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I think universe is laughing at us. | Pollen #6

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Poppy Walters
Deuxième génération

Poppy Walters


Date de naissance : 21/01/1989
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MessageSujet: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 EmptyVen 4 Déc - 0:26

Fake couple, but real feelings ?
Kellen & Poppy

Je n’arrivais pas à m’enlever la soirée de la veille de la tête. Tout me ramenait inexorablement à ces quelques heures en sa compagnie, à cet instant presque irréel durant lequel le temps avait cessé de tourner, où nous nous étions perdus, ensemble, harmonisant nos corps et nos souffles. Je n’arrivais toujours pas à expliquer ce qui s’était passé, comment nous avions pu en arriver là, à quel moment tout avait dérapé. Et plus j’y pensais, plus je me sentais mal à l’aise. Je m’étais montrée faible devant lui, je m’étais livrée sur des sujets que je n’avais jamais abordé avec quiconque auparavant, pas mêmes avec mes mères ou Oswald et Ruben. Et pourtant, lui avouer ce que je continuais de ressentir m’avait paru tellement naturel, comme si je pouvais tout lui dire, sans arrondir les angles, sans filtre. Je lui faisais confiance, et je savais que je pouvais lui confier ma vie les yeux fermés, sans jamais douter. Parce que si je doutais de la fiabilité de mon partenaire, c’est toute l’équilibre de l’équipe et la réussite de nos missions que je mettais en péril. Mais c’était différent, cette fois, plus fort, plus inattendu, inexplicable. Je lui avais ouvert une partie de mon cœur, alors que nos rapports se limitaient aux banalités et mondanités du quotidien. Jusqu’à présent, nous n’étions que des collègues de travail, et même si j’éprouvais une certaine affection vis à vis de lui, parce qu’il m’avait sauvé de cet Enfer, parce qu’il s’était montré plus présent que je ne l’aurais imaginé, alors certes, à sa manière, nous ne pouvions pas nous considérer comme des amis. Nous n’étions rien l’un pour l’autre. Et je n’arrivais pas à savoir si j’étais en capacité de me contenter de ce semblant de relation ou si, au fond, je désirais plus. Quelque part, j’avais toujours peut-être toujours voulu plus, et ce depuis le premier jour. J’avais essayé, de nouer des liens, je n’avais jamais changé de comportement, même en sa présence et ce malgré toute l’énergie qu’il mettait à me repousser. J’ignorais pourquoi je m’étais toujours sentie obligée de faire un pas vers lui, alors qu’il en faisait deux dans le sens inverse. La curiosité, l’envie de découvrir ce qu’il cachait derrière sa forteresse ? Je n’en savais rien. Mais hier soir, pour la première fois en deux ans, il ne m’avait pas fui, il ne m’avait pas rejeté, il m’avait écouté, rassuré, pris dans ses bras…  Et tous les gestes emplis d’une extrême douceur qu’il avait eu à mon égard m’avait touché, jusqu’au plus profond de mon âme. Et je n’étais pas sûre d’être en capacité de passer au-dessus, de faire comme si rien ne s’était produit. Ou d’accepter aussi facilement le Kellen qu’il s’évertuait à être avec tout le monde.

C’est définitivement avec la boule au ventre que je passe les portes du bureau, et les paroles encourageantes et pleines de sagesses de mes deux meilleurs amis avaient beau tourner en boucle dans mon esprit, elles ne parvenaient pas m’apaiser outre mesure. Je sentais le poids du stress sur mes épaules, l’angoisse me nouer les entrailles, et mon cerveau tourner à vive allure, faisant une liste imaginaire de toutes les réactions possibles que Walters allaient bien pouvoir avoir. Même si oui, la plus probable restait qu’il fasse comme si hier soir n’avait jamais existé. Et cette simple pensée avait le don d’éveiller des sentiments bien contradictoire en moi. Elle me rassurait autant qu’elle me décevait. Ce qui, j’en avais bien conscience, n’avait aucune foutue logique. Comment était-il possible de désirer et craindre autant quelque chose ? Mais je n’ai pas le temps de m’épancher plus longtemps sur la question, que la silhouette de Mendoza apparaît dans mon champ de vision et se dirige d’un pas décidé dans ma direction. « Lloyd, on vous attendait. » Je fronce légèrement les sourcils, avant de le suivre jusqu’au bureau central, où Kellen attend déjà, le visage fermé, comme à son habitude, son regard résolument fixé sur l’un des écran géant de la pièce. Dire que je me croyais – pour une fois,  en avance. C’était à se demander s’il n’était pas directement venu ici après avoir quitté mon appartement. Je le salue d’un simple geste de la tête et d’un timide sourire avant de me placer à ses côtés, les bras croiser sur ma poitrine, étudiant d’un coup d’œil rapide les différentes informations affichées devant moi. « On a du nouveau avec Guzmán ? » je demande, en me tournant vers notre chef. L’enfoiré nous avait échappé quelques mois plus tôt, par manque de preuve et une défense en béton, avant de se volatiliser, du jour au lendemain, sans laisser la moindre trace. Et visiblement, l’un de nos indics avait retrouvé leur trace et leur retour à Los Angeles étaient un vrai miracle, en plus d’être une nouvelle opportunité pour l’envoyer, lui et ses hommes, croupir tout droit en prison. « Il organise un gala chez lui, ce soir et tout nous porte à croire qu’il ne s’agit pas d’une simple fête entre amis. » Riche homme d’affaires, il était difficile à faire tomber, et le prendre la main dans le sac restait l’un des seuls moyen pour mettre un terme à ses agissements. Je me contente alors de hocher la tête devant la suite des explications, avant de manquer de m’étouffer avec ma propre salive face au déroulée de la mission. J’espère ne pas avoir bien entendue, non, en fait, je supplie pour avoir mal entendu, mais non. J’ai l’impression de mourir de l’intérieur et je crois sincèrement que je me retiens de pleurer. Je n’avais jamais rien eu contre les missions infiltrations, même si elles restaient les plus délicates et sans doute les plus risquées, mais là, c’était la pire chose qui pouvait m’arriver. A croire que l’univers tout entier me haïssait. J’étais déjà angoissé à la simple idée de revenir bosser aujourd’hui, mais si j’avais su que j’allais devoir jouer les faux couple avec Walters, je serais sûrement restée coucher. Mais je suis une adulte responsable, n’ayant pas d’autre choix que d’obéir aux ordres et suivre le plan à la lettre, j’acquiesce sans dire un mot de plus afin d’écouter le reste du briefing. On passe les heures qui suivent à établir la meilleure stratégie avec le reste de l’équipe.

Le temps passe et le moment fatidique approche bien trop rapidement à mon goût. Je m’éclipse alors dans les vestiaires pour me préparer et troquer mon uniforme pour une robe de cocktail récupérée quelques heures plus tôt chez moi. Je passe de longues minutes à me regarder dans le miroir, à observer les quelques cicatrisent qui parsèment ma peau clair, un frisson parcourant mon échine en souvenir aux baisers que Kellen y a déposé la veille. Bon sang… Je ferme les yeux, quelques secondes, le temps de faire disparaître ces images de mon esprit et de calmer les battements frénétique de mon cœur. Puis, pour la première fois en six mois, je dépoussière mon maquillage, pour tenter de laisser place à une femme, plus qu’à la flic que j’étais. Et dire que ce ne fut pas laborieux serait mentir, mais après une bonne vingtaine de minutes, je ressemble enfin à l’une de ses nombreuses bourgeoise de Beverly Hills. Et je me sens aussi à l’aise qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Je préférais, et de loin, ma tenue du SWAT ou mes innombrables joggings pour traîner chez moi. Sans parler de ces maudits escarpins, digne objet de torture. Mes affaires prestement jeté dans mon casier, je récupère mon manteau avant de rejoindre mon coéquipier dans le couloir. Et mon palpitant rate plusieurs battements en le découvrant dans son costume trois pièces qu’il portait à merveille. « Je… » Je prends une profonde respiration, avant de reprendre. « Je suis prête. » je termine, le souffle court.

La soirée allait être terriblement tendue.

Et le trajet en voiture aussi. Il se déroule sans un mot, le silence n’étant rompu que par le bruit du moteur de la voiture de Kellen. Mon visage tournée vers la fenêtre, le regard perdu au loin, j’observe les lumières de la ville qui file et défile, sans jamais oser le tourner dans sa direction. Par peur qu’un trouble encore plus grand, plus puissant me saisisse. Ce n’était ni le lieu, ni le moment pour ça. Je me devais de rester parfaitement concentrer, de me focaliser sur notre mission et sa réussite, et uniquement ça. Après une quarantaine de minutes, le véhicule s’immobilise à quelques rues de notre destination et mes yeux se détachent enfin de l’extérieur pour se poser sur sa silhouette, alors qu’il prend enfin la parole pour effectuer un dernier rappel concernant la mission, acquiescent en silence. Maintenant, il ne nous restait plus qu’à jouer les amoureux éperdus.


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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 EmptyVen 4 Déc - 14:37

karma is a biche
Kellen & Poppy

J'avais la gorge en vrac. Et je ne savais dire si c'était à cause de la multitude de clopes que je m'étais enfilé depuis la veille au soir ou celle de la boule qui y avait élu domicile et qui refusait de s'en aller. Plus j'y pensais, moins j'avais envie d'y penser. Une connerie monumentale. Voilà ce qui ressortait de cette réflexion qui m'avait gardé éveillé quasiment toute la nuit et qui m'avait fait hurler de frustration. Putain, à quel moment est-ce que c'était parti en vrille de cette manière ? Je me rappelais tout, dans les moindres détails. Chaque minute, chaque effleurement, chaque soupir. Chaque putain de parole que j'avais osé prononcer comme si de rien n'était, comme si l'on était plus que de simples collègues. Alors que nous n'étions rien d'autre, au final. Chaque phrase sortie de ma bouche, suintante d'un sentiment que je ne comprenais pas, qui avait délié ma langue et supprimé toute rationalité. Et cette tempête qui s'était abattue violemment, à son contact. Chaque frisson qui avait parcouru ma peau quand mes mains glissaient sur la sienne, quand son souffle s'échouait contre mon épaule, ce besoin primaire de la faire mienne en la sentant se cambrer, se rapprocher comme si elle cherchait à se fondre contre moi. Mais surtout cette détresse profonde que j'avais vu passer dans ses yeux, que j'avais ressenti comme un coup de poignard en plein coeur quand ses mots avaient atteint mes oreilles. Cet abattement, cette envie d'abandonner alors qu'elle était arrivée jusqu'ici. Cette faiblesse sur laquelle j'avais pris avantage, me jetant dans la faille ouverte à cause de cet équilibre fragile, de cet état fébrile. De toute manière, ça ne se reproduirait pas.

Et je n'arrivais pas à empêcher l'amertume de se diffuser sur ma langue, à cette pensée.

C'est les traits tirés mais déterminé à m'occuper l'esprit en me noyant sous le travail que je rejoins le bureau de bon matin, alors que le soleil peine encore à se dresser dans le ciel. Les couloirs sont tranquilles, encore dénués du fourmillement qui s'y opère habituellement et je savoure pleinement le silence. Café chaud en main, je ne peux empêcher un rire moqueur de m'échapper en voyant la différence monumentale entre l'organisation du bureau de Poppy et le mien. Le jour et la nuit. Mais mes yeux accrochent la pile de post-it qui gît dans un coin, avant de me laisser tomber dans mon fauteuil. Mendoza n'allait pas arriver avant plusieurs heures et je pouvais compter sur ma partenaire pour être quasiment toujours en retard. Ce qui me laissait un long moment en solitaire pour m'occuper des comptes-rendus qu'il me restait à rédiger dans le plus grand des calmes. Puis il n'y a plus que le grattement du stylo sur le papier, le cliquetis des touches du clavier ainsi que l'odeur du café qui titille mes narines et ravit mon palais. Jusqu'à ce que mon supérieur apparaisse dans l'encadrement de la porte avec un dossier dans la main, approchant sournoisement pour poser le bord de ses fesses sur le coin du bureau de la rousse. Me faisant lever la tête dans sa direction avec un sourcil haussé, dans l'attente d'une parole. « Sale gueule, Walters. Vous êtes là bien tôt. Dure nuit ? » demande-t-il sans prendre de pincettes, me tirant un long soupir alors que je me redresse dans ma chaise. « Plutôt. » Hors de question d'évoquer la moindre bribe d'indice sur ce qui s'était passé le soir d'avant. « C'est le dossier Gúzman ? » j'interroge, avant qu'il ne hoche la tête pour répondre par l'affirmative, affirmant qu'il avait repris ses quartiers dans la ville des anges depuis peu, d'après les indics. « On a du nouveau. Une réception qu'il organise ce soir avec des invités de marque. » Malgré l'intérêt qui renaît, je reste prudent quand je vois briller une étincelle dans son regard. Puis mon souffle s'étrangle dans ma gorge à la mention du rôle que nous allions y y jouer, avec ma partenaire. « C'est une plaisanterie ? » je lâche, excédé, avant de croiser les bras sur mon torse en ronchonnant devant son air beaucoup trop réjoui. C'est le visage fermé que j'accueille l'arrivée de Poppy, la saluant d'un geste de la tête alors que je garde le regard résolument tourné vers l'un des écrans géants accrochés contre le mur. Et je laisse le soin à Mendoza de lui réexpliquer les nouveautés, me concentrant sur la future réussite de la mission pour ne pas repenser à cette comédie ridicule que nous allions devoir jouer dans une douzaine d'heures. Nous n'avions pas le choix si nous voulions récolter des informations et agir au plus près des suspects, mais j'aurais donné n'importe quoi pour ne pas me trouver là à cet instant.

Le temps passe, principalement utilisé pour convenir d'une technique d'approche et de la meilleure stratégie à adopter pour ne pas se faire griller et détruire le travail effectué jusqu'ici. Puis vient le moment fatidique et je disparais dans les vestiaires pour me délester de mes vêtements habituels et enfiler le smoking que j'étais allé récupérer dans mon appartement. J'ajuste la chemise, laissant les deux premiers boutons ouverts pour casser la rigidité des teintes sombres et donner un aspect plus décontracté à la tenue. Je passe une main dans mes cheveux, observant mon visage dans le miroir, un nouveau soupir retentissant dans la pièce. Je ne savais pas si j'étais réellement prêt à me retrouver dans cette situation mais j'allais faire de mon mieux pour ne pas gâcher nos chances de parvenir à nos fins. S'il fallait jouer le jeu, j'allais jouer. Mais ça n'allait pas empêcher le remue-ménage dans le creux de mon ventre, faire disparaître la boule logée dans le creux de ma gorge. Adossé contre le mur après avoir rejoint le couloir, j'attends ma collègue qui finit par arriver, asséchant mes lèvres et me faisant rater un traître battement de coeur. Putain. « Pas de temps à perdre, alors. » je souffle, alors que mes yeux sont irrémédiablement attirés par sa silhouette mince, sublimée par la robe qu'elle porte et qui la transforme littéralement.

Comme si mon crâne n'était déjà pas assez rempli d'elle depuis la veille.

Le trajet se fait dans un profond silence que ni elle ni moi ne cherchons à remplir. Je me contiens pour ne pas jeter des regards à la rousse toutes les cinq minutes, me forçant à rester concentré sur la route. Pourtant, je sens que je suis passé en mode automatique, focalisé sur la mission que l'on nous a assigné. Gúzman était un suspect d'envergure qu'il fallait appréhender au plus vite pour faire tomber le réseau et empêcher le trafic de s'étendre davantage. Je ne voulais pas risquer la réussite de la mission à cause de pensées troublantes et d'émotions que je n'étais même pas en mesure de comprendre réellement. Me garer et effectuer les derniers rappels me permet de clarifier mon esprit, vérifiant que mes armes étaient dissimulées correctement avant de sortir de la voiture. Je la contourne silencieusement avant de baisser à nouveau les yeux sur la rousse, qui me paraissait terriblement mal à l'aise dans cet accoutrement, perchée sur des chaussures à talons. J'avais l'impression de la découvrir pour la première fois et c'était réellement perturbant. Mais je note un léger déséquilibre dans sa posture à cause des échasses qu'elle porte, avant de me racler la gorge pour attirer son regard dans ma direction. Je tends un bras vers elle, détournant le regard. « Évitons une cheville tordue avant même d'arriver sur place. » je souffle pour garder contenance face à ce geste, alors qu'elle enroule son bras autour du mien, insufflant tout de suite une légère chaleur où nos membres s'entremêlent. Finalement, il n'y a plus que nos pas qui résonnent sur le bitume et mon coeur qui s'affole légèrement d'anticipation. Et un peu à cause de la présence qui marche proche de moi, sans que je ne puisse le contrôler.

Nous atteignons finalement l'immense villa qui se dresse au milieu d'un jardin parfaitement entretenu et je rejoue mentalement tous les éléments de notre couverture dans ma tête, époussetant machinalement ma veste de smoking alors qu'elle est somme toute impeccable. Nous gravissons l'escalier en pierre qui mène à la porte principale gardée par des vigiles et un homme qui doit jouer le réceptionniste. Je prends une grande inspiration, fermant les yeux quelques secondes pour chasser toute anxiété et rentrer dans le rôle. Je ne devais pas avoir l'air déplacé parmi cette foule de malfrats déguisés en gentilhommes. Il fallait avoir l'air cool et éviter de paraître suspect. Lorsque nous arrivons à la hauteur de l'entrée, je laisse glisser mon bras de la prise de Poppy pour le passer dans son dos, pressant légèrement sa hanche pour la rapprocher de moi. Puis je lance un sourire aussi aimable qu'il m'est possible en direction de l'homme blond qui nous observe. Après avoir indiqué notre fausse identité, validée dans la liste qu'il tenait dans la main, nous passons la sécurité et atteignons le hall principal d'où résonnent des conversations depuis différentes pièces. « Par quoi on commence ? » je murmure, penchant la tête sur le côté pour m'adresser à elle sans avoir à hausser le ton.



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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 EmptyVen 4 Déc - 22:12

Fake couple, but real feelings ?
Kellen & Poppy

Je ne sais pas si on tentait de me faire passer un message, très peu subtil, ou si l’univers tout entier me détestait. Quoi qu’il en soit, j’optais plus pour la deuxième proposition. Et j’avais beau croire aux coïncidences, celle-ci n’en était obstinément pas une. Quelle était la probabilité pour que nous soyons obligés de jouer les faux couple, pour une mission, dés le lendemain d’une soirée bien trop intense en sensation, et qui continuait de me hanter ? Je vais vous le dire, elle était quasiment nulle. Pourtant, on se retrouvaient quand même tous les deux dans le même bourbier, avec deux objectifs bien précis en tête. Et l’un me semblait, bizarrement, bien plus simple à réaliser que l’autre. J’avais été entraîner pour arrêter et combattre des ordures comme Guzmán, mais pas pour tout le reste… Et les conseils bien gentiment donnés par mes amis n’avaient plus aucun sens dans l’état actuel des choses. Parce que gérer la tension au bureau, j’aurais pu gérer, mais gérer celle sur le terrain, dans une pareille situation, ça, je n’en étais pas aussi sûre. Et si lui, comme à son habitude, ne laissait absolument rien paraître, moi, je n’avais qu’une seule envie : disparaître. Si j’avais eu la possibilité de ne faire plus qu’un avec le siège de sa voiture, croyez-moi, je l’aurais fait sans la moindre hésitation.

Et si seulement il s’agissait de la seule raison pour laquelle je me sentais mal à l’aise. Non seulement, il y avait cette fichue mission, mais également cette maudite tenue dans laquelle j’allais devoir me pavaner. Je ne portais des robes qu’à de très rares occasions, pour ne pas ainsi dire jamais. Disons que la dernière fois que ça avait été le cas, n’était pas un souvenir mémorable et joyeux, et j’avais, depuis, en sainte horreur ces simples bouts de tissus. Je ne me sentais plus dans mon élément et je détestais la simple idée de sentir le regard des autres se poser sur moi. Ça me rappelait, inévitablement, la façon dont il m’avait regardé et toute la perversité que j’avais pu lire dans ses yeux alors que je me trouvais à sa merci. J’aurais tout donné pour ne jamais avoir a jouer ce rôle, pour ne jamais me trouver là, et même si refuser avait été une option, avouer ce que je ressentais n’en étais pas une. J’allais devoir prendre sur moi, passer au-dessus de mes angoisses et survivre. Au mauvais coup du Karma et à ses abominables escarpins que je rêvais déjà de brûler dans ma cheminée. Bon sang. Je ne comprenais décemment pas les femmes qui s’infligeaient cette odieuse torture tous les jours et qui y trouvaient même du plaisir. Je préférais le confort de mes rangers. Au moins, je n’avais pas l’impression d’être secouée par un tremblement de terre toutes les trois secondes, sans même avoir fait un pas. J’aurais pu me tenir debout sur un pied et sur des échasses que mon équilibre serait le même. Et m’aplatir comme une crêpe dès le début de la mission ou finir avec une jambe dans le plâtre n’était pas envisageable. Je ne pouvais plus qu’espérer à un miracle ou à une prise rapide d’équilibre. Pour le bien de mes chevilles et de notre mission. Puis un raclement de gorge m’oblige à relever la tête en direction de Kellen qui se trouve maintenant à mes côtés, fronçant les sourcils devant le bras qu’il me tend, tel un gentleman. J’hésite quelques secondes avant d’accepter et de venir enrouler le mien au sien. Ce geste ne signifiait rien. Absolument rien. Il était d’une banalité sans nom pour n’importe quel couple et dans notre cas, servait simplement à appuyer notre couverture. Ni plus, ni moins. Et pourtant, je ne peux pas empêcher mon cœur de s’emballer, alors qu’on avance en direction de l’immense villa où la réception se tenait.

La demeure de Guzmán est à l’image même de sa richesse et de sa stature. Les jardins me donnent déjà l’impression d’avoir changé d’époque, et l’imposante bâtisse qui se dresse devant moi me donnerait presque le tournis. Et je n’ai d’ailleurs pas besoin de découvrir l’intérieur pour deviner tout le luxe dans lequel il semble vivre. Nos pas nous mènent jusqu’en haut de l’escalier en marbre blanc, où se trouvent deux gardes, dont je repère les armes d’un rapide coup d’œil, et un homme plus chétif, positionné derrière un pupitre en bois et vérifiant la liste des invités. Il n’avait rien laissé au hasard, tout était calculé aux millimètres près. Il savait ce qu’il faisait, et même si nous avions un coup d’avance sur lui, rien n’était encore joué. Je prends une profonde respiration avant d’attendre le perron, me corps se raidissant presque instantanément lorsque la main de Kellen vient se glisser dans mon dos, avant de son poser sur ma hanche pour m’attirer légèrement contre lui. Bordel. Je me dois de rester calme, de ne rien laisser transparaître, mais c’était comme demander à un poisson de respirer hors de l’eau. Autrement dit, impossible. Mais je ne donnais pas chère de notre peau si on venait à découvrir toute la gêne qui m’abritait. J’écoute d’une oreille distraite l’échange entre mon coéquipier et le réceptionniste, avant de le remercier poliment lorsqu’il nous invite à rentrer, nous souhaitant une agréable soirée. Agréable, bien sûr. Une fois la sécurité passée, nous atteignons le hall principal et je dois me faire violence pour ne pas laisser la surprise se lire sur mon visage, à la vue de la décoration, plus sophistiquée que jamais, qui orne chaque recoin de la pièce. Il était vraiment temps que ce type finisse derrière les barreaux. Puis la question de Kellen me parvient comme un murmure et je me tourne légèrement dans sa direction, un sourire amusé étirant mes lèvres. « Par les petits fours ? » je réponds, sur le même ton, mais avec une pointe d’humour perceptible dans ma voix. Je reprends toutefois rapidement mon sérieux, observant discrètement tout autour de moi, avançant de quelques pas pour nous mêler à la foule. « Il faut qu’on détermine combien d’homme il a… Et leurs armes. » je réponds dans un souffle. Je me tourne alors dans sa direction pour lui faire face. « On se sépare et on se retrouve à côté de la statue du lion, sur ta gauche, dans cinq minutes. » Ma main vient délicatement se poser sur son torse, et c’est presque en minaudant que j’ajoute, d’un ton plus fort : « Tu pourrais peut-être nous trouver une coupe de champagne ? » Et très honnêtement, j’en avais bien besoin, pour oublier dans quel calvaire Mendoza nous avait envoyé.


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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 EmptyJeu 14 Jan - 16:00

karma is a biche
Kellen & Poppy

J'avais l'impression que l'univers tout entier avait décidé de se dresser contre moi. Au moment où je pensais pouvoir me vider la tête en plongeant dans le travail, celui-ci me ramenait inexorablement à Poppy. Et le souvenir des dernières heures passées en sa compagnie tournoyait inlassablement dans ma boite crânienne. Comme si fermer les yeux pouvait me permettre de revenir en arrière, de ressentir à nouveau cette déflagration à l'intérieur de mon être, cet abandon total, ce besoin dévorant qui m'avait subitement submergé. Il avait suffi de sentir son corps se lover contre le mien, de poser les yeux sur son visage pâle et émacié, de croiser ses iris d'une clarté saisissante dans la nuit. De ressentir l'agonie qui la remplissait, jour après jour, qui restait ostensiblement présente malgré tous les efforts qu'elle faisait pour continuer d'avancer. Il avait suffi de comprendre la nécessité qui flottait dans ses iris pour détruire toutes mes barrières et me noyer dans ce feu qui brûlait au creux de ma poitrine. Toutes ces choses apparues un beau jour, que je ne comprenais pas vraiment et dont je ne maîtrisais rien. J'étais simplement impuissant face à la portée titanesque de ces émotions, incapable de les contrôler et encore moins de les faire refluer. Ce remue-ménage me faisait peur, parce que j'avais peur qu'il finisse par me dévorer si je n'arrivais pas à reprendre l'ascendant sur mes propres sentiments. Mais si je voulais m'en éloigner pour retrouver mon sang-froid au plus vite, le destin en avait décidé autrement.

Comme si tous les chemins que je pouvais emprunter finissaient toujours par revenir jusqu'à elle.

Pourtant, le simple fait de gratter du papier et taper sur mon clavier pendant quelques heures, me ramène à la réalité. Il y avait d'autres choses dans mon existence, d'autres occupations pour détourner mes pensées de la nuit dernière. Alors je m'immerge dans la paperasse, avalant tasse de café après tasse de café, perdant la notion du temps jusqu'à ce que Mendoza finisse par apparaître, dossier en main. Et je le rejoins dans la salle des opérations, observant les visages qui se dressent sur les écrans, auxquels sont accolés une batterie d'informations. Puis ma coéquipière fait son arrivée et je me contente de fixer les images affichées devant moi pour ne pas lui adresser un regard trop insistant, quelque chose d'étrange venant éteindre solidement ma poitrine. Mais je secoue la tête et je laisse ces sensations nouvelles de côté pour suivre la mise en place de la mission et les tactiques que nous allions employer pour la mettre à bien. Le soleil continue sa course dans la ciel et nous finissons par nous disperser un moment pour récupérer nos affaires, rejoignant nos vestiaires respectifs, délaissant les habits confortables pour des tenues plus seyantes, plus adéquates pour se fondre dans une réunion de malfrats. J'essaye de ne pas regarder Poppy plus longtemps que nécessaire quand nous nous retrouvons devant, mon regard inévitablement attiré par sa silhouette mince, enveloppée d'un tissu terriblement fin. Putain. Ce comportement inhabituel qui était le mien me donnait envie de me coller une droite en pleine gueule pour me ressaisir, cependant je me contente de garder le silence tout au long du trajet, me contentant de regarder la route pour ne pas laisser mon regard divaguer ailleurs. Les conséquences de la veille me montaient à la tête et il fallait que j'arrêter d'y penser sans cesse. Parce que ça n'avait aucune logique et que ça n'allait me mener nulle part. Un moment de folie passagère, un instant d'oubli, rien d'autre. Parce que ça n'allait jamais être plus que ça, de toute manière. Et même si ça amenait un goût amer sur le creux de ma langue, je devais me résigner avant que ça ne finisse par me grignoter les entrailles.

Toute pensée qui n'est pas le travail finit par être évacuée au moment où j'enclenche le frein à main, éclaircissant ma cervelle du miasme qui y est logé pour ne plus fonctionner qu'en rapport à la mission. Je ne devais pas laisser le reste me déconcentrer et je m'occupe de résumer l'opération à la rousse pour retrouver contenance. Puis nous rejoignons l'immense demeure qui s'étend au milieu d'une vaste propriété, dont le moindre recoin était destiné à faire valoir une exubérante richesse. Je lève les yeux au ciel avant d'inspirer légèrement et de mettre en condition. Je ne pouvais pas me permettre de laisser quelque chose me trahir. Et j'étais bien trop consciencieux pour ça. Surtout que notre hôte n'était pas dupe, savait le danger qui rôdait autour de lui et s'était préparé en conséquence. La sécurité avait été renforcé et nous sourions poliment à l'homme qui valide nos identités factices avant d'entrer, les sens aux aguets. Je sens ma paume brûler à l'endroit où elle repose et je secoue la tête avant de jeter des regards à la décoration, cherchant des éventuelles caméras dissimulés dans tout ce luxe. Luxe qui reposait sur des commerces absolument pas louables, rappelons-le. Nous étions là pour le découvrir et le faire arrêter. Ma langue claque contre mon palais à sa remarque mais je continue d'avancer doucement, observant la foule dispersée ici et là. « Ton sens des priorités est toujours aussi professionnel, à ce que je vois. » je murmure, la critique démentie par le léger sourire qui rehausse à peine mes lèvres. Avant de hocher la tête et de subitement sentir mon coeur tressauter dans ma poitrine quand elle pivote pour me faire face. « Très bien. » Mais je la vois approcher avant même de pouvoir réagir et je sens le moindre de mes muscles se tendre lorsque sa main se pose contre mon torse. Mon poing se serre et desserre mais je prends une profonde inspiration, plissant les yeux en un regard suspicieux. Oh, très bien. Il était temps de jouer le jeu. Alors je me penche en avant, essayant de ne pas faire attention à la raideur de mes épaules. Posant une main sur le bras de la rousse, glissant mon visage à proximité du sien. « Avec un immense plaisir, ma chérie. » je réponds, sur un ton plus doux et bien loin de celui qui était le mien, forçant un sourire à étirer mon visage. « À tout de suite. » je souffle, sans ciller, mes lèvres à quelques centimètres du coin de sa bouche. Puis je pivote pour me diriger en direction du buffet, glissant mes mains légèrement tremblantes dans les poches de mon pantalon et mes yeux dans le décor pour oublier mon souffle court.

La pièce est grande et j'en fais le tour assez rapidement, serpentant entre les convives avec des salutations polies pour ceux dont je croise le regard. Mais je ne cherche pas vraiment à bavasser, concentré sur l'analyse du lieu dans lequel nous nous trouvons. J'ai déjà remarqué les hommes postés devant certaines portes, dont l'arme est à peine dissimulée sous une veste de costume. Même les serveurs qui traversent régulièrement la pièce en sont porteurs malgré leurs sourires avenants et leurs manières dignes d'un grand restaurant. Je rejoins Poppy après avoir récupéré un coupe de champagne présentée par l'un d'eux, scannant la salle sur mon passage pour tenter de reconnaître des visages parmi ceux exposés dans notre quartier général. J'avise sa chevelure flamboyante près d'une grande statue et je m'approche doucement, lui tendant le verre avant de me tenir à ses côtés, pour lui résumer la situation à voix basse. « J'ai vu une dizaine de gardes répartis dans la pièce. Armes de poing à la ceinture. Certains gardent des entrées, ce qui veut dire qu'il y a des endroits que ce cher Gúzman ne veut pas faire visiter à ses invités. » Et c'était cette information qui était la plus importante. Si l'on arrivait à se glisser dans l'une d'entre elles pour découvrir ce qui s'y cachait, on pourrait certainement obtenir de plus amples informations quant au trafic d'armes. « Il faut qu'on découvre où est son bureau. » je souffle, avant de soudainement la tirer par la main en découvrant qu'un homme nous observe depuis de longues minutes. « J'espère que tu sais danser, Lloyd. » je susurre entre mes dents, fendant la foule pour me retrouver au centre de la pièce, là où quelques couples évoluent déjà langoureusement. Nous mêler aux autres convives allait certainement nous permettre de pas trahir notre identité et j'espérais que ça nous laisserait assez de temps pour avoir une ouverture. Je ne comptais pas repartir de cette putain de baraque sans avoir eu ce que je voulais.      



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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 EmptySam 23 Jan - 23:46

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Je ne sais pas ce que j’avais pu faire, que ce soit dans ma vie ou dans une antérieure, pour mériter une telle punition. Parce que c’était clairement ainsi que je prenais les événements. Comme un châtiment pour je ne savais quelle putain de raison. L’univers ou le Karma, qu’importe, finalement, devait actuellement se fendre la poire pour m’avoir mis dans cette situation qui n’avait, très sincèrement, rien d’appréciable. Kellen restait Kellen et même si on omettait ce qui s’était passé entre nous la veille, il restait toutes ces années à ressentir cet éternel agacement à son égard. Et c’était suffisant pour me donner envie de crier de frustration. j’avais l’impression d’avoir passé la porte d’un cauchemar et je regrettais de ne pas m’être tapée le culot de dire à Mendoza de vivre au vingt-et-unième siècle. Après tout, comment auraient-ils fait si je n’avais pas été là, hein ? D’autant plus que Kellen aurait fait un couple excellent avec Jones, par exemple et j’aurais grandement apprécié cette scène, de loin. Mais non, j’étais sa partenaire et cette incommodante tâche m’était revenue de droit. Et ça me ravissait, au plus haut point. Moi qui avait toujours rêvé de me pavaner, accrochée aux bras de Walters, à minauder comme une collégienne, je ne m’étais jamais sentie aussi  chanceuse qui maintenant. Non, vraiment, la Terre entière devait me haïr pour m’infliger un tel supplice.

Mais je ne peux pas laisser transparaître mes émotions, laisser, ne serait-ce qu’une infime chance, aux hommes de Gúzman de comprendre que nous n’étions pas vraiment un couple. Alors je cache mon malaise derrière la seule chose que j’avais encore l’impression de maîtriser à ce moment-là ; l’humour. « Toujours. Mais que veux-tu, on ne change pas une équipe qui gagne. » je rétorque avant de reprendre mon sérieux. On n’était pas là pour les petits fours, malheureusement, et ce même s’ils avaient l’air drôlement appétissant et sentent divinement bons. On avait une mission à réaliser, des informations à récolter pour permettre à nos collègues qui attendaient à l’extérieur d’agir au meilleur moment. Échouer n’était pas une option, on se devait de faire tomber Gúzman et de mettre fin à ses petites manigances si bien ficelées que j’avais longtemps pensé qu’on courrait après du vent. Il savait y faire et son professionnalisme n’était plus à remettre en doute. Il nous échappait depuis tellement d’année qu’on ne pouvait pas laisser passer notre chance, pas alors qu’elle était à portée de main. Mais avant d’agir et de l’envoyer derrière les barreaux, on devait savoir où est-ce qu’on avait mit les pieds, afin d’assurer nos arrières. Et j’avais l’intime conviction qu’on allait en avoir besoin. Je ne faisais confiance à aucune des personnes présentes ce soir et je préférais me méfier de tout le monde, plutôt que d’avoir de mauvaises surprises au moment où on sera prêts à passer à l’action. Il fallait impérativement qu’on sache qui de ses hommes possédaient une arme et les garder à l’œil. Mais on n’était pas les seuls à surveiller activement la salle et, il était grand temps qu’on se mette à jouer le jeu si on ne voulait pas devenir des suspects potentiels. Alors mon corps se rapproche du sien, ma main se déposant délicatement sur son torse et je dois me faire violence pour m’empêcher de trembler. Mais mon corps tout entier frémis en sentant sa main se poser sur mon bras et son visage bien trop près du mien me tire un traître battement de cœur. Mais je reprends bien vite contenance en l’entendant m’appeler ‘ma chérie’, ce qui, entre-nous, sonne affreusement faux dans sa bouche. Et dans mon esprit, également. « Oublies. » je souffle dans le creux de son oreille, avant de l’observer s’éloigner en direction du buffet.

Je perds finalement Kellen de vue et je me dirige vers notre point de rencontre, me fondant dans la foule pour mieux observer ce qui pouvait bien se tramer autour de moi. J’adresse des sourires polis aux quelques convives que je croise, avant de me faire légèrement bousculer de l’épaule par un homme, d’une trentaine d’année. Celui-ci se tourne presque immédiatement dans ma  direction, se confondant en excuses. C’est là que mon regard croise le sien et je sens mon souffle se couper dans ma poitrine. Reynosa. Un baron de la drogue arrêté quelques années plus tôt et que je pensais enfermé dans une cellule jusqu’à la fin de ses jours. Je sens mes membres se tendre et je supplie silencieusement pour qu’il ne me reconnaisse pas ou pire encore, qu’il sente que quelque chose ne va pas. « Ce n’est rien. » je me contente de répondre simplement. « C’est de ma faute. J’avais la tête ailleurs. » je poursuis, avant d’adresser, à mon tour, quelques excuses. Puis nos chemins se séparent et je prends une profonde inspiration avant de regagner notre point de rendez-vous. Kellen ne tarde pas à me rejoindre et je récupère le verre de Champagne qu’il me tend, le remerciant d’un léger sourire. Je trempe délicatement mes lèvres dans le pétillant tout en l’écoutant me faire un résumé de la situation. Cet enfoiré ne faisait pas les choses à moitié. « Sûrement à l’étage. » je souffle avant de boire une gorgée, manquant de renverser ma coupe alors que je me fais tirer vers le centre de la pièce. Je pose cette dernière sur une table alors que les paroles de mon partenaire font leur chemin jusqu’à mon cerveau. Bon sang de bois. Je n’avais pas fouler une quelconque piste de danse depuis mes années universitaire et elles commençaient tout doucement à remontrer, les bougresses. Quant à une danse de couple, je ne me souvenais même plus de la dernière fois que c’était arrivé. « En principe. » je marmonne entre mes dents, craignant de réellement finir la soirée avec une cheville en moins. « La vraie question, c’est où toi, tu as appris à danser… ? » je reprends à voix basse avant de me raidir légèrement au contact de sa main sur ma hanche. Il fallait absolument que je pense à respirer avant de mourir d’asphyxie. Ma paume vient finalement se poser sur son épaule et je le laisse mener la danse, me concentrant, les premiers temps, uniquement sur ma stabilité. Une fois certaine que je ne vais pas m’effondrer dans ses bras, je réduis un peu la distance, pour le mettre au courant des informations que j’avais récolté de mon côté. « Tu te souviens de Reynosa ? » je murmure. « Il est là. Il a eu l’immense honneur de me bousculer tout à l’heure… » J’aurais adoré lui faire manger le sol et le renvoyer immédiatement en taule, mais pour des raisons évidentes, j’avais dû me contenir. « Il ne m’a pas reconnu. » je m’empresse d’ajouter, pour le rassurer. « Tu crois qu’ils se sont alliés ou qu’il est ici pour une autre raison ? » Parce que je n’avais décemment pas envie de me retrouver au milieu de leurs sombres histoires de rivalité, s’ils ne travaillaient pas main dans la main.


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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 EmptyMer 27 Jan - 18:11

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Mendoza en savait assez à propos de l'entente absolument cordiale entre ma partenaire et moi-même mais il avait quand même décidé de nous infliger ce supplice. Je le soupçonnais de rechercher à "améliorer nos rapports entre collègues" mais je m'en serais bien passé, davantage après les événements de la veille. Devoir garder une proximité avec Poppy, jouer au couple" alors que je me demandais encore si hier soir n'était pas la plus grosse erreur de ma vie me donnait envie de me cogner la tête contre un mur, en tout cas assez long pour ne plus y penser. Parce qu'il n'y avait pas une seule minute où le contact entre nos peaux ne produisait pas de violents frissons qui couraient le long de ma colonne vertébrale. Mes yeux cherchaient inévitablement à papillonner le long de sa silhouette, à suivre la ligne de son visage, la flamboyance de ses mèches fauves. Et ça me rendait fou, minute après minute, de comprendre que je lui portais autant d'attention. Je ne voulais pas ressentir ça, je ne voulais pas être imprégné de cette attraction qui grandissait au fur et à mesure des jours. Je ne voulais me sentir vulnérable face à elle, d'une manière encore plus terrible parce qu'il suffisait d'un regard ou d'une parole de sa part pour mettre à mal tout l'équilibre que je m'étais construit jusqu'à maintenant. Alors je repoussais tout, au fond de ma poitrine et dans un coin de ma tête, comme je l'avais toujours fait pour le reste. Je savais qu'il était impossible de faire demi-tour, de revenir en arrière alors je compartimentais pour limiter les dégâts.

Mais la vie semble vouloir me pousser dans mes retranchements, me faire sortir de ma zone de confort. Je ne pouvais pas agir comme d'habitude, si je voulais mener cette mission à bien. Je devais me glisser dans d'autres bottes, me comporter différemment, jouer le jeu pour conserver notre couverture intacte. Sourire, jouer les gentleman, réagir comme le ferait un homme éperdument amoureux d'une femme alors ces sentiments et ces gestes ne faisaient aucun sens à mes yeux. Agir à contre-courant, d'une manière qui ne me ressemblait en aucun cas. Pourtant, je me forçais et j'essayais de dissocier qui j'étais de qui je devais être le temps d'une soirée, pour que ça fonctionne. Gúzman était un homme plein de précautions et très intelligent, qui semblait toujours avoir un coup d'avance sur ses adversaires - dont nous faisions partie. Il veillait à ne laisser aucune trace de son passage et agissait prudemment pour ne pas éveiller les soupçons. J'avais l'impression que ça faisait trop longtemps que son nom ressortait dans nos dossiers et il finissait toujours par nous échapper, d'une façon ou d'une autre. Il s'entourait de personnes de confiances et mis à part ma partenaire, je ne faisais confiance à personne parmi les invités qui déambulaient autour de nous. La plupart devaient être armés jusqu'aux dents et peser lourd sur la balance du crime. J'aurais rêvé d'une arrestation de masse au moment opportun mais nous étions venus pour une personne en particulier et je comptais bien réussir, cette fois. « Trop tard. » je susurre, glissant mes yeux dans les siens pendant quelques secondes avant de me retourner pour partir dans la direction opposée.

Il était trop tard pour tout oublier, dans tous les sens du terme. 

J'observe furtivement les visages au fur et à mesure de mon tour de repérage, distribuant quelques salutations polies, notant le regard lascif de quelques femmes sur mon chemin, ce qui me tire un léger sourire satisfait avant de traverser les convives pour m'arrêter un court moment au niveau du buffet. Aguilar. Un dealer connu pour être une plaque tournante de la drogue entre les États-Unis et le Mexique. En compagnie de sa femme, une brune plantureuse qui semblait s'ennuyer ferme et descendait coupe de champagne sur coupe de champagne pour passer le temps. Trois ans que l'emplacement de ses entrepôts changeait régulièrement, trop rapidement pour être localisés. Et je me souviens d'un interrogatoire qui s'était terminé sur un suicide pour protéger le secret de ses affaires scabreuses. Je prends une profonde inspiration avant de reprendre ma progression, récupérant un verre de pétillant pour la rousse avant de la rejoindre au point de rendez-vous. Je hoche la tête à sa remarque, avant de sentir le regard des hommes postés devant une porte délicatement ouvragée. Déglutissant, j'attrape le poignet de ma coéquipière pour l'attirer dans mon sillage jusqu'au centre de la pièce, où évolue déjà quelques couples. « Je suis un homme aux multiples talents, Lloyd. » je souffle, avec un rictus moqueur, glissant ma main sur sa hanche pour mener doucement la danse. Je pouvais remercier la tante - ivre la plupart du temps - de Cosima pour les instants où je m'étais retrouvé à devoir valser sans le moindre consentement aux fêtes de famille.

Quelques minutes passent et je la sens se rapprocher, de manière presque imperceptible. Mais son parfum se fait plus fort et le contact entre nous exhale une chaleur que je ressens remonter dans le creux de ma poitrine. Bordel. J'acquiesce, essayant de ne pas me raidir à la pression de sa paume sur mon épaule et au souffle qui s'échoue contre ma bouche. « J'espère. » je réponds platement, les lèvres pincées. Rien qu'à sa couleur de cheveux, on repassait pour la discrétion. « J'ai aperçu Aguilar. Je pense qu'ils sont en train de monter un coup phénoménal pour distribuer de la drogue et des armes depuis le Mexique. » je souffle, glissant quelques regards à la ronde en la faisant tournoyer pour pivoter et analyser l'autre partie de la grande salle. Avant de presser ma main dans le creux du dos de Poppy pour la faire basculer en arrière, me penchant en avant pour accompagner le mouvement. Je reste dans cette position quelques secondes, baissant les yeux sur son visage et appréciant la surprise qui s'étale sur ses traits. « Il y a du mouvement là-haut. » je susurre, désignant le balcon des yeux avant de nous redresser pour revenir en position. « On va dire que tu as soudainement très envie d'aller te remaquiller et que je vais galamment t'accompagner. Et nous allons malheureusement nous perdre dans les couloirs en cherchant les toilettes. » je rajoute, avec un sourire narquois avant de l'emmener à ma suite hors de la grande salle pour rejoindre le corridor principal. Le contact familier de mes holster contre mes côtes est rassurant, à mesure de nos pas feutrés contre la moquette d'un rouge profond. Et je l'attire dans l'ombre de l'escalier quand des voix masculines résonnent au-dessus de nous, me plaquant contre le marbre en voyant des silhouettes reflétées sur le mur d'en face. Et j'essaye de ne pas frémir à la sensation de sa silhouette appuyée contre la mienne, dont la chaleur contraste avec la pierre froide dans mon dos. Nous patientons quelques secondes dans le plus grand des silences, le temps qu'ils descendent tous les marches et filent en direction de la salle de réception. « On monte, on trouve la porte du bureau, on récolte les informations et on se casse. » j'énonce d'un voix quasi inaudible, avant de sortir de l'obscurité pour atteindre le début de l'escalier. Je n'avais pas envie de rester plus que nécessaire dans cette poudrière et je ne voulais pas risquer que notre couverture soit compromise. « Monte en premier. Je te couvre. » je souffle, avant de surveiller les alentours pendant qu'elle débute sa progression, la suivant quelques mètres en arrière.    



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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 EmptyMar 2 Fév - 11:36

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Je ne sais pas ce qui me met le plus mal à l'aise, finalement. Si c'est de devoir côtoyer Kellen et faire comme si la veille au soir n'avait jamais existé ou de devoir jouer les faux couples avec lui. Parce que je ne pouvais pas oublier ce qui s'était passé entre nous hier soir, je n'étais pas capable de passer au-dessus de tout ça. Pas après m'être montrer aussi vulnérable, pas après lui avoir confié des sentiments que je m'étais toujours refusé de partager avec qui que ce soit. Et ça, c'était sans prendre en compte ce qui était arrivé par la suite. Je n'ai même pas besoin de fermer les yeux pour revivre la scène comme si j'y étais, pour ressentir toute l'intensité du moment et toute la tendresse et la douceur dont il avait fait preuve avec moi. Comment mettre ces quelques heures de coté alors que j'avais eu l'impression d'avoir quelqu'un d'autre en face de moi, que ce collègue horripilant que je me coltinais depuis un peu plus de deux ans maintenant. J'avais découvert une facette de lieu que je n'aurais jamais soupçonné et c'était bien trop difficile d'y faire abstraction. Au même titre que je n'arrivais pas à faire taire le brasier qui ne cessait de grandir dans ma poitrine. Puis il y avait cette situation, qui, même si on omettait les derniers événements restait quelque chose d’extrêmement gênant. On s'était détesté, je l'avais haïs de toutes mes forces pendant un temps à cause de paroles blessantes, mais emplie d'une profonde vérité et devoir jouer au parfait petit couple, ça ne nous ressemblait terriblement pas. Tout sonnait horriblement faux. Nos mouvements, nos gestes et même nos paroles. Tout n'était qu'une terrible mascarade et on ne pouvait qu'espérer être convaincant, si on tenait à garder notre couverture intacte le plus longtemps possible. Mais ça me semblait parfois presque impossible de rester de marbre face à temps d'absurdité. J'en venais même à me demander comment on arrivait à faire croire que notre relation était vraie, alors que j'avais moi-même du mal à faire semblant d'être convaincu. Il suffisait simplement de s'attarder quelques secondes sur mon regard pour m'apercevoir tiquer devant ce surnom bien trop riche de sens pour qu'il soit vrai. Et il ne sera jamais. Malgré ce que j'avais pu apercevoir, Kellen restait Kellen. Cet homme solitaire qui préférait tenir tout le monde à distance pour une raison que je ne savais pas expliquer et que je n'expliquerais sans doute jamais. Et qui il était, la façon dont il agissait démontrait  parfaitement que ce qui s'était passé quelques heures auparavant n'avait aucune importance. Un simple moment d'égarement que, je le savais, je ferais mieux d'enfouir dans les tréfonds de ma mémoire si je voulais être capable de le regarder une nouvelle fois dans les yeux.

Mais pour le moment, je n'en étais pas capable et le seul moyen que j'avais trouvé pour effacer cette soirée de ma mémoire ou la rendre moins réelle, était de noyer cette tonne de problèmes dans l'alcool. J'étais prête à parier que le Champagne qui était servi ce soir était excellent. Je n'avais pas pour habitude de boire, ou disons que je l'avais perdu en rentrant dans l'armée et qu'en dehors d'un verre de vin à de grandes occasions, l'alcool avait rapidement été banni de mon existence. Encore plus lorsque j'étais en service. Mais quitte à jouer le jeu, autant le jouer jusqu'au bout en mettant quelques principes de côté. Mais le hasard fait plutôt bien les choses et Kellen décide de m'entraîner sur la piste de danse, m'obligeant à déposer mon verre où j'ai à peine trempé mes lèvres et à le suivre sur la piste de danse où plusieurs couples valsent déjà. J'ignorais qu'il était bon danseur. Ou même qu'il dansait, pour être et entièrement honnête. Sa remarque me tire un léger sourire et je reste silencieuse quelques secondes, pour l'observer. Après ces années à travailler avec lui, j'avais l'impression de ne pas le connaître aussi bien que ça. En fait, je ne connaissais rien, de lui, si ce n'est son identité et deux trois informations qui n'allaient décemment pas m'aider à le cerner. Alors qu'en face, j'avais l'impression qu'il savait presque tout de mon histoire, ou les grandes lignes en tout cas et qu'il pouvait lire en mois comme dans un livre ouvert. « Et beaucoup trop mystérieux. » je réponds sur le même ton; frissonnant au contact de sa main sur ma hanche. Bon sang... Mon corps fini par se rapprocher du sien, lui murmurant les maigres informations que j'avais récoltées, mais qui n'étaient pas des moindres. J'essaie de faire abstraction au reste, de ne pas me formaliser sur cette nouvelle proximité et son souffle qui vient effleurer mon visage. Je me concentre sur ses mots et sur rien d'autre, même si ça me demande un effort presque surhumain. Et la présence d'Aguilar comme celle de Reynosa n'augurait rien de bons. Ils devaient avoir de sacrés cartes à jouer pour s'allier tous les trois. Et cette petite réception était en train de devenir des plus intéressantes. Si on arrivait à faire tomber ces trois grands noms du trafic de drogues et d'armes, ce serait, sans l'ombre d'un doute, l'une des plus grande arrestation dans le milieu. Et dans une carrière, c'était loin d'arriver tous les quatre matins. Puis Kellen nous fait pivoter tous les deux avant de me faire basculer en arrière. En plus de devenir une cousine de la tomate, la surprise se peint sur mon visage et son petit air satisfait me donne juste envie de disparaître. Je le hais. Puis mes yeux se relèvent discrètement au niveau du balcon, avant de revenir se perdre dans les siens, le souffle court. Notre nouveau plan établi, je retrouve cette stabilité qui m'est si chère, mes deux pieds bien encrés sur le sol, me laissant entraîné à la suite du brun pour rejoindre le corridor.

Des voix se font entendre alors qu'on regagne lentement les escaliers et je n'ai pas le temps de faire le moindre pas que je me sens attirée en avant. Mon corps se retrouve pressé contre le sien et c'est à peine si j'ose bouger, voire même respirer. À ce rythme là je n'allais pas ressortir vivante de cette maudite mission. Alors je ferme les yeux, le temps de canaliser les battements de mon cœur et que la voie se libère. Les deux hommes finissent par regagner la salle de bal et on se remet tous les deux en mouvement. Sous ses ordres, je passe devant, avançant prudemment, jusqu'à atteindre la dernière marche. J'analyse l'étage, mon regard balayant les lieux d'un mouvement rapide. On n'avait pas le temps d'analyser chacune des pièces présentes dans l'espoir de tomber rapidement, avec un peu de chance, sur son bureau. Mais si j'étais un criminel, je ne laisserais pas des documents importants à la portée de tous ou sans aucune sécurité... Bingo. « Regarde. » je murmure en désignant, d'un coup de tête sur ma droite, une porte qui, malgré sa similitude avec les autres me semble être blindée. En plus de posséder une serrure à code. Si il n'avait rien à cacher, il ne se donnerait pas autant de mal sur la sécurité. Je reprends mon avancée jusqu'à ladite porte, sortant de mon sac une petite lampe ultraviolette que je dirige vers le verrou mécanique, prenant le temps d'observer chaque touche, notant mentalement celles où la lumière me donne une réaction plus vive. « 2, 5, 7 et 9... » je fini par annoncer en tournant légèrement la tête dans la direction de mon partenaire. « Est-ce que les chiffres te disent quelques choses..? » je demande, avec l'espoir de ne pas avoir à tenter toutes les combinaisons possibles.


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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 EmptyVen 12 Fév - 12:31

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Et beaucoup trop mystérieux. Un sourire suffisant étire mes lèvres à cette remarque de sa part. Il y avait une myriade de choses dont elle n'avait pas conscience à mon propos et c'était toujours incroyablement divertissant d'observer sa manière d'y réagir. Je savais pertinemment que j'étais une énigme pour les gens qui m'entouraient, à commencer par mes collègues de travail mais je considérais que je n'avais rien à leur confier à mon propos. Je ne voyais pas l'intérêt de partager des souvenirs d'enfance ou des anecdotes personnelles avec des gens que je ne faisais que tolérer, pour la plupart. Je pouvais confier ma vie à mes coéquipiers, parce que je le devais et parce que je savais qu'ils étaient tout aussi professionnels que moi pour la majorité. Mais ça ne voulait pas dire que j'allais me forcer à bavasser autour d'un verre alors que je n'en avais pas la moindre envie. Poppy, c'était différent et j'essayais de ne pas y penser outre mesure sous peine de me heurter à des choses que je ne voulais accepter, me concernant. Je préférais observer mes comparses, récolter des informations et les découvrir silencieusement, au lieu d'être la cible de ces regards. Analyser le comportement de différents spécimens cohabitant dans un même espace était infiniment intéressant, de mon point de vue. Et mon sourire s'accentue davantage en voyant le rouge couvrir les joues de ma partenaire, à cause de mon mouvement pour lui parler plus secrètement. Je vois ses yeux se lever dans la direction indiquée avant de revenir se planter dans les miens et il y a quelques secondes de battement, d'un profond silence brisé par les battements sourds de mon coeur avant de nous redresser tous les deux.

Une fois la première partie du plan établi, je l'entraîne à ma suite en direction du couloir que nous arpenté pour rejoindre la salle de bal. J'essaye de ne pas penser à la pression de son corps contre le mien quand nous nous resserrons dans le noir, laissant les pas des deux hommes s'éloigner pour sortir de l'ombre. Et je lui propose de passer en première, sécurisant son avancée et l'observant monter les escaliers, ses talons claquant sur le marbre. J'aurais donné n'importe quoi pour être dans ma tenue de travail plutôt que dans un costume mais nous devions sauver les apparences pour ne pas être repérés. La réussite de cette mission dépendait de notre capacité à récolter des informations tout en restant les plus discrets possibles. Regarde. Ma tête pivote dans sa direction pour apercevoir la porte d'apparence banale sur la droite. Mais le blindage couplé à la serrure à code semblait pareil à un panneau lumineux pour nous attirer, pareils à des papillons vers une flamme. Poppy fouille son petit sac pour en sortir une lampe à ultraviolet qu'elle dirige vers le boitier, observant les empreintes sur les différentes touches. 2, 5, 7 et 9. Son visage se tourne dans ma direction et je plisse les lèvres, mes sourcils se fronçant à sa question. Puis je commence à fouiller dans ma mémoire pour chercher l'équivalence de ces chiffres, qui doivent correspondre à une date. Et il me suffisait de trouver laquelle, pour nous permettre d'entrer dans la caverne aux merveilles. Je cherche aux tréfonds de mon esprit, j'essaye de relire les dossiers constitués, les informations trouvées sur Gúzman et sa famille. Jusqu'à ce que les chiffres ne viennent me sauter aux yeux, dans un ordre précis, sans même savoir pourquoi je m'étais souvenu de cette date en particulier. « 9572. » je souffle, avant qu'elle ne porte un regard perplexe sur moi. « 9 mai 1972, c'est la date de naissance de son frère, qui a été tué par un de nos agents pendant une opération. » je rajoute, les lèvres plissées, avant qu'elle ne compose le code. Et nous attendons quelques secondes, avec une sorte d'appréhension, jusqu'à ce qu'un déclic se fasse entendre et je me remets enfin à respirer correctement.

J'ouvre la porte prudemment, guettant tout autour de nous pour vérifier que personne ne venait dans notre direction. Puis la rousse entre la première et je la suis sans attendre, mettant les pieds dans un large bureau, tout aussi fastueux. Mais au milieu des objets précieux et des tableaux qui ornent les murs, il a un bureau avec un ordinateur et des écrans reliés à des caméras. Des caméras qui observent la moindre pièce de la maison, depuis l'immense cuisine jusqu'à l'extérieur. « Il faudrait qu'on puisse accéder à l'ordinateur, il doit y avoir des informations à l'intérieur. » je susurre à l'intention de ma coéquipière – détentrice d'une clé USB formaté par nos équipes pour détourner les systèmes de sécurité. De mon côté, je parcours les étagères, à la recherche de dossiers papiers. Il était assez malin pour avoir peut-être dissimulé ses petits secrets ailleurs alors je préférais faire attention et ne pas négliger le moindre détail. « Il faut qu'on fasse vite, ils ne doivent pas se douter de notre absence à la réception. » je rajoute avant que les minutes ne s'écoulent et que mes yeux ne cessent de faire des allers-retours dans sa direction. Gúzman restait introuvable à son propre gala et ça ne me disait rien qui vaille. J'avais un mauvais pressentiment et j'espérais que ce n'était que de simples suppositions. Mais soudain, les écrans deviennent noirs et je tourne la tête vers Poppy, glissant doucement ma main sur mon flingue. Puis l'image revient et je déglutis violemment en voyant nos reflets à travers les écrans, démultipliés. « Merde. » je gronde, avant d'être surpris par un nouveau déclic et la porte qui s'ouvre avec fracas, dévoilant des gorilles qui se ruent droit sur nous.

Et je n'ai pas le temps de prévenir la rousse qu'un tir retentit dans ma direction, filant près de mon oreille pour se ficher dans le mur derrière moi. Mes muscles répondent par réflexe et je me baisse vers le sol pour faucher sa cheville avec mon talon, projetant mon coude en haut pour atteindre son menton dans le même temps. Je vois ma partenaire se débattre face au second mais je ne peux pas me concentrer sur elle avant d'avoir la certitude que le mien était hors d'état de nuire. Mais une main agrippe mon bras avant qu'il n'atteigne sa cible pour me repousser en arrière et j'évite de justesse la crosse d'un pistolet dans la mâchoire. Mes membres répondent naturellement à l'agression et je ravale ma frustration en voyant que ce ne sont pas spécialement des amateurs. Ils n'étaient professionnels mais il savaient se battre. Et c'était certainement la seule chose qu'on leur demandait, de toute manière. Mon dos rencontre cependant le mur et je laisse échapper un grognement de douleur. Mon genou remonte et frappe contre son plexus, lui arrachant une respiration étranglée, le plat de ma main claquant à la suite contre son oreille. Je profite de son étourdissement pour lui arracher son arme, l'utilisant pour l'assommer. Je n'attends même pas de l'entendre tomber sur le sol pour regarder en direction de Poppy mais elle finit par mettre l'autre à terre, ses cheveux voltigeant au rythme de ses mouvements, sa robe remontant sur ses cuisses laiteuses. Et je me maudis de laisser mes yeux glisser sur la peau pâle au plus mauvais moment avant de secouer la tête et de reprendre contenance. « Tu as récupéré des données ? » je lâche, le souffle court, en démontant le flingue du gaillard étalé par terre, laissant retomber les différents morceaux à ses côtés. « Il faut qu'on se casse d'ici le plus vite possible. » Je ne savais pas si c'était Gúzman ou l'un de ses subordonnés qui nous avaient repérés mais si nous sortions pas de cette villa au plus vite, c'était des années de traque qui risquaient de partir en fumée.   




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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 EmptyVen 26 Fév - 11:49

Fake couple, but real feelings ?
Kellen & Poppy

Kellen était un mystère à lui tout seul. On travaillait ensemble depuis plusieurs années et tout ce que je savais de lui sd limitait à son nom, son prénom et sa date de naissance que j'avais découvert par pur hasard. Le reste, je l'ignorais. De toute façon, à part Mendoza, personne ne devait rien connaître de sa vie. Et j'ignorais pourquoi j'avais tant envie de percer sa carapace et découvrir qui il était réellement, derrière le masque qu'il portait presque constamment en ma présence. Je ne comprenais pas pourquoi il se cachait derrière autant de faux semblant alors que le Kellen, le vrai, qu'il m'avait parfois laissé apercevoir n'avait rien de désagréable ou de honteux. Mais Walters était un solitaire, il dénotait complètement avec le reste de notre équipe que je considérais presque comme ma deuxième famille. Avec lui, c'était différent. Il restait mon partenaire, celui avec qui j'avais souvent vécu le pire, et je m'étonnais chaque jour un peu plus de l'être encore et de ne plus entendre toutes les horreurs et critiques que j'avais pu recevoir pendant des années. Tout ça avait changé et je me sentais enfin comme son égale et plus comme un boulet qu'il était contraint de traîner derrière lui. Mais il continuait d'instaurer une certaine distance entre nous. Enfin. Cette distance avait tout simplement volé en éclat la nuit dernière et ce fait me semblait encore complètement absurde. Et pourtant, tout était réel... Au point où je craignais toujours que ce qui s'était passé entre nous la veille ne vienne entacher nos rapports déjà plus que fragile au bureau. Je ne voulais pas reperdre l'équilibre précaire que nous avions eu tant de mal à trouver. Surtout qu'il pouvait penser et dire ce qu'il voulait, on formait plutôt une bonne équipe tous les deux.

Et j'en ai une fois de plus la preuve quand il me donne l'ordre des chiffres, alors que je lui lance un regard remplis de questions. J'écoute attentivement son explication avant de composer le code, retenant mon souffle pendant quelques secondes jusqu'à ce que le léger déclic nous annonçant que la porte est ouverte ne se fasse entendre. Et je me permets enfin de respirer à nouveau, lui adressant un sourire discret avant de pénétrez à l'intérieur de la pièce. Et si elle respire le luxe et la bourgeoisie comme tout le reste de la maison, une étrange atmosphère y règne. Sans doute à cause de toutes ses caméras et écrans surveillants chaque partir de la maison et en grande partie la réception. Et si ce bureau est un point de contrôle, pourquoi est-ce que personne ne s'y trouve ? Tout ça ne me dit rien qui vaille et j'ai étrangement l'impression qu'au jeu du chat et la souris, nous sommes les souris. « Ça ne me plaît pas tout ça... Il y a quelque chose qui ne va pas. » Mais maintenant qu'on était là, on ne pouvait pas simplement repartir les mains vides. Alors je mets de côtés mes impressions, hochant la tête aux mots de mon coéquipier. « Je m'en occupe. » je réponds en sortant la clef USB données par nos équipes. Je l'insère sur l'ordinateur centrale, patiente quelques minutes que le programme installé dessus fasse son job et après ce qui me semble être une éternité, je parviens enfin à accéder aux nombreux dossiers présents dessus. Je ne cherche pas à savoir ce qui pourrait nous être utile ou non, je sais que le temps nous est compté, alors je sélectionne le tout pour le transférer sur la clef. Il ne reste plus qu'une petite minute d'attente que tous les écrans s'éteignent. Je relève la tête vers Kellen avant de percevoir notre reflet tout autour de nous. Bordel. Mes yeux se reposent sur l'ordinateur et j'essaie en vain de le rallumer qu'un tir me fait sursauter et j'attrape la clef USB avant de me baisser, par réflexe. Je cherche du coin de l'œil mon coéquipier, soupirant de soulagement en découvrant qu'il n'est pas blessé et je me redresse à mon tour pour affronter le deuxième balourd qui fonce sur moi. Et j'ai envie de hurler de frustration, parce que chacun de mes mouvements me semble être d'une lenteur incroyable à cause de mon accoutrement. Et l'enfoiré en face de moi, en plus d'être vif, se bat plutôt bien. Perché sur mes talons, à esquiver maladroitement les coups, je fini par perdre l'équilibre, me retenant de justesse au mur. Je sens mon cœur s'emballer et je décide de tenter le tout pour le tout. Je retire mes maudits escarpins, lançant le premier de toute mes forces dans sa direction et je profite de son manque d'attention pendant qu'il l'esquive pour lancer le deuxième qui le touche en plein visage. Il est légèrement sonné et c'est le moment pour moi d'agir. Je bondis en avant pour le désarmer, me servant de la crosse de son arme pour l'assommer. La prochaine fois, je demande des chaussures avec des lames intégrées dans les talons. « Oui. » je réponds dans un souffle, me contentant de retirer le chargeur du flingue et de le glisser dans mon sac, tandis que je laisse retomber l'arme sur le sol. « Tirons-nous. »

Je sors la première, faisant un signe de tête à Kellen pour qu'il me couvre et, une main posée sur mon arme, j'avance prudemment dans le couloir, prenant le chemin emprunté une poignée de minutes plus tôt, mais en sens inverse. Une fois en bas des escaliers et la salle de réception en visuel, je lève ma main dans sa direction pour qu'il s'arrête, prenant le temps d'observer ce qui se joue de l'autre côté. Le nombre de sbires de Gúzman avait considérablement augmenté et ils me semblaient tous particulièrement sur les nerfs. Soit nous avions été démasqué et nous n'allions pas tarder à nous faire encercler, soit ce pour quoi il donnait sa réception ce soir avait commencé. Mais dans les deux cas, retourner dans la salle me semblait bien trop risqué. « On ne pourra pas sortir par la porte principale... » je murmure à son attention, essayant de me remémorer le plan de la maison et ses sorties. Il fallait qu'on en déniche une suffisamment reculée pour qu'on puisse quitter ce lieu sans attirer tous les regards sur nous. « Les jardins ? » je demande sans grande conviction. Mais il s'agissait sans doute de notre seule porte de sortie.


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MessageSujet: Re: I think universe is laughing at us. | Pollen #6 I think universe is laughing at us. | Pollen #6 EmptyDim 14 Mar - 11:13

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Il y a quelque chose qui ne va pas. J'avais la même impression depuis que l'on avait mis les pieds dans cette immense villa. Une appréhension dont je ne connaissais pas l'origine, une sorte de courte sonnette d'alarme qui me traversait de long en large mais que je n'arrivais pas à expliquer. Tout était trop calme, trop facile. Nous avions évolué dans ces lieux sans le moindre mal, trouvé la salle de contrôle sans le moindre obstacle pour nous mettre des bâtons dans les roues.  « Il faut qu'on fasse vite et qu'on déguerpisse d'ici. » je lâche, avant de la voir se glisser derrière le large bureau pour s'occuper de l'ordinateur pendant que je fouillais la multitude d'étagères qui couraient le long des murs. Je ne doutais pas de nos qualités en tant qu'agents parce que je savais que nous étions tout à fait capable de réussir cette mission sans le moindre problème. Ce métier, c'était la seule chose à laquelle j'étais certain d'être bon. J'y avais voué mes dix dernières années. Pourtant, c'est comme si on nous avait volontairement donné la possibilité de venir jusqu'ici alors que ce repaire était celui d'une cible qui pesait particulièrement lourd dans nos dossiers. Je n'arrivais pas à me départir de cette sensation désagréable qui me collait à la peau depuis que j'étais entré dans cette demeure. Et ça ne met pas longtemps à se concrétiser lorsque les écrans s'éteignent tous avant de se rallumer un par un, dévoilant nos propres silhouettes debout dans la pièce. Merde. Puis la porte est enfoncée pour dévoiler deux gorilles qui se jettent sur nous pour essayer de nous réduire à l'impuissance. Mes yeux dévient quelques secondes vers Poppy, la voyant se baisser avant que mes muscles ne se mettent en mouvement, répétant des chorégraphies imprégnées dans ma mémoire. Mes yeux analysaient à chaque seconde le moindre geste, défilant des messages qui s'imprimaient en capitales dans le creux de ma tête et mes membres y répondaient, se levant et s'abaissant pour parer, pour protéger mes points sensibles, pour répliquer et tenter d'abattre l'adversaire. Dans ces moments, plus rien ne comptait sauf cette impression de me laisser porter par l'habitude, par ce jeu d'attaque et de défense, par ce combat qui fait rugir le sang dans mes veines. Je ressentais toujours cette même exaltation, peu importe le nombre d'années qui passaient. Et mon genou vient finalement lui couper le souffle quand je trouve une infime ouverture, profitant de son soupir étranglé pour l'assommer violemment avec son arme. Mon regard glissant à nouveau sur le côté quand une chaussure vole pour rencontrer le visage du deuxième, la rousse en jouant pour faire de même avec son assaillant. Je me perds quelques secondes sur la peau pâle qui se dévoile à chaque mouvement avant de reprendre contenance et de retrouver le but de notre présence dans cette pièce. Le chargeur et la clé glissés dans son sac, nous rejoignons la porte avant de filer, bien décidés à sortir de cet endroit le plus vite possible avant que les choses ne tournent au vinaigre.

Je suis Poppy de près, nos propres armes en main. Désormais, chaque ombre et chaque mouvement suspect devient une cible à abattre, une gêne dans notre tentative d'échapper à la situation. Nous dévalons rapidement les escaliers, à l'affut du moindre bruit et je m'arrête brusquement en voyant sa paume tournée dans ma direction, sa tête à peine glissée en direction de la salle de réception. Si la sécurité était prévenue, son nombre allait augmenter de manière exponentielle. Ou alors ils avaient renforcé les effectifs parce que la petite sauterie allait commencer. Mais nous ne pouvions nous reposer sur rien du tout, maintenant que nous savions que nous n'étions plus invisibles aux yeux de Gúzman.  « En effet. » je souffle, les lèvres plissées et les sourcils froncés. Les jardins ? Je relève la tête pour l'observer avant de réfléchir quelques secondes. Puis je hoche la tête, jetant un coup d'oeil dans mon dos pour vérifier que la voie était toujours libre. « C'est toujours mieux que rien. » Je n'avais pas la moindre idée de s'il y avait un endroit pour nous permettre de repartir sains et saufs mais j'étais prêt à faire un trou dans une haie s'il le fallait. Nous faisons demi-tour pour repartir dans l'autre sens, atteignant prudemment l'arrière de la villa pour rejoindre l'extérieur. Cependant, même l'air qui caresse soudainement mon visage ne me fait pas oublier où je suis et le fait que nous ne sommes pas encore tirés d'affaire. Nous marchons côte à côte sur les gravillons du chemin, prudemment, pour essayer d'atteindre les limites de la propriété, contournant le bâtiment pour rejoindre l'endroit par lequel nous sommes entrés et déguerpir jusqu'à ma voiture. Mais je capte une silhouette dans mon champ périphérique, apercevant un garde qui effectue une ronde dans notre périmètre avant d'attraper le poignet de Poppy pour la tirer sous le couvert d'un arbre. Je vois la tête du gorille pivoter dans notre direction et je me sens démuni l'espace de quelques secondes. Nous n'avions strictement rien à faire là, pas alors que tout le reste des convives était à l'intérieur. Et la seule chose qui traverse mon esprit me tire un violent frisson et un gémissement de dépit que je réprime difficilement.

Puis l'une de mes mains se glisse rapidement autour de la taille de la rousse, l'autre venant encadrer son visage. Ma bouche venant rencontrer la sienne avec une sorte de désespoir à l'idée d'être démasqués si près de la sortie. Je presse mes lèvres une fois, deux fois, trois fois. Mes yeux rencontrant ses iris clairs et remplis d'une profonde surprise. Des images apparaissant devant ma rétine, au moment le moins opportun du monde. J'avais l'impression de revenir en arrière, de sentir à nouveau le poids de son corps pressé contre le mien, la vibration de ses soupirs contre ma peau et cette frénésie qui m'avait enveloppé pendant cette instant comme coupé de la réalité. Et ce besoin désespéré d'en avoir toujours plus, sans jamais être rassasié. Plus les secondes passent, plus je me fais violence pour ne pas la plaquer contre le tronc du saule pleurer dont quelques branches nous encadrent. Je m'arrache à cette étreinte en voyant qu'il s'éloigne, mais je capte un mouvement et en plissant les yeux, je comprends qu'il est en train de parler dans son microphone. Il devait avoir signalé notre présence et il allait falloir partir très vite si l'on ne voulait pas rester coincés ici. Je recule, baissant les yeux sur les pommettes roses de Poppy et un sourire typiquement masculin étire à peine mes lippes. Mais l'urgence me fait revenir à moi et je lui indique le portail de l'entrée d'un mouvement de tête.  « On dégage. Maintenant. » je murmure, avant de me remettre en route, le coeur battant à tout rompre dans ma poitrine. Guettant de tous les côtés, j'avise le portail majestueux, encore ouvert et je fronce à nouveau les sourcils. Il y avait définitivement quelque chose qui n'allait pas, qui me semblait étrange. Cependant, j'ai hâte de rejoindre mon véhicule et mettre autant de distance que possible avec la maison de Gúzman et ses machinations. Nous avions les informations et c'était le plus important.

Une fois dehors, le claquement des escarpins de Poppy résonne sur le bitume et nous pressons le pas pour atteindre le bout de la rue. Le poids sur ma cage thoracique se réduisant un peu en voyant la carrosserie rutilante de ma bagnole, qui se traduisait comme la réussite de notre mission malgré ce revirement de situation un peu chaotique. Nous nous dépêchons de rentrer dans l'habitacle et je fouille la poche intérieure de ma veste pour récupérer mes clés. Une fois le moteur ronronnant, je me fais pas prier pour démarrer et quitter cet endroit hostile.

Même si je n'étais pas prêt de l'avouer, je ne pouvais pas nier que nous faisons une bonne équipe.     



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