AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le Bundle Lot 6 Boosters Fable ...
Voir le deal

Partagez

Not you. Not again. | Crispiannon #1

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Rhiannon Folks

Rhiannon Folks


Date de naissance : 12/04/1995
Messages : 4
Date d'inscription : 13/12/2020


Not you. Not again. | Crispiannon #1 Empty
MessageSujet: Not you. Not again. | Crispiannon #1 Not you. Not again. | Crispiannon #1 EmptyMar 15 Aoû - 18:25

Oh please. Not again.
Crispin & Rhiannon

« Oh mon trésor, je suis tellement fière de toi. Ta boutique est magnifique, je suis sûre que tu vas faire un tabac monstre. » Prononce ma mère de l’autre côté du combiné, alors que je venais de terminer de lui faire visiter la boutique par FaceTime. J’ai eu si peur que la boutique n’ouvre jamais, les travaux avaient pris du temps, tellement de temps, que j’avais passé des heures à pleurer au téléphone avec les entrepreneurs pour qu’ils me trouvent une solution. Résultat, ce matin, une heure avant l’ouverture, je posait enfin le dernier livre sur l’étagère, et je prenais le temps de montrer le résultats de mois de travail acharné. Ce petit bout de paradis, c’était tout ce dont j’avais rêvé, tout ce pourquoi j’avais refusé des soirées entre amis, des vacances à l’étranger. C’était mon trésor à moi. Et j’en étais si fière. C’était le grand jour. Recevoir mes premiers clients, prendre le temps de les conseiller, de les orienter vers ce qui pourrait faire battre leurs cœurs ou les faire voyager dans de lointaines contrées. J’étais plus impatiente que jamais. « Tu crois vraiment que ça plaira, maman ? » Je la questionne, dans un sourire un peu hésitant. J’espérais vraiment, que ça marcherait. « Bien sûr, moi j’ai confiance en toi. » Me réponds ma mère dans un immense sourire. L’appel s’écourte et je me retrouve seule dans le silence, à observer tout autour de moi, mon accomplissement. Mes rayons étaient pleins, bien ordonnés, la décoration était parfaite, il ne manquait que la lumière et la musique pour animer le reste de ce petit coin de détente. Je vérifie une dernière fois que les boissons étaient prêtes. Du thé et du café, dans d’énorme bombonnes, pour être sûre de pouvoir accueillir mes premiers clients de la plus belle des manières. Derrière la caisse, se cachait des sacs remplis de petits goodies fait en collaborations avec plein de petits créateurs de la ville. Des stickers, des crayons, des marques pages, quelques friandises, j’étais certaine de faire plaisir.

Sonne enfin l’heure d’ouvrir. J’enclenche une playlist, allume les lumières et enfin, je tourne la clé dans la serrure de ma boutique ainsi que le petit écriteau qui indique je suis ouverte. En face de moi se tenait une autre boutique dans le même genre que le mien. Une certaine concurrence, mais c’était loin de me déplaire. Puis il y avait de la place pour tout le monde. Nous pourrions cohabiter dans le même quartier sans se marcher dessus, j’en étais persuadée. Un jour, je devrais même aller me présenter avec une assiette remplie de biscuits à la main. Rien que pour nouer des liens. Avec un peu de chance, nous parviendrons même à travailler ensemble, à être complémentaires. Rien ne nous en empêchait, après tout. J’allais aller m’installer derrière ma caisse pour traiter quelques mails, quand la cloche retentit dans le magasin, et mon cœur loupe un battement de joie. Je salue la première jeune femme qui entre, et l’invite à visiter, ainsi qu’à prendre quelque chose pour se restaurer si elle le souhaite. Sans la presser, je la laisse prendre ses repères, tandis que je rejoins mon petit coin. De longues minutes plus tard, elle vient me rencontrer au comptoir, les bras chargés de trois beaux exemplaires de récentes sorties. Je ne peux contenir ma joie que de la voir aussi contente de ses trouvailles. C’est ainsi qu’à débuté ma journée, me rassurant grandement sur mes choix. J’avais eu raison de mettre tous mes espoirs dans la réalisation de ce rêve. Elle repart, ravie, et moi, je ne peux pas cacher l’immense sourire qui nait sur mes lèvres, d’y séjourner toute la journée.

Il n’y a pas foule, mais suffisamment de gens pour que je puisse converser avec bon nombre d’entre eux, que je puisse prodiguer mes premiers conseils, et que tous repartent ravis et conquis. Je ne vois pas passer les heures, et je prends un plaisir fou à faire chacune des petites tâches, de ma journée. Je décide de fermer les portes le temps de me restaurer rapidement, avant de rouvrir en tout début d’après-midi, je ne voulais pas louper une chance de laisser quelqu’un entrer, mais je savais combien il était important de se prendre quelques instants pour soi. J’étais en train de me perdre à refaire des sacs cadeaux, quand la porte s’ouvre à volée, et des pas décidés se font entendre dans la boutique. Je manque de me taper la tête dans le comptoir en me relevant à haute vitesse, mais je peine à croire ce que je vois en face de moi. Crispin McGowell. Il m’avait suivi toute ma scolarité et le revoilà, là devant mes yeux. Si je l’avais cru. Il commence à hausser la voix et à prononcer des mots incompréhensibles, quand je prends la parole. « Bonjour Crispin. Je te prierais de baisser d’un ton, s’il te plais. Que fais-tu ici ? » Je demande, en tentant de rester polie, les bras croisés sur la poitrine. Il n’allait certainement pas me gâcher ma journée. Oh ça, non.
Revenir en haut Aller en bas
Crispin McGowell
Troisième génération

Crispin McGowell


Date de naissance : 14/06/1995
Messages : 3
Date d'inscription : 14/12/2020


Not you. Not again. | Crispiannon #1 Empty
MessageSujet: Re: Not you. Not again. | Crispiannon #1 Not you. Not again. | Crispiannon #1 EmptyJeu 17 Aoû - 15:06

Oh please. Not again.
Crispin & Rhiannon

« T'en penses quoi ? » Ma voix s'élève, résonnant dans la pièce. Mon regard, lui, se porte sur le décor qui me fait face. Et je sens mon coeur battre à toute vitesse dans ma poitrine. Jusqu'à ce que je ne puisse plus supporter l'attente et le silence. Je pivote sur le côté, croisant les bras sur mon torse. « Tu comptes me donner ton avis à un moment ? Ou est-ce que je vais mourir d'impatience avant que tu ne daignes ouvrir la bouche ? » j'interroge mon comparse, une moue boudeuse au bord des lèvres. Celui-ci tourne la tête dans ma direction, remontant ses lunettes à monture épaisse sur le haut de son nez pour - au moins - la centième fois depuis notre arrivée. Une manie dont il n'avait jamais réussi à se défaire jusqu'à maintenant. « C'est correct. » Mes yeux cherchent soudainement à s'extraire de leurs orbites. Et mon souffle s'étrangle dans ma gorge. « Excuse-moi ? » je m'exclame d'une voix raide. Mes yeux lancent de gros éclairs bien menaçants à son encontre. « Je déconne, Cris. Je déconne. Respire, tu vas nous faire une syncope. » Mes paupières se plissent et mon poing vient rencontrer son épaule, lui arrachant un geignement. « Je te déteste. » je grommelle et il glousse, s'approchant pour tapoter mon dos du plat de la main. « On sait tous les deux que c'est faux. De plus, tu ne serais pas grand chose sans mon elfe noir de haut niveau sur WoW. » Sa remarque me fait arquer un sourcil et je recule d'un pas, agrandissant de manière volontaire la distance entre nous. « Et arrogant, en plus de ça... » je soupire dramatiquement, avant de désigner l'espace d'un geste du bras. « Alors ? » Il me tenait en haleine et je détestais ça. L'avis de mon meilleur importait énormément pour moi. En plus, j'avais pris en compte plusieurs de ses idées pour mettre en forme l'agencement de la boutique alors j'avais attendu le jour J comme l'arrivée du Messie. « On se croirait à Disneyland. Mais avec des étagères remplies de livres. » déclare-t-il et je vois ses yeux bleus briller derrière ses binocles. « Et tu as pensé à l'arche. C'est vraiment du génie, les gens vont adorer. Il se peut même peut-être que je te fasse l'honneur de ma visite régulière. » Un sourire étire mes lèvres à ses paroles et je me rapproche à nouveau, glissant mon bras autour de ses épaules. « Je crois que je n'ai jamais accompli quelque chose d'aussi beau. » Hormis le fait d'exister. Mais ça, je n'y pouvais rien, j'étais né comme ça.

Ouvrir une librairie, ça n'a jamais été le rêve de ma vie. J'étais honnête avec ça. Je me suis cherché pendant longtemps, j'ai exploré beaucoup de domaines, j'ai fais bon nombre d'expériences. Parce que rien n'avait jamais vraiment su trouver grâce à mes yeux. Mais aucune d'entre elles n'avait su m'apporter la même satisfaction que celle que je ressentais en posant les yeux sur mon magasin. J'ai toujours aimé les livres, d'aussi loin que je m'en souvienne. Ils ont toujours été étroitement liés aux jeux vidéos, qui sont une autre de mes passions. Et qui m'ont permis de rencontrer l'énergumène à mes côtés. Domino, sous ses airs excentriques était un être d'une intelligence rare et d'une tactique à toute épreuve. Il arborait toujours cette double couleur de cheveux qui lui avait valu son surnom, des mèches blanches et noires effleurant ses pommettes hautes de part et d'autre de son visage. Mais son regard était celui d'un prédateur. Il observait, analysait, discernait les choses avec une étonnante acuité. Ce qui en faisait un excellent partenaire pour terrasser nos ennemis en ligne. À part ça, il était incapable de faire cuire un steak haché et possédait un humour particulièrement douteux néanmoins, son imagination était sans limites. Et il avait alimenté la décoration de la librairie de ses idées grandioses. Chaque allée se distinguait par le genre qu'elle renfermait et avait été ornementée en ce sens. Une fausse arche en pierre ornée de plantes grimpantes et de gemmes scintillantes signalait l'entrée de l'artère consacrée à la fantasy et des voilages à moitié transparents avaient été suspendus au-dessus, conférant une atmosphère un peu surnaturelle à celle-ci. Et il en allait de même pour les autres, chaque thème représenté par un bon nombre de décorations. Comme si tous les mondes littéraires avaient fait don d'un morceau de leur âme et s'étaient retrouvés en un seul lieu. Pourtant, ce n'était qu'une facette de ma boutique, d'autres restant encore à découvrir au fil de la balade des lecteurs.

« Cris, je ne veux pas briser ta joie mais est-ce que tu as vu ce qui se passe en face ? » déclare le brun, brisant le silence qui s'était installé entre nous. Et je détourne le regard en direction de la baie vitrée, donnant sur la rue. Jusqu'à présent, l'intérieur de l'office voisine était dissimulée à la vue avec de grands draps mais ceux-ci avaient été retirés il y a peu, dévoilant...une libraire. Une librairie ? « C'est une blague ? » je siffle, les sourcils froncés. « Je crois que tu as de la concurrence. » fait remarquer Domino, lui valant des ondes meurtrières pour toute réponse. « Je refuse. » Vivre correctement en vendant des livres n'était pas une mince affaire, alors autant dire que ce choix était fait par passion plutôt que par envie d'argent. Mais de la compétition directe était autre chose. Il suffisait que le concept soit plus attrayant et je n'avais plus qu'à errer moi-même dans les rayons avec la solitude pour seule compagnie. Inadmissible. Pris d'une soudaine irritation, je commence à rejoindre la sortie quand la voix de mon meilleur ami retentit dans mon dos, interrogatrice. « Je reviens. Il serait malpoli de ne pas aller saluer ses voisins, n'est-ce pas ? » je lâche, avec un air mauvais.

Et mon impression s'accentue en ouvrant la porte de la boutique, lorsque mes yeux accrochent la silhouette derrière le comptoir. Putain. L'univers avait décidé de se liguer contre moi. « Folks ? Tiens donc. Comme c'est étonnant. Tu l'as fait exprès, c'est ça ? » je débute, sans même une salutation. Et je me rapproche de quelques pas, l'observant sans ciller. Celle-ci croise les bras sur sa poitrine et son attitude dédaigneuse a le don de m'agacer prodigieusement. « J'aurais aimé te dire que c'est une visite de courtoisie. Mais ce n'est pas le cas. » Mes paroles sont comme du venin trempé dans une jolie couche de sucre. « Tu vois la libraire d'en face ? » je l'interroge, en désignant ma vitrine d'un mouvement de la main. « C'est la mienne. » De toutes les personnes sur cette Terre, il avait fallu que ça soit elle. Si ça avait été quelqu'un d'autre, j'aurais peut-être passé outre, j'aurais eu une once de clémence. Mais cet endroit appartenait à ma némésis et je n'allais pas rater ma chance. Peut-être qu'avec un peu d'acharnement, elle allait prendre la fuite ? « Ta présence ne m'arrange vraiment pas du tout. Mais j'en profiter pour visiter, maintenant que je suis là. J'espère que ça ne t'embête pas. » je termine, alors j'espère vivement le contraire. Mais elle n'oserait pas me mettre à la porte, n'est-ce pas ? Je n'avais rien fait de mal, jusqu'à présent. En tout cas, rien de répréhensible par la loi. Et je comptais bien fureter partout pour voir ce qui pourrait faire de l'ombre à ma propre librairie. 

@Rhiannon Folks Not you. Not again. | Crispiannon #1 1714485691
Revenir en haut Aller en bas
Rhiannon Folks

Rhiannon Folks


Date de naissance : 12/04/1995
Messages : 4
Date d'inscription : 13/12/2020


Not you. Not again. | Crispiannon #1 Empty
MessageSujet: Re: Not you. Not again. | Crispiannon #1 Not you. Not again. | Crispiannon #1 EmptyDim 14 Jan - 21:32

Oh please. Not again.
Crispin & Rhiannon

Tout ce dont j’avais toujours rêvé, c’était de devenir ma propre cheffe. J’étais passée par plein de branches, des dizaines de systèmes différents, mais jamais rien ne m’avait fait autant vibrer que l’idée de ne travailler qu’avec moi-même. Rendre des comptes à personne d’autre. Me gérer comme je le voulais. Prendre des libertés dans toutes les étapes de mon travail. Je voulais retrouver ce qui me faisait du bien. J’en parlais déjà avec mes parents, lorsque je n’étais pas plus haute qu’un buisson, qu’un jour je vivrai au milieu des livres. Ce n’était pas qu’un rêve d’enfant. Je préférais croire que j’ai depuis toujours manifesté ce rêve et que je le touchais enfin du doigt. Il était là, bien palpable entre mes mains. Tout était neuf, parfaitement beau et droit, comme je l’avais imaginé. La surface était chargée de tous ces beaux exemplaires, surtout ceux dont la couverture rappelait les grimoires et dont le jaspage, sur la tranche, pourrait faire pâlir certaines œuvres d’art. J’étais admirative de tout ce travail accompli, surprise d’y être arrivée dans les temps. C’était le jour-J, ma grande ouverture. Je l’avais attendue comme le Messie, mis en œuvre tellement de choses pour être parfaitement certaine que tout se passe à la perfection. J’avais peut-être même un peu trop préparé mais valait mieux trop que pas assez, non ? Je n’avais jamais vraiment su faire dans la demi-mesure, de toute manière. Tout ça, c’était mon soulagement ; j’y étais arrivée, c’était mon endroit, mon repère à moi, quelque chose qui me ressemblait vraiment. Pour la première fois de ma vie, je ressentais ce profond sentiment qui me faisait dire : je suis à ma place.

Il se confirme sans cesse, au rythme des vas et viens des clients. Certains sont curieux, se demandent pourquoi une nouvelle librairie a ouvert dans le quartier, d’autres cherchaient à savoir si j’avais tel exemplaire ou telle édition. Je les ai guidés, toujours avec le sourire. Un couple, en bons dénicheurs de trésors, ont passé un temps fou, à chercher le plus beau livre que j’avais dans les étagères. Un jeune homme s’est laissé happé par les dessins d’un mangaka réputé, tandis que son amie, elle, lui aura préféré une histoire d’amour plus douce et romantique. Tous, sans exception, étaient repartis conquis et satisfait. Elle était là, ma plus grande victoire : donner le sourire à ceux qui rêvent. Je faisais partie de ce grand ensemble de lecteurs, ceux qui s’évadent au fil des pages. Je suis une rêveuse parmi tant d’autres. Combien d’univers ai-je traversé en m’imaginant faire partie des leurs ? Guerrière au milieu d’une bataille, princesse affranchie, mage puissante, tant de rôles que je m’étais imaginée. Le seul qui comptait vraiment, c’était celui que je m’étais offert. J’étais l’héroïne de ma propre histoire, celle que j’écrivais au fil de mes décisions. Ce nouvel arc était si prometteur, il suffisait de voir ce que m’avait apporté le début de cette journée pour comprendre que l’avenir rayonnait de beaux espoirs.

Pour chaque héroïne, il faut bien le vilain de l’histoire, n’est-ce-pas ? Le mien, était entré dans une envolée soudaine. Avec ses grands mots et son ton plus haut, afin que tout le quartier puisse prendre note de son esclandre. « Tu pourrais être un peu plus explicite ? » Je lui demande, les bras toujours accrochés contre ma poitrine. « Je n’en doute pas. Tu n’as jamais vraiment fait dans la courtoisie de toute manière, Crispin. » Mon ton est tout aussi piquant que le sien. Je n’avais envie d’être gentille et mielleuse avec lui. Hors de question que je m’écrase, alors qu’il se présente en boulet de canon. Je comprends un peu mieux quand il me pointe la devanture d’en face du doigt, ce qui fait sa colère, mais je ne cautionne pas pour autant son comportement. Il y a des manières de faire. « Pour une fois que tu fais quelque chose de présentable de tes dix doigts. Tu m’en vois parfaitement impressionnée. » L’ironie s’empare de moi. Oui, on était en concurrence, mais il avait l’air d’avoir quelque chose de beaucoup plus orienté que moi et puis zut à la fin, il y a de la place pour tout le monde. « Ma porte est ouverte à tout le monde. » Dis-je en l’invitant à faire le tour comme bon lui laisit. « Je peux même t’offrir une petite visite guidée, si tu le souhaites ! Je serais ravie de te présenter mon chef-d’œuvre. » Je retenais un petite papillonnement de cil, mais ce serait lui donner des armes pour me faire une réflexion. Avec Crispin, je devais être prudente, tout était bon à critiquer. « Est-ce que quelque chose pour te restaurer d’abord, te ferais plaisir. J’ai eu l’honneur de travailler avec la pâtissière du coin de la rue, elle m’as fait des petites merveilles pour le buffet. » Et toc, t’as pas ça dans ta librairie, toi ! « Par où est-ce que tu veux commencer ? Grandes auteures ou merveilles du monde ? » Je lui propose en m’avançant à sa hauteur, enfin si on peut dire, en considérant qu'il me dépassait bien d'une tête au moins.

Revenir en haut Aller en bas
Crispin McGowell
Troisième génération

Crispin McGowell


Date de naissance : 14/06/1995
Messages : 3
Date d'inscription : 14/12/2020


Not you. Not again. | Crispiannon #1 Empty
MessageSujet: Re: Not you. Not again. | Crispiannon #1 Not you. Not again. | Crispiannon #1 EmptyLun 15 Jan - 12:54

Oh please. Not again.
Crispin & Rhiannon

Je n'ai jamais été un gamin particulièrement sociable. Déjà petit, je préférais m'isoler dans un coin pour être tranquille. Les relations sociales m'ont toujours demandé un effort considérable et j'ai rapidement décidé que je me contentais très bien de la solitude. Je n'avais pas besoin de contact pour être heureux, de conversations avec autrui pour m'épanouir. Et l'être humain m'a rapidement montré qu'il n'était pas particulièrement fiable, pour la plupart. Beaucoup agissent de manière intéressée et il était difficile de faire confiance, de trouver les bonnes personnes. Lire, ça me permettait de m'évader ailleurs, de découvrir de nouveaux horizons sans bouger de ma chaise. Sans avoir à parler à quiconque. Observer des échanges sans avoir à vraiment les éprouver moi-même. Aller au cinéma sans bouger de mon fauteuil. Mon imagination a toujours été très fertile et je n'ai jamais eu le moindre mal à visualiser les histoires à partir des mots couchés sur le papier. Mais la réalité n'a jamais été très loin pour me rattraper, pour me rappeler que les rêves n'étaient pas toujours aussi accessibles qu'ils en avaient l'air. Libraire, ce n'est pas vraiment un métier. Il y a trop de concurrence, tu ne vas jamais pouvoir te démarquer. Tu crois que tu vas pouvoir réellement gagner ta vie comme ça ? Quand on vit dans une famille où la carrière est comme un bijou que l'on porte fièrement autour du cou, mon projet était risible. Si leur avenir était pareil à un collier en or massif, le mien était composé de plastique bon marché. Alors j'ai commencé par me conformer à leurs idées, à croire qu'ils avaient raison. Pourtant, rien n'a jamais su me satisfaire et même si mon compte en banque était suffisamment rempli pour me permettre de vivre confortablement, mon âme n'était pas rassasiée.

J'avais besoin de quelque chose qui me nourrisse pleinement, qui me remplisse d'une joie profonde. Et rien ne me satisfaisait aussi bien que les livres.

Alors j'ai fini par me détacher de leurs idéaux pour suivre les miens. J'ai abandonné un quotidien qui me paraissait en complet décalage avec mes envies profondes. Et j'ai parcouru mon propre chemin, j'ai écrit ma propre histoire, à mesure de combats acharnés et d'adversaires à vaincre. Le temps. Les autres. Le manque d'expérience. Le doute. Des obstacles redoutables qu'il m'a fallu surmonter comme le protagoniste d'un roman, pour achever sa route et atteindre son but. La présence de Domino dans ma vie m'a remis sur le droit chemin quand j'ai songé à m'en détourner et je ne saurais jamais le remercier pour m'avoir remis la tête sur les épaules quand je songeais à abandonner. Parce que la concrétisation de mes désirs d'enfant se trouvait face à moi, bien tangible. Dans la couleur des murs, la texture des décors, la disposition des ouvrages sur les étagères. Tout ce qui avait remué dans ma tête pendant si longtemps avait fini par prendre vie sous mes yeux et il n'y avait rien de plus gratifiant. Tout avait été choisi avec un soin particulier, dans un but bien précis. Enchanter les visiteurs et leur donner envie de s'enfoncer plus profondément dans les différents mondes qui composaient mon univers. S'aventurer dans des épopées fantastiques, avancer prudemment entre les ruines d'une ville post-apocalyptique ou tout simplement découvrir les environs d'un roman contemporain, s'imprégner d'une atmosphère plus proche de notre réalité. Tout était concentré dans un seul endroit, comme un portail vers d'autres dimensions. Et c'était ce qui me plaisait profondément dans ma libraire, cette impression d'entrer dans un aéroport de l'imaginaire.

Mais ce que je n'avais pas prévu, c'était la concurrence directe. Littérale. De type "juste en face de ma propre boutique". Encore moins qu'elle soit représentée par la personne que j'appréciais le moins sur cette planète, en dehors de ma famille. Quand j'y pense, j'ai l'impression qu'elle s'est toujours trouvé sur ma route d'une manière ou d'une autre. Et qu'elle a toujours représenté une forme d'opposition dans mon existence. Quand je pensais enfin m'être débarrassé d'elle, c'était pour la voir apparaître dans le local voisin, proposant le même type de service. Achevez moi. En plus, elle agit comme si elle n'en savait rien. Ce n'est pas comme si ma devanture était suffisamment explicite. « Je ne suis courtois qu'avec les gens que je respecte. Et tu n'en fais pas partie, Folks. » je rétorque, dédaigneux. Avant de lui faire comprendre le coeur du problème. Il y avait un libraire de trop dans cette rue. Elle, dans la situation actuelle. Est-ce qu'il aurait fallu que je garde l'idée d'un gros néon rouge, en fin de compte ? Peut-être que ça l'aurait fait fuir, qui sait. Pour une fois que tu fais quelque chose de présentable de tes dix doigts. Tu m’en vois parfaitement impressionnée. « Pour une fois ? Tu vis clairement dans le déni, chérie. Mais je peux te trouver un bon thérapeute pour régler ça. » J'avais de multiples exemples pour étayer mes propos. Et lui rappeler toutes les fois où ma victoire avait été écrasante. Un sourcil se hausse à sa réponse et je réprime à peine un ricanement. Puis je prends un air tout ce qu'il y a de plus intéressé. « Quel privilège, Folks. » je raille, avec une expression de pure moquerie. « Mais je vais devoir décliner. Je m'en sortirais tout seul, je pense que je devrais y arriver sans trop de mal. » Mais c'est déjà trop tard. Elle continue d'ouvrir la bouche et de débiter des informations, fanfaronnant sur les douceurs élaborées par la pâtissière du coin. Je jette un coup d'oeil aux créations colorées, à l'aspect alléchant avant de revenir à Rhiannon, lui adressant une œillade méprisante. « Sans façon. » Plutôt mourir que d'y toucher et lui accorder un point, même si elles étaient délicieuses. « Mais c'est une super idée. Ils auront un bon coup de barre après s'être empiffrés de pâtisseries et ils piqueront du nez dans leur bouquin. » je commente, l'air de rien avant de mettre en route vers les allées qui composaient sa librairie. Est-ce que j'étais de mauvaise foi ? Absolument. Mais le but n'était pas d'aller dans son sens, après tout. Je baisse les yeux sur elle à sa question avant de faire mine de réfléchir. « Tu as la dystopie ? Jeunesse ? Féministe ? Pour une adolescente qui veut découvrir le genre et qui porte déjà une attention toute particulière au traitement de la femme dans la société actuelle. Mais rien de trop choquant dans le contenu, pour ne pas heurter sa sensibilité. » je lâche, à brûle-pourpoint. Autant lui mettre des bâtons dans les roues dès le début. Est-ce qu'elle avait même ce genre de roman dans son panel ? Bonne question. « Après toi. » je roucoule, le visage traversé par un large sourire.

@Rhiannon Folks  Not you. Not again. | Crispiannon #1 1714485691
Revenir en haut Aller en bas
Rhiannon Folks

Rhiannon Folks


Date de naissance : 12/04/1995
Messages : 4
Date d'inscription : 13/12/2020


Not you. Not again. | Crispiannon #1 Empty
MessageSujet: Re: Not you. Not again. | Crispiannon #1 Not you. Not again. | Crispiannon #1 EmptyDim 28 Avr - 22:33

Oh please. Not again.
Crispin & Rhiannon

Je me revoyais parfaitement, petite fille, à écouter pendant des heures, les histoires qui faisaient rêver toutes les petites filles. Les contes avaient été mes premiers amours. Blottie dans les bras de mon père, je rêvais au prince charmant, au fur et à mesure des lignes qu’il me lisait. Les sorciers les avaient remplacés, quand j’ai eu la capacité de lire. Des univers magiques. Des enquêtes, des guerres entre le bien et le mal. Savoir qui des gentils et des méchants allaient gagner. Des heures, enfermées entre les pages de ces mondes qui regorgeaient de fantasy. J’étais tellement absorbée que parfois, mon sommeil en pâtissait énormément. J’avais toujours trouvé du réconfort dans ces romans. Pas que je n’aimais pas la réalité, mais la fiction me semblait plus belle encore. En grandissant, les dystopies avaient remplacé les sorciers et autres magiciens. Une envie de rébellion, de me plonger dans ce que pourrait potentiellement être le monde de demain. M’investir dans des combats qui seront peut-être un jour les miens. Toutes ces pages tournées, m’avaient fait prendre conscience qu’un jour, tout pouvait basculer. Mais une fois encore, je trouvais les héroïnes de ces romans terriblement inspirantes et fascinantes. Elles avaient du répondant, du caractère, de l’audace. Tout ce que la moi, adolescente, n’avait pas. Maintenant, la moi adulte, se complait à lire de belles histoires d’amour, dans des cadres contemporains, comme pour me dire que l’amour pouvait se trouver au coin de la rue. Une manière de continuer à rêver. Toutes ces lectures avaient forgé la femme que j’étais aujourd’hui, mais surtout, l’envie folle de vivre de ce monde. J’avais bien espéré devenir autrice, moi aussi, mais c’était sans compter le talent inestimable qu’il faut, pour raconter des histoires. Je ne le possédais pas, à mon grand désespoir, mais je pouvais à ma manière, faire rêver les gens. C’était comme ça qu’après de trop nombreux essais, était née l’idée d’ouvrir ce lieu. Encouragée de toute part, j’étais persuadé d’avoir trouver le bon plan pour moi. Ma place était là, au milieu des pages et des histoires, à les transmettre aux autres.

Les travaux de la boutique m’avaient semblés être une éternité, tant j’étais impatiente de la voir prendre vie pour de vrai. J’avais hâte de voir les gens déambuler dans les allées de la boutique, sélectionner les titres qui leur parle. Je voulais voir les coups de cœur se déclencher dans leurs regards. Voir une jeune femme tomber amoureuse d’un protagoniste, rien qu’aux premières lignes du résumé. Voir leurs regards impatients, quand ils sortent de la boutique, ravi. Tout ici, était à l’image de ce dont j’avais rêvé, des couleurs douces, des phrases inspirantes, peintes ça et là. Des illustrations aux couleurs pastel, affichés sur les murs de la boutique. L’ambiance y était chaleureuse. On s’y sentait bien et c’était tout ce que j’espérais.

Tout se passait à merveille, jusqu’à ce que fasse irruption dans ma boutique, nul autre que mon ennemi de toujours. Crispin. Il était tout ce que je détestais le plus, depuis toujours. Un véritable ennemi juré, l’antagoniste de mon histoire. Il débarque en hurlant, pratiquement en créant le scandale. J’étais ravie qu’il n’y ai personne dans ma petite échoppe, parce que je ne donnais pas cher de ma réputation avec une esclandre pareille. « Ravie de voir que nous sommes toujours sur la même longueur d’ondes, McGowell. » Je réponds, les bras croisés sur ma poitrine. Je ne savais pas que la librairie d’en face lui appartenait, sinon j’aurais clairement tracé mon petit chemin ailleurs. Je ne pouvais pas me voir son visage en peinture, je n’allais décemment pas m’infliger sa présence juste en face en pleine conscience. Il fallait être sacrément dérange pour faire un truc pareil. Même si je restais persuadée qu’il y avait de la place pour tout le monde, j’aurais simplement préféré avoir un autre voisin. « Si c’est celui que tu consultes pour tes petits problèmes d’égo, je vais préféré faire mes recherches de mon côté, je te remercie. » Ces phrases, entre lui et moi, ne dataient pas d’hier, c’avait été ça pendant de longues années. Nous avions du composer l’un avec l’autre pendant bien trop longtemps. Une profonde animosité s’était crée entre nous. « Bien, alors je t’invite à faire un tour et à revenir vers moi si je peux t’aider, évidemment ! » Je commence, avant de lui présenter toutes les petites douceurs et à l’inviter à se servir, comme l’être poli et courtois que je suis. Je l’observe y jeter un coup d’œil et je sais directement que c’est son égo qui l’empêche d’y toucher. « Mes clients sont des gens civilisés, ils ne vont pas s’empiffrer. Ils vont surtout se dire qu’ils sont parfaitement bien reçus chez moi. Toujours avec une jolie attention. » Créer de l’enchantement, leur donner envie de revenir, associer ma boutique à un moment de plaisir. C’était ça mon but. Mais tout ce qu’il avait, c’était de la jalousie. Il savait que mon projet tenait la route. « Très précis comme demande. Je te vois venir. Suis-moi, je t’en prie. » Il croyait quoi ? Me piéger. C’était petit comme coup. Évidemment qu’étant moi-même engagée, j’avais des titres pouvant répondre aux attentes qu’il recherchait. J’avais tellement envie de lui faire ravaler ses grands airs. Je m’avance dans les rayons, lui sur mes pas, quand on s’arrête devant une étagère parfaitement fournie. « Celui-ci, pourrait potentiellement convenir à tout ce que tu recherches. On y croise le chemin de seize jeunes filles qui vont devoir partir en exil pour se découvrir pendant l’année de grâce. Il n’y a rien de graphique, tout est suggéré. C’est absolument fascinant. » Je commence à le commenter, étalant toute la connaissance que j’avais pour ce roman qui m’avait beaucoup plu. Mais qui surtout et je l’espérais lui ferait rabaisser son caquet. « S’il te plais, je me ferais un plaisir de te l’offrir. Il faut bien faire de petits gestes, entre commerçants, n’est-ce pas ? » Avec toute mon hypocrisie, bien sûr. Si j’avais pu, il serait déjà dehors, mais je tenais un tant soit peu à mes valeurs.


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé






Not you. Not again. | Crispiannon #1 Empty
MessageSujet: Re: Not you. Not again. | Crispiannon #1 Not you. Not again. | Crispiannon #1 Empty

Revenir en haut Aller en bas
Not you. Not again. | Crispiannon #1
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Just between us :: Los Angeles :: Santa Monica-
Sauter vers: