Hey brother ft. Erwin

Invité

Hey Brother

Erwin & Kira

« Do you still believe in love, I wonder? »

La soirée avait pourtant bien commencé. Mais évidemment, c'était trop parfait pour durer. Josh, mon ex, vient d'apparaître dans mon champ de vision et immédiatement, je me crispe. Le problème n'est pas tant de le voir, même si ça reste encore douloureux, mais plutôt de constater qu'il a une fois de plus une myriade de meufs pendues à son bras. Et à ses lèvres. Il se contente de parler d'une voix horriblement douce et toutes ces filles battent des cils. Elles l'écoutent avec attention, buvant chacune de ses paroles. Et moi je reste figée, à observer la scène avec mécontentement. J'essaie de deviner quelle est celle qu'il choisira en fin de soirée, car il va forcément en choisir une. Peut-être même deux. Je fais des pronostics stupides, mais je le connais par cœur. Je sais que la fausse blonde en face de lui n'a aucune chance : trop grande, trop extravertie, trop bruyante. Il n'aime pas se sentir moins remarquable que sa conquête du jour. C'est sans doute pour ça que nous sommes resté ensemble pendant près de deux ans. Oui, de nous deux il était le plus intéressant et les gens ne voyaient que lui. Voilà ce que je me dis lorsque je suis en colère contre lui. Mais d'autres fois, comme à cet instant, c'est la mélancolie qui me rattrape. Et je repense à tous ce que nous avons partagé ensemble. Il m'aimait forcément un peu. Peut-être pas assez pour que ça dure toute une vie, mais un peu quand même. Je suis bien obligée de me raccrocher à ça, puisqu'à présent, il ne m'adresse même plus la parole. Oh, au début on a bien essayé de garder un peu contact. Comme des... meilleurs amis ? Mais rapidement, nous ne sommes plus devenus que des amis, puis des connaissances.. Et maintenant, nous pourrions être de parfaits étrangers. Quoi qu'il en soit, je détourne la tête quand ladite blonde écrase ses lèvres sur les siennes et qu'il lui rend son geste... Je ne veux pas assister à ça. On dirait bien que la fête est finie pour moi. Je m'apprête à envoyer un SMS à mon amie Lydia, pour la prévenir que je rentre chez moi, mais elle arrive comme une fleur devant moi, les yeux tristes.

- Je n'ai pas besoin de te demander pourquoi tes yeux lancent des flammes, j'imagine ?
- Sois gentille, mêles-toi de tes affaires, Lydia.
- Tu sais... il a visiblement tourné la page. Tu devrais faire pareil.
- Je rentre chez moi.
- Ne sois pas bête, viens on va danser.
- Non, je rentre.
- Tu vas donc quitter la soirée à chaque fois qu'il apparaît ? C'est ridicule, tu ne pourras pas l'éviter jusqu'à la fin des temps.
- Non, tu as raison. Mais toi, je peux. Je vais te donner un bon conseil : occupes-toi de remplir le néant qu'est ta vie sentimentale et puis tu viendras me donner des leçons. Ok ? En attendant, oublies-moi un peu.
- Tu es injuste. Je pensais qu'on était amies.
- Et toi, tu es naïve.

Il ne me faut qu'une minute pour sortir du bâtiment et trouver un taxi. Pendant une seconde, j'hésite à faire demi-tour et à m'excuser auprès de Lydia. Je sais qu'elle ne méritait pas mes paroles. Mais Kira Norwood ne s'excuse jamais. Et il est temps de rentrer à la maison.

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Vingt minutes plus tard, le chauffeur me dépose devant chez moi. Je paie sans même lui adresser un regard, même si lui me dévisage avec insistance. Je ne suis pas d'humeur, alors je me contente de sortir du taxi en claquant la portière. Je l'entends démarrer pendant que je cherche mon trousseau de clés dans mon sac à main, mais même en m'y reprenant par trois fois, elles sont introuvables. Je réfléchis rapidement aux options qui s'offrent à moi. On est en pleine semaine, je suis censée être bien au chaud dans mon lit, j'avais donc dans l'idée de rentrer discrètement pour ne pas avoir mes vieux sur le dos. Je ne peux donc pas sonner à la porte.. Je pourrais tenter d'escalader jusqu'à l'appui de fenêtre de ma chambre, mais soyez réalistes : je niquerais sans doute ma manucure. Il ne me reste plus qu'une option, celle que j'utilise presque tout le temps : appeler mon frère au secours. Je m'installe sur les marches du perron et puis je compose le numéro d'Erwin en priant le Seigneur pour qu'il soit à la maison, qu'il ne dorme pas encore et qu'il entende son téléphone. «J'ai perdu mes clés.» Pas de bonjour, pas de question. Juste un ordre sous-entendu. Je me sens tout de même obligée de préciser l'urgence, et je ne me rends même pas compte du ton sec que j'emploie. «Je suis juste devant la maison, là. Si tu pouvais faire vite, histoire que les parents ne me crament pas.» De toute façon, il connaît la rengaine. Pas la peine de lui demander quoi que ce soit, je sais que je peux toujours compter sur mon frère pour me sortir des galères.

(c) DΛNDELION

Date de naissance : 25/01/1999

Hey Brother

Erwin & Kira

« Do you still believe in love, I wonder? »

« On est en pleine semaine, tu n’oublies pas que pas de sortie outre 21 heures, Erwin. » M’avait rappelé mon père, pendant le dîner. Comme si j’allais oublier qu’on est en pleine semaine, qu’il est tard et que je suis dispensé d’aller bosser demain matin, le disquaire est fermé et j’en suis bien heureux. Mais je n’ai pas envie de sortir, et puis je n’ai rien prévu d’autre qu’une soirée tranquille à rien foutre, à juste jouer à la playstation. Kira est partie après que maman et papa soient partis se coucher. Je l’ai entendue sortir. Elle est toujours comme ça. Elle non plus elle n’a pas le droit de sortir en semaine, mais elle à plus l’habitude d’enfreindre les règles que moi. ~~C’est sûrement pour ça, que je suis le fils préféré de maman~~. On a fait une partie ensemble avec papa, avant qu’il ne rejoigne maman. Il m’a battu. Il me bâts toujours aux jeux vidéos. Ca m’énerve, toujours, sûrement parce que je suis mauvais joueur, mais au moins ça me change les idées et c’est pas plus mal. Ca me sort Livia de la tête. J’en ai besoin. Elle m’a fait bien du mal, pour une petite nana, elle en a de la mauvaise souche en elle. J’étais amoureux d’elle, moi, elle probablement pas. C’est nul la vie, quand elle se retourne contre nous. Je n’ai même pas cherché à me battre. Je n’avais pas la force de me battre. J’avais ces images dans ma tête, je la revoyais encore dans ses bras à lui, alors que j’aurais rêvé, la garder dans les miens. C’est comme ça. C’est la vie. Il parait. J’ai du mal à relativiser, par moment. Mais j’y arrive. C’est juste parfois un peu trop compliqué.

J’ai rejoint ma chambre, un peu chafouin, après avoir vu que l’horloge du salon indiquait 1 heure du matin. Pourtant je ne suis pas vraiment fatigué, je déteste mes nuits qui commencent de cette manière. Mais au fond il n’a pas fallut très longtemps avant que je ne me laisse bercer par un épisode de Dragon Ball Z. C’est maman qui adorait ce dessin animé, et qui m’a élevée en regardant les épisodes tous les matins. J’ai roupillé un petit moment, avant que mon téléphone me réveille en sursaut. Mais à tel point que j’en suis tombée hors du lit. Je déteste ce genre de réveil, ça a intérêt à être important. Mais c’est le prénom de Kira qui s’affiche sur mon écran, et ma grande sœur ne m’appelle jamais en pleine nuit pour me faire des compliments. Je décroche en soupirant. « Qu’est-ce-que tu veux, Kira ? » Mais elle m’indique juste qu’elle a perdu ses clés. Je soupire, las, et grogne en en remettant ma tête dans mon oreiller. J’étais avec Livia dans mes rêves. Je veux y retourner. « J’arrive… Tu fais chier, tu le sais ? » Dis-je avant de raccrocher.

Kira, c’est ma grande sœur, et elle est clairement toute ma vie. Je l’aime autant que je peux parfois la détester. On a que 2 ans d’écart, alors ça fait qu’on est plutôt proches. Pour elle je suis prêt à faire n’importe quoi, même à prendre les responsabilités pour elle. Je l’ai déjà fait, plus d’une fois. Elle s’entends très bien avec nos parents, mais elle aime tout aussi bien sortir et faire la fête et rentrer tout aussi fraiche qu’un cadavre, alors pour excuser ses longs matins, je vais toujours trouver des excuses pour lui sauver la mise et éviter qu’elle se fasse engueuler. Encore une fois, je vais lui sauver la mise. J’enfile un bas de pyjama, histoire de pas descendre en sous-vêtements, et me fait des plus discret pour enclencher la serrure pour la laisser entrer. « T’as de la chance que je me bouge pour toi. Fais pas de bruit, si tu veux pas te faire engueuler. » J’ai la tête ailleurs, et j’ai pas forcément envie de plaisanter. Même quand on est plus ensemble Livia me pourris la vie. « T’as pas l’air dans ton assiette non plus d’ailleurs. T’as une sale tête. »

(c) DΛNDELION