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Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2)

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Iana Lyashenko
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Iana Lyashenko


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MessageSujet: Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) EmptyVen 18 Mar - 18:37

❝ I think we've been spotted ❞
Elias & Iana

« Bonjour, que puis-je faire pour vous ? » Mes lèvres s'incurvent en un sourire chaleureux et je force mon regard à pétiller d'émerveillement devant la riche décoration de l'hôtel, avant de se poser sur la réceptionniste. « Nous avions réservé une chambre pour deux, au nom de Thomas. » je déclare, resserrant mes mains autour du biceps d'Elias, levant les yeux dans sa direction. Je pouvais voir l'infime rigidité de sa mâchoire et je lui pince discrètement le bras pour l'inciter à jouer le jeu, lui aussi. « C'est notre anniversaire. » je rajoute, sur un air entendu, posant ma tête contre son épaule. Je la vois hocher la tête, son regard jonglant entre nos deux visages avant de se baisser sur l'écran de son ordinateur. Je jette un coup d'oeil à mon partenaire, lui faisant un furtif signe de la tête pour l'inciter à avoir l'air un peu plus aimable que la porte de prison derrière laquelle il voulait me jeter, quelques mois plus tôt. « Il est un peu timide, mais c'est un grand romantique. » je souffle, en appuyant mes paroles d'une nouvelle pression contre son bras ainsi que d'une expression complice et je la vois sourire légèrement, en réponse. Puis elle vérifie nos (faux) papiers d'identité respectifs, pendant ce qu'il me semble être d'interminables minutes et la correspondance avec la réservation mentionnée plus haut. Avant de nous tendre deux passes magnétiques, nous indiquant les ascenseurs pour rejoindre nos quartiers et les horaires des différents services proposés par le bâtiment. Je sentais mon coeur battre dans ma poitrine, parfaitement consciente du matériel soigneusement rangé dans nos valises respectives. Et je rêvais d'enlever la couche de maquillage que j'avais étalé sur ma peau, pour me donner un aspect plus féminin et moins agent des services secrets. Tout ce que nous voulions, c'était une chambre avec une vue sur la cour intérieure, histoire de pouvoir surveiller les faits et gestes de notre cible. Il avait été repéré dans les environs, quelques jours plutôt et nos sources avaient suivi le peu de traces qu'il avait laissé. Il avait momentanément élu domicile dans cet hôtel, nous laissant enfin l'opportunité d'agir. Nous n'avions que peu de temps avant qu'il ne disparaisse de nouveau et nous ne pouvions pas nous permettre de faire une erreur. Il en allait de la sécurité de ce pays et de la paix fragile qu'il entretenait avec le mien.

Celle que j'avais réussi à établir avec Elias se renforçait à mesure des jours. D'hostile, il était passé à tolérant, acceptant ma présence sans ressentir le besoin de me faire subir la noirceur de son regard. Et depuis quelques temps, j'avais l'impression de pouvoir me reposer légèrement, sans avoir à craindre pour ma vie. Je savais que j'étais dans une position difficile, que ce n'était qu'une question de semaines, peut-être de mois avant que tout ne bascule à nouveau. Je ne pouvais pas repartir impunément chez moi, pas après avoir grillé ma couverture. Coopérer, c'était ma garantie, pour tout le temps de cette mission. Mais j'allais sérieusement devoir étudier la question de "l'après". En attendant, j'officiais à ses côtés. J'avais conservé ma fausse identité auprès des autres membres du groupe et l'information restait secrète, pour éviter d'aggraver la situation. Seuls le brun et notre chef connaissaient la vérité. Même si ça faisait déjà deux personnes de trop, pour moi. Néanmoins, je préférais nettement être sur le terrain et agir plutôt que de croupir dans une cellule en attendant mon jugement. Ou pire, me faire extorquer des informations d'une manière étrangement similaire à celle que mon acolyte avait employé, dans la salle de bain. De plus, je voulais arrêter ce fils de pute et venger ma mère, une bonne fois pour toutes.

Nous émergeons enfin devant la porte de notre chambre et je le regarde glisser la petite carte dans le lecteur, le battant s'ouvrant dans un léger déclic. « Il faut absolument que je me change. Je vais étouffer. » je lâche dans un souffle, avant de filer directement dans la chambre pour déposer la valise sur le lit. Je l'ouvre, posant les yeux sur les quelques habits de couleur noire qui y sont pliés et qui cachent ce qui se trouve dessous. J'extirpe un pull et mon cargo, laissant retomber le chemisier en soie qui couvrait auparavant ma poitrine et le pantalon assorti, retrouvant le confort de mes vêtements habituels. « Là...C'est beaucoup mieux. » je soupire, avec soulagement. Puis je sors mon flingue de ma longue pochette de soirée pour le glisser dans son holster, harnaché dans les passants à ma taille. Et je fais demi-tour pour rejoindre Elias, qui s'est approché de la fenêtre pour tenter de distinguer celle devant appartenir à notre suspect. « Il ne s'emmerde pas, этот ублюдок. » Cet enfoiré. Mon ton est grinçant, mes lèvres plissées en une moue désabusée. « Mais j'espère qu'il va bien profiter de ses dernières heures de liberté. » Je passe une main lasse dans mes courts cheveux blonds, reculant pour m'appuyer contre le rebord d'une commode. Les bras croisés sous ma poitrine, je laisse mes yeux s'égarer sur le visage du brun avant de lui désigner la vue d'un geste du menton. « C'est quoi le plan, exactement ? » je l'interroge, la tête penchée sur le côté.       

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MessageSujet: Re: Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) EmptySam 26 Mar - 20:10

❝ I think we've been spotted ❞
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Je me sentais aussi à l'aise qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Pourtant, jouer un rôle, prétendre être quelqu'un d'autre, ça faisait presque partie de mon quotidien. Jusqu'à maintenant, je n'avais, en tout cas, jamais eu besoin de feindre l'amour fou avec ma collègue qui, rappelons-le, se rapproche plus de l'ennemie qu'autre chose. Je la tolérais à mes côtés parce que nous avions un objectif commun et qu'elle restait plus douée que les trois-quarts des personnes avec qui j'avais eu l'occasion de bosser. Mais je me méfiais toujours et à raison. Je ne pouvais pas avoir la certitude qu'elle ne me trahirait pas à la seconde même où j'aurai baissé ma garde. Puis je sens une légère pression contre mon bras, foudroyant discrètement ma coéquipière du regard avant de tenter de me détendre. Mais il n'y a rien a faire, cette situation me met mal à l'aise. Alors je me contente simplement de hocher la tête d'un air entendu, affichant un rapide sourire pour contenter l'hôtesse à l'accueil, priant pour qu'elle s'accélère et mette fin à mon calvaire. Jouer les amoureux effarouchés, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. Sans compter que l'amour, j'avais préféré tirer une croix dessus. Je tente toutefois de paraître moins froid et viens déposer ma main de libre sur la sienne, le pressant quelques infimes secondes avant de récupérer les badges magnétiques qui nous sont tendus. J'écoute d'une oreille distraite toutes les différentes informations qu'il y a à nous transmettre, mon esprit déjà sur le qui-vive, prêt à élaborer une quelconque stratégie pour arrêter l'enfoiré qu'on poursuivait depuis des semaines déjà, sans jamais réussir à mettre la main dessus. Et ça me rendait particulièrement dingue de constater qu'il avait constamment une longueur d'avance sur nous. Et l'hôtesse regagne finalement tout mon intérêt quand elle nous annonce que, comme convenu, notre chambre donne sur la cour intérieure et donc, en conséquent, sur celles de l'autre aile de l'hôtel, là où se cachait notre ennemi. Parfait.

Nous arrivons finalement devant la porte de la chambre et je m'empresse d'ouvrir cette dernière avant de me décaler sur le côté pour laisser Iana y rentrer, un léger sourire étirant mes lèvres à sa réflexion. « Ouais, je préfère l'autre toi. Tu sais elle, celle qui ne minaude pas en me serrant le bras. » je lâche, moqueur. Je la suis jusqu'à l'intérieur de la pièce, prenant bien soin de refermer derrière nous, observant minutieusement chaque recoin. On allait très certainement y passer quelques jours, voire plus, alors autant se familiariser avec l'endroit. Et surtout y noter tous les points stratégiques. Je m'approche de la fenêtre, mon téléphone en main, le zoom au maximum et je parcours la façade qui me fait face tout en essayant de détecter un mouvement suspect. Mais rien de bien concluant. « Ce fils de... » je commence en pivotant légèrement vers ma coéquipière, avant de reporter toute mon intention vers l’extérieur en la découvrant en train de se changer. Je continue donc mes recherches quelques secondes supplémentaires, dirigeant de temps en temps mon objectif en direction de la piscine, quelques mètres plus bas, histoire de passer pour le parfait touriste désireux de mettre en boîte de nombreux souvenirs. Iana ne tarde pas à me rejoindre et je baisse légèrement les yeux dans sa direction avant d'hausser les épaules. Non, il ne s'emmerdait pas, c'était certain. Surtout vu le prix de la chambre pour une seule nuit. Mais il était stratégique et ça, on ne pouvait pas lui enlever. Il se savait suivi, je n'en avais pas le moindre doute, et il préférait s'afficher et se montrer dans des hôtels luxueux plutôt que de se terrer dans n'importe quelle planque miteuse. Il savait qu'il ne nous facilitait pas la tâche en côtoyant des lieux publics et remplis de civils. « Oh, crois moi, à l'heure qu'il est, il est sûrement en train de profiter d'un massage suédois. » Il s'imaginait invincible, intouchable, mais on allait lui prouver le contraire. Je passe une main sur ma nuque, détachant mon regard de la fenêtre pour le poser sur ma coéquipière. Le plan... Je l'avais tourné et retourné dans mon esprit pendant des jours. « Pour le moment, on va se contenter de l'observer de loin. Suivre ses moindres faits et gestes et trouver notre meilleur angle d'attaque. Il ne doit pas nous soupçonner. » Puis un léger rictus étire mes lèvres à la simple pensée des mots qui vont suivre. « On va donc pouvoir profiter de notre anniversaire. » Ô joie.


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MessageSujet: Re: Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) EmptySam 2 Avr - 14:22

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Voir l'agacement pointer dans les iris d'Elias alors qu'il ne pouvait pas se permettre de me réprimander était l'un des seuls divertissements qu'il me restait. Au beau milieu de cette minable situation, j'essayais de trouver mon compte, pour que ça me paraisse moins difficile à vivre. J'étais prisonnière, dans un sens. Incapable de m'enfuir sans porter atteinte à ma sécurité, incapable de reprendre le cours de mon existence. Je m'étais fait avoir comme une bleue et j'en payais les conséquences. Obligée de collaborer avec l'ennemi. Et même si ce simple fait avait le don de dresser les poils sur mes avant-bras, il me donnait d'autres avantages. Cet accord fragile me permettait d'avoir suffisamment de temps pour réfléchir à une échappatoire. De plus, évoluer au sein de la CIA - même sous la surveillance étroite de mon coéquipier et de son chef - me donnait accès à de plus amples informations. Même si je ne pouvais plus accéder à leur totalité, elles étaient plus complètes et nous permettaient d'avancer rapidement dans nos recherches. Recherches qui nous menaient dans cet hôtel, à jouer les couples transis d'amour alors que des armes de poing gisaient en tas dans nos valises, sous des vêtements soigneusement pliés. Alors je savoure ces quelques minutes de comédie, à me presser contre son bras et à minauder, un frisson traversant ma colonne vertébrale lorsque sa main vient presser la mienne. Je sens ma peau brûler à son contact et je secoue vivement la tête, adressant un autre sourire charmant à l'hôtesse quand elle nous tend enfin les passes magnétiques. J'écoute les informations d'une oreille distraite, observant furtivement les alentours avant de m'ancrer à nouveau dans la conversation quand elle explique que notre chambre donnera, comme prévu, sur la cour intérieure. S'il y a une chose qui nous importait, c'était bien cette petite spécificité. Et je mourrais d'envie de me débarrasser de ces habits trop près du corps, tirant presque le brun à ma suite jusqu'à l'ascenseur.

Ouais, je préfère l'autre toi. Je me fige, l'espace de quelques infimes secondes, le jaugeant du regard avant qu'un rictus n'étire ma bouche, miroir parfait de sa propre expression. « C'est fou parce que moi je préfère le mari timide à l'homme qui a essayé de me noyer dans la baignoire. » je lâche, à voix basse, sans essayer de dissimuler l'amusement qui pétillait dans mes yeux. Sans rancune. Il ne faisait que son travail, après tout. Et il aurait pu aller jusqu'au bout, s'il l'avait vraiment voulu. Puis je me précipite en direction du lit, déposant ma valise dessus et l'ouvrant à toute vitesse. Mon chemisier et le pantalon en soie glissent sur le sol et je pousse un soupir d'aise en retrouvant des habits familiers. Du noir et du tissu à peine rêche, pour me rappeler d'où je venais et la raison pour laquelle je me trouvais en territoire américain. Quand je me retourne, Elias est à la fenêtre, à prendre quelques photos de repérage, sous couvert d'un touriste attiré par la vue. J'approche, m'adossant à une commode et croisant mes bras sous ma poitrine. Ce fils de pute était là à se prélasser dans des jacuzzis luxueux alors qu'il semait la mort et la désolation sur son passage. Mais il était malin et rester dans des espaces publics, remplis de monde, ne nous facilitait pas du tout la tâche. Notre marge de manœuvre était petite et il nous fallait agir en toute discrétion, sans alerter le monde qui coexistait paisiblement autour, sans se douter du danger qui rôdait. Je l'interroge sur son plan, la tête penchée sur le côté. Pour le moment, on va se contenter de l'observer de loin. Je hausse les épaules, accompagnant ce geste d'un léger mouvement de tête. Suivre ses faits et gestes. Ne pas paraître soupçonneux. Je pense que c'était parfaitement dans nos cordes. De toute manière, nous devions en savoir plus sur son emploi du temps pour trouver une faille et s'y glisser. Attendre le bon moment pour entrer en action. Les paroles du brun me tirent un nouveau rictus et je fais un pas en avant, glissant mes bras dans mon dos, ma main gauche venant encercler le poignet opposé. On va donc pouvoir profiter de notre anniversaire. « Ah oui ? » je murmure, curieuse. Je l'observe, effleurant l'arête de sa mâchoire du regard. J'avais envie de me détendre, l'espace de quelques minutes. « Et tu pensais à quoi exactement, медовый ? » je l'interroge, mes yeux retrouvant les siens.
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MessageSujet: Re: Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) EmptyMar 5 Avr - 18:06

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Des fois je me demandais si je n’aurai pas mieux fait de la noyer dans cette baignoire, tout compte fait. Ce n’était pas l’envie qui m’en manquait, par ailleurs. Iana était douée, elle excellait même, je ne pouvais décemment pas lui enlever ses talents d’agentes, mais elle était également particulièrement agaçante et travailler en duo avec elle me demandait beaucoup de self control. Plus que ce que j’avais à fournir. Alors je prenais sur moi, la plupart du temps, pour réfréner les pulsions meurtrières à son égard qui naissaient dans mon esprit. Et je me souvenais avec exactitude ma réaction lorsque l’idée de jouer les faux couples s’était retrouvé au milieu de toutes les autres propositions pour tomber sur l’enfoiré qui nous donnait du fil à retordre. J’avais catégoriquement repoussé cette option, prenant à part notre supérieur pour le supplier de trouver autre chose. Mais au fond, je savais que c’était peine perdue. C’était notre seul et unique moyen de progresser, de l’avoir à l’oeil, tout en passant inaperçu. Mais bordel, je haïssais cette femme de toute mon âme et jouer le couple fou d’amour pour qui tout va pour le mieux dans la vie, c’était hors de mes capacités. Malheureusement pour moi, je n’avais pas eu d’autre choix que d’accepter et j’avais passé les jours qui avaient suivi à éviter la blonde et à me retenir de lui balancer tout le fond de ma pensée. Et j’étais presque sûre qu’elle profitait de la situation ainsi que de mon malaise. La façon dont l’hôtesse nous regarde me donne l’impression d’avoir la vérité d’écrite sur le front, alors je décide de me reprendre et de jouer le jeu. Je me devais d’être un peu plus crédible, pour le bien de notre mission. Je n’avais aucune envie de la faire échouer et j’étais fatigué de ce petit jeu du chat et de la souris avec cet enfoiré. D’autant plus que, plus vite nous l’arrêtions, plus vite je pourrais sauter dans un avion pour rentrer auprès de ma famille. Je ne comptais plus les mois passés loin d’eux et je ne disais pas non à quelques jours de repos, à leurs côtés.

C'est fou parce que moi je préfère le mari timide à l'homme qui a essayé de me noyer dans la baignoire. Je roule des yeux, soufflant d’agacement. « Oh, tu m’en vois vraiment navré. » je lui réponds, avec tout le sarcasme dont je peux faire preuve. « Vraiment, quelle horrible personne je suis. » Mes mots s’accompagnent d’un regard noir dans sa direction, puis je secoue la tête, reportant toute mon attention sur l’horizon. « Estime-toi heureuse d’être encore en vie. Et d’avoir une chambre avec une douche. » Sinon, je n’aurai pas pu promettre de ne pas l’envoyer faire un nouveau plongeons. Remarque, nous avions une incroyable piscine mise à notre disposition et un accident était si vite arriver… Une noyade accidentelle, qu’est-ce que c’était ? Heureusement pour elle, j’avais encore besoin de sa présence pour envoyer notre homme derrière les barreaux. Et c’était cette seule raison qui faisait qu’elle était encore en vie. Rien d’autre. Je la laisse se changer, détournant le regard pour continuer de prendre quelques photos, mes sourcils se fronçant sur un détail qui m’avait échappé jusqu’à présent. Tout en lui expliquant le plan, je parcours les différentes photos, zoomant à plusieurs reprises dans l’espoir d’obtenir un résultat, net et qui confirmerait mes soupçons. Ma tête pivote dans sa direction lorsque j’annonce qu’on va pouvoir continuer notre petit numéro d’amoureux transis, préférant ne pas relever le mot prononcé dans sa langue maternelle et que j’avais appris à reconnaître. « À tout ces trucs incroyablement niais qu’un couple peut faire lorsqu’il est en vacances. » je réponds platement, dépité d’avance. « Je crois que j’ai vu un flyer d’activités à faire entre amoureux sur la table de chevet. Mais avant de te lancer dans cette passionnante lecture, regarde ça. » Je lui tends mon téléphone, observant sa réaction. « Toi aussi, tu reconnais ce symbole ? » je l’interroge, les bras croisés sur mon torse. Trois cercles traversés par une flèche, exactement le même que j’avais pu voir dessiné sur les lieux de l’attentat qui avait coûté la vie à ma petite-amie. « Il est affiché sur deux fenêtres dont les rideaux sont tirés. Une au quatrième étage et l’autre au sixième, pile dans la diagonale de la première. C’est presque impossible de les discerner de loin. » Quand tu ne le connaissais pas, en tout cas. Mais ce que je craignais le plus, c’est que quelque chose de tragique soit sur le point de se produire. Parce que la dernière fois que j’avais vu ces symboles, de nombreux innocents étaient morts et je refusais que ça se reproduise une nouvelle fois. « Changement de plan. On doit impérativement trouver le sens de ce putain de symbole. » Le plus rapidement possible.
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MessageSujet: Re: Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) EmptyJeu 21 Juil - 10:45

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Oh, tu m’en vois vraiment navré. Il ne l'était pas le moins du monde. Estime-toi heureuse d’être encore en vie. Et d’avoir une chambre avec une douche.  Mon sourire s'élargit encore plus si c'est possible, à sa remarque. « Monseigneur est trop miséricordieux. » je lâche, sur le même ton dégoulinant de sarcasme. Avant de filer sans demander mon reste, impatiente d'ôter ces vêtements qui ne me ressemblaient pas et d'enfiler quelque chose de plus confortable. J'avais l'habitude de me glisser dans divers personnages pour mener à bien mes missions, de jouer des rôles à l'opposé de mon propre caractère. Et s'il y avait bien quelque chose que j'avais compris, au fur et à mesure du temps, c'est que la meilleure manière pour une femme d'obtenir ce qu'elle voulait, c'était d'avoir l'air inoffensive. Jouer les ingénues, user discrètement de son charme, se fondre dans la masse. La plupart des hommes ne résistaient pas à joli décolleté et à l'appel d'une demoiselle en détresse. Ils étaient tellement prévisibles. Mais je n'avais jamais réussi à m'habituer à ces costumes, à tous les sacrifices de la gente féminine pour apparaître sous son meilleur jour. Tout le cachemire du monde ne saurait égaler le confort d'un pull et d'un cargo, à mes yeux. Je respire enfin, une fois vêtue de ma tenue et je ne perds pas de temps avant de rejoindre le brun, posté devant la fenêtre. Je désigne son appareil photo d'un geste du menton, l'enjoignant à expliquer son plan et je l'écoute, rageant quant il est question de ce bâtard. Certainement en train de se faire masser à l'heure qu'il est, sans la moindre pression. Il fait défiler les clichés sur l'écran et je me penche pour les observer à mon tour, cherchant à déceler des informations qui pourraient nous être utiles. Avant de relever les yeux, à sa réflexion. On va donc pouvoir profiter de notre anniversaire. Mes yeux remontent, effleurant la courbe de sa mâchoire avant de retrouver l'obscurité de ses iris. Et un rictus étire à nouveau mes lèvres. « Tu m'en vois ravie. Je meurs d'impatience à l'idée de passer du temps à tes côtés, mon chéri. » je susurre, avec un air tout ce qu'il y a de plus machiavélique. De nous deux, il était de loin le plus mal à l'aise avec toute cette comédie. Et ça me laissait un moyen de me détendre, dans tout ça. Un flyer, carrément ? J'allais me faire un immense plaisir de le feuilleter, en long en large et en travers.

Mais avant ça, il m'invite à regarder son téléphone, une photographie s'étirant sur l'écran. Et je fronce les sourcils en remarquant le symbole qui s'y trouve, mon dos se raidissant quand des souvenirs affluent dans le creux de ma tête. Trois cercles, traversés par une flèche. Il m'était familier. Je l'avais déjà vu, en Russie. Et je n'aimais pas du tout la sensation que cette information me faisait éprouver, d'un seul coup. Il est affiché sur deux fenêtres dont les rideaux sont tirés. Une au quatrième étage et l’autre au sixième, pile dans la diagonale de la première. Je hoche la tête, mes doigts venant distraitement jouer avec ma lèvre inférieure pendant que je connecte toutes les informations entre elles. Changement de plan. On doit impérativement trouver le sens de ce putain de symbole. L'escapade en "amoureux" allait devoir attendre. Nous avions plus impératif à faire, en cet instant. « C'est un moyen de communication. » je murmure sans relever la tête, m'appuyant de tout mon poids contre la commode. « Ils marquent les endroits où ils vont agir, pour prévenir leurs complices. C'est une manière de se localiser entre eux et de savoir exactement où se rendre pour accomplir leur mission. » Ce petit logo était quasiment invisible, à l'oeil nu. Seulement visible avec des jumelles ou à travers un appareil photo. Les touristes ne manquaient pas, dans le coin et il était incroyablement facile de disparaître dans la foule, d'aller l'air tout ce qu'il y a de plus innocent au monde. « Et un pied de nez de leur part, une façon de dire au reste du monde qu'ils était , juste sous leur nez. » j'explique, à voix basse. Je reprends appui sur mes deux jambes, avançant dans sa direction pour regarder par la fenêtre. « Ils sont positionnés à quel endroit, exactement ? » je l'interroge, plissant les yeux en suivant la direction de son bras pour me désigner les deux emplacements. J'écoute Elias d'une oreille distraite avant de me figer soudainement, levant un main l'arrêter, l'autre en visière pour protéger mon regard du soleil. « Les rideaux ont bougé. » je murmure, en lui jetant un coup d'oeil. Puis je pointe celle du quatrième étage, mais pas un pli ne vient traverser le tissu. « Je suis quasiment sûre qu'ils ont bougé. Recule. » Le silence s'étire, d'un seul coup et je sens mon coeur battre plus rapidement dans ma poitrine. Mes sourcils sont à nouveau froncés et je fais quelques pas en arrière. « Tu veux procéder comment, maintenant ? On connaît leurs positions et si on veut éviter qu'ils disparaissent, on va devoir agir au plus vite. »

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MessageSujet: Re: Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) EmptyMer 5 Oct - 17:15

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Elias & Iana

Que dieu me donne la patience. Cette femme était un fléau, un véritable cauchemar. J’avais beau me répéter que j’aurais mieux fait de la noyer dans cette foutue baignoire, je savais pertinemment que je n’en pensais pas un mot. Parce que je ne prenais aucune satisfaction à ôter la vie de quelqu’un. Je n’avais intégré la CIA dans ce but et je restais convaincu qu’on ne s’habituait pas, à ce genre de choses. Je me souvenais du visage de chaque personne qui avait rendu leur dernier souffle à cause de moi ou de l’un d’entre-nous, que ce soit sous un ordre reçu ou non. Tout comme je savais qu’une fois ma vengeance assouvie, je n’en tirerais rien. J’aurais simplement accompli ce pour quoi je tenais, mais je savais pertinemment que, jamais la peine et la douleur de ce jour ne s’effacera. Puis je connaissais bien trop la préciosité d’une vie pour prendre un quelconque plaisir en tuant. Et pourtant, elle faisait naître en moi une multitude de pulsions meurtrières. L’envie de l’étriper ou de la plaquer contre un mur pour la faire taire me démangeait un peu plus à chaque seconde passée avec elle. Elle prenait un trop grand plaisir à me chercher et, abruti comme j’étais, je prenais un plaisir non dissimulé à rentrer dans son jeu. Sauf que la plupart du temps, j’étais le premier à m’arrêter, sou peine de perdre tout mon self control. « On t’a déjà dit que tu parles beaucoup trop ? » je demande, en me pinçant l’arrête du nez. J’allais finir migraineux à force de la côtoyer. « C’est bien pour cette raison que je ne m’encombre pas d’une femme et que tout ça ne rime à rien, chérie. » je lâche, ironique. Rien n’était vrai dans ces propos. Plus ou moins. La dernière partie l’était, mais la première n’était qu’une immense aberration sortie d’entre mes lèvres. J’avais aimé ma petite-amie de toute mon âme et apprécié autant ses qualités que ses défauts. Mais c’était tellement plus simple de me la jouer misogyne, de continuer de construire cette façade de connard irrespectueux. Parce que quelque part, ça me permettait de refourguer en arrière plan tous les souvenirs heureux que j’avais eu.

Mais mon agacement envers elle prend fin pour mon sérieux. Nous n’étions pas là pour nous prendre la tête et s’insulter dans nos langues natales, mais bien pour accomplir cette mission. Et plus rapidement nous réussissions à l’accomplir, plus vite nous serions débarrassés l’un de l’autre. Je lui montre l’écran de mon téléphone sur lequel s’affiche différentes photos que je fais défiler avant de les agrandir. Elles ont toutes un point commun. Un symbole, que je pourrais reconnaître entre mille et qui me noue l’estomac. J’écoute les explications que Iana me fournit, mes sourcils se fronçant au fur et à mesure de celles-ci. Je lui indique leur position, en m’approchant d’elle pour lui souffler quelques précisions. Je ne voulais pas prendre le risque de les pointer directement du doigt et de nous faire prendre sur le fait accompli. On devait avoir l’air de simples touristes si on voulait réussir. « Méfie-toi, je n’ai pas envie de nettoyer ton sang sur le tapis. » raillé-je. Le silence s’installe pendant quelques secondes, jusqu’à ce que sa voix s’élève de nouveau. Mes poings se serrent et je m’approche discrètement, lançant un rapide coup d’oeil en direction des rideaux qu’elle pense avoir vu bouger. Mais rien. « Je te crois. » je fini par souffler avant de hausser les épaules. Je n’avais aucune raison de ne pas le faire. Elle m’aidait et nous étions tous les deux dans le même bateau, sur ce coup. Tu veux procéder comment, maintenant ? Je recule, me désintéressant de la fenêtre et de l’extérieur pour venir m’asseoir sur le lit, le cerveau tournant à plein régime. « On ne va pas agir maintenant. C’est bien trop risqué. Même si on connaît leur position, on ignore tout. On ne sait pas combien ils sont, comment ils sont armés, rien. » Je me penche vers ma valise, ouvrant cette dernière pour en tirer un plan de l’hôtel que j’étends sur le matelas. Puis je récupère un feutre rouge, notant d’un rond notre position, puis d’une croix la leur. « À mon sens, ils ne sont pas seulement implantés à ces endroits. Il y en a sûrement d’autres sur l’autre face de l’hôtel. Dans un premier temps, on doit les repérer. » Mes yeux glissent sur sa silhouette, avant de retourner sur la carte. « Si on observe bien, chacune de leur position leur apporte un angle différent. Tout ce qui se trouve en dehors de leur vision périphérique est assuré par un autre groupe. Il faut qu’on détermine ce qu’ils arrivent à couvrir, quels sont leurs angles de tires… » Autrement dit, on avait du pain sur la planche avant de réellement pouvoir passer à l’action. « Pour l’instant, on observe. On récupère toutes les informations qu’on peut. Je n’ai pas l’intention de les laisser tuer qui que ce soit. Pas cette fois. » Je replis le plan après avoir eu la certitude qu’elle s’en était imprégnée et la range au fond de ma valise, sous une tonne de vêtement. « Allons nous fondre dans la masse. » j’annonce, en sortant une somptueuse chemise hawaïenne pour la troquer avec la noire actuelle que je portais. « T’es prête à faire semblant de t’amuser ? »


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MessageSujet: Re: Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) EmptySam 18 Fév - 15:54

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Que me restait-il dans cette vie, à part la satisfaction de pouvoir emmerder mon coéquipier ? Pas grand chose, à vrai dire. Alors je prenais cette mission à coeur et je l'effectuais avec un immense plaisir. Et c'était encore plus amusant en sachant qu'il y plongeait toujours la tête la première. Dans un sens, ça ramenait mon quotidien à quelque chose de plus banal. Me chamailler avec quelqu'un, c'était ce qu'il y avait de plus "banal" dans ma vie, en cet instant. J'avais passé tellement d'années entourée par la violence et le mensonge que je ressentais l'impression de me perdre, parfois. D'oublier qui j'étais, à force de me glisser dans la peau d'autres personnes, de m'éloigner du visage dans le reflet du miroir. Pour survivre, il fallait être prêt à n'importe quoi. Même au pire. Et il allait de même pour la vengeance. Mais certains jours, j'avais du mal à me regarder en face, à retrouver Iana dans ces traits pâles et ces yeux d'un bleu délavé. Pourtant, il me suffisait d'apercevoir les yeux irrités d'Elias ou d'entendre le sarcasme suinter de ses lèvres pour éprouver un semblant de normalité. Et je m'accrochais à ce mince fil pour ne pas me noyer dans la réalité de ma situation. Pour effacer les conséquences de mes actes et l'avenir qui se profilait à l'horizon pour moi, une fois que cette affaire serait terminée. Pour l'instant, je n'étais qu'une jeune femme éperdue d'amour pour son compagnon renfrogné et ça m'allait très bien, davantage en voyant l'air exaspéré de celui-ci quant à mes facéties. On t’a déjà dit que tu parles beaucoup trop ? Un rictus étire le coin de ma bouche et je fais mine de réfléchir pendant quelques secondes. « Pas vraiment, non. Mais je veux bien être une vraie pipelette, vu la tronche que tu tires. » je souffle, avec un sourire qui doit faire trois fois le tour de ma tête. Puis je poursuis ce petit jeu d'actrice, sans réprimer l'air diabolique qui doit traverser mon visage. « Tu m'attristes énormément, moya lyubov. Moi qui étais si certaine d'avoir réussi à faire fondre ton coeur de glace. » je lâche, avec un air faussement larmoyant.

Néanmoins, l'heure n'est plus à la rigolade et il reprend son air sérieux, tout d'un coup. Forçant le mien dans son sillage, à mesure des photos qui se suivent devant ma rétine. Un symbole se retrouve sur chacune d'entre elle et je reconnais immédiatement celui-ci, pour l'avoir déjà vu de nombreuses fois. Devant son air concerné, je lui donne les informations que je possède à ce sujet et nous nous rapprochons subtilement de la fenêtre pour observer leurs emplacements. Je ressens la présence du brun dans mon dos et son souffle échoue dans la courbe de mon épaule, me tirant un frisson. Rien d'autre qu'une réaction biologique. « C'est vrai que la baignoire, c'est plus simple à astiquer. » je lâche, sur le même ton railleur. Faisant mine d'observer la vue, je note les différentes localisations pour les imprimer dans ma mémoire. Avant de me figer, clignant plusieurs fois des yeux pour être certaine d'avoir bien vu. Un mouvement au quatrième étage avait raidi le moindre de mes membres. Nous reculons d'un seul homme pour disparaître d'un potentiel champ de vision et je me tourne vers lui pour l'interroger à propos de la suite des événements. Il finit par s'asseoir sur le lit et je m'appuie contre la commode, les bras croisés contre ma poitrine. Hochant distraitement la tête à ses paroles, mes lèvres venant triturer l'intérieur de ma joue. « On fait profil bas en attendant d'avoir plus informations. C'est plus prudent, en effet. » Son corps se meut pour extirper un plan de l'hôtel de sa valise et je m'approche, venant m'asseoir sur le bord du lit pour avoir un meilleur angle de vue. Nous allions devoir ratisser le bâtiment et ses extérieurs pour déterminer leur champ d'action et ça n'allait pas se faire en un claquement de doigts. Il allait falloir observer et noter toutes les indications possibles sur leurs agissements avant d'envisager un plan d'attaque. « Soutirer des informations, c'est ma passion. » je souffle, avec un air pince-sans-rire. Avant de hausser un sourcil en le voyant sortir une chemise hawaïenne de sa valise. Elias, chemise hawaïenne. Était il vraiment nécessaire de faire un dessin ? Je ne crois pas. Un froissement de tissu plus tard, sa jumelle en tissu noir s'écroule sur les couvertures mais je ne détourne le regard qu'après un certain temps, afin d'éviter de passer pour une psychopathe. T’es prête à faire semblant de t’amuser ? me questionne-t-il et je me dirige vers ma propre valise pour fouiller à l'intérieur, hésitant sur la tenue à porter pour cette première sortie d'investigation sous couverture. « Je meurs d'impatience à l'idée de roucouler à tes côtés autour de la piscine. Tu n'as même pas idée, moy dorogoy. » je lui glisse, amusée. Rien que pour le plaisir de le voir grommeler dans sa barbe. Puis je tire une jolie robe à fleurs de mon bagage avant de faire un passage éclair dans la salle de bains et d'en ressortir à nouveau métamorphosée. Une parfaite petite touriste et son compagnon qui profitaient d'un grand hôtel en toute impunité. Et ça aurait pu être le cas sans la présence du minuscule pistolet logé dans une doublure de ma pochette. En plus de celle à échelle humaine qui se trouvait à mes côtés, ridiculement "normal" dans ses habits de vacanciers. « Tu es de toute beauté. » je lui susurre, quand nous sortons de la chambre pour rejoindre le couloir de l'étage.

Mais même si mon corps semble relaxé et nonchalant, mon esprit est déjà en train de démarrer à vive allure, prêt à récolter le moindre indice à portée de regard.  

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MessageSujet: Re: Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) EmptySam 19 Aoû - 13:42

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Si démissionner ne s’était pas avéré aussi difficile quand on faisait partie de la CIA, je crois que je l’aurais fait à l’instant même où on me l’avait collé comme partenaire et encore plus maintenant que je devais faire équipe avec elle, en sachant pertinemment qui elle était. Mais le pire, dans tout ça, c’était le plaisir presque cruel qu’elle prenait à m’emmerder et à me rappeler sa délicieuse présence à mes côtés. Elle savait que j’avais besoin d’elle pour cette mission et malgré sa position délicate, elle ne perdait jamais une minute pour tenter de me faire sortir de mes gonds. Elle en profite effroyablement et ce regain de confiance me tapait sur le système nerveux. Pourtant, je tirais une certaine satisfaction d’avoir, en face de moi, quelqu’un qui ne se laissait pas abattre par les derniers événements et qui préférait garder la tête haute, en continuant sa vie comme si de rien n’était. Je la détestais, pour des raisons évidentes que je n’avais pas besoin de citer, mais une part de moi, celle qui mettait de côté l’espion que j’étais et qui faisait ressortir tout ce qu’il y avait de plus humain en moi, l’admirait. Elle était l’exemple même de la force, du courage et du sang-froid. Des qualités qu’on se devait d’avoir quand on exerçait un métier comme le notre mais qui, parfois, et ce malgré les entrainements, n’étaient pas donnés à tout le monde. J’avais vu tellement d’hommes et de femmes craquer sous la pression ou devenir d’autres personnes quand ils se savaient condamnés que j’ignorais même comment j’agirais avec une épée de Démoclès au-dessus de la tête. Mais je préférais mourir des mains de mon boss plutôt que d’avouer à cette femme insupportable que j’admirais son audace et sa témérité. « Ta gueule. » je souffle en serrant les dents. J’allais vraiment finir par manquer de patience avec elle. « Mon coeur de glace ? » je demande en haussant les sourcils, le tout en lui jetant un regard en coin. « Tu ne sais même pas de quoi tu parles. » je marmonne dans ma barbe. J’ignorais pourquoi sa réflexion me touchait autant. Ça ne devrait pas m’atteindre, pas même un petit peu. Pourtant, je ne pouvais pas nier que je l’avais barricader derrière un glacier dans l’espoir de ne plus jamais souffrir. « Concentre-toi au lieu de faire la maligne. Plus vite on aura terminé cette merde, plus vite je pourrais rentrer chez moi. » Et par extension, être débarrassée d’elle. Parce que je me foutais éperdument de ce qu’elle deviendrait une fois que tout ça sera terminé.

Au fil des minutes qui s’écoulent, notre sérieux tout retrouvé, malgré quelques commentaires sarcastiques, nous parvenons à établir un plan. J’avais, pour le moment, l’impression d’avancer à l’aveugle et je n’aimais pas cette sensation. Nous n’avions que trop peu d’informations et les rares que nous possédions n’étaient même pas fiables à cent pour cent. Sans compter que, nous n’étions que tous les deux, pas d’agents de renforts, cacher à quelques kilomètres pour ne venir en aide si notre mission venait à mal tourner. Et peut-être que les choses m’auraient paru plus simple avec un autre partenaire. Je n’avais aucune garantie qu’elle soit réellement de mon côté, qu’elle ne profitera pas de la première ouverture pour s’enfuir et mettre les voiles. En plus de devoir me concentrer sur notre objectif, je me devais de garder un œil sur elle pour m’assurer qu’elle ne ferait pas tout foirer dans l’unique but de s’échapper. Et agir en n’ayant aucune confiance en son partenaire, ce n’était jamais quelque chose d’aisée. Finalement, une fois tous les deux parfaitement rodée concernant la marche à suivre pour les heures qui allaient venir, j’enfile ma tenue de parfait vacanciers, non sans montrer mon dégoût face à cette chemise bien trop fleurie et colorée pour moi. De quoi entacher tout crédibilité, mais c’est ce qui faisait que le déguisement fonctionnerait aussi bien. « Tu ne devrais pas, pourtant.. » je réponds, un sourire étirant mes lèvres. « Après tout, ce n’est pas comme si la piscine n’est rien d’autre qu’une immense baignoire… Un accident est si vite arrivé. » je susurre avant de visser une casquette sur ma tête. Je l’observe se diriger vers la salle de bain avant de reporter mon attention sur mes armes que je m’empresse de camoufler. Quand Iana ressort de la pièce, vêtue d’une robe à fleurs, je m’étonne à la regarder sous tous les ongles, pendant de longues minutes avant de détourner le regard et de lui tendre un chapeau de paille. En plus d’être discret, il fallait qu’on puisse protéger, un maximum, notre identité.

Nous quittons finalement notre chambre et ma main vient, à contre coeur, se loger dans la sienne. Je ne cessais de me répéter que pour le reste du monde, nous n’étions qu’un couple en vacances et que je me devais d’agir comme l’amoureux transit que je me devais d’être. Mais ça faisait des années que j’avais sortie l’amour et tous les sentiments s’y rapprochant de mon existence, si bien que j’étais aussi à l’aise qu’un poisson en dehors de son bocal. « T’es pas mal non plus. » je réponds dans un souffle avant de l’entrainer à ma suite. Une fois devant l’ascenseur, nous attendons en silence que celui-ci arrive à notre étage avant de monter à l’intérieur. Si je m’étais écouté, j’aurais pris les escaliers, mais descendre les dix étages à pieds n’étaient pas particulièrement conseillé lorsque nous étions supposés être en vacances. Les portes se rouvrent sur le palier du huitième, laissant apparaître une maman avec une poussette et trois autres marmots visiblement impatients d’aller patauger dans la piscine. Je me décale légèrement pour la laisser rentrer, me plaçant devant Iana, tournant ainsi le dos à la porte. L’ascenseur reprend sa descente et j’entends, dans mon dos deux des mioches qui se mettent à se disputer pour savoir qui aura l’immense honneur de prendre la bouée licorne. J’essaie de masquer mon agacement face à leurs cris stridents et jérémiades, priant en silence pour qu’on arrive rapidement au rez-de-chaussée. Mais leur dispute prend de l’ampleur et je vois la plus jeune des deux tenter d’arracher l’object tant convoité des mains de son aînée. Cette dernière fini tant bien que mal par réussir à l’arracher des mains de sa frangine qui bascule en arrière, me bousculant au passage. Je me rattrape de justesse au mur d’en face, mes mains encadrant maintenant le visage de Iana et nos corps dorénavant plus proches que jamais.

Putain.


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MessageSujet: Re: Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) EmptyJeu 14 Mar - 13:55

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Si je n'avais pas le loisir de pouvoir enquiquiner mon partenaire de mission, que me restait-il d'agréable dans ce monde ? J'étais prise au piège et je n'avais pas d'autre choix que d'obéir. Si je cherchais à fuir, j'allais mourir. Si je décidais d'aller à l'encontre des ordres de la CIA, j'allais mourir. De toute manière, je n'allais en sortir vivante. Je n'étais pas stupide. Ils n'allaient jamais me relâcher dans la nature, après la fin de la mission. J'en savais trop sur leurs méthodes et je détenais des informations qui n'auraient jamais du être en ma possession. Une part de moi s'était pratiquement résignée à mon sort. Tandis que l'autre cherchait encore désespérément un moyen de survivre à toute cette histoire. Kakaya der'movaya situatsiya. Cependant, j'essayais d'apprécier les petits instants de la vie, à défaut d'autre chose. Comme la manière dont le visage d'Elias se crispait quand il était agacé. À peu de choses près, on aurait pu voir une veine palpiter sur son front. Et c'était incroyablement divertissant. Cela ne servait à rien de ressasser le négatif. Autant prendre ce qui se trouvait à portée de main et le changer en quelque chose de sympathique, dans la mesure du possible. Si toutefois on pouvait considérer le brun comme sympathique. Je n'aurais pas opté pour ce qualificatif, personnellement. Mais je tenais à vivre aussi longtemps que possible alors j'allais m'abstenir de tout commentaire à voix haute. Pourtant, je vois son visage se fermer, l'espace de quelques minutes. Et ça me fait tiquer. Quelque chose l'avait touché. Je ne savais pas quoi exactement mais ça avait été suffisant pour traverser son masque. « Veuillez m'excuser, votre Grâce. » je rétorque, avec une courbette. « Je ne voudrais pas ralentir la progression de notre mission. Je suis une professionnelle, vous savez ? J'ai même réussi à berner la CIA pendant un certain temps. » je rajoute en imitant le salut militaire, non sans un sourire insolent. Puis je me redresse, carrant les épaules. « Bon, on est pas là pour enfiler des perles. Mettons un plan au point, tovarishch. » Il allait falloir être rapides et efficaces, agir plus vite qu'eux pour ne pas être dépassés par les événements.

Pourtant, nous manquons cruellement d'informations à leur propos. Et le peu que nous avions n'étaient pas suffisant pour créer quelque chose de solide. Il allait falloir avancer à l'aveuglette en attendant de savoir à qui nous faisions réellement affaire et même si ce n'était pas de bonne augure, nous n'avions pas le choix. Nous étions seuls, sans le moindre renfort en cas de besoin alors il allait falloir être extrêmement prudents. Puis nous nous changeons à nouveau pour retrouver des airs de parfaits vacanciers. Est-ce qu'il y avait quelque chose de moins crédible qu'Elias avec une chemise hawaïenne ? Je ne crois pas. Je me retenais à peine de pouffer de rire. Un de mes sourcils s'arque néanmoins à l'entente de sa réponse et je prends un air scandalisé. Un accident est si vite arrivé. « Te hanter jusqu'à ta mort deviendra une vocation. Je prends toujours mon travail très à coeur, sache-le. » je réplique, avec un air sinistre. Puis j'attrape une robe à fleurs dans ma propre valise avant d'aller me refaire une beauté dans la salle de bain. Je me fige en sentant son regard me parcourir quand j'en ressors, une chaleur venant chatouiller mes pommettes. Mais il se détourne avant de me tendre un chapeau de paille que je visse sur le sommet de mon crâne. Nous quittons finalement la chambre et je retiens à peine un couinement quand sa main attrape la mienne, entourant mes doigts d'une douce chaleur. Je prends une profonde inspiration, mettant de l'ordre dans mes pensées. Fais comme d'habitude, Iana. Il me fallait simplement trouver cet état dans lequel je me mettais quand j'avais un rôle à jouer, quand je devais rentrer dans la peau d'un personnage pour le bien d'une mission. T’es pas mal non plus. « Je l'ai choisie exprès pour toi, moy dorogoy. » je roucoule, avec un petit sourire amusé. « Tu aimes ? » Est-ce qu'il allait tenir le coup jusqu'au bout ? Telle était la question. Mais Elias avait l'air d'être plein de ressources. Nous attendons l'ascenseur avant d'entrer à l'intérieur, placés dans le fond de la cabine. Au huitième étage, il fait un arrêt pour accueillir de nouveaux clients de l'hôtel et Elias se place devant moi, le dos exposé. En plus d'aller à l'encontre de nos principes, je vois ses traits se creuser devant les jérémiades d'enfants et je masque à peine le sourire qui étire mes lèvres.

Avant de me figer en voyant son corps s'approcher d'un seul coup du mien. Il trébuche, se rattrapant in extremis en s'appuyant contre la paroi de la cabine, ses mains encadrant mon visage de part et d'autre. Son souffle s'échoue contre ma bouche et je vois la même surprise étreindre son regard. Nous n'avions jamais été aussi proches. Sans compter le moment où il avait essayé de me noyer dans la baignoire. Mais c'était une autre histoire. Le temps semble se suspendre pendant une poignée de secondes et je n'ai pas la moindre idée de ce que je suis sensée faire en cet instant. Nous nous regardons l'un l'autre sans bouger et j'ai l'impression que mes battements de coeur résonnent dans toute la cabine. Puis mes neurones finissent par se reconnecter entre eux et je fais la seule chose dont je suis capable : l'humour. « Oh. Si tu voulais un câlin, il te suffisait de me le dire, lyubov. » je murmure, en prenant volontairement un ton oscillant entre surprise et attendrissement. « Moi aussi tu m'as manqué. » Mes yeux ne quittent pas les siens et je crois que je m'y perds l'espace d'une seconde. Pourquoi est-ce que cet ascenseur met autant de temps à descendre ? Je me hisse sur la pointe des pieds pour regarder par-dessus son épaule en entendant du bruit dans son dos. « Je crois que la mère a enfin réalisé que ses enfants étaient une menace pour la société. » je souffle, en apercevant la famille éloigner la bouée des deux marmots pour étouffer la dispute dans l'oeuf. « Tu peux reculer, maintenant. » Il n'y avait plus de risque de nouvelle bousculade. Quelques secondes se passent sans un mouvement de sa part puis il semble revenir à lui et il remet juste assez d'espace entre nous pour que l'air redevienne respirable. Mais l'un d'entre eux se met à chouiner et je sens Elias se crisper à nouveau. « Tiens bon, on y est presque. » je susurre, en hochant furtivement la tête. L'ascenseur finit par se stabiliser et je laisse échapper un sourire. Les piaillements s'éloignent et je relève les yeux en direction du brun. « La menace a disparu, capitaine. Tu peux te détendre, maintenant. »

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MessageSujet: Re: Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) Our life is a constant rush of adrenaline. (Eliana #2) EmptyMar 9 Avr - 17:39

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Elias & Iana

Faites-la taire. J’avais arrêté de compter le nombre de fois où je l’avais silencieusement espérer sans que ça ne se produise. J’étais du genre silencieux, la plupart du temps, à aimer le calme et la tranquillité et Iana était l’exact contraire. À croire que rester silencieuse plus de deux minutes c’était trop lui demander. Elle avait déjà tenu la conversation à elle seule durant tout le trajet jusqu’à l’hôtel et même si il s’agissait d’une excellente couverture et qu’elle jouait à merveille le rôle de la jeune mariée amourachée, c’était bien trop naturel pour que tout soit entièrement faux. Sauf qu’elle m’empêchait de réfléchir et que j’avais besoin qu’elle la mette en sourdine pour me concentrer sur la meilleure façon de réussir notre mission. Je voulais rentrer chez moi, prendre quelques jours voire quelques semaines de repos et profiter de ma famille que je n’avais pas vu depuis une éternité. Et je ne pensais jamais dire ça un jour, mais mon frère et ma sœur me manquaient. Mes doigts viennent masser mes tempes et je pousse un soupire d’agacement. « Berner la CIA était un jeu d’enfant comparé à ce que je te réserve si tu continues de l’ouvrir inutilement. » Je me retiens de lui rappeler que la CIA savait très bien qu’il y avait une taupe dans ses agents et que je n’avais pas eu besoin de beaucoup de temps pour griller sa couverture, parce que ça ne ferait que relancer le débat et on n’avait définitivement pas le temps pour ça. Et peut-être qu’une infime partie de moi voulait se la jouer miséricordieux. Si ça pouvait lui faire plaisir de le penser, qu’elle le fasse donc. Tout n’était plus qu’une question de temps avant qu’elle ne se retrouver avec une balle entre les deux yeux et son existence ne sera plus qu’un lointain souvenir pour tout le monde. Si je n’avais pas défendu sa tête face à nos supérieurs et soutenu son importance capitale dans cette mission, elle serait d’ailleurs déjà morte. Ça me faisait chier de l’avouer, mais j’avais besoin d’elle. À défaut de bosser pour le même pays, nous avions au moins un ennemi en commun et je comptais bien me servir de ses compétences pour l’éliminer. « Enfin des paroles sensées. Tu vois, quand tu veux. » On arrive finalement à s’accorder sur un plan d’attaque, malgré les maigres informations que nous avions en notre possession. Et justement, c’est ce que nous allions faire. Plus on allait en découvrir sur eux, sur leurs agissements et la manière dont ils étaient répartis dans l’hôtel, plus on aurait de chances de notre côté. Ou du mien, si je n’arrivais pas à réfréner l’envie de la noyer dans la piscine. « J’attends de voir ça, kjære. » je susurre avant de l’observer se diriger vers la salle-de-bain pour se changer.

Nous quittons notre chambre pour regagner l’ascenseur et je dois prendre sur moi pour me comporter comme le parfait mari que je suis supposé être. Nos mains liées, je manque de m’étouffer à sa question, hochant maladroitement la tête pour toute réponse. Bon sang, ce n’était pas le moment de perdre tout contrôle pour une chose aussi stupide. Je reprends contenance en remarquant qu’on n’est pas seul, me raclant la gorge. « Elle est sublime. Pas autant que toi, bien sûr. » je murmure, alors que ces paroles me brûlent la trachée. « Elle me rappelle celle que tu portais leur de notre rencontre… » Sortez les violons, j’ai l’impression d’être dans une mauvaise comédie romantique. Le couple de sexagénaire descend du huitième, là où une femme et quatre mioches dont l’un en poussette montent. Je serre les dents et je me place devant Iana pour laisser la mère de famille entrer avec sa progéniture, mais je déteste n’avoir aucun angle de visibilité. Le trajet me semble interminable et les trois monstres dans mon dos sont l’une des raisons pour lesquelles je n’aurais jamais d’enfants. Insupportables. Je finis par me faire bousculer et je n’entre pas en collision avec Iana uniquement grâce à mes réflexes et le mur qui me fait face. Ça n’enlève malheureusement pas la proximité de nos corps et son souffle que je pourrais presque ressentir contre mon visage. Mes yeux n’arrivent pas à se détacher des siens et je sens mon coeur tambouriner contre ma cage thoracique. Je vois ses lèvres bouger, mais je n’entends pas ce qu’elle dit. Je l’observe, sans dire un mot, comme si je la découvrais réellement pour la première fois avant de cligner plusieurs fois les yeux et de reculer d’un pas. Qu’est-ce qui venait de se passer ? Je détourne le regard, mais ma gêne est vite remplacée par l’agacement lorsque l’un des marmots se met à pleurer de frustration. Après ce qui me semble être une éternité, on arrive au rez-de-chaussée et j’ai l’impression de pouvoir respirer de nouveau lorsque la famille s’éloigne et les cris avec. « Je les déteste. » je baragouine dans ma barbe. Oui, je suis un agent du CIA, j’ai une maîtrise parfaite du combat au corps à corps, en plus de pouvoir monter et démonter un flingue les yeux fermés, mais je ne sais pas gérer les enfants, pire que ça, ils ont tendances à m’effrayer. « Ces trucs sont similaires à l’Enfer, de mon point de vue. » Encore que même les Enfers me sembleraient plus attrayants.

Je reprends la main de Iana, puis nous nous dirigeons vers les extérieurs pour tenter de repérer d’autres symboles aperçus plus tôt. Mon portable en main, je prends tout ce qui me semble étranger ou suspect en photo, passant sans doute pour un touriste n’étant presque jamais sortie de sa vie et découvrant l’univers qui l’entoure. Lorsqu’on arrive à la piscine, ma main lâche finalement la sienne avant de lui indiquer que je reviens. « J’en ai pour deux minutes. » Et c’est très exactement deux minutes plus tard que je reviens, deux mocktails en mains. Si on voulait que notre couverture tienne le coup, autant jouer le jeu jusqu’au bout. Je me place devant elle avant de lui tendre l’un des deux verres, levant le mien dans sa direction pour trinquer. « À notre anniversaire. À nous. » Je porte ma boisson à mes lèvres pour boire une gorgée avant de reprendre la parole, mais plus bas cette fois, pour qu’elle soit la seule à m’entendre. « Derrière moi, vers la porte de gauche pour rejoindre le hall, il y a trois types armés qui montent la garde. Il y en avait également trois de l’autre côté quand on est passé tout à l’heure et du côté de l’entrée principale. » Ces hommes n’avaient aucun intérêt à se montrer, encore moins à se tenir devant chaque entrée. Sauf si… J’ai l’impression que toutes les pièces du puzzle s’emboîtent les unes après les autres. « Est-ce qu’un massage te tente, mitt hjerte ? » Je n’attends pas qu’elle me réponde pour lui emboîter le pas, terminant d’une traine ma boisson, abandonnant le verre sur une table. Pour regagner la zone de détente avec le spa, il fallait retraverser le hall et si mon intuition était juste, on allait arriver pile au bon moment. Un regard vers ma montre m’indique qu’il nous reste que deux minutes pour rejoindre l’accueil et j’accélère l’allure, lançant un rapide coup d’oeil dans mon dos pour voir si Iana me suit toujours. On arrive finalement au couloir principal lorsque les portes s’ouvrent sur un homme, entouré de gardes du corps, dont je ne pourrais jamais oublié le visage, ni les mots qu’il m’avait présenté lors de mon arrivée à la CIA. Anderson Pratt. En chair et en os devant moi. Je pourrais mettre fin à tout ça. Je pourrais lui tirer une balle dans la tête, le voir expirer son dernier souffle, mais il ne serait connue que comme victime. Je voulais qu’il paie pour ses actes, qu’il paie pour toutes les vies qu’il avait arraché, pour avoir foutu la mienne en l’air. Pour ça, j’avais besoin de solides preuves et de temps. Ce n’était pas seulement lui, qu’on devait faire tomber, mais aussi toutes les personnes qui gravitaient autour et qui lui obéissaient comme de parfaits petits toutous bien dociles. Alors au moment où il s’apprête à passer devant nous, risquant de compromettre notre couverture, j’attrape Iana par le bras pour la tirer contre moi, mes lèvres venant se sceller aux siennes. Je prie pour qu’elle comprenne, pour pas qu’elle me repousse et qu’elle joue le jeu. Une fois la menace passée, je mets fin à notre baiser, mon regard est attiré par un retardataire que je reconnais être le secrétaire de Pratt, Alfred Smith. « Désolé pour ça aussi. » je chuchote avant de la pousser en arrière, suffisamment fort pour qu’on pense qu’elle a trébuché. Iana bouscule Smith qui lâchent sa mallette ainsi que les différents documents qu’il tenait entre ses mains. Je me précipite à sa rencontre, prenant un air profondément désolé. « Je suis vraiment navré, Monsieur. Ma femme est terriblement maladroite. » Je lance un regard à Iana avant de me baisser pour l’aider à ramasser ses affaires. « Vous allez bien ? » Il nous analyse tous les deux pendant quelques secondes avant d’hocher la tête et de fuir à grande enjambées et le hall se vide petit à petit. Plus d’hommes politiques influents. Plus d’hommes armées. Juste des vacanciers et nous. Ma main plonge dans la poche de mon short de bain pour en tirer mes airpods, dont l’un que je tends à Iana, tout en déverrouillant mon téléphone. Une application s’ouvre avec le plan de l’hôtel et un point rouge lumineux se déplaçant au seizième étage. Puis la voix de Pratt, suivi de celle de Smith résonne dans les oreillettes et un sourire naît sur mon visage. « Son et image. Presque comme au cinéma. » Maintenant, on n’avait plus qu’à espérer qu’ils nous livrent tout ce qu’on a besoin de savoir.


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