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Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)

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Jasper Thompson
Deuxième génération

Jasper Thompson


Date de naissance : 02/07/1996
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MessageSujet: Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2) Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  EmptyLun 13 Juil - 22:02

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L'été. Autrement dit, la meilleure période de l'année.

Les derniers rayons de soleil qui chatouillent ma peau, l'odeur aromatique des grillades qui grésillent dans le barbecue, le tintement caractéristique des bouteilles de bière qui s'entrechoquent. Pouvoir mettre des chemises à fleurs, siroter des milk-shake à foison et marcher pieds nus du matin au soir. Dévorer des yeux les innombrables saveurs de glaces, glisser des lunettes fumées sur mon nez, entendre les gamins jouer au basket pendant des heures. Retrouver l'odeur si particulière du foin emmailloté et les couleurs chatoyantes des légumes qui grandissent sous la chaleur de l'astre solaire. Sourire à la diversité des jupes que ma mère possédait et qu'elle s'empressait de porter dès que le mois de juin faisait son apparition, dissimulant ses cheveux blonds sous son large chapeau de paille. Transpirer dès les premières heures du jour, habillé en tout et pour tout d'une vieille salopette, en labourant le sol pour faire respirer tout un écosystème. Sourire à la vision des petits chevreaux qui se précipitaient contre mes jambes pour quémander du lait. Avoir le temps de jouer à la guitare, de gratter quelques paroles dans un carnet à spirale. Observer les différents clients qui entraient et sortaient de l'Angeleno, au fur et à mesure des semaines. Les visages, les nationalités qui se cachaient derrière une moustache gominée, un profil aquilin, une robe de couturier ou une paire de mocassins.

La période estivale était essentielle à l'activité de l'hôtel et heureusement que l'équipe comptait des membres supplémentaires pour la saison, sinon j'aurais pu dire au revoir à ma vie sociale. Mais ça restait un travail plaisant, si on ne comptait pas les œillades graveleuses des quinquagénaires et les éternelles chemises qu'on se devait de porter été comme hiver. Ma chance résidait dans mes horaires, qui me permettaient de finir tôt et de pouvoir vaquer à mes occupations pour toute la soirée. Et je n'aurais échangé pour rien au monde.

Ce jour était l'un d'eux et j'avais attendu impatiemment de terminer mes heures pour me ruer à l'extérieur. J'avais cru clamser à cause de la chaleur et la perspective d'une fin de journée en compagnie d'Alec, de pizzas et de quelques bières avait eu le don de me motiver à donner tout ce que j'avais pour terminer au plus vite. Que demander de plus ? Rien, vraiment. Mon sac préparé le matin même, j'avais troqué mon costume de réceptionniste pour un tee-shirt blanc et un short de bain qui ne servait pas réellement son but premier. Mais c'était déjà plus agréable à porter qu'un pantalon et une chemise, sans l'ombre d'un doute. J'avais enfourché mon fidèle vélo et roulé jusqu'à Santa Monica, savourant l'air marin à mesure que j'approchais de la plage. Faisant un léger écart jusqu'à une supérette pour acheter un pack de bières avant de reprendre mon chemin. Même si mon estomac ne pouvait s'empêcher de se nouer à la vue de cette immense étendue d'eau. Arrivé à destination, j'avise les promeneurs qui se baladent sur le sable, avant de remarquer la silhouette de mon meilleur ami, assis dos à moi sur une serviette. Un sourire fleurit sur mes lèvres et je m'empresse de le rejoindre, me faisant un plaisir d’ébouriffer ses cheveux avant de me laisser tomber à ses côtés. « Un Jasper Thompson et des Pilsner fraîches, pour vous servir, monseigneur. » je souffle, avec un clin d'oeil amusé. J'étais de fichtrement bonne humeur, aujourd'hui et la journée se terminait en beauté.  « Tu attends depuis longtemps ? Dis-moi que non, s'il te plaît. Que je puisse croire au moins une fois que je peux arriver à l'heure quelque part. » je demande, d'un air purement dramatique. J'avais l'impression de passer ma vie à faire attendre Alec et j'étais presque sûr qu'un jour, j'allais arriver et comprendre qu'il avait abandonné l'idée de m'attendre, tellement j'étais une catastrophe niveau ponctualité. « Tu n'as pas encore étripé quelqu'un à l'épicerie ?  » je lâche, goguenard, avant d'étendre mes jambes devant moi, savourant la chaleur du sable sur mes pieds, penchant la tête en arrière pour laisser les rayons du soleil réchauffer ma peau.    
   
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MessageSujet: Re: Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2) Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  EmptySam 25 Juil - 12:09

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Jalec Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  1508197369

Je ne sais pas si j’adore ou si je déteste l’été, et c’est une question que je me pose chaque année, à chaque fois que la période estivale approche et jusqu’à ce que l’automne n’arrive. Los Angeles n’a, pour ainsi dire, pas de vrai hiver et on a la chance – ou la malchance, tout dépend des points de vues – d’avoir chaud presque toute l’année. Mais les étés, dans la cité des anges, sont parfois étouffants, et je regrette souvent mon enfance dans l’Oregon, avec ses températures négatives et cet étendu blanc à perte de vue. Pourtant, avoir froid est l’une des choses que je trouve le plus désagréable au monde, juste après avoir trop chaud. Mais je ne serais pas un Fitzalan si je n’étais pas rempli de contradictions, n’est-ce pas ? Tout ça pour dire, qu’en ce moment, je hais toute mon existence au possible, et même la climatisation du supermarché ne parvient pas à me faire oublier la chaleur écrasante de cette fin de journée. J’ai l’impression de me liquéfier sur place, telle une glace en plein soleil, et autant dire que cette sensation n’a rien, mais alors vraiment rien, d’agréable. En fait, l’été, n’est d’agréable qu’au bord d’une piscine, avec une bière fraîche entre les mains ou à la plage, avec l’air marin qui fouette mon visage. Mais je ne suis décemment pas le plus à plaindre, moi, au moins, je ne suis pas obligé de me coltiner le costume deux pièces du Fairmont Hotel, même en période caniculaire et mon meilleur ami a tout mon soutien, en cette période des plus difficiles. D’ailleurs, il a aussi toute mon admiration. Parce que pendant que lui, il travaille à la ferme de ses parents, moi, je tente, en vain, de ne pas me dessécher sur place, en passant mes journées devant le ventilateur, enfermé dans ma chambre, et faire une once de ce qu’il peut faire me donne déjà une insolation. Jasper et moi, on ne vient définitivement pas de la même planète.

Mais ce soir, sera une soirée d’été agréable, en compagnie de mon meilleur ami, de bières et de pizzas, à observer le couché du soleil sur Santa Monica et la grande roue de Pacific Park s’éclairer de milles couleurs. Et j’avance, depuis le matin même, avec la vision de cette carotte devant mes yeux. Il faut croire que c’est des plus efficaces, parce que je n’ai jamais été aussi actif qu’aujourd’hui. Comme ci être un parfait petit employé modèle ferait passer les heures plus vites… Douce illusion, évidemment. Mais pour une fois, la journée se termine sans que je n’ai la moindre envie d’arracher la tête aux clients et je surprend mon patron à m’observer de loin, les sourcils froncés, sûrement à attendre que j’explose ou qu’il y ait anguille sous roche. Mais non, je suis juste bien trop impatient et heureux de me tirer d’ici pour faire la moindre vague.

Les deux cartons de pizzas entre les mains, je regagne la jetée de Santa Monica avec un sourire qui doit faire, au moins, quatre fois le tour de ma tête et je déniche un petit coin calme, suffisamment éloigné du bord de l’eau pour que Jasper ne me clamse pas entre les doigts. Puis j’étends une immense serviette sur le sable chaud, sur laquelle je m’assois pour attendre l’arrivée du retardataire. Ce n’est qu’une bonne quinzaine de minutes plus tard qu’il me rejoint, et ce gueux ne peut pas s’empêcher de détruire ma splendide coiffure. « Sérieusement, Jazz, je vais finir par penser que tu as besoin d’un caniche dans ta vie… » je bougonne, tout en me décalant d’une fesse alors qu’il s’installe à mes côtés. « Depuis un certain temps, mais comme tu n’arrives pas les mains vides et que ton Seigneur sait faire preuve de bonne foi, je ne t’en tiendrais pas rigueur. » De toute façon, l’attendre était devenue une habitude à laquelle je ne faisais même plus attention. Je crois même que je me poserais bien plus de question s’il arrivait en avance à l’un de nos rendez-vous, c’est pour dire. « Ah ah ah. » je ricane faussement devant son commentaire. A croire que je passe ma vie à vouloir étriper les clients de la supérette. (Fun fact : On n’est pas si loin de la vérité.) « Figure-toi que non. » Que ce jour soit à marquer d’une pierre blanche, s’il vous plaît. « En revanche, le pizzaiolo était un crétin sans nom et lui, il aurait bien mérité que je lui rentre dedans. » je termine en roulant des yeux. Chassez le naturel, il revient au galop, qu’ils disent. « Mais on n’est pas là pour parler de sujet qui fâche, alors passe moi une bière avant que je finisse déshydrater et que tu te retrouves avec ma mort sur la conscience. » Suis-je dans l’excès et l’exagération ? Oui, absolument !

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MessageSujet: Re: Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2) Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  EmptyMar 8 Sep - 15:10

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Jalec Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  1508197369

Il faisait monstrueusement chaud. Et les vingt-quatre dernières années passées à Los Angeles auraient du m'habituer à ces températures. Il faisait beau quasiment toute l'année, à l'exception du réchauffement climatique qui faisait parfois trembler le thermomètre. Mais globalement, on pouvait se réjouir de ne pas subir un froid polaire, comme ces malchanceux d'européens. Ils étaient nés sur le mauvais continent, voilà tout. Pour résumer : tenir en chemise ajustée pendant huit heures sous cette chaleur était un défi que je n'étais pas capable de réaliser. Le soleil tapait sur les grandes baies vitrées de l'accueil, agressant ma rétine et accélérant la sudation. Heureusement que j'avais des affaires de rechange. Et du déodorant. Mais il fallait suivre les règles et j'avais souri bêtement pendant toute la journée en pensant à la fin de celle-ci et à l'apéritif qui m'attendait soigneusement après avoir rangé ma tenue dans mon casier. L'été, ça signifiait babiller en compagnie de mon meilleur ami tout en sirotant quelques bières. Nous plaindre de la vie, des gens, refaire le monde. Rien d'original, mais cette simplicité avait le don de me réchauffer le coeur. Alec n'était pas la personne la plus causante qu'il soit, avec son air renfrogné et ses sourcils perpétuellement froncés. Comme s'il en voulait tout le temps à la terre entière. Mais quand on prenait le temps de l'apprivoiser, on découvrait qu'il y avait quelque chose d'infiniment intéressant derrière la muraille qu'il entêtait à construire autour de lui. J'attendais impatiemment les moments qu'on pouvait passer ensemble. Je ne m'ennuyais jamais. Et je repartais à la maison avec le coeur léger, le sourire aux lèvres. Ces quelques heures passées en sa compagnie, à s'hydrater en regardant le soleil décliner, c'est ce qui me permettait de ne pas abandonner mon poste et de continuer à réceptionner la foule de clients qui allaient et venaient au sein de l'hôtel.

Ce qui ne m'empêche pas de détaler comme un chien fou lorsque l'horloge carillonne dans le hall d'entrée, saluant distraitement mes collègues à haute voix avant de filer dans les vestiaires. Troquant ma tenue de pingouin pour quelque chose de plus léger, de plus adéquat avec la saison. Même pour rester sur le sable fin. Délaissant le luxe de l'hôtel pour mon fidèle destrier que j'enfourche, en direction de la plage.

Un pack de bières en équilibre dans le panier de mon vélo, j'atterris finalement sur la jetée, longeant le bord pour rejoindre l'endroit où l'on a l'habitude de se poser. Alec savait pertinemment que je me portais mieux si je me trouvais loin de l'eau. Et un doux sourire fleurit sur mes lèvres quand je l'aperçois au loin, sa silhouette surmontée d'une masse de boucles noires, assise dans le sable. Une serviette criarde est allongée sous son postérieur, deux cartons échoués dans un coin de celle-ci. Un rire semblable à un aboiement m'échappe à sa remarque et je le regarde se décaler pour me faire de la place.  « Pourquoi ? J'en ai un parfait représentant à mes côtés. » je rétorque avec un sourire goguenard, avant d'étendre mes jambes, laissant ma peau s'imprégner des rayons du soleil. Leur chaleur était finalement agréable, équilibrée par la brise maritime qui s'échouait irrégulièrement sur mon visage. Je réprime un gémissement de déception avant de balancer mon coude dans son biceps, comme seule réponse à sa moquerie. Avant de prendre connaissance de sa journée, régulièrement constituée d'une terrible envie d'étriper quelqu'un. Il était rare qu'il ne se plaigne pas de quelque chose et l'absence de revendication me fait écarquiller les yeux. Ma paume se plaque sur son front, sous les quelques mèches qui le parsèment et je mords ma lèvre inférieure.  « T'es sûre que tu n'es pas malade ? Est-ce que je dois appeler un médecin ? » je demande, faussement inquiet. Puis je recule avec un gloussement, avant qu'il ne reprenne la parole. Exprimant par contre son envie de faire la tête au carré à un malheureux pizzaiolo. « Il a tenté de mettre de l'ananas sur ta pizza ? » Un sourcil haussé, j'attends une réponse qui ne vient pas mais il change rapidement de sujet et je me retrouve à tendre le bras pour extirper une bouteille en verre. La capsule retirée d'une main experte grâce à la bague que je portais à l'index, je glisse la bière dans la main du brun, avant de faire de même pour ma modeste personne. « Rah, que demander de mieux ? » je lâche, avant de glisser le goulot entre mes lèvres et de boire une gorgée bienfaitrice. J'avais attendu ce moment toute la journée et tous les adjectifs du monde ne pourraient rendre justice au bien-être que je ressentais actuellement.

Mais après un bon moment à parler, je tourne à nouveau la tête vers Alec, apercevant des gouttelettes de sueur parsemer ses tempes et le creux de son cou. La puissance du soleil ne semblait pas diminuer et il suffisait d'une bonne dizaine de minutes pour avoir chaud, ce qui semblait être son cas, malgré sa peau basanée. Moi, je m'étais habitué, à force de travailler dans les champs. Et puis, ce n'est pas comme si j'avais le choix, en fin de compte. Regardant au loin, essayant de ne pas frissonner à la vue de l'océan, je fais tourner la bière entre mes mains. « Va nager, Alec. Tu crèves de chaud et ta pizza ne va pas s'enfuir en courant. » je murmure. Je savais qu'il n'aimait pas spécialement me laisser seul, sachant que je n'allais jamais le rejoindre pour m'ébrouer au milieu des vagues. Mais je pouvais tenir. Et ça allait lui faire de bien de s'immerger, même quelques minutes. Je lui fais signe de la main, reprenant une gorgée de boisson dorée avant de continuer.  « Je vais bien. Et n'oublie pas de passer le bonjour à Sébastien et Polochon au passage, Ariel. » je rajoute, avec un sourire rempli d'un pur amusement.     
   
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MessageSujet: Re: Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2) Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  EmptyMer 9 Sep - 21:47

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Jalec Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  1508197369

Il y a ces petites choses simples de la vie, celles qu’on aime par-dessus tout et qui nous permettent de penser à autre chose, le temps d’une après-midi, ou d’une soirée, comme ça s’avère être le cas aujourd’hui. Et Jasper avait l’immense mérite de réussir à calmer mon caractère de feu, à me faire oublier à quel point ma vie, et plus particulièrement ma famille, vue de l’extérieure pouvait sembler étrange. Et je m’étais mit tout un tas de barrières seuls, pour ne pas laisser n’importe qui s’approcher de trop près. Le seul a avoir réussi à les franchir, c’était lui. J’ignore pour quelle raison il m’avait semblé différents des autres enfants quand il s’était pointé devant moi, à l’école, avec ses petites boucles blondes et son sourire d’ange, pour quelle raison mon instinct me criait que tout irait bien, que je pouvais lui accorder ma confiance les yeux fermés. Quoi qu’il en soit, j’avais bien fait de l’écouter. Il était toujours là, à mes côtés, même après lui avoir avoué la vérité sur mes parents, la vérité sur mon identité qui, de toute évidence, ne changeait rien concernant notre amitié. Il m’écoutait me plaindre des quelques abrutis qui croisaient mon chemin, sans jamais broncher – alors que tout le monde sait que c’est insupportable de m’écouter pester, il répondait toujours présent dés que j’avais besoin de lui pour calmer mes nerfs après une énième prise de tête avec mes géniteurs qui savaient comment mettre mes nerfs à rude épreuve. De toute façon, ils auront toujours quelque chose à me reprocher, quelque chose qui leur déplairont. Je me suis habitué à leur soupir et leur regard désapprobateur. Et c’est ironique quand on y pense. N’importe quels parents souhaiteraient que son enfant suive le droit chemin, qu’il évite de tremper dans des magouilles qui détruiront sa vie. Les miens, ils ne cessaient de me rappeler à quel point je gâchais mon potentiel, et ô combien je leur serais utile pour leur coup du siècle. Mais je n’ai aucune envie de finir mes jours en prison, mais ça, ça ne semble pas vouloir rentrer dans leur crâne.

Par chance, mon meilleur ami me fait l’honneur de me rejoindre, ne pouvant s’empêcher de me faire rager. A croire que ça le rendait heureux de m’entendre râler. « Ah ah ah. Très drôle, vraiment. » Le pire, c’est qu’il doit sans doute se trouver hilarant. « Mais je te jure que si tu recommences, je te mords. » je réponds en fronçant les sourcils. Quitte à me faire traiter de caniche, autant lui donner de bonnes raisons pour. Et je suis très sérieux. Puis au point où j’en suis, me ridiculiser un peu plus ne me fera pas de mal. Puis je me prends un coup de coudes dans mon biceps comme vengeance à mes moqueries et je ne peux pas m’empêcher de lâcher une grimace bien exagérée. « Aïe ! C’est comme ça que tu te comportes avec ton Seigneur ? Je suis outré. » Et je pourrais faire semblant de bouder, mais mon sourire amusé fait trois fois le tour de mon visage. Au moins. Quel piètre comédien je fais. Puis le sujet dérive sur ma journée et je frissonne d’horreur rien qu’en repensant aux interminables heures passées à la supérette, à écouter les vieilles dames me raconter leur vie ou la raison de leurs achats, ce qui, très honnêtement, ne me concerne d’aucune façon. Franchement, si j’avais eu envie qu’on se confie à moi, j’aurais fait des études et je serais devenue psychologue. Sauf que je déteste les gens. Et en général, les gens m’évitent. Alors allez savoir pourquoi je me retrouvais toujours à servir de confident au boulot. Vraiment, c’était à ne plus rien y comprendre. Mais bon, elles étaient – et croyez-moi, ça me coûte de l’avouer, plutôt sympathique ces mamies, alors je ne vais pas leur en tenir rigueur. Pour une fois, pas de pulsion meurtrières envers un client. Je progresse, mais ça étonne Jasper et je me retrouve avec sa main contre mon front. « Ça m’arrive, des fois, d’être de bonne humeur… » je baragouine entre mes dents, faussement vexé, avant de me souvenir de cet abruti de pizzaiolo. « Je crois que je n’aurais pas été capable de me retenir s’il avait tenté de me refourguer une pizza à l’ananas. » On ne plaisante pas avec la pizza, d’accord ? C’est un met sacré dont les ingrédients doivent être choisi avec le plus grand des soins. Mais je préfère passer sur ce léger accident avec le pizzaiolo, pour parler d’un sujet nettement plus intéressant : la bière. Et il s’avère que j’ai soif. Jasper à l’amabilité de ma la décapsuler et, intérieurement, je salive d’avance. « Oh, qu’une tempête de neige se déferle sur la ville. » On rigole, on rigole, mais je ne serais pas contre un mètre de neige demain et des températures négatives. Mais pour ça, il faudrait que je déménage, alors on repassera. Je porte, à mon tour, la bouteille en verre à mes lèvres, me délectant de divin liquide.

Et je ne sais pas pendant combien de temps on discuter, ni depuis combien de temps le soleil continue de taper contre ma boîte crânienne, mais je ne suis pas loin de fondre. Mais j’étais prêt à endurer les morsures du soleil sur ma peau, parce que je détestais l’idée de laisser mon ami seul. Après tout, on était là pour passer du temps ensemble, pas pour que je l’abandonne, même quelques minutes, le temps de piquer une tête. Va nager, Alec. Mon regard se tourne vers le sien, et je ne peux pas m’empêcher d’analyser chaque trait de son visage. « T’es sûr ? » Ça m’emmerdait de le laisser alors qu’être si proche de l’eau était déjà une épreuve pour lui. Et il affrontait sa peur dans l’unique but de me faire plaisir. Mais je le connais suffisamment pour savoir qu’il en va pas en démordre et que j’ai bien plus vite fait d’aller me baigner, que de rester là à protester. Alors je capitule. « Promis. Et si je croise le Prince Eric, je lui dirais qu’il y a une incroyable princesse à la crinière aussi blonde que les blés qui attend qu’on vienne la sauver sur la plage. » je renchéri, en accompagnant mes mots d’un clin d’œil. J’abandonne sans ménagement mon tee-shirt sur la serviette, ne gardant que mon short de bain avant de m’adresser une dernière fois à mon ami. « Je reviens dans cinq minutes. » Ni plus. Ni moins. Puis je me dirige vers l’océan, ne prenant même pas le temps d’habituer mon corps à la différence de température, savourant le simple fait de sentir la fraîcheur de l’eau sur mon corps. Et putain, qu’est-ce que ça fait du bien.

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MessageSujet: Re: Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2) Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  EmptyVen 18 Sep - 15:08

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Ah ah ah. Très drôle, vraiment. Il était si facile d'enquiquiner Alec. Il suffisait d'un petit rien pour voir ses sourcils se froncer et ses lèvres se plisser. Je me faisais un devoir de l'embêter aussi souvent que possible parce que c'était à ce moment là qu'il se montrait le plus naturel. Et le plus amusant, soit dit en passant. Je mime un frisson en entourant mes flancs de mes bras, lui lançant un regard de côté. « Ouuuh, je suis terrifié. » je lance, goguenard, devant son air faussement sérieux. Même si une part de moi était consciente qu'il en était parfaitement capable. Ce qui était passablement terrifiant, quand on y pense. Un de mes sourcils se hausse à sa réponse à mon coup de coude et je croise les bras sur mon torse. « Mon meilleur ami se prend pour un être supérieur, c'est moi qui doit être outré, ok ? » je réponds, les yeux remplis de malice. Il n'avait aucune crédibilité, avec ce sourire qui éclairait son visage. Et ça avait toujours le don de faire échapper un battement à mon coeur, tant ils étaient rares. Alec n'était pas ce qu'il y a de plus sociable et de plus expressif, alors je savourais précieusement ces instants où il baissait sa garde. Égoïstement, je préférais penser qu'il n'y avait qu'avec moi qu'il se sentait assez en confiance pour se comporter de cette façon. J'aimais passer des heures à regarder le soleil descendre lentement vers l'horizon, l'écouter se plaindre des clients bavards qu'il croisait à l'épicerie où il travaillait, les menaces à propos de ceux qui dépassaient les limites de sa patience. Je réponds à sa remarque avec un petit "oui oui bien sûr" accompagné d'une moue dubitative avant d'embrayer sur la pizza. Et autant dire que c'était un sujet d'extrême importance pour le brun. Il vouait un culte à ce plat italien et se faisait un plaisir d'en expliquer toutes les qualités. Ce qui avait le don de beaucoup m'amuser, je l'avoue. Mais Messire Fitzalan quémande des rafraîchissements et je finis par tendre le bras pour attraper une bouteille que je décapsule grâce à ma bague magique, avant de lui donner. Répétant le même geste pour la mienne, je savoure une longue gorgée de boisson fraîche, qui apaise un peu la chaleur du soleil qui s'écrase sur nous. Avant de hausser à nouveau un sourcil à sa remarque sur une potentielle tempête de neige, secouant la tête avec un vrai frisson, cette fois. « Je ne te connais plus. » je souffle, scandalisé, avant de reprendre un peu de bière. Surtout quand on savait qu'il était frileux, pour un garçon originaire de l'Oregon.

Alec était un vrai paradoxe à lui tout seul.

Mais après un long moment à babiller des sujets et d'autres, je ressens le poids de la chaleur sur mon meilleur ami. Sa peau suintait, les cheveux à l'arrière de sa nuque étaient humides et commençaient même à friser. Et je savais qu'il crevait d'envie d'aller nager. Il aimait ça. Et il se retenait à cause de moi. Pour moi. Alors que j'étais un grand garçon capable de patienter le temps qu'il aille se rafraîchir. J'avais l'habitude d'endurer le soleil et si j'en ressentais le besoin, je n'avais qu'à rejoindre les douches postées aux entrées principales de la place pour les baigneurs. Je finis par lui intimer d'y aller, rempli de culpabilité en le voyant subir sans rien dire. « Oui, je suis sûr. Tout va bien. » je murmure, avec un petit sourire rassurant avant de lui demander d'aller saluer Sébastien et Polochon de ma part. Je savais que ça allait lui faire du bien et c'était l'essentiel. Je pouvais rester seul un moment et le regard s'ébrouer comme un chiot en sortant de l'eau était toujours divertissant. Un rire s'échappe de mes lèvres à sa réponse. « Je crois qu'il préfère les rouquines dans ton genre. » je rétorque, tout aussi amusé. Avant de regarder son dos nu et bronzé se mouvoir au mourir de ses mouvements tandis qu'il s'éloigne de la serviette, hydratant mes lèvres subitement sèches avec une bonne rasade de bière alors qu'il rejoint finalement l'océan. Son corps plonge d'un seul mouvement et je n'ose même pas imaginer le choc de température entre sa peau chaude et la fraîcheur de l'eau. Puis il réapparaît et je distingue sa silhouette au loin, grâce à son maillot de bain rouge. Il aurait pu ressembler à un maître nageur s'il n'était aussi renfrogné vis à vis des autres êtres humains. Je l'observe s'amuser avec les vagues quelques instants avant de fermer les yeux pour savourer le soleil sur ma peau, jusqu'à ce qu'un vrombissement me fasse glisser la main dans la poche de ma veste posée sur le sable. Je pianote une réponse rapide à ma mère concernant mes plans pour la soirée, lui promettant de transmettre ses salutations à Alec.

Mais quand je relève les yeux, mon coeur se met à battre de manière frénétique dans ma cage thoracique. Il n'est plus là. Peu importe où je pose mon regard, aucun signe de son maillot de bain écarlate. Je ne vois que des groupes qui jouent à la balle, des jeunes qui glissent sur leur bodyboard, des gens qui se baladent au bord de l'eau. Mais pas lui. Ma bière est délaissée et je me lève d'un bond, le ventre et la gorge noués. Je continue à chercher sa silhouette de part et d'autre de l'endroit où il se trouvait quelques minutes auparavant mais son absence ne fait que renforcer mon angoisse. J'avance d'un pas, peut-être deux, la rétine obstinément fixée sur l'océan. Un goût acide envahi ma gorge à la vue de cette étendue sans fond qui se rapproche. « Alec !? » je hèle, dans l'espoir qu'il me réponde. Mais sa voix ne revient pas en retour. Et je commence à imaginer des scénarios morbides, où son corps remonte flotter à la surface, où l'hémoglobine teinte l'eau transparente. Alec est un bon nageur mais un accident était si vite arrivé et je parlais en connaissance de cause. Mon coeur menace de s'échapper de ma poitrine et le bruit du remous des vagues qui devient de plus en plus fort trouble ma vision. J'étais terrifié. Mais je ne savais plus quelle peur prenait le pas sur l'autre. Tout se mélangeait et je me rends compte que j'ai avancé trop près quand l'écume me caresse les pieds, venant secouer mon corps de tremblements. Je me fige, incapable de faire le moindre mouvement. « Je ne peux pas...Je ne peux pas... » Je n'y ai jamais remis les pieds. Jamais. Et je me retrouve devant cette onde sans fin, remuée par la vagues, à deux doigts de la crise de panique. Incapable de faire quelque chose. Puis le visage souriant de mon meilleur ami apparaît devant ma rétine et j'imagine sa silhouette, sous la surface. Combattant la nausée qui menace de me submerger, je serre les poings, fixant un point au loin en continuant d'avancer. Essayant de ne pas penser au liquide froid qui s'engouffrait sur ma peau, au mouvement de balancier qui m'attirait inexorablement vers le large, à la terreur qui me coupait la respiration. Je ne pensais qu'à Alec.

Le niveau de l'eau arrivé à ma taille, je prends une inspiration tremblante, tentant de maîtriser mon corps parcouru de soubresauts. Je détestais être là. Je détestais cette sensation d'être tiré par le nombril contre mon gré. Je me débats pour ne pas regarder vers le bas. Je ne veux pas voir le néant. L'obscurité. Cherchant du regard tout autour de moi, je parcours la foule en priant pour reconnaître la silhouette du brun, son short rouge. « Alec ! » je continue d'interpeller, dans l'espoir qu'il finisse par me retrouver. Mais je suis incapable de faire un pas de plus, paralysé par la situation. Le sable me paraît impossible à rejoindre, tant la force de l'eau m'entraîne de l'autre côté. Mes yeux continuent de fouiller ce qui m'entoure et mon coeur rate un nouveau battement quand j'aperçois mon meilleur ami, au loin. « Al- » Mais à concentrer toute mon attention ailleurs que sur l'océan, j'en suis venu à oublier qu'il était impitoyable. La vague rencontre mon corps avec violence, je me sens tomber vers l'arrière et tout devient noir.               
   
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MessageSujet: Re: Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2) Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  EmptyVen 9 Oct - 23:49

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Jasper n’était pas mon meilleur ami pour rien. Il était le seul avec qui je me sentais normal, avec qui je n’étais pas obligé de me cacher derrière tout un tas d’artifices. Celui avec qui je pouvais être moi-même, avec ma famille plus bancale et déjanté, sans oublier mon sale caractère. Il était l’un des seuls à ne jamais avoir posé aucun jugement sur moi, à ne jamais avoir jugé ceux qu’étaient mes parents, jamais fait le moindre commentaire sur leur passé et une partie du mien. Il avait accepté, sans réellement poser trop de questions, que je ne lui révèle pas entièrement toute la vie que j’avais vécu avant d’arriver à Los Angeles. Il connaissait le plus important, les grandes lignes de mon histoire, celle qui, de toute façon, était paru dans les journaux et n’avaient échapper à personne. Il avait peut-être eu quelques détails supplémentaires, mais c’était tout. Parce que tout le monde, dans le pays, connaissait le nom des Fitzalan, à moins d’avoir vécu dans une grotte ces vingt-cinq dernières années, et je préférais me faire tout petit, et surtout éviter d’attirer l’attention. Je n’étais pas comme mes parents, je n’avais pas envie qu’on parle de moi, qu’on acclame ou qu’on hue ce que certains qualifier d’exploits, d’autres de crimes. Et au fond, les deux camps avaient sûrement raisons. Mes parents avaient réussi à semer la police pendant des années, à braquer des banques et des bijouteries sans jamais se faire arrêter. A mes yeux aussi, c’était une prouesse, presque un miracle. Et je ne pouvais que saluer leur performance. Mais voler restait un acte puni par la loi. Ils avaient emprunté le chemin de l’illégalité, et ça, j’avais encore beaucoup de mal a l’accepter. Surtout quand, des années après, alors qu’ils avaient déjà purger une peine, il prévoyait de recommencer. Et cette révélation qu’ils m’avaient confié en espérant que je me joindrais à eux, j’en avais parlé avec Jazz. De façon détournée, sans avouer qu’il s’agissait d’une information qui provenait de leur bouche. J’avais simplement évoqué la possibilité qu’ils remettent ça, pour avoir un simple avis sur la question. Parce que je lui faisais confiance. Et je ne l’accordais pas facilement, voire même pas du tout, en fait. Mais avec Jazz tout était différent, tout était plus léger. Passer du temps avec lui me donnait l’impression d’être quelqu’un de banal, sans histoire, sans bagages à porter. Et des soirées comme celle-ci, animée par la bonne humeur du moment et son rire, j’étais prêt à tout donner pour en avoir plus souvent.


Enfin, si possible, avec un peu moins de chaleur, parce que je suis secrètement en train de fondre. Je ne suis définitivement pas un enfant du soleil, et oui, je l’avoue, je préférerais m’exiler dans le grand froid du Canada et ses horribles températures négatives que de revivre un été aussi chaud que celui-ci. Mais je souffre en silence, parce que je suis un ami vraiment génial et parfait, ce qui explique pourquoi je suis – et non pas pourquoi je me prends – un être supérieur, et que je n’ai pas envie de le laisser tout seul pendant que je vais me rafraîchir. Mais il ne me laisse pas réellement le choix et c’est limite si je ne me ferais pas engueuler pour ne pas y aller. Mais je m’assure quand même que ça ne le dérangera pas, avant de délaisser mon tee-shirt sur ma serviette. Je crois qu'il préfère les rouquines dans ton genre. Je souris, amusé, glissant un doigt dans mes cheveux avant d’entortiller une mèche autour de celui-ci. « Tu vas me faire rougir. » Puis je reprends mon sérieux, lui annonçant que je serais de retour dans cinq minutes. Je voulais juste me rafraîchir, et éviter de le laisser seul trop longtemps. Le contact de l’eau sur mon corps me fait soupirer d’aise et je ne prends même pas le temps de m’acclimater à la température, avant de plonger, pour refaire surface quelques mètres plus loin, m’ébrouant comme un vulgaire caniche pour dégager mes boucles rebelles de mon visage. Je me sentais dix fois plus à l’aise dans l’eau, qu’assis sur ma serviette, à laisser les rayons du soleil mordre ma peau. Je n’avais pas la moindre idée de comment Jazz arrivait à supporter ce supplice, surtout avec son teint de blonds. Déjà moi, avec ma peau basanée, j’arrivais encore à rougir, mais alors lui, s’il ne finissait pas homard d’ici la fin de l’été, ça relèverait du miracle. Alors je profite simplement de ces quelques minutes, m’éloignant du bord pour faire quelques longueurs. Mais l’océan est agité aujourd’hui et sans que je ne m’en rende compte, les vagues me déportent sur le côté, m’éloignant un peu plus à chaque brasse effectuée, de Jasper. Puis les minutes s’écoulent et un coup d’œil vers le cadran de ma montre m’indique que j’ai légèrement dépassé le temps que je devais accorder à cette baignade. Et je ne remarque, qu’une fois la tête relevé, que je me suis bien trop éloigné de mon point de départ.

Je nage dans l’autre sens, jusqu’à ce que la silhouette de Jasper apparaisse dans mon champ de vision, bien trop proche de l’eau pour que la sonnette d’alarme ne retentisse pas dans mon cerveau. Mais qu’est-ce qu’il fout, putain ?!  J’accélère l’allure, comprenant, une poignée de secondes plus tard en le voyant tourner la tête dans toutes les directions, qu’il me cherche. Je m’arrête net, criant son prénom, mais les rires des uns et les cris des autres masquent ma voix. Et je sens mon cœur pulser dans ma cage thoracique, battant à un rythme effréné. « Jazz ! » Je tente une nouvelle fois, poussant sans aucune honte un type qui se trouvait sur mon chemin, mes yeux refusant de quitter la masse blonde qui s’avance dangereusement dans l’océan. Puis nos yeux se croisent enfin, et je sens le poids qui m’appuyait sur les épaules se faire plus léger, jusqu’à ce qu’un vague vienne le heurter de plein fouet, le faisant basculer en arrière. Et je sombre avec lui. « Jasper ! » Putain, putain, putain! J’ai l’impression qu’il me faut une éternité pour le rejoindre, que je n’arriverais jamais à temps pour le remonter à la surface, mais ma main fini par se refermer sur son tee-shirt et je le tire vers moi, le plaquant contre mon torse avant de nous ramener sur le sable. J’entends des voix s’élever autour de moi, et si la situation ne me semblait pas aussi critique, je les insulterais tous pour se contenter de jacasser comme des pies, au lieu de bouger leur putain de cul pour m’aider. « Jazz ? » je l’appelle, la gorge nouée, alors que ma main vient se poser sur sa gorge à la recherche de son pouls. Mais je ne sens rien. Absolument rien. Mon visage se penche au-dessus du sien, à la recherche d’un souffle, même infime. Sans résultat. Je sens les larmes me monter aux yeux, mais je tente désespérément de garder mon sang-froid, me remémorant les gestes de premier secours. Je fais basculer sa tête en arrière d’une main, l’autre venant pincer son nez, avant de venir poser mes lèvres contre les siennes pour lui insuffler de l’air. Une fois. Deux fois. Mes mains viennent ensuite se poser sur sa poitrine, pour commencer les compressions. Une, deux, trois… dix, onze, douze… « S’il te plaît, Jazz, reviens-moi… » Vingt-huit, vingt-neuf, trente… « Pitié. » je lâche, plaintif, avant de revenir sceller mes lèvres contre les siennes, recommençant les mêmes gestes. Il n’avait pas le droit de m’abandonner, putain. J’avais besoin de lui, plus que n’importe qui.

Parce que sans lui, je n’étais plus rien.

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MessageSujet: Re: Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2) Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  EmptyDim 18 Oct - 15:13

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Jalec Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  1508197369

L'eau me terrifie à un point inimaginable. Et peu importe le nombre d'années passées depuis l'incident, j'ai l'impression que ça reste tapi à l'intérieur de moi. Mordant ma chair et répandant son vicieux venin dans ma tête, dans le moindre de mes membres. Les jours avaient défilé, incessamment, sans jamais faire disparaître cette peur inconsciente, immuable. Je n'avais plus approché une baignoire depuis plus de dix ans. Mes étés s'étaient résumés à la fraîcheur d'un tuyau d'arrosage et à la saveur d'une pluie froide sur ma peau à peine rougie par le soleil. Je revois parfois ces instants de panique, dans mon sommeil, à battre des bras dans les remous, à sentir les tiges aquatiques des nénuphars s'enrouler autour de mes chevilles. À regarder la surface s'éloigner de plus en plus, englouti par l'obscurité. Puis le néant et cette silhouette au loin qui s'enfuyait en courant, ne laissant qu'une trace rouge sur ma joue pour seul souvenir. Pendant des années, la seule vue d'une grande étendue liquide avait eu le don de me tétaniser, me rendant incapable du moindre mouvement. Réduit à l'état de carcasse tremblante, encore imprégné des sensations que j'avais ressenti quand j'étais enfant, sensations qui ne s'étaient jamais éloignées bien loin. Puis en grandissant, je me suis rendu compte que je devais arrêter d'être envoyé au tapis par ces images du passé. Que si je ne pouvais pas complètement renouer contact, je devais au moindre apprendre à leur faire face. Me rendre sur la plage avec Alec était un effort considérable, qui me demandait beaucoup de volonté. Mais même si je n'étais jamais totalement confortable à l'idée de me trouver à proximité de cet élément si dangereux, le plaisir de retrouver mon meilleur ami la dépassait.

Je pouvais supporter la vision de l'océan, tant qu'il se trouvait à mes côtés.

Et mon coeur se met à taper violemment dans ma cage thoracique quand il disparaît du champ de ma rétine. Il n'est plus là. En quelques secondes, j'ai dévalé le sable pour rejoindre le bord, luttant contre la nausée qui m'étourdit. Je n'avais jamais été aussi près depuis longtemps et voir toute cette eau qui s'étend jusqu'à l'horizon, ça ravive le creux dans mes entrailles. J'ai peur. Je suis terrorisé à l'idée de faire un pas de plus, mais l'angoisse de perdre Alec est plus puissant que tout. Dévastatrice, faisant éclater mes synapses, brouillant ma vue et tendant mes muscles. À peine l'ai-je pensé que je ressens la morsure des flots et son ressac éternel. Avant, arrière. Ce tiraillement au niveau de mon nombril, cette faiblesse dans mes jambes, l'instabilité du sol sous mes plantes de pieds. Avant, arrière. Attiré par la gueule béante et impitoyable de la mer, bataillant pour rester aussi immobile que possible, pour ne pas la suivre dans sa danse incessante. Avant, arrière. J'ai l'impression que mon coeur pulse dans le creux de ma gorge, mes joues me paraissent brûlante et ma tête me tourne. Je dois retrouver Alec. Je dois retrouver Alec. L'eau n'avait pas le droit de m'arracher la personne qui m'était la plus précieuse. Ma tête pivote de gauche à droite et inversement, les tympans agressés par les cris des gens qui se trouvent non loin. Accrochent finalement une silhouette familière. Il est là. Et la vague me rencontre brutalement, faisant basculer mon corps en arrière. Ressentant la pression de l'océan qui me bouscule, qui tente de tordre mes membres, de me faire rouler contre le sable. Avant de me récupérer pour me ramener dans ses entrailles. Mes paupières s'ouvrent et je laisse échapper un cri qui résonne silencieusement sous la surface. Cette vision, c'était la même que pendant mon enfance. La lumière qui disparaît doucement, qui recule de plus en plus. Ce silence, lourd, douloureusement pesant. La brûlure dans mes poumons et mes muscles qui refusent de m'écouter. Les ténèbres qui m'entourent, qui serpentent et s'agrippent à mes membres.

Je vais mourir.

Puis une pression, presque indicible, qui me chatouille. Qui crée quelque chose dans mon ventre. Comme un souffle chaud, qui se diffuse à l'intérieur de moi. S'il te plaît Jazz. Je me sens presque bien, dans ce cocon. Je n'ai plus à penser à rien. Juste à me laisser emporter, définitivement. Est-ce que c'est déjà fini ? Je n'ai rien senti. Reviens-moi. Une autre pression et cet air tiède, ce parfum familier. Pitié. Cette vibration de détresse, qui pulse jusqu'à moi, qui me terrasse, me transperce. Qui vibre de haut en bas. Alec ? Je reprends conscience à cet instant même, ouvrant les yeux avant de me pencher sur le côté pour cracher de l'eau, les yeux brûlés par le sel et les larmes de douleur en vidant le liquide coincé dans ma poitrine. J'ai l'impression qu'un incendie s'est répandu dans mon corps tout entier, que je ne suis plus capable de sortir le moindre son. Mes muscles sont fourbus, comme si j'étais passé dans le tambour d'une machine à laver. Le soleil agresse ma rétine mais elle finit par se poser sur le visage de mon meilleur ami, les mains crispées sur un pan de mon tee-shirt détrempé. « Alec ? » je murmure, d'une voix enrouée et le souffle court. Même si mon visage est encore mouillé, je ressens la tiédeur des larmes qui pointent au coin de mes yeux et dégringolent sur mes joues. Puis je me redresse en un quart de seconde, luttant contre mes membres qui se révoltent pour enrouler brutalement mes bras autour de lui. Mes mains se rejoignent dans son dos et je le serre aussi fort que possible. Je voulais avoir la certitude qu'il était bien réel, que c'était lui, qu'on ne me l'avait pas pris. Ma tête échoue sur son épaule et un sanglot m'échappe. « J'ai cru qu'elle t'avait pris. Qu'elle en avait profité pour t'arracher à moi. » je souffle, faiblement, le corps tremblant. Pendant quelques instants terrifiants, il avait disparu de ma vue, il avait crée un tsunami dévastateur qui m'avait submergé de part en part.

L'eau pouvait prendre tout le reste.
Sauf lui.                  
     
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MessageSujet: Re: Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2) Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  EmptyJeu 22 Oct - 15:46

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Jalec Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  1508197369

De toute ma vie, je n’ai jamais connue une peur aussi grande que celle que je ressens actuellement. Toutes les frayeurs que j’ai pu avoir par le passé, elles me semblent étrangement dérisoires à côté de celle qui pulse dans mes veines. Mon cœur ne cesse de tambouriner contre ma poitrine, je n’arrive pas à empêcher mes membres de trembler sous l’effroi de la situation, et encore moins à mon esprit de s’imaginer le pire. Dés que j’ai le malheur de cligner des yeux, je revois la vague et son corps qui bascule, avant de disparaître de mon champ de vision. Je crains pour sa vie, bien plus que je ne pourrais craindre pour la mienne, je suis tétanisé à l’idée d’arriver trop tard, de ne pas avoir suffisamment de force pour le traîner hors de l’eau, pour le ramener sur le sable. L’idée même de le perdre me donne la nausée. J’ai besoin de lui. J’ai besoin de sa présence à mes côtés, de me lever chaque matin, en sachant que, le soir venu, je partagerais les meilleures heures de la journée en sa compagnie. Parce qu’il suffisait, à lui seul, pour faire mon bonheur. Il n’avait pas besoin d’en faire des tonnes pour me rendre heureux, et l’avoir comme ami valait vraiment tout l’or de l’univers. Je ne pouvais pas m’imaginer un monde sans lui, parce qu’il perdrait tout son sens, toute sa saveur… Jasper était le seul à me comprendre, le seul à me rendre meilleur, à me tirer vers le haut. A me rendre la vie un peu moins difficile. Et je ne peux pas empêcher la culpabilité de brûler comme un feu ardent, de me ronger l’âme jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Parce que tout était de ma faute, putain. Si seulement j’avais fait un peu plus attention, si j’avais remarqué, un peu plus tôt, que je m’étais éloigné de ma position… Si j’étais resté avec lui sur la plage, si j’avais pris sur moi, on n’en serait pas là ! Et je n’en ai rien à foutre de savoir qu’avec des ‘si’ on peut refaire le monde, je n’en ai rien à ciré de toutes les paroles rassurantes qu’on pourra être amené à me dire pour me dédouaner. Parce que le résultat restera le même. Il s’était mit en danger à cause de moi et s’il lui arrivait quoi que ce soit, je n’étais pas certain de m’en relever.

Mon être tout entier passe en pilotage automatique, alors que je tire son corps inconscient hors de l’eau, que je mets en pratique les gestes de premiers secours. J’aimerais être capable de crier à plein poumon, mais tout reste bloqué au fond de ma gorge. Je n’arrive même pas à supplier les gens autour de moi pour qu’ils préviennent les pompiers, pour que quelqu’un se bouge et me vienne en aide. Mes yeux n’arrive pas à se détacher de son visage beaucoup trop pâle, de sa poitrine qui ne se soulève plus en rythme avec sa respiration, je n’arrive pas à oublier que je ne sens plus rien… Ni les battements de son cœur, ni son souffle. Et ce que je ressens menace de me détruire. C’est comme si une multitude de lames acérées venaient se planter dans ma poitrine, avant d’être remuées dans les plaies déjà à vifs. Je sens les larmes couler le long de mes joues, l’espoir disparaître devant les minutes qui passent et l’absence de toute réaction de mon ami. Mais je refuse d’arrêter, je refuse de croire que c’est trop tard, que je n’ai pas réussi à le protéger. Parce que ça ne peut pas se terminer comme ça, je ne peux pas accepter que ses yeux ne se rouvrent plus jamais. J’avais encore tellement de choses à lui dire… Alors je ravale un énième sanglot, et je continue, alternant entre massage cardiaque et insufflations.

Puis après ce qui me semble être une éternité, ses paupières s’ouvrent enfin et j’ai l’impression de respirer à nouveau. Je me décale légèrement, pour le laisser recracher toute l’eau qui s’étaient infiltrées dans ses poumons, mes poings venant gratter le sable encore chaud avant de se refermer. Et je ne sais pas quoi dire. Je suis incapable de parler, incapable de penser à autre chose qu’à ce qui vient de se passer. Je suis assailli par les images de sa noyade, je n’arrive pas à me détacher de la vision de son corps sans vie et le poids des remords qui se fait de plus en plus lourd sur mes épaules. J’aurais pu le perdre… Ça tourne en boucle dans ma tête, ça me brise en une multitude de petits morceaux. C’est à peine si je sens son corps se blottir contre le mien, si j’entends les quelques paroles qui sont prononcées à mon attention. Je reste plantée là, incapable de dire ou de faire quoi que ce soit. Je suis juste paralysé. Quelques secondes s’écoulent avant que mes bras ne viennent se refermer dans son dos, que la pression se fasse un peu plus forte. J’ai eu tellement peur que la crainte de le voir disparaître est encore bien trop présente. « Mais je suis là… » je chuchote, d’une voix tremblante. « Je suis là, Jazz… Et je vais bien. » C’est lui qui avait frôlé la mort et c’est lui qui était en train de s’inquiéter pour moi. Jasper était vraiment une personne exceptionnelle… Je me dégage légèrement de notre étreinte, pour venir trouver ses yeux. « Ne me refais plus jamais ça. » je marmonne entre mes dents, mais d’un ton purement sincère. « Je te l’interdis, Thompson, putain. » Je sens mon cœur s’accélérer dans ma cage thoracique, je sens mon corps se tendre, d’une façon inexpliqué. « Et je t’interdis aussi de suivre le chemin de ce dicton de merde… Parce que je ne survivrais pas à une troisième fois… » Et je ne me rends compte de l’impact de mes mots qu’après les avoir prononcés. Je les regrette presque aussitôt, mais il est malheureusement trop tard pour revenir en arrière. Je m’étais promis de ne jamais rien dire qui pourrait lui faire comprendre, alors mes yeux se baissent, et se détourne, pour fuir son regard. Et une vérité que j’étais le seul à connaître, jusqu’à maintenant.


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MessageSujet: Re: Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2) Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  EmptyLun 28 Déc - 11:47

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Jalec Looks like a bad remake of Baywatch. (Jalec #2)  1508197369

J'ai comme l'impression d'être arraché à mon propre corps. D'être submergé par l'obscurité, incapable de mouvoir le moindre petit muscle. Il n'y a que cette pression qui arrive de tous les côtés, qui me bouscule et me manipule comme une simple poupée de chiffon. Inerte, épuisé, je me laisse entraîner par les profondeurs, au bord de l'inconscience. Pourtant, la seule chose à laquelle j'arrive encore à penser, c'est à Alec. J'aurais bien aimé manger quelques pizzas supplémentaires avec lui. J'aurais bien aimé continuer de regarder le ciel, épaule contre épaule. J'aurais bien aimé continué de rire sous ses remarques sarcastiques. Mais tout est balayé par la force herculéenne de l'eau, qui m'attire toujours plus bas, qui continue de me faire suffoque. Impitoyable. Pourtant, cette sensation est si familière que je ne ressens pas autant de peur que la première fois. Simplement beaucoup de regrets. Ma vision se trouble définitivement et la lumière décroit de plus en plus. La brûlure s'intensifie dans ma cage thoracique et c'est le néant.

Pendant un moment qui m'a semblé durer une éternité, j'ai erré dans le noir, sans but. Sans savoir où je devais aller, sans savoir quoi faire. Puis il y a ce souffle tiède, qui me traverse, qui picote à peine. Et je sens l'eau remonter dans mes poumons avant même de me réveiller. Mon souffle s'étrangle dans ma gorge et je me jette sur le côté pour recracher le liquide salée qui incendie ma gorge sur son passage. Putain. J'ai mal partout, je sens trembler mes membres et j'ai l'impression d'être passé sous un rouleau-compresseur. Ce qui n'est pas loin de la vérité. Mes yeux brûlés par l'eau de mer refusent de s'ouvrir complètement et je bats des cils pour me réhabituer à la puissance du soleil. Et enfin, le visage basané de mon meilleur ami apparaît dans mon champ de vision, détruisant le peu de barrières qu'il me restait. C'est un autre type de gouttes salines qui s'échappent et roulent sur mes joues alors que je me précipite contre le brun. Mouvoir mes bras pour l'enlacer férocement me tire un grognement de douleur mais ce n'est rien comparé au soulagement qui m'étreint en cet instant. Je fourre mon visage dans le creux de son épaule, secoué de quelques sanglots, refusant de desserrer ma prise. Je l'entends me murmurer qu'il est là, que tout va bien. Mais j'ai besoin de quelques minutes supplémentaires pour avoir la certitude qu'il est bien réel, qu'il ne va pas à nouveau disparaître. « J'ai eu si peur... » je croasse faiblement, la gorge enrouée. Avant de le sentir reculer un peu, mes bras suivant le mouvement, refusant de se décrocher de lui même le temps de quelques secondes. « Tu peux parler, Fitzalan. » je réponds tout aussi gravement, malgré ma voix défaillante.

Avant de perdre le sens de la parole pendant quelques longues minutes. Quoi ?  « Quoi ? » J'avais peur de comprendre ce qu'impliquaient ses paroles. Une troisième fois ? Mon cerveau se remet subitement en route et mes synapses se reconnectent les unes aux autres. J'ai l'impression de sentir le sol s'ouvrir sous mon poids et c'est moi qui recule, cette fois. Mes yeux se perdent sur son visage avant de regarder fixement derrière son épaule. Une autre scène se joue devant ma rétine et je suis déjà parti ailleurs. Quelques années en arrière, dans le même état, les regard trouble, captant une silhouette s'enfuir au loin. « C'était toi... » je murmure vaguement, avant de reprendre mes esprits.  « C'était toi !? » j'éructe, m'arrachant une quinte de toux. Puis je le fusille du regard, croisant douloureusement les bras sur mon torse, gêné par la sensation du tissu détrempé contre ma peau. Mais je relâche la tension qui étirait mon visage, avant de soupirer, désabusé. « Pourquoi tu n'as jamais rien dit ? » je souffle, envahi d'une certaine tristesse.

Je ne comprenais tout simplement pas. Il n'avait pas à cacher un tel geste. Alec m'avait sauvé deux fois la vie et je n'avais même pas été en mesure de le remercier la première parfois parce qu'il l'avait dissimulé. Il était devenu ami avec moi tout en sachant ce qu'il avait fait. Un acte plus qu'honorable. Alors pourquoi faire comme si de rien n'était ?           
     
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Alec Fitzalan
Deuxième génération

Alec Fitzalan


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J'ai eu si peur... Mon cœur se serre et je baisse les yeux vers lui avant de reculer légèrement pour mieux l'observer. Mais ses bras reste désespérément agrippés autour de mon corps et je pousse un petit soupir à peine audible. Moi aussi, j'avais eu la peur de ma vie. Je pensais l'avoir perdu, pour toujours et je ne me le serais jamais pardonné. Parce qu'il était bien plus que mon meilleur ami, et même si je ne parvenais pas réellement à mettre des mots sur ce que je ressentais à son égard, je pouvais affirmer que c'était fort. Terriblement fort. À un tel point que ce que je pouvais éprouver m'effrayait. Je n'avais jamais apprécié autant quelqu'un que depuis que je l'avais rencontré. « Pourquoi tu m'as suivi...? » je demande dans un souffle. « C'était terriblement stupide. Héroïque, mais stupide. » Je ne pouvais pas me vanter d'être excellent nageur, ce n'était pas le cas, mais je me débrouillais plutôt bien et je savais que j'aurais eu les bons réflexes en cas de problèmes. Ce que Jasper n'aurait jamais eu. Oser s'approcher et s'avancer alors qu'il avait une peur bleue de cette étendue d'eau me touchait et je ne pouvais pas m'empêcher d'être agréablement surpris par ce geste et cette immense preuve de courage dont il avait fait preuve. Mais en voulant venir m'aider, il avait failli se noyer, et je ne cessais de songer à ce qui se serait passé si je n'avais pas réussi à le retrouver à temps ou si ses paupières ne s'étaient jamais rouvertes. « Je suis désolé de t'avoir fait peur... » je fini par lâcher, détournant le regard, presque honteux de nous avoir mis tous les deux dans cette horrible situation. Si j'étais sagement resté assis sur ma serviette, rien de tout ça ne se serait produit et sa vie n'aurait jamais été en danger. « Mais bon sang, pour notre bien à tous les deux, ne recommence plus jamais. » J'avais besoin de lui, plus que n'importe qui d'autres. Il était la seule personne en qui j'avais suffisamment confiance dans ce bas monde, la seule personne qui m'avait accordé son amitié, sans s'inquiéter de qui je pouvais bien être. Avec Jazz, j'étais juste moi.

Et c'est sans doute à cause de ça que ces quelques mots, remplis d'une vérité que je ne pensais jamais avouer, s'échappent de ma bouche. Et quand je me rends compte de l'impact qu'ils auront, il est trop tard pour revenir en arrière ou pour les effacer. Et je vois bien dans son regard qu'il a compris. J'ai beau espérer qu'il ne rebondisse pas dessus, je sais que l'information va faire son petit bonhomme de chemin jusqu'à son cerveau et que tout n'est plus qu'une question de secondes avant qu'il réalise. Et je reste silencieux, incapable de répondre quoi que ce soit quand il reprend la parole. Je me mords l'intérieur de ma joue, me sentant soudainement idiot. Je n'avais pas vraiment d'explications logiques au fait que je n'avais jamais osé faire part à Jasper de ce petit secret bien gardé depuis de nombreuses années. « Je... » Je me laisse retomber en arrière, la tête baissée, trouvant un intérêt soudain aux grains de sable. « C'est compliqué à expliquer. » Parce que tout était toujours compliqué avec moi et j'espérais qu'il en avait conscience, depuis le temps. « J'avais peur. » je fini par lâcher après de longues secondes sans rien dire. « Tout le monde savait qui j'étais, ce que mes parents avaient fait. Et ils m'avaient fait promettre de ne pas faire de vagues, de me faire tout petit pour ne pas trop attirer l'attention sur notre famille. » J'avais rapidement compris que mes parents n'avaient pas l'attention de s'arrêter. Ils avaient purger leur peine de prison, ils allaient se faire oublier pendant quelques années, le temps qu'on cesse de se méfier d'eux, devenir de parfaits petits citoyens avant de retomber dans leurs travers. Ils se fichaient éperdument de ce que moi je pouvais ressentir, de la position délicate dans laquelle cette situation me mettait. Parce que les parents de mes camarades de classes allaient parler, les mettre en garde et j'allais me retrouver seul. Comme à chaque fois. « Alors en voyant que tu ne risquais plus rien, je suis simplement parti. » j'avoue, la gorge nouée. « Quand tu es venue me voir, à l'école, j'ai compris que tu ne me reconnaissais pas et j'ai eu peur qu'en t'avouant la vérité, les autres s'imaginent que je voulais acheter ton amitié ou que j'essayais d'influencer ton opinion à mon sujet. » Je ne voulais pas qu'il se sente redevable pour quelque chose que j'avais fait parce que je n'aurais jamais pu tracer ma route et faire comme si de rien n'était. « Ensuite, ça n'avait juste aucune importance que tu le saches ou pas... » Qu'est-ce que ça aurait changé qu'il sache ou qu'il vive indéfiniment dans l'ignorance ? Je n'avais rien fait qui méritait qu'on s'en préoccupe. Pourtant, aujourd'hui, j'ai peur que ce secret ne foute tout en l'air. « Parce que ça n’aurait rien changé… » Je marque un petit temps d’arrêt avant de reprendre, d’une voix faible. « Ça ne va rien changer, pas vrai ? »


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