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I think universe is laughing at us. | Pollen #6

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Poppy Walters
Deuxième génération

Poppy Walters


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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 - Page 2 EmptyDim 14 Mar - 17:46

Fake couple, but real feelings ?
Kellen & Poppy

Tout était beaucoup trop calme, beaucoup trop facile. Et cette constatation était bien loin de me rassurer, bien au contraire. Nous étions entraîné à faire face à toutes sortes d’imprévus, à avancer dans des terrains aussi minés que celui-ci pouvait l’être, mais tout me semblait différent, cette fois-ci. Nous progressions en territoire ennemis, au sein même de l’une des personnes les plus recherchés par la police de Los Angeles, et pourtant, sa maison donnait l’impression d’être accessible à n’importe qui. Ou que ses hommes n’avaient pas la moindre compétences en matière de sécurité. Et je refusais de croire que notre avancée sans accrocs se justifiait avec le fait que nous étions de bons flics. On l’était, on formait une excellente équipe, mais quelque chose clochait. Il y avait beaucoup trop de failles, trop peu d’éléments perturbateurs. Soit Gúzman s’était battis une réputation sans le moindre fondement, soit on le sous-estimais beaucoup trop et quelque chose de bien plus gros que ce qu’on pouvait imaginer était en train de se préparer. Et je n’étais pas certaine d’avoir envie de le savoir. Si personne n’avait remarqué notre absence à la petite cérémonie ou, qu’en tout cas, tout le monde semblait s’en moquer et ne pas s’en formaliser, c’était peut-être simplement parce qu’on faisait fausse route depuis le début. Et que ce qu’on recherchait ne se trouvait pas ici, mais ailleurs. Je ne voulais pas remettre en doute toute l’efficacité de cette mission ou penser à tous les risques inutiles que nous étions en train de prendre si les dossiers que j’étais en train de copier ne nous menaient à rien. Alors je me raccrochais à l’idée qu’on avait prit toutes les précautions nécessaire pour garder cette longueur d’avance que nous possédions sur lui, sans qu’il puisse se douter que quelque chose était en train de se tramer dans son dos. Mais la facilité dans laquelle nous évoluons se brise au moment où les écrans deviennent noir, avant de retransmettre nos propres visages. Je me sens soudainement mal à l’aise, épiée et l’envie de trouver chacune des caméras de la pièce afin de les faire cesser de fonctionner me traverse l’esprit. Mais les ennuis tant attendu finissent par passer la porte et j’en viens presque à regretter la tranquillité que nous avions rencontré jusqu’à présent.

Les deux gorilles sont rapidement mis hors d’état de nuire et nous empruntons le même chemin qu’à l’aller, mais dans sa direction inverse. Mes sens sont en alertes, de nouveau prêts à parer n’importe quelle attaque. Et ma main se resserre machinalement sur mon arme quand la salle de réception apparaît dans mon champ de vision. Et ce que j’y vois me tire un léger frisson. Il se passait quelque chose dans ce salon, mais j’ignorais quoi. Tout ce dont j’étais certaine, c’était que si nous souhaitions sortir vivants de cette demeure, il fallait à tout prix qu’on trouve une autre sortie. Mon cerveau tourne à vive allure, se remémorant les plans longuement étudiés quelques heures plus tôt. Les jardins. Je n’étais pas certaine de ce que j’avançais, mais dans l’immédiat, je ne voyais aucune autre possibilité. Je l’observe en silence avant de le voir acquiescer et nous faisons demi-tour, rebroussant chemin pour regagner l’arrière de la maison et surtout son extérieur. Une légère brise nous accueille et malgré le poids en moins sur mes épaules, je ne peux pas m’empêcher de penser que rien n’est encore joué. Tout pouvait arriver et faire pencher la balance en notre défaveur. Mais je préfère jouer la carte de la sécurité et je range mon flingue dans son étui, en priant pour que si on se fasse prendre, l’absence apparente de moyen de nous défendre nous fasse gagner du temps. Mes pas essaient de se faire léger sur les graviers pour éviter de nous faire repérer, mais je sens mon cœur s’accélérer dans ma poitrine quand la main de Kellen agrippe mon poignet pour me tirer à l’abri des regards, sous un arbre. Ce n’est qu’une poignée de secondes plus tard que je capte, du coin de l’œil, la menace qui plane au-dessus de nous, mes yeux venant trouver ceux de mon coéquipier, avant de dériver de son visage pour se poser sur la silhouette du garde. On allait se faire prendre. Ma main commence machinalement à se porter sur mon arme, quand une pression sur ma hanche, suivi d’une délicate caresse sur ma joue me coupent dans mon mouvement. Puis les lèvres de Kellen viennent à la rencontre des miennes et c’est mon être tout entier qui s’embrase. Mon bras retombe le long de mon buste et je dois prendre sur moi pour ne pas me laisser aller sous ses baisers, pour ne pas écouter mon corps qui cri qu’il a besoin de plus. Et quand il rompt enfin le contact, mon souffle se fait court dans ma poitrine, je sens mes joues rougir et je détourne le regard dans l’espoir de ne rien laisser transparaître. Même si je sais que c’est peine perdue. La réalité vient me frapper de plein fouet quand il reprend la parole, m’indiquant d’un signe de tête le portail et je me contente de le suivre en hochant la tête, pressant l’allure. Je voulais à tout prix mettre le plus de distance entre cette villa de malheur et nous. Je fais abstraction à toutes les hypothèses qui naissent dans mon esprit et ce malaise qui continue de persister alors qu’on arrive au bout de la rue, là où nous attend la voiture de Walters.

Je me laisse tomber sur le siège passager, essayant de retrouver un rythme cardiaque plus ou moins normal. « Je vais prévenir Mendoza. » je murmure tout en sortant mon portable de ma pochette. Je déverrouille mon écran au moment où la sonnerie d’un message rentrant retenti. Le numéro qui s’affiche m’est inconnu et je fronce les sourcils, cliquant dessus pour l’ouvrir. Le message qui s’y inscrit me fait rater plusieurs battements et il me faut quelques secondes pour en comprendre le sens. Et la gravité qu’il implique. « Il faut qu’on saute ! » je lâche précipitamment à mon coéquipier, tout en détachant ma ceinture. « MAINTENANT ! » J’ouvre ma portière à la volée, et j’ai à peine le temps de voir Kellen faire de même et quitter l’habitacle qu’un bruit sourd retenti. La voiture explose instantanément, provoquant un souffle qui me projette quelques mètres plus loin. Mon corps heurte violemment le sol, me coupant la respiration pendant de longues minutes. Mes oreilles sifflent, ma vision se trouble et je lâche un geignement plaintif. Putain de merde. « Kellen… ? » j’appelle, alors qu’une épaisse fumée opaque recouvre une partie de la ruelle. « Kellen ?! » je répète un peu plus fort, luttant pour garder les yeux ouverts. Je dois puiser dans les forces qu’il me reste pour me relever. Je chancelle en me remettant sur mes deux pieds avant de me stabiliser. J’ai la tête qui me tourne, je sens un liquide chaud couler le long de ma tempe, mais je n’ai pas le temps de m’en formaliser. « Walters, réponds-moi, putain ! » Je sens un nœud se former dans le creux de mon estomac et je fais fie de la douleur qui m’irradie de toute part, avançant prudemment en direction de la voiture. Je craignais d’avoir mal vu, qu’il n’ait pas eu le temps de la quitter, qu’il soit prit au piège au milieu des flammes. Plus j’avance, plus je sens mon ventre se serrer. La pliure de mon coude vient de poser contre mon nez et ma bouche, dans l’espoir de respirer le moins de toxicité possible. Au moment où je contourne le véhicule, mon corps se heurte contre quelqu’un et mon regard se relève automatiquement vers la silhouette qui me fait face. Le visage couvert de suie de Kellen apparaît devant moi et je m’autorise enfin à respirer. Il était vivant. Mes bras viennent alors encercler sa taille, un court instant, mais suffisamment longtemps pour m’assurer qu’il n’était pas blessé. « Je pensais que… » je commence avant de m’arrêter subitement, mettant fin à cette étreinte. « Peu importe. Tu es là, maintenant. »

Nous étions encore en vie. Et c’était la seule chose qui comptait.


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Kellen Walters
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Kellen Walters


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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 - Page 2 EmptyDim 14 Mar - 21:28

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Kellen & Poppy

Je vais prévenir Mendoza. J'entends la voix de Poppy résonner sur ma droite alors que j'enclenche le moteur de ma voiture, mais je suis déjà plongé dans mes réflexions. Quelque chose ne tournait réellement pas rond, dans cette mission. Tout avait été facile. Trop facile. Comme si nous étions attendus, comme si on nous avait sciemment laissés entrer et nous balader impunément dans les couloirs. Nous savions que nous avions été repérés mais personne n'avait été lancé à nos trousses, les festivités avaient continué comme si de rien n'était et ça me perturbait plus que je ne l'avais imaginé. Je n'aimais pas ça du tout, parce que ça me faisait cogiter et prendre des chemins qui ne me plaisaient absolument pas. Nous avions été discrets et je ne me remettais pas en doute notre efficacité, à aucun moment. Mais dans ce cas là, ça voulait dire que la menace venait de l'extérieur et c'était bien plus dangereux que les autres options qui se succédaient dans le creux de ma cervelle. Soit Gúzman avait prévu notre visite d'une manière ou d'une autre, soit quelqu'un avait réussi à nous reconnaître, parmi la masse de convives rassemblés dans la salle de réception. Et ça pouvait mettre en péril toute la réussite de ce travail acharné que l'on menait depuis des mois pour démanteler le réseau. J'espérais que le contenu de la clé allait pouvoir nous servir ou du moins, nous donner des indices sur la suite de ses activités. J'aperçois Poppy déverrouiller son téléphone du coin de l'oeil et je n'ai même pas le temps d'appuyer sur l'accélérateur que ses paroles me font l'effet d'une claque en plein visage. Il faut qu'on saute. « Pardon ? » Mais son visage blême et la panique que je vois en scrutant ses iris me font détacher ma ceinture à toute vitesse et ouvrir brutalement la portière pour me jeter hors de l'habitacle. Une explosion retentit dans mon dos et le souffle me projette quelques mètres plus loin, roulant sur l'asphalte.

La puissance du choc me coupe le souffle et je presse mes mains sur ma cage thoracique pour prendre une grande inspiration, les oreilles troublées par un acouphène qui me fait fermer les yeux avant de lâcher un grognement de douleur. Je sentais mon crâne vibrer et mes jambes trembler quand je me relève. Poppy. Une fumée noire et épaisse m'entoure, me faisant tousser. Je mets un pied devant l'autre, complètement désorienté avant de me retourner pour essayer d'apercevoir la rousse dans mon champ de vision. Mon coeur pulsait frénétiquement dans ma poitrine et ma gorge se noue instantanément. « Lloyd ? » je tente de la héler avant d'être interrompu par une quinte de toux, protégeant mon nez et ma bouche dans le creux de mon coude. Le sifflement ne s'atténuait pas et m'empêchait de retrouver ma complète orientation, me donnant l'impression de tourner sur moi-même, sans le moindre but. Je sentais la panique remonter le long de mon torse, étreignant fermement ma gorge. Pourtant, je continue d'avancer, traversant le nuage pour essayer de retrouver ma partenaire. Mais plus les secondes passent, plus je sens un noeud se former dans mes entrailles, un creux percer le membre palpitait à l'intérieur de moi. J'approche de ce qui reste de ma voiture, rongée par les flammes, avant de percuter une forme sur laquelle je baisse les yeux. Des traits pâles tâchés de suie, des yeux clairs et des tâches de rousseurs. Je me fige cependant en sentant les bras de Poppy s'enrouler brièvement autour de ma taille. Ma main venant se poser entre ses omoplates, pressant contre son dos nu pour la rassurer sur ma présence. Nous étions vivants, c'est tout ce qui importait. Elle recule, s'arrêtant au milieu de sa phrase mais je n'ai pas besoin de plus pour la comprendre. « Je suis là Lloyd. » je murmure, en cherchant son regard. Puis j'essaye de guetter les alentours avant d'apercevoir des passants s'arrêter sur le bord de la chaussée, le palpitant au bord de l'arythmie. Quelqu'un avait piégé ma voiture, donc quelqu'un savait que nous allions à la réception et avait prévu notre retour.

Quelqu'un savait. Il fallait que l'on prévienne Mendoza au plus vite. 

Les secours prévenus, nous nous déplaçons pour échapper à la fumée et empêcher les badauds d'approcher les flammes de trop près, à renfort de badges et d'injonctions. Je sentais mon corps s'alourdir à cause de l'adrénaline qui retombait légèrement mais mon cerveau tournait à plein régime. Mes yeux, eux, faisaient constamment des allers et retours entre les alentours et Poppy, pour vérifier qu'elle tenait le coup. Notre supérieur et une équipe du SWAT finissent par arriver, encadrant les lieux et faisant reculer le reste des passants. Puis après avoir passé un check-up médical à l'arrière du camion et pansé la blessure à la tête de ma coéquipière, notre chef nous embarque et nous quittons les lieux pour rejoindre nos bureaux. Le trajet se déroule dans un profond silence que personne ne semble vouloir combler et je regarde le paysage défiler, avec la sensation d'avoir une brique dans l'estomac. Mes habits me paraissent terriblement étriqués, je sentais ma peau tirailler à l'endroit où le sang avait séché et je n'arrivais pas à faire redescendre la pression qui bouillonnait à l'intérieur de moi. Mais je savais que je n'allais pas réussir à partir tant que je n'avais pas résumé les informations qui tournoyaient dans ma tête. « La soirée a été suffisamment riche en rebondissements alors je ne vais pas vous déranger davantage. Mais je veux votre rapport sur mon bureau demain, avant midi. » déclare Mendoza lorsque nous atteignons la porte de la pièce qui nous est attribuée. Son regard est ferme mais j'apprécie la compréhension. Je n'avais pas la moindre envie de débriefer sur ce qu'il venait de se passer et répondre à une pelletée de questions. Je voulais juste qu'on me foute la paix et qu'on me laisse gratter du papier en toute tranquillité. La silhouette de notre supérieur pivote avant de s'éloigner pour rentrer dans son propre local et je me retourne vers Poppy pour l'observer, la tête penchée sur le côté. « Tu peux rentrer chez toi, Lloyd. » je souffle, croisant les bras sur mon torse. « Va te reposer et reviens plus en forme demain. Tu fais peur à voir. » je rajoute, avec un infime sourire qui n'atteint pourtant pas mes yeux. Elle avait l'air exténuée alors se cantonner au quartier général ne me semblait pas être la meilleure solution.      



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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 - Page 2 EmptyLun 15 Mar - 6:49

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Kellen & Poppy

Beaucoup de choses avaient changées en si peu de temps et je n'étais pas certaine d'être en capacité de mettre le doigt sur tous les sentiments qui se bousculaient dans mon esprit. Je me sentais dépassée et c'était bien la première fois que mes propres ressentis m'effrayaient à ce point. Mais je savais, au plus profond de mon être, que tout était devenu différent depuis qu'il était venu me sauver. Cette journée avait marqué un tournant dans notre relation, mais j'ignorais encore à quel point. Kellen restait mon partenaire, celui avec qui j'avais traversé tellement d'épreuves que ne pas éprouver le moindre attachement n'aurait eu aucun sens. Je tenais à lui, comme je tenais à chacun des membres de mon équipe, mais de façon plus intense. Je ne pouvais pas m'empêcher de constamment m'inquiéter, de sentir mon estomac se nouer à chaque fois que nous étions en danger et plus le temps passait, plus la peur qu'il lui arrive quelque de grave s'intensifiait. Et ça n'avait aucun sens. Parce que les risques, ils n'étaient pas nouveaux, nous en prenions depuis le premier jour, que ce soit ensemble ou non. Mais cette crainte qui venait me ronger les entrailles, elle, elle était nouvelle. Et j'étais tétanisée. Paralysée à l'idée de ne pas avoir réussi à le sauver. Et cette pensée hante mon esprit alors que mon regard parcours les alentours, à la recherche de sa silhouette, que mes jambes me conduisent, de façon robotique en direction de l'immense brasier, avec la peur de découvrir son corps inerte au milieu des flammes. Et peut-être que le choc que j'ai pris sur la tête m'empêche de réfléchir ou d'agir convenablement, peut-être que je suis incapable d'être rationnelle, mais je sens les larmes naître dans le coin de mes yeux. Jusqu'à ce que nos corps se percutent et je crois ne jamais avoir été aussi heureuse que de le retrouver. Alors je ne réfléchis pas et mes bras s'enroulent autour de sa taille, me pressant légèrement contre lui, pour m'assurer qu'il était bien réel, en chair et en os. Je sens sa main se glisser dans mon dos et je prends une profonde respiration avant de rompre le contact. Mes yeux croisent toutefois les siens et je lui adresse un léger sourire avant de pivoter sur le côté pour observer les alentours. « Il faut qu'on sécurise la zone... » je dis en avisant les passants qui se faisaient de plus en plus nombreux, sans doute alerter par le bruit infâme que l'explosion avait provoqué. « Et qu'on prévienne les renforts. » je termine dans un souffle.

Je laisse Kellen se charger de prévenir notre supérieur, l'écran de mon téléphone n'ayant pas survécu au vol plané s'étant produit quelques minutes plus tôt. Je m'occupe d'éloigner les civils qui commencent à s'agglutiner sur les lieux. Même si je doutais qu'une seconde explosion soit possible, nous n'étions jamais trop prudent. Si je me trompais, elle pouvait faire bien plus de dégâts que la première. Nous étions encore en vie par je ne savais quel miracle et je n'avais pas envie de chercher à comprendre comment c'était possible. Encore moins que des innocents subissent à notre place. « Il savait... » je fini par souffler, alors que j'entends les secours arriver au loin. Je n’avais plus aucun doute là-dessus. Gúzman avait été informé de notre venue, d’une façon ou d’une autre ou, en tout cas, l’avait très vite découvert pour avoir eu le temps de piéger la voiture de Kellen. Et si son but réel avait été de nous tuer, il l'aurait fait. Nous avions échappé au pire parce qu'il l'avait voulu et tout ce petit numéro n'était là que pour une seule chose. Nous faire comprendre qu'il aurait toujours un coup d'avance sur nous et que pour le moment, il menait parfaitement la danse. « Il savait et on n'a rien vu venir... » Ça me rendait folle. J'avais l'impression que cette mission était un échec, dans son intégralité. Mais avoir certainement échoué sur toute la ligne, n'était rien comparé au fait de savoir que cet enfoiré devait se sentir pousser des ailes pour avoir réussi à se jouer de nous à la perfection. Mais il était trop tard pour revenir en arrière. Les dès avaient été lancés depuis bien trop longtemps.

Après un rapide contrôle médical, nous quittons les lieux pour rejoindre les quartiers du SWAT, escortés par notre supérieur. Le trajet se fait en silence et je laisse mon regard se perdre dans les paysages qui défilent derrière la vitre, ressassant les dernières heures. Arrivés devant la porte de la pièce que nous partagions, Kellen et moi, j'écoute attentivement les consignes données par Mendoza, hochant la tête à ses paroles avant de l'observer s'éloigner puis s'enfermer dans son bureau. La voix de mon partenaire m'oblige à tourner la tête dans sa direction et je la secoue négativement alors qu'il m'invite à rentrer chez moi pour me reposer. Il avait raison sur plusieurs points. Oui, je faisais peur à voir et oui, j'étais exténuée. Pour tout dire, je rêvais d'une bonne nuit de sommeil et du confort de mes draps. « Je préfère rester. » je réponds en haussant les épaules avant de baisser les yeux. « Je n'ai pas envie d'être seule. » Malgré les mois qui s'étaient écoulés depuis que j'avais regagné les murs de mon appartement, une légère appréhension persistait à l'idée de m'y retrouver seule. Et celle-ci se trouvait être décuplée au vu des événements de la soirée. Je me sentais bien plus rassurée en étant au bureau, que dans mon propre domicile. Puis je savais que je n'allais pas réussir à trouver le sommeil, pas après ce qui s'était passé. « Et tu devrais te regarder dans un miroir, Walters. » je réponds en roulant des yeux.

Plusieurs heures s'étaient écoulées et j'avais l'impression que mon corps tout entier hurlait de douleurs. La douche bien chaude que je m'étais accordée avait réussi à détendre mes muscles engourdis, mais depuis quelques minutes, je me sentais comme une grand-mère de quatre-vingt dix-sept ans après avoir monté deux marches d'escaliers. Encore que, avec un peu de chance, ses membres ne la faisait pas autant souffrir que le miens. Mais si seulement c'était la seule chose de désagréable en cette merveilleuse nuit blanche. Si les barrières entre Kellen et moi s'étaient abaissées, l'espace d'un instant,  elles avaient été de nouveau ériger. Le fossé que je redoutais tant était en train de se former et je refusais de replonger des mois en arrière, alors que je m'étais battu pour obtenir un peu de sa considération. Et je n'avais pas envie que ce qui s'était passé entre nous, la nuit précédente, réduise en cendre des mois d'acharnement. Et le silence pesant dans lequel était plongé notre bureau, en plus de son regard presque fuyant, commençaient sincèrement à m'agacer. Alors je quitte ma chaise pour me planter devant lui, les bras croisés sur ma poitrine. « Ça va tout le temps être comme ça entre nous ? » je lâche, les sourcils froncés. Il tirait déjà suffisamment la tronche à l'accoutumé pour que, en plus de ça, j'ai envie de supporter son ignorance.


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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 - Page 2 EmptyLun 15 Mar - 21:18

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Kellen & Poppy

Plus les éléments s'ajoutaient les uns aux autres, plus la réalité s'imposait à moi. Gúzman nous avait pris pour des cons de A à Z. Du début à la fin, il avait eu une longueur d'avance et il ne lui était plus resté qu'à s'amuser à nos dépends, nous regardant évoluer et essayer de passer inaperçus parmi ses convives. Savoir que ce fils de pute avait du jubiler en nous voyant complètement démunis dans sa salle de contrôle faisait monter une rage incommensurable à l'intérieur de moi. J'avais l'impression que les dernières heures n'avaient strictement servi à rien et j'étais certain que le contenu de la clé USB n'allait pas nous avancer davantage concernant cette affaire. On avait perdu du temps et de l'énergie pour rien du tout, manipulés comme de parfaits petits pantins dans notre dos. J'aurais du écouter la sensation désagréable qui m'avait collé à la peau depuis notre entrée dans la villa, ce tiraillement dans le creux de mon estomac, cette appréhension face à ces faits qui s'étaient additionnés les uns aux autres, à mesure des minutes passés dans sa demeure et qui m'avaient semblé étranges. Mais s'il avait voulu nous éliminer, il n'aurait jamais pris la peine de prévenir Poppy. Nous avions été de parfaits petits pions avec lequel il s'était amusé un moment. Il menait la danse et il nous l'avait fait comprendre de la manière la plus directe qu'il soit. Ma voiture et les souvenirs qui y étaient rattachés avaient été réduits en cendres. Pire, ma partenaire et moi-même aurions pu y passer, si nos réflexes n'avaient pas été assez vifs. Et me remémorer ces quelques instants à errer dans la fumée ne faisait que resserrer l'étau qui étreignait encore mon coeur. Pendant quelques instants, je me suis imaginé le pire et je ne sais pas ce que j'aurais fait si j'avais retrouvé le corps inerte de la rousse sur le bitume. Mais son regard clair posé sur moi et la courte pression de ses bras autour de ma taille avant rasséréné ces angoisses, en plus d'avoir fait rater quelques battements à mon membre palpitant. Nous étions sains et saufs, nous allions rejoindre la quiétude du quartier général et pouvoir essayer de faire redescendre la pression.

Mendoza a le mérite d'être compréhensif et je hoche la tête à ses paroles. De toute manière, je n'allais jamais pouvoir rentrer chez moi, pas sans avoir posé les événements qui se chevauchaient dans ma tête sur le papier. Poppy, elle, n'avait pas l'obligation de rester. En tout cas, vu la fatigue que je voyais ployer sur son visage, il était peut-être mieux qu'elle rentre chez elle pour prendre quelques heures de repos. Et je le lui fais savoir, l'invitant à quitter les lieux pour se vider la tête. Je préfère rester. Je baisse les yeux en direction des siens mais ils sont déjà baissés vers le sol. Je n'ai pas envie d'être seule. « Comme tu voudras. » je réponds, platement, en haussant les épaules. Je n'étais personne pour l'y obliger, de toute manière. Puis je voyais dans ses yeux toute la détresse qui subsistait depuis le kidnapping. Même si elle tentait d'avancer et de dépasser la situation, je voyais que celle-ci la rattrapait, à certains moments. Elle essayait d'aller de l'avant, de faire comme si de rien n'était mais il y avait toujours une ombre fugace dans le creux de ses pupilles. Sa réplique me tire un haussement de sourcil et je penche la tête sur la côté. « Rien qui ne change de d'habitude. » je souffle. Je n'étais pas réputé pour être la personne la plus aimable du département alors quelques tâches de suie ne faisaient pas une grande différence. Mais la crainte que je pouvais inspirer à la plupart de mes collègues m'arrangeait parce que ça me conférait une certaine tranquillité. Je finis par me détourner pour la contourner et me rendre aux vestiaires afin de détendre mes muscles sous l'eau chaude. Avant toute rédaction, je voulais me débarrasser de la crasse qui formait une pellicule sur mon épiderme et je pousse un soupir de contentement en retrouvant mon reflet dans le miroir. Puis une fois changé, je rebrousse chemin pour retrouver notre bureau et commencer mon compte-rendu. La pièce plongée dans un silence seulement troublé par le bruit de mon stylo grattant le papier. Et Mendoza qui était passé quelques minutes plus tôt pour nous saluer avant de partir. Mais impossible de me débarrasser de cette sensation qui serpentait dans le creux de mes entrailles. Mes pensées me ramenaient inlassablement à la veille et j'essayais de me blinder, de reconstruire le mur qui me protégeait jusqu'ici. J'avais toujours du mal à accepter ce qui s'était passé, la manière dont je m'étais laissé dépasser par les événements, dont j'avais sombré, laissant les barrières s'abaisser d'un seul coup. Je ne me faisais aucune illusion, de toute façon.

Pourtant, le raclement d'une chaise sur le sol me fait lever les yeux et j'observe Poppy se planter devant moi, les bras croisés. Je repose mon stylo sur mon bureau avant de reculer dans la mienne, l'observant sans ciller. Ça va tout le temps être comme ça entre nous ? Mes lèvres se plissent et je ferme les yeux une fraction de seconde pour tenter de conserver mon sang-froid. Maudite bonne femme. « Comme quoi ? » je réponds, en haussant un sourcil. Avant de me redresser pour me lever et lui faire face, baissant la tête pour soutenir son regard. « Tu voudrais que les choses changent, peut-être ? » je rajoute, narquois. Si elle s'attendait à ce que je devienne plus gentil, c'est qu'elle n'avait toujours pas compris la manière dont je fonctionnais, même après autant de temps passé à travailler ensemble. Peut-être. Je me fige, déglutissant à la réponse qui me parvient. Et je ne sais pas si c'est à cause du sous-entendu à peine subtil dans sa voix ou ses yeux qui ne quittent pas une seconde les miennes quand elle s'exprime, mais je sens mon corps avancer d'un pas dans sa direction. « Très bien. » je susurre, nos visages dangereusement proches l'un de l'autre. Puis il se passe quelques minutes sans le moindre bruit, sans le moindre mouvement. Nos respirations quasiment simultanées et l'air qui se fait plus lourd. Comme si nous savions déjà ce qui allait se produire et que nous attendions simplement lequel de nous deux allait agir en premier, pareils à deux fauves prêts à se jeter l'un sur l'autre.

Ma langue effleure mes lèvres et je vois les yeux de Poppy descendre sur ma bouche, me faisant prendre une courte inspiration. Puis plusieurs choses se produisent en même temps et un feu d'artifice éclate autant dans ma tête que dans le creux de ma poitrine. Je me penche en avant, ses mains agrippent mon visage et l'un de mes bras s'enroule autour de sa taille. Ma bouche s'écrase contre la sienne, nos corps se percutent et la seule chose qui m'importe est de déblayer tout ce qui se trouve sur mon bureau pour l'en débarrasser. Son dos rencontre le bois et mes lèvres se meuvent en rythme avec les siennes dans le seul et unique but de lui voler son souffle, de déverser la lave brûlante qui bouillonne dans mes veines depuis la veille.

Il n'y a pas une once de remord qui traverse ma cervelle, à cet instant. Rien d'autre que cette impression d'être intoxiqué jusqu'à la racine, enseveli sous les effluves de savon et accaparé par la peau qui se trouvait à la portée de mes doigts.       



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