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Watch out, I'm armed with a plastic flamingo. And ready to use it. (Kera #1)

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Tara Walters
Troisième génération

Tara Walters


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MessageSujet: Watch out, I'm armed with a plastic flamingo. And ready to use it. (Kera #1) Watch out, I'm armed with a plastic flamingo. And ready to use it. (Kera #1) EmptyVen 27 Mai - 11:39

go back, demon, do not approach
i'm heavily armed
Pollen & Tara

« Tu vas t'installer dehors ? » Une voix douce et désormais familière résonne dans mon dos et je me fige, resserrant mes bras autour de mon paquetage. Puis je pivote, suffisamment pour faire face à la femme qui m'observe, un léger sourire sur les lèvres. « Oui...Je pensais aller lire près de la piscine. Si c'est d'accord. » je murmure, maladroitement. Mes doigts pianotant sur la couverture du livre qui m'a été offert par cette même personne. Et plus j'observais Poppy, plus je sentais ma poitrine se remplir d'une émotion qui l'avait déserté jusqu'à maintenant. Un sentiment qui n'avait pas eu sa place dans mon monde, pendant si longtemps. De la tendresse. Je me levais tous les jours, dans une chambre rien qu'à moi, dans une maison qui était désormais la mienne. Avec une famille. Même si je n'arrivais pas toujours à intégrer cette information, je me sentais en sécurité. Mes cauchemars ne s'étaient pas effacés comme par magie, mais je n'avais plus peur. Ils ne pouvaient plus m'atteindre. Ils ne pouvaient plus me faire de mal. J'étais entourée de gens qui ne voulaient que mon bien, qui étaient prêts à se battre pour moi. Et c'était une sensation impossible à décrire, tant elle était vibrante, au sein de ma cage thoracique. « Bien sûr que tu peux y aller, Tara. Tu n'as pas besoin de me demander la permission. » souffle-t-elle, avant d'approcher dans ma direction. Sa main se pose délicatement sur mon épaule et mes yeux accrochent les siens, dans lesquels flottent cette lueur qui a toujours été la sienne, de mon point de vue. Un regard bienveillant, débordant d'affection. Maternel. Parfois, c'était presque trop dur de le soutenir, de me dire qu'il m'était adressé. Est-ce que je le méritais vraiment ? J'en doutais, certains jours. Pourtant, je ne peux pas empêcher mon coeur de se gonfler d'une profonde joie. « Tu es chez toi. Tu peux aller où tu veux. Et si jamais tu as besoin de quelque chose, je suis à l'étage. D'accord ? » Je hoche doucement la tête, sans pouvoir réprimer un léger sourire qui fait écho au sien. « D'accord. » Tu es chez toi, Tara. Tu es chez toi. « Merci. » je rajoute, ses doigts pressant une dernière fois ma peau avant de se retirer. Elle me rappelle de ne pas hésiter à aller la chercher si il y a quoi que ce soit, avant de faire demi-tour pour rejoindre les escaliers. Pour me part, je rejoins prudemment l'extérieur, laissant mes yeux divaguer dans le jardin. Mais il n'y a personne d'autre, ce qui n'a rien d'étonnant et je fais quelques pas sur la terrasse, laissant échapper un soupir de contentement quand la chaleur du soleil vient caresser mes bras pâles. Puis je prends le temps de m'installer sur un transat près de la piscine, m'affalant sur le coussin qui le recouvre et retrouvant l'épopée fantastique commencée depuis quelques jours.

Je n'arrivais jamais à définir cette sensation de bonheur, ce pétillement que je ressentais dans le creux de mon ventre. De temps à autre, je levais les yeux pour regarder tout autour de moi et j'essayais de me dire que ce n'était pas un rêve mais la stricte réalité. Je pouvais bouquiner au soleil, sans la moindre crainte. Et un moment comme celui, je l'ai imaginé tant de fois, en regardant au travers de la fenêtre crasseuse de notre cellule. L'air diffusait un parfum de fleurs, l'eau de la piscine remuait légèrement, les branches bruissaient sous le mouvement de la brise. J'avais l'impression d'être au paradis. Et je savourais la moindre minute de cette nouvelle existence, de cette chance qui m'avait été offerte. Il était dur de me débarrasser de mes habitudes, d'oublier les automatisme pris depuis des années. D'agir comme une personne normale. Parce que je ne l'étais pas, en fin de compte. J'avais vécu selon des règles implacable, avec une menace constante sur les épaules. Acquiescer sans discuter et obéir. Ou être punie. Rien d'autre. Pas même un semblant d'humanité. Rien d'autre qu'une poupée de chiffon manipulée à leur guise, selon leurs envies. Avoir mon propre libre-arbitre, c'était nouveau. Étranger. Et incroyable. Mais tout aussi effrayant. Pourtant, je n'aurais échangé ma place pour rien au monde. Elle m'était bien trop chère pour ne serait-ce que le penser une seule seconde. Je pouvais enfin vivre. Et je pousse un nouveau soupir d'aise, avant de me replonger dans ma lecture. Jusqu'à ce qu'un bruit d'éclaboussure ne résonne tout proche de moi, m'arrachant un cri de surprise. Un brouhaha retentit de l'autre côté de la haie et je me crispe, avant de baisser les yeux sur le ballon flottant à la surface de la piscine. Posant précautionneusement mon livre sur le transat, je jette un regard à la dérobée en direction du vacarme, qui s'est arrêté aussi vite qu'il a commencé. Le silence. Je m'extirpe du siège, doucement, surveillant constamment mes arrières. Mais rien ne bouge et je m'autorise à respirer. Alors j'approche du rebord, m'accroupissant pour tendre le bras, les yeux rivés sur la balle aux couleurs criardes. J'avais déjà vu Neven et Avalon jouer avec un objet similaire, sur le gazon. Et mes doigts s'agrippent enfin autour de lui, après quelques secondes. Je le soulève de l'eau, avant de l'observer un instant. Puis je me retourne, dans l'intention de guetter un mouvement du côté de la haie, avant de laisser échapper un cri.

Il y a quelqu'un.

Un garçon se tient là, à quelques mètres, figé dans une position étrange. Je sens mon coeur battre furieusement dans ma poitrine et la peur s'emparer de mon corps. Il y a quelqu'un. Une personne qui m'était totalement étrangère. Un danger potentiel. Je sens mon cerveau se déconnecter, en un instant. J'ai peur. Je sens mon monde basculer en une seconde, revenir au passé et je n'arrive pas à intégrer l'information. Ma gorge est tellement serrée que je n'arrive pas à parler. Et je recule, avant de buter sur quelque chose. Mon bras plonge en arrière pour l'extirper et le déployer devant moi, sans le quitter des yeux. « N'a-N'approche pas ! » je croasse, d'une voix incertaine, resserrant mon bras sur la balle et ma main sur la...bouée en forme de flamant rose qui traînait autour de la piscine. Le sang bat dans mes tempes et je jette un minuscule coup d'oeil en direction de la maison. Il fallait que j'appelle au secours. « Ne bouge pas ! » je réitère, tendant la bouée entre nous d'un air menaçant. « Je suis prête à m'en servir ! » Je continue à mettre de la distance entre nous, un pas en arrière après l'autre. Et mon regard ne quitte pas son visage, ses yeux en amande ainsi que sa peau dorée par la soleil.  



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Keoni Mahoe
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Keoni Mahoe


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MessageSujet: Re: Watch out, I'm armed with a plastic flamingo. And ready to use it. (Kera #1) Watch out, I'm armed with a plastic flamingo. And ready to use it. (Kera #1) EmptyMar 5 Juil - 16:50

Buoy and flamingo
Tara & Keo

On est là dans moins de dix minutes, j’espère que le thé glacé est prêt Keo ! Haussement de sourcils puis petit soupir résigné. Mes deux meilleurs amis étaient de véritables profiteurs. Ils savaient que ma mère faisait le meilleur thè glacé de tout Los Angeles et que durant l’été, mon frigo n’en était jamais dépourvu. Ils allaient, sans l’ombre d’un doute, venir squatter bien plus que de raison pour se remplir le gosier et profiter, non seulement de la piscine, mais aussi de l’immense jardin que nous avions. Bizarrement, celui-ci avait gagné en intérêt depuis que j’avais réussi à convaincre mon père d’y installer des cages de foot. Enfin, ça n’avait pas été excessivement difficile, vu les regards accusateurs que sa femme lui lançait. Il faut dire qu’elle en avait un peu marre que son fils (moi, donc) prenne ses plantes comme délimitation. Et malheureusement, je ne pouvais pas promettre qu’aucune fleur n’ait été blessé. Oups. Je tapote une réponse rapide avant de quitter les bords de la piscine où j’étais installé pour regagner l’intérieur et rejoindre ma mère dans la cuisine. Elle est accompagnée de Haukea, ma petite sœur et s’affairent à préparer des glaces à l’eau pour le goûter. « Vous allez pouvoir en faire deux de plus, il y a Tim et Kenny qui ne vont pas tarder à arriver. » je leur annonce en m’asseyant derrière le comptoir pour mieux les observer. Kea tape dans ses mains, toute excitée avant de descendre de sa chaise pour aller chercher deux autres moules. « Quel parfum ? » demande ma mère, un doux sourire étirant ses lèvres. « Tabasco et harissa ? » j’ironise avant d’hausser les épaules. « Demande à Kea de choisir. Ils auront la surprise. » La concernée revient et se décide finalement pour une au citron et une autre à l’ananas. C’est toute fière de ses préparations qu’elle part les mettre au congélateur. « Keooooooniiiiiii ? » La voix de Kenny se fait entendre dans mon dos, me faisait légèrement sursauter. Ah les gueux. Je pivote dans leur direction, saute de ma chaise et m’avance vers eux. « Je dois prendre ma revanche. » lâche Tim, d’un ton espiègle. « Il me semble que la dernière fois que tu as dis ça, je t’ai mis une raclée… » Il n’avait réussi à marquer qu’un seul but, tandis que sept de mes ballons avaient atteint le filet. « Allons remettre ça, j’ai hâte de voir ce que tu vas parier cette fois. » Kenny ricane, Tim fait la moue, pour le principe, mais semble plutôt confiant. Ils saluent tous les deux ma mère et nous nous éclipsons de le jardin.

« Tu vois, je te l’avais dis. » Le ballon dans les mains j’observe mon adversaire en face de moi, dont le visage commence doucement à rosir à cause de la chaleur et du soleil. « Je me demande ce que je vais bien pouvoir commander… » Je renvoie le ballon qu’il arrête sans trop de problème, en me tirant la langue. « Un triple cheese bacon me semble être une bonne option. Qu’est-ce que tu en penses, Kenny ? » Le blond n’a même pas le temps de me répondre que le ballon file à toute vitesse dans ma direction. Il m’a prit en traître, le fourbe. Par chance et dans sa précipitation, il a manqué de justesse et je vois la balle passer au-dessus de mes cages avant d’atterrir tout droit chez les voisins. Super. « Je te préviens, c’est toi qui va le chercher ! » Mais il est déjà planqué derrière Kenny et secoue vivement la tête. « C’est chez toi, bro'. C’est hors de question que je mette un orteil là-bas. » Sérieusement ? « Ne me regarde pas comme ça ! Je suis toujours traumatisé de la dernière fois. » Une vraie drama queen, bon sang de bois. « On avait huit ans, t’exagères… » Alors oui, pour des mômes de cet âge, voir la porte s’ouvrir sur un gaillard en uniforme du SWAT et aussi fermé qu’une pierre tombale, c’était relativement impressionnant, mais ça nous avait au moins permis de faire la connaissance de leur fils, Neven. On avait souvent jouer ensemble tous les quatre, après ça, mais effectivement, Tim avait toujours refusé de mettre un pied chez lui quand son père était à la maison. À croire qu’il avait des choses à se reprocher. « C’est bon, j’y vais ! » Oui, je capitule, mais en échange, il allait me payer un milkshake en plus de mon menu, ce trouillard. « On t’aime, Keo. Promis, tu auras une jolie tombe quand on retrouvera ton corps. » Du coin de l’oeil, je vois Kenny lui donner un petit coup dans les côtes, sans masquer toutefois son hilarité. Je secoue la tête avant de lever mon majeur dans leur direction. Je me vengerais.

Je traverse la haie qui me sépare avec la maison des Walters, comme je l’avais si souvent fait ces dernières années. Ma mère était devenue très amie avec celle de Neven et on avait fini par convenir que c’était bien plus simple de procéder comme ça que d’aller sans arrêt sonner chez l’autre. Surtout pour un ballon. Je me débats entre les feuilles et les branches et au moment où j’atteins la sortie, un cri se fait entendre, me figeant net. Quand je relève les yeux, mon regard se poser sur une silhouette que je ne reconnais pas et je me dépêche de sortir en me maudissant intérieurement. J’aurais dû aller sonner, merde. « Ce n’est pas ce que tu crois. » Et qu’est-ce qu’elle croyait au juste ? On ne se connaît pas, parce que je me serais forcément rappelé d’elle si je l’avais déjà vu ici et ce n’était pas la petite-amie de Nev. Trop rousse, trop blanche, trop innocente. Nan, ce n’était définitivement pas Tamsin. « Je veux juste récupérer… » Je n’arrive pas à terminer ma phrase, surpris par la scène qui est en train de se jouer sous mes yeux. Elle est vraiment en train de me menacer avec une bouée en forme de flamant rose ou je rêve ? « Ok… » Je lève les mains en l’air. « Je me sens vraiment super menacé en ce moment précis, alors je te promets que je ne veux pas créer de vagues. Je veux juste récupérer mon ballon. » Je lui indique d’un petit coup de tête celui qu’elle tient entre les mains. « Je m’appelle Keoni. Je suis le voisin. » je m’empresse d’ajouter. « Et je suis désolé si je t’ai fait peur, ce n’était pas dans mes intentions. »


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Tara Walters
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Tara Walters


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MessageSujet: Re: Watch out, I'm armed with a plastic flamingo. And ready to use it. (Kera #1) Watch out, I'm armed with a plastic flamingo. And ready to use it. (Kera #1) EmptyVen 24 Fév - 11:47

go back, demon, do not approach
i'm heavily armed
Pollen & Tara

Je me faisais l'effet d'un nouveau né, la plupart des jours. Et en fin de compte, je n'en étais pas si loin. Parce que je découvrais tout avec un oeil neuf, avec une sensation d'inédit au creux de la poitrine. Les nuances de couleurs qui se mélangeaient dans le ciel, les différents parfums qui flottaient dans l'atmosphère, la sensation de l'herbe fraîche sous mes pieds ou la rugosité de l'écorce d'un arbre sous la pulpe de mes doigts. La saveur d'un pancake noyé sous du sirop d'érable, le réconfort d'un chocolat chaud sur le canapé. Le moelleux d'une couverture, d'un matelas, d'habits chauds et dénués de la moindre imperfection. La moindre petite chose pouvant paraître insignifiante pour le commun des mortels m'était inconnue et je m'y plongeais avec une curiosité insatiable. Le plus dur restait à faire et je ne m'y sentais toujours pas prête pour le moment mais j'étais consciente du fait que je n'allais pas pouvoir continuer longtemps à rester cloîtrée dans l'enceinte de la propriété des Walters. J'avais passé tellement d'années enfermée, sans espoir de sortie que la perspective de me confronter au monde me terrifiait. Je ne savais pas à qui j'allais pouvoir me confronter et avoir été témoin de la cruauté humaine renforçait ce sentiment d'insécurité qui me prenait à la gorge quand je regardais le portail de l'entrée du jardin. J'essayais déjà de m'adapter à l'extérieur, à savourer la quiétude du jardin sans avoir l'estomac noué, sans passer mon temps à observer les alentours pour appréhender le danger. Poppy était d'une patience infinie et elle me laissait avancer à mon rythme, sans jamais rien m'imposer. Elle était simplement là, présente, disponible à la moindre crainte, au plus petit doute. Elle m'avait offert un toit, une famille, un confort que je n'avais jamais même oser espérer. Et une main à laquelle me raccrocher, une épaule sur laquelle déverser le tourbillon infernal d'émotions qui me traversait depuis la fin de mon calvaire. Petit à petit, j'apprenais à ouvrir les bras pour accueillir le monde qui m'entourait, à abaisser mes barrières pour laisser entrer d'autres personnes dans mon quotidien.

J'apprenais à embrasser ma liberté et tout ce que ça impliquait, toutes les possibilités et les expériences qui se présentaient devant moi, jour après jour.

Et même si une petite part de moi ne peut s'empêcher d'imaginer le pire à chaque instant, je me force à profiter du soleil avec un livre sous le bras. La lecture avait été toujours été mon unique consolation au milieu du cauchemar. Le seul répit dont je pouvais profiter, entre deux horreurs. Un échappatoire où je pouvais me réfugier en toute tranquillité et vivre des aventures extraordinaires. Mon corps se détend au fur et à mesure des pages qui se tournent et je savoure la chaleur des rayons sur ma peau pâle, jusqu'à ce qu'un bruit d'éclaboussure ne vienne troubler mon calme. Un ballon flotte à la surface de la piscine, chatoyant et je délaisse mon bouquin pour m'y intéresser, les sourcils froncés. Me redressant de la chaise longue sur laquelle j'étais allongée précédemment, je m'approche du bord avant de tendre le bras pour le récupérer. Puis je l'observe quelques secondes avant de pivoter sur moi-même à l'entente d'un bruissement dans mon dos. Pour me figer d'un coup net en apercevant la silhouette qui se tient là, à quelques mètres. Il prend la parole, cherchant à justifier sa présence dans le jardin mais je n'écoute pas un traitre mot, une sourde angoisse venant me prendre à la gorge. Un bras fermement enroulé autour de la balle, je recule sur le côté avant d'attraper la première chose qui me tombe sous la main pour la brandir devant moi. Autant dire que je ne dois pas avoir l'air très menaçante, avec ma bouée en forme de flamant rose. Mais ça permet de créer un obstacle entre la menace et moi alors ça me convient très bien en cet instant. Mon regard glisse ostensiblement en direction de la maison et je songe un moment à appeler au secours mais je n'ose pas le perdre de vue. Néanmoins, il lève les mains en l'air et je plisse les yeux devant son air surpris. Ne devrais je pas l'être ? Un étranger apparaissait subitement dans le périmètre de la maison, comme si c'était parfaitement normal.

Je me sens vraiment super menacé en ce moment précis, alors je te promets que je ne veux pas créer de vagues. Je peux sentir le manque de conviction dans ses paroles à des kilomètres. J'étais novice sur beaucoup de choses mais je n'étais pas stupide pour autant et j'avais appris à observer l'être humain, pendant tout ce temps. Mon emprise se resserre sur le ballon à la suite de sa réponse et je secoue la tête de gauche à droite. « Qui es-tu ? » je l'interroge, méfiante. Et pourquoi est-ce que tu te donnais le droit de rentrer dans le jardin sans permission, surtout ? Je m’appelle Keoni. Je suis le voisin. « Keoni... » Je fais rouler son prénom sur ma langue, quelques secondes. Il me paraissait exotique. Sans vraiment savoir pourquoi, je l'associe avec le remous des vagues, avec la rencontre du soleil et de l'horizon, au dessus de l'océan. Puis je me redresse d'un seul coup, comme électrocutée et je raffermis mes doigts autour de la poignée de la bouée. Je l'observe, sans savoir comment me positionner par rapport à ses explications. « Je n'ai pas-pas eu peur...J'ai juste été....surprise. » je rétorque, en levant légèrement le nez en l'air. Je ne voulais pas qu'il s'imagine qu'il m'impressionnait. Je refusais qu'il puisse penser qu'il avait la moindre emprise sur moi. Il ne me semblait pas menaçant, à première vue. Mais j'avais appris à mes dépends que les plus grands monstres se cachaient parfois derrière des visages avenants. Et mon âme toute entière ne savait pas réprimer ce réflexe de défense, devenu un mécanisme avec le temps. Cependant, mes iris voguent un instant en direction de la haie et j'aperçois le creux formé dans la végétation, signe d'un passage régulier. « Est-ce que tous les voisins fonctionnent comme ça ? » je rajoute, les sourcils froncés. « Pourquoi tu n'es pas passé par le portail ? » Une personne normale serait venu par l'entrée "officielle". « Tu es spécial pour eux ? » Je voulais comprendre. Obtenir des explications et déterminer si il représentait vraiment une menace pour moi. J'essayais vraiment de suivre les conseils des Walters, de combattre cette réaction machinale de définir le monde entier comme un danger potentiel. D'accepter qu'il y avait d'autres gens bons, comme eux. Des gens qui ne me voulaient pas le moindre mal. « Tu connais bien les Walters ? » je demande, d'une voix un peu moins assurée.



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MessageSujet: Re: Watch out, I'm armed with a plastic flamingo. And ready to use it. (Kera #1) Watch out, I'm armed with a plastic flamingo. And ready to use it. (Kera #1) EmptyMar 15 Aoû - 12:24

Buoy and flamingo
Tara & Keo

Kellen Walters étaient, en effet, un homme très intimidant. De par sa carrure et le sérieux qu'on pouvait presque constamment lire sur son visage. Mais Kellen Walters, c'était aussi les longues parties de football que j'avais effectué dans leur jardin, en compagnie de Neven, des cris d'amusement lorsqu'il nous menaçait faussement de nous dévorer tout cru quand on avait le malheur de l'appeler grand méchant loup pour s'amuser. J'avais rapidement compris que derrière cet être imposant se cachait un homme avec beaucoup de douceur à donner. Je gardais de nombreux souvenirs où son masque s'était abaissé, des heures durant, ou encore de l'extrême délicatesse dont il avait pu faire preuve à plusieurs reprises lorsqu'on avait eu le malheur de se blesser, en jouant, avec son fils. Leur maison était rapidement devenu la mienne et l'inversement c'était montré tout aussi vrai. De ce fait, j'avais cessé de compter le nombre de fois où j'avais traversé la haie pour aller chercher un objet -majoritairement des ballons, passés de l'autre côté et je savais que Neven faisait de même quand cela était nécessaire. Tout le monde était au courant dans nos familles et c'était quelque chose qu'on ne prenait même plus la peine d'évoquer. Ça faisait presque dix ans que les choses avaient été actées et cette habitude persistait encore aujourd'hui. Et ce malgré le fait que Nev et moi, nous nous soyons quelque peu éloigné. Chacun avait eu son groupe d'amis en rentrant au lycée, les derniers événements qu'il avait traversés n'avaient pas aidé à nous retrouver, puis il avait fini par simplement rentrer à l'université pendant que moi, je me devais de supporter encore les murs étouffants du lycée. Il restait toutefois un ami d'enfance que j'appréciais et mon voisin. Alors traverser la haie, comme habituellement, ne m'avait pas posé le moindre problème jusqu'à ce que j'entendre un cri et que je me fasse menacer à l'aide d'une bouée.

La demoiselle qui se tient devant moi semble terrorisée par ma présence, ce que j'entends parfaitement. Elle n'était ni Juniper ou Avalon, ni Tamsin, alors à ses yeux, je n'étais qu'un parfait intrus ou pire encore. Mais loin de moi l'idée de la faire paniquer ou de passer pour un infâme voleur ou psychopathe. Malheureusement le contexte ne jouait pas du tout en ma faveur. Je me présente, dans l'espoir d'instaurer un semblant de confiance et de lui permettre de poser un nom sur mon visage. Avec un peu de chance, il lui évoquerait vaguement quelque chose. Mais au vu de sa réaction et de son regard, j'en conclu que c'est peine perdue, alors je m'empresse de m'excuser. C'est la moindre des choses après avoir manqué de lui faire faire un arrêt cardiaque et puis, ma maman m'a bien élevé. Et autant le dire, je n'avais pas fait que la surprendre. Je pouvais lire dans son regard toute la méfiance qu'elle avait envers moi, sans parler de ses réactions qui, inévitablement, parlaient pour elle. Ma présence la stressait et ce n'était pas lié qu'à de la surprise. Il y avait quelque chose d'autre, que je n'expliquais pas, mais qui me faisait dire que j'avais, pour le moment, tout intérêt à rester là où j'étais si je voulais éviter de l'effrayer davantage. Est-ce que tous les voisins fonctionnent comme ça ? « Euh... Je ne sais pas. Peut-être ? » Je n'avais aucun autre point de comparaison. Kenny et Tim vivaient tous les deux en appartement alors la question ne se posait même pas et je n'étais pas spécialement proches de mes autres voisins. Pas d'enfants avec un âge similaire au mien donc aucune raison de s'aventurer de la sorte chez eux. Pourquoi tu n'es pas passé par le portail ? Par habitude ? Par flemme ? Par rapidité ? Quoi qu'il en soit, j'aurais sûrement dû. Ça m'aurait évité ce genre de situation et l'avalanche de questions qui me déferlaient dessus. « Spécial ? » Je secoue la tête négativement avant de me rendre compte que ça n'allait pas spécialement m'aider comme réponse. Pourquoi est-ce que tout me semblait compliqué aujourd'hui ? « Je suis un ami de Neven. » je finis par expliquer. « On est voisin depuis presque dix ans et nos parents sont aussi devenus des amis avec le temps. On peur dire que je connais bien les Walters, oui. Et ils sont au courant, pour ça. »  je m'empresser d'ajouter en désignant la haie dans mon dos. « J'ai leur autorisation. Promis, je ne suis pas un voleur ou quelque chose comme ça. » En plus j'aurais été nul comme cambrioleur. Je n'étais décemment pas le garçon le plus courageux de la planète, ni l'être le plus discret. Ma mère aurait de nombreux exemples à fournir si besoin, mais je préférais garder un semblant de crédibilité.

Puis il y a une question qui me brûle les lèvres et que je n'ose pas poser, par peur qu'elle soit déplacée. Je connaissais les Walters, la famille, cousins et cousines compris, les amis de Neven et sa petite-amie et elle n'était définitivement pas l'une d'entre eux. Alors qui était-elle ? Qu'est-ce que j'avais raté d'aussi important pour être dans l'ignorance ? J'hésite encore pendant quelques secondes avant que ma curiosité prenne le dessus. Elle m'intriguait et j'avais envie de savoir qui elle était. « Et toi, tu es...? » je la questionne dans un souffle, en espérant qu'elle n'allait pas prendre la poudre d'escampette.


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Watch out, I'm armed with a plastic flamingo. And ready to use it. (Kera #1)
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