Told you I would never fit in this world. (Jaelee #3)
Auteur
Message
Leslee Hurst
Troisième génération
Messages : 24
Date d'inscription : 05/05/2024
Sujet: Told you I would never fit in this world. (Jaelee #3) Jeu 27 Juin - 16:30
called an attention whore thought about murder attempt
Jaesang & Leslee
« Je reviens, je vais aux toilettes. On se retrouve devant l'atelier. » je souffle, hissant la lanière de ma sacoche sur mon épaule avant de pivoter pour rejoindre la sortie de l'amphithéâtre. J'aperçois Sol m'adresser un vague signe de la main avant de disparaître hors de la pièce, ma frange sautillant sur mon front au rythme de mes pas. Marisol était la seule personne à avoir fait un réel pas dans ma direction depuis mon arrivée à Séoul. En même temps, nous faisions partie des rares personnes à ne pas être originaires d'ici. Comme moi, elle avait quitté l'Espagne et suivi sa famille en Corée à cause d'un mouvement professionnel. Mais ça datait de plusieurs années en arrière et elle avait eu le temps de s'acclimater à la vie d'ici. Néanmoins, ça n'empêchait pas nos petits camarades d'observer sa peau caramel avec une étrange curiosité et un jugement à peine dissimulé. Son anglais était tout en consonnes roulées sur la langue et en insultes hispaniques à la moindre contrariété. J'admirais aussi la facilité avec laquelle elle s'exprimait en coréen quand le besoin s'en faisait ressentir. Pourtant Jaesang ne lésinait pas sur les moyens pour agrandir mon vocabulaire et je ricanais au moindre de ses post-it surprises, collés ici et là que ce soit à l'université ou au café. J'en retrouvais parfois sur la porte de mon casier, dans ma trousse lors des rares moments où j'allais me poser à la bibliothèque ou directement sur l'écran de la caisse enregistreuse. Penser à lui ourlait mes lèvres d'un franc sourire. Il n'était jamais bien loin, le bougre.
Et il était devenu, à mon plus grand étonnement, une constante dans mon quotidien. Même à distance, via des petits papiers autocollants ou des messages acidulés à des heures indécentes dans la nuit. Ma vie à Séoul me semblait plus supportable depuis que nos chemins s'étaient croisés. Je ne me sentais plus aussi seule. Moins anormale. Ce qui n'avait pas changé, c'était nos innombrables chamailleries pour des bêtises. Mais il y avait quelque chose de réconfortant à l'avoir dans les parages. Bien que je préfère être brûlée vive plutôt que de l'avouer à voix haute. Il n'avait pas besoin de le savoir, de toute façon.
Je secoue la tête aussitôt pour retrouver le fil de mes pensées, pressant le pas pour rejoindre les toilettes. Je venais de passer trois heures d'histoire de l'art à serrer les cuisses pour éviter un drame et je n'attendais que le doux moment de la délivrance. Faute au litron de café que je m'étais enfilé pendant le cours pour ne pas dormir sur mon pupitre. Et c'est dans un soupir d'aise que je ressors de la cabine, glissant mes mains sous l'eau fraîche avant de réajuster mon sac sur mon épaule. J'avise seulement à ce moment là les autres filles qui se tiennent devant le miroir à mes côtés, réajustant les barrettes dans leurs cheveux et retouchant leur maquillage. Mon corps se raidissant au murmure qui atteint mes oreilles quand je passe à proximité pour rejoindre la sortie. Attention whore. Je suis tant sidérée par l'entente de ma propre langue que par l'insulte en elle-même et ma main s'accroche à l'encadrement de la porte. « Pardon ? » je lâche, les deux sourcils arqués. Elles ricanent, sans arrêter leur petite remise en beauté et j'ai une soudaine envie de les défigurer avec mes ongles. Je fais un pas en avant, les doigts de mon autre main convulsivement resserrés autour de la lanière de ma sacoche. « Vous parlez anglais, d'un seul coup ? C'est fou comme c'est sélectif, chez vous. » je lâche entre mes dents, avec un regard méprisant. Avant de faire un tour sur moi-même pour mettre de la distance avec ces bécasses. « Tu perds ton temps avec Jaesang, wegugin. » Elle crache le dernier mot avec dégoût, en me regardant intentionnellement de haut en bas et je ne sais pas ce qui me retient de me jeter à sa gorge. Pourtant, l'implication de mon partenaire de travail et collègue de travail me fait de figer instantanément. Quoi ? « Jaesang ? Qu'est-ce qu'il vient foutre dans la conversation ? » je l'interroge vivement, les lèvres tordues en une grimace menaçante. « Il est trop bien pour toi. » La sidération n'est même plus un mot assez fort pour décrire l'émotion qui me traverse en cet instant. « Tu comptes faire quoi ? Te pavaner à son bras et envoyer des photos à tes petites copines américaines pour leur montrer que tu as réussi à séduire un coréen ? Tu fais ça pour te la péter ? » continue-t-elle sans répit, ses mots tranchants comme de la glace. « Quoi ? » je lâche, ma voix grimpant dans les aigus.
Cette pétasse. Je n'aimais pas du tout ce qu'elle insinuait, peu importe sous quelle forme. Je ne cherchais pas à séduire Jaesang. Et encore moins à l'utiliser comme un trophée de chasse. Je le respectais trop pour ça. L'idée ne m'avait même jamais traversé l'esprit ? Je ne pouvais pas nier qu'il était très esthétique. (D'un point de vue purement artistique, bien entendu.) Mais ça s'arrêtait là. Je crois que ce qui me blessait de plus, c'était le racisme sous-jacent dans ses paroles. Parce qu'elles prouvaient que je ne pouvais pas me rapprocher d'un coréen sans vouloir l'utiliser à mon avantage. Sans avoir une idée précise derrière la tête. Je passais forcément pour une fétichiste des asiatiques et ça me donnait envie de gerber. « Écoute moi bien, grognasse. » je commence, la gorge vibrante de colère. « Ma tête ne te revient pas. J'ai parfaitement compris. Mais laisse le en dehors de ça. » Qu'elle implique Jaesang là-dedans et d'une manière aussi dégradante pour lui m'était insupportable. Puis mes lèvres s'incurvent en un sourire mesquin. « Même si je comprends enfin pourquoi il préfère traîner avec une wegunin plutôt qu'avec des abruties dans votre genre. » C'est à mon tour de la regarder avec dédain. J'avais l'impression d'être au beau milieu d'un k-drama et ça me donnait envie de soupirer. « Excuse-moi ? » Je grince des dents à sa voix de crécelle. « Je pense que tu m'as parfaitement entendu. » je siffle, avant de reculer et de me redresser de toute ma hauteur. « Mais je vais devoir abréger cette charmante discussion parce que j'ai des choses plus intéressantes à faire que de subir des saloperies sans le moindre sens, simplement parce que le mec sur lequel vous bavez ne vous adresse pas le moindre regard. » Et je le comprenais. Je n'aurais pas posé un seul oeil sur elles, si j'avais été à sa place. « Au plaisir de plus jamais vous recroiser. » je termine, terminant mon tour pour me rapprocher de la porte d'entrée des toilettes. Mais ça, c'était sans compter les ongles effilés qui agrippent mon épaule pour me retenir en arrière, à l'entrée des toilettes. « Je crois que tu n'as pas bien compris, l'américaine. Reste loin de Jaesang. » répète-t-elle entre ses dents, le regard noir. Ses doigts s'enfoncent dans ma peau, m'arrachant une grimace de douleur mais je serre les mâchoires. Plutôt crever que de lui donner satisfaction. « Lâche-moi. Tout de suite. » je gronde, les poings serrés. « Lâche-moi maintenant. » je poursuis, les membres secoués de tremblements. J'allais la buter. Je mourrais d'envie de la voir pleurer de souffrance et me supplier de ne pas la défigurer. « Sinon quoi ? » réplique-t-elle, en raffermissant sa prise.
Une intervention divine restait la seule solution pour m'empêcher de lui faire bouffer son rouge à lèvre.
Sujet: Re: Told you I would never fit in this world. (Jaelee #3) Lun 1 Juil - 0:32
i'll try not to commit murder for you
Jaesang & Leslee
Une fin de shift à 20h, un tour dans food market de Myeongdong avec Joon et une session de musique qui s’est finie bien tard. Voilà ce qui avait résumé ma soirée. J’avais besoin de passer du temps avec lui et de jouer un peu. Récemment, ma tête est un moulin qui ne cesse de tourner. Les pensées sont incessantes, comme une mélodie qui n’en fini jamais. Encore les cours, les projets de fin d’années, le travail à côté. C’était une période riche, qui n’en finissait pas de prendre un peu plus de mon énergie chaque jour. Tout ça sans me donner la sensation de pouvoir avoir le temps de souffler. Le message de Joon était arrivé comme une délivrance. Une soirée o j’allais pouvoir tout laisser de côté. Nous avions partagé Gimbap et Tanghulus, avant de rejoindre sa maison pour aller s’installer derrière sa petite console de musique. Gratter jusqu’à pas d’heure. Rejouer les notes de musiques plus connues les unes que les autres. Malibu Nights, Make it right, Steal the Show, This is what falling in love. Cette dernière que l’on avait jouée pendant des heures pour que mon meilleur ami puisse l’enregistrer et le retravailler, avant de le poster. La seule pensée qui ne m’avait pas quitté de la soirée, c’était le visage de l’américaine. Leslee était entrée dans ma vie comme un cataclysme. Une tornade, particulière, rare et d’un caractère si libre. Elle était toujours là. Quoi que je fasse. Ce qui me valait gentiment, les remarques de Taejoon. Lui qui me connaissait mieux que personne, savait tout. C’était tellement peine perdue de tenter de nier avec lui. Il aurait compris sans même que je n’ai à dire quoi que ce soit. Quand il me posait des questions, je me contentais de répondre, sans m’attarder vraiment, parce que quoi lui dire, si ce n’est que j’appréciais sincèrement sa compagnie et que laisser des post-it à son intention, ça et là, m’amusait vraiment. C’était lui venir en aide, à ma manière. Lui faire comprendre qu’elle n’était pas seule, quoi qu’elle en dise. J’y tenais, je savais que c’était utile pour elle et c’était le plus important. Ca, Joon le savait et nous avions discuté jusqu’à n’en plus finir, de son histoire du moment à lui aussi. Un passage au convinient store avant de rentrer et je m’étais remercié, de ne pas habiter loin et surtout, de ne pas avoir cours aux aurores.
Ce n’était qu’une option, un cours supplémentaire, mais qui allait m’être bien utile pour monter mon dossier final. Art et image, l’influence sur la société contemporaine. J’avais débarqué, casque visé sur le crâne, tandis que dans le fond de l’amphi, on me fait signe. Je reconnaissais mes camarades de classe, qui m’indiquaient de les rejoindre. Je leur lance un sourie, avant de gravir les quelques marches qui me séparait d’eux et m’installe confortablement pour suivre le cours. « Classe aujourd’hui Jae. T’as un oral ? » Lâche Faesan tandis que je baisse les yeux sur ma tenue, sans comprendre. Certes je ne portais pas beaucoup de chemises, mais je ne voyais pas en quoi ça méritait d’être souligné. « Non, non. Pas du tout. J’ai simplement pris ça au hasard ce matin. » Je réponds en déballant mes affaires, tandis qu’un de nos intervenants entre dans la salle pour nous dispenser le cours, avant même que l’un de mes camarades ne puissent rajouter quoi que ce soit. Deux heures sur l’impact des médias depuis les cinquante dernières années. Elles avaient été aussi intéressantes que déroutantes. On y avait vu brièvement l’évolution des représentations historiques et je ne pouvais pas m’empêcher de prendre des notes de côté, pour le projet avec Leslee. Tout complément était bon à prendre. Les deux seules heures de ma journée passent plus vite que je ne l’aurais espéré. J’en ressortais presque avec un goût d’inachevé. « On va boire un café, tu veux venir avec nous ? » Me propose Faesan, dans un immense sourire poli. Comme a son habitude. « Pourquoi pas ! Je dois juste déposer quelque chose au bureau d’abord, mais je vous rejoins. » J’indique, poliment avant de demander que l’on me transfère l’adresse du café. Au moins, je ne les faisais pas patienter pour rien. Je leur demande aussi gentiment de ne pas commander pour moi, je préférais faire mon choix sur place. En sortant de la salle nos chemins se séparent. J’espérais que ce ne serait pas trop long et que le bureau ne soit pas plein à craquer. Une simple demande d’inscription pour des cours pour l’année prochaine, une simple formalité, mais dont je voulais m’occuper rapidement.
Je serpente parmi les couloirs de ce bâtiment que je ne connais pas aussi bien que celui où sont habituellement dispensés mes cours. En traversant, j’avise parfois quelques regards lancés dans ma direction, mais dont je n’ai pas grand-chose à faire. Tout le monde regardait tout le monde ici, il n’y avait rien de nouveau. On ne savait en revanche jamais, si c’était du jugement ou autre, mais qu’importe. Ça ne valait rien. Ce faisait partie des choses que je ne comprenais pas, dans notre société. Une parmi quelques autres. Comme le fait de ne pas mettre de plan ou de flèches, dans les couloirs. Je finis par me perdre à l’étage, et à songer que je vais finir par passer mon après-midi ici. J’allais repartir sur mes pas, bredouille, quand mon oreille capte quelque chose que j’aurais aimé ne pas entendre. Reste loin de Jaesang. Hein ? Alors je sais qu’il n'y a pas qu’un homme avec mon prénom sur Terre, mais tout de même. Lâche-moi. Je reconnaissais parfaitement ce timbre de voix. Je m’arrête net. Leslee. Les pièces du puzzle s’assemblent et mon sang ne fait qu’un tour. Je reviens sur mes pas, pour aviser une scène, qui me donne des envies de meurtre. Leslee, seule, face à trois filles que je reconnais rapidement, enfin de visuel. Elles font partie de mon cours d’histoire antique. Mais ce qui me fais sortir de mes gonds, intérieurement, c’est la main pressée sur l’épaule de Leslee et le sourire carnassier sur le visage de la brune qui lui fait face. « Sinon c’est moi qui risque de m’énerver. » Je lâche, la voix plate, le regard fixé sur elle. Ses yeux se teintent de surprise quand elle avise mon visage. « C’est elle qui nous a provoqué ! On voulait simplement discuter ! » Réponds l’une d’entre elle, avec une petite moue, qui ne génère en moi rien que du dégout. J’hausse un sourcil et continue de fixer celle qui a toujours la main sur l’épaule de Leslee. « Drôle de manière de discuter. Enlève ta main de Leslee. » Je bouillonne de l’intérieur. Je ne supportais pas l’injustice et c’était clairement ce qui était en train de se passer. « Elle nous a dis qu’elle voulait pas nous voir près de toi. Tu vois comment elle est ? Elle veut se servir de toi ! Tu ne devrais pas traîner avec elle. Elle va t’apporter des ennuis » C’était lunaire, ce qui se passait devant moi. Elle venait d’ôter sa main et pire encore, tentait de m’amadouer, en tentant de me faire croire que Leslee me voulais du mal. C’était mal la connaître. Surtout, j’avais mille fois plus confiance en l’américaine, qu’en ces trois cas désespérés réunis. «Premièrement, je n'aime pas le mensonge. Puis je crois que les seules ici qui vont avoir des ennuis, c’est vous, alors à votre place, je ferais mieux de m’en aller. » Ma voix reste toujours posée, mais ferme. Hors de question qu’elles continuent à martyriser Leslee comme ça. Pour rien qui plus est. « Et nous on devrait y aller. Ne restes pas avec ces yeogbyeong » Je switch en anglais, vers Leslee en lui tendant ma main pour l’emmener ailleurs.
Si je ne la sortais pas d’ici, je craignais qu’elle leur arrache les yeux, ou pire, que je finisse par véritablement m’énerver. Lee, valait mille fois mieux que ces idiotes au regard vide.
Sujet: Re: Told you I would never fit in this world. (Jaelee #3) Mar 13 Aoû - 20:39
called an attention whore thought about murder attempt
Jaesang & Leslee
Attention whore. Mes mâchoires se contractent, mes poings déjà refermés. Je n'avais jamais recherché l'attention de qui que ce soit, à Los Angeles comme ici. Je traçais mon chemin, je faisais ma vie sans me soucier des regards. Et je n'attendais rien de personne. Encore moins des gens d'ici. Elles en étaient le parfait exemple. Si c'était pour me retrouver mêlée à ça, je préférais rester seule. Jaesang était l'une des seules personnes à m'avoir acceptée comme j'étais, en parfaite étrangère. À m'avoir rassurée sur le fait que tous les gens de son pays n'étaient pas des moutons qui suivaient aveuglément les valeurs qu'on leur avait enseigné, sans prendre le temps de connaître la personne qui se trouvait en face de soi. Une exception à la règle. Passé la barrière de la langue et les incompréhensions dues à nos cultures respectives, il s'avérait être un mec sympa. Même s'il avait plus sa place en costume à chanter sur scène que dans une bibliothèque, mais ce n'était que mon humble avis. Dans tous les cas, ce qui se passait entre lui et moi - c'est à dire pas grand chose - ne regardait que nous. Et si j'acceptais de me faire insulter, ce n'était pas le cas pour lui. Il n'avait rien à faire là-dedans et je refusais qu'il soit impliqué dans ces insinuations. Je ne cherchais pas sa compagnie dans un but particulier. On ne se voyait qu'au café et à l'université pour travailler, pour commencer. Qu'est-ce que j'aurais à gagner à traîner avec lui ? Je n'étais déjà pas la bienvenue de manière générale. Ce n'était pas en ayant un ami coréen que ça allait changer grand chose. Cette débile pensait certainement que je voulais m'attirer ses faveurs d'une manière ou d'une autre et elle crevait tellement de jalousie qu'elle n'avait rien trouvé de mieux que de me prendre en grippe dans les toilettes.
C'était déplorable. Et ça m'aurait fait rire si elle n'avait pas ses ongles parfaitement manucurés plantés dans mon épaule.
Je l'invite très fortement à me lâcher mais elle ne bronche pas d'un pouce. À Los Angeles, j'aurais déjà réagi au quart de tour. Mais je n'y étais plus et les réglementations ne jouaient pas en ma faveur. Si je me défendais, ils allaient encore trouver un moyen de me passer ça sur le dos. J'en étais quasiment certaine. Pourtant, je sentais la colère monter un peu plus à chaque seconde et je priais toutes les entités qui existaient pour qu'il se produise quelque chose qui la force à rentrer ses griffes. Je réitère ma menace mais son emprise se raffermit et je retiens à peine une grimace de douleur. Sinon quoi ? Mes doigts tremblent et j'enfonce mes propres ongles dans la paume de ma main, me concentrant sur la douleur que ça provoquait plutôt que sur ma profonde envie de mettre mon poing dans son joli minois poudré. Sinon c’est moi qui risque de m’énerver. Une voix définitivement pas féminine résonne dans mon dos et elle m'est plus que familière. Ma tête pivote sur le côté et mes yeux s'écarquillent. « Jaesang ? » Il se tenait à quelques poignées de centimètres. Avec une vue plongeante sur la situation. Il n'y avait pas plus humiliant. Et le connaissant, il allait vouloir me défendre alors ça n'allait qu'appuyer les paroles de ces pouffiasses. « Je m'en occ- » je commence, mais il est déjà parti sur sa lancée et mes paroles se meurent sur mes lèvres. Avant que mes sourcils ne se haussent devant les conneries monumentales qu'elles essayent de lui servir. « Pardon ? » je lâche, sur un ton clairement hostile. « Tu peux répéter ? » Je me sens bouillonner comme une cocotte-minute et c'était une matière de minutes avant que je n'explose réellement. Au moins, elle m'avait lâché mais ça ne changeait en rien à la colère qui se répandait à l'intérieur de moi. Et l'espace d'un instant, j'ai peur qu'il puisse les croire. Le doute s'installe pendant de courtes secondes où je le regarde, le coeur battant à tout rompre dans ma poitrine. Jaesang leur répond d'une voix ferme, mais il opte pour leur langue maternelle et ça me fait serrer les dents parce que je ne comprends pas la moitié de ce qu'il dit et que ça me frustre à un point inimaginable. Foutue barrière de la langue. Peut-être que j'aurais du aller aux cours, tout compte fait. Ça m'aurait permis de leur rabattre le caquet. Il s'adresse enfin à moi et j'avise les mines décomposées des abruties qui me font face, leurs visages traversés par des grimaces. Il me tend la main et je la regarde un court moment avant de lever les yeux sur lui. « Qu'est-ce que lui trouves, Jaesang ? » Nous tournons tous les deux la tête vers la grognasse aux ongles pointus. « T'es encore là, toi ? » je siffle à son intention. Mais elle ne fait même pas mine de m'écouter, son regard entièrement dirigé sur lui. Puis elle poursuit en coréen et vu l'expression mauvaise sur son visage, je sais que j'en prends pour mon grade. Encore plus en voyant la mine effarée de Jaesang.
Et là, la limite est atteinte.
La seconde d'après, j'ai réduis la distance qui me séparait de cette harpie et ma main s'est refermée sur le col de sa chemise. Elle émet un petit couinement de souris, toute trace de satisfaction aussitôt envolée. « Écoute moi bien. » je siffle, tout proche de sa joue. « Si tu veux m'insulter, aies au moins les couilles de le faire dans une langue que je comprends. » Ses copines ont reculé d'un pas, abasourdies et je leur jette un regard noir pour les défier de venir à son secours. Mais mon corps se fige tout entier au murmure qui échoue soudainement dans le creux de mon oreille. Tu n'es pas la première catin obsédée par les asiatiques que je vois dans cet endroit. Tu peux dire ce que tu veux, je vois clair dans ton jeu. Je la relâche sous le coup du choc et je vois ses lèvres s'ourler d'un sourire à nouveau méprisant. Un juron s'échappe des miennes et je sens mon corps se mouvoir de lui-même pour la réduire en morceaux. Mais deux bras s'enroulent autour de ma taille pour me tirer en arrière et je gronde de frustration. « Lâche moi ! » Je vocifère et je me tente de m'extirper de son emprise, déterminée à défigurer cette sale chienne. Mais je glapis en pivotant sur moi-même contre mon gré, avant de finir hissée sur son épaule comme un sac de pommes de terre. Un instant plus tard, nous sommes déjà hors des toilettes et je continue de pester depuis mon perchoir.
Sujet: Re: Told you I would never fit in this world. (Jaelee #3) Mer 21 Aoû - 15:25
i'll try not to commit murder for you
Jaesang & Leslee
S’il y a bien quelque chose que je tiens en sainte horreur, c’est l’injustice. J’avais assisté plusieurs fois à des comportements, qui m’avaient fait sortir de mes gonds. Que les raisons soient fondées ou pas, je n’aimais pas que l’on s’en prenne à quelqu’un sans véritable raison. C’était pourtant ce qui était en train de se passer sous mes yeux. Pire encore, le scénario était digne de tout ce que je n’avais jamais souhaité, c’était Leslee, la victime. Les mots prononcés étaient assez explicites pour que je comprenne ce qu’il était en train de se dérouler avant que je ne débarque pour tenter de régler le problème. Une part de moi se doutait que ça finirait par arriver, parce que les étrangères n’étaient pas très bien vues, contrairement à leurs équivalents masculins, qui sont, pour leurs parts presque adorés. L’exotisme qu’ils pouvaient représenter, faisait ressortir le pire de celles qui ne voulaient que ça. Ici, j’étais en partie responsable de ce qui était en train de lui arriver, parce que je m’étais approché d’elle et que j’avais décidé de tenir compagnie à la solitude que j’avais vu dans son regard. Je ne l’avais pas fait par pitié, loin de là, mais simplement parce que tout le monde se devait d’être accueilli, qu’importe d’où il arrive et qui il est. Il s’était avéré d’autant plus que Leslee était quelqu’un de géniale. On s’entendait plutôt bien tant dans les études qu’au travail. Je m’en voulais un peu que ça lui porte préjudice aujourd’hui. Je ne réfléchis pas, je m’interpose, me fichant bien correctement du fait que ça prenne place dans les toilettes des filles. J’entends des âneries sans nom qui me donnent envie d’exploser. Je bouillonne à l’intérieur. Je sais que tout ce qui me parviens n’est qu’un tissu de mensonges. Comme si j’étais assez stupide pour croire un seul des mots que j’entends. Je voulais régler cette histoire au plus vite, qu’elles laissent Leslee tranquille. J’use de ma voix la plus ferme pour leur faire comprendre que je ne suis pas là pour rire et qu’elles ont tout intérêt à partir rapidement, si elles ne veulent pas avoir de problèmes. Je n’userais pas de la violence parce que ce n’est pas un moyen intelligent de répondre à de telles personnes, mais je n’aurais aucun scrupule à faire appel à la direction de l’établissement. Finalement j’intime à Leslee de me suivre, dans un langage qu’elle comprend, me rendant compte que je n’avais utilisé que le coréen jusqu’ici. Je lui tends la main, me fichant bien des réactions des autres derrière elle. Tout ce qui m’importait, c’était de la sortir de là. Qu’est ce que tu lui trouves, Jaesang ? Oh pitié que l’on me donne la patience.
« Tu penses vraiment qu’elle a quelque chose à t’apporter ? Tu l’as bien regardée ? Elle n’est rien qu’une étrangère. Tu ne vas faire que t’attirer des problèmes à rester avec cette moins que rien. Elles sont toutes pareilles, elles ne sont là que pour se donner un genre. Elle veut faire la belle sur les réseaux avoir quelque chose à raconter. Elle joue avec toi. » Crache-t-elle dans notre langue maternelle, interdisant à Leslee de comprendre ce qu’elle pouvait bien dire sur elle. Non seulement c’était un comportement déplacé, mais en plus de ça, ç’avait le don de m’énerver. Avant que je ne puisse répondre et réagir, Leslee la coupe nette, en s’approchant trop près d’elle et l’attraper par le col. « Ne te baisses pas à ça, Lee. » Je lui souffle, mais elle ne m’écoute pas, concentrer dans sa colère. Trop vite les choses dérapent, j’entends des choses qui ne me plaisent pas et qui me donnent envie de leur arracher les yeux. Mais je ne suis pas le seul à vouloir en découdre et je ne peux pas laisser ça se produire, alors je viens attraper Leslee par la taille pour la tirer en arrière et la sortir de là sans même lui laisser le choix. « J’en ai pas terminé avec vous. » Je gronde en coréen avant de sortir de la pièce en hissant la brune sur mon épaule. Elle était ridiculement légère et me faisait presque l’effet d’un asticot qui cherchait à s’enfuir, à se mouvoir de cette manière. « Ca ne sert à rien de te débattre, je ne te lâcherais pas avant qu’on soit suffisamment loin. » Je lâche à mon tour. Me fichant bien des jurons qui passent la barrière de ses lèvres et les coups qui pleuvent dans mon dos.
Je traverse le bâtiment en resserrant ma prise sur elle, sans même me soucier des regards qui pleuvent sur nous quand on dévale les escaliers du bâtiment pour rejoindre le grand air. Je n’osais même pas imaginer les bruits de couloirs qui allaient se répandre après ça. Ça n’allait pas aider notre affaire mais je me fichais bien des retombées. Le plus important était qu’elle ne se mette pas dans des histoires qui seraient compliquées à gérer. Parce que j’étais presque sûr que personne ne lui donnerait raison, si cette histoire allait plus loin. Ce n’est qu’une fois bien éloignés que je la pose à terre. « C'est bon ? T'as finis ? » Je demande en croisant les bras sur mon torse. A aviser son regard, probablement pas. «Tu ne voulais clairement pas t'attirer plus de problèmes. Tu en aurais eu à coup sûr à te battre avec elles. » Je continue en dardant mes yeux dans les siens. « T'aurais même pas dû leur prêter attention. Ce ne sont rien que des idiotes, et puis on s'en fout de ce qu'elles peuvent bien penser, non ? » Je lâche un peu las. Je détestais les gens, un peu plus chaque jours. Ils avaient toujours une bonne raison de chercher les embrouilles, pour rien. « C'était rien que de la jalousie, parce que je n'ai jamais prêté attention à ces nanas. » Et ça ne me donnait clairement pas envie de le faire. Ca me rassurait dans le fait de rester cantonner à mes peu de connaissances. C'était bien mieux comme ça. « On devrait aller ailleurs, t'aérer l'esprit.» Je propose, finalement. Moi-même je n'avais pas envie de rester là. Je supposais qu'elle non plus.
Sujet: Re: Told you I would never fit in this world. (Jaelee #3) Jeu 19 Sep - 10:47
called an attention whore thought about murder attempt
Jaesang & Leslee
Jaesang n'avait même pas hésité une seconde avant de faire un pas vers moi, la première fois que je l'ai rencontré. Ses yeux s'étaient posés sur moi sans faire cas de mes yeux bleus ou des tâches de rousseur sur mon nez, simplement teintés d'une curiosité toute à fait anodine. Je n'avais pas senti de jugement, pas la moindre discrimination. Et c'était ce qui avait fait toute la différence. Il m'avait considérée telle que j'étais, sans considération pour mon apparence ou l'endroit d'où je venais. Pour lui, je n'étais pas une étrangère. Je n'étais pas une dissonance dans le tempo rigide qui composait leur société. J'étais Leslie. Tout simplement. Avec mes différences, mon caractère et nos incompréhensions. Mais il me respectait comme n'importe quel être humain et il ne cherchait pas à me mettre dans une case. Ce simple geste avait été plus que tout ce que j'avais pu recevoir comme égards depuis mon arrivée en Corée. Les gens étaient polis, parce qu'il était dans leur devoir de l'être. Dans les convenances. Pour ceux qui l'étaient. Néanmoins, les yeux parlaient bien plus que les mots et je l'avais très vite senti. Sauf avec lui. Et c'était rafraichissant. Je pouvais être moi-même. Je me sentais en sécurité à ses côtés et ça me réconfortait dans un quotidien où je me sentais jaugée de toutes parts parce que je ne correspondais pas à leurs critères. Cependant, les sous-entendus de cette pouffiasse me faisaient bouillonner et ma retenue ne tenait qu'à un fil. Je ne jouais pas avec Jaesang. Jamais. J'avais trop de respect pour lui. J'appréciais sa compagnie et s'il appréciait la mienne, je n'y pouvais rien sur le principe. Ce déversement de méchanceté et de mensonges me donnait envie de vomir et ma vision commence à se troubler. Un instant plus tard, mes doigts agrippent le col de sa chemise parfaitement repassée. Le venin s'accumule derrière la barrière de mes lèvres et je suis à peu de choses de lui dévisser la tête. La voix de Jaesang résonne dans mon dos mais je suis trop obnubilée par mon envie de lui faire du mal. Parce que c'était la brutale vérité : je voulais qu'elle ravale ses paroles en gémissant de douleur. Pourtant, cette satisfaction m'est aussitôt arrachée et je grogne de rage quand il me tire en arrière, ses bras passés autour de moi. Puis je glapis en quittant soudainement le sol, atterrissant sur l'épaule de mon camarade pendant qu'il s'éloigne des toilettes.
Je me débats pour redescendre mais sa voix m'arrête, me défiant d'y arriver et je lâche un cri de frustration. « Putain ! Tu fais chier ! » je jure, dans ma propre langue. « Laisse-moi descendre ! » je poursuis, en tapotant des poings dans son dos. Mais il en fait fi, continuant d'avancer et le couloir devient très vite un lointain souvenir. Il consent à me reposer par terre après m'avoir traîné de l'autre côté du bâtiment et je saute presque de ses bras pour planter mes deux semelles sur le sol. C'est bon ? T'as fini ? Je retrousse la lèvre, encore brûlante de colère. « Non ? Et qu'est-ce que ça peut bien te foutre, hein ? » Il croise les bras sur son torse et j'ai l'impression de voir un père en train de réprimander son enfant. Ce qui ne m'aidait absolument pas à faire redescendre la pression. « Donc j'aurais du les laisser m'insulter gratuitement et fermer ma gueule, c'est ça ? » je rétorque, un sourcil arqué par la stupéfaction. « C'est comme ça que vous faites, ici ? Vous subissez sans rien dire ? » Hors de question. Je n'avais pas été élevée comme ça. « Plutôt mourir. Tu m'entends ? Je ne me laisserai jamais marcher dessus par des connasses dans leur genre. » T'aurais même pas dû leur prêter attention. Ce ne sont rien que des idiotes. Puis on s'en fout de ce qu'elles peuvent bien penser, non ? Son air las me faisait serrer d'autant plus les mâchoires. Peut-être que ça lui passait au-dessus mais ce n'était pas mon cas. Je passais mon temps à me faire examiner sous toutes les coutures parce que je n'étais pas d'ici et que je ne rentrais pas dans leur moule. Et si je supportais les critiques à mon encontre, je refusais qu'ils impliquent Jaesang dans des suppositions malsaines. « Tu ne comprends pas... » je soupire, excédée. Mes doigts glissent dans mes cheveux pour les repousser en arrière. Ils tremblaient et je les regarde un instant avant de refermer le poing, le refermant sur la lanière de mon sac. Je n'arrivais pas à apaiser la colère qui tempêtait dans ma poitrine et je peinais à reprendre mon souffle, le sang dans mes veines comparable à du mercure liquide. On devrait aller ailleurs, t'aérer l'esprit. Je relève la tête dans sa direction, les lèvres pincées. « J'imagine que je n'ai pas vraiment le choix... » je murmure, avec un regard en coin. Son expression confirme mes suppositions et je soupire une nouvelle fois. Il était tout à fait agaçant, à jouer les pères moralisateurs. Mais je n'arrivais pas à être en rogne contre lui. « Très bien. » Je crois les bras contre ma poitrine, levant le nez vers le lui. « On va où, Matcha Boy ? » je ronchonne, les lèvres ornées d'une moue blasée.
Sujet: Re: Told you I would never fit in this world. (Jaelee #3) Dim 29 Sep - 23:40
i'll try not to commit murder for you
Jaesang & Leslee
La présence de Leslee était un nouveau souffle dans ma vie. Quelque chose de frais, de nouveau, d’infiniment changeant. Elle faisait tomber bien des barrières. Elle était loin de tout ce qu’on avait bien pu me dire sur les occidentaux et surtout, je me fichais bien de qui elle était dans le fond. Elle n’était pas une étrangère. Elle était une collègue, une camarade, quelqu’un avec qui je ne voyais pas les minutes s’écouler. Quelqu’un avec qui j’aimais passer du temps. La voir dans une telle situation, me donnait envie de tout casser. Elle méritait tellement qu’on apprenne à la connaître, pas qu’on la juge et encore moins qu’on l’emmerde. Entendre de telles horreurs sur elle, me rendait fou. Je me fichais bien de tout ce que ça pouvait bien impliquer pour moi. J’étais à mille lieux de tout ça. Mais Leslee, non. Je devais la sortir de là au plus vite, lui éviter des problèmes, parce qu’on ne savait pas ce qui serait dit d’elle, à la suite de tout ça. Elle allait s’attirer de vrais soucis si je la laissais faire. Je préférais mille fois qu’elle passe ses nerfs sur moi, plutôt que sur ces idiotes trop maquillées. Je ne supportais que peu d’être humains, mais celles-ci, étaient très très loin, d’être dans le top de ma liste. J’agis par la première chose qui me passe par la tête. Je hisse Leslee sur mon épaule, pour être certain qu’elle n’y retourne pas. Je me fichais bien des coups qui pleuvaient dans mon dos et de l’asticot qu’elle devenait sur mon épaule. Je fais même abstraction de sa voix qui résonne dans mes oreilles, des regards que l’on nous lance. Je voulais être loin. M’assurer qu’il n’allait rien lui arriver. Elle m’importait, c’était elle que je voulais protéger, de tout, des autres.
Elle se hisse sur ses deux pieds dès que je la laisse descendre et j’avise son regard foudroyant. Elle ne me faisait cependant, absolument pas peur. Je pouvais lire la colère dans ses yeux et quelque part, ça me faisait de la peine. Elles avaient réussi à lui faire suffisamment de mal pour déclencher de la colère en elle. Et même si elle l’était envers moi aussi, je n’en avais que faire. Plus tard, elle me remerciera. « C’est ce qu’elle cherchent ! Elles voulaient que tu craques pour satisfaire leurs petits égos à la con. » J’étais tout aussi en colère qu’elle, parce que je ne supportais pas l’injustice. Mais malheureusement, elle était bien trop présente dans la société dans laquelle nous vivions. Je détestais ce trait de notre pays. « Non ! On essaie simplement de ne pas écouter les paroles sans fondements. » Et encore moins quand certains discours puaient la jalousie à des kilomètres à la ronde. Certaines avaient vraiment de gros problèmes, alors que derrières, elles sont les premières à courir derrière des occidentaux qui se fichent bien d’elles. « Je ne veux simplement pas que tu aies d’ennuis. » Mais je n’allais pas pouvoir constamment lui éviter tout soucis. Parce que rien ne me dit que demain elle ne les recroisera pas et qu’elle ne passera pas sa colère et ses nerfs sur elles. Cette fois, je ne pourrais rien empêcher. « Qu’est ce que je ne comprends pas ? Je ne suis pas né de la dernière pluie, tu sais. Je comprends que ça ait pu te toucher, te blesser, mais vraiment, je te promets que ce ne sont que des abruties. » Je souffle à mon tour. J’avais besoin de filer loin d’ici. Mes cours étaient terminés et puis tant pis pour le café. Ils comprendront. Mais je devais souffler et Leslee encore plus. Son soupire las me tire un léger sourire. Elle n’allait pas rester en colère très longtemps, du moins je ne l’espérais pas. « Je vais te montrer un lieu où j’aime aller. Allez, suis-moi. » Je souffle, sans cacher l’immense sourire qui m’a gagné quand j’ai entendu le petit surnom qu’elle m’avait donné.
J’aimais ce lieu de toute mon âme. A quelques minutes à peine du campus à pied. Il surplombait entièrement la ville. Baebongsan Park était mon lieu de prédilection. J’y venais depuis que j’avais commencé les cours ici. Il y régnait une sorte de calme, d’apaisement, que je ne trouvais nulle part ailleurs. De nombreux sentiers parcouraient le parc et ils étaient tous plein de surprises. Je ne me lassais jamais de venir ici. C’était un écrin de verdure au milieu de la ville. Un lieu où je venais chercher de l’inspiration ou prendre un grand bol d’air et ça ne ferait de mal à personne aujourd’hui. On s’engage sur le sentier principal, entouré par la végétation et je lâche un léger soupire d’aise. « C’est mieux que Myeongdong, hein ? » Je commence, dans un petit sourire, en glissant une main autour de la hanse de mon sac et l’autre dans la poche de mon jean. « C’est sur le chemin, quand je veux rentrer chez moi à pied… J’ai découvert cet endroit un jour où j’avais besoin de me vider la tête. » Je lui explique. Quand j’étais en étude de médecine. Il n’y avait que la musique et les balades qui m’aidaient à sortir de toute cette angoisse. Taejoon était venu quelque fois ici, avec moi. A la fin des cours. « J’aime le calme qui règne ici. C’est… paisible. » Dis-je en ralentissant un peu le pas, pour profiter de la balade. « Au bout du sentier, on a une vue dégagée sur Séoul, c’est magnifique. Tu adorerais venir dessiner ici. Peut-être que le cadre pourrait t’inspirer. » Je n’étais pas sûr de moi, mais je voulais lui changer les idées. Je voulais qu’elle puisse laisser sa colère de côté. Je fouille finalement dans ma sacoche pour en sortir une version pocket de mes peppero aux amandes. Elle les avait tant aimés la dernière fois. Je lui tends le sachet dans un sourire. « Et avec ça, tu ne pourras même plus être de mauvaise humeur. » Et non, je ne gardais pas ce paquet miniature pour le lui donner quand je la verrais. Mais on sait tous, que le chocolat apaise tous les maux.
Sujet: Re: Told you I would never fit in this world. (Jaelee #3) Lun 4 Nov - 12:58
called an attention whore thought about murder attempt
Jaesang & Leslee
C’est ce qu’elle cherchent ! Elles voulaient que tu craques, pour satisfaire leurs petits égos à la con. Mes mâchoires se serrent et je ferme les yeux une poignée de secondes pour essayer de me maîtriser. La seule chose dont j'avais envie était de faire demi-tour pour leur casser la gueule. Simplement pour évacuer la colère qui menaçait de déborder, qui se répandait dans mes veines comme de la lave brûlante. Parce qu'elles ne méritaient pas ma considération, Jaesang avait raison. Mais il était trop tard et je ne savais pas quoi faire de toute cette rage accumulée. Pire, je n'arrivais pas à dépasser les insinuations qu'elles avaient faites à mon propos, encore moins celles qui le prenaient pour cible. « Et ça change quoi ? Ne rien faire, ça permet juste à des pétasses comme elles de continuer sans être punies pour ça. » je cingle, les lèvres teintées de cette saveur amère si propre à l'injustice. Savoir qu'elles allaient pouvoir perpétuer ce cycle de haine et de méchanceté en toute impunité me rendait barge. Une partie de moi aurait aimé les voir à Los Angeles, dans un cadre différent. Où elles n'auraient pas eu ce privilège et où la situation n'aurait pas été à leur avantage. Malheureusement, ce n'était pas le cas et ça me faisait bouillonner. Je ne veux simplement pas que tu aies d’ennuis. Mon coeur tressaille à cette remarque et je lève les yeux sur lui, un instant. Il palpite de nouveau et je baisse la tête, gênée par l'intensité de son regard. Je savais qu'il l'avait fait avec de bonnes intentions et ce n'était pas vraiment contre lui que ma fureur était dirigée. Et je ne pouvais pas lui dire ce qui mijotait dans le creux de mon ventre, ce "quelque chose" indéfinissable et effrayant qui semblait grandir un peu plus à chaque jour écoulé. De toute façon, il ne comprendrait pas pourquoi je tenais autant à répondre à leurs agissements. Ici, on faisait profil bas et on ne se démarquait pas du lot. On ne cherchait pas à enfreindre les règles. Peu importe à quel point son amour-propre pouvait être lacéré. Mais moi je n'avais pas été éduquée comme ça. On m'avait appris à respecter et surtout, à être respectée. Ses paroles me font lever le nez à nouveau. Et l'agitation que je voyais miroiter dans ses yeux creusait un trou dans mon ventre. « Peut-être qu'ici c'est normal de se taire et de laisser les plus grands manger les plus petits mais chez moi, ce n'est pas comme ça qu'on fonctionne. » j'explique aussi simplement que possible, en repoussant mes cheveux en arrière. « Même les plus petits ont le droit de se défendre, de faire valoir leurs droits. Parce que chacun mérite le respect. Et ça me rend malade de voir qu'ici, on ferme les yeux et on fait comme si de rien n'était. » Je soupire, les doigts encore tremblants. Les dents serrées, j'essaye de m'astreindre au calme mais je ressens encore l'altercation dans la tension de mes muscles et la sensation d'oppression dans ma poitrine. « Elles n'ont pas intérêt à recroiser ma route... » je murmure entre mes lèvres. Parce que je ne savais pas de quoi j'étais capable si je devais leur faire face à nouveau.
On devrait aller ailleurs, t'aérer l'esprit. J'observe Jaesang avant de capituler, soupirant à nouveau. Je savais qu'il ne me laisserait pas en paix et qu'il n'abandonnerait pas avant que je ne réponde par l'affirmative. Et une infime partie de moi était reconnaissante de son acharnement. Alors je finis par le suivre, mon coeur voltigeant à la vision de son large sourire. Nous quittons le campus et j'observe les alentours pendant notre route, curieuse. Jusqu'à atteindre l'entrée d'un parc, mes lèvres s'arrondissant de surprise. Baebongsan. D'un seul coup, nous sommes entourés d'un panachage de verts et la ville s'efface pour laisser place à la nature. Je sens ma poitrine s'alléger aussitôt, comme par magie. Jaesang soupire d'aise à mes côtés, en miroir à mes propres pensées et je risque un coup d'oeil dans sa direction. « Ouais. » je souffle, avant de reporter mon attention tout autour de moi. Les érables étendaient leurs branchages au-dessus de nos têtes et je laisse mes doigts effleurer la rambarde couleur sapin qui borde le chemin où nous nous trouvons. J'écoute Jaesang me raconter ce qui le lie à cet endroit et je ne peux pas réprimer le sourire qui fleurit sur mes lèvres. « Je comprends. » L'absence d'agitation. Le bruissement du feuillage. Les oiseaux. Tout donnait l'impression d'avoir été coupé de la civilisation, de se trouver ailleurs qu'en plein milieu de Séoul. Dans une bulle.
Un éclat capte mon attention et je tourne la tête vers lui, son visage auréolé de lumière alors qu'il me parle de la vue au bout du chemin. Son profil était sublimé par les rayons du soleil, accentuant la ciselure de ses pommettes et ajoutait des reflets miroitants dans ses yeux. Ma gorge se noue sans que je ne puisse l'expliquer et mon regard capture cette vision, l'imprimant dans les tréfonds de ma mémoire. Peut-être que le cadre pourrait t’inspirer. Je souris davantage. « Je n'en doute pas. » je réponds, sans cesser de le fixer. Puis je détourne la tête quand il lorgne de mon côté, les pommettes brûlantes. Et c'est là que je réalise. Ma colère s'était évaporée sans même que je m'en rende compte. Grâce à lui. Un froissement m'attire à nouveau vers lui et j'écarquille un peu les yeux en apercevant le sachet tendu dans ma direction. Une bouffée de tendresse remonte dans ma poitrine en reconnaissant les bâtonnets chocolatés que nous avions partagé la dernière fois. Mes paupières se plissent un instant face à sa réflexion et je lui adresse une oeillade menaçante. « C'est moi ou tu essayes régulièrement de m'attendrir avec de la nourriture ? » je lâche, moqueuse. Je récupère néanmoins le paquet. Parce que ce n'était pas poli de refuser de la nourriture. Rien d'autre. « T'as de la chance que je sois faible face au sucre. » Même si je l'étais un peu plus face à ses yeux un peu trop bruns et sa gentillesse à toute épreuve. Mais plutôt mourir que de l'avouer. Je l'ouvre avant d'en sortir deux que je glisse entre mes dents, réitérant l'opération pour lui en donner le même nombre. Je ne pouvais pas l'expliquer, mais j'aimais bien les manger en duo. Encore une autre des mes bizarreries. Nous grignotons nos Pepero en silence, nos pas continuant de nous mener au bout du sentier. Au détour d'un bosquet, j'aperçois un kiosque dénué de tout promeneur. Il abritait un petit banc recouvert d'inscriptions au marqueur blanc et donnait sur la vue dégagée de Séoul, celle mentionnée par Jaesang un peu plus tôt. Nous nous rapprochons et je me laisse tomber sur le banc, mon sac gisant à mes côtés. Jaesang s'asseoit à son tour et je lève les yeux sur le paysage dévoilé, mon souffle se coupant face à la vastitude qui s'étend devant moi. En silence, nous observons le panorama et je me fige quand mes doigts frôlent les siens en cherchant à piocher des bâtonnets dans le paquet, logé entre nous. Je retire mes doigts en rougissant, me râclant la gorge pour redonner contenance. « Merci. » je finis par murmurer, après un certain temps.
Merci d'être là. De voir en moi plus qu'une étrangère. De te soucier de mon bien-être. D'être cette présence réconfortante dans la tempête qu'était devenue ma vie.