Put some Christmas light in this house and feel the joy. (Scott's Family)

PUT SOME CHRISTMAS LIGHT IN THIS HOUSE

AND FEEL THE JOY

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« Teddy ? Les guirlandes ne vont pas s'accrocher toutes seules, tu sais ? » La voix fluette de ma jumelle qui s'échappe de l'autre côté de la porte me tire de ma lecture et je me volatilise des steppes arctiques de mon roman. Disons que pour pallier au cruel manque de neige sur la côte ouest et ceci, quelques jours avant Noël, je préférais m'immerger dans des récits qui se déroulaient en pleine nature sauvage, toute vêtue de blanc. L'esprit encore entouré de pins et de renards polaires, je lève le nez avant de regarder la porte de ma chambre, passant une main lasse dans ma chevelure ébouriffée. « Je n'y peux rien si il faut que tu montes sur une chaise pour atteindre la moindre étagère. » je réponds, avec un sourire amusé. Alors qu'elle n'était pas si petite que ça, en réalité. « Laisse-moi enfiler un pull et je vous rejoins. » je rajoute, jusqu'à entendre ses petits pas faire marche arrière jusqu'aux escaliers. Puis je glisse un marque-page dans mon bouquin, laissant échapper un bâillement sourd. Les vacances scolaires avaient tendance à me donner la possibilité de passer la moitié de mon temps au lit à dormir ou lire jusqu'à avoir les yeux qui brûlent. Mais aujourd'hui, c'était le jour de la mission secrète.

Et je n'aurais raté ça pour rien au monde.

Après l'avoir déposé sur ma table de chevet, j'achève de me lever du lit, m'étirant comme un chat pour redonner un coup de fouet à mes articulations. Puis je tends un bras dans mon armoire pour attraper un gros pull couleur grenat que j'enfile prestement avant de traîner mes pieds nus sur la moquette pour descendre la volée de marche qui me sépare du rez-de-chaussée. Arabella devait avoir préparé quelques biscuits parce que le parfum sucré et chaud du pain d'épice venait tourmenter mes sens. C'est le ventre grondant que j'atteins le salon, où se trouvent déjà deux des trois femmes de ma vie. Peut-être quatre, après la stupéfiante annonce de notre mère sur sa grossesse surprise. Mais j'étais heureux pour eux et toujours aussi impatient à l'idée de voir la famille s'agrandir.

Un sourire étire mes lèvres à la vue de mes soeurs et je prends le temps d'aller les saluer, déposant un baiser sur le front de Maia avant d'aller enlacer la plus jeune. « C'est à toi qu'on doit cette délicieuse odeur ? » Parce que j'avais une furieuse envie d'aller picorer quelques gâteaux, histoire de calmer la faim qui habitait mon estomac. Puis mes yeux captent l'éclat scintillant des guirlandes et des boules de Noël qui dépassent des cartons posé sur le tapis et je croise les bras sur mon torse. « On a combien de temps avant qu'ils reviennent, exactement ? » je demande, en désignant lesdits cartons du menton. Parce que ça n'allait pas être de la tarte de décorer la maison avant que les parents rentrent de leurs derniers achats de Noël. Papa et Maman avaient tendance à acheter des tonnes de décorations et vu ce qui débordait des cartons, j'espérais vraiment qu'ils allaient se retrouver coincés dans les magasins.

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C’est enfin la période des fêtes, et cette année c’est pas tout à fait comme les autres années, en effet, cette année notre portrait de famille comprends une sixième personne. Maman nous a annoncé il y a quelques mois que j’allais être sœur à nouveau. Que je ne serais plus petite dernière. J’avais tendance à penser que maman était un peu folle de se lancer dans un tel pari, mais je crois que je ne l’ai jamais vue rayonné autant, que depuis qu’on le sait. Elle se balade avec un ventre bien rond, et ça semble la rendre heureuse. C’est un peu, un cadeau de noël en avance, ou en retard je sais pas trop. Mais le tout est que tout le monde est heureux, et que ç fait un peu de bien. On en a bavé, entre le boulot de papa, les soucis de famille, parce que tout le monde à ses petits soucis, mon accident, il était temps qu’on soit un peu heureux tous ensemble, je pense. Aujourd’hui, on s’est missionnées nous-même pour préparer un vrai environnement de noël dans la maison. Une bonne odeur de cookies de noel, des guirlandes, de la musique de noel, nos chaussettes sur la cheminée devant le canapé, une vraie maison de noël. Teddy, Maia et moi, on avait toujours pris plaisir à faire ça, l’année dernière était plus compliquée pour moi, parce que je n’avais pas encore ma prothèse, je comptais bien me rattraper et faire en sorte de tout donner cette année.


Papa avait allumé un feu dans la cheminée avant de partir, et maman nous avait indiqué où tout était, s’il nous manquait quelque chose dans ce que Papa nous avais descendu du grenier. Il n’aimait pas que je monte au grenier depuis que j’avais la prothèse, c’était ardu d’y monter, et il avait peur qu’il m’arrive quoi que ce soit, si je n’étais pas surveillée, et maman n’est pas mieux. Il me semble qu’ils sont un poil parano, Maia et Teddy disent que c’est normal. On s’est organisé avec mes ainés, pour savoir qui fait quoi. Maia est plus douée en décoration que moi, et moi plus douée en cuisine, mon rôle était tout trouvé. Teddy était monté à l’étage faire je ne sais quoi, et Maia s’attelait à la décoration, Michael Bubblé faisait résonner de sa voix dans toute la maison. C’est doux, et feutré comme ambiance, je me prends même à chantonner, et à bouger au rythme de Let it Snow, une de mes chansons favorites de la saison.


Quand je sors et termine de décorer mes gâteaux, je les dispose dans la cuisine sur le plan de travail, sous une cloche pour pas que les animaux viennent picorer dans mes biscuits. Des sapins au parfum de cannelle et de vanille. Un doux parfum chaud et sucré avait envahi la maison. J’aimais l’ambiance des fêtes pour ça, sa douceur, sa simplicité, l’amour qui émane de tout. Frottant mes mains sur mon pyjama polaire je rejoins ma sœur, qui farfouille dans les cartons, seules nos trois chaussettes, et celles de nos parents sont accrochées sur la cheminée, « Tu t’en sors ? » Demandais-je doucement, avant de me tourner, un sourire sur le visage quand Teddy se montre dans la cage d’escalier, j’avais de la chance d’avoir une famille aussi aimante et unie, je m’en rendais compte un peu plus chaque année. C’est précieux tout ça. « J’ai fais des biscuits aux épices. » soufflais-je toute fière, alors qu’il me sert dans ses bras. Dire que j’aurais pu perdre tout ça pour une fête. C’est beaucoup trop beau. La vie est belle, il fallait que je vive à fond, tout ce qu’il se devait d’être vécu. « Il me semble que maman m’a dit qu’ils en avait bien pour 3 à 4 heures. Je pense qu’on à encore 3 bonnes heures devant nous. On est larges ? » Demandais-je en sortant des guirlandes des cartons débordants. « On commence par quoi ? » J’étais aussi excitée et impatiente qu’un acarien au salon de la moquette. Mais je devrais éviter de sautiller trop de partout, pour éviter de faire claquer ma prothèse. Evitons un malheur.

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Dire que j'étais aussi excitée qu'un enfant de cinq ans un jour de Noël lors de l'ouverture de ses cadeaux était un euphémisme. Je m'étais levée tôt ou en tout cas, bien trop tôt pour une période de vacances et j'avais pu lire dans les yeux de mes parents - que j'admirais de tout mon être pour être sur les starting-blocks toute l'année - beaucoup de surprise. Mais que voulez-vous, le jour des décorations, c'était un moment sacré qu'on faisait tous les ans en famille et que je chérissais, comme beaucoup de nos moments ensemble, de toute mon âme. Mais cette année, on avait décidé de déroger à la règle et d'offrir une belle surprise à nos parents. Certes, nous étions loin, très loin, du talent de notre mère pour la décoration, mais on allait devoir se débrouiller sans elle. Même si elle nous assurait le contraire et qu'elle refusait d'entendre raison, maman était fatiguée à cause de sa grossesse et devait éviter le plus possible de faire des efforts. Parfois, j'avais l'impression d'être la seule à réaliser l'étendu des risques que représentait ce quatrième enfant, surtout à son âge, et si j'avais pu l'attacher sur son lit, croyez-le ou non, mais je l'aurai fait. Évidemment, j'étais contente de voir la famille s'agrandir, de voir le visage de mes parents s'illuminer quand ils parlaient prénoms, mais j'avais peur que ces quelques mois de bonheur aient un prix. Et comme il était hors de questions de passer pour la rabat-joie de service, je préférai garder mes inquiétudes pour moi, essayant de me concentrer uniquement sur tout le positif que ça apportait. Mais cette année, pour son bien et celui du bébé a venir, on allait tout gérer sans eux. Sauf le sapin. Maman était peut-être enceinte, mais elle nous tuerait probablement si on avait le malheur de faire le décorer sans eux. Sur-protecteurs, mais pas fous.

Installée à même le sol dans mon pyjama de renne, je redécouvre avec le même étonnement le contenu des différents cartons que notre père a descendu du grenier avant de partir. « Il y a tellement d'antiquités là-dedans... Je suis sûre qu'il y a des boules qui sont plus vieilles que nous. » Je parle suffisamment fort pour que ma sœur, qui s'affaire aux fourneaux, puisse m’étendre puis je continue de farfouiller un peu jusqu'à dénicher ce que je cherche avec ardeur depuis plusieurs minutes : nos chaussettes de Noël. Papa et maman se sont offertes les leurs pour leur premier Réveillon ensemble et nous avons eu le droit à la nôtre pour notre premier Noël respectif a leur côté. Je m'empresse de les accrocher sur le bord de la cheminée, un sourire immense étirant mes lèvres. L'année prochaine, il y en aura une de plus.

« Il fabrique quoi Teddy ? » Un haussement d'épaule de Bella et des escaliers montés deux par deux plus tard, ma tête passe dans l’entrebâillement de la porte de mon jumeau, pour lui faire gentiment savoir qu'il est attendu en bas pour nous aider à décorer. « Même si je suis sûre que ton bouquin est plus intéressant que ta sœur chérie et adorée. » que je m'empresse de rajouter. Monsieur-bibliothèque-sur-pâtes lève le nez de son roman et s'attaque à ma taille sans la moindre gêne. Ok, j'ai sans doute tendu le bâton pour me faire battre, mais tout de même ! Je prends un air faussement choquée, croisant les bras sur ma poitrine. « À ta place, je ne ferais pas trop le malin Timon. » BIM ! Je lui adresse mon plus beau sourire avant de tourner les talons pour regagner le salon où je reprends ma place au milieu de toutes ces décorations. Il y en a tellement que je ne sais plus où donner de la tête. « Ça ira mieux quand on aura choisi les couleurs de cette année ! » L'année dernière, c'était le rouge et l'or qui dominaient. Teddy finit enfin par nous rejoindre et si je n'avais pas peur que le temps nous manque, je les laisserai parler pain d'épices et biscuits toute la journée, mais ce n'est pas le cas. « Je ne voudrais pas vous presser, mais l'heure tourne. » Et même si on a visiblement trois heures devant nous, le temps, il passe plus vite que ce qu'on croit. Je tape dans mes mains et attrape une guirlande que j'enroule autour du cou de Bella comme s'il s'agissait d'une écharpe avant de demander « On commence par trire ce qu’on ne veut pas ? »

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Cette année marquait un nouveau tournant dans nos vies, après quelques orages pareils à ceux que toutes les familles traversent. La fatigue, le travail, le manque, puis l'accident d'Arabella. Ma soeur était en vie, c'était tout ce qui comptait à mes yeux. Mais nous avions essuyé quelques tempêtes et venait l'accalmie. C'était reposant, de simplement pouvoir profiter de mes soeurs et de mes parents, dans la sérénités des vacances de Noël. Savourer les instants partagés, apprécier des petites choses que la vie actuelle ne nous permettait plus de partager, souvent par manque de temps. Voir ma mère, son ventre déjà rond, errer dans la maison en râlant qu'elle était enceinte et non pas infirme et les yeux brillants de la benjamine à l'idée d'un nouveau-né. Et même si je partageais la méfiance de Maia à ce propos, surtout à l'âge de maman, je voulais y croire.

Parce qu'elle était heureuse, que mon père avait retrouvé des traits moins durs, parce que je sentais une certaine douceur de vivre reprendre ses droits dans la maison.

Et que Noël était un moment qu'aucun de nous ne ratait, peu importe ce qu'il se passait dans nos vies. C'était notre moment à nous, en famille, les uns avec les autres, dans une forme de calme et de tendresse que l'on ne se laissait pas vivre en tant normal, avec la pression et les responsabilités. C'est ce qui me fait me lever, l'esprit déjà plus aiguisé, avant d'enfiler un pull et de descendre rejoindre mes soeurs. L'étage inférieur embaume le biscuit et j'en salive d'avance, saluant deux des trois femmes de ma vie avant d'observer les cartons remplis de décorations et l'horloge dont la trotteuse n'en finit plus de tourner, comme à son habitude. « Moi qui pensais que tu allais régler ça à coup de poudre de fée, Wendy. » je taquine, avec un faux-air suffisant, avant d'aller ébouriffer les cheveux de ma jumelle. Un sourire étire mes lèvres à la vue de Bella enguirlandée et je me poste devant un autre carton. « On part sur quelles couleurs pour cette année ? Sachant que c'était clairement Gryffondor l'année dernière. » je rajoute, avec un regard amusé. Team Serdaigle à la vie à la mort, sorry not sorry. J'extirpe un serre-terre surmonté de bois de cerf que je pose sur le haut de mon crâne, en tirant la langue devant les rires de mes soeurs. Maman avait toujours eu un goût démesuré pour les décorations des fêtes et j'oubliais presque qu'elle emmagasinait un maximum de choses d'année en année. Tous les styles, toutes les couleurs, tous les formats. Des centaines de boules, d'étoiles, de sucres d'orge s'amassaient dans le carton. « Est-ce que vous pensez que Maman me déshérite si je jette malencontreusement ses figurines de Père Noël ? Elles me font peur depuis gamin et faut avouer qu'elles sont ignobles. Mais j'ai jamais osé lui dire. » je demande, avec une petite mimique contrite et une desdites figurines dans la main.

Elles étaient vieillottes et ces bonhommes avaient un regard sinistre qui me donnait la chair de poule, désolé Mom.

Je scanne la pièce dans l'intention de noter tous les éléments à décorer, du manteau de la cheminée partiellement déjà orné aux différents meubles, en passant par la cuisine qui méritait quelques petites touches festives. « Ce qui est bien, c'est que Papa s'est déjà occupé de l'extérieur. Du coup, on décore le salon et on rajoute quelques petites choses dans la cuisine ? » La pièce principale était déjà plutôt spacieuse alors on avait du pain sur la planche, si on voulait lui redonner son aspect féerique, typique du temps des fêtes.       

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