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My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1)

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Saul Romero
Deuxième génération

Saul Romero


Date de naissance : 27/08/1980
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MessageSujet: My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1) My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1) EmptySam 13 Fév - 14:44

i wasn't prepared for this
me, taking care of a child ?
Saul & Sayuri

J'avais travaillé sur de nombreuses affaires depuis mon affectation à la station centrale de Los Angeles. J'ai traversé la ville en long, en large et en travers, je suis sorti de son enceinte pour trouver des coupables et j'ai côtoyé ses revers les plus sombres. Mais aucune n'était aussi mystérieuse que celle-ci. Il y a quelques jours, des jeunes profitant de la nuit au bord de la mer ont retrouvé le corps étendu d'une adolescente, sur la plage. Une gamine inconsciente, échouée sur le sable, à la mémoire complètement défaillante. Une peau pâle, des yeux en amande et pas le moindre souvenir de ce qui s'était passé avant qu'elle n'atterrisse à Santa Monica, les muscles fourbus et les poumons remplis d'eau de mer. Je n'avais jamais vu ça, en plus de quinze ans de carrière. Je patrouillais à travers Santa Monica quand j'avais été appelé pour rejoindre les lieux et j'avais regardé la petite se faire ausculter en silence, observant le monde qui l'entourait comme si c'était la première fois qu'elle le voyait. « Où est-ce qu'elle va aller ? Je veux dire, en attendant qu'on éclaircisse cette histoire. » j'avais demandé en pivotant vers mon supérieur, qui s'était déplacé au vu de l'incongruité de la situation. Il avait continué à regarder les gyrophares tourner dans l'obscurité avant de me répondre et j'avais eu l'impression de me prendre une claque à l'arrière de la nuque. « Elle va rester chez toi, Romero. » Urgh. Pardon ? « Pardon ? » j'avais lâché, les yeux ronds. « C'est ton affaire, inspecteur. De plus, on ne sait rien de cette mioche. Elle est peut-être en danger alors elle sera plus en sécurité chez toi que n'importe où ailleurs. » La voix de Morrow avait résonné, plate et remplie d'une certaine logique, même si elle ne me plaisait pas outre mesure. Mais je savais que je n'allais pas vraiment avoir le choix et j'avais pincé l'arête de mon nez, déjà dépassé par les événements alors même que je n'avais pas encore adressé un mot à la petite. Et ça ne s'était pas arrangé quand j'étais allé me présenter et que j'avais vu ses yeux sombres m'observer gravement.

Est-ce que j'ai déjà précisé que je n'aimais pas les enfants ?
Non ? C'est donc chose faite, désormais.


Je viens d'une famille nombreuse. J'ai passé la moitié de ma vie entouré de cris, de chiards qui bavent et de bagarres pour le dernier biscuit au chocolat. Je suis l'aîné de cinq enfants et j'ai vu passer des crises de larmes, des rebellions adolescentes et une vie dans un environnement bruyant. Autant dire que ça ne m'a pas spécialement donné envie d'en avoir, au contraire. En tant qu'aîné, j'ai eu la mission de m'occuper de mes cadets, de veiller sur eux, de faire passer leur bonheur avant le mien. Il n'y a plus eu d'autre chose dans mon quotidien pendant de longues années et ça m'a profondément frustré. C'est comme si j'avais fait une sorte de rejet, à force de m'oublier. Puis j'ai fini par décider de retrouver le cours de mon existence et de penser à moi, à mon avenir. Je n'ai jamais été aussi heureux que lorsque j'ai quitté la maison pour mon premier appartement, découvrant le calme et la sérénité. Les enfants, ils étaient mieux quand ils étaient très loin de moi et j'essayais déjà de ne pas pleurer de désespoir quand je devais rejoindre mes frères et sœurs pour dîner, avec le milliard de marmots qu'ils avaient décidé de concevoir. Je n'étais pas la personne la plus indiquée pour m'occuper d'une adolescente, pour ne pas dire la pire. Enfin, je savais le faire, parce que j'avais l'expérience et le savoir. Mais je n'en avais pas envie, là était tout le fond du problème et c'était quand même votre serviteur qui se retrouvait à devoir gérer cette situation.

Pourtant, la petite m'avait suivi sans broncher, l'air ailleurs et je ne savais pas si c'était aussi rassurant que ce que j'avais pu penser en premier lieu, finalement. Et les premiers jours avaient été réellement compliqués. Nous ne nous connaissions pas, je ne savais pas comment me comporter avec elle et elle n'avait pas facilité la tâche en s'exprimant à peine. Elle ne se souvenait de rien et se retrouver chez un parfait inconnu devait la perturber, ce que je pouvais aisément comprendre. Pourtant, je ne savais pas combien de temps elle allait rester chez moi et je ne pouvais laisser cette tension latente se poser et prendre racine. Les recherches avaient continué et des papiers avaient été déposés par le remous sur le sable, des noms à peine rongés par le sel nous permettant de mettre une identité sur l'adolescente, en rentrant le nom d'un de ses parents disparus. Sayuri Ueno. Mais ça ne nous disait encore rien sur les événements qui l'avaient amené à se retrouver sur la plage et j'osais espérer qu'elle allait peut-être se remémorer quelque chose si elle se mettait à parler davantage. Elle ne pouvait pas rester retranchée dans la chambre que je lui avais aménagé, ça n'avait rien de sain pour une fille de son âge. Mais elle avait quitté le repas aussi vite que si elle avait le diable aux trousses pour s'enfermer à nouveau dans la pièce et j'avais regardé le ciel s'assombrir, fumant silencieusement sur le balcon. Avant de rentrer, observant mon salon, tapotant ma cuisse du plat de ma main par nervosité. J'avais hésité de longues minutes avant de marcher en direction de la porte et de mettre quelques légers coups dessus, sans obtenir de réponse. « Sayuri ? » Je ne voulais pas la forcer à quoi que ce soit, mais je ne pouvais pas laisser cette gamine s'enfoncer toute seule et la regarder sans rien faire. Je n'aimais pas les gosses mais je n'étais pas affreux au point de rester imperturbable quand l'un d'eux n'allait pas bien. « Est-ce que je peux entrer ? » je souffle, en fermant les yeux et prenant une profonde inspiration.    

À l'école de police, on ne vous prépare pas à devoir gérer ce genre de cas. Sinon j'aurais peut-être choisi une autre voie, en y réfléchissant bien.


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Sayuri Ueno
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Sayuri Ueno


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MessageSujet: Re: My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1) My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1) EmptyMar 2 Mar - 18:03

Mister grumpy and me.
Saul & Sayuri

Je vivais dans une sorte de brouillard constant, comme si une fumée opaque m’empêchait de me souvenir de ce qui s’était passé ce jour-là et tous ceux qui avaient précédés l’accident. Parce qu’il y avait eu un accident, et je ne me rappelais de rien. Ou presque rien. Des fois, ça me revenait par flash, grâce à une odeur ou un son et de temps en temps, dans mes songes. Je me revoyais tomber dans l’eau, j’entendais ceux qui devaient être mes parents crier mon nom, je sentais l’eau s’engouffrer dans mes poumons, puis plus rien, le noir complet. Il s’agissait des seules et uniques choses qui m’étaient revenus depuis qu’on m’avait retrouvé, inconsciente sur une plage à Santa Monica. Le reste, on me l’avait raconté, expliqué, à commencer par mon identité et mon âge. Mais je me sentais comme une étrangère. Et quand je me regardais dans le miroir, je n’avais pas l’impression de me regarder. J’ignorais tout de ma propre existence, de ce qu’était ma vie avant que mon passé ne s’évapore entièrement. Mais ce n’était pas le pire, loin de là. Le pire, c’était de savoir que mes parents étaient toujours porté disparu, mais d’être incapable de me remémorer leur visage ou d’éprouver le moindre sentiment à leur égard. Je ne me souvenais plus d’eux et je ne ressentais rien. Absolument rien. J’avais l’impression d’être une personne horrible, de ne pas avoir de cœur ou d’empathie, et cet aspect de ma personne m’effrayait autant qu’elle me dégoûtait.

Et comme si tout ça n’avait pas suffit, je m’étais retrouvée dans l’obligation de vivre sous le même toit de l’inspecteur en charge de l’affaire, un vieil homme bougon qui ne semblait pas plus ravi que moi de devoir cohabiter avec quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Mais dans toute cette histoire, je n’avais pas eu mon mot à dire. De toutes façon, ce n’était pas comme si je parlais beaucoup. Je n’avais rien à leur dire, moi, à toutes ces personnes en uniforme, encore moins à Saul. Je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance, si je pouvais me confier et lui faire part de mes sentiments sans risquer de me faire juger ou pire encore… Par ailleurs, je n’étais pas plus certaine que ce que je voyais lors de mes nombreuses nuits agitées aient une quelconque valeur. Peut-être que ce n’était que de simples cauchemars, rien de plus, que j’allais les induire en erreur et je me sentais déjà suffisamment coupable d’être incapable d’apporter mon aide pour prendre le risque de les conduire sur de mauvaises pistes à cause de ma mémoire défaillante. Alors je continuais de me murer dans le silence et de secouer négativement la tête à chaque fois qu’on me demandait si quelque chose, n’importe quoi, m’était revenu. Et généralement, je prenais rapidement la fuite, me retranchant dans la chambre que Saul avait eu la gentillesse de m’aménager.

C’est d’ailleurs ce que je m’étais empressée de faire après le dîner, esquivant ainsi les questions habituelles qui n’en étaient même plus vraiment. J’avais débarrassé mon assiette pour la déposer dans l’évier et j’avais pris mes jambes à mon cou pour venir m’enfermer dans la seule pièce de l’appartement où je me sentais un minimum à l’aise. Je m’étais assise en tailleur sur le lit et j’avais passé de longues minutes à observer les murs blancs qui m’entouraient avant de me laisser tomber en arrière et de faire de même avec le plafond. Mes yeux avaient fini par se fermer et j’avais laissé toutes les images qui refaisaient lentement surface m’entraîner vers les abysses. Ce sont les coups donner contre la porte qui me ramène à la réalité, dans un léger sursaut. Il me faut quelques secondes avant de reprendre entièrement conscience et apaiser les battements de mon cœur. Puis la voix de Saul vient briser le silence et pendant quelques secondes. J’hésite, pendant un court instant à lui faire croire que je dors, mais je me ravise finalement, me redressant dans le lit. Je ramène mes jambes contre ma poitrine avant de prendre une profonde inspiration. « Oui. » je lui réponds dans un murmure à peine audible, que je me demande comment il a fait pour l’entendre. J’observe la porte s’entrouvrir, puis sa silhouette apparaître et je détourne automatiquement le regard. Je n’étais pas certaine d’avoir le courage ou la force nécessaire pour tenir une conversation avec lui, parce que c’était forcément pour ça qu’il était là. Il voulait qu’on parle, que j’essaie de me rappeler, peut-être même qu’il se doutait de quelque chose.

Peut-être qu’au fond, je n’avais pas peur de me tromper, mais simplement de me rappeler.


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Saul Romero
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MessageSujet: Re: My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1) My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1) EmptyMer 12 Mai - 20:56

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me, taking care of a child ?
Saul & Sayuri

Je n'ai jamais imaginé une seule seconde que l'on allait me confier la garde de la petite retrouvée sur la plage. Mes yeux s'étaient posés sur sa silhouette frigorifiée, sa peau pâle, ses yeux en amande et ses habits détrempés. J'avais aperçu l'incompréhension qui flottait dans ses iris sombres, le léger tremblement de ses membres engourdis par l'eau salée et la méfiance qui l'enveloppait comme une cape, au milieu des gyrophares qui tournoyaient dans la nuit. Elle rouvrait les yeux sur le monde, le ciel voilé d'étoiles, complètement seule. Sans le moindre repère, livrée à elle-même dans un monde hostile. Nous n'avions pas encore la moindre idée d'où se trouvaient ses parents, s'ils étaient encore en vie. Vu l'état dans lequel nous l'avions trouvée, je préférais ne pas être trop optimiste mais je redoutais d'avoir à lui annoncer qu'elle était orpheline. Mais tant que nous n'avions aucune certitude, je préférais ne pas m'avancer. Je voulais croire à l'infime chance de leur survie, de leur présence quelque part, pour le moment. Sauf que je ne m'étais pas attendu à ce que l'on me la refourgue d'un instant à l'autre, comme si c'était la chose la plus normale qu'il soit. C'est ton affaire. J'avais eu le malheur d'être affilié à ce secteur en particulier et je me retrouvais avec une gamine à héberger sous mon toit, alors que c'était la dernière chose que j'aurais aimé vivre. Ce n'était agréable ni pour elle, ni pour moi. Nous ne connaissons rien de l'autre et il fallait apprendre à vivre ensemble pour une durée indéterminée. Mais je n'aurais pas pu me résoudre à l'abandonner alors qu'elle venait de vivre un traumatisme. Elle avait besoin d'un endroit où elle pouvait se sentir en sécurité, où rien ne pourrait l'atteindre.

Les services sociaux n'étaient pas un endroit chaleureux ou accueillant, alors mon appartement était le mieux que l'on puisse faire pour la garder à proximité sans accentuer la gravité de la situation.

Pourtant, elle se terrait dans le silence. Je ne pouvais pas lui en vouloir parce qu'elle essayait de retrouver ses marques, jour après jour. Elle évoluait dans un quotidien dont elle se rappelait peu de choses et j'imaginais que ça devait être effrayant. Je tentais tout ce que je pouvais pour la mettre à l'aise dans la mesure de mes moyens mais j'avais tout simplement l'impression d'agir dans le vent. Je ne savais pas quoi faire pour qu'elle me fasse un minimum confiance et cette atmosphère commençait à peser sur mes épaules. Sayuri ne pouvait pas rester indéfiniment dans la chambre que je lui avais préparé, à se morfondre. Et peut-être que parler allait lui permettre de se remémorer quelque chose, à force. Je savais que ça pouvait faire remonter des choses qui ne seraient pas agréable à se rappeler mais elle ne pouvait pas vivre dans le déni des événements, avancer sans se souvenir de ce qui s'était passé. Le silence perdure quelques instants et ma main retombe mollement contre mon flanc, un soupir s'échappant de ma poitrine. J'entends une réponse positive m'être murmurée d'une voix inaudible mais j'avais l'oreille plutôt affutée alors mes doigts s'enroulent autour de la clenche et j'entre finalement dans la pièce. Mes yeux se posent sur sa silhouette recroquevillée sur le lit et je fais quelques pas, m'arrêtant un peu avant d'atteindre le cadre en bois du sommier. Je regarde tout autour de moi, avant de faire claquer ma langue sur mon palais et de me laisser tomber sur le sol, m'asseyant en tailleur sur la moquette. « Je sais que je ne suis pas la personne la mieux placée pour te dire ça mais tu peux te confier à moi si quelque chose ne va pas. » je souffle, mes doigts suivant le tracé de ma moustache pour se rejoindre sur le bout de mon menton. « Nous sommes de parfaits étrangers l'un pour l'autre et cette situation n'est facile pour personne. Tu ne veux pas être là et je le conçois bien mais c'est ce qui est le plus sûr pour toi, tant que nous n'avons pas d'autres informations sur ce qui s'est passé. » je rajoute, en passant finalement ma main dans mes cheveux. Ses yeux sont toujours fuyants mais je ne m'attends pas à ce qu'elle se sente à l'aise tout de suite. Je voulais mettre les choses à plat, tout du moins. Après, elle en faisait ce qu'elle voulait, mais j'aurais dit tout ce qui ployait sur ma poitrine. « Je ne suis pas un ennemi, Sayuri. Je sais que je ne suis pas ton père et je ne le serai jamais mais tu es sous ma responsabilité. » Je ne voulais pas qu'elle me voie comme un adversaire, comme une forme d'autorité contre laquelle se rebeller. Elle était sous ma garde mais je n'étais pas un geôlier. « T'enfermer dans ta chambre la plupart de la journée pour ruminer n'est pas une bonne idée. Je ne te forcerai pas à parler. Mais pour moi, c'est la seule solution que tu as pour aller de l'avant. » je murmure, mes doigts venant effleurer le tapis sur lequel j'étais assis, serpentant entre les poils chocolat. « Mais si tu sens que tu as besoin de t'exprimer, n'hésite pas à m'en parler. Que ce soit à propos de l'affaire ou d'autre chose. Tu n'as pas à porter ça toute seule. » Je n'avais jamais pour habitude d'être aussi bavard mais je sentais qu'il fallait que je m'exprime pour qu'elle en vienne peut-être à faire de même. Que j'instaure un climat d'égalité entre nous pour éviter qu'elle ne se sente complètement démunie.  


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Sayuri Ueno
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Sayuri Ueno


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MessageSujet: Re: My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1) My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1) EmptyVen 4 Juin - 11:13

Mister grumpy and me.
Saul & Sayuri

Tout se bousculait dans ma tête et j'ignorais comment gérer la tempête qui faisait rage dans mon esprit. Me souvenir, je ne savais pas réellement si j'en avais envie ou non. Ne pas se rappeler, c'était mettre un pansement sur la plaie, étouffer ma peine et mes maux, oublier que toute cette souffrance existait. Mais c'était aussi revoir le visage de mes parents, reconnaître leur voix, leur odeur, me remémorer de tous les moments magiques que j'avais dû passer avec eux. Je voulais savoir, mais je craignais que la douleur que ça créerait soit bien trop importante pour que je puisse la supporter. Parce qu'au fond de moi, je savais que je ne les reverrais plus jamais. Je ne pouvais pas l'expliquer, je n'étais pas capable de mettre des mots sur cette étrange conviction, mais j'étais persuadée que les policiers cherchaient en vain. Et je me trouvais horrible de ne rien ressentir, pas même une once de tristesse. Je m'en voulais de ne pas espérer, d'être incapable de croire qu'il étaient en vie, quelque part et qu'un matin, on viendrait m'annoncer qu'ils m'attendaient. Pourtant, j'aurais tout donné pour pouvoir revenir en arrière, pour modifier le cours des choses et empêcher tout ça. Qu'importe qu'elle était ma vie d'avant, je voulais la retrouver. Je voulais quitter cet endroit que je ne connaissais pas vraiment, ne pas avoir à cohabiter avec un homme qui n'était encore qu'un parfait inconnu quelques jours en arrière et qui, de toute évidence, n'avait pas eu d'autre choix que de m'accueillir chez lui. Il n'avait pas eu besoin de me le dire pour que je le comprenne. Sans doute parce que moi non plus, je n'étais pas là plus ravie de cette décision. Nous étions donc tous les deux dans le même bateau et je m'étais dit que le meilleur moyen pour qu'on me laisse tranquille, c'était qu'on m'oublie. Et c'est ce que je prenais un grand soin de faire.

La tâche n'était pas des plus difficiles. Saul n'était pas l'homme le plus avenant de la planète et je n'etais pas une petite fille extrêmement bavarde. C'était même tout le contraire. Nos échanges se limitaient au stricte nécessaire et je disparaissais dans ma chambre dès que l'occasion se présentait. Fuir m'evitait de me confronter à la réalité, de devoir lui parler de ce que je pensais peut-être me souvenir, et ça me convenait plutôt bien. Et jusqu'à présent, je croyais que ça lui convenait à lui aussi. Mais quand quelques coups sont donnés contre la porte, je comprends que les choses ont changé. Mon cœur se met à battre plus rapidement qu'à l'accoutumé dans ma poitrine et si j'avais eu la possibilité de me cacher sous mes draps, je l'aurais fait. À défaut, je me contente simplement de détourner le regard alors qu'il s'zpproche du lit. Je me surprends à espérer qu'il fasse encore demi-tour, mais je perds tout espoir quand je le vois s'asseoir en tailleur sur le sol, avant de prendre la parole. Je me redresse légèrement, pour l'écouter, gardant quand même la tête baissée. J'appréciais son geste, qu'il fasse le premier pas pour tenter de briser la glace. J'ignorais si j'étais prête à accepter la main qu'il me tendait, mais je crois que ça comptait pour moi de savoir qu'il était là, si besoin. Même si m'avoir chez lui et dans son quotidien ne le réjouissait guère. Mon visage fini par se relever dans sa direction et je reste silencieuse, de longues minutes avant de descendre du lit pour venir m'installer en face de lui, gardant toutefois une certaine distance. « J'ai peur du noir. » je fini par lâcher d'une petite voix. La pénombre me terrifiait au plus haut point, depuis toujours, je crois, et je n'avais rien, ici, pour calmer ces angoisses. « Et je fais des cauchemars... Beaucoup de cauchemars. »  C'était souvent les mêmes qui revenaient, inlassablement, à chaque fois que j'avais le malheur de fermer les yeux. « J'entends crier, mais je ne sais pas qui cris. Et j'ai tellement peur que je saute dans l'eau. Mais il fait sombre, il y a beaucoup de vagues et je ne sais pas très bien nager... » La finalité est la meme à chaque fois. Je panique, je sens l'eau salée s'engouffrer dans mes poumons et je me réveille en sursaut, avant que l'inévitable ne se produise.


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MessageSujet: Re: My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1) My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1) EmptyDim 2 Oct - 10:49

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Saul & Sayuri

Je n'osais imaginer la tempête qui faisait rage dans l'esprit de Sayuri. Ce manque, du à l'absence de ses souvenirs. Et cette peur de se remémorer les choses, au final. Parce que ça serait encore plus douloureux, si ses parents n'étaient jamais retrouvés. Se retrouver dans une situation aussi pénible, ce n'était souhaitable à personne et encore moins à une gamine de treize ans. Mais nous ne pouvions rien faire de plus qu'attendre, pour le moment. Tant qu'ils n'avaient pas complètement ratissé le large et les alentours, il fallait prendre son mal en patience. Mon appartement n'était peut-être pas l'endroit le plus chaleureux qu'il soit pour une adolescente mais il était plus sûr qu'une chambre des services sociaux. Et je faisais réellement de mon mieux pour que ça se passe bien. Pourtant, j'avais l'impression de marcher constamment sur des oeufs. Je n'osais pas faire le moindre pas parce que je voulais respecter son intimité et sa peine. Je m'étais contenté d'approuver son silence pour ne pas la brusquer après l'expérience traumatisante qu'elle venait de vivre. Mais ça ne pouvait plus durer, ça ne pouvait pas prendre de l'ampleur. Sinon, elle n'allait jamais en sortir. Pour son bien-être en priorité et celui de notre colocation à durée indéterminée, il fallait crever l'abcès. Quitte à ce que ça soit houleux, quitte à ce que ça soit douloureux. Nous devions en passer par là pour qu'elle comprenne qu'elle n'était pas seule, malgré ce qu'elle semblait peut-être penser. Sayuri n'avait pas à porter le poids de ce drame sur ses seules épaules. Et j'espérais qu'elle saurait accepter la main que je lui tendais, avec le temps.

Une fois dans la pièce, je finis par m'asseoir à même le sol. Et les mots s'égrènent, les uns après les autres. J'essaye de lui faire comprendre que je ne suis pas un obstacle, qu'elle n'est pas enfermée ici. C'est simplement l'endroit où elle sera le plus en sécurité jusqu'aux nouvelles informations sur l'affaire. Tant que nous n'avions aucune certitude concernant une menace dirigée sur elle, il était préférable qu'elle soit logée quelque part où ils n'iraient pas la chercher. Je n'allais jamais remplacer ses parents et je ne cherchais pas à le faire. Mais elle était sous ma responsabilité jusqu'à nouvel ordre et je devais m'assurer qu'elle soit saine et sauve. Mon but n'était pas d'être considéré comme un ennemi. Je n'étais pas forcément l'homme le plus avenant du monde, je le concédais bien volontiers. Mais je n'étais pas sans coeur et son avenir me préoccupait, d'une certaine manière. Je n'étais personne pour la forcer à s'exprimer sur ce qu'elle avait vécu mais j'aurais aimé qu'elle se sente suffisamment à l'aise ici et avec moi pour pouvoir le faire. Ne pouvoir se confier à personne, ça forçait à internaliser les choses et ça n'avait rien de bon. Ni pour le corps, ni pour l'esprit. Surtout dans un contexte comme le sien. Peut-être qu'en parler allait l'aider à avancer. Peut-être que ça allait faire apparaître de nouveaux éléments pour l'enquête. Peut-être que ça n'allait pas forcément être un merveilleux moment mais il fallait passer par là pour aller de l'avant et ne pas patauger dans un entre-deux chaotique. Mes paroles finissent par se tarir et je regarde les poils épais du tapis, mes doigts glissés entre la laine chocolat. Puis un bruissement me fait relever les yeux et je l'observe descendre du lit, s'avancer pour s'asseoir en face de moi. J'ai peur du noir. Sa petite voix s'élève et je sens ma gorge se nouer légèrement. Et je fais des cauchemars... Beaucoup de cauchemars. Ces quelques phrases me ramène à bien des années en arrière. Quand Isa venait faire grincer la porte de ma chambre, un petit koala en peluche dans sa main droite. Et qu'elle me demandait, les lèvres tremblantes, si elle pouvait venir dormir avec moi. L'une de mes petites soeurs était terrifiée par l'obscurité et j'avais arrêté de compter les nuits où elle s'était glissée contre moi, ses doigts agrippés à mon tee-shirt. Mais je laisse la gamine se confier, muet. Elle avait pris le temps de m'écouter alors c'était à mon tour de l'entendre.

Mes sourcils se froncent à son morceau de cauchemar, qui me donne le sentiment de ne pas en être qu'un. Ma main vient naturellement se ficher au niveau de mon menton, lissant les poils de ma barbe. « Est-ce que ça ne pourrait pas être un souvenir, plutôt ? » je l'interroge, d'une voix douce. Enfin, autant qu'il m'est possible. « Tu as été trouvée sur la plage, au bord de l'eau. Ce n'est pas un hasard, pour moi. Je pense que tu te remémores quelque chose et que ça passe par ton inconscient, pendant ton sommeil. » je marmonne, avant de plisser les lèvres. « Peut-être que ça va finir par se préciser, au fil des jours. Mais ça reste une hypothèse, pour le moment. » Je regarde tout autour de moi, avisant l'obscurité de la pièce et une idée vient se loger dans ma tête, d'un seul coup. « Attends-moi ici, ne bouge pas. » je souffle, avant de me redresser. Je vais de penser à quelque chose. À un objet en particulier, qui venait de se rappeler à mon bon vouloir. Presque oublié, dans une boîte en carton. Une fois près de l'armoire de ma chambre, je tends le bras vers le haut pour attraper la boîte en question et fouiller à l'intérieur. Avant d'enfin mettre la main dessus et de faire le chemin inverse. Je rejoins la pièce où se trouve la petite avant de tendre mes deux mains devant moi, la bouche tordue en une expression maladroite. « Elle était à ma petite soeur, Isabella. » je souffle, en avisant le petit animal posé dans le creux de mes paumes. « Je l'avais acheté pour qu'elle se sente moins seule, la nuit. » Et je plie mes jambes pour m'accroupir à sa hauteur. « Il est à toi, si tu veux. Je ne sais pas si tu aimes les koalas mais il fait un bon compagnon. » Cette veilleuse m'avait accompagné pendant longtemps et je l'avais toujours sortie lorsque ma cadette s'invitait dans ma chambre. Pourquoi est-ce qu'elle m'avait suivi jusqu'ici ? Aucune idée. Pourtant je me souvenais de son existence et de sa présence dans mon appartement. Peut-être un souvenir de sa part. « Si tu appuies sur sa tête, il peut changer de couleur. Elle me disait toujours que le orange était sa préférée, pour dormir. » je murmure, avec un sourire tendre, à l'évocation de ces souvenirs. « Et si ça ne suffit pas, j'irai acheter une vraie lampe de chevet. Tu as juste à me le dire, d'accord ? »


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MessageSujet: Re: My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1) My policeman duties don't include babysitting. (Sari #1) EmptyMer 28 Déc - 0:08

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me, taking care of a child ?
Saul & Sayuri

Ne pas me souvenir, ne pas savoir, avoir l’impression de n’être personne, c’est ce que je ressentais depuis plusieurs jours. De mon histoire, je ne connaissais rien de plus que ce qui était indiqué sur ma carte d’identité. Un prénom, un nom, un âge et une nationalité. C’était tout. Je savais que mon portrait avait fait le tour des télévisions internationales, que la police travaillait avec le Japon, dans l’espoir de retrouver des membres de ma famille, des proches, des connaissances, quiconque capable de donner des informations sur mon sujet, mais personne ne semblait me connaître. Et je me sentais abandonnée, plus seule que jamais. Saul ne m’hébergeait pas par envie, mais par obligation. Ma présence lui était imposée et la sienne me l’était tout autant. Je ne connaissais rien de lui, mais je n’étais pas idiote. Si je devais cohabiter avec lui, c’est qu’il y avait des raisons valables à ça. Il ne m’en ferait sans doute jamais part, mais au fond, je n’avais pas réellement envie de les connaître. J’espérais simplement que mes parents seraient bientôt retrouvé et que je pourrais reprendre le cours de mon existence, loin de ce pays, loin de ces inconnus, loin de cet homme bougon qui ne m’acceptait que par absence de solution dans l’immédiat. Alors, je me faisais la plus discrète possible, ne sortant de ma chambre, pièce qu’il avait gentiment aménagée pour m’offrir un semblant d’espace personnel, que lorsque c’était nécessaire. Les premiers jours, j’avais catégoriquement refusé d’en sortir, restant cachée sous les draps, mais mon estomac m’avait rapidement rappelé à l’ordre et j’avais dû me faire une raison. J’allais devoir sociabiliser si je ne voulais pas mourir de faim. Je continuais toutefois de fuir dans ma chambre à la fin de chaque repas, fuyant toutes les questions désagréables qui m’étaient posées. Je ne me souvenais de rien et j’étais terrifiée par la vérité.

Mais je ne peux pas continuer de fuir éternellement, encore moins de me cacher de la seule personne susceptible de m’aider. Les psys que j’avais vu n’avaient servis à rien et je n’avais aucune envie de retourner dans l’un de leur cabinet. Je n’aimais pas leur façon de s’adresser à moi, comme si j’étais un bébé de trois ans. Alors quand Saul vient toquer contre la porte, je l’invite à rentrer, venant finalement m’installer en face de lui, sur le tapis. Je lui avoue ma peur du noir, combien l’obscurité me terrifie. J’avais l’impression que ces angoisses étaient là depuis toujours, que j’avais grandi avec, mais je n’en avais aucune garantie, si ce n’est ce sentiment un peu flou, cette sensation étrangement familière à chaque fois que le soleil disparaissait, plongeant ma chambre dans la pénombre. Puis, après une profonde inspiration, je lui parle de mes cauchemars, de ceux qui viennent hanter mes nuits et qui me réveillent, en sursaut, à chaque fois. Sa question provoque un frisson le long de mon échine et je l’observe sans rien dire. « Je ne sais pas. » je souffle en secouant la tête. « Mais je ne veux pas… » Je sens ma gorge se nouer et les larmes me monter aux yeux. « Je ne veux pas continuer de faire ce cauchemar. Je ne veux plus. Plus jamais. » Des perles salées glissent le long de mes joues et je les essuie à l’aide de la manche de mon pull. « J’ai peur. » Peur de mourir. Peur de découvrir quelque chose d’encore plus terrifiant. Peur de ne jamais me réveiller et de rester emprisonnée par ces songes.

Attends-moi ici, ne bouge pas. Je me contente d’hocher la tête tout en reniflant. De toute façon, où est-ce qu’il aurait voulu que j’aille. Je l’observe quitter ma chambre et je ramènes mes jambes contre moi, attendant patiemment son retour. Quand Saul revient, ses mains se tendant dans ma direction. J’avise le koala qui se trouve dans ses paumes avant de le prendre délicatement entre les miens et de l’observer sous tous les angles. Je comprends qu’il s’agit d’une veilleuse et cette attention me réchauffe instantanément le coeur. « J’aime bien les koalas. » je réponds en relevant la tête dans sa direction. « Ils sont mignons. » Suite à ses paroles, j’appuie sur sa tête et un sourire étire mes lèvres en le voyant s’éclairer en rose. Je rappuie dessus et la couleur change de nouveau, pour du vert, cette fois-ci. Je me redresse sur mes deux jambes avant de me diriger vers la table de chevet où je pose l’animal. Ma main appuie de nouveau sur sa tête et la pièce s’illumine d’une douce lueur bleuté. « J’aime bien celle-là. » Elle avait quelque chose de réconfortant que je n’expliquais pas. « Merci. » je fini par dire en me tournant vers Saul. « Je l’aime beaucoup. »


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