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The room where all hope was lost. (Samina #4)

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Wilhelmina Thorne
Deuxième génération

Wilhelmina Thorne


Date de naissance : 03/10/1982
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MessageSujet: The room where all hope was lost. (Samina #4) The room where all hope was lost. (Samina #4) EmptyDim 24 Oct - 11:51

i lost hope but
i don't want to lose you
Samuel & Mina

Je sentais mon coeur prendre de la vitesse, minute après minute. Comme un enchaînement de tambours qui résonnaient jusqu'à mes tempes, ma paume glissant contre mon front. Mes jambes étaient secouées de tremblements, pareils à de minuscules courants électriques qui allaient et venaient de haut en bas. Mon estomac était noué à un point désagréable et je me sentais nauséeuse. Le tic-tac incessant de l'horloge me donnait l'impression de percer un trou à l'arrière de mon crâne et je contemplais le bout de plastique sous mes yeux avec une impatience dévorante. Un minuscule bâton dans lequel j'avais déjà plusieurs fois placé tout mes espoirs, qui concentrait toutes ces dernières années vécues aux côtés de Samuel. Je me sentais enfin pleinement apaisée. Heureuse. Et je n'avais pas honte de dire que c'était grâce à lui. Je voulais autre chose pour mon quotidien, je voyais le monde différemment. Non, je n'avais pas balayé mes envies de carrière et je continuais à progresser, à m'améliorer. À donner le meilleur de moi-même pour le futur de l'entreprise. Seulement, je m'intéressais désormais au mien. À ce que je souhaitais construire, au temps que je voulais m'accorder pour être en parfait équilibre avec moi-même. Et j'entrevoyais des choses que je n'avais jamais pu imaginer, auparavant. Concevoir une famille, c'était un grain de poussière dans le désert, il y a quelques années. Aujourd'hui, c'était un projet logé dans le creux de mon coeur, vibrant d'optimisme. Je me sentais prête. J'en avais le désir. Je savais que ça allait me combler de joie. Autant que Samuel et ses yeux pétillants de bonheur quand il en évoquait l'idée. Je pouvais déjà entendre les rires, voir une petite silhouette gambader entre les murs. Et ça me remplissait d'un sentiment indescriptible. Puis je sors de mes rêveries avec les lèvres incurvées en un doux sourire, avant de baisser le regard à nouveau. Mon coeur s'arrête, l'espace de quelques secondes et je me fige, avec le sentiment d'avoir reçu un coup de poing dans l'estomac.

Négatif.

Ma gorge se serre et je contemple la barre affichée sur l'écran minuscule. Ma vision devient floue et je me laisse tomber sur le sol avec fracas. Des larmes bouillantes viennent rouler sur mes joues et je me recroqueville sur moi-même, enroulant mes bras autour de mes jambes. De gros sanglots remontent de ma poitrine et s'échappent bruyamment, mon corps secoué de spasmes. Mes doigts sont serrés autour du test, si fort que ça en devient douloureux. Tout mes espoirs s'écroulent, en l'espace de quelques secondes. Je dois avoir un problème. Ce n'est pas la première fois mais elle est tout aussi lancinante que les autres. Peut-être même plus. Tu es défectueuse. Il y avait tellement d'amour, tellement de perspectives, d'attente. Tout était réduit à néant, à nouveau. Et j'avais peur de retrouver Samuel, de croiser son regard. D'y voir de la déception. Du fatalisme. Tu n'es même pas capable de lui donner un enfant. Il voulait tellement fonder une famille, être entouré de petits êtres aussi turbulents que lui. Tout était étouffé dans l'oeuf parce que je n'avais rien à lui offrir. J'étais terrifiée à l'idée de sortir de cette pièce et de devoir confronter la réalité avec lui. De le blesser parce que je ne pouvais pas lui donner ce dont il rêvait. Je me sentais misérable et ma gorge me brûle, à force de pleurer mon impuissance. J'entends des pas résonner dans l'appartement et un violent frisson remonte le long de ma colonne vertébrale quand la porte s'ouvre dans un grincement. Mon front repose contre mes genoux serrés et tremblants et je resserre mon emprise sur mes membres, comme si je cherchais à prendre le moins d'espace possible. Je ne veux pas qu'il me voie, qu'il le voit. Le symbole de mon échec. Une répétition de fiascos, des déceptions à la chaîne et mon coeur qui brisait un peu plus à chaque fois. « Pardonne-moi. » Les mots qui sortent de ma bouche sont enrouées par les pleurs. « Pardonne-moi. » je répète, dans une litanie proche de l'hystérie. Mon corps continue ses soubresauts et je garde les yeux clos, incapable de lui adresser le moindre regard. « Tu aurais peut-être du arrêter de me courir après. » je finis par lâcher, après quelques instants de silence. « Je n'ai rien à t'offrir, Sam. » Ma voix se brise, parole après parole. « En tout cas, pas ce que tu désires. » J'étais parfaitement inutile. Je finis par laisser tomber le petit bâtonnet en plastique sur le sol, le poussant dans la direction qui doit être la sienne sans même y jeter un coup d'oeil. « Je crois que je suis cassée. » je susurre, les yeux débordants de nouvelles larmes, dans un flot continuel qui ne semble jamais se tarir.

Je suis cassée et les objets défectueux, on finit toujours par les abandonner quelque part.


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Samuel Lemmington
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MessageSujet: Re: The room where all hope was lost. (Samina #4) The room where all hope was lost. (Samina #4) EmptyDim 24 Oct - 13:36

i'll always be there,
no matter how many we are
Samuel & Mina

Nous avions réussi. On l’avait fait.

J’avais gagné cette foutue guerre de longue haleine. Elle était mienne. Enfin. J’avais la chance, l’honneur, de l’avoir à mes côtés tous les jours, de pouvoir la serrer dans mes bras, de m’endormir et de me réveiller à ses côtés, en me disant que ce n’était pas qu’un one-night stand. Je n’avais enfin plus besoin de la courtiser. Nos cœurs battaient à l’unisson, et nos vies étaient enfin liées. Tout ce que j’avais toujours souhaité. L’adolescent que j’avais été, et qui était tombé amoureux d’elle, serait tellement fier de voir que nous y étions arrivés, qu’il aura certes, fallut être patient, mais que ça en valait la peine. Mes soirées étaient belles, et remplies d’une joie nouvelle. Nos repas préparés à quatre mains, les dimanches, blottis l’un contre l’autre comme de jeunes amants. Elle me rendait heureux, c’était tout ce qui importait. Nos projets formaient une liste aussi longue que mon bras, mais celui auquel nous tenions le plus et qui trônait tout en haut de cette liste, était celui de fonder une famille. Tous les deux. Nous n’étions pas tout jeunes, et le temps nous courrait après. L’envie s’en était de suite faite ressentir. Je savais que ma vie allait se faire à ses côtés, il ne pouvait pas en être autrement, je l’avais toujours tellement aimée. Je voulais qu’on soit une famille, qu’on ait la chance de donner au monde une petite vie en plus, de construire ensemble un nouveau cœur. J’aimais parfois, tard le soir, serré contre elle imaginer qu’une pette tête blonde, pourrait surgir à tout moment, pour nous couvrir d’étreintes, d’amour et de rire. Qu’il serait un concentré de tout ce que nous étions. Le temps était venu pour nous, de changer notre petit foyer calme, en cocon pour y accueillir un petit nous. Mais les mois s’écoulaient déjà si rapidement, depuis que nous avions pris la décision d’essayer de faire ce bébé, et notre maison n’abritait toujours que nos deux âmes.

Les tests négatifs s’accumulaient, parfois même plusieurs fois par mois, des fois qu’il n’ait pas été fait au bon moment, avec l’espoir que d’un jour à l’autre, une petite ligne, aussi maigre soit-elle, n’apparaisse finalement. Mais rien. Je ne perdais pas espoir. Nous savions qu’il ne serait pas forcément choses aisée de concevoir, maintenant. Mais j’étais persuadé qu’à un moment où un autre, nous finiront par y arriver. Ce n’était que des tests négatifs, nous n’avions eu à faire face à aucune perte. Je n’osais même pas imaginer l’état dans lequel Mina serait, si nous avions du apprendre avec joie un test positif, puis soudainement que tout avait pris fin avant même que nous ayons pu faire la rencontre de celui ou celle que nous avions tant espéré. Nous nous accrochions encore et encore, malgré les échecs, mais je voyais bien, que les tests sans résultats, commençaient à peser sur le moral de celle que j’aimais. Elle qui n’avait toujours vécu que pour sa carrière, et ses parents, avait enfin décidé de lâcher prise, et de se concentrer sur elle et sur nous. C’était presque injuste de ne pas lui offrir ce qu’elle désirait maintenant presque aussi fort que moi.

Ce matin, elle s’était rendue dans la salle de bain, embarquant avec elle, ce sachet bleu que je connaissais par cœur maintenant. Je laissais le temps s’écouler, mais c’était plus long que d’habitude. Elle prenait toujours son temps, d’autant que l’attente du résultat durait toujours une éternité. Surtout quand on espérait autant voir un résultat positif. Nous nous mettions pourtant toutes les chances de notre côté pour réussir, et j’avais espoir, que cette fois, elle sorte avec un immense sourire, et que nous allions pouvoir concrétiser ce projet. Les minutes s’égrainent et je ne le vois pas revenir. Je quitte alors la chambre pour la rejoindre, entrant après avoir toqué à la porte, pour m’annoncer. La porte grince et s’ouvre sur sa silhouette recroquevillée dans un coin de la salle de bain. Son corps est secoué, et je comprends à ses mots que cette fois encore que nous avons échoué. Un soupire discret m’échappe, et je viens m’asseoir face à elle, tout en l’écoutant. Ses mots sont remplis de douleur et de déception, et j’ai mal au cœur pour elle, pour nous. « Mon amour. Regardes-moi. » Je souffle, avant de venir poser mes mains sur les siennes. « Ne t’excuse pas, je t’en prie. » Je murmure à nouveau, avant que le petit bâton de plastique ne s’écrase au sol, et glisse en ma direction. La preuve ne fait que confirmer ce que le moment me disait. Il est négatif. « Tu as tout à m’offrir. Je n’ai jamais été aussi heureux que depuis que je suis avec toi. » Je souffle, avant de m’avancer un peu plus pour aller la serrer dans mes bras. « Il ne faut pas que l’on perde espoir, chérie. On va y arriver. » Je l’espérais tellement fort. Je voulais qu’on puisse avoir la chance rien qu’une fois, de tenir un enfant entre nos bras. « Ce n’est qu’une question de temps, tu n’es pas cassée. » Puis s’il fallait que l’on passe par d’autre moyens, nous le ferons. C’était inconcevable de laisser ce projet auquel nous tenions tant, partir aux oubliettes. Je m'étais toujours battu pour elle, pour nous, je n'allais pas abandonner maintenant. Ni nos projets, ni elle.


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MessageSujet: Re: The room where all hope was lost. (Samina #4) The room where all hope was lost. (Samina #4) EmptyVen 18 Fév - 10:20

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Samuel avait toujours été là. Quelque part, non loin de moi. Au lycée, avec son rire qui résonnait bruyamment dans les couloirs, avec sa silhouette gesticulant dans tous les sens. Et ses yeux bleus, ces yeux qui avaient toujours eu le don de me faire penser qu'ils pouvaient lire en moi, avec une facilité déconcertante. Cette présence qui, à l'époque, m'avait exaspéré au plus haut point parce que j'avais pas la moindre minute à y consacrer. Mais il était là, il me voyait et il avait désespérément tenté de m'atteindre. Je l'avais vu, du coin de l'oeil, mais je ne m'y étais pas attardée. Puis les études s'étaient terminées et il avait disparu de ma vie, nos chemins divergeant l'un de l'autre. Avant de se croiser à nouveau, bien des années après. Comme si nous étions faits pour nous retrouver, comme si nos âmes étaient polarisées vers l'autre. Pourtant, j'avais continué mon chemin, comme d'habitude, sans me soucier du destin. Je voulais réussir, je vais obtenir les lauriers après tant de dur labeur, je voulais être reconnue pour mes efforts. Et mes souvenirs s'étaient arrêtés sur un garçon farceur, pour qui le sérieux était une notion parfaitement abstraite. Mais c'était un homme qui m'avait fait face, avec ce même regard perçant et quelques rides d'expression au coin des paupières, malgré cet éternel sourire malicieux. Un homme qui était passé au-dessus de mes rejets pour me venir en aide, pour accepter une comédie qui n'avait pas lieu d'être, qui n'aurait jamais du se produire. Cependant, ça ne l'avait pas fait reculer et il s'y était plongé sans la moindre contestation. Il était revenu dans ma vie avec la force d'un trente-trois tonnes, percutant toutes mes certitudes, les unes après les autres. Aujourd'hui, j'en arrivais à me dire que j'avais perdu tant d'années de sa présence, de sa douceur, de ce pétillement agréable qu'il était le seul à pouvoir faire naître en moi. J'avais fini par admettre cette chaleur qui ne brûlait que lorsqu'il était là, sa peau effleurant la mienne, son regard caressant mon visage. Et je pouvais imaginer un avenir, à ses côtés. Un futur qui n'aurait jamais frôlé mon esprit s'il n'avait pas été là, ses doigts entremêlés aux miens. Je pouvais concevoir autre chose pour moi qu'une existence triste et solitaire, un quotidien parsemé de joie, d'affection et peut-être, d'un petit bout de lui et moi.

Mais je baisse les yeux sur le petit bout de plastique pincé entre mon pouce et mon index, avec le sentiment d'avoir été percutée par un bus. Négatif. Et peut-être que j'aurais pu l'accepter, si ça avait été la première fois, si nous n'avions pas déjà tenté plusieurs fois. Je n'osais même plus regarder la poubelle de la salle de bain, remplie d'autre bâtonnets qui n'annonçaient rien d'autre que le vide dans le creux de mon ventre. Rien. Et plus ils s'additionnaient, plus je perdais espoir. Il y a quelque chose qui clochait chez moi. Je devais certainement être cassée, là-dedans. Même pas capable de pouvoir offrir ce bonheur à Sam, de pouvoir profiter d'un mélange de nos deux êtres, même pas foutue de procréer correctement. Je me sens trembler et mes jambes lâchent, m'attirant vers le sol. Mon corps s'enroule sur lui-même et des larmes brûlantes me lèchent les joues, ma poitrine secouée de soubresauts. Je ne voulais pas sortir de cette pièce, annoncer une nouvelle défaite à l'homme qui partageait ma vie. Je n'étais pas sûre de supporter la tristesse qui allait teinter l'éclat de ses yeux. Et je me demandais si la vie ne me punissait pas pour avoir fait passer mon travail avant tout le reste pendant si longtemps. Si elle ne me rappelait pas à l'ordre en me disant qu'il était trop tard, que j'aurais peut-être du m'y pencher plus tôt, au lieu de viser l'excellence. Je baisse un peu plus la tête lorsque la porte s'ouvre, les pas de Samuel résonnant sur le carrelage. Puis le froissement de ses habits, lorsqu'il s'assoit en face de moi. Mon amour, regarde-moi. Je secoue la tête, quelques instants. Avant de céder, face à l'intonation de sa voix. Mon regard croise le sien et je me noie dans ces iris limpides, un instant. « Mais ça ne marche pas, Sam. Il y a quelque chose qui ne veut pas fonctionner, chez moi. » je lâche en penchant à nouveau la tête dans mes genoux, quelques notes se brisant sur la fin. Et je lâche le test de grossesse sur le sol, l'envoyant valser dans ce qui doit être sa direction. J'étais terrifiée. Submergée par des doutes qui n'avaient jamais été là avant, qui n'auraient jamais eu leur place dans ma poitrine si je n'avais pas été confrontée à tant d'échecs. Mais il voulait une famille, si fort qu'il avait réussi à me contaminer et je n'étais pas capable de le réaliser. Ses bras m'entourent finalement et je me laisse tomber contre sa poitrine, les yeux noyés de larmes qui ne veulent pas cesser de couleur. Mes bras s'agrippent s'enroulent autour de sa taille et je le serre brutalement contre moi, traversé par des hoquets qui me semblent aussi violents que douloureux. « Combien de temps, hein ? » je lâche, d'une voix éteinte. « C'est peut-être déjà trop tard, pour moi. » Je n'étais plus si jeune, sur un plan biologique. Et peut-être que je m'obstinais à vouloir quelque chose que mon corps ne pouvait plus m'offrir. « Je n'en peux plus, Sam. » J'en avais marre de pleurer, de continuer à espérer pour me prendre une claque en pleine figure, à chaque fois. « Je suis cassée et tu finiras par m'abandonner. » je souffle, clignant des yeux pour chasser toute l'eau qui s'y accumule. « C'est ironique, tu ne trouves pas ? J'ai toujours réussi ce que j'ai entrepris dans ma vie. Mais la seule fois où je veux partager quelque chose d'important à mes yeux, on me le refuse. » je murmure, en posant ma tête contre sa poitrine, pour écouter les battements de son coeur en espérant que ça saura calmer mes pleurs, apaisant le cri lancinant qui résonnait dans ma cage thoracique. 



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MessageSujet: Re: The room where all hope was lost. (Samina #4) The room where all hope was lost. (Samina #4) EmptyLun 21 Fév - 12:10

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Je l’avais voulue. Elle et rien qu’elle. Depuis si longtemps. Nous n’étions même pas des adultes qu’elle était déjà dans ma ligne de mire. Elle était, et j’en étais intimement persuadé depuis des années, la femme parfaite. Symbole de justesse, de droiture, de détermination. Je n’avais que faire qu’elle me repousse, tout ce que je voulais c’était pouvoir l’approcher. L’attirer dans mes filets n’était que la cerise sur le gâteau, mais du plus profond de mon être, je la voulais. Je savais, sans trop avoir d’indicateurs du pourquoi du comment, que sa vie et la mienne, un jour seront liées. Qu’on jour, nous n’allions plus faire qu’un seul. Ce nous dont j’avais tant espéré qu’il deviendrait une réalité, était devenu mon quotidien. J’avais la chance inouïe, parmi toutes les opportunités du monde, de me réveiller à ses côtés, de savourer l’immensité d’un sentiment de plénitude quand nous passions nos soirées blottis l’un contre l’autre, dans ce qui était notre maison maintenant. Je me délectais de la parfaite vision de cette femme qui était mienne, après tout ce temps. Il aura fallu qu’elle revienne d’elle-même, qu’elle me supplie de jouer un petit jeu auquel je m’étais pris sans rechigner. C’était mon moyen de prouver ce que je valais. De lui prouver que je n’étais plus le même jeune homme qu’elle avait connu. Le temps avait passé, mais mes sentiments pour elle, étaient restés inchangés. Grandissant même jusqu’à me submerger complètement aujourd’hui. A tel point que je voulais que l’on puisse avoir un quelque chose à nous, une famille. Cette contraction de nos deux êtres, ce mélange parfait de notre amour. Je voulais une famille, depuis que j’avais vu autour de moi depuis quelques temps des foyers changer, s’adapter, construire, grandir. J’avais commencé à ressentir le besoin de connaître ça, à mon tour. La douceur d’une vie où les gazouillis, les rires, empliraient les murs pour créer d’impérissables souvenirs. Je voulais de ce quotidien pour nous. Faire basculer notre univers pour passer d’une vie de couple, à une vie de famille.  

Nous en avions parlé, longuement. J’avais été le premier à lancer le sujet. Si avant de se mettre ensemble elle n’était pas attirée par l’idée d’une relation, l’idée d’avoir un enfant était très certainement, plus que secondaire. Puis de cette discussion en était née une autre, puis des dizaines, avant que l’on ne se dise vraiment qu’on se lançait dans cette folle aventure. Les mois s’étaient écoulés, avaient filés plus vite que l’on ne pourrait le penser et rien n’a vraiment évolué. Pas un seul test n’était ressorti positif, jusqu’à aujourd’hui. Rien, pas le moindre signe que ça pourrait marcher. Nous nous étions lancés dans ce projet à ‘aveuglette, conscients pourtant que ça pourrait peut-être être long, au vue de nos âges. La quarantaine nous guettait de près et nous savions parfaitement qu’il pourrait être difficile de procréer aux premiers essais. Quelque part, je trouvais cela parfaitement injuste. Pourquoi devrait-ce être aussi difficile pour nous, quand d’autre, malgré toutes les contraceptions du monde y parviennent quand même ? Mais c’était ainsi fait. Les tests négatifs s’accumulaient, plus encore que nous l’aurions voulu. La tristesse dans les yeux de celle que j’aimais était immense. Je n’aurais jamais pensé que ça puisse à ce point l’affecter. Mais nous avions fait nos plans, imaginé quel visage pourrait avoir ce petit nous, s’il venait un jour à nous rejoindre, nous avions imaginé les heures interminables de jeu qui auraient pu se dérouler dans cette maison. Puis elle s’était faite à ce projet autant que moi, et ça n’aboutissait pas. Ce n’était pas faute d’essayer pourtant, et avec tout le plaisir du monde. Ce matin encore, je la retrouve en larmes, dans cette salle de bain qui a été le témoins de tant de réponses négatives. Ses yeux sont d’une tristesse qui me brise le cœur. J’aimerais pouvoir avoir la capacité de faire cesser instantanément sa tristesse, mais cette fois, ce sera visiblement un peu plus compliqué que ça. Ses mots me font mal pour elle. Sa douleur et sa peine doivent être immense pour qu’elle en vienne à perdre espoir si fort. Je n’aurais pas eu besoin de le voir le plastique pour comprendre que cette fois encore, ça n’avait pas fonctionné, pourtant la réalité me frappe d’autant plus. Je m’approche pour la serrer dans mes bras, pour lui insuffler toute ma force, cachant ma déception et ma peine pour me concentrer uniquement sur elle. « Je suis sûr qu’il n’est pas trop tard, il faut simplement qu’on se laisse encore une chance. » Je souffle, pas certain qu’elle supporterait un autres échec. « On a peut-être besoin d’un coup de main. » je lui réponds en caressant son flanc de mon pouce. Jusqu’à ce qu’elle prononce ces mots qui ne font faire à mon sang qu’un tour. « Je t’interdit de penser ça. » Ma main se glisse jusqu’ son menton pour qu’elle me regarde. Je voulais capter son regard pour appuyer mes mots. « Tu n’es pas cassée et je ne t’abandonnerais jamais. Je me suis battu presque toute ma vie pour pouvoir être avec toi. Je ne vais pas t’abandonner parce que ça prend plus de temps que prévu. » Mon amour pour elle était plus fort que ça. Ce n’était pas parce qu’on essuyait les échecs que mes sentiments pour elle allaient s’amoindrir. « Ca l’est. Ce n’est pas juste, je te l’accorde. Mais d’une manière ou d’une autre, nous y arriverons. » J’avais un nombre de contacts dans des centre d’adoptions, quelques amis médecins qui pourraient nous aider. « Tant que nous sommes tous les deux, tout ira bien. Mais si tu veux être rassurée, nous pouvons aller voir un spécialiste, je suis sûr que quelqu’un nous donnera une solution. On l’aura notre famille, je te le promets. Il ne faut pas que l’on perde espoir, amour. » Mes lèvres viennent se poser sur le haut de son crâne. Je voudrais prendre sa peine, la faire disparaitre. Remplir son cœur et son corps d’une allégresse qui apaiserait son cœur. S'il fallait avoir de l'espoir pour deux, alors je le ferais. Nous allions y arriver et je ferais n'importe quoi pour cela.  


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