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Theater Trap (Silma #1)

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Alma Martins
Deuxième génération

Alma Martins


Date de naissance : 21/09/2000
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MessageSujet: Theater Trap (Silma #1) Theater Trap (Silma #1) EmptyVen 11 Sep - 23:05

First step,  being locked in a theater.
Sid & Alma

C’était une idée un peu folle, un peu saugrenue, que de m’inscrire sur ce forum. J’avais appris l’existence de tels lieux sur le net, il y a quelques mois, quelques mois à me renseigner, à chercher à me demander comment tout cela fonctionnait. J’étais curieuse, curieuse de savoir ce qui poussait les gens à venir s’inscrire par ici, ce qu’ils cherchaient, s’ils étaient comme moi, un peu curieux, ou vraiment, à la recherche de quelqu’un pour les accompagner en fin de vie, quand celle-ci se fait trop dure à supporter. Moi je voulais simplement comprendre, expérimenter les choses. Déceler un peu le secret, de ce lieu que l’on peut penser macabre, sombre, et triste. Découvrir ces personnes, qui se cherche un dernier lien, pour un dernier voyage. J’ai fait la rencontre de ce garçon, après avoir posté une potentielle idée, sur ce forum. Remplir une dernière liste, en un mois, de chose folle. Qu’on n’oserait jamais faire en temps normal. Vivre une dernière fois avant de mourir. J’avais établi cette liste, en pensant à ce qui pourrait être assez excitant, pour être vécu avant que la vie ne s’arrête. Des idées un peu folle, d’autre moins, mais qui valent la peine d’être vécu. J’ai réussi à prendre contact avec ce garçon, qui a accepté de m’accompagner dans cette idée un peu folle, bien que je ne sois pas dans l’optique d’en finir, j’avais quelque part hâte, de comprendre ce qui l’avait poussé à vouloir en finir, de comprendre le cheminement qui se fait dans l’esprit d’une personne qui ne veut plus vivre. Sûrement la déformation professionnelle de mes années d’étude de psychologie, J’étais curieuse, peut-être un peu trop d’analyser toute cette situation. Et puis, qui sait, peut-être qu’à vivre avec tant d’excitation, et à découvrir tout ce que la vie a à offrir, il voudrait peut-être continuer un peu plus longtemps. Je ne prends pas la prétention de me dire que je vais le sauver, je n’en suis sûrement pas capable, mais peut-être lui redonner goût à la vie.

La première étape de cette liste, quand j’y ai réfléchit, il nous fallait quelque chose d’assez excitant, d’assez fou, pour donner envie de continuer. Qui ne rêve pas de savoir ce qui se passe quand le rideau se baisse, quand l’écran devient noir, et que les lumières se rallument dans les salles habituellement si obscures. Moi j’avais toujours eu envie de savoir, et de vivre cette expérience. Alors c’était le premier point : rester coincés dans un cinéma après la fermeture. Il avait accepté de me suivre, de me rejoindre, pour la dernière séance, d’un film à succès, pour tenter de vivre cette folle expérience, qui me mettait des papillons dans le ventre, rien qu’à y penser, c’est terriblement excitant, de jouer avec le danger, et je sais pertinemment, qu’il nous faudra être discrets, et assez malins, pour ne pas nous faire repérer par les derniers employés, qui vont certainement fouiller chaque recoin, pour être sûrs que des petits malins ne restent pas là. J’avais envie d’être cette petite maline, qui parcours le sol velouté des tapis, et qui se fait le plaisir fou, de grignoter le popcorn qu’il reste dans la machine. Curieuse de savoir, et de voir l’envers du décor, animé par l’adrénaline de l’inconnu, du potentiel danger.

Après ma journée de cours, j’étais rentrée, pour vérifier une dernière fois qu’il ne m’avait pas envoyé un message pour annuler notre rendez-vous de ce soir. Mais non, rien à signaler, j’avais bon espoir qu’il vienne ce soir. J’occupe mon temps, en relisant des cours, en faisant tout et n’importe quoi pour ne pas me fixer sur le temps qui passe, plus obnubilée par l’idée de rencontrer ce garçon pour de vrai pour la première fois, et l’idée, qui me parait à chaque seconde un peu plus folle chaque seconde, en étant tout aussi stressée de me faire attraper par un vigile, ou un employé, qui nous prendrait tous les deux par la peau du dos, pour nous ficher dehors, illico presto. Le cinéma n’était pas très loin d’où je résidais, alors je ne me précipite pas pour me préparer, ou même pour faire de véritables efforts, après tout, je n’étais pas là pour plaire, et ça m’était même bien égal. J’avais juste envie de vivre quelque chose qui me sortait de mon quotidien. Malgré que je ne me sois pas précipitée, j’arrive tout de même à l’avance, et j’observe tout autour de moi, pour tenter d’apercevoir ce garçon, que je n’avais vu qu’à travers un écran pour échanger quelques messages. Je croise son regard triste, non loin de moi, et je m’avance, une main serrée sur la bandoulière de mon sac. « Bonsoir. C’est.. enfin, c’est gentil d’être venu. » Je pensais sincèrement, qu’il n’allait pas venir, que mes idées étaient trop folles pour qu’il accepte et qu’il se ravise finalement, sans m’avoir prévenu. « Tu es prêt ? » demandais-je préférant m’en assurer, alors que mon sang bouillonne entre l’adrénaline et l’excitation.





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Sindri Fjeld
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Sindri Fjeld


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MessageSujet: Re: Theater Trap (Silma #1) Theater Trap (Silma #1) EmptyDim 13 Sep - 13:12

Sindri & Alma
The beginning of the end


Je ne sais plus comment j'ai atterri sur ce forum, ce qui m'a poussé à m'inscrire ou même ce qui m'a attiré aux premiers abords. Peut-être que je cherchais des réponses, à toutes les questions qui s’entrechoquaient dans mon cerveau ou simplement quelqu’un capable de me comprendre… Je ne sais plus, tout est bien trop flou dans mon esprit. Je me souviens juste de cette nuit d'insomnie, de la peur grandissante qui me nouait les entrailles à la simple idée de devoir me lever pour aller à l'université le lendemain. Alors que je pensais que tout serait différent, alors que je m’étais permis d’espérer que la fac ferait disparaître les autres années. Mais je me trompais, rien n'a changé, au contraire. Tout à continué, sans que je ne puisse rien faire. Les insultes, les moqueries, les messes basses et les regards de travers. Tout était là, dans les moindres détails, me donnant l'impression de ne jamais avoir quitté ce foutu lycée. Et si dans d'autres circonstances, voir la vitesse à laquelle les rumeurs se propageaient, m'aurait sans doute fasciné, là, j'étais juste sidéré de constater qu'on en savait déjà autant sur moi avant même mon arrivée. Et ce simple détail suffisait pour me donner envie de tout envoyer chier. Les études, les gens, la vie. J'encaissais en silence depuis bien trop longtemps, prenant sur moi pour continuer d'avancer, pour ignorer toutes les ignobles paroles qu'on pouvait entendre à mon sujet. Mais le pire, ce n'était pas d'être la risée de tout un établissement, non, ça, c'était encore gérable. Le pire, c'était de ne jamais avoir une seule seconde de répit, de ne jamais avoir le temps de reprendre sa respiration, de souffler, ne serait-ce que deux minutes. Ça ne s'arrêtait jamais. Même le soir, les plus coriaces trouvaient le moyen de continuer de s'amuser. Et qu'est-ce que je pouvais faire ? En parler à mes parents ? Certainement pas. J’étais persuadé, peut-être à tort, qu’ils ne me comprendraient pas.

J’ai posté une annonce. Quelque chose de simple, de quelques mots, tout au plus. Je voulais juste en finir le plus rapidement possible et m’éviter de longues nuits sans trouver le sommeil, à me demander ce que j’avais bien pu faire pour que la vie, le karma, le destin, appelez ça comme vous le voulez, s’acharne avec autant de plaisir sur moi. Puis il y a eu cette fille, aux idées un peu folle, aux envies plus que surprenantes. Elle avait rédigé une liste, une putain de liste de choses qu’elle voulait absolument faire avant de mourir. Je me souviens m’être demandé pourquoi quelqu’un désireux d’en finir avec la vie s’emmerderait avec ça, mais elle n’était pas forcément suicidaire… Je me souviens d’avoir lu des témoignages de personnes malades, n’ayant plus la force de combattre leur putain de cancer. Tout était possible et connaître la raison de sa présence ici ne me regardait pas. Alors j’ai accepté. Elle était de Los Angeles, elle aussi, et dans un mois, tout serait fini. Et je me raccrochais à cette date, pour me tirer du lit tous les matins, pour me donner le courage d’affronter une dernière fois l’insensibilité et l’égoïsme de l’être humain, en mettant un point d’honneur à déposer un baiser sur la joue de mes parents avant de quitter la demeure familiale. Ce que je n’avais pas dû faire depuis de longues années.

Aujourd’hui, c’est le premier jour d’une longue liste. Après ça, il n’en restera plus que vingt-neuf, et j’étais prêt à faire le décompte jusqu’au jour J, dans l’unique but de le voir se rapprocher. Et j’allais enfin mettre un visage et probablement un nom sur un pseudo, sur des conversations jusqu’à pas d’heure. Alors après l’université, je m’étais empressé de rejoindre le cinéma, en me demandant quand même si je ne perdais pas mon temps avec cette fille. J’imagine que n’importe quel gamin ou adolescent aurait adoré l’idée de rester enfermé dans un cinéma, d’y passer la nuit pour se goinfrer de sucreries jusqu’à ce qu’indigestion s’en suive. Moi, ça ne me faisait ni chaud ni froid. Mais c’était le deal. Un mois pour effectuer tous ses souhaits, avant que notre voyage sur cette maudite planète ne se termine. J’avais supporté dix ans de harcèlement, je n’étais, disons, plus à un mois près. Les mains dans les poches de mon jeans, les yeux rivés vers le sol, je lance quelques coups d’œil irréguliers autour de moi, pour guetter son arrivée. Puis une petite voix m’oblige à relever la tête et mes yeux croisent des yeux d’un bleu océan. « Hey. » je réponds, d’une voix détachée avant de hausser les épaules à ses remerciements. Je ne sais pas si on pouvait qualifier ma venue d’un acte de gentillesse, au vu de la raison de notre venue ici. « Je suppose que oui. » Je n’ai jamais rien fait d’illégal dans ma vie. Même frauder dans les transports en commun, je n’ai jamais eu le cran de le faire, alors même si ça me coûte de l’avouer, je ne suis pas aussi serein que j’en ai l’air. « Tu veux voir un film en particulier ou tu t’en moques ? » je demande en m’avançant vers les caisses, priant intérieurement pour échapper à la comédie romantique à l’affiche.

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MessageSujet: Re: Theater Trap (Silma #1) Theater Trap (Silma #1) EmptyLun 21 Sep - 13:45

First step,  being locked in a theater.
Sid & Alma

Il y avait des tas de raisons qui font que la vie s’arrête trop vite, la maladie, la fatalité, un accident qui prends tout, la vie qui simplement, décide qu’elle n’est plus assez forte pour continuer, et il y a des gens pour qui, vivre est simplement trop compliqué, trop insupportable, et qui veulent seulement en finir. Quelque part, je peux comprendre, cette décision, le plus intéressant, c’est de savoir ce qui les a poussés à la prendre cette décision. De savoir le pourquoi du comment. Ça ne m’était jamais venu à l’idée, d’en finir, peut-être parce que j’avais eu la chance d’avoir une vie douce, de ne jamais avoir trop de remous, de m’être un peu mélangée à tout le monde, d’être passée inaperçue, de n’avoir jamais fait trop de bruit. D’être restée sage, peut être trop, dans un coin de la classe avec mes amis, de n’avoir jamais attaqué ou défendu, jamais pris part aux conflits, ou aux moqueries. D’avoir toujours été dans ce qu’on attendait de moi, que j’avance, sans faire de vague. Peut-être que ça m’avait fait gagner un peu de tranquillité, et que je m’étais laissée bercée sans jamais trop me poser de question, parce qu’on m’avait toujours appris que c’était comme ça, on vit on meurt. Je voulais comprendre, je voulais savoir, aussi, pourquoi on culpabilisait les gens qui veulent en finir, pourquoi le suicide est par tous, considéré comme un acte lâche, alors qu’au fond, je crois qu’il faut beaucoup de courage, pour avoir la force d’en finir là, de son propre gré, de se préparer à dire au revoir, comme ça, tout en gardant ce geste pour soi. C’était pour un peu toute ses raisons, sans mauvaises intentions, que j’avais appuyer sur le bouton s’enregistrer, de ce monde un peu flou.

Et il y avait cette liste, que j’avais concocté, avec des idées un peu folles, un peu surréaliste pour quelqu’un qui comme moi, n’a que la vie pour objectif. Il n’en reste pas moins, que j’avais tenté de me mettre dans la peau de quelqu’un qui n’avait plus que 30 jours à vivre. De chercher, ce qu’elle mettrait sur cette liste. Si j’avais un compteur au-dessus de ma tête, si j’avais activé l’horloge de mes dernières heures, comment je voudrais les utiliser ? Il y avait cette idée folle, de rester coincée dans un cinéma, de me goinfrer toute la nuit de pop-corn et autres sucreries, en foulant le velours des tapis, en tentant de faire fonctionner la machine qui diffuserait un film en avant-première juste pour moi, pour cette personne qui allait m’accompagner dans cette aventure un peu folle. Il y avait des choses plus douces, moins dans l’adrénaline, juste parce qu’il faut aussi prendre le temps de profiter de choses simples, de petites visions, de quelques moments figés, pour dire au revoir, tout doucement. J’aurais pu mettre des choses plus futiles, comme faire un marathon des parcs d’attractions, et ce n’était pas ce qui manquait dans la région, mais je m’étais dit que c’était trop commun, peut-être un peu trop banal, pas assez d’aventure. Le palpitant d’un rollercoaster, peut tout aussi bien se retrouver, quand on se fait courser par un vigile mécontent. Alors j’avais tenté d’être originale. Et il y avait ce garçon, qui a accepté de me suivre, qui a accepté ces 30 jours, en ma compagnie.

Ce garçon derrière un pseudo, sur lequel je peux enfin poser un visage, en m’avançant à sa hauteur, à l’entrée du cinéma. Il reste perplexe, presque sans vraiment d’émotion, comme s’il n’était pas vraiment tenté, mais en même temps, pas non plus totalement dégoûté. Si il est là, dans l’optique d’en finir au plus vite, quelque part, je ne peux pas lui en vouloir. Il devait sûrement me prendre pour une folle, de vouloir vivre aussi intensément, au cours des 30 prochains jours. Mais il ne pose pas de question, se contente d’observer, de parler de manière détachée, mais pas froide. Peut-être que c’est sa manière à lui de voir les choses, de les vivre. Peut-être que comme certains, il à déjà trop vécu, et n’attends que la fin. Ce n’est pas ce dont j’aimerais parler en premier. Je veux juste vivre ce soir, tout en tentant un peu de cerner ce personnage, avec qui je vais partager de folles journées. Mes parents me tueraient sûrement pour l’illégalité de ce qui nous attends, mais j’avais terriblement hâte de vivre cette aventure. Je lui réponds dans un sourire, avant de poser les yeux sur les affiches au-dessus des caisses. « Un film d’action, ou un film d’horreur. Sauf si ça t’angoisse, les films d’horreurs. Dans ce cas, ce film d’action me semble pas mal. » Commençais-je en pointant du doigt deux affiches, l’un pour un film d’épouvante, à l’arrivée de l’automne, ces derniers sont toujours en vogue. Et un film d’action, dont je n’avais jamais vraiment entendu parler. Mais après tout, l’intéressant, se trouvait après la séance. « Tu aimes le pop corn salé ? » Demandais-je, avant de me tourner vers l’hôtesse, et de prendre nos tickets pour moi, et un petit pot de sucrerie, pour nous occuper pendant le film, et nous donner un peu de force pour tenir toute la nuit. Je le suit au milieu des sièges, le cœur battant, jusqu’à m’installer, et chuchoter « Oh, et, je m’appelle Alma. » Les lumières s’éteignent, et la pièce, immense, est désormais plongée dans le noir.

Que l'aventure commence. Jour 1.



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Sindri Fjeld
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MessageSujet: Re: Theater Trap (Silma #1) Theater Trap (Silma #1) EmptyVen 9 Oct - 1:40

Sindri & Alma
The beginning of the end


Je me suis longtemps demandé qu’elle était la meilleure façon d’en finir. Comment procéder, quel jour le faire, quoi dire ou quoi laisser. Je ne voulais pas que ce soit douloureux, je voulais juste m’endormir, et ne jamais me réveiller. Avoir l’air apaisé, serein, chose que je n’étais plus depuis bien trop d’années maintenant. Et parce que je refusais d’infliger une quelconque image plus horrible que celle-ci à mes parents ou à mes sœurs. Partir, sans rien dire ou leur écrire une lettre, c’était également une question que je me posais et dont je n’arrivais pas à avoir de réponses. Parce que je voulais, leur donner ces explications que je taisais depuis longtemps, qu’ils puissent comprendre que tout ça, ce mal-être avec lequel je grandissais, ce n’était pas de leur faute. Mes parents ont été les meilleurs parents qu’un enfant puisse avoir, et je ne pourrais jamais leur retirer ça. Ils m’ont apporté tout l’amour et tout le soutien dont j’avais besoin. Seulement, cette fois, ils n’auraient rien pu faire et je le savais. Leur intervention n’aurait rien changé, pas cette fois en tout cas. C’est en partie pour ça, que je me taisais. Et parce que leur donner les raisons de cet harcèlement ne ferait qu’augmenter leur culpabilité, alors que les véritables coupables résidaient ailleurs. Pour finir, je voulais qu’ils sachent, tous les deux, et mes sœurs également, que je les aimais, plus que tout au monde. Que mon geste ne voulait, en aucun cas, dire le contraire, même si ce serait sans doute difficile à entendre et à comprendre. Voilà comment j’avais l’attention de mettre fin à mes jours, avant que je ne finisse par tomber sur ce site. Et je crois que je ne me serais jamais inscrit dessus, si je n’avais pas été poussé par la curiosité. Pourquoi vouloir franchir le pas en étant accompagné par quelqu’un d’autre, par une personne dont on ne connaissait rien ? Ce n’était pas une question de courage, il en faut déjà énormément pour prendre la décision de tout arrêter, alors pourquoi ? J’avais finalement trouvé certaines de mes réponses, en parcourant les différentes annonces, et quelque part, j’avais trouvé ça beau. Pour la plupart d’entre nous, notre existence ne se résumait qu’à la sensation d’un immense vide. On se sent seul, on se croit seul. Et avoir quelqu’un avec qui partager ces derniers instant, jusqu’à ce qu’on expire notre dernier souffle, c’était une sorte de revanche sur la vie.

Vivre seul. Mourir entouré.

Mais depuis mon arrivée devant notre lieu de rencontre, je ne cesse de me demander pourquoi j’ai cliqué sur le message de cette fille, pourquoi j’ai accepté de l’accompagner dans cette idée loufoque et qui me dépassait complètement. Elle n’était pas la seule personne à vouloir cesser de respirer à Los Angeles, et j’aurais pu décider d’en finir avec tout ça bien plus vite. Pourtant, c’est avec elle que j’avais rendez-vous aujourd’hui, pour réaliser le premier souhait sur sa putain de liste. Et je dois bien l’avouer, ça m’emmerde. Je déteste le centre-ville et toute l’effervescence qu’il peut y avoir dans les rues bien trop fréquentées à mon goût de Los Angeles. Le calme et la tranquillité du ranch me manquait déjà terriblement et je n’étais là que depuis une poignée de minutes. Et depuis combien de temps n’ai-je pas mis, un pied dans un cinéma ? Une éternité. La dernière fois devait remonter à plusieurs années, en compagnie de mes parents, alors que je n’étais encore qu’un gamin. Un gamin loin de tous les problèmes actuels que je traînais derrière mois comme un prisonnier pourrait traîner un boulet. Mais maintenant que j’étais là, maintenant que j’avais accepté, j’allais mettre un point d’honneur à rester. De toute façon, rien ne m’interdisait de revenir sur ma décision et de lui suggérer de trouver quelqu’un d’autre pour continuer la réalisation de sa liste… Alors pour le moment, j’allais prendre sur moi, certainement subir cette soirée et effectuer le décompte des jours avant la libération.

Puis je rencontre enfin la demoiselle à l’origine de ma première escapade nocturne. Escapade qui, je le rappelle, à quatre-vingt dix pourcent de risques de se finir dans un poste de police, mais passons ce léger détail, bien que non négligeable. Surtout pour mes parents. Les salutations effectuées, je lui demande quel film elle souhaite aller voir, jetant un rapide coup d’œil aux affiches qui se dressent devant moi, me contentant de hausser les épaules devant sa question. Je n’étais pas un grand adepte des films d’horreurs, parce qu’ils avaient tous la même mécanique et qu’à force d’en regarder en cachette, depuis que j’ai l’âge d’avoir un ordinateur dans ma chambre, j’ai fini par devenir insensible. Mais le film d’action ne me dit trop rien. « Va pour le film d’horreur. » De toute façon, quitte à rester enfermer dans un cinéma vide après, autant y aller à fond. Puis sa question me prend au dépourvu et je bégaie un misérable « Oui. » avant de comprendre qu’elle vient de m’offrir ma place. Fichtre. « Tu n’étais pas obligé. » je dis, dans un murmure, en ayant l’étrange impression que mon cœur se resserre dans ma poitrine. Puis on se dirige vers notre salle, et je cherche du regard nos places, avant de les lui indiquer d’un simple geste de la main. On s’installe et je m’enfonce dans mon siège, avant l’envie d’y disparaître. La pièce n’est pas pleine, mais suffisamment pour que je ne me sente pas à l’aise, au milieu de tous ces gens. D’autant plus que nous étions un samedi soir et que, le samedi soir, le commun des mortels adore le passé à l’extérieur. Sa voix me tire de mes pensées et je me tourne légèrement vers elle. Alma. C’est donc ainsi qu’elle s’appelle. « Sindri. » je souffle, dans un demi-sourire, avant que les lumières ne s’éteignent, et que l’écran s’allume.

Deux heures plus tard, le générique se met à défiler, les quelques personnes présentent dans la salle se lèvent pour se diriger vers la sortie et je les écoute, d’une oreille distraite, commenter la séance. Comme je l’avais prédis, tout était plus ou moins prévisibles, mais, je l’avoue, j’y ai pris du plaisir. Un film d’horreur sur grand écran, c’est toujours plus prenant que sur celui de mon ordinateur. Ma tête pivote légèrement sur le côté, pour regarder Alma, pour tenter de déchiffrer les émotions sur son visage, mais la salle s’est vidée et j’imagine que c’est le moment de mettre son plan en exécution. Parce qu’elle en a forcément un pour nous éviter une arrestation et une nuit en cellule. « Qu’est-ce qu’on fait ? » je chuchote, par peur qu’on puisse nous entendre. « On se cache où, en attendant la fermeture ? » Parce que dans quelques minutes, des employés allaient venir balayer les pop-corn qui auront volé durant la séance, les quelques déchets que les clients auront laissé derrière eux, et nous, on avait tout intérêt à ne plus se trouver dans les parages.

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Alma Martins


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MessageSujet: Re: Theater Trap (Silma #1) Theater Trap (Silma #1) EmptyDim 27 Déc - 15:27

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Sid & Alma

Je n’ai jamais eu peur de vivre, mais mourir, c’était une autre histoire, quelque chose de flou, et de si peu concret, que je n’avais aucune idée, de ce qui se passerait une fois que j’aurais fermé les yeux, une bonne fois pour toute. Est-ce que ça fera mal ? Est-ce que je serais perdue ? Est-ce que je vais me réveiller dans un lieu ou tout ira bien, ou sera-ce le chaos ? On sait si peu de chose sur ce qu’il se passe après la mort. Sur comment on vit, une fois que notre passage sur Terre est terminé. Personne ne connait sa date d’échéance, à moins de l’avoir choisie. On a peu de témoignage, aucun, sur ce qu’il se passe quand on se sent mourir, quand on sait que c’est la fin, personne pour nous raconter si c’est un moment ou on se sent apaisé, où si c’est la chose la plus effrayant de toute notre vie. Je crois que vivre, c’est plus simple. On sait que parfois ça fait mal, que sourire peut-être compliquer, mais il y a tellement de bons moments, de belles choses à vivre, à faire, à voir, à comprendre. Tellement d’aventures. Est-ce que se relever quand on souffre, n’est pas plus simple, que de ne jamais se réveiller, ou c’est la réciproque qui est vraie. Qu’est ce qui peut être si horrible ici-bas pour pouvoir rêver d’une meilleur ailleurs, d’un paradis blanc, ou d’un enfer un peu plus confortable. Je ne suis pas croyante je ne sais pas si le paradis ou l’enfer existe vraiment, et je crois que la simple idée, qu’il existe un monde, pour les gens qui ne sont plus là, pourrait m’apaiser, et rendre cette abstraction un peu moins effrayante est bonne à prendre. Tout comme cette envie, de comprendre pourquoi certains, décident de mourir, avant que le destin, fatal, ne les emporte naturellement. Prendre la décision de mourir, c’était parfois presque plus courageux, que de continuer à vivre pour certain, ça demande un courage, que je n’aurais sûrement pas. J’ai même remis en question plusieurs fois, cette annonce sur ce site. Parce que j’allais accompagner quelqu’un dans sa mort, sans la partager, et je me trouvais presque odieuse, de prendre la place de quelqu’un qui comprendrait vraiment les motivations de cette personne. Moi, au fond, j’en étais presque incapable.


Mais vivre, comme si chaque jour pouvait être le dernier, ce n’était pas ça, vivre vraiment ?

C’est la raison de ma présence là. De cette envie folle, de vivre, pour savoir ce que ça fait, curieuse de comprendre ce qui se passe aussi, dans la tête de ce garçon qui m’accompagne. Je lui offre la place sans même vraiment réfléchir, par l’habitude peut-être des choses. Je ne sais pas vraiment les motivations, mais c’est fait maintenant. « Je ne me suis pas sentie obligée. » Je lui réponds en haussant les épaules, alors qu’on se rends dans la salle, pour nous installer. Je ne suis pas friande des films d’épouvante, je ne comprends pas vraiment les mécanismes, ni même où ils vont trouver toutes ces idées un peu folles. Mais je compte sur l’adrénaline que pourra me procurer le film, pour me donner du courage pour la suite de la soirée. Et ce n’est qu’une fois installée dans le confort médiocre d’un siège de velours, que je me présente pour de vrai, pas sous un pseudo, simplement avec mon prénom, auquel il répond du sien. Sindri. Peu commun, mais rien n’aurait pu lui aller mieux, j’ai l’impression. « Enchantée. » Je souffle, avant que le noir fasse sa place autour de nous, pour laisser nos esprits, se délecter de la frayeur des images qui s’apprêtent à défiler sur l’écran de tissus blanc, qui nous fait face.

Je ne sais pas ce qui m’a fait le plus sursauter par moment, le film ou les cris des gens autour de nous. Deux heures où mon cœur à pris plaisir à s’emballer, à cesser parfois de battre, où les images furent aussi puissantes, que l’esthétique de ce film, qui fut plutôt agréable à regarder, je dois bien avouer qu’il n’était pas si mal, ni si terrible, que je pouvais le penser. Les lumières au-dessus de nous, baignent la pièce d’une lumière faible, mais suffisante pour indiquer le chemin de la sortie aux spectateurs, qui remontent doucement les escaliers vers la sortie. J’étire doucement mes bras, et mon dos, alors que le regard de Sindri se pose sur mon visage. A mon tour, je me tourne vers lui, un certain éclat d’excitation dans le regard, l’adrénaline, qui remonte doucement. « On va se dissimuler, le temps qu’ils passent faire le ménage. Il existe pas mal de recoins dans lesquels ils ne regardent jamais vraiment, assez sombre, et à cette heure-ci, la plupart ne souhaitent jamais rester tard. » J’annonce à voix basse, en glissant mon bonnet noir sur mes cheveux. Question de passer encore plus inaperçue dans un coin sombre. Je me hisse sur mes jambes, dans un sourire. « Suis-moi. » De grande tentures foncées, entouraient la où se trouvait l’écran, c’était le parfait endroit pour se dissimuler. Je descends les escaliers à toute vitesse, pour rejoindre l’endroit, prenant quelques seconde pour admirer la grandeur de ces rangées vides. Rapidement, la porte commence à grincer de nouveau, alors je viens attraper la main du jeune homme, pour l’attirer à ma suite, derrière les grandes tentures, là où la lumière ne perce qu’à peine. « Maintenant, il ne nous reste qu’à attendre. » Ma voix se fait la plus faible possible, mais mon sourire, lui est immense, je n’avais jamais rien fait de si fou de toute ma vie, et j’avais tendance à vraiment trouver cette situation, aussi incroyable qu’il puisse y paraître. « Ton téléphone a de la batterie ? On aura besoin de lumière plus tard… » Je demande, pour m’assurer que tout roulera comme il se faut, une fois que nous serons seuls dans l’immense cinéma.




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MessageSujet: Re: Theater Trap (Silma #1) Theater Trap (Silma #1) EmptyVen 22 Jan - 14:10

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Je ne me souviens pas à quel moment j’ai su que j’avais atteint le point de non retour, à quel moment je me suis dis que je n’étais plus capable de supporter ce mal-être constant. Et encore moins depuis quand j’ai la certitude que disparaître de la surface de la Terre était devenu la seule et la meilleure option possible pour que toutes ces merdes s’arrêtent enfin. Je m’étais longtemps persuadé que mourir n’était pas une solution, que j’étais plus fort que ça et qu’abandonner n’était même pas envisageable. Parce que je ne voulais pas être plus faible que je ne l’étais déjà, je ne voulais donner de quelconque satisfaction à tous ces enfoirés qui prenaient un immense et malsain plaisir à faire de ma vie un Enfer. Mais ma plus grande faiblesse, finalement, elle résidait ailleurs. Dans le fait de les laisser continuer, de les laisser me tirer plus bas que sous-terre et de souffrir sans tenter quoi que ce soit, parce que je m’en sentais incapable. Mais je me voyais pieds et poings liés, pris dans une spirale infernale qui ne cesserait sans doute jamais. Puis j’avais reçu les derniers coups, ceux qui m’avaient fait tomber à genoux et dont je ne m’étais jamais relevés. Et c’est sûrement à ce moment-là que j’ai commencé à reconsidérer la question, à voir la mort comme une délivrance… C’est cette perspective qui m’avait donné la force de me relever et qui continuait de m’en donner, pour avancer, en gardant la tête haute jusqu’à cette date butoir à laquelle tout prendrait fin. Et cette date s’était retrouvée retardée de quelques jours quand j’avais accepté de réaliser cette liste avec la dénommée Alma. Et je n’expliquais toujours pas pourquoi j’avais eu envie de le faire, pourquoi je m’étais autant senti concerné par ses envies, pourquoi l’aider m’avait semblé presque inévitable. On ne se connaissait pas, on ne s’était même jamais croisée et pourtant, je ressentais ce besoin viscéral de lui permettre d’exhausser ses vœux avant qu’elle pousse son dernier souffle.

Il fallait croire que j’avais hérité du cœur immense de mes parents.

Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de ressentir une pointe de regrets en l’attendant devant le cinéma et de vouloir prendre mes jambes à mon cou quand on passe les portiques pour se diriger vers notre salle. Je n’étais jamais allé voir un film avec des amis, encore moins avec une fille, et ma gorge était en train de s’assécher avec une telle rapidité que j’avais l’impression d’être dans le désert du Sahara, à chercher désespérément un oasis où me désaltérer. La lumière se tamise avant de s’éteindre et la salle plonge dans le silence, avant qu’il ne soit brisé par une faible musique angoissante et je m’enfonce légèrement dans mon siège, le regard résolument fixé devant moi. A de rares reprises, mes yeux se tournent en direction de ma voisine, guettant les expressions de son visage à travers la faible lumière qui émane de l’écran. Souriant discrètement quand je la surprends à sursauter à plusieurs reprises, m’amusant presque des cris effrayés et des battements de cœur sûrement trop rapide pour êtres normaux des personnes présentes dans la salle. Mais moi, je me sens normal, pour la première fois et putain, qu’est-ce que ça fait du bien.

La séance se termine, la salle se vide et c’est d’une voix basse que je demande la suite des opérations. Parce que j’espérais qu’elle avait un plan pour nous éviter une nuit en cellule et sans doute une belle brassée de la part de mes parents s’ils venaient à être au courant. Et puis si elle comptait sur moi pour mettre en place une stratégie, c’était raté d’avance. Je n’avais jamais osé frauder dans un bus, alors rester illégalement enfermé dans un lieu, c’était une grande première. Et certainement une dernière. Parce que je commençais tout doucement à sentir l’angoisse me tirailler les entrailles. Bientôt accompagné d’une certaine excitation alors qu’elle m’explique l’endroit où on va se dissimuler, le temps que le cinéma ne ferme ses portes pour la nuit. « Je te suis. » je réponds simplement, rabattant ma capuche sur ma tête, en accord avec ses propres mouvements. Au moins, j’étais sûr qu’on ne verrait pas mon visage, dissimulé dessous, si jamais on venait à se faire surprendre. Je la suis dans les escaliers, les descendant presque sur la pointe des pieds avant de me figer en entendant un grincement de portes dans notre dos. Merde. Je savais que ce n’était pas une bonne idée, qu’on allait se faire chopper et que… Bordel. Je sens les doigts d’Alma se lier aux miens, avant d’être entraîné à sa suite. On se glisse dans un recoin sombre, entre le mur et l’immense écran et je retire ma main de la sienne, comme si elle était soudainement brûler par ce contact, avant de la glisser dans ma bouche. Mon palpitant menace de s’échapper de ma poitrine et je profite d’être camouflé derrière ma capuche pour fermer les yeux et reprendre contenance. Il se passait trop de choses pour mon pauvre petit cœur, je n’avais pas l’habitude de gérer autant d’émotions différentes d’un coup. « Ok… » je murmure dans un souffle avant de rouvrir les paupières et de légèrement tourner mon visage dans sa direction. « Entièrement chargé. » Ou peut-être qu’il manquait quelques pourcents, mais c’était largement suffisant pour tenir toute la nuit. « Et j’ai une batterie externe dans mon sac. Au cas où. » Je ne sortais plus sans après avoir eu le malheur de tomber en rade de batterie une fois. Mon bus avait eu plusieurs minutes de retard et j’étais rentré chez moi juste à temps pour éviter à ma mère de prévenir la police et le FBI. « Tu penses qu’ils en ont pour combien de temps avant de fermer… ? » je demande à voix basse, tout en me laissant glisser le long du mur. Quitte à ce qu’on soit bloqué ici pendant une heure, plus ou moins, autant s’installer confortablement.


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MessageSujet: Re: Theater Trap (Silma #1) Theater Trap (Silma #1) EmptyJeu 11 Mar - 22:10

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Je n’étais ni harceleuse, ni harcelée, j’étais plutôt de ceux et celles qui se font petits dans la cour, parce que je n’ai jamais trop aimé me mêler à la foule, ce ne sont pas toujours des cas de figures dans lesquels je me sens très à l’aise. Parfois, je trouvais réconfort dans la solitude, dans les livres de psychologie, où dans de nombreux témoignages. Uniquement dans le but de satisfaire une certaine curiosité, jamais rien de plus ou rien de moins. Peut-être qu’elle était trop poussée, quand, comme lorsque je me suis inscrite sur ce forum, j’ai décidé de prendre part à cette expérience. Je n’en ai parlé à personne, je pense que la plupart des gens sensés pourraient penser que c’est malsain ou que je suis folle, qu’il n’y a rien à tirer de tout ça, que je vais me jouer d’une personne qui ne veux qu’en finir. Mais quelque part, vivre de telles expériences, comme celle qui se trouvent sur la fameuse liste que je me suis amusée à créer, ça pourrait redonner un certain goût à la vie, le temps de quelque temps. Je n’aurais sûrement pas la prétention de dire, que je serais en capacité de sauver le monde avec ma petite liste, et que j’ai trouvé le remède aux pensées suicidaires, mais peut-être qu’en en apprenant plus sur les raisons qui pouvait pousser quelqu’un à en finir, je pouvais aussi amener un peu de paix, dans un quotidien peut-être trop compliqué à gérer. Le temps de quelques heures. Très peu de temps finalement, mais peut-être assez. Ce n’était que l’histoire d’un mois. 30 jours. C’est court, et en même temps, ça peut paraître si long, pour quelqu’un à qui la vie parait insipide. Je voulais comprendre, cette façon de penser, ce schéma, qui mène au gouffre le plus infini, en arrivant à garder la face, à continuer de dire que, oui, dans un mois, ça sera fini, sans jamais y songer vraiment.

Mais si je pouvais aider, c’était là, le principal.

Vivre des choses aussi extravagantes, que banale. Mettre un peu de piment et d’adrénaline. Quelque part, moi aussi, je voulais vivre ces choses-là, pour m’être interdit trop longtemps de les vivre, le nez toujours entre deux feuilles de papier, à toujours chercher l’excellence. Vivre sur le terrain, sentir la pulsation de mon cœur, quand l’euphorie du moment vient frapper chaque millimètres de ma peau. Ce sentiment un peu fou, qui donne envie de surpasser à peu près tous les vents et toutes les marées. Avoir le souffle plus court, en l’envie de rire à gorge déployée, tant le moment sonne si surréaliste. Me surpasser, braver les interdits, frôler les limites du bout des doigts. Je voulais ça. Je voulais le partager, essayer d’insinuer ce sentiment un peu fou, dans le cœur de quelqu’un. Ce film d’horreur n’en est qu’un début. Parfois, je sens le rythme de mon palpitant, s’accélérer, et ces pulsions, se glisser sous ma peau, pour me donner du courage. Parfois, je lève les yeux vers le châtain à mes côtés, pour découvrir sur son visage rien de plus qu’une expression sereine. Il n’a pas peur, il n’est pas joyeux, mais il est calme, comme si c’était quelque chose de normal, et ça me fais quelque chose. Mais l’action se déroule, et je ne garde pas les yeux loin de l’écran bien longtemps, de toute façon, j’aurais la nuit entière pour l’observer, pour capter la moindre expression de son visage, si tout se passe comme prévu.

J’avais trouvé des plans du cinéma sur le net, fait quelques recherches en amont, sur le système de sécurité aussi. Surprise de découvrir qu’à part les caméras de surveillances, nous devrions être tranquilles, il suffisait que l’on soit discrets, et suffisamment habiles pour toujours capter les angles morts, afin que notre petite escapade, ne se transforme pas en passage en cellule pour la nuit. Je ne voulais pas que mes parents aient à venir me chercher au poste de police en pleine nuit. Ils ne croiraient sûrement pas que je suis à l’origine de ce plan, et je ne voulais pas mettre mon comparse pour la soirée, dans la panade. Je croisais les doigts pour que tout se déroule correctement. Nos visages sont dissimulés dans l’ombre, et à peine les escaliers sont dévalés, que je le tire à ma suite derrières les épais rideaux de velours rouge. Un sourire amusé se glisse sur mes lèvres, alors que mon souffle se fait court, et qu’il retire subitement sa main de la mienne. Pas de contacts. Je retiens. « Ok, parfait, ça pourra nous être utile. » J’avais chargé la mienne également, avant de venir, et j’avais une petite lampe de poche, au cas où la technologie décidait de nous faire défaut. J’avais quelques provision, et de l’eau aussi, assez pour tenir et que ça ne paraisse pas non plus suspect, si on était venus à fouiller nos affaires à l’entrée du cinéma. « 45 minutes, une heure tout au plus. » Je murmure, avant de m’installer à ses côtés. « Enfin, pour cette salle, pas plu de dix minutes, le temps de ramasser les dégâts du film. Mais il est préférable qu’on reste là en attendant. Pour être sûrs » Je ramène mes jambes à mon torse, et passe mes mains dans les poches de ma veste, pour que rien de clair, ne dépasse vraiment, par pure sécurité. « Le film t’as plu ? » Je demande, histoire de passer le temps, les quelques minutes avant que l’on ne sorte de cette cachette de fortune, il allait falloir les meubler, alors autant discuter un peu, et tenter de faire connaissance, on avait la nuit pour ça. Et puis, ce sera plus simple pour les prochaines fois.





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MessageSujet: Re: Theater Trap (Silma #1) Theater Trap (Silma #1) EmptyDim 21 Mar - 13:34

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J’avais l’impression de m’être transformé en agent secret ou en parfait cambrioleur à la recherche d’un trésor inestimable, mais je n’étais rien de tout ça. Juste un type qui avait accepté de suivre une parfaite inconnue et qui allait se faire enguirlander sévèrement par ses parents si il venait à passer la nuit en cellule à cause de sa petite escapade nocturne. Pourtant, tout vêtu de noir, assis dans l’ombre, à attendre le bon moment pour agir, c’est ce que la situation me faisait ressentir. A la différence que notre seule arme se trouvait être notre téléphone portable et que notre objectif ne nous rapporterait pas des millions de dollars. Et je n’étais pas certain que le trafic de friandises soit une excellente idée. Mais c’était elle, la cheffe des opérations et j’avais la ferme intention de la suivre aveuglement dans tout ce qu’elle entreprendrait. Je n’avais décemment pas le profil du leader et comme elle avait l’air de savoir ce qu’elle faisait, la question avait bien vite été réglée. En plus de ça, elle semblait être bien plus renseignée que moi sur le cinéma, et certainement sur à peu prés tout du monde extérieur, vu le peu de fois où j’avais mis un orteil en dehors du ranch pour me divertir. Je n’allais en ville que pour me rendre à l’université et c’était, sincèrement, amplement suffisant. Les espaces bondés et moi, on n’était pas très copains. Je préférais la tranquillité de la campagne et de façon générale, la compagnie des animaux aux humains. Avec eux, il n’y avait pas de faux semblant ou d’hypocrisie. Et c’était en partie à cause de ça que je m’étonnais toujours d’avoir accepté de réaliser avec elle sa liste. Parce que ça sous-entendais passer du temps en sa compagnie, alors que j’étais quelqu’un de très solitaire et d’être dans l’obligation de m’ouvrir aux autres. Un véritable plaisir, quoi. Mais si elle tenait réellement à réaliser chacune des choses inscrite sur ce papier, c’est qu’elles étaient importants pour elle et je ne me voyais pas lui refuser. Puis ce n’était qu’un mois, trente petits jours… Après ça, tout serait fini.

Et contrairement à ce que je pensais, ce n’était pas si terrible que ça. Tout du moins, pour le moment. En dehors de la position très peu confortable dans laquelle on se trouvait, la soirée était plutôt agréable. Aussi étonnant que cela pouvait paraître, je n’avais plus envie de fuir en prenant mes jambes à mon cou. Je ne pouvais pas dire que je me sentais enfin dans les normes, ce n’était pas le cas et je ne pouvais pas oublier la raison de notre venue ici. Mais je percevais un avant goût de tout ce que j’avais raté, parce que l’être humain rependait bien plus facilement la haine que l’amour, et que je n’aurais sûrement jamais connu si elle n’avait pas fait irruption dans ma vie. « Ok… » Je me contente de souffler, tout en hochant la tête quand elle répond à ma question. Puis je jette un coup d’œil rapide à l’écran de mon téléphone pour regarder l’heure. Nous avions sélectionné l’une des dernières séances pour ne pas avoir à attendre trop longtemps après la fin du film, mais d’autres devaient durer bien plus longtemps que le nôtre et la nuit serait déjà bien avancée quand le cinéma deviendrait enfin vide. Et je n’arrivais même plus à me souvenir la dernière fois que j’avais veillée au-delà de minuit. « Ils ne mettent pas d’alarmes ? » je demande en chuchotant, pensant soudainement à tous les systèmes de sécurité qu’un lieu comme celui-ci devait avoir. Si il en était pourvu, le moindre mouvement de notre part allait le déclencher et j’étais prêt à parier que la police en serait immédiatement avertis. Et je ne tenais vraiment pas à me retrouver derrière les barreaux.

Puis je tourne légèrement le regard dans sa direction quand elle me demande si le film m’a plu et je reste quelques longues secondes sans rien dire, parce que je ne sais vraiment pas quoi répondre. Ce n’était pas la sortie de l’année, ni même du mois, mais ce n’était pas non plus un navet, contrairement à beaucoup de production de ce genre. Mais je n’avais pas envie de rentrer dans un long et éternel débat, alors je me contente de hausser les épaules. « Ça va. Il était sympa. » je réponds, avant de lui retourner la question, plus par politesse que par envie de combler le silence qui allait finir par s’installer, si je ne faisais pas un minimum d’effort. « Et toi, tu en as pensé quoi ? » Malgré la pénombre, j’avais réussi à percevoir le moindre de ses sursauts et de ses traits légèrement tirés pendant la projection. Je n’étais pas la personne la plus douée avec les gens, j’avais parfois même du mal à les comprendre, mais j’étais sûre d’une chose, c’est qu’elle avait prit un léger plaisir à être effrayée devant les images qui avaient défilés sous nos yeux. « C’était réellement la première fois que tu en voyais un ? » je fini par demander, curieux, détournant pourtant les yeux pour observer le sol. Être ici, avec une fille que je ne connaissais pas vraiment quelques heures auparavant, me retrouver à moins de quelques mètres d’elle et tenir une conversation, sans que mon cœur s’emballe dû à l’improbabilité du moment, ça relevait presque de l’impossible.

Tout me semblait irréel.


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MessageSujet: Re: Theater Trap (Silma #1) Theater Trap (Silma #1) EmptyJeu 21 Oct - 23:02

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C’était grisant. Cette sensation d’être libre et en même temps, de risquer à tout moment d’être pris en flagrant délit, pour une petite envie soudaine d’affronter le danger. Je n’avais jamais rien fait d’illégal, et encore moins cherché à commettre un impair. J’avais toujours eu une conduite discrète et exemplaire, mais ce soir, et pour cette liste. Le goût du risque qui glissait tout le long de ma peau comme une délicate brise, qui me donnait la sensation de pouvoir tout faire. L’adrénaline, qui faisait tout doucement pulser mon sang. Chaque seconde un peu plus vite. Je ne faisais pas cela bien sûr sans aucune préparation, je m’étais renseignée. J’avais épluché quelques sites internet pour savoir comment faire, et surtout, pour éviter de se faire prendre. Ce serait dommage, et surtout regrettable si cette soirée se terminait derrière les barreaux, mes parents me passeraient sûrement le savon du siècle, et je n’osais pas imaginer la réaction des parents de mon compagnon d’infortune. Ce n’était un plaisir pour personne de devoir venir chercher sa progéniture au commissariat. J’avais établi cette liste en cherchant toute les choses qui pourraient être marquantes, et donner cette impression de vivre comme si demain n’existait pas. Ces évènements un peu fou, mais qui confère un sentiment tellement fort, qu’il pourrait donner l’impression de pouvoir tout faire ensuite. Je voulais voir et comprendre comment les gens fonctionnaient si le temps leur était compté. 30 idées. 30 jours. Après ce sera la fin. Cette idée me met un froid, pour être honnête. Si ca ne marchait pas ? Si finalement, je ne réussissais pas à redonner le goût de vivre à quelqu’un qui voudrait que tout s’arrête ? Ce serait terrible. J’essayais vraiment de ne pas y penser. De me dire que ce n’était pas vraiment possible. Après avoir goûté à tant de moments incroyables, on ne pourrait que profiter à fond de la vie qu’on nous offre. Je l’espérais.

C’était une soirée particulière. Je faisais non-seulement la rencontre de ce garçon avec qui j’avais conversé, brièvement. Il n’était pas forcément très bavard. Mais en soit, ça me convenait, puis au final tout semblait bien se dérouler pour le moment. A voir comment allait se dérouler la suite de notre nuit au sein de l’interdit, mais il ne semblait pas avoir envie de me fuir. Alors c’était déjà un point de gagné pour moi. J’allais pouvoir apprendre à le connaître un peu plus durant cette nuit, avant d’enchaîner sur d’autres évènements, tous plus incroyables les uns que les autres, j’en étais certaine. Nous n’étions pas au bout de nos surprises. Veiller aussi tard, ne m’arrivait jamais, sauf quand je me rendais à quelques soirées organisées par des élèves du lycée, à l’époque, mais c’était rare. Bien trop pour le souligner. Puis cela faisait tout de même bien longtemps. A la fac, je n’avais plus le temps pour ça. Mes cours me prenaient une bonne partie de mes soirées, et l’alcool, qui coulait à flot dans ces fêtes d’étudiants, trop peu pour moi. « Si bien sûr. Sur toutes les issues. Les portes sont sécurisées. Autrement, il n’y a aucun détecteurs de mouvements, du moins, d’après mes recherches. » Je souffle, j’avais passé un temps fou à chercher ces informations. « Il faudra seulement qu’on fasse attentions aux caméras de sécurité. » Je souffle. S’ils regardaient la bande demain matin, je ne voulais pas que l’on puisse nous reconnaître. On pourrait risquer de beaux ennuis, et je n’étais malheureusement pas assez douée en informatique pour couper le système à distance. J’aurais pu demander à quelqu’un à l’université, mais je n’avais à mon plus grand regret, aucune connaissance dans cette section. Ca nous aurait pourtant été plus qu’utile.

Enfin, pour passer le temps, je me dis que lancer la conversation n’est pas une mauvaise idée, ce serait une première manière de tenter de cerner à qui j’avais à faire. J’avais eu des amitié avec des garçons auparavant, mais plutôt par procuration, et des petits amis rien que pour la forme. Mais je n’étais jamais tombée vraiment amoureuse. Tout avait été fait, plus pour rentrer dans un moule, plutôt que par vrais sentiments. Mon vrai premier amoureux, je devais être au collège, et lui ne m’aimait même pas en retour. Je m’étais ridiculisée ce jour-là. J’appréciais cependant la compagnie discrète et effacée de mon compagnon d’aventure. Quelque chose en lui, je ne saurais dire quoi, me touchais. Outre son histoire, et sa présence sur ce forum, évidemment. « Il était bien ! J’ai bien aimé le scénario, c’était prévisible, mais sympa. » Je souffle, dans un sourire. Avant qu’il ne m’interroge à nouveau. « Oui ! Je n’avais jamais osé auparavant. Je craignais que ce soit trop effrayant. » Je confie dans un bref haussement d’épaule. « Au final, ça ne l’était pas tant que ça, et c’était même plaisant. Enfin, ce n’était pas désagréable. » Je réponds finalement, avant d’appuyer ma tête contre le mur. On continue de converser à voix basse, avant que le silence ne revienne, pendant quelques minutes. Les minutes s’effritent, et viens enfin le temps de sortir de notre cachette. Je me relève doucement, les articulations engourdies. « On va pouvoir y aller je pense. On va essayer de se faire discrets. » Je souffle, toute excitée par l’envie de découvrir, et d’arpenter le cinéma.






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MessageSujet: Re: Theater Trap (Silma #1) Theater Trap (Silma #1) EmptyMar 9 Nov - 11:54

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J'étais quelqu'un de relativement très calme. Trop calme, sans doute. Je ne m'énervais jamais ou en tout cas, pas facilement et il fallait vraiment me pousser à bout pour que j'aligne un mot plus que les autres. Je n'avais jamais rien fait d'illégal, je n'avais jamais contourner la moindre règle dans le but d'assouvir le besoin d'obtenir ce que je voulais et, même tricher à un jeu ou pendant un devoir, était une expérience que je n'avais jamais faite. Si on omettait les quelques cookies piqués avec mes sœurs lorsque nous étions enfants avant l'heure du goûter ou les rares bonbons mangés en cachette alors que nous allions passés à table pour le dîner, j'étais le symbole même de la droiture. Sans doute parce que je craignais bien trop les représailles que j'allais m'attirer pour juste quelques secondes de bonheur. Même si, en toute honnêteté, j'étais bien loi  d'avoir les parents le plus stricte de Los Angeles, voire de la Californie toute entière. Qu'il s'agisse de mon père comme de ma mère, je savais qu'ils sauraient se montrer compréhensible, dans la mesure du raisonnable. Comme ma mère aimait si bien le rappeler, eux aussi, ils avaient été jeunes et eux aussi, avaient parfois dévié du droit chemin. Mais moi, ce que je voyais surtout, c'étaient deux personnes à qui ils étaient arrivés des événements difficile et qui avaient réussi à les surmonter. Par exemple, j'avais dû mal à imaginer ma mère en adolescente rebelle alors qu'elle avait portée sa fratrie à bout de bras et sacrifié un nombre incalculable de ses rêves et de ses envies pour que ses frères et sœurs ne manquent jamais de rien. Mais ce soir, je mets tous mes nombreux principes de côté en me trouvant ici, dans ce cinéma sur le point de fermer, caché dans un coin où personne n'est susceptible de nous trouver, à attendre la fermeture pour pouvoir me promener librement dans les lieux. Et cette situation était presque enivrante.

Pour le moment, tout se passait bien et, de toute façon, notre expédition et sa réussite reposait uniquement sur les épaules d'Alma. Moi, je n'avais aucune idée de ce que nous devions faire, de moment durant lequel nous pourrions sortir de notre cachette de fortune. Elle semblait tout maîtriser et ça me convenait parfaitement. Je ne peux toutefois pas m'empêcher de commencer lentement à angoisser, pendant soudainement aux potentiels alarmes qui pourraient se trouver à chaque recoin. Mais elle me rassure, m'assurant qu'elles sont uniquement placées sur des issues. Effectivement, ça fait sens dans mon esprit. Je peux facilement imaginer que personne ne se soit douté que des petits malins comme nous puisse rester cacher en attendant la fermeture ou en tour cas, réussisse le pari. Il y avait forcément quelqu'un pour vérifier que chaque pièce est vide avant de partir. Elle m'informe, en revanche, qu'il y a de nombreuses caméras de surveillance et je me contente de hausser les épaules avant d'ajouter, platement : « Ne leur donnons pas de raison d'aller regarder les caméras de surveillance, dans ce cas. » Autrement dit, ne faisons pas sonner les alarmes et ne saccageons pas le cinéma. À la moindre chose qui paraîtra suspect demain matin, on peut être sûr que les chances !u'ils regardent les vidéos soient importantes. Et bizarrement, je n'avais toujours pas envie de finir derrière les barreaux pour ça. Ou de devoir payer une amende. Ou de subir le regard désapprobateur de mes parents.

Pour passer le temps, parce que je ne doute pas qu'il sera long, Alma engage la conversation. Je ne suis clairement pas doué avec les relations humaines, en dehors de mon immense cercle familial. Ce qui explique mon côté solitaire. Bien que ça n'ait pas toujours été un choix de ma part. On parle donc du film qu'on vient de voir, décidément pas celui de l'année, mais ça reste un film d'horreur. Il ne faut pas s'attendre à un scénario à couper le souffle. Et je suis peut-être aussi un vrai puriste, avec une grosse préférence pour les vieux films d'horreur. « Tu devrais essayer Psychose d'Alfred Hitchcock. » Une valeur sûre et un incontournable. Puis un discret sourire naît sur mon visage quand elle m'explique pourquoi elle n'a jamais osé regarder ce genre auparavant. « C'est le principe d'un film d'horreur, que ça fasse peur, non ? » je la taquine. « Les meilleurs films d'horreurs ne sont pas souvent ceux qui nous font le plus peur. » Et c'est l'expert qui parle. J'en avais vu des centaines et, à mes yeux, les meilleurs n'étaient pas ceux qui m'avaient fait le plus sursauter. Au final, on se lassait rapidement des screamers toutes les quinze minutes. La conversation continue plusieurs longues minutes, sur un sujet que je maîtrise et qui me permet d'oublier que je suis en train de discuter avec un être humain et plus encore, avec une fille. Puis soudainement, toutes les lumières s'éteignent, plongeant les lieux dans un silence presque assourdissant. Le cinéma vient de fermer ses portes, annonçant l'heure, pour nous, de quitter notre cachette. On patiente quelques minutes supplémentaires, afin de nous assurer qu'il n'y a réellement plus personne, puis, quand je la vois se relever, je fais de même. Je grimace légèrement à cause de mes muscles tout engourdi, hochant la tête à ses mots. « Évitons les fenêtres pour commencer. » De toute façon, à l'étage où nous étions, il n'y avait que des salles de projection et donc aucune fenêtre. Pour le moment, on allait pouvoir se servir de nos lampes torches en toute sérénité. « Ça te dit de monter dans une des cabines de projection ? » Ce serait nettement moins impressionnant qu'à l'époque, maintenant que nous étions passés à l'ère du numérique, mais je n'en restais pas moins curieux.


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