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A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3)

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Tate Walker
Deuxième génération

Tate Walker


Date de naissance : 02/06/1994
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MessageSujet: A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3) A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3)  EmptyLun 8 Juin - 18:29

I'm a little drunk
and I need you know
Tate & Sofia

L'air était encore frais, pour une fin de printemps. Où peut-être était-ce mes bras nus au beau milieu de la nuit ? Un creux dans le bitume et je titube, désorienté. Je ne sais même pas où je me trouve, j'ai arrêté de comprendre, j'ai arrêté de réfléchir. Parce que réfléchir ça me ramenait à me souvenir que ma vie était une merde sans nom. Un cauchemar, dont je n'arrivais jamais à me réveiller complètement. Comme si des bras sombres m'empêchaient de revenir à la réalité, de savourer la douceur de l'instant. Comme si le karma avait décidé de m'enfoncer toujours plus profond, jour après jour. L'espoir avait déserté, doucement, parce qu'à chaque fois qu'il avait osé pointer le bout de son nez, il avait aussitôt été réduit à néant par la vie elle-même. Cette chienne de vie qui ne me laissait pas de répit. Le soir à la piscine, le divorce. La tentative de viol, où je m'étais retrouvé dans l'impuissance la plus totale, finissant par déverser des larmes sur l'épaule du père de la fille qui détruisait chacune de mes certitudes. Puis la fusillade, qui avait laissé des traces indélébiles sur chacune des âmes qui s'étaient retrouvées dans la tourmente. Où mon monde entier avait vacillé, où la peur avait dévoré mon âme toute entière, dans la crainte de ne pas survivre. De ne pas avoir eu la chance de pouvoir revoir mes proches. Le kidnapping, où j'avais retourné la ville toute entière, le coeur en miettes et la terreur au bord des lèvres. La mort de mon père, qui avait retourné mes entrailles et porté le coup de grâce, qui m'avait arraché un guide, un ami, un confident, malgré les épreuves.  

Mon existence était une simple succession d'événements macabres, de martèlements à mon coeur. Coeur qui se fendait de plus de plus, qui s'émiettait au fil des jours, au fil des souvenirs grinçants, des nuits à ne plus fermer l'oeil, entouré de flashs insupportables. De visions terribles, qui me comprimaient la cage thoracique et nouaient mon estomac. Vivre, c'était devenu un calvaire. À tel point que rester roulé en boule dans mon lit était devenu la perspective la moins désagréable. Et picoler, une bouée à la mer pour m'éviter de me noyer, d'être submergé par cette vague d'horreur qui s'était abattue férocement sur moi, sans me laisser le moindre répit.

L'éthanol, ça me donnait l'impression de respirer. Ça me grillait assez de neurones pour m'éviter d'avoir à cogiter trop longtemps. Ça réchauffait mon corps engourdi par le froid, par la nostalgie, par la mort qui semblait flotter autour de moi et toucher ceux que j'aimais. Les joues roses, hagard, j'erre dans les rues de Los Angeles, bière à la main. C'est tout ce qui me restait, après les litres ingurgités sur un banc miteux, au beau milieu d'un parc. Le fils d'Ashton Walker était une épave, un scandale sur pattes, à s'intoxiquer seul, à s'imbiber d'alcool. Mais le fils d'Ashton Walker, il envoyait tout le monde se faire foutre. Il voulait simplement oublier, pendant quelques heures. Il voulait oublier l'envie de s'arracher le coeur, de le poser bien loin, il voulait oublier l'envie de se délester de son cerveau, ce traître qui n'arrêtait pas de lui rappeler ce qu'il avait vécu, ce qu'il avait subi. Tout cet enfer qui ne semblait pas vouloir s'en aller. La nuit est tombée depuis longtemps et je ne sais même pas si nous sommes déjà passés au jour suivant. Quelle importance, au fond ? Le soleil n'était même pas levé. J'avais encore le temps de vagabonder, de chanceler encore et encore. De profiter de ces moments où tout est vide, tout est silencieux. Où rien ne peut venir troubler mon envie de me fondre dans les ténèbres.

Mon pied s'accroche dans un nid de poule et je bascule en avant. Sans avoir le temps de comprendre ce qu'il m'arrive, je me retrouve à genoux sur l'asphalte, les paumes des mains écorchées par les gravillons qui parsèment la grande rue. Je laisse échapper un sifflement de douleur, qui se transforme en rire hystérique. J'ai l'impression qu'il résonne entre les bâtiments, contre les murs de béton épais. Et quand je relève la tête, il y a une silhouette, tout près. Je recule, instinctivement, glissant en arrière pour me retrouver sur le cul, avachi sur le sol comme un clébard abandonné au bord de la route. Mais je reconnais ce visage délicat, ces cheveux cuivrés. « Sofia ? » je demande, les yeux plissés avant que ma tête ne bascule en arrière quelques secondes. Pris d'une bouffée de chaleur, je lève la tête vers le ciel, essayant de capter rien qu'une petite brise nocturne. « Qu'est-ce que tu fous là ? » je demande, méfiant, sans même lui jeter un regard. Je voulais qu'on me foute la paix, qu'on me laisse être ivre si je le voulais. Qu'on me laisse faire mon deuil et essayer d'accepter la vie misérable que le destin m'imposait. Je voulais qu'on me laisse m'immerger dans l'obscurité, rien qu'un instant.                

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Sofia Grimm
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Sofia Grimm


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MessageSujet: Re: A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3) A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3)  EmptyLun 8 Juin - 20:50

i'll always be there for you
Tate & Sofia

Vivre la peur au ventre, j’avais l’impression que cette sensation avait rythmé mon quotidien pendant de longs mois, de trop longs mois, sans jamais pouvoir y échapper. J’avais traversé tant d’épreuves, que, je m’étais longuement demandé comment j’avais réussi à continuer d’avancer, comment mes épaules avaient trouvé la force de supporter tout ce poids qui m’accablait, qui ne cessait de vouloir m’enfoncer dans les ténèbres et de me voir m’écrouler à la prochaine épreuve que la vie allait m’envoyer. Mais la réponse à toutes ces questions se trouvait là, depuis toujours, sous mes yeux, que j’avais tenté de garder fermés, pour nier une évidence qui m’effrayait beaucoup trop pour que je l’accepte. Tate s’était trouvé auprès de moi, à chaque fois, dans les meilleurs, mais surtout dans les pires moments que j’avais été amené à vivre. Il m’avait soutenu et rassuré, parfois de façon maladroite, mais toujours avec la plus grande tendresse et en trouvant les mots justes. Tate était mon oxygène, ma bouée de sauvetage, quand la tempête venait assombrir mes journées et ma lumière, lors de mes nuits orageuses. Il était resté, qu’importe la situation, et ça, mon cœur l’avait bien compris. Moi aussi, j’avais fini par comprendre, par mettre des mots sur le tourbillon de sentiments qui me tourmentait et envoyait valser tout ce en quoi je croyais. Et j’avais cru sentir mon cœur exploser en un milliard de petits morceaux, dans le creux de ma poitrine, quand nos lèvres s’étaient scellés pour la première fois, venant m’apporter un souffle nouveau, que je n’attendais plus. Puis je m’étais surprise à espérer que cette accalmie durerait, que nous en avions terminé avec les mauvaises surprises et les difficultés, que la peur ne serait plus jamais une compagne de route pour l’un d’entre nous. Mais elle était revenue se loger dans mon estomac, comme une vieille amie, venant tout ravager sur son passage.

La mort de son père l’avait détruit, et je ne m’étais jamais sentie aussi impuissante face à autant de détresse. Pourtant, j’aurais aimé lui arraché toute cette tristesse et tout ce désespoir. J’aurais aimé l’entendre rire à nouveau, retrouver l’étincelle de malice qui faisait briller ses yeux quand il les posait sur moi, et revoir son sourire illuminer son visage. Mais Tate n’était plus que l’ombre de lui-même, un homme a qui on venait de donner le dernier coup. Et j’avais beau être là, j’avais beau essayer de le soutenir du mieux que je pouvais, j’avais conscience que ma simple présence ne suffirait pas à le relever. Cette vérité me rendait malade. Alors je l’ai laissé s’éloigner, je l’ai laisser prendre ses distances, jusqu’à ce que ses réponses deviennent inexistantes, jusqu’à ce que la peur de le perdre pour toujours me dévore l’âme. Je n’étais pas prête à le laisser partir, à le regarder, de loin, sans rien faire, s’effondrer, et je voulais qu’il sache, que le jour où il se sentirait prêt, que le jour où il aurait envie de se confier, je serais là. Alors, chaque soir avant de m’endormir, j’essayais de lui rappeler, de la plus douce des façons qui puissent exister, qu’il n’était pas seul.

Mais ce soir, c’est le silence de trop. Je n’arrive plus à supporter son absence et à passer mes journées dans l’ignorance et l’anxiété la plus totale. J’ai besoin de le voir, de lui dire en face tout ce que j’écris par message à la nuit tombée. J’ai besoin de le serrer dans mes bras, de le sentir contre moi et de l’aider à se relever, peu importe le temps que ça prendra, peu importe le nombre de fois où il trébuchera, parce qu’il est hors de questions que je le laisse se faire engloutir par la noirceur des ténèbres. Mais Tate ne serait pas Tate s’il n’avait pas décidé de me compliqué la tâche en prenant la décision de quitter le lit dans lequel il avait trouvé refuge, au moment où je me décide à réagir. Et les heures qui s’écoulent sans obtenir la moindre nouvelle de lui ne font qu’accentuer la crainte qu’il ait atteint le point de non retour.

Je ne sais plus à quel moment attendre, la boule au ventre, une réponse de sa part est devenue insoutenable, ni à quel moment je me suis dis qu’arpenter les rues de Los Angeles, au beau milieu de la nuit, m’a semblé être une bonne idée, mais je me retrouve à sillonner le centre-ville de Santa Monica, à deux heures du matin, avec le seul espoir qu’un miracle se produise. Et c’est là que je le vois, titubant, une bière à la main et mon cœur se serre face à cette scène qui se déroulent sous mes yeux impuissants, quand je le vois tomber à genoux. Mes jambes se mettent en mouvement, et c’est presque en courant que j’arrive près de lui, me baissant pour être à sa hauteur. Nos yeux finissent par se croiser et je ne retiens pas le léger sursaut quand je le vois reculer, surpris par cette soudaine proximité. « Pardon. » je chuchote, sans défaire mon regard de son visage, par peur qu’un simple clignement d’yeux puisse me l’arracher. Mais je sens toute la méfiance dans sa voix et je crains d’arriver trop tard, de l’avoir perdu pour de bon. « Je te cherchais… » j’avoue à mi-mots, avant de venir m’asseoir à ses côtés, prenant toutefois le plus grand soin de laisser plusieurs centimètres d’écart entre nous. « Tate ? » je commence, son prénom se perdant dans un souffle, mes yeux ne fixant plus que le bitume. « Parle-moi… » Je suis là, Tate. Avec toi. Et pour toujours.

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Tate Walker
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MessageSujet: Re: A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3) A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3)  EmptyMar 16 Juin - 21:47

I'm a little drunk
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Tate & Sofia

Il me semblait que j'étais destiné à voir les gens souffrir autour de moi. Parfois, par ma propre faute. Qu'en l'espace de quelques mois, le monde avait commencé à s'écrouler, étage par étage. Et je me demandais comment j'arrivais encore à tenir sur mes jambes, à continuer d'avancer alors que j'avais l'impression d'être entouré d'une aura noire dans laquelle je m'empêtrais sans arrêt. C'était comme avancer dans un brouillard sombre, épais, me débattant avec les ténèbres sans jamais réussir à m'en dégager. Comme si j'étouffais constamment, la gorge nouée par toutes les épreuves qui s'étaient amoncelés en un rien de temps. Tellement de peur, d'angoisse, tapies au fond de moi, qui ne s'en allaient pas, qui me prenaient aux tripes. Qui me broyaient l'estomac et jetaient des salves de pointes acérées sur mon coeur. Un sentiment immense d'impuissance qui s'était agrippé, férocement, qui ne semblait pas vouloir partir. Impuissant devant la destruction du couple de mes parents, impuissant devant les larmes qui dévalaient les joues de ma mère. Impuissant devant le corps inerte de Sofia, jupe relevée sur les cuisse. Impuissant devant les hurlements et le sifflement des balles, devant cette impression de ne pouvoir rien faire d'autre qu'attendre, en espérant ne pas mourir d'un instant à l'heure. Impuissant devant la disparition de ma compagne d'aventures, alors que je m'étais noyé dans ses mots emprunts d'une terrible vérité. Celle que je me refusais à voir alors que je la ressentais avec la puissance d'un ouragan. Celle qui semblait envelopper mon âme toute entière et de laquelle je détournais le regard. Et cette compagne s'était envolée, l'espace de plusieurs jours où je me suis décomposé lentement, la rage au ventre.

On m'arrachait toujours ce qui m'était cher, sans état d'âme. Et on m'avait finalement enlevé une part de moi-même. Impuissant devant la mort de mon propre père, qui était arrivée subitement, sans prévenir, comme une droite dans la gueule. Comme si j'avais basculé par-dessus bord, soudainement. Et quand je pensais à Sofia, qui continuait de rester à mes côtés, qui continuait de suivre mes traces, à me tenir la main pour me tirer dans la bonne direction alors que je m'entêtais à vouloir plonger dans le sens inverse, ça me retournait le coeur à nouveau. Les gens qui se trouvaient près de moi finissaient par être blessés, d'une manière ou d'une autre. Et j'avais volontairement crée le fossé qui s'agrandissait entre nous. Parce que je préférais l'avoir loin de moi que de la voir souffrir par ma faute. Elle avait eu son lot d'épreuves, elle aussi et je n'avais aucune envie de lui en rajouter d'autre, simplement en existant auprès d'elle avec mes propres démons. Et même si ça me faisait mal, c'était préférable et elle finirait peut-être par aller mieux, avec le temps.

Et moi, je passais le mien à ruminer mon existence merdique dans ma propre chambre fermée à clé. À compter les heures, les jours, répondant à demi-mot aux paroles de ma mère et de ma soeur. À regarder par la fenêtre en attendant que les jours se succèdent, en attendant que la douleur s'en aille. En espérant qu'elle s'en aille, un jour. Finalement, je finissais par m'enfuir, le soir, baroudant dans les rues. Parfois sobre, parfois gonflé d'éthanol. Comme ce soir, où je déambule sans le moindre but, les joues rougies par l'alcool. Ma vue est trouble, mes gestes le sont tout autant. Mais ça fait diminuer la peine, ça la brouille et c'est exactement ce que je veux. Ne plus rien ressentir. Être vide, l'espace de quelques heures. Et même l'horrible symphonie dans mon crâne, le lendemain, ne gâche pas cette accalmie. Je veux qu'on me foute la paix. Je ne suis pas fort, je ne suis pas vaillant. Je ne suis qu'un mec accablé par la vie qui n'a aucune putain d'idée de comment s'en sortir. Un rire hystérique s'échappe de ma gorge et je sursaute quand j'aperçois enfin la silhouette de Sofia penchée sur moi. La raison de mon trouble le plus actuel se trouve à mes côtés et elle doit observer un bien pitoyable spectacle. « Et bah j'suis là, comme tu peux l'voir. » je lâche, l'esprit embrumé. C'était bien le dernier moment où j'aurais aimé la croiser. Parce que je ne ressemble à rien, que mon existence entière est un foutoir, que mon état l'affectait. Je le savais et je ne faisais rien pour améliorer les choses. Je me laissais sombrer, sans ménagement.

Puis mon prénom me paraît résonner dans le silence de la rue, alors qu'il n'a été qu'un simple souffle. « Quoi ? » je soupire, prenant ma tête dans mes mains. J'avais l'impression qu'une marmite cuisait dans mon crâne, que la brise légère s'était faite plus froide, en un instant. Parle-moi. J'aurais aimé. Mais est-ce que ça en valait la peine ? Ça ne faisait que ressasser tout ce que j'essayais vainement de mettre derrière moi. « Tu veux que j'te dise quoi, Sofia ? Que je vais bien ? On sait tous les deux, qu'c'est pas le cas. » Ma voix est remplie d'amertume, d'une sorte de résignation, malgré l'alcool qui empâte les mots dans ma bouche. J'ai l'impression de devoir me battre avec ma propre langue pour sortir des phrases intelligibles. « J'arrive pas à tourner la page, tu comprends ? J'y arrive pas. Je vois tout, tout le temps. Toutes les nuits. Toutes ces images qui tournent en boucle. La mort, la peur, les cris, ton corps immobile, le visage éteint et rigide de mon père. Ma mère qui pleure, pendant des soirs entiers. Ton corps qui tremble sur ce plongeoir. Ton visage strié de larmes sèches quand on vous a retrouvé avec Cassie. Toute cette douleur. J'ai l'impression qu'elle me ronge. » je lâche, d'une traite, balbutiant sur quelques syllabes. Puis mes doigts se resserrent sur mon crâne et je ferme les yeux, quelques instant. « Je n'ai rien pu faire. Ni pour toi, ni pour ma mère, ni pour mon père. Je n'ai su protéger personne. À aucun moment. Tout ce que j'ai engendré, c'est de la peur et de la souffrance. » Les mots s'envolent avec une franchise désarmante. Comme si ma bouche était directement reliée à mon coeur et que la connexion s'opérait alors que je m'étais fermé si longtemps à la confession. Comme si sa présence avait permis l'implosion finale. « Et tu vas finir par sombrer avec moi, si tu restes. » je lâche, avec un sourire désabusé et tremblant.

Alors que tout ce que je voulais, c'était la serrer dans le creux de mes bras et l'empêcher de partir, à jamais. Mais si je devais faire quelque chose de bien, c'était l'empêcher de se teinter de ma noirceur, autant que possible. Quitte à souffrir encore plus, au final.   
    

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MessageSujet: Re: A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3) A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3)  EmptyMer 17 Juin - 9:47

i'll always be there for you
Tate & Sofia

Tate était l’un des piliers de mon existence, celui sur qui je m’étais appuyée à chaque fois que la vie avait décidé de me mettre à terre. Evidemment, ma famille l’avait été aussi, Louis en particulier, mais c’était différent. Tate était là. Il était là, quand je m’étais montrée plus frêle, plus fragile, sur ce plongeoir à la piscine, il était là, quand mon corps ne m’appartenait plus, quand j’ai cru que ma vie serait détruite à jamais. Il était là, quand l’Enfer s’est déferlé sur Terre, quand nos vies ne tenaient plus qu’à un fil, sous les balles et les explosions. Et, enfermée dans cette cave humide, il était là. Pas physiquement, mais son visage ne m’a jamais quitté, il n’a jamais quitté mes pensées plus d’une seule seconde. Parce que j’avais tant à lui dire. Tous ces mots posés sur le papier, toutes ces déclarations faites par écrit, je voulais les lui dire en face. Il y a tellement de choses que je devais lui dire… Et si Tate a toujours été la force de notre duo et le voir, ce soir, dans cet état, une bouteille à la main et l’esprit embrumé par l’alcool, me détruit le cœur. Mais il est humain, et à cet instant, c’est ce qu’il est. Un être perdu, déboussolé et qui a besoin que quelqu’un vienne lui tendre la main, pour l’aider à remonter la pente, pour qu’il comprenne qu’il ne sera jamais seul. Parce qu’il ne le sera jamais. Même si il pense le contraire ou qu’il le souhaite, je serais là.

Pourtant, depuis la mort de son père, j’ai l’impression de n’être plus qu’un fantôme, de ne plus exister. Je sais pourquoi il s’entête à m’écarter de son chemin, pourquoi la distance ne cesse de s’agrandir entre nous, pourquoi, au bout du compte, les messages  sont à sens unique. Et j’ai respecté son choix, un temps, en espérant qu’il irait mieux sans ma présence à ses côtés, mais aujourd’hui, je ne peux plus rester les bras croisés à attendre. Je ne peux pas le laisser s’effondrer sans rien faire, je ne peux pas regarder l’homme que j’aime souffrir seul.  Mais je ne sais pas comment réagir, je ne sais pas si je peux assouvir le besoin de le serrer contre moi, sans qu’il ne panique, alors je m’assois à ses côtés et c’est d’une voix presque suppliante que je lui demande de me parler. Et je sais, que c’est difficile, je sais que ça ressasse les mauvais souvenirs, mais ça aide. D’ailleurs, je me prépare à essuyer un refus de sa part, ou un contournement de situation, mais finalement, les mots s’échappent de sa bouche d’une traite, me faisant le même effet qu’un coup de poignard en plein cœur. C’est comme-ci le sol venait de se dérober sous mes pieds, m’entraînant avec lui dans une chute sans fin. « Arrête. » je dis, la voix brisée par un trop-plein d'émotions. « Putain, Tate, arrête. » je gronde, dans un souffle, essuyant d'un revers de manche les larmes qui naissent au coin de mes yeux. L'entendre se sentir coupable de tout ce qui se passe autour de lui, le voir aussi détruit à cause de toutes les épreuves qu'il a traversé, ça m'est insupportable. Je ne pourrais jamais effacer la douleur de la mort de son père, je ne pourrais jamais lui retirer toutes les images qu'il voit en fermant les yeux et qui concernent sa famille. Et la cruelle folie de l'être humain dont nous avons été victime, elle restera gravée au plus profond de nous, sans qu'on ne puisse l'oublier. Mais le reste, tout ce qui me concerne, tout ce qu'il a dû encaisser à cause de moi, de mon vécu et de mon histoire, je ne peux pas les laisser le ronger. Je ne peux pas le laisser se consumer à petit feu, parce qu'il s'imagine qu'il est responsable de tout ce qui lui arrive. Ou qui nous est arrivé. « Tu n'y es pour rien. Tout ça, tout ce qui se produit, ce n'est pas de ta faute. Tu n'engendre ni la peur ni la souffrance, Tate, bien au contraire... » Je marque une pause, le temps de reprendre mon souffle, de canaliser les battements de mon cœur qui me martèlent la poitrine. « Tu as fait renaître l'espoir à chaque fois que j'avais l'impression que c'était la fin... Tu m'as sauvé. Plus d'une fois. Tu ne sais pas à quel point ta présence à mes côtés m'a maintenu en vie. Je n'aurais jamais trouvé la force de continuer si tu n'avais pas été là pour me soutenir. » Il est mon pilier, la personne sur qui je peux toujours pu compter, qu'importe les épreuves et j'aimerais tellement qu'il se rende compte de tout le bien et de tout le bonheur qu'il sème autour de lui. « Je porte les bagages que j'ai à porter et si moi je les ai accepté, tu dois en faire de même, Tate. Parce que tu n'y es pour rien. Tu n'es pas responsable de la mort de ton père, ni des larmes de ta mère. Et encore moins de ce qui s'est passé à cette fête, d'accord ? Ce n'est pas toi le coupable, ce n'est pas toi... » Mon corps se met en mouvement, et je viens me placer devant lui, avec l’écrasante envie de sentir son corps contre le mien. « Tu passes tellement de temps à me protéger et à protéger les autres que tu oublies de te protéger toi-même... »

Et le deuxième coup de poignard ne tarde pas à arriver, et je me demande comment, après tout ce temps, j’ai fait pour passer à côté de ses sentiments, comment j’ai fait pour ne pas comprendre qu’il s’en voulait encore ? « Tate, hey... Regarde-moi, s'il te plaît. » Ma main vient délicatement se glisser sous son menton, l'obligeant à relever la tête dans ma direction. Mes yeux viennent à la rencontre de ses siens et le nœud au creux de mon estomac se resserre devant toute la détresse que je peux y lire. Ça me frappe en plein cœur, me détruit l'âme jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. J'aurais tout donné pour que la lumière vienne éclairer un peu de ses ténèbres. « Je ne t'abandonnerais pas. » je commence dans un chuchotement. Mes mains se glissent dans les siennes, nos doigts s'entremêlent et je poursuis, d'une voix un peu plus assurée. « Je serais là pour toi, comme toi tu l'as été quand j'en avais besoin... Je ne te laisserais pas sombrer. » Et quand bien même il continuerait de s'enfoncer, je serais là pour le relever. Encore et encore s'il le faut. C'est à mon tour d'être forte pour nous deux, c'est à mon tour de le soutenir sans jamais le lâcher et de garder l'espoir que tout finira par s'apaiser. « Je t'aime, Walker, alors laisse-moi t'aider. Cesse de me fuir et appuis toi sur moi dès que tu en ressens le besoin. » Puis mes bras viennent entourer son corps, tremblant, et je le serre contre mon cœur, avant de venir chuchoter contre son oreille. « Je t’aime, Tate, et tu ne pourras jamais rien faire contre ça. » Alors laisse-moi me battre à tes côtés.


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Tate Walker
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MessageSujet: Re: A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3) A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3)  EmptyMar 8 Sep - 11:23

I'm a little drunk
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Tate & Sofia

Le monde me paraissait si sombre. Comme si un voile obscur s'était déposé sur mes pupilles, comme si un brouillard épais recouvrait mon champ de vision. La lumière n'y rentrait plus et je ne sentais plus aucun rayon réchauffer mon coeur. Tout était froid. De mes mains perpétuellement glacées au membre morcelé qui gisait encore dans ma poitrine. Fermer les yeux, c'était laisser les souvenirs remonter devant ma rétine. Des flashs, des images qui se jouaient au creux de ma cervelle. Inlassablement. Des visages, étirés par la peur, par l'angoisse. Des pommettes striées de larmes, des lèvres tremblantes. Des hurlements, des détonations. Une multitude de scènes qui se jouaient en boucle dans ma tête, sans me laisser le moindre répit. Sans me laisser le plus petit espoir de vivre à nouveau paisiblement, mon palpitant alourdi par toute cette noirceur qui s'accumulait et menaçait de m'asphyxier. Il n'y avait rien de bon à se trouver à mes côtés. Tout le monde finissait par en payer le prix, à un moment ou à un autre. Et j'avais décidé de porter ce poids sur mes seules épaules. Parce que je voulais éviter que quelqu'un ne souffre à nouveau, par ma faute. Je ne voulais plus voir ma mère pleurer, tard le soir. Je ne voulais plus être impuissant devant la lueur de terreur que je voyais parfois gésir dans les yeux de Lottie, lorsqu'un pétard éclatait dans la rue. Je ne voulais plus ressentir ce sentiment de faiblesse à l'idée de ne pas pouvoir protéger les gens que j'aimais.

Toute cette peur, toute cette peine, toute cette souffrance. Logées à l'intérieur, dans une cavité sombre, attendant le moment propice pour me submerger. Et cette affirmation qui tournoyait dans ma tête. Tu n'es pas capable de garantir leur sécurité. Ce simple fait, d'une cruauté tout ce qu'il y avait de plus réelle, avait le don de me rendre fou. L'homme fort n'existait plus. N'avait-il peut-être même jamais existé ? Il n'y avait que l'éthanol pour faire réchauffer le sang dans mes veines et adoucir l'orage qui tempêtait dans ma boîte crânienne. Il n'y avait que ces particules chimiques qui me permettaient de ne pas sombrer définitivement. Parce qu'elles avaient le don de rendre ma cervelle plus légère, parce qu'elles me donnaient l'assurance de quelques heures de tranquillité. À errer dans les rues, en essayant d'oublier à quel point ma vie était merdique. En essayant d'oublier que j'étais incapable de faire du bien autour de moi. Je préférais trébucher dans les nids de poule, enivré, plutôt que confronter la vérité. Je préférais me complaire dans cette illusion ouatée plutôt que patauger dans cette existence jonchée de douleur. Mes épaules n'étaient finalement pas si larges que ce que j'avais pensé et il suffisait d'un petit rien pour m'écrouler. Et ce n'était certainement pas la silhouette qui se trouvait subitement devant moi qui allait m'empêcher de m'abîmer dans l'alcool. Ses supplications n'y font rien. Les paroles s'écoulent les unes après les autres, comme si une vanne s'était soudainement ouverte et que j'étais incapable de la refermer. Comme si tous les sentiments que je refoulais à l'intérieur s'échappaient violemment de ma poitrine, se battant en duel pour sortir à l'extérieur. « Arrêter quoi ? De dire la stricte vérité ? Parce que ça l'est, Sofia. »  je crache, étourdi par toute l'agitation qui parcourait mes membres. Il fallait que quelqu'un comprenne, il fallait que je m'éloigne. Pour ne blesser personne, à nouveau.

Tu n'engendres ni la peur ni la souffrance, Tate, au contraire. Je prends ma tête entre mes mains, secoué de nouveaux tremblements. Mon coeur battait sourdement dans ma poitrine et ma gorge était douloureusement nouée. Tu m'as sauvé. Je ramène mes genoux contre ma poitrine, regardant le sol sans réellement le voir, comme traversé par une sorte de courant électrique. Ce n'est pas toi le coupable. Je finis par fermer les yeux, serrant les dents. J'étais coupable par mon absence et c'était amplement suffisant. « Je n'étais pas là pour protéger Lottie. Je n'étais pas là pour protéger, toi. Je ne suis là pour veiller sur personne. » je murmure, le dos courbé vers l'avant. Déglutissant difficilement la bile qui remontait sournoisement dans le creux de ma gorge. Essayant de survivre au flot de paroles qui venait de la rouquine et qui m'atteignait avec la force d'un trente-trois tonnes. Sentant son ombre ployer devant moi, sa chaleur qui tentait désespérément de m'atteindre. Tu passes tellement de temps à me protéger et à protéger les autres que tu oublies de te protéger toi-même. C'est comme un coup de poing dans le ventre et ma respiration se coupe d'elle-même. Je suffoque quelques secondes, continuant à regarder obstinément le sol. Concentrer mon regard sur les craquelures du béton me paraissait être la meilleure solution. Je secoue la tête à sa demande, resserrant mes bras autour de mes jambes, basculant d'avant en arrière. Incapable. Mais des doigts tièdes viennent s'arrimer sous mon menton, me forçant à relever la tête. Et je plonge dans les yeux clairs de Sofia. Face à la lueur qui dansait dans ses pupilles, je ne pouvais empêcher mon coeur de palpiter lourdement dans ma cage thoracique. Un sanglot m'échappe à ses mots. Puis un autre, ses paroles pareilles des flèches venant se planter ma poitrine. Je ne te laisserais pas sombrer. « Tu n'as pas à faire ça...Je ne le mérite pas. » je souffle, en détournant le regard. Mais elle s'acharne, elle m'attaque de toutes parts. Je t'aime Walker. Cesse de me fuir et appuis toi sur moi dès que tu en ressens le besoin.

Et comme ça, en un instant, le monde bascule à nouveau. Mes bras s'agrippent à elle comme à une bouée de sauvetage. Serrant son corps contre le mien avec une force désespérée. Si je la lâchais, j'étais presque sûre que l'univers allait s'effondrer. Je voulais me fondre dans la chaleur qu'elle tendait vers moi, je voulais croire à ses mots, je voulais dépasser ce brouillard. Je voulais accepter cette main tendue, ce bras qui avait traversé le noir pour me rejoindre. Ce visage que je n'avais cessé de chercher dans la foule, cette silhouette qui ne cessait de hanter tant mes songes que mes cauchemars. Mes épaules tressautent et je laisse la vague déferler et m'emporter. Me raccrochant à mon pilier, à ses bras passés autour de mon corps. À son parfum qui permettait de garder pied avec la réalité. « Ne me laisse pas. » je murmure, les yeux fermés. Avalant ma salive avant de reprendre, sur le même ton. « Je suis désolé. » Désolé pour tout.

Pour tes blessures, pour tes noirs souvenirs, désolé d'avoir fui, désolé d'avoir gardé le silence. Désolé de m'être éloigné de toi alors qu'il suffit de quelques mots de ta part pour te revenir à nouveau.              
    

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MessageSujet: Re: A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3) A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3)  EmptyLun 14 Sep - 11:27

i'll always be there for you
Tate & Sofia

Au fil des années, Tate avait réussi à se faire une petite place, bien au chaud, dans mon cœur. Il était devenu une personne essentielle à mon existence, une personne sans qui je ne me voyais pas continuer. Et pourtant, notre relation a toujours été basé sur un jeu presque malsain, sur le désir brûlant de voir lequel des deux craquerait en premier. Et plus j'y pense, plus j'ai l'impression que tout ça date d'une autre époque, voire d'un univers parallèle. Il est loin, le temps où notre vie n'était rythmée que par des sorties nocturnes et des aventures au clair de lune, qui faisaient pulser l'adrénaline dans nos veines. Et je regrette, parfois, ces moments simples, ce petit jeu dont nous étions les seuls à connaître les règles. Nous n'étions, finalement, que deux âmes innocentes, qui n'avaient pas encore connues l'Enfer. Il a suffit d'un rien pour que notre univers bascule. Mais s'il y a bien une chose qui n'a jamais changé, c'est le profond attachement que j'éprouvais pour lui. Et ce sentiment n'avait fait que grandir, avant que je ne comprenne que mon cœur, lui appartenait. Et il n'y avait pas plus douloureux, pour lui, que de l'entendre se sentir coupable. « Non, c'est ta vérité, Tate. » Et j'aimerais tellement qu'il entende la mienne, qu'il comprenne qu'il n'est pas le responsable de tout ce qu'on a pu vivre, de tout ce que sa famille a traversé. Parce qu'il est très certainement la personne la plus à l'écoute et la plus attentionnée qu'il m'ait été donné de rencontrer.

Il y a des choses qu'on n'explique pas, qu'on ne comprend pas, et mon amour pour Tate en fait partie. Je sais, pourquoi je suis tombée amoureuse et pourquoi je l'aime, mais ce qui m'échappe, c'est comment est-ce qu'il est possible d'aimer autant quelqu'un. Je l'aime tellement, que j'ai souvent l'impression que même le verbes ‘aimer’ est bien trop faible pour exprimer toute l'affection, tous les sentiments que j'éprouve à son égard. Et ça me broie le cœur, de le voir comme ça. « Tu es humain... » je souffle, en essayant de contenir le tremblement dans ma voix. « Je sais que c'est dur à entendre, mais tu ne peux pas constamment protéger ta famille ou me protéger. » Il y a certaine chose que rien, ni personne ne peut éviter. Parce qu'elles sont écrites, parce qu'elles devaient se dérouler ainsi... « Tate, tu ne t'en rends pas compte, mais tu veilles toujours sur ta sœur. Moi je le vois et je suis persuadée, qu'elle aussi, elle le sait. » Il n'est pas rare qu'il la cherche du regard, dans les couloirs de la fac, ou qu'il lui envoie plusieurs messages dans la journée pour savoir comment elle va. Pour lui ce ne sont sûrement que des réflexes, des actes normaux, mais moi, je sais que c'est sa façon de veiller sur elle. Il a toujours été un frère protecteur et ce n'est pas Lottie qui dira le contraire. « Et si tu n'étais pas là, les choses auraient sûrement été différentes à cette soirée... » je reprends, le souffle court, mon cœur battant à s'en rompre dans ma poitrine. Juste d'imaginer ce qui ce serait passé s'il n'était pas arrivé à temps, je sens la bile me monter à la gorge. Alors je ferme les yeux, quelques secondes, laissant la brise effleurer mon visage et emporter avec elle ces images. « Si tu n'avais pas veillé sur moi ce soir-là, il m'aurait violé... » J'ai l'impression que c'est la première fois que j'ose prononcer cette vérité à voix haute, que j'ose mettre un mot sur ce qui aurait pu se passer s'il n'était pas intervenu. « Personne ne faisait attention à ce qui se passait, sauf toi. Alors ne me dis pas que tu n'as pas pu me protéger, parce que c'est faux. Et ne me dis pas que tu n'es jamais là, parce que ça aussi, Tate, ce n’est pas la vérité. » À trop vouloir protéger les gens qu'il aime, il en oubliait le principal intéressé; lui. Et qu'il fasse passer sa famille ou ses amis en premier, ne fait que de prouver à quel point son cœur est fait d'or. Et c'est l'une des raisons pour lesquelles je suis tombée amoureuse. Et pour lesquelles je refuse de le laisser tomber. « Bien sûr que si, tu le mérites. » dis-je d'une voix douce, mes yeux refusant de quitter les siens, par peur que, si je détourne le regard, il en profite pour disparaître. « Et bon sang, tu mériterais tellement plus que ce dont je suis capable de te donner... » En tout cas, il mérite que je me batte à ses côtés.

Et quand je sens ses bras se refermer dans mon dos, son corps se serrer contre le mien, je n'arrive plus à retenir mes larmes. Je les laisse couler le long de mes joues, je laisse toute la peur que j'ai eu de le perdre, définitivement, s'évacuer, essayant tant bien que mal de gérer ce trop plein d'émotions. Alors je le serre à mon tour contre moi, comme ci notre survie à tous les deux en dépendait. Et peut être que c'est le cas, peut être qu'on a réellement besoin de l'autre pour s'en sortir, pour se maintenir debout et recommencer à respirer... En tout cas, j'ose espérer que ma présence l'aidera à se relever et à avancer. Puis je le sens trembler et mes mains viennent lentement glisser le long de son dos, pour le rassurer, pour apaiser ses soubresauts, et mon visage trouve refuge dans le creux de son cou. Je voulais qu'il comprenne que je ne partirais pas, que je ne le lâcherais pas, jamais. « Je ne te laisserais pas. Je serais toujours là. » Je l'entends prononcés des simples excuses, et ma gorge se noue. « Tu n'as rien à te faire pardonner... » Mon visage quitte la chaleur de son cou, mon corps se décolle légèrement du sien pour me permettre de mieux l'observer, et dans un sourire timide, je reprends : « Tu es coupable d'une seule chose Walker, et c'est de m'avoir fait tomber amoureuse de toi. » Mes lèvres viennent se poser, avec toute la délicatesse du monde contre les siennes. « Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée... Ne l'oublie pas. » je murmure contre celles-ci avant qu'elles ne se scellent à nouveau contre les miennes.

J'ignore combien de temps on reste là, lové l'un contre l'autre et combien de temps j'aurais pu le garder serré contre mon cœur, en espérant réussir à panser toutes ses blessures, mais l'heure tourne, et je ne serais rassurée qu'une fois la porte de l'une de nos maisons franchies. « Tate ? » je questionne à voix basse. « Est-ce que tu te sens capable de te lever ? Il faut qu'on rentre... » j'avais aucune idée de la quantité d'alcool qu'il avait ingéré, ni de ma capacité à gérer la situation. D'habitude, de nous deux, c'est moi, qui forçait un peu trop sur la boisson. Et je suis prise d'une panique soudaine, celle qu'il puisse s'imaginer que je veux l'abandonner, ou pire encore, me débarrasser de lui. « Je ne te laisse pas d'accord...?  » je m'empresse de rajouter. « Je reste avec toi. »

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MessageSujet: Re: A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3) A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3)  EmptyMar 12 Jan - 19:00

I'm a little drunk
and I need you know
Tate & Sofia

Je tournais en rond. Inlassablement. J'avais l'impression d'errer dans le noir, aveugle à tout ce qui m'entourait. Tâtonnant dans l'obscurité sans réussir à trouver quelque chose contre lequel me retenir, sans parvenir à retrouver la sortie. Et dès que j'entrevoyais un éclat de lumière, quelque part, il était soudainement assombri. La vie, cette sale chienne. Elle me prenait tout ce à quoi je pouvais tenir le plus monde, elle balayait les moments qui m'étaient les plus précieux, elle ne faisait que me presser la tête sous l'eau à tel point que j'avais l'impression de suffoquer constamment. Une claque, puis une autre avant le coup final dans la nuque, pour m'arracher le souffle et me réduire à l'impuissance. Je me faisais l'effet d'un pantin auquel on avait arraché les fils, désarticulé. Dans mon crâne, il n'y avait plus qu'un maelström sombre et terrifiant, une tempête qui faisait rage et qui détruisait tout sur son passage. Je voulais oublier. Je voulais arrêter de penser aux sanglots de ma mère, derrière la porte de sa chambre. Je voulais oublier le vision du corps de Sofia, étendu sur le sol, la jupe relevée sur ses cuisses et surplombé d'une silhouette malfaisante. Je voulais oublier mon père, allongé entre quatre planches, les yeux définitivement clos. Je voulais oublier ces sensations d'horreur, cette peur qui m'avait pris aux tripes, dans cette salle de classe. Cette impression d'avoir pris la mort pour acquis, de l'avoir acceptée, les entrailles nouées. Je voulais rayer ces souvenirs de mon crâne, eux qui venaient m'assaillir et me torturer inlassablement. Tout ce que je demandais, c'était quelques heures de répit, plongé dans un nuage cotonneux. Un endroit où je n'arriverais même plus à penser, à cogiter, à me triturer la cervelle sur tous les malheurs qui tournoyaient vicieusement autour de moi.

Et je n'avais rien trouvé de mieux que l'éthanol pour embourber mes pensées, pour noyer les noirs fantômes qui dansaient la farandole dans ma boîte crânienne.

Tu es humain. Je sais. Et j'aurais aimé ne plus être grand chose, à cet instant précis. Faire partir le poids immense qui pesait sur ma poitrine et qui m'empêchait de respirer correctement. Cette impuissance face à la douleur de mes proches. Ma mère qui pleurait mon père malgré les désaccords. Ma petite soeur, qui faisait face à la perte à un âge où on n'aurait voulu que rien n'arrive jamais. Qui subissait encore les conséquences de la folie des hommes, ses affres et ses dommages collatéraux. Sofia, qui en avait subi beaucoup trop pour une seule personne, dont certaines choses me revenaient, même sans l'avoir voulu. « Je dois le faire, tu comprends ? Il n'est plus là. Il n'est plus là. » je souffle, le regard dans le vide, comme déconnecté. La seul figure protectrice de notre famille s'était volatilisée en un éclat, nous laissant démunis. Et je ne pouvais pas les abandonner. Je n'en étais simplement pas capable. Je ferme les yeux au rappel de cette soirée honnie, où j'ai la rage m'aveugler, courir à toute vitesse dans mes veines. Cette horreur que j'ai ressenti en la voyant, immobile. Je prends une inspiration tremblante, observant mes doigts trembler, la vision embuée par l'alcool. Rien que de l'entendre verbaliser la réalité faisait remonter la bile dans ma gorge. Imaginer ce que j'aurais ressenti si j'étais arrivé trop tard me donnait envie de me flinguer sur place.  « Ce fils de pute n'en aura pas eu l'occasion. » je me contente de murmurer, les yeux baissés. Avant de me murer à nouveau dans le silence tandis qu'elle continue de me parler, de se confier, de me jeter des paroles réconfortantes. C'est Sofia et j'ai tellement envie d'y croire que ça me fait mal au coeur. Tu mériterais tellement plus que ce dont je suis capable de te donner. « Tu mériterais plus qu'un pauvre type qui s'oublie dans l'alcool pour fuir ses problèmes. » je rétorque, sans la lâcher du regard, avec un sourire défait, qui est loin de remonter jusqu'à mes yeux.

Mais les barrières cèdent finalement et le torrent s'écoule violemment. Je finis par m'accrocher violemment à elle, l'entourant de mes bras et la serrant brutalement contre moi. Je sens ses larmes couler, en réponse à celles qui dévalent mes propres joues. Je laisse s'échapper toute la terreur, toute la tristesse, toute cette douleur que je contiens depuis des mois, que je musèle pour ne pas sombrer. Je me laisse être submergé par ce tsunami démentiel, agrippant mes doigts à la veste de Sofia, comme si elle était la seule chose sur cette putain de planète qui pouvait me retenir. Alors que la vérité s'imposait d'elle-même, devant moi. Elle l'est. À cet instant, elle est le pilier qui m'empêche de traverser la frontière, le roc auquel me raccrocher pour ne pas me fracasser contre le sol. « Ne me laisse pas. » je supplie, faiblement. Et je ne contrôle plus rien, je me laisse marteler par cette agonie, par cette impuissance. Parce que je sais, à cet instant, qu'elle me tient de toutes ses forces, qu'elle ne me lâchera pour rien. Cette simple pensée, aussi simple soit-elle est remplie d'une telle signification qu'elle fait redoubler les sanglots qui remontent dans ma poitrine. Son visage légèrement humide glisse dans mon cou, m'arrachant un frisson, sa chaleur contrastant avec mes mains glacées. Je serai toujours là. J'avais besoin d'elle, si fort que ça m'en faisait mal à crever. Je l'observe reculer, muet, le ventre remué d'une émotion dévastatrice. La douceur de ses lèvres se posant sur les miennes me frappe comme une évidence et je sens quelques larmes rouler à nouveau sur mes joues. Mes bras se mettent en mouvement et je glisse mes doigts gelés contre sa peau, frôlant les contours de sa mâchoire de part et d'autre. Elle me faisait l'effet d'une apparition soudaine, d'une inconnue que je n'osais à peine toucher. Pourtant, je me sentais lui appartenir comme je n'avais jamais appartenu à personne jusqu'ici. Et ma bouche réduit la distance, se posant délicatement sur la sienne, s'imprégnant de son goût légèrement salé, de sa texture, mon coeur secoué d'une chaleur qui dévorait ma cage thoracique.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis, si ce sont des minutes ou des heures. Mais Sofia finit par reprendre la parole, brisant le silence grisant et la tranquillité de nos corps enlacés sur le sol. « Je ne sais pas...Je crois. » je souffle, relevant la tête, légèrement étourdi. Je prends quelques minutes pour regarder devant moi, pour retrouver une vision à peu près correcte. Mais quand elle déplie ses jambes dans l'intention de se relever, je m'agrippe à son bras comme une forcené. Je ne voulais pas qu'elle me lâche. « Ne me laisse pas. S'il te plaît. S'il te plaît. » je murmure. Comme si j'allais manquer d'air au moment où le point de contact entre nous disparaitrait. Je reste avec toi. Sa réponse me fait hocher la tête et nous nous redressons doucement, son bras glissé en travers de ma taille pour m'aider à marcher plus ou moins droit. J'ai l'impression que le chemin inverse s'étale sur des heures et je lutte pour garder les yeux ouverts. Mais ma maison se dresse finalement devant nous et je n'ai jamais été aussi heureux de rentrer chez moi. La suite, cependant, devient de plus en plus vague à cause de la fatigue accrue par l'alcool. Je me souviens à peine du visage bouffé d'inquiétude de ma mère, d'avoir monté les escaliers et quitté ma veste. Peut-être que c'est Sofia, assise à côté de moi sur le lit après m'être allongé, qui l'a fait. Elle en aura fait beaucoup pour moi, ce soir. « Merci. » je susurre, levant les yeux pour retrouver les siens. J'avais le sentiment de la regarder d'une manière nouvelle, depuis quelques heures. Ma main glissant sur les draps de mon lit pour encercler doucement son poignet, exerçant une courte pression. « Reste. » je chuchote, sans ciller. « Reste. S'il te plaît. » Parce que j'avais le conviction que jj'étais peut-être capable de dormir si elle se trouvait à ses côtés, si j'avais le pulsation de son coeur à proximité, sur lequel calquer le mien. Parce que je ne savais pas si j'étais capable de la laisser partir, à cet instant.

Alors que tout ce que je désirais de plus, avant de laisser mes paupières se fermer, c'était me blottir contre elle et laisser sa chaleur m'envelopper.
               
    

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MessageSujet: Re: A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3) A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3)  EmptyMar 19 Jan - 16:37

i'll always be there for you
Tate & Sofia

Je haïssais le savoir et le voir dans cet état. Je détestais me sentir si impuissante face à toute la détresse que je pouvais entendre dans sa voix et que je pouvais lire dans ses yeux. Mais le pire, c'était de prendre conscience que malgré le temps, malgré des mots qui se voulaient déjà rassurants à l'époque, il s'en voulait encore, pour tout ce qu'il m'était arrivée. Et ça avait le don de me briser le cœur en un milliard de petits morceaux. Parce qu'il avait toujours été là, qu'importe notre relation ou les façons odieuses dont je m'étais comportée avec lui, il était là. Il ne m'avait, pas une seule fois, laissé tomber. Et même quand il aurait eu toutes les raisons du monde pour le faire, il s'était dressé à mes côtés, plus protecteur que jamais. Tate avait tout encaissé à mes côtés, absolument tout et je ne savais pas ce que j'aurais pu faire sans sa force pour me tirer vers le haut. Il m'avait sauvé, de bien des manières. Si m'a famille m'avait soutenu, lui, il en avait tellement plus, sans même s'en rendre compte. Et j'étais arrivée à un stade où imaginer ma vie sans lui m'était impossible. Je l'aimais, comme je n'avais jamais aimé quelqu'un auparavant. Je voulais être là, auprès de lui, peu importe les difficultés ou les obstacles qui allaient tomber sur notre chemin. Je voulais être le pilier auquel il pourrait se raccrocher, exactement de la même façon que je m'étais accrochée à lui des moi plus tôt. Et ma vie, je voulais la faire avec lui. Je voulais sentir sa présence à mes côtés à chaque fois que je me réveillerai le matin, m'endormir avec l'image de son sourire et la chaleur de son corps contre le mien. Je voulais qu'on soit enfin capable de laisser tout ce qu'on avait traversé au passé et qu'on avance, main dans la main, vers un avenir beaucoup plus joyeux. Et tant pis, si pour y parvenir, je devais être forte pour nous deux. J'en avais suffisamment pour l'aider à aller de l'avant. Mais je ne le laisserais jamais tomber et encore moins penser qu'il était le coupable de tous ces drames.

Parce qu'il avait toujours tout fait. Pour sa famille. Pour moi. Et qu'il ne pouvait pas se ronger l'âme pour des choses qu'il n'aurait jamais pu empêcher, même en y mettant toute la volonté du monde. Il n'était pas un surhomme, juste un être humain. Un humain qui subissait bien trop de pression depuis de trop nombreux mois. « Je sais, Tate, je sais... » je réponds dans un souffle. « Et je le comprends. Ce que j'essaie de te dire, c'est que tu ne peux pas te considérer comme responsable... Parce que tu ne l'es pas et tu ne le seras jamais. » Comment lui faire comprendre que rien n'était de sa faute ? Comment lui faire enregistrer que le monde entier ne pouvait pas reposer sur ses simples épaules. « Tu n'as pas à prendre le rôle de ton père, Tate... Tu dois juste continuer d'être celui que tu as toujours été. Sois juste toi. » J'ai l'impression que mon cœur va s'échapper de ma poitrine d'un instant à l'autre, mes mains tremblent et je viens entremêler mes doigts aux siens, tout en exerçant une légère pression. Sa famille, avait besoin de lui, en tant que frère, en tant que fils, pas comme quelqu'un d'autre. Il était celui qu'il était, avec ses propres limites et ce n'était pas grave. Il faisait déjà tellement... Il avait fait tellement pour moi qu'il semblait parfois l'oublier. Ma vie aurait pu entièrement basculer s'il n'avait pas été là. Et je n'oubliais pas ce qui aurait pu se passer s'il ne m'avait pas retrouvé, s'il ne s'était pas toujours soucié de moi comme il l'avait toujours fait. Et tous les remerciements du monde ne suffiraient pas pour lui prouver toute la reconnaissance que j'avais envers lui. « Grâce à toi... »  Ma voix n'est plus qu'un faible murmure et je ferme les yeux, quelques secondes, pour tenter de calmer la tempête qui rugit à l'intérieur de ma cage thoracique, avant de reprendre. Tate était une personne en or, et parfois, j'avais l'impression de ne pas être suffisamment capable de lui offrir tout ce qu'il méritait. « Non. Je t'aime pour ce que tu es. Avec tes qualités et tes défauts. » je réponds d'une voix douce, ma main venant délicatement caresser sa joue. S'il avait besoin de passer par cette étape pour mieux se relever, je l'acceptais.

Puis il y a tout qui explose. J'ai envie de le serrer contre moi jusqu'à pouvoir me fondre dans ses bras, j'ai besoin de sentir son cœur battre dans sa poitrine, de ne plus jamais ne lâcher. Mes larmes dévalent le long de mes joues et je sais que je ne suis pas la seule. Mes mains viennent glisser dans son dos que je caresse lentement, avant de m'agripper à son tee-shirt. « Je ne te laisserais pas, Walker. Jamais. » Ses sanglots redoublent et je viens enfouir mon visage contre son cou, mes doigts remontant jusqu'à sa nuque, avant de glisser dans ses cheveux. « Je t'aime, ne l'oublie pas. » J'avais ce besoin irrépressible de le lui rappeler, de le lui répéter, encore et encore, pour que plus jamais, il ne se sente seul. Et j'aurais tout donné pour pouvoir lui arracher la douleur qu'il pouvait ressentir, pour en prendre une partie afin de le soulager, mais j'en suis incapable. Mes lèvres finissent par trouver le chemin jusqu'aux siennes, avant de poser mon front contre le sien, les paupières closes. Puis il m'embrasse de nouveau, irradiant mon corps d'une nouvelle chaleur, retirant le poids étrange qui me nouait les entrailles. Et j'ignore combien de temps on reste blotti l'un contre l'autre, à simplement apprécier notre présence avant de faire le chemin inverse en direction de sa maison. Je ne sais pas non plus où je puise la force de le maintenir contre moi, sans doute dans la peur de le voir s'effondrer à cause de l’éthanol dans son sang, mais le retour me paraît durer des heures. La porte franchie, la silhouette de Tate enfin allongé sur son lit, mes muscles s'autorisent à se détendre. Je m'assois à ses côtés, les yeux rivés sur lui, parcourant les traits de son visage, avant qu'ils ne rencontrent les siens. « Ne me remercie pas. » J'aurais continué d'arpenter les rues de la ville toute la nuit pour le retrouver s'il l'avait fallu. Comme il l'avait fait pour me retrouver des mois en arrière... Puis je sens sa main se presser contre mon poignet, déclenchant un léger frisson le long de mon échine. « Je reste. » je chuchote, retirant mes chaussures avant de venir poser la tête sur l'oreiller, juste à côté de la sienne. « Repose-toi. » Mon corps se rapproche du sien, me blottissant contre son torse, mes bras encerclant sa taille pour se refermer dans le bas de son dos. « Je ne vais nulle part, je te le promets. » De toute façon, je n'avais jamais eu l'intention de partir. Ses paupières finissent par se fermer de fatigue, et ce n’est qu’en entendant sa respiration s’apaiser, se faire plus lente, signe qu’il dort, que je m’autorise à rejoindre les bras de Morphée.

Les premiers rayons du soleil viennent caresser mon visage et je pousse un soupir contrit à la simple idée de rouvrir les yeux. La nuit avait été compliqué et mon rythme avait suivi les agitations de Tate, encore endormi à mes côtés. Je me recule lentement, me détachant de son étreinte pour mieux l’observer, pliant mon bras sur ma tête. Ce que je ressentais, pour lui, c’était quelque chose de tellement fort, de tellement unique, que ça m’effrayait parfois. Et pourtant, je n’avais jamais été aussi certaine que d’être tombée amoureuse de la bonne personne. J’avais mis du temps avant de m’en rendre compte, mais maintenant, c’était d’une telle évidence que je me demandais comment j’avais pu être aussi aveugle pour ne pas m’en rendre compte plus tôt. Ses paupières tremblent légèrement avant de s’ouvrir et je lui souris, faiblement avant de le saluer comme il se doit, d’un doux baiser sur les lèvres. « Est-ce que tu te sens de parler ? » je demande d’une petite voix. J’espérais sincèrement qu’il était prêt à m’écouter, parce que je n’avais pas l’intention de rentrer chez moi tant que nous n’aurions pas sérieusement parler de cette soirée qui semblait le consumer de l’intérieur. « Il faut que tu m’expliques, Tate, que tu me parles… Pourquoi est-ce que tu continues de t’en vouloir, pourquoi est-ce que tu te sens coupable de ce qui aurait pu se passer ? » Ma main serpente sur les draps, jusqu’à atteindre la sienne que je presse doucement. « J’ai tourné la page. Et il faut que tu en fasses autant. » je termine, dans un souffle, le cœur lourd.


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MessageSujet: Re: A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3) A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3)  EmptyMar 9 Fév - 15:17

I'm a little drunk
and I need you know
Tate & Sofia

Je ne te laisserais pas, Walker. Jamais. Je n'avais jamais pensé que ces mots seraient ceux que je désespérais le plus d'entendre à cet instant précis. Je voulais avoir la certitude qu'elle n'allait pas s'enfuir, qu'elle n'allait plus jamais lâcher ma main. Que Sofia allait rester ma guide pour sortir des ténèbres, pour fuir ces ombres tapies dans l'obscurité, celles qui n'attendaient que le moindre moment de faiblesse pour se jeter sur moi. Je n'arrivais pas à savoir à quel moment elle était devenue indispensable, à quel moment mon coeur s'était accroché à cette silhouette flamboyante et avait décidé de s'en remettre à elle. Mais elle était là, elle avait arpenté la nuit pour me retrouver et elle subissait mes états, sans broncher. Parmi tous les autres, elle avait décidé de fouiller les rues à ma recherche et elle me serrait contre elle, ses larmes se mêlant aux miennes à mesure des minutes. Elle avait bravé toutes les horreurs, elle s'était relevée après avoir mise à terre de nombreuses fois. Elle restait la personne la plus courageuse que je connaisse et je l'admirais pour être aussi forte, là où j'avais complètement lâché prise. Je ne méritais pas quelqu'un d'aussi incroyable, quelqu'un qui avait continué de se battre alors que j'avais décidé d'abandonner. Je ne savais même pas si j'étais vraiment capable de faire son bonheur, de l'accompagner et de l'aimer à sa juste valeur, quand je voyais dans quel état pitoyable je me trouvais, en ce moment précis. Je t'aime pour ce que tu es. Avec tes qualités et tes défauts. Quelques sanglots remontent le long de ma gorge et je continue de m'agripper à elle, de vouloir me fondre contre son corps, de m'enivrer davantage de son parfum et de sa chaleur. J'avais l'impression que j'étais capable d'oublier, serré contre elle, capable de dépasser les ténèbres, capable de sortir de ce trou béant dans lequel j'étais tombé depuis quelques temps et duquel je n'arrivais plus à ressortir.

Sofia était comme un vent qui soufflait sur les braises pour les faire grandir à nouveau et je crevais d'envie d'y croire. D'espérer, qu'avec du temps et avec elle à mes côtés, je pouvais aller mieux.

Je perds la notion du temps, blotti contre son épaule. Je continue de pleurer jusqu'à ce que les larmes se tarissent dans mes yeux, je continue de profiter du réconfort que son étreinte m'apporte, le plus longtemps possible et dans le plus grand des silences. Tout avait été dit, tout était en train de prendre racine, lentement. Jusqu'à ce qu'elle se lève, dans l'intention de rentrer. Le trajet me paraît durer des heures, à avancer mollement jusqu'à chez moi, le désespoir augmentant à mesure des mètres parcourus. Puis ma maison se dresse finalement devant nous et je laisse échapper un soupir de contentement. Le reste est flou et je me souviens à peine de la manière dont elle a réussi à me traîner jusqu'à ma chambre. Mais je ne voulais pas qu'elle parte. Jamais.  « Tu mérites plus que des remerciements. » je murmure, la bouche pâteuse avant de la presser de rester. Je voulais ressentir sa présence pour m'endormir, savoir qu'elle était là, à mes côtés. Et un poids s'envole de ma poitrine quand elle accepte, sentant mon visage s'apaiser légèrement quand le matelas se creuse. Elle me tire un nouveau soupir quand ses bras se referment dans mon dos et mon bras vient s'installer en travers de sa taille pour la rapprocher de moi. Je ne vais nulle part, je te le promets. C'est comme une libération, au creux de ma poitrine.

Et mes paupières se ferment presque instantanément, l'esprit rassuré par ses paroles et se compagnie tout près de moi, pareille à un baume pour guérir mes blessures.

Je m'éveille le lendemain, mes paupières tremblant sous la luminosité qui filtre par les volets. Il me suffit de reprendre conscience pour sentir un martèlement poindre dans mon crâne mais il suffit d'une pression de lèvres sur les miennes pour apaiser légèrement la douleur. Mon sommeil avait été agité, ponctué de cauchemars et je me sentais terriblement fatigué. Mais je ne pouvais pas échapper sans cesse à la réalité et la question de Sofia me fait fermer les yeux quelques secondes.  « J'aurais préféré commencer par un cachet d'aspirine mais je crois que ça peut attendre. » je souffle, d'une voix que la nuit avait rendue rauque. J'aurais aimé ne pas avoir à ressasser inlassablement les mêmes choses mais elle ne m'en laissait pas le choix et je la connaissais assez pour savoir qu'elle n'allait jamais en démordre avant d'entendre mes raisons. Je sens sa main attraper la mienne et je noue mes doigts aux siens, prenant une profonde inspiration avant de glisser mon bras sur mes yeux pour m'éviter la douleur de la lumière en plus de celle qui pulsait dans ma tête. « Je me sens coupable parce que j'ai préféré écouter ma fierté qui me soufflait que je ne devais pas m'abaisser à te porter autant d'attention, plutôt que de venir te voir directement, à cette putain de soirée. » je murmure, avant de déglutir en repensant à ce qui avait failli se produire si j'avais continué suivre le murmure de mon amour-propre. « Si j'avais été moins con et un peu plus honnête avec moi-même, peut-être qu'il ne se serait rien passé du tout. » je rajoute, avant de détourner la tête de l'autre côté. « C'est juste que je revois la scène, certains soirs. Et que ça me rends malade. Je n'y peux rien, je sais que tu vas bien mais je ne peux pas m'empêcher d'y repenser. » je confie, du bout des lèvres. Tout me revenait par flash et je revoyais le sang qui maculait mes mains, le visage boursoufflé de ce fils de pute. « Je crois que j'aurais pu le tuer. » Les mots s'échappent comme un murmure et je me recroqueville sur moi-même, ramenant mon bras libre contre mon torse, mes paupières se refermant sur l'obscurité. « Je ne maîtrisais plus rien, Sofia. Je te voyais étendue sur le sol et mes poings continuaient de cogner, encore et encore. » je susurre, la voix chevrotante, ma main se refermant davantage sur la sienne.    

               
    

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MessageSujet: Re: A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3) A few drops of ethanol and some sweet confessions (Tofia #3)  EmptyLun 15 Fév - 11:43

i'll always be there for you
Tate & Sofia

J’avais besoin de savoir, qu’il mette enfin des mots sur ce qu’il ressentait depuis cette nuit qui semblait ne pas vouloir lui donner un peu de répit. Et je voulais obtenir toutes les réponses à mes questions maintenant, parce que j’avais peur de ne pas réussir à le faire parler si j’attendais encore. Je préférais qu’on essaie dés maintenant de l’apaiser sur ce sujet, plutôt que de savoir que de nombreux démons allaient continuer de le détruire de l’intérieur. Et ça me rendait mal de savoir qu’il s’en voulait pour quelque chose dont il n’avait jamais eu le contrôle et dont il ne l’aurait jamais eu. Il n’était pas le responsable et pourtant, hier soir, c’est cette impression qui m’avait frappé en plein visage. J’avais pu ressentir toute sa culpabilité et je continuais de la ressentir ce matin, alors qu’il se livre enfin à moi, qu’il me confie ce qui semble peser sur son cœur depuis tant de mois, maintenant. Et j’aimerais tellement qu’il soit capable de percevoir les choses comme moi je les voyais, qu’il puisse prendre mes yeux pour se voir, pour s’observer et comprendre quel homme je vois. Il était fort, incroyablement courageux et doté d’une telle générosité que je n’arrivais pas à saisir pourquoi il ne se voyait pas comme moi je pouvais le voir. « Tate... » je souffle en baissant légèrement les yeux avant de les remonter dans sa direction. « Si tu étais venu me voir, c'est peut-être ma fierté qui m'aurait poussé à te tenir éloigné de moi... Et ce serait sûrement arrivé quand même. » Je presse délicatement sa main dans la mienne en repensant à cette soirée et à ce qui aurait pu se passer si il ne s'était pas inquiété pour moi, s’il n’était pas partie à ma recherche, s’il avait écouté sa fierté comme il semblait le penser. « On ne peut pas savoir ce qui se serait passé si les choses avaient été différentes entre nous et on ne le saura sûrement jamais. Alors tu dois arrêter de te dire qu'avec des si ou des peut-être, tu aurais pu éviter tout ça, parce que tu n'en sais rien et ça aurait probablement pu être pire... » Si je l'avais repoussé, et je l'aurais très certainement fait, rien ne nous prouvait qu'il m'aurait porté la moindre attention le reste de la soirée et Holdegan aurait eu le temps de passer à l’acte, de faire ce qu’il avait prévu, sans que personne ne vienne le déranger. « Tout ce qui compte, c'est ce qu'il n'a pas eu le temps de faire parce que tu étais là. » Il l'avait arrêté, il m'avait empêché de vivre l'horreur que beaucoup trop de femmes subissaient et je ne pourrais jamais assez le remercier pour ça. « Et tu ne me devais rien, Tate. Absolument rien. Entre nous, c'était... étrange et je ne t'en aurais jamais voulu de ne pas m'avoir prêté la moindre attention où de ne pas avoir compris que quelque chose n'allait pas. » Pourtant c'est lui et personne d'autre qui m'avait retrouvé ce soir-là, lui qui m'avait défendu et soutenu quand les rumeurs s'étaient répandu comme une traînée de poudre à l'université. C'est lui qui m'avait ramené auprès de mon père, alors qu'il savait qu'il prenait un risque en me raccompagnant dans cet état et qui avait eu le courage de tout lui expliquer. Tout ça alors que nous n'étions même pas de réels amis, à l'époque. Je ne savais pas vraiment ce qu'on était à ce moment bien précis de notre relation, mais certainement pas deux personnes suffisamment proches pour se considérer comme tel. En fait ça a toujours été lui. Pour tout. Il m’avait protégé et sauvé tellement de fois. Et j’avais l’impression qu’il ne s’en rendait même pas compte, que c’était devenu quelque chose de tellement naturel, qu’il ne remarquait même plus tout ce qu’il avait fait pour moi. Puis je déglutis difficilement en le voyant détourner le regard et m'avouer que la scène se jouait encore sous ses yeux une fois fermés. Moi, elle avait cessé de hanter mes nuits depuis quelques temps, même si il m'arrivait encore parfois d'y repenser, la boule qu ventre. Je ferme les paupières, quelques secondes, tandis que les battements de mon cœur s'accélèrent dans ma poitrine à la suite de ses aveux. « Personne ne pourra t'en vouloir pour ça... Et certainement pas moi. » Je me redresse légèrement, ma main de libre venant glisser contre sa joue pour l'obliger à tourner la tête dans ma direction. « Il m'a drogué, il a essayé de me violer... Ce qu'il a fait ou ce qu'il n'a pas eu le temps de faire, peu importe, ça, ce sont des actes condamnables. » je murmure, caressant délicatement sa joue à l'aide de mon pouce. « Ce que tu as fais ou étais capable de faire, ce que tu as ressenti, ne font pas de toi une mauvaise personne. Bien au contraire. » Je viens me blottir un peu plus contre lui, remontant nos mains pressées l'une contre l'autre avant de les porter jusqu'à mes lèvres. Je pose un doux baiser sur le dos de la sienne, avant de la ramener contre ma poitrine. « Tu es quelqu'un d'exceptionnel, Walker. Tu ne t'en rends pas compte, mais moi oui. Et j'ai tellement de chance de t'avoir dans ma vie. » Quelques larmes viennent rouler le long de mes joues et je les fais disparaître d'un revers de manche. « Je ne peux pas faire disparaître ces souvenirs de ta mémoire, mais je peux te promettre une chose, Tate. » je commence, un sourire timide étirant mes lèvres. « C'est qu'on en créera de milliers d'autres, tous les deux, et qu'ils seront tellement beaux que les images de cette soirée finiront par se ternir suffisamment pour ne plus jamais remonter à la surface. » Mes lèvres viennent se poser sur les siennes, scellant ainsi cette promesse.


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