiat, ça ne servait à rien d’insister. Il avait l’esprit ailleurs, je l’avais bien saisi et je préférais lui laisser un temps de, disons, tranquillité, avant de le retrouver d’ici une petite heure.

Alors après un détour par chez moi pour reprendre quelques affaires à laisser chez lui pour les prochains jours, voire les prochaines semaines, je reprends la route en direction de son appartement. On ne vivait pas encore ensemble, en tout cas, pas de manière permanente. J’avais gardé mon logement parce que nous avions jamais réellement parler de nous installer tous les deux et j’y passais encore des rares nuits seules. Pour mon plus grand bonheur, je me réveillais le plus souvent en sa compagnie. Je gare ma voiture en bas de son immeuble, juste à côté de la sienne, avant de me diriger vers son entrée, mon sac de vêtements jetée sur mon épaule. Je gravis les étages jusqu’à son perron, glissant les clefs dans la serrure. « Je suis là ! » j’annonce en refermant derrière moi, fronçant les sourcils à cause de toute absence de réponse. Bien. Je me dirige vers le salon, abandonnant mes affaires sur le sol à côté du canapé quand je le remarque sur le balcon, en train de fumer. Je m’approche de la porte-fenêtre, le rejoignant à l’extérieur. Je vois bien à son comportement que quelque chose ne va pas et que la situation m’échappe légèrement. Alors je prends sur moi, j’essaie de passer outre l’odeur de la cigarette qui me ramène deux ans en arrière et je viens me glisser derrière lui, mes mains entourant sa taille, le bas de mon visage se posant délicatement sur son dos. « Hey… » je chuchote en fermant les yeux un court instant, le temps d’apaiser les battements de mon cœur. « Est-ce que ça va ? » Je demande pour la forme, parce que je sais très bien que ça ne va pas, que quelque chose le taraude. J’avais appris à le connaître et les signes qu’il m’envoyait ne pouvaient pas me tromper. « Parle-moi, Kellen. » je termine à voix basse, avec l’étrange sensation d’être en train de me heurter à un mur.


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Kellen Walters
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Kellen Walters


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MessageSujet: Re: I'll choose you over and over | Pollen #9 I'll choose you over and over | Pollen #9 EmptyLun 5 Juil - 12:35

i still think that you deserve better
Poppy & Kellen

Il y a des jours où je me levais et où je me demandais si ce qui se trouvait autour de moi était bien la réalité. Des jours où j'avais du mal à réaliser ce qui se passait vraiment, des instants à contempler la forme endormie à mes côtés sans vraiment comprendre la raison pour laquelle elle s'y trouvait. J'avais l'impression que des années s'étaient écoulées alors que ça ne faisait qu'un peu plus d'un an. Douze mois. Et ça me paraissait toujours aussi surréaliste. Je t'aime. Je revois souvent le visage baigné de larmes de Poppy, penché au-dessus de moi. La conviction dans ses yeux clairs, ce souffle bas et presque désespéré que j'avais ressenti comme un ouragan déferlant dans ma poitrine. Ces paroles que je n'aurais jamais osé imaginer, à aucun moment. Pourtant, nous en étions là et j'avais toujours du mal à appréhender cette vérité qui était la nôtre depuis un certain temps. Qui restait notre secret et celui de ceux qui nous étaient les plus proches, à l'abri des regards de nos collègues et des supérieurs. Je savais d'avance ce qui allait en découler s'ils venaient à être au courant et ça allait nettement compliquer les choses. Parce que ça allait forcément changer leur point de vue à notre propos et même si le mien ne m'intéressait pas le moins de monde, je ne voulais pas que le travail accompli jusqu'à maintenant par ma partenaire soit gâché à cause de ça. Je connaissais parfaitement le caractère de mes "camarades" et la difficulté pour une femme de se faire sa place au milieu. Et ça s'ajoutait au fait qu'elle était sous ma responsabilité, hiérarchiquement parlant. Même si je ne l'avais jamais considéré autrement que comme ma coéquipière. Mais nous avions préféré le garder hors de portée de nos collègues, tout simplement. Parce que c'était le mieux, pour l'instant et pour plein de raisons.  

Et ça m'arrangeait. Je voulais savourer ça dans mon coin, égoïstement, le temps que ça durerait.

Parce que même la lumière que Poppy émettait de nouveau ne semblait pas avoir fait fuir les ombres au creux de ma cage thoracique et dans un recoin de ma cervelle. Elles restaient là, tapies, à attendre le bon moment. Des instants de doute qui s'amoncelaient et s'entassaient, qui me gardaient éveillé la nuit, parfois. Parce que je n'arrivais pas à me projeter. Je n'arrivais déjà pas à saisir ce qui attirait la rousse vers moi, ce que j'avais de bon à lui transmettre. Mon univers tout entier ne semblait entouré que de noirceur, de ténèbres qui avaient tissé leur toile de part et d'autre de mon être. Pourquoi moi, en fin de compte ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? Quelqu'un qui saurait émettre une lumière vive et rassurante, une chaleur réconfortante. Quelqu'un qui saurait attiser de larges sourires sur son visage alors que le mien trouvait des difficultés à n'en produire ne serait-ce qu'un seul. Et j'avais l'impression qu'un miasme noir et épais remplissait l'intérieur de mon crâne, aujourd'hui. Je sentais la fatigue ployer sur mes épaules et mon dos se raidit davantage en regardant quelques mètres plus loin devant moi. Il y avait ces moments où ce secret devenait brûlant d'être dévoilé, mon corps traversé par des ondes de fureur. Puis la lassitude et les griffes acérées de ces démons qui venaient lacérer mes entrailles. Des gestes, des sourires, des regards appuyés. Des énergies chaleureuses, aimables, éclatantes. Qui pourraient peut-être mieux lui convenir que l'être austère et renfermé que je représentais. Mais je n'arrivais même pas à être en accord avec moi-même. Perdu entre l'envie de la garder rien que pour moi et la peur de la voir disparaître, un beau jour. Je regarde la taule de mon casier de longues minutes, l'esprit ailleurs, jusqu'à apercevoir un mouvement sur le côté. « Hn. » je réponds vaguement, la tête enfumée de questionnements et le coeur lancinant.

J'avais besoin d'être seul, de retrouver de l'air, d'essayer de m'extirper de toutes ces choses qui m'effrayaient à un point jamais atteint jusqu'à maintenant. Besoin d'ôter ces visages baignés de joie qui l'entouraient, ces accolades qui me donnaient envie de réduire tout ce qui se trouvait à néant, qui faisait vibrer ma poitrine d'une douleur insoupçonnée.

J'entends sa voix résonner depuis le balcon où j'enchaîne les cigarettes depuis mon arrivée. Il y a la brise qui glisse sur mes joues et qui pourchasse les volutes de fumée de ma clope mais qui n'arrive pas à apaiser l'incendie qui déferle entre mes neurones. Et je me fige à nouveau en sentant des bras sinuer pour se nouer contre mon ventre, son corps s'appuyant contre le mien. « Hey. » je souffle platement, sans même lâcher l'horizon du regard. Alors qu'une bataille acharnée se jouait à l'intérieur de moi. Entre mes désirs et mes peurs, ces envies que je me refusais parce que je craignais qu'elles finissent par être des instants purement éphémères. Je tire la dernière latte de mon bâton blanc, l'écrasant dans le cendrier funambule sur la rambarde. Non, ça ne va pas. Je repense aux mimiques ravageuses du membre de la brigade des stups avec qui nous avions collaboré, à son bras passé autour des épaules de la rousse, l'air de rien. Et je ferme les yeux quelques secondes, mes mains se resserrant sur le métal. Parle-moi. « Pour te dire quoi ? » je lâche, avec une pointe d'amertume sur le bout de la langue. « Que j'ai été ravi de voir Morris te faire des avances et minauder comme un collégien ? » Manquait plus qu'il batte de la queue comme un chien devant son maître. « Mais c'est certainement un mec bien. » je rajoute, en haussant les épaules. Il devait rire souvent et câliner ses proches tous les matins. « Un chouette type. » Plus que l'amertume, c'est une saveur acide qui s'échoue sur mes lèvres. « Il aurait sûrement plus à t'apporter, lui. » je termine, les lèvres plissées et les traits tendus alors que je sens la silhouette de Poppy se figer dans mon dos.

Pourtant, c'est la stricte vérité qui résonne encore dans l'air, qui tambourine dans mon coeur et qui bat furieusement dans mes tempes.



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Poppy Walters
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MessageSujet: Re: I'll choose you over and over | Pollen #9 I'll choose you over and over | Pollen #9 EmptyLun 5 Juil - 19:30

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C’était parfois compliqué de cohabiter avec quelqu’un au caractère aussi complexe que celui de Kellen. Même si j’avais appris à le connaître et que je comprenais de mieux en mieux son fonctionnement, j’avais encore aujourd’hui, parfois du mal à le suivre. Mais je l’aimais et ce n’était pas parce que certains jours étaient plus difficiles que d’autres, que ça changeait quoi que ce soit à mes sentiments. Bien au contraire, ils n’avaient fait que de se renforcer avec le temps, en découvrant qui se cachait réellement derrière sa carapace. Et j’y avais découvert un homme au grand cœur, juste et attentionné. Je n’avais pas oublié la main qu’il avait tendu à Bash, alors qu’il ne lui devait rien, ni tout ce qu’il avait fait pour le tirer vers le haut et lui permettre de s’en sortir. Tout comme je savais qu’il prenait encore des nouvelles de la jeune fille dont nous avions croisé la route lors de la fusillade à l’université. Même si il s’apparentait le plus souvent à un ours mal léché, il avait tout d’un papa ours, au plus profond de lui. Il ne disait rien, mais je savais qu’il s’inquiétait toujours du bien-être de Bastian ou de Joanie, et qu’il ne cessait de se préoccuper du mien. Je n’avais pas besoin qu’il me le dise pour m’en rendre compte. Je le lisais dans ses yeux, dans ses petits coups d’œil discrets quand nous étions en mission, dans ses longs regards quand nous nous retrouvions que tous les deux, le soir venu. Et ces petits gestes me prouvaient tellement de choses que les mots eux-mêmes n’étaient pas capables de dire. Il était comme ça, il ne parlait pas beaucoup, n’exprimait jamais vraiment ce qu’il ressentait… En fait, il y avait beaucoup de choses que j’ignorais sur lui, notamment sur son passé, si ce n’était pas la quasi totalité et je savais que ça jouait de façon inévitable sur qui il était et sur son comportement. Et j’acceptais cette part un peu plus sombre de lui, celle qu’il ne me laissait que très rarement approché, parce qu’il ne se sentait tout simplement pas encore prêt à la partager avec moi. Je le respectais. Il y avait des choses qu’il ignorait sur moi, que je ne me sentais pas en capacité de lui avouer, parce que je préférais porter ça seule, pour le moment. J’espérais simplement qu’il savait que j’étais là pour lui, comme moi je savais qu’il était là pour moi, si un jour il ressentait le besoin de se confier.

Et j’aimerais qu’il le fasse. Parce que je vois bien que quelque chose le préoccupe, qu’il n’est pas dans son état normal depuis quelques heures, maintenant. Ne pas savoir, être tenu à l’écart de ce qu’il peut ressentir, ça me donne simplement l’impression d’être inutile et je détestais ça. Je voulais qu’il vide son sac pour pouvoir être en capacité de l’aider, mais il semblait vouloir continuer de se murer dans le silence. Seulement, je ne voulais pas être qu’une simple spectatrice dans sa vie, à chaque fois que quelque chose ne tournait pas rond. Je voulais qu’il comprenne qu’il pouvait se reposer aussi sur mes épaules, que j’étais à ses côtés pour ça. Mais il était buté et finalement, je n’avais aucune réelle idée de ce qui pouvait bien se passer dans son esprit. Peut-être qu’il ne s’agissait que de la fatigue accumulée ces derniers jours, de la visite qu’il avait rendu à sa mère la veille, je n’en savais rien et je ne pouvais pas me permettre de tirer des conclusions hâtives. Alors je profite d’avoir des affaires à récupérer à mon appartement pour le laisser souffler une petite heure. De toute façon, après la journée qu’on venait d’avoir, ça ne pouvait pas nous faire du mal. Pourtant, durant les deux trajets, aller et retour, je ne peux pas m’empêcher de sentir un nœud se former dans le creux de mon estomac et de me poser une multitude de questions.

C’est finalement un silence de plomb qui m’accueille quand je passe la porte de chez lui et qui ne fait qu’empirer cette sensation terrifiante qui me noue les entrailles. Il se passait définitivement quelque chose. Je dépose mon sac dans le salon avant que mon regard ne soit attiré par sa silhouette en train de fumer sur le balcon. Je m’empresse de le rejoindre, mes mains se glissant autour de sa taille, mon corps venant se coller contre le sien. J’avais besoin d’un contact, de quelque chose pour me rassurer et peut-être l’apaiser. Mais c’est tout le contraire qui se produit et j’en viens presque à regretter mes paroles. Seulement, je ne m’attendais pas à une pareille réponse et j’ai subitement l’impression d’avoir raté un ou deux épisodes dans ma propre existence. De quoi, diable, voulait-il parler ? Morris était un agent de la brigade des stupéfiants venu nous aider sur une enquête et je ne voyais pas à quel moment il m’avait fait des avances. « Il ne m’a pas dragué, Kellen. » je réponds en resserrant ma prise autour de lui. « Et même si c’était le cas, tu crois vraiment qu’il m’intéresse ? Tu me fais quoi, là ? Une crise de jalousie ? » Je pourrais presque trouver ça mignon si le ton qu’il employait pour me parler n’était pas aussi sec et emplis de sous-entendus. Et les mots qui finissent par s’échapper de sa bouche viennent me heurter en plein cœur, pire que ça, me donner un goût d’inachevé. On en était là, alors… Mes bras se détachent de leur étreinte, retombant le long de mon corps, puis je recule d’un pas, avant de me décaler sur le côté pour lui faire face. « Est-ce que tu t’entends parler ou pas ? » je demande, les poings serrés. « Putain, mais c’est quoi ton problème, Walters ? » Je n’arrivais pas à comprendre. Non, je ne comprenais pas. A quel moment est-ce que j’avais pu laisser croire que Morris m’intéressait ou que j’étais ouverte à ses avances. Avances que, je le rappelle, je n’avais même pas remarqué avant que Monsieur ne m’en parle. Et d’accord, peut-être qu’il s’était montré un peu trop tactile ou gentil avec moi, je n’en savais fichtrement rien et je m’en foutais, parce que ça ne représentait rien à mes yeux. « Donc quoi ? Nos collègues n’ont plus le droit de me regarder ou de se montrer un minimum sympathique avec moi, sous peine que tu te mettes à flipper et à croire que je vais partir avec le premier type qui m’accorde un peu d’attention ? » je demande froidement, avant de passer mes mains sur mon visage. « Elle est belle ta confiance en moi. » Et après un an ensemble, c’était douloureux à entendre.



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MessageSujet: Re: I'll choose you over and over | Pollen #9 I'll choose you over and over | Pollen #9 EmptyMer 7 Juil - 12:20

i still think that you deserve better
Poppy & Kellen

Mon monde était tissé de noirceur. Un savant mélange de souvenirs qui me hantaient constamment, de peurs et d'incertitudes. C'était comme marcher sur un fil tendu au-dessus du vide, tout le temps. Pencher d'un côté, puis de l'autre, sans jamais atteindre le bout et revenir sur la terre ferme. Un funambule qui errait dans l'ombre depuis des années, sans jamais tomber, sans jamais descendre de son câble. Une chappe de plomb qui me couvrait les épaules comme une cape orageux. Un bouillonnement dans mes tripes, comme un volcan qui ne s'éteignait pas mais qui n'arrivait jamais à rentrer vraiment en éruption. Une accumulation de haine qui menaçait de déborder. Et une frustration qui n'avait fait qu'enfler au fil des années. En d'autres termes, une bombe à retardement, prête à exploser et détruire tout ce qui se trouvait sur son passage. Je n'avais rien à apporter à Poppy. Rien d'autre que les ténèbres qui me suivaient, qui se traînaient à mes pieds et m'enserraient les chevilles. Rien d'autre que cette amertume qui me consumait lentement, qui grignotait mes entrailles et tendaient mes muscles. Ces images et ce traumatisme qui me suivaient depuis plus de dix ans et autour duquel tournait mon univers tout entier. J'étais immergé dedans depuis si longtemps que ça me remplissait, que c'était devenu le moteur qui faisait tourner la machine. Mon but à atteindre. La seule pensée pour me forcer à continuer de mettre un pied devant l'autre. Il n'y avait rien de bon à tirer de moi, aucune lumière sous laquelle venir se réchauffer. Rien que des ombres qui me poursuivaient, qui venaient me hanter, qui avaient façonné l'homme que j'étais. Des cauchemars qui me réveillaient la nuit, qui m'empêchaient parfois de trouver le sommeil. Et si j'étais honnête avec moi-même, je ne comprenais pas ce qu'elle faisait là, à mes côtés.

La partie primitive de mon être était rassasiée de sa présence et savourait la moindre minute qu'elle m'accordait, tant qu'elle en avait le désir. Mais elle était occultée par l'autre, terrifiée à l'idée de la voir glisser de mes doigts, se retourner pour ne plus jamais revenir. Un jour ou l'autre, elle allait forcément trouver une âme plus douce, plus conciliante. Quelqu'un qui saurait l'aimer à sa juste valeur, qui saurait lui donner toute l'attention qu'elle méritait. Parce que je savais que je n'étais pas ce qui lui convenait le mieux, parce qu'elle se bridait pour respecter mes besoins. Et que je n'étais pas en mesure de satisfaire les siens. Pourtant, l'idée même de la voir disparaître me donnait l'impression d'avoir un creux béant dans la poitrine. Il suffisait d'un rien pour sentir la jalousie venir me crever le coeur, pour sentir l'urgence gagner mes membres. J'avais le sentiment que n'importe qui aurait pu l'emmener loin de moi, l'arracher à mes bras. Et ça me rendait furieux. Parce que je n'étais pas capable d'être mieux. Parce que ma noirceur menaçait d'éteindre les braises qu'elle avait mis si longtemps à raviver, plutôt que de les transformer en flammes chaleureuses.

Et les paroles s'échappent finalement de mes lèvres, teintées d'une saveur particulièrement acide. Je n'ai pas su empêcher ce grondement primaire de résonner dans ma cage thoracique, de résonner tout autour de nous. « Bien sûr que si. » je siffle, en regardant toujours droit devant moi. Elle ne l'aurait jamais remarqué parce qu'elle était trop naïve et qu'il aurait fallu qu'il en vienne à lui rouler un patin pour qu'elle s'en rende compte. Tu me fais quoi, là ? Une crise de jalousie ? Je ferme les yeux quelques secondes, prenant une inspiration presque tremblante. Avant de me retourner de moitié pour la regarder, les dents serrées. La vasque déborde et le reste suit, impunément, plein d'aigreur. Parce que c'était ce que je ressentais, au plus profond de moi. Cette vérité que j'étais presque prêt à accepter, même si elle me cisaillait de l'intérieur. Elle pouvait trouver mieux. Bien mieux. Plus à l'écoute, plus affectueux. Moins rigide. Moins hanté. Moins compliqué à comprendre. Putain, mais c’est quoi ton problème, Walters ? Mon problème c'est que ma raison voudrait te laisser partir pour avoir une vraie chance d'être heureuse. Alors que mon coeur crie à l'agonie à l'idée de te perdre, Lloyd. Mais il y a trop de choses sombres dans mon être pour me permettre d'agir comme il faudrait, trop de craintes pour être en paix. Mais le pire, dans tout ça, c'est ses paroles, celles qui me répondent et qui ne comprennent pas. Des paroles confuses, qui n'ont rien saisi de la réalité. « Est-ce que ça ne t'es jamais venu à l'esprit que ce n'est peut-être pas toi le problème ? » je crache, excédé. Je fais quelques pas en avant puis je recule, pivotant à nouveau pour retrouver l'horizon, le coeur battant à tout rompre dans ma poitrine. « Il n'y a rien pour toi, ici. » je lâche, froidement. « Rien d'autre qu'un mec incapable de faire son deuil, avec un caractère de merde et des démons collés au cul, qui l'empêchent d'avoir une vraie nuit de sommeil. » Parce que c'était la vérité. Et ça n'avait rien d'attrayant. « Un mec incapable d'attentions, un mec qui ne saura jamais te dire ce que tu veux entendre. » Parce que je m'étais enfermé dans cette solitude depuis son longtemps que j'en avais oublié comment on pouvait aimer quelqu'un d'autre. « C'est comme ça que tu vois l'avenir, Lloyd ? » je siffle, en tournant la tête dans sa direction avec un rire jaune. « Ce n'est pas avec moi que tu auras un chien et une jolie barrière peinte en bleue. C'est ton idée du bonheur, ça ? Avec un ersatz d'homme ? » Mes yeux ne quittent pas les siens et je sens le coin de ma bouche être secoué par un tic nerveux. Mon cou et mes épaules sont douloureusement tendues et je crève d'allumer une autre cigarette, pour occuper mes mains et éviter de percer ma paume de mes ongles jusqu'au sang.


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MessageSujet: Re: I'll choose you over and over | Pollen #9 I'll choose you over and over | Pollen #9 EmptyMer 7 Juil - 15:42

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Je n’avais jamais été très douée pour percevoir les signes qu’on pouvait m’envoyer, même si pour certaine personne, c’était d’une évidence sans nom. La drague, le flirt, ça faisait des années que je ne l’avais pas pratiqué et en toute honnêteté, je ne passais pas mon temps à me demander si on était simplement gentil avec moi ou si il y avait des sous-entendus derrière un tel comportement. Alors oui, peut-être que Morris m’avait dragué, de façon plutôt insistante et que ça avait sauté aux yeux de Kellen et sans doute de tous nos collègues, à défaut des miens. Mais c’était bien le cadet de mes soucis. « Et qu’est-ce que ça change, Kellen ? Je m’en fiche de ce gars et de ses soi-disant avances. Je suis avec toi… » Je ne comprenais pas pourquoi il s’inquiétait autant d’un gars qui ne m’intéressait pas le moins du monde et, qu’en plus de ça, je considérais que comme un collègue. J’étais éperdument amoureuse de lui et il ne me donnait aucune raison de vouloir aller voir ailleurs ni même de l’envisager. Et je n’arrivais pas à comprendre d’où cette peur venait, parce que j’avais l’impression qu’elle sortait de nulle part, qu’elle venait de tomber, entre-nous, comme un cheveu dans la soupe. Et ça me perturbait suffisamment pour que j’en vienne à me demander si je n’avais pas pu faire quelque chose de travers pour qu’il se mette à douter de la sorte, si j’avais mal agi, d’une manière ou d’une autre, pour qu’il pense ça. Le tout contre mon gré. Parce que je faisais tout ce que je pouvais pour lui prouver tout l’amour que je lui portais, pour qu’il sache à quel point je l’aimais. Je savais qu’il avait besoin d’être rassuré, je savais que toute cette affection, c’était nouveau pour lui et que c’était en partie pour ça qu’il avait besoin, parfois, d’un peu d’espace. Et c’est ce que je faisais. J’essayais de ne pas l’étouffer avec mon besoin constant de le sentir près de moi, de me blottir dans ses bras dés qu’on se retrouvait tous les deux. J’étais quelqu’un de très tactile, mais j’étais capable de comprendre et d’accepter que la personne en face de moi le soit beaucoup moins, voire pas du tout. Je pensais avoir trouvé le juste milieu, ce qui nous convenait le mieux à tous les deux, mais visiblement, je me trompais. « Je ne te suis pas… » Si ce n’était pas moi le problème, qu’est-ce que c’était, hein ? J’étais larguée, fatiguée et me prendre la tête avec lui était vraiment la dernière chose dont j’avais envie à cet instant. Le problème, c’est que ses mots venaient me heurter avec la force d’un trente-trois tonnes et que j’étais terrifiée à l’idée que tout s’arrête, là, maintenant. Et j’ignorais pourquoi cette perspective me faisait soudainement aussi peur alors que nous avions passé plus d’un an ensemble, et que jamais, nous n’en étions arrivé à ce point-là. Évidemment, comme dans tous les couples, on avait eu quelques bas, quelques différents, mais jamais le ton n’était monté aussi vite et aussi haut. Là, il y avait une telle fatalité dans sa voix, tellement de résignation et de pessimisme, que je craignais que les prochaines paroles qui franchiraient ses lèvres ne me brisent le cœur en des milliers de petits morceaux.

Il n'y a rien pour toi, ici. Ces quelques mots suffisent à me retourner l’estomac et je sens les larmes me monter aux yeux presque instantanément. « Quoi… ? » je demande dans un souffle. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Qu’est-ce qu’il sous-entendais ? Mes poings se referment, j’ai le sentiment que mon monde tout entier est sur le point de basculer ou que le ciel ne va pas tarder à me tomber sur la tête. Et la réponse à cette interrogation fini par tomber et je sens mon palpitant se serrer dans ma poitrine. C’est tellement violent que je me sens suffoquer, un court instant, tandis que ma main vient se poser sur la rambarde du balcon, dans un besoin soudain de me retenir à quelque chose. Pour ne pas flancher. Je me prends ses confessions en plein visage et ça me déstabilise assez pour que je ne sache pas quoi lui répondre. Mon regard se détourne et j’observe, pendant quelques secondes, l’horizon, tout en essayant de contenir le flot de larmes qui menace d’exploser. Je ne m’étais jamais projeter plus loin. Je préférais vivre au jour le jour, apprécier sa présence à mes côtés, parce qu’aujourd’hui, c’était ce qui me rendait heureuse. Et je n’avais pas besoin de plus, même si il semblait croire le contraire. « Ce n’est pas à toi de choisir ce qu’il y a de bien ou pas pour moi, Walters. » je fini par lâcher en relevant la tête dans sa direction. « Tu n’as aucune putain d’idée de comment je vois mon avenir ou mon bonheur. » Mes bras viennent se croiser sur ma poitrine, mes yeux se ferment avant de se rouvrir pour retourner à la rencontre des siens. « Mais tu sais quoi ? Tu as raison sur un point. T’es incapable de faire ton deuil parce que tu te laisses bouffer et contrôler par tout ça ! Et t’es même pas capable de voir que moi je suis heureuse, parce que tu es trop obnubilé par ta propre douleur. » Je ne pouvais pas prétendre avoir la capacité de le guérir, ni de l’aider à aller de l’avant. C’était un cheminement qu’il allait devoir faire tout seul, même si je resterais avec lui pour lui tenir la main et le soutenir si il en ressentait le besoin. Comme il l’avait fait avec moi, quand les ténèbres avaient fini par m’engloutir. Mais si il refusait d’aller mieux, de dépasser toute cette douleur ou de s’autoriser à être heureux, je ne pouvais rien pour lui. Et ça me faisait mal à un point inimaginable. « Je ne sais plus quoi faire pour que tu sois heureux, Walters… Je n’arrive même pas à savoir si tu l’es, aujourd’hui, avec moi… Ni même si ce qu’on est représente quelque chose pour toi. » Je termine d’une voix à peine audible, alors qu’une boule vient se former dans ma gorge et mon estomac.

Cette conversation me donnait de plus en plus l'impression de se diriger vers une issue que je ne souhaitais pas...



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MessageSujet: Re: I'll choose you over and over | Pollen #9 I'll choose you over and over | Pollen #9 EmptyMer 7 Juil - 22:18

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Et qu’est-ce que ça change, Kellen ? Je suis avec toi. J'écoute ses paroles résonner entre nous mais je ne les entends pas vraiment. Tout peut changer, d'un instant à un autre. Poppy était porteuse de lumière, d'une douceur et d'une chaleur qui savaient réchauffer l'âme toute entière. Elle était courageuse et sa volonté avait traversé l'enfer pour en ressortir, plus forte. Elle attirait le monde à elle, sans même s'en rendre compte, parce qu'elle rayonnait. Elle émettait cette aura chaleureuse qui donnait envie d'y croire, qui faisait renaître l'espoir. Elle apaisait les blessures, elle soignait par sa simple présence. N'importe qui aurait voulu l'avoir auprès d'elle, s'en entourer, obtenir son attention. Et je n'avais rien à lui apporter en retour, rien pour garder cette flamme vive et réconfortante. Je ne comprenais même pas ce qu'elle voyait chez moi, ce qui la poussait à rester. Je n'avais pas la carrure du compagnon idéal et je savais pertinemment que je représentais rien de ce qu'elle recherchait avec les boulets que je traînais à mes pieds. Ça me faisait mal de l'avouer, mais je m'estimais chanceux, dans un sens. Elle aurait pu abandonner un nombre incalculable de fois mais elle avait continué de marcher à mes côtés. Elle se pliait à mon caractère taciturne et elle se contenait pour ne pas déborder. Et je ne voyais pas ce que j'avais fait pour mériter ça, alors qu'elle pouvait trouver tellement mieux ailleurs. Cette peur était constante, infatigable, incessante. Elle rôdait, elle grondait dans ma poitrine dès que j'osais soulever la muraille, elle me soufflait à l'oreille des paroles glaçantes. Je ressentais des choses terrifiantes parce qu'elles me submergeaient et que je n'avais plus aucun contrôle sur elles, des choses immenses et insoupçonnées, qui me rendaient incapables de réfléchir de manière logique.

Plus rien n'avait de sens quand il s'agissait de Poppy.

Et l'idée même qu'elle se détourne de moi avait le don de faire feuler quelque chose dans ma cage thoracique. D'allumer une sonnette de détresse, qui résonnait violemment à l'intérieur de moi. J'étais dévoré par ce besoin dévastateur de l'avoir auprès de moi alors même que je n'étais pas digne de me trouver à ses côtés. Mais je n'étais pas capable de la laisser partir, parce que j'avais besoin d'elle. Parce que le tumulte qui rugissait dans mes entrailles n'arrivait à s'assagir qu'en sa présence, lorsque sa peau pâle effleurait la mienne, lorsque ses yeux clairs retrouvaient leur place dans les miens. Cette lueur tenace qui savait braver les ténèbres pour m'en tirer, parfois même seulement l'espace de quelques heures. Pourtant, ce sont d'autres paroles qui s'envolent, qui brisent le silence, qui fusent dans l'atmosphère. Des aveux, une vérité qui me faisait mal, rien qu'à l'admettre de vive voix. Ce n’est pas à toi de choisir ce qu’il y a de bien ou pas pour moi, Walters. Ma tête se tourne de son côté, croisant son regard et ma mâchoire pulse douloureusement, mes lèvres plissées en une fine ligne. Tu n’as aucune putain d’idée de comment je vois mon avenir ou mon bonheur. Non, je n'en ai aucune putain d'idée. Mais ça ne pouvait pas être avec une épave d'homme qui se traînait depuis des années, à la recherche de quelque chose qu'il n'arrivait pas à obtenir. T’es même pas capable de voir que moi je suis heureuse, parce que tu es trop obnubilé par ta propre douleur. Ses mots s'enchaînent, me tailladent et je suffoque. Je déglutis douloureusement, reculant mon côté pour me raccrocher à la rambarde du balcon. Mon coeur tambourine au creux de mon torse et ma gorge se noue en voyant ses traits déformés par un mélange de colère et d'une infinie tristesse.

Sa dernière palabre, pourtant à peine audible est comme un couteau qui s'enfonce dans mon membre palpitant et j'ai l'impression de manquer d'air. Je ferme les yeux, passant mes deux mains dans mes cheveux avec un grognement désespéré. « Putain de merde. » je lâche, pivotant de l'autre côté pour essayer de reprendre le contrôle de moi-même. Elle avait raison sur toute la ligne. Et je le savais. Je le savais, bordel. Mais c'était difficile, putain. D'essayer d'avancer, de chercher du positif dans tout ça alors que mon adolescence et mes repères avaient été balayés en quelques heures. « Tu crois que c'est facile ? » Mes épaules sont secouées de légers soubresauts et je me raccroche à nouveau au rebord métallique. Mes doigts fourmillent et je serre les dents. « Tu crois que je le vis bien ? J'ai crève de peur constamment de te voir disparaître un beau jour parce que tu auras trouvé mieux qu'un sale type dans mon genre. » je murmure, le visage déformé par un désespoir immense. « Et ça n'a rien à voir avec la confiance, ni ce que tu représentes à mes yeux. » Je prends une profonde inspiration avant de me retourner, relâchant mes épaules du poids qui s'y trouvait jusqu'à maintenant. « Il y a tellement de choses en moi, Poppy. » je souffle, relevant les yeux dans sa direction. « Tellement de noirceur que j'ai l'impression de m'y noyer constamment. Des choses qui menacent de me rendre barge, des choses qui me poursuivent et qui ont failli m'avoir, il y a longtemps. » J'avais perdu les personnes qui comptaient le plus à mes yeux, dans des circonstances terribles. Mes guides, les étoiles qui me donnaient la direction à prendre. « Des choses qui m'effrayaient parce qu'elles pourraient prendre le dessus, si je perdais le contrôle. » Je maintenais la lave sous la surface, tout le temps. Je l'empêchais de déborder, de s'écouler et de tout brûler sur son chemin. « Et tu as subi déjà assez de choses pour t'embarrasser de dommages supplémentaires. » je finis par exhaler, passant à nouveau une main lasse sur mon visage, glissant mes cheveux vers l'arrière. « L'idée même de te faire souffrir à cause de ce que je suis, ça me donne envie de tout détruire sur mon passage. » Ma voix n'est plus qu'un susurre et j'ai l'impression que ces paroles râclent le fond de ma gorge. Mon coeur est resserré dans ma poitrine et j'ai envie de me laisser tomber sur le sol, tellement ces confessions me sont difficiles. « À commencer par moi-même. » Comme si un duel faisait rage, comme deux fauves se déchirant dans mes entrailles. L'espoir et l'abattement, l'amour et la colère. Toutes ces émotions qui tourbillonnaient et me laissaient à bout de souffle.
 


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MessageSujet: Re: I'll choose you over and over | Pollen #9 I'll choose you over and over | Pollen #9 EmptyMer 7 Juil - 23:44

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J’étais tiraillée entre mes sentiments, entre l’envie d’aller le serrer dans mes bras et de continuer cette confrontation. Parce qu’il avait besoin d’entendre certaine chose et que si je les taisais, comme je le faisais depuis de nombreux mois, ce n’était pas l’aider, au contraire. Je n’étais pas aveugle, je voyais très bien le combat qui se livrait constamment à l’intérieur de lui, le changement d’éclat dans ses pupilles quand, à de rares occasions, j’arrivais à le traîner en dehors de ce voile d’obscurité. J’aurais aimé que ma simple présence à ses côtés apaisent ses maux, mais je n’étais personne pour réaliser cet exploit. Je ne pouvais que me tenir auprès de lui, passer ma main dans ses cheveux quand ses nuits venaient à s’agiter, en espérant que ce contact lui permettrait de dissiper les nombreux cauchemars dont il était la proie, lui murmurer combien je l’aimais quand il ne parvenait pas à trouver le sommeil. J’étais là et je n’avais pas l’intention de le lâcher. Malheureusement, je n’étais pas en capacité de faire disparaître ses démons, de lui faire tirer une croix sur son passé et sur toute la douleur qu’il ressentait. Je ne connaissais rien de son enfance ou de son adolescence. En fait, j’ignorais beaucoup de choses de sa vie d’avant et le peu de chose qu’il partageait avec moi, il me les expliquait sans jamais rentrer dans les détails. Mais je continuais de gratter à la surface, d’essayer de comprendre ce qui avait bien pu se passer pour qu’il en arrive là aujourd’hui, sans pour autant tirer de conclusions hâtives. D’autant que je restais persuadée que le jour où il se sentirait suffisamment à l’aise pour se confier, il le ferait. Pour l’heure, je ne voulais pas empiéter dans son jardin secret ou qu’il se sente étouffé. Les choses se feraient en temps et en heure, j’en étais convaincue. Toutefois, je ne pouvais pas m’empêcher de m’inquiéter pour lui. Il suffisait que je croise son regard pour lire toute la détresse dans ses yeux et ça m’enserrait le cœur avec une telle violence… Et peut-être que j’y étais allée un peu fort dans mes mots, peut-être qu’ils n’auraient jamais dû échapper la barrière de mes lèvres, je n’en saurais jamais rien. Parce que les choses avaient été dites et qu’il était trop tard pour penser au mal qu’elles avaient pu causer. Tu crois que c'est facile ? Je secoue négativement la tête avant de pousser un soupir las. « Non… Bien sûr que non. » J’étais bien placée pour savoir que sortir des ténèbres n’avaient rien de facile. J’étais restée plongée dedans pendant de nombreux mois, incapable de savoir comment remonter à la surface. En revanche je savais que c’était possible de s’en échapper et j’avais foi en lui. Et j’étais prête à y croire pour lui également.

Ses paroles viennent me frapper en plein cœur et je me sens soudainement étourdie. Son manque de confiance en lui me retourne l’estomac et j’oublie toute la colère que j’avais en moi, quelques instants plus tôt. Évidemment, ça me rendait toujours triste de l’entendre me dire tout ça, mais je comprenais enfin la raison de son mal-être et l’agacement que Morris et ses avances avaient pu provoquer chez lui. « Je ne vais pas disparaître, Walters… » je souffle d’une voix à peine audible, en réponse aux inquiétudes qu’il me livre et qui devaient le ronger depuis bien trop longtemps. Il se tourne dans ma direction, son visage se relevant finalement vers moi et je réduis la distance en effectuant un pas dans sa direction, sans me détacher de son regard. Et je le laisse vider son sac, me dire tout ce qu’il a sur le cœur et qu’il ne m’a jamais dit auparavant. Je l’écoute avec la plus grande des attentions, retenant les larmes de couler le long des mes joues tant ses mots me font mal. Pas pour moi, mais pour lui. Parce que mon âme lui appartenait, tout comme l’organe qui palpitait à l’intérieur de ma poitrine. Ses peines étaient les miennes. Et quand il termine, je n’attends pas une seconde de plus pour venir l’enlacer, mes bras encerclant sa taille, ma tête se posant contre son torse, avant de se relever pour plonger mes iris dans les siennes. « Je t’aime, Kellen, tel que tu es, pour ce que tu es. Je t’aime avec tes blessures, avec tes casseroles. Je t’aime pour ton sale caractère et pour tout ce que tu es incapable de voir, mais que moi je vois. » je prononce à voix basse, avant de me détacher de notre étreinte. « Si je n’étais pas heureuse, je ne serais pas devant toi en ce moment. Il faut que tu comprennes que si je suis là, c’est parce que je le veux et qu’en plus de croire en nous, je crois en toi… » Il n’avait pas idée de la puissance de mes sentiments. « Tu penses que tu n’as rien à m’apporter, mais tu te trompes. Si je suis debout aujourd’hui, c’est grâce à toi. Si Bash va mieux, c’est parce que tu as accepté de lui tendre la main. Et je pourrais parler de Joanie et de toutes les personnes que tu aides au quotidien, que tu rassures et que tu soutiens sans même t’en apercevoir. » Je donnerais n’importe quoi pour qu’il puisse se voir avec mes yeux. « Tu n’as pas que de la noirceur en toi, Walters. Moi je vois, la lueur qui brille à l’intérieur et qui ne demande qu’à vaincre l’obscurité… » Ma main vient se glisser dans la sienne, pressant nos paumes l’une contre l’autre. « Et tu n’as pas à choisir à ma place. » je réponds en soupirant. « Ce que j’ai vécu ne doit pas être un frein entre-nous, parce que ce n’est pas ce que je veux. Et je crois que je suis assez forte pour être une épaule sur laquelle t’appuyer quand tu en ressens le besoin. Ou pour entendre tout ce que tu as là… » je termine en posant ma main sur sa poitrine. « Je te connais assez pour savoir que tu ne me feras jamais souffrir. Et au pire, tu mérites que je prenne le risque… »


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MessageSujet: Re: I'll choose you over and over | Pollen #9 I'll choose you over and over | Pollen #9 EmptyLun 12 Juil - 19:16

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Je n'ai jamais imaginé que j'allais me trouver un jour dans cette situation. Ressentir ce gouffre immense et dévorant à l'intérieur de la poitrine à la simple idée qu'une personne ne me soit enlevée. La solitude faisait partie de ma vie depuis si longtemps que ça ne m'était pas traversé l'esprit qu'elle puisse être remplacée par autre chose. Par quelqu'un. Par une âme qui avait décidé de son plein gré de se lier à la mienne, même si je n'en comprenais toujours pas la raison. J'avais toujours pensé vivre sur ce chemin froid et glacial, cette étendue sombre qui était la mienne depuis de nombreuses années. Et puis un jour, la lumière avait traversé les nuages, m'éblouissant de sa clarté. Elle avait brûlé ma rétine et laissé une marque indélébile sur mon coeur, s'immisçant à l'intérieur sans que je ne m'en rende compte, imprimant sa présence de la plus terrible des manières. Pourtant, les habitudes étaient tenaces, imprégnées au creux des entrailles. Vivre seul. Finir seul. Il n'y avait jamais eu d'autre route, pour moi. Parce qu'il y avait trop d'ombres, trop de brouillard à déblayer. Cette forteresse que j'avais érigé pour me protéger de l'extérieur, elle était difficile à occulter et dépasser ses portes me faisait toujours peur. Je savais que c'était un passage que je devais effectuer seul, de mon plein gré. Mais j'avais peur que ça entraîne ceux qui comptaient dans mon sillage, créant des dommages irréversibles. Au fond, je ne voyais pas ce que je pouvais apporter de bien à Poppy, comparé à la chaleur qu'elle déployait tout autour d'elle. Et je craignais que mon souffle ne vienne à éteindre sa flamme, jour après jour.

J'étais terrifié à l'idée de la voir partir mais rien n'était pire que l'idée de la faire souffrir par ma faute.

Je ne vais pas disparaître, Walters. Je n'en savais rien. L'espoir, c'était quelque chose derrière lequel j'avais longtemps couru, sans obtenir de résultats. L'espoir, c'était la silhouette de ma mère qui n'avait vraiment retrouvé ses esprits et qui continuait de végéter dans son fauteuil en regardant par la fenêtre, dans l'attente d'un mari qui n'allait plus jamais passer la porte. Je ne pouvais pas le certifier et elle ne pouvait pas me le promettre non plus, de son côté. Ce qui laissait toujours la place au doute, de manière inexorable. Mon coeur rate quelques battements en la voyant avancer et je me raidis, la gorge sèche. Il y aurait toujours une part de moi qui se sentait humilié d'avoir à énoncer ce genre de confessions, de sentiments débordants. Parce que c'était à l'opposé de ce que j'étais, des efforts que j'avais fait pour me blinder au fil du temps. Mais avec Poppy, je n'arrivais pas à remonter le mur pour m'y dissimuler. Elle voyait en moi avec une justesse qui m'effrayait et ses mots étaient comme un baume réconfortant pour panser mes blessures. Je déverse tout ce qui s'accumulait violemment dans ma cage thoracique, je laisse les vannes s'ouvrir, le torrent s'écouler. Toutes ces insécurités, ces questionnements. Et cette épée de Damoclès qui tournoyait au-dessus de moi, qui menaçait de frapper à chaque instant en pensant à elle, à imaginant un avenir où elle serait lassée. Je l'observe, à quelques centimètres, le souffle court. Incapable de faire un seul mouvement, figé et secoué par ces aveux qui me serraient les entrailles.

Cependant, c'est elle qui fait un pas en avant, comme toujours et je ressens la force de son étreinte quand elle enroule ses bras autour de ma taille. Fermant les yeux quelques secondes, dérouté et traversé par une émotion violente. Je t’aime, Kellen, tel que tu es, pour ce que tu es. Je crois qu'il y a quelques battements qui s'échappent, en traître. Je t’aime avec tes blessures, avec tes casseroles. Ma gorge qui se noue davantage. Je t’aime pour ton sale caractère et pour tout ce que tu es incapable de voir, mais que moi je vois. Je serre les dents et c'est presque douloureux parce que chacune de ses paroles me fait l'effet d'un coup de poing en pleine poitrine. Et si je ne suis pas capable de prononcer le moindre mot à cet instant, mes bras se referment autour d'elle, brutalement. Pour vérifier qu'elle était bien là, contre moi. Que ce n'était pas une illusion. Que je n'étais pas en train de rêver. Mais je peux sentir la douceur de sa peau et son parfum. Et le poids de ses mots qui continue de résonner dans ma tête, encore et encore. Si Bash va mieux, c’est parce que tu as accepté de lui tendre la main. Le visage pâle du garçon traverse ma rétine et je prends une courte inspiration. Bastian m'a seulement rappelé l'âme errante que j'avais pu être et que j'aurais pu rester si Cosima ne m'avait pas ramené sur la terre ferme. Et je pourrais parler de Joanie et de toutes les personnes que tu aides au quotidien, que tu rassures et que tu soutiens sans même t’en apercevoir. Je ne voyais pas les choses comme Poppy pouvait le faire, je faisais que ce que mon instinct me dictait, tout simplement. Mais je ne m'en attribuais aucun crédit. Parce que ça n'avait rien d'extraordinaire, à mes yeux. « Tout ça, ce n'est rien à côté du reste. » je murmure, faiblement. De l'obscurité. Mais elle balaye tout ça d'un geste de main, comme elle venait de le faire avec le reste. Comme si rien n'avait d'importance. Ses doigts viennent s'enrouler autour des miens et je baisse les yeux sur nos mains entrelacées pour les observer, un court instant. Je te connais assez pour savoir que tu ne me feras jamais souffrir. « Je n'en sais rien. Qu'est-ce qui te dit que je ne risque pas de le faire ? Même de manière involontaire ? » je souffle, ressentant la pression de sa paume contre ma poitrine. « Il y a tellement de rancoeur en moi, Poppy. Tellement de haine. Tellement de frustration. » Un mélange explosif et instable, qui me donnait l'impression de pouvoir exploser à tout moment. « Et je ne veux pas que ça finisse par déteindre sur toi, d'une façon ou d'une autre. » Un soupir m'échappe et je presse sa main de la mienne, détournant le regard pour m'attarder à nouveau sur la nuit qui tombait. « Il y a des choses que je dois régler et rien n'ira vraiment mieux tant que je ne l'aurais pas fait. » je rajoute, les lèvres plissées. Avant de revenir à son visage, à ses yeux clairs qui m'observent sans ciller. « Je pense que tu l'auras remarqué depuis le temps mais je ne suis pas quelqu'un de facile à vivre. » je termine, avec un infime sourire narquois.
 


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MessageSujet: Re: I'll choose you over and over | Pollen #9 I'll choose you over and over | Pollen #9 EmptyMer 14 Juil - 13:14

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Je ne pensais pas qu’il était possible d’aimer autant quelqu’un, de ressentir toutes ces émotions avec la force d’un trente-trois tonnes. J’avais parfois même l’impression de ne pas être en mesure de lui prouver toute leur étendu, tellement ce que j’éprouvais à son égard était puissant. Pourtant, j’avais aimé, fortement, mais avec Kellen, tout était différent, tout était plus intense. Il était devenu l’un de mes piliers, la seconde partie de mon âme et imaginer poursuivre ma vie sans sa présence à mes côtés m’enserrait violemment le cœur. Il y a des choses que je ne pouvais pas et que je ne pourrais jamais lui assurer, parce qu’on n’était pas capable de savoir ce que l’avenir nous réservait, mais j’étais sûre d’une chose ; je l’aimais et c’est avec lui que je voyais mon futur. Qu’importe de quoi il serait fait, qu’importe les obstacles qui tomberaient sur notre route, je savais que nous étions assez forts, tous les deux, pour les affronter et toujours nous relever. Il ne m’avait jamais laissé tomber et j’en ferais de même avec lui. Alors je viens l’étreindre, ma tête se posant contre son torse et je lui murmure à quel point je l’aime, un frisson parcourant mon échine quand je sens ses bras se refermer autour de ma taille. J’aimerais pouvoir arrêter le temps, qu’on puisse rester là, blotti l’un contre l’autre pour l’éternité, mais je sais que ce n’est que le début de notre discussion et qu’il a encore besoin d’entendre certaine chose. Alors je presse une dernière fois mes mains dans son dos avant de me détacher et de reculer d’un pas, pour mieux l’observer. Il ne se rendait même pas compte de tout le bien qu’il rependait autour de lui, malgré son caractère renfrogné. Un soupir léger s’échappe de mes lèvres alors qu’il reprend la parole. « Ce n'est pas rien. » je réponds en secouant doucement la tête. « Parce que ça montre quel homme merveilleux tu es. » Je ne savais pas comment lui faire comprendre qu'il n'était pas seulement quelqu'un de sombre, de solitaire ou de froid. Je connaissais beaucoup de personnes qui n’auraient jamais perdu leur temps à aider et accompagner des adolescents comme Bash ou Joanie. Mais le dire et le lui rabâcher ne servirait pas à grand-chose, j'en avais bien conscience. Non pas parce que ma parole n'avait aucune valeur à ses yeux, mais parce que ses pensées étaient bien trop encrées en lui pour disparaître du jour au lendemain, d'un claquement de doigt. « Tu as une vision biaisée de ta propre personne, Kellen... Je ne te dirais pas tout ça si ce n'était pas vrai. » Il n’était, certes, pas la personne la plus avenante, encore moins la plus souriante et nos deux caractères étaient diamétralement opposé, et même si j’aimais bien croire au diction ‘Les opposés s’attirent’, je ne serais certainement pas tombée amoureuse de lui si il était seulement ce que lui pensait qu’il était.

Nos mains sont jointes et je resserre ma prise autour de ses doigts, mon regard se relevant dans sa direction. « Le simple fait que ça t'inquiète me prouve que tu feras tout pour que ça n'arrive jamais. Et même si ça venait à arriver, je sais que ce ne sera jamais intentionnelle... » Il n'avait pas risqué plusieurs fois sa vie pour sauver la mienne si c'était pour me faire souffrir juste après. Et en toute honnêteté, j’avais beaucoup de mal à l’imaginer me faire du mal. Il pouvait être blessant dans ses mots, dans ses agissements, mais ce n’était jamais avec de mauvaises intentions. J’en avais bavé avec lui comme partenaire, pendant plusieurs années, j’avais plusieurs fois pensé à le pousser sous le premier camion qui passerait, mais les choses avaient changées. En bien. « Et tu oublies un peu trop vite que je sais me défendre. » je termine dans un petit sourire. Je n’étais pas faite de sucre et il le savait. Bien que ça faisait un sacré bout de temps que nous ne nous étions pas entraîné ensemble, pour une raison évidente que je n'avais, en théorie, pas besoin de citer. Mais j'étais presque certaine d'être en capacité de le mettre en difficulté et de résister de longues minutes face à lui. Je n'irais pas jusqu'à prétendre être capable de le mettre à terre, mais de lui mener la vie dure, ça, oui. « Ton problème, Kellen, c’est que tu penses beaucoup trop. » Même si son inquiétude a mon sujet me touchait. Énormément. C'était l'une des preuves qu'il tenait réellement et sincèrement à moi et à mes yeux, ça valait bien plus qu'un simple je t'aime. Sortie de sa bouche, c'était tellement significatif. « Alors arrêtes, Walters. Je suis grande, je sais de quoi j’ai besoin pour être heureuse, ce que je suis capable ou non de supporter. Je saurais également te dire quand tu vas trop loin… Et mets toi dans le crâne que non seulement je ne partirais pas, mais qu’en plus de ça l'amour que j'ai pour toi n’est pas prêt de s’évaporer. Je vais rester et je serais là, à côté de toi, pour te soutenir, autant de temps qu'il le faudra ou que tu me le permettras. Et tu sais que tu peux me parler, Kellen... Tu as besoin de décharger tout ce que tu as sur le cœur et si on est ensemble, c'est pour qu'on puisse affronter ça à deux. » Encore une fois, jamais je n'allais le forcer à me parler si il n'en ressentait ni le besoin ni l'envie. Mais je voulais que ça s'imprime dans son cerveau, que j'étais capable d'entendre et de porter avec lui tous ses démons. Quels qu'ils soient. « Au moins tu sais ce qui t'empêches d'avancer... Maintenant c'est à toi de faire en sorte que ça change. » Mes yeux finissent par croiser les siens une nouvelle fois et sa remarque me titre un léger rire.  « Non, c'est vrai. Mais je te l'ai déjà dit. Je t'aime tel que tu es. » Et je ne voulais pas qu’il change, encore moins pour moi. « Et je crois que malgré tout, la cohabitation se passe plutôt bien, non ? » Je ne m’étais pas encore repliée vers mon appartement, alors c’est qu’il n’était pas si difficile à vivre que ça, dans le fond.



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Kellen Walters
Deuxième génération

Kellen Walters


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MessageSujet: Re: I'll choose you over and over | Pollen #9 I'll choose you over and over | Pollen #9 EmptyVen 23 Juil - 16:11

i still think that you deserve better
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Je n'arrivais pas vraiment à croire en ses paroles, parce qu'elles me semblaient terriblement lointaines. Je n'étais pas un modèle de bonté et j'avais accepté ma solitude depuis un long moment. La rousse avait été l'un des exemples parfaits de mon inaptitude lorsqu'il s'agissait d'interagir avec d'autres êtres humains. Et je n'avais pas toujours été tendre avec Bash, même s'il me l'avait bien rendu. Pourtant, il y a des mots ou des actes qui n'auraient jamais du avoir lieu et qui ont trouvé leur envol, sans que je ne puisse les retenir. Tout ça à cause de la rage qui bouillonnait en moi. Constamment. Cette lave en fusion que je retenais tant bien que mal, qui mijotait depuis des années et qui ne cessait de croître avec le temps. Je n'avais jamais réussi à me frayer de chemin dans ce brouillard, me croyant condamné à rester seul dans l'obscurité. Puis elle avait retourné mon univers tout entier, détruit mes fondements avec une telle facilité, comme si elle n'avait fait que souffler sur un château de cartes. Tout ce en quoi je croyais, tout ce qui composait mon quotidien et que j'avais fini par accepter était balayé d'un revers de main par ses paroles et la puissance de sa volonté. Poppy arrivait à entrevoir ce que j'avais abandonné dans un coin de mon être, elle arrivait à ressortir ces choses reléguées tout au fond par peur d'être blessé, de souffrir à nouveau. Elle arrivait à me redonner espoir. À apaiser le grondement bestial qui résonnait en moi, à panser certaines de mes blessures. Et ça me terrifiait de ressentir autant de choses pour quelqu'un. D'une manière aussi puissante. Aussi violente. Comme si la moindre de ses paroles, le plus petit de ses gestes avait le pouvoir de faire pencher la balance, d'agir sur mon âme. En bien, comme en mal. Je me sentais fébrile, terriblement fragile. À sa merci, dans un sens. Mais à aucun moment, je n'aurais voulu renoncer à tout ça. Pas une seule seconde. J'étais simplement incapable de le verbaliser alors je me contente de refermer mes bras autour d'elle, de ressentir la chaleur de sa peau et le parfum qui émane de celle-ci, qui m'est si familier. Rassurant. Qui me disait "je suis là", sans même avoir besoin d'ouvrir la bouche. J'avais l'impression que mon coeur allait éclater d'une minute à l'autre, dépassé par les événements et la vague d'émotions qui me submergeait.

Jusqu'à ce qu'elle se détache, ses yeux clairs m'observant avec intensité. Tu as une vision biaisée de ta propre personne, Kellen. Je hoche les épaules, les lèvres plissées. « On voit les choses différemment. » J'avais appris à ne pas me montrer trop optimiste. Et je ne voyais peut-être que les échecs à défaut de regarder les victoires mais la vie ne m'avait pas encouragé à voir la lumière au milieu des nuages. Et j'avais peur de lui faire du mal, de détruire l'équilibre qui s'était finalement instauré entre nous. Peur de la voir s'en aller à cause des ombres qui me collaient au train. Peur de dépasser les limites sans même m'en rendre compte. Le simple fait que ça t'inquiète me prouve que tu feras tout pour que ça n'arrive jamais. Elle retournait toutes mes pensées contre moi, elle effaçait mes doutes, les insécurités qui me grignotaient les entrailles. Elle ne pensait pas au pire, elle ne considérait que le meilleur. Et c'était perturbant. Parce que je n'y étais pas habitué. Je ne connaissais pas de personne qui possède autant de croyance en l'autre, autant de détermination à voir le bien chez autrui. Elle aurait pu abandonner depuis longtemps mais elle continuait à s'accrocher, en fin de compte. Je le réalisais seulement maintenant et ça me broyait les tripes. J'étais l'objet d'une attention débordante et ça me foutait les jetons parce que je ne savais pas si j'étais capable de gérer ça sans faire de dégâts. Pourtant, sa remarque me tire un reniflement amusé au beau milieu de cette brutale remise en question. Ses doigts sont tièdes dans les miens et je les presse légèrement, baissant les yeux pour les observer quelques secondes. « J'avais cru remarquer, après une bonne claque dans la gueule puis un couteau pointé dans ma direction. » je souffle, avec un demi-sourire rempli d'ironie. En plus des innombrables entraînements où nous avions lutté l'un contre l'autre. Elle savait comment me mettre en difficulté et ça résumait beaucoup de choses quant à notre relation.

Ton problème, Kellen, c’est que tu penses beaucoup trop. Je ne faisais que ça. Ma vie était constituée de réflexions, à propos de tout et rien. Mais j'avais besoin de ça pour ne pas devenir fou, pour ne pas succomber à de sombres pulsions si j'écoutais mon instinct. J'allais répondre quand elle reprend la parole et je reste silencieux face à sa diatribe, les yeux posés sur son visage si expressif. Mets toi dans le crâne que non seulement je ne partirais pas, mais qu’en plus de ça l'amour que j'ai pour toi n’est pas prêt de s’évaporer. Un nouveau coup de poing en pleine poitrine. Elle trouvait les mots justes, ceux que j'avais désespérément envie d'entendre, au fond, ceux qui allaient rassurer l'homme terrorisé d'être abandonné qui gisait au creux de moi. Tu as besoin de décharger tout ce que tu as sur le cœur et si on est ensemble, c'est pour qu'on puisse affronter ça à deux. Je sens ma gorge se nouer et mes paupières se ferment quelques secondes, ma poitrine traversée par une respiration tremblante. Il y avait beaucoup de choses à digérer en un si court instant et je savais que je n'allais pas être capable de me confier aujourd'hui. Ni demain. Ni le jour d'après. J'avais besoin de temps. Même si j'avais conscience de ce besoin de me confier. « Un jour. » je murmure, en rouvrant les yeux sur elle. Et je décide d'alléger la conversation d'un cran, mon coeur palpitant furieusement dans ma poitrine. Est-ce que j'allais un jour m'habituer à ces "je t'aime" qui vibraient d'une profonde tendresse ? Est-ce que j'allais être capable de pouvoir le dire, moi aussi ? « On peut dire ça, effet. » Nous ne nous étions pas encore entretués et mon appartement n'était pas réduit en charpie. « Même si tu piques la couverture un soir sur deux et qu'il faut vraiment que je t'apprenne à préparer autre chose que des oeufs au plat. » je réponds dans un souffle et avec un léger sourire narquois, resserrant néanmoins ma prise sur ses mains. « Parce que non, les pots de nouilles instantanées ne sont pas considérées comme de la cuisine. » je rajoute, en haussant un sourcil.       
 


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