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Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10)

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Kellen Walters
Deuxième génération

Kellen Walters


Date de naissance : 11/12/1989
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MessageSujet: Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) EmptyJeu 26 Mai - 21:41

it's time to show you the part of me
i didn't wanted you to know
Poppy & Kellen

Il n'y a pas une âme qui vive, lorsque nous entrons dans le bâtiment réservé aux forces du SWAT. Et je n'avais jamais réussi à m'habituer au silence qui nous accueillait, lorsque l'on rentrait de mission. Nos pas résonnent sur le sol et j'ai toujours l'impression de sentir battre le sang dans mes tempes. « Dites-moi que vous m'avez vu retourner cet enfoiré comme une crêpe ? J'ai cru qu'il allait appeler sa mère au secours. » Mes yeux viennent rouler dans leurs orbites et je passe une main dans mes cheveux entremêlés, laissant échapper un bref soupir. Puis un léger sourire étire mes lèvres et mon attention dévie pour se porter sur le grand blond qui marche à un pas soutenu, sur ma gauche. Un nouvel élément dans notre équipe, récemment arrivé de Philadelphie. Et une sacré phénomène. Le simple fait de l'entendre s'égosiller à chaque fin de service suffisait à me fatiguer. Mais il n'était pas méchant. Simplement beaucoup trop extravagant à mon goût. « Ça, c'était avant ou après qu'il tente de te poignarder par surprise ? » je lâche, nonchalamment. Avant de me récolter un coup de poing dans l'épaule, en guise de réponse. Et je lui adresse un regard noir, en jetant ma veste sur mon épaule. « Toujours surveiller ses arrières, Robards. » C'était la règle numéro une. « Et ne jamais rien prendre pour acquis. C'est le meilleur moyen de se faire tuer. » je rajoute, en haussant les épaules. Notre marche nous emmène en direction des bureaux et à cette heure, les seules personnes que nous croisons sont des agents de recherche et l'une des réceptionnistes de nuit. Je baisse les yeux sur la silhouette de Poppy, marchant silencieusement à mes côtés. La soirée avait été riche en émotions et je savais qu'elle ne désirait rien d'autre que de retourner chez nous. « On remplit le compte-rendu et on rentre à la maison. » je souffle à son intention, en me penchant légèrement sur le côté. « À tout de suite. » Ma voix n'est qu'un murmure et mes doigts effleurent le creux de son dos quand nous nous séparons pour rejoindre nos vestiaires respectifs. Puis la voix de Robards retentit à nouveau et j'inspire profondément pour me donner du courage.

Mais ce sont d'autres éclats de voix qui résonnent lorsque nous sortons enfin de notre bureau, après avoir rédigé notre rapport de mission. Un petit groupuscule était rassemblé dans un coin et lorsque nous approchons, c'est un brouhaha enthousiaste qui nous accueille, ainsi que le visage rayonnant de Mikkelsen malgré les cernes violacées qui siègent sous ses yeux noisette. « Qu'est-ce qu'il se passe ? » j'interroge, un sourcil haussé devant tant d'effusion de joie à une heure aussi tardive. « Ma femme m'a envoyé un message, il y a quelques instants. » lâche-t-il, en serrant fermement son téléphone portable dans sa main. Puis il le tourne dans notre direction, affichant la photo d'un test de grossesse positif, accompagné du visage larmoyant de son épouse. « Je vais être papa ! » Tout le monde se met à couiner, y compris la rousse qui m'accompagne et je me retiens de soupirer dramatiquement. Je ne comprenais pas toute l'effervescence qui tournait autour des nouveau-nés. Mais je tiens compagnie à Poppy pendant qu'elle interroge le futur père, se mêlant à la conversation en oubliant toute envie de rejoindre notre appartement. Jusqu'à ce qu'une remarque ne la fasse se figer, soudainement. La grossesse t'irait à merveille, Lloyd. Je peux le remarquer à la raideur de ses épaules, à l'infime crispation dans son sourire. Et à l'éclat qui se ternit légèrement dans ses yeux. Mon coeur se serre dans ma cage thoracique et pendant un instant, je me demande si je suis la cause de cette peine que je vois dans son regard. Nous n'avons jamais évoqué ce sujet et je n'avais même jamais envisagé la chose, de mon côté. Être père, c'était une pensée que je ne m'étais jamais autorisé à avoir. Pourtant, j'étais parfaitement conscient que mes désirs étaient aux antipodes de ceux de la femme qui partageait désormais ma vie. Même si ce n'était pas maintenant, Poppy allait vouloir des enfants. Je ne le voyais pas autrement. Est-ce qu'elle réprimait cette envie à cause de moi ? Est-ce qu'elle s'était résignée à voir un de ses rêves s'effacer ? Cette simple pensée avait le don de me crever la poitrine. Et des milliers de questions s'entrechoquent dans ma tête, sur le chemin du retour. Je ne cessais de jeter des coups dans sa direction, au fur et à mesure des kilomètres arpentés pour rejoindre notre chez-nous et je peux sentir qu'elle est profondément perturbée. Ma propre inquiétude augmente, petit à petit et j'ai un besoin incommensurable de crever la tension qui grandit entre nous, sans le vouloir. Nous atteignons enfin l'appartement et je la laisse rentrer en première, rejoignant la cuisine pour boire quelque chose tandis qu'elle file se doucher. Je ne demandais rien d'autre que d'aller dormir mais je savais que je n'allais pas pouvoir fermer l'oeil tant que je n'aurais pas eu le fin mot de l'histoire. « Tu veux des enfants ? » je lâche, à brûle-pourpoint, lorsqu'elle sort de la salle de bains. Ses cheveux étaient encore humides, prenant une teinte plus sombre et je laisse mes iris s'y poser, avant d'appuyer mes avant-bras sur mes cuisses. Assis en tailleur sur le lit, je l'observe, mes doigts venant machinalement jouer avec le dos de l'autre main. Mais je ne reçois aucune réponse et je peux discerner la surprise sur son visage. « Des enfants...Est-ce que tu en veux ? » je réitère, sur un ton plus bas, presque incertain.

Je ne voulais rien d'autre qu'effacer la lueur de tristesse qui flottait dans ses yeux clairs.


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Poppy Walters
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Poppy Walters


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MessageSujet: Re: Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) EmptyLun 30 Mai - 23:42

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Poppy & Kellen

Je ne savais pas vraiment si j'aimais les retours de missions ou si je les haïssais. J'étais partager entre plusieurs sentiments à chaque fois, le soulagement que nous soyons encore debout, Kellen, notre équipe et moi et une certaine amertume, due aux horreurs qu'on voyait parfois quotidiennement, aux quelques détails qui, parfois, manquaient de tout faire capoter. J'aimais mon métier, mais des fois, c'était compliqué. Compliqué d'accepter certains échecs, compliqué d'enchaîner autant d'heures de garde sans ressentir le poids brutal de la fatigue que nos épaules. Et aujourd'hui, je ressens un parfait mélange de tout ça, mais je me sens surtout exténuée. J'ai besoin  de rentrer, de retrouver le petit cocon que je partageais avec le brun et de me lover contre lui. Alors je suis là sans être réellement là. J'écoute leur échange, avec le nouveau de notre équipe, sans y prêter plus attention que ça, souriant plus par politesse que par intérêt. J'appréciais Robards et la bonne humeur qu'il avait apporté avec lui, contrairement à mon compagnon qui devait le trouver particulièrement agaçant. Surtout en ce moment. Mais ça avait au moins le don de détendre un peu l'atmosphère après cette soirée particulièrement mouvementé. Puis un long frisson parcours mon échine quand je sens des doigts effleurer mon dos et mes yeux remontent jusqu'à la silhouette de Kellen, un fin sourire étirant mes lèvres. Ça me faisait encore tout drôle de me dire que son appartement était aussi devenu le mien, qu'il n'y avait rien de plus sérieux que nous deux  et que nous n'étions enfin plus obligé de nous cacher de tous nos collègues. Et j'en profitais, de temps en temps. Je lui vole un baiser rapide avant de pivoter en direction de mes vestiaires. Oui, j'avais vraiment hâte de rentrer à la maison. Mon uniforme jeté dans mon casier et une tenue plus confortable enfilée, je me dirige vers les voix qui s’exclament à l’extérieur, interrogeant du regard mes différents collègues. Et mon envie de quitter au plus vite le boulot se dissipe quand Mikkelsen m’explique enfin qu’il a une grande nouvelle à nous annoncer. Mais Monsieur se fait désirer et préfère attendre que l’équipe soit au grand complet.

On est rapidement rejoint par les deux retardataires et un immense sourire fleuri sur mon visage lorsqu’il nous apprend enfin que sa femme est enceinte. Photo à l’appui. Je savais qu’ils essayaient depuis plusieurs mois, pour en avoir souvent discuté avec lui et j’étais sincèrement heureuse pour eux. Ils allaient être deux formidables parents. Je le félicite comme il se doit, ma main se glissant dans celle de mon compagnon, avant d’interroger le futur papa sur son pronostic concernant le sexe du bébé. Sans grande surprise, il aimerait un petit garçon en premier et je vois qu’il se retient de sortir sa panoplie d’explications sexiste de type ‘comme ça il pourra protéger sa petite sœur’ parce qu’il sait que je peux lui botter les fesses en moins de deux si il ose. On continue joyeusement de discuter jusqu’à ce que son regard se pose une nouvelle fois sur moi, balayant ma silhouette de haut en bas avant de s’arrêter de nouveau au niveau de mes yeux. La grossesse t'irait à merveille, Lloyd. J’ai l’impression de me prendre un coup de poignard dans l’estomac et pendant quelques secondes je ne sais pas quoi lui répondre. Personne ne savait qu’il y a presque deux ans, j’accouchais d’une petite fille. Petite fille que je n’avais pas gardé, qui grandissait maintenant dans une famille aimante et capable de lui offrir la lune. Et cette pensée me serre le coeur. Je ne regrettais rien. Je savais pertinemment que je n’aurai jamais réussi à l’aimer et à l’élever parce qu’elle m’aurait sans cesse rappelé le cauchemar que j’avais vécu, mais parce que j’aurai aimé que tout soit différent. Mes doigts se délient de ceux de Kellen avant de venir se fourrer dans les poches de mon pull. « Merci ? » je réponds simplement, en essayant de masquer la tornade de sentiments qui me submerge. J’essaie de faire bonne figure encore quelques minutes, le temps de saluer tout le monde et de prendre le chemin de notre chez nous.

Le trajet se fait dans le silence et, l’appartement à peine atteint, je fuis en direction de la salle de bain. J’avais besoin de prendre un moment toute seule, de laisser évacuer tous ces souvenirs et de reprendre mes esprits. Si je repensais encore à ce que j’avais vécu, enfermée dans cette chambre, j’avais plutôt bien réussi à occulter dans les tréfonds de ma mémoire les mois qui avaient suivi. Vivre cette grossesse, abandonner l’enfant que j’avais porté, ça m’avait tout autant marqué que ces jours interminables de captivité, mais ça m’avait aussi fait tirer une croix sur ce désir de devenir mère et de fonder une famille. Peut-être pas indéfiniment, mais pour le moment, ça m’était tout simplement inenvisageable. Lavée de tous ces anciens démons, je regagne la chambre, m’arrêtant net, surprise par la question qui vient de m’être posée. Mon regard se pose sur la silhouette de Kellen et je fronce les sourcils. « Quoi ? » Des enfants...Est-ce que tu en veux ? Je ne suis pas certaine de comprendre d’où ça peut bien sortir et pourquoi il me semble aussi inquiet, tout d’un coup. « Non. » je réponds avant de pousser un léger soupire. « Enfin oui, peut-être. Je ne sais pas. Pas maintenant en tout cas… » Je m’approche du lit avant de m’asseoir dessus, en face de lui. « Pourquoi ? Tu sais, si c’est à cause de Mikkelsen, je te rassure tout de suite, je ne compte pas te demander de me faire un marmot sur-le-champ sous prétexte que, d’après lui, la grossesse m’irait bien. » J’essaie de paraître la plus détendue possible, mais je sais qu’il a compris. Je peux le voir à la lueur qui brille dans ses yeux qu’il se doute que je lui cache quelque chose.

Parce qu’il a toujours suffit d’un regard pour nous comprendre.


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Kellen Walters
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MessageSujet: Re: Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) EmptyDim 10 Juil - 10:20

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Pendant longtemps, je ne me suis jamais imaginé la possibilité d'avoir une famille. La mienne avait été réduite en cendres, en l'espace de quelques instants. Tout avait basculé et j'avais perdu l'un des êtres que j'aimais le plus au monde, avant de voir l'autre s'éloigner de moi, jour après jour. S'attacher, c'était s'exposer à la souffrance, donner des armes à autrui pour s'en servir contre nous. Alors j'avais décidé de m'en détacher, de ne plus laisser personne rentrer dans ma carapace, pour ne plus avoir à ressentir cette lente agonie. Et il y avait trop de noirceur dans mon âme pour m'en offrir l'occasion. Je m'étais fait à l'idée de vivre seul jusqu'à la fin de mes jours, parce que j'étais intimement convaincu que je n'aurais jamais trouvé personne qui saurait m'accepter. Quelqu'un qui saurait composer avec les démons qui résidaient dans mes yeux, avec les spectres qui flottaient à mes côtés. Puis Poppy avait été déposée sur mon chemin et un raz-de-marée m'avait submergé. Mon univers tout entier avait basculé, d'un seul coup, lorsque j'avais compris qu'il était trop tard pour faire demi-tour. Quand j'avais réalisé la portée des sentiments qui m'habitaient, qui m'attiraient inexorablement vers sa lumière. Parce qu'elle irradiait une lueur qui avait su traverser l'obscurité dans ma poitrine, pour entourer mon coeur de cette chaleur qui lui était propre. Et tous mes repères avait été balayés par ses sourires, par la douceur de ses gestes, par la patience et la bonté dont elle faisait preuve. Par son acceptation de toutes les parts de mon être, sans distinction. Elle ne connaissait pas tous les tenants et les aboutissants qui avaient mené à l'homme que j'étais aujourd'hui mais elle avait décidé de croire en moi, malgré tout. Avec elle, j'étais prêt à entrevoir un avenir plus clair, plus paisible. Je me sentais capable de penser à des projets, de réfléchir à ses sujets qui ne m'auraient jamais traversé l'esprit avant qu'elle ne se manifeste dans mon existence.

Alors je sens mon coeur se serrer dans ma cage thoracique en voyant son visage s'affaisser, aux paroles de notre collègue. La grossesse t'irait à merveille, Lloyd. Mes yeux se posent sur ses traits et je perçois l'infime changement qui s'y opère, par force de l'habitude. J'avais passé tellement de temps à la regarder, d'abord pour l'analyser et après simplement pour la contempler et me rappeler qu'elle était bien là, à mes côtés. Je savais déchiffrer ses émotions et celles que je voyais n'étaient pas celles auxquelles je m'attendais, au départ. Ses doigts s'échappent des miens, qui se serrent légèrement en réponse de cette soudaine absence. Mes lèvres se plissent et mon regard va et vient, sans cesse, pour guetter ses réactions. Il y a quelque chose qui me chiffonnait, une sensation étrange qui s'enroulait fermement dans ma poitrine. Et ça ne cesse de trotter dans ma tête tout au long du trajet, les yeux rivés sur la route qui défile devant nous. Est-ce qu'elle s'était déjà faite à l'idée qu'elle ne pourrait jamais être mère, en restant à mes côtés ? Il y avait tant de questions qui flottaient dans mon crâne, tant d'interrogations. Des angoisses et une infinie tristesse. Je la regarde se rendre jusqu'à la salle de bain, exhalant un profond soupir quand la porte se referme derrière elle. Et je fais un détour dans la cuisine pour boire quelque chose avant de rejoindre la chambre, me laissant tomber sur le lit sans même prendre le temps de me changer. Son expression à la question de Mikkelsen m'avait bien trop perturbé et je saurais que je n'arriverais jamais à passer outre. J'avais vu passer tellement de douleur et de peine, en l'espace de quelques secondes et je n'arrivais pas à en comprendre l'origine, à déterminer réellement la source de toute cette affliction. Et je l'attends, assis en tailleur sur le matelas.

Et je me laisse quelques infimes instants pour effleurer son visage du regard, quand elle sort de la douche. Ses cheveux assombris par l'eau, sa peau pâle, constellée d'éphélides. Les muscles fermes qui roulaient sous son épiderme, malgré sa silhouette délicate. Ma question s'échappe d'un seul coup, vive et elle me donne le sentiment de résonner avec brutalité dans la pièce. Elle se fige, les yeux écarquillés. Avant de froncer les sourcils. Je me penche, déposant mes avant-bras sur mes cuisses pour la détailler. Non. La réponse avait été immédiate et c'est à mon tour d'exprimer une sorte d'incompréhension. Parce que ça ne cadrait absolument pas avec la femme que je connaissais et cet instinct maternel surdéveloppé qu'elle possédait, qui se trouvait être un atout non négligeable au travail. Enfin oui, peut-être. Je ne sais pas. Ce sont mes sourcils qui se froncent, cette fois. « Je vois. » je murmure, sans conviction. Il y a quelque chose qui clochait. Elle approche, venant s'asseoir en face de moi. Et même la pointe d'humour qu'elle tente de distiller pour détendre l'atmosphère ne suffit pas. « C'est à cause de moi ? » je l'interroge, dans un souffle. J'avais besoin de savoir. Parce que je ressentais toujours ce creux dans l'estomac, en m'imaginant qu'elle s'était résignée par ma faute. « Est-ce que tu penses que tu ne pourras jamais avoir d'enfant avec moi ? » Je ne pouvais pas empêcher la pointe de morosité qui m'étreignait de teinter mes paroles. Je passe mes mains dans les cheveux, les repoussant en arrière. « Je n'ai jamais été fermé à l'idée, tu sais. Je n'ai jamais pensé que- » Je m'arrête, avec une boule dans la gorge. Je n'arrivais pas à me résoudre à verbaliser cette information. À lui avouer que j'avais fini par accepter la solitude de mon existence, pendant tant d'années. « Je n'avais jamais imaginé que ça pourrait m'arriver, c'est tout. » je murmure, en détournant le regard. « Mais avec toi, c'est différent. » Et ça signifiait tellement de choses, tellement tellement de choses. « Je peux le concevoir, désormais. Tu n'as pas à le réprimer parce que tu as décidé d'être avec moi, Poppy. » je termine, mes épaules s'affaissant légèrement. Mes mains viennent jouer avec les draps, s'occupant d'aplanir les plis du tissu et mes dents triturent l'intérieur de ma joue.

Je ne voulais pas être un obstacle à son bonheur, quel qu'il soit.


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MessageSujet: Re: Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) EmptyDim 10 Juil - 17:10

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Poppy & Kellen

La famille, c’était l’une des choses les plus importantes à mes yeux. Je l’avais compris tardivement, bien après mon départ pour Los Angeles, mais aujourd’hui je remerciais le ciel d’avoir des mamans incroyables et un petit frère aussi adorable qu’embêtant. Olympe avait quitté l’Angleterre pour venir vivre ici et même si je n’étais pas la raison principale de sa nouvelle aventure américaine, j’étais tellement heureuse de l’avoir à mes côtés. Nos mères venaient régulièrement nous rendre visite et elles avaient enfin fait la rencontre de Kellen, de façon officielle cette fois et non pas dans les couloirs de l’hôpital. Depuis, je ne comptais plus le nombre de messages que je recevais d’elles pour me dire à quel point elles étaient rassurées et contentes de me voir sourire et rayonner de nouveau. Je savais que ça n’était pas tous les jours faciles de vivre loin de nous, de ne pas avoir autant de nouvelles qu’elles le souhaiteraient, mais Mamika ne jurait, dorénavant, plus que par le châtain avec qui je partageais ma vie et semblait rassurée de ne plus me savoir seule. Ce que j’avais vécu, il y a un peu plus de deux ans restaient dans toutes nos mémoires et je n’avais pas besoin de les entendre me le dire pour savoir qu’elles craignaient presque autant que moi que tout ça me rattrape, une fois de plus. Mais j’avais repris le cours de ma vie et je ne m’étais jamais sentie aussi bien que dernièrement. Il y avait toujours des bas, mais jamais rien de comparable avec les sentiments étouffants que j’avais connu auparavant et ça, je le devais en très grande partie à Kellen. Et bon sang, je n’aurais jamais cru, un jour, ressentir un amour aussi fort et puissant pour quelqu’un. On se complétait à la perfection, malgré nos caractères diamétralement opposés et même si notre relation continuait d’étonner certains de nos collègues, la nouvelle n’avait pas été une très grande surprise, finalement.

Pourtant, je ne peux pas empêcher l’ombre de passer dans mes iris lorsque Mikkelsen m’annonce, sans aucune pincette, que la grossesse m’irait bien. Ça partait d’une bonne intention, je supposais qu’il s’agissait même sûrement d’un message subliminal à destination de Kellen, sans doute dû à nos longues conversations autour de son envie de paternité et des nombreux essais avec sa femme, mais j’éprouve une subite envie de le faire taire et ravaler ses paroles. Pourtant, je n’ai pas le droit de lui en vouloir, parce qu’il ne sait pas à quel point ses mots me font mal et pourquoi c’est le cas. Je n’ai jamais rien dit à qui que ce soit, parce qu’à l’époque, je pensais ma démission définitive et j’estimais que ça ne concernait personne d’autre que moi. Notre commandant était au courant, mais je lui avais fait jurer de garder cette information pour lui et il avait visiblement tenu sa promesse. J’avais toujours souhaité fonder une famille, rêvé d’une grande maison avec deux ou trois enfants pour égayer ses murs, mais aujourd’hui, tout était différent. Même si je n’éprouvais aucun regrets quant à mon choix, une part de moi ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce qu’aurait été ma vie si j’avais pris une autre décision, si tout s’était déroulé d’une autre façon. À l’heure actuelle, je serais maman d’une petite fille de presque deux ans. Ça me semblait tellement improbable, tellement lointain, que je sens mon estomac se nouer et j’essaie de camoufler mon malaise à mes collègues, souriant plus pour la forme qu’autre chose. Mon envie de tomber enceinte s’était envolé et même si je refusais de me dire que ça n’allait plus jamais m’arriver, c’était quelque chose que je ne souhaitais plus actuellement.

Mais ça me perturbe suffisamment pour que le trajet jusqu’à notre appartement se fasse dans le plus grand des silences et pour, qu’à peine la porte d’entrée passée, je prenne la direction de la salle-de-bain. Je fuyais. Parce que Kellen avait forcément compris que quelque chose n’allait pas et que je craignais sincèrement qu’il me pose des questions. Et même si je m’y attendais, celle qui franchit la barrière de ses lèvres me surprend. J’ignorais pourquoi, mais je n’avais pas pensé un seul instant qu’il prendrait le problème sous cette angle. Je suis prise de court si bien que je ne sais même pas quoi répondre. Oui ? Non ? Peut-être ? Bordel, je n’en savais fichtrement rien. Je viens m’assoir à côté de lui, sur le lit, en essayant de le rassurer avec une pointe d’humour. Mais il semble terriblement inquiet, sans que je n’en comprenne la véritable raison et ça m’enserre le coeur. C'est à cause de moi ? J’ai l’impression de manquer d’air, pendant de longues secondes. « De quoi tu parles… ? » je souffle. « Kellen, rien n’est à cause de toi. » Et je le laisse m’exprimer ce qu’il a sur le coeur, les raisons de sa subite angoisse et plus j’entends ses paroles, plus les larmes me montent aux yeux. Jusqu’à ce que celles-ci finissent par rouler le long de mes joues. Je l’étreins de toutes mes forces, mes bras se resserrant dans son dos. « Je crois que c’est la plus belle déclaration d’amour que tu aies pu me faire… » je murmure contre son cou avant de me détacher et de venir déposer un baiser sur ses lèvres. « Mais je ne réprime rien, je te le promets. » Un soupir s’échappe de mes lèvres tandis que mes mains viennent se poser sur les siennes. « Si j’avais voulu un enfant ou qu’il s’agissait de quelque chose que j’envisageais, je t’en aurais parlé, Kellen. Et je n’ai jamais abordé ce sujet parce que je le pense sincèrement, quand je dis que je ne veux pas d’enfants maintenant et que je ne sais pas si j’en aurais envie un jour… Et ce n’est en aucun cas à cause de toi. » Je n’ai plus envie d’avoir de secrets pour lui, de porter celui-ci toute seule sur mes épaules même si je n’ai aucune idée de ce qui pourra bien se passer une fois que je lui aurais avoué ce que je tais depuis tout ce temps. « Mais je dois quand même t’avouer quelque chose. » Je baisse les yeux sur nos mains jointes avant de les relever pour les plonger dans ses iris. Je ne savais pas de quelle manière lui annoncer ça, comment m’y prendre pour que ça ne paraisse pas trop soudain, mais j’avais beau tourner mon annonce dans tous les sens, aucune n’était meilleure que les autres. « Je suis déjà tombée enceinte. J’ai accouché d’une petite fille en novembre 2020… » Je peux voir dans son regard qu’il est en train de remettre toutes les pièces du puzzle en place et que tout n’est plus qu’une question de secondes avant qu’il saisisse l’importance de ces quelques mots.


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MessageSujet: Re: Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) EmptyMer 14 Sep - 19:10

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Poppy & Kellen

Ma famille, ça s'est d'abord résumé à mes parents. Aux êtres qui m'ont donné la vie, qui m'ont guidé sur cet étrange chemin qu'est la vie. Puis mon père a été assassiné et rien n'a plus jamais été pareil, après ce jour. Ma mère s'est éteinte, petit à petit. À chaque lever de soleil, son regard se faisait de plus en plus lointain. Ses paroles, plus rares. Sa présence, moins vive. Et je l'ai regardé s'effondrer morceau par morceau, impuissant face à sa douleur. Parce qu'elle était le reflet de la mienne, de cette absence qui creusait un fossé dans ma poitrine. Mais il y avait Cosima, au beau milieu de cet orage. Seul rai de lumière dans mon existence plongée dans le noir. Seule main tendue pour me sortir hors de l'eau, pour me rappeler de reprendre mon souffle. Je crois que je me serais écroulé à mon tour, si elle n'avait pas été là pour me redresser, pour me secouer quand elle me voyait dériver au loin. Mais j'ai fini par m'entourer de cette haute muraille taillée dans une pierre sombre, sans le moindre éclat. Je me suis renfermé dans cet ersatz de quotidien qui se résumait au travail et à la vengeance. Parce que je n'avais rien d'autre auquel me raccrocher, aucune autre fondation solide pour me maintenir debout. Et comment imaginer autre chose que la solitude quand elle s'accrochait à vous, pareille à une seconde peau ? J'ai toujours cru que je n'avais rien de bon à offrir. Si ce n'était de la haine, de la rancœur et cette obscurité latente, presque tangible. Ça rythmait mes journées, inondait mes nuits, accentuait la moindre de mes actions et parasitait la plus petite de mes pensées. Puis un beau jour, Poppy est arrivée dans mon univers. Un soleil miniature, lumineux et insupportablement heureux. Je crois que je l'ai détestée autant que je la jalousais, au début. Avant de l'aimer, intensément et de manière irrémédiable. Parce qu'elle était la seule à se foutre de toute la noirceur qui barbotait au creux de mon être, à accepter mes démons tels qu'ils étaient, parce qu'ils faisaient partie intégrante de moi. Elle ne les craignait pas, elle les embrassait avec ferveur et sa douceur était comme un baume sur mes blessures, même les plus profondes.

Et tout ce que je voulais, c'était pouvoir la rendre heureuse. Parfois, l'intensité de ce que je ressentais à son égard me donnait le sentiment de suffoquer. C'était beaucoup trop grand, beaucoup trop profond, beaucoup trop puissant. Et ça menaçait de me submerger. Mais il y a une seule chose dont j'étais parfaitement certain et c'était que son bien-être passait avant tout le reste. J'aurais fait n'importe quoi pour qu'elle conserve cette éclat brillant dans ses yeux clairs, pour que son visage continue d'arborer cette expression bienveillante et radieuse qui était la sienne, à chaque jour qui passait.

Mais en cet instant, c'était la tristesse qui peignait ses traits et un étau s'était resserré autour de ma poitrine. Alors je finis par l'interroger, avec un pincement au coeur. Parce que je voulais être sûr d'une chose. La question s'échappe d'entre mes lèvres et je fronce légèrement les sourcils, à sa réaction surprise. De quoi tu parles ? Je me râcle la gorge avant de répondre, dans un murmure. « J'ai pensé que- » Kellen, rien n’est à cause de toi. Je me fige, mon palpitant battant lourdement dans ma cage thoracique. Assis sur le lit, je sens ma tête se remplir de paroles qui viennent prendre vie à travers la gorge, mes doigts triturant les draps pour m'occuper l'esprit et éviter de réfléchir trop longuement sur ces confessions. Mais je voulais qu'elle le sache, qu'elle comprenne mon avis sur la question, malgré l'image que je devais certainement refléter sans le vouloir. Je m'étais détaché des autres pendant si longtemps que ça devait se répercuter sur mon visage, sur mes actions. Quand je relève la tête, le visage de Poppy est baigné de larmes, faisant redoubler de vitesse à mon rythme cardiaque. Puis ses bras s'enroulent autour de moi, sa tête venant de poser dans le creux de mon cou. Et il y a sa chaleur qui confronte la mienne, son parfum si familier qui flotte autour de moi. Et c'est là qu'est ma place, là où je me sens chez moi. Sa déclaration me tire un infime sourire et je la laisse reculer suffisamment pour me faire à nouveau face. Sa bouche rencontre la mienne et je me gorge de sa présence, quelques instants avant de lui faire face à nouveau. Mais je ne réprime rien, je te le promets. Je l'observe, la tête légèrement penchée sur le côté. Et je ne vois rien d'autre qu'une profonde honnêteté. Pourtant, je ne me sens pas totalement apaisé. Je l'écoute silencieusement pendant qu'elle se confie, comme elle l'a fait pour moi quelques minutes auparavant. Avant de me raidir à ses mots. Il y avait bien quelque chose. Au vu de la crispation de ses traits, pourtant presque imperceptible, je sais que ça ne va pas me plaire. Nos mains sont toujours jointes et je presse à peine ses doigts pour l'intimer de continuer. Je suis déjà tombée enceinte. L'annonce me fait l'effet d'une claque. Mais la suivante se rapproche plus d'un semi-remorque lancé à pleine vitesse.

J’ai accouché d’une petite fille en novembre 2020.

Mon cerveau ne perd pas de temps pour calculer la différence et je sens l'air se bloquer dans ma poitrine, obstruer mon œsophage. Tous mes membres sont tendus et je combats l'envie de reculer qui m'étreint tout entier. Poppy avait eu le courage de m'avouer ses propres démons, ça n'aurait rien fait d'autre que de la blesser profondément. Et je m'y refusais. Néanmoins, je n'arrive pas à dissimuler la rigidité qui me traverse. Parce que je sais tout ce que ça implique et tout ce qui s'est déroulé sous mes yeux, sans que je n'y pense une seule seconde. Je n'ai pas besoin de le demander parce que le moindre doute n'avait pas sa place. L'enfant était de lui. Et elle l'avait porté pendant que l'on travaillait ensemble, ainsi que pendant ces longs mois où elle s'était retranchée hors du monde, tentant de survivre tant bien que mal après le cauchemar qu'elle avait vécu. Elle était logée dans ses entrailles quand je l'avais découverte attachée au lit, la peau constellée de stigmates. Mes doigts se délacent des siens pour remonter au niveau de son visage, le prenant délicatement en coupe. « Je suis désolé. » Que l'homme que tu aimais se soit révélé un monstre. Qu'il aie décidé de transformer tes jours en cauchemar. Et qu'il aie pu réussir à s'infiltrer sous ta peau, jusqu'au centre de ton âme. Je ne pourrais imaginer à quel point ça avait du être difficile, pour elle. Pas un seul centième de la douleur et des tourments qu'elle avait du ressentir, au fil des mois. Mais ça expliquait son état grave et ce sentiment d'abandon que j'avais perçu dans ses iris limpides. Mes lèvres viennent doucement se presser contre les siennes. « Parfois, je me dis que j'aurais du lui tirer une balle dans la tête, quand j'en ai eu l'occasion. » je murmure, dans un souffle. Même si ça aurait été une maigre consolation, comparé à tous les dégâts qu'il avait causé. Puis je l'observe à nouveau, mordant l'intérieur de ma joue avant de l'interroger sur autre chose. « Comment est-ce qu'elle s'appelle ? » je l'interroge, sur le même ton. Même si elle n'aurait jamais pu s'attacher à l'enfant qui venait d'un homme tel que lui, après tout ce qu'il avait fait, ça avait du être un geste terrible. Je me redresse, mon pouce venant balayer l'arête de sa pommette. « Je comprends, en tout cas. Mais je serai là, que tu le veuilles un jour ou non. »


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MessageSujet: Re: Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) EmptySam 17 Sep - 19:15

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Je me suis toujours imaginée avec des enfants, je ne voyais et n'envisageais pas ma vie sans. J'avais toujours eu un instinct maternel développé, peut-être à cause de mon frère que j'aurais pu protéger du monde entier. Et découvrir que j'allais devenir maman m'avait procuré un bonheur si intense que lorsque j'avais compris qui il était vraiment, j'avais eu l'impression de mourir de l'intérieur. Et tout s'était effondré comme un château de cartes. Aujourd'hui, je n'étais plus capable de me projeter dans un tel rôle, parce que mon geste m'avait tout fait remettre en question. Je ne regrettais rien, et pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir une pointe de culpabilité, parce que tout ce qu'on m'avait dit sur la maternité, la grossesse et ce sentiment d'amour profond pour son enfant, je ne l'avais pas réellement ressenti. J'avais éprouvé une forte tendresse à l'égard de cette petite fille, le besoin de la protéger, mais surtout de la tenir éloignée de moi afin qu'elle puisse grandir dans un environnement sain, loin de la noirceur dans laquelle je vivais à ce moment-là. J'avais besoin de temps pour panser cette plaie encore vive dans mon âme et à l'heure actuelle, fonder une famille était à des années lumières de ce que j'envisageais pour mon futur. Mais peut-être que confier ce secret, quelque part, c'était déjà un moyen d'avancer et de tourner la page. Je resserre ma prise autour de ses mains et j'ose à peine regarder Kellen dans les yeux après ces aveux. J'avais peur de sa réaction, peur de le voir s'éloigner de moi, mais il reste et je me sens respirer de nouveau. Nos doigts se délient et mon cœur se met à tambouriner contre ma poitrine, mon visage maintenant prit en coupe entre ses paumes. Je ne peux pas empêcher les larmes de se remettre à couler et je prends une profonde inspiration pour tenter de calmer le flot de sentiments qui me traversent. « Ne t'en veut pas. » je souffle, mon regard plongeant dans le sien. « De ne rien avoir vu, de ne pas avoir deviné ou compris. Je l'ai caché a tout le monde. Mendoza était le seul a savoir et je lui ai fait promettre de ne rien dire. » À l'époque, je me demandais encore si j'avais réellement trouver ma place au sein de notre équipe ou si tout n'était qu'une façade. Je craignais les remarques, les comportements sexistes habituels et même si j'avais les épaules pour les supporter, je ne voulais pas que l'équilibre que j'avais réussi à construire change. Et le problème, c'est que je pouvais déjà entendre certains de mes collègues ricaner et profiter de la situation pour me rappeler que d'après leur cerveau miniature, ma place n'était pas sur le terrain, mais à la paperasse. Si aujourd'hui, plus personne ne se permettrait une telle remarque sous peine de se prendre mes foudres, en plus de celles de Kellen, à ne pas en douter, deux ans en arrière, les choses auraient été bien différentes. Je ne sais même pas si j'aurais cherché à me défendre ou à leur rabattre leur caquet. « En plus, quand une femme veut cacher ce genre de choses, elle sait y faire. » j'ajoute d'un petit sourire. Même à l'hôpital, il n'en aurait rien su. Mes mères s'étaient occupées de faire savoir à l'équipe médicale que je ne souhaitais pas que ça s'ébruite et j'étais dans un tel état de fébrilité, que même mon ventre, normalement légèrement arrondi, ne se voyait pas. Ses lèvres se posent finalement sur les miennes et j'ai enfin l'impression qu'un poids énorme vient de s'échapper de ma poitrine. J'avais essayé de tout réprimer, de faire comme si ces mois à tout haïr de ma grossesse n'avaient jamais existé, mais j'avais eu tort. Je ne pourrais jamais oublié tout ce qui s'était passé, ce n'était pas possible. Et Kellen méritait de savoir la vérité, dans ses moindres détails. Peu importe qu'on veuille un jour ou non des enfants, je vivais avec lui, je l'aimais et je n'aurais pas pu lui cacher éternellement cette partie de ma vie. Maintenant qu'il savait, je n'étais enfin plus seule à porter mes démons.

Parfois, je me dis que j'aurais du lui tirer une balle dans la tête, quand j'en ai eu l'occasion. Un léger soupir s'échappe de mes lèvres et je secoue la tête. « Qu'est-ce que ça aurait changé ? » Moi aussi, sur le principe, j'aurais préféré que cet enfoiré soit mort. C'était, indéniablement, ce que toute victime pourrait souhaiter pour son bourreau, mais dans le fond, qu'il soit en prison ou qu'il ai goûté ai repos éternel, ça revenait au même. « Tu l'aurais fait et ça n'aurait rien effacé de ses actes. Et je te connais, Kellen, ça n'aurait rien apaisé. Ni chez toi, ni chez moi. » Je viens me blottir contre lui, pendant quelques infimes secondes. « Ce n'est pas lui et ce qu'il est devenu le plus important, mais qu'on soit tous les deux en vie. » Kellen était ma force, mon pilier lorsque je m'effondrais. Si j'avais remonter la pente, si mes blessures étaient guéries, c'était grâce à lui. Et je restais persuadée qu'il ne se rendait même pas compte de tout ce qu'il m'apportait. Mes sourcils se froncent à sa question, surprise qu'il me la pose. On ne m'avait jamais demandé son prénom, sûrement pour m’épargner, pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. Aux yeux de mes proches, elle n'existait que par mon acte, son abandon. « Wren. » je réponds en venant poser ma tête sur son épaule. « Elle a été adopté quelques semaines après sa naissance et elle était en parfaite santé. » Je me souvenais encore de mon accouchement, de ce petit être si minuscule que je craignais qu'elle ne se brise entre les mains des sages-femmes. Elle avait fait plusieurs jours en couveuse, branchée à différents appareils pour l'aider à respirer correctement jusqu'à ce que ses poumons soient suffisamment développer pour qu'elle puisse respirer seule. Et j'avais senti un tel soulagement lorsque j'avais appris qu'elle avait dorénavant sa place au sein d'une famille et qu'elle allait recevoir tout l'amour que j'aurais été incapable de lui donner. « Je n'ai pas de nouvelles depuis, mais on m'a assuré qu'elle serait choyée. » Mon visage se relève vers celui de Kellen et je l'observe longuement avant de reprendre. « Je lui ai laissé la possibilité de me retrouver, si un jour elle le souhaite. Je ne veux pas la priver d'explications, pas après ce que j'ai vécu. » Peut-être qu'elle ne voudra pas savoir d'où elle vient, qu'elle n'aura pas envie de connaître ses origines et je pouvais honnêtement le comprendre. Mais le contraire pouvait aussi être vrai et si ça s'avérait être le cas, je refusais d'être un obstacle dans ses démarches. Un frisson parcours mon échine quand son pouce vient effleurer ma joue et un doux sourire vient étirer mes lèvres. « Tu te vois vraiment avec des enfants ? » je demande, les yeux pétillants de malice. « Tu sais que ces choses-là, ça pleurent et bavent beaucoup ? » Je moquais, mais m'imaginer fonder une famille avec lui me réchauffait étonnamment le cœur. Je ne me sentais pas prête à vivre une nouvelle grossesse, c'était beaucoup trop tôt pour ça, mais l'image d'un petit bout de nous deux, gambadant dans notre appartement ne me déplaisait pas. « Un jour, peut-être. Pour le moment, je n'ai pas très envie de te partager. » je chuchote contre ses lèvres avant de l'embrasser. « Je vais être égoïste encore pendant quelques temps et te garder rien que pour moi. Et dans le pire des cas, on peut toujours adopter un chien. » Non, je n'étais pas du tout en train de faire passer un message subliminal.


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MessageSujet: Re: Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) EmptyLun 26 Déc - 16:55

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Ne t'en veux pas. Mes lèvres se plissent l'une contre l'autre et je sais pertinemment que je ne pourrais jamais y penser sans m'en vouloir. La simple pensée de la savoir seule avec cet enfant issu d'un monstre suffisait à me retourner aussi bien l'estomac que l'âme. Mes pouces viennent effleurer délicatement son visage et nos regards restent vissés l'un dans l'autre, à mesure de ses paroles. Et un infime rictus étire ma bouche à sa réflexion. En plus, quand une femme veut cacher ce genre de choses, elle sait y faire. « C'est le cas de le dire. » je souffle, avant de venir presser mes lèvres contre les siennes. Poppy avait su se frayer un chemin dans les ténèbres qui me composaient, sans chercher à les faire disparaître. Et je n'aurais jamais assez d'une vie pour la remercier de m'avoir accepté tel que j'étais, d'avoir fait fi des obstacles et de s'être accrochée jusqu'au bout. Et il en allait de même pour moi. C'était les épreuves qu'elle avait vécu qui en faisait la femme qui se trouvait devant moi, aujourd'hui. Et j'en étais particulièrement fier. Malgré toutes les zones d'ombres qui s'étaient bousculées devant elle, elle n'avait jamais vraiment abandonné. Même au plus bas, il lui était resté une étincelle d'espoir et il avait suffi de la raviver pour qu'elle reprenne vie, petit à petit. Elle continuait de rayonner, d'apporter sa tendresse et de croire en l'autre alors qu'elle aurait pu tirer un trait sur tout ça, avec le temps. Elle possédait une force impressionnante et une volonté à briser des portes blindées. Et une tolérance qui dépassait tout ce que j'avais pu connaître jusqu'à maintenant. Parfois, je me demandais encore ce qui la poussait à vouloir rester à mes côtés. D'autres jours, je fermais les yeux et je demandais simplement à ce qu'elle ne me soit jamais arrachée, je remerciais profondément la vie pour l'avoir posée sur ma route.

Qu'est-ce que ça aurait changé ? Rien. Je le savais. Même si j'aurais préféré le savoir mort, quitte à choisir. Et je te connais, Kellen, ça n'aurait rien apaisé. Ni chez toi, ni chez moi. Je hausse les épaules. Sur le coup, ça aurait certainement rassasié une soif de vengeance. Et ça aurait semblé une punition plus juste pour ses actes qu'un procès et des années tranquilles en prison. « Je sais... » je soupire avant d'être soudainement envahi par des cheveux roux et un parfum de fleurs. Mes bras l'entourent et je savoure sa présence blottie contre moi. Puis une question m'échappe soudainement et je baisse les yeux sur Poppy, figée dans mon étreinte. Ses sourcils se froncent un instant et sa tête vient se poser sur mon épaule. Wren. Je me sens rassuré de savoir qu'elle allait bien et qu'elle avait trouvé une famille de confiance. Ce n'était pas son ascendance qui allait déteindre sur elle et elle allait certainement vivre une existence confortable, loin des drames qui s'étaient déroulés pendant sa croissance. Puis le visage de la rousse se relève dans ma direction et je l'écoute patiemment, hochant doucement la tête. « Je comprends. » je souffle, effleurant son dos en de légères caresses aériennes. « Et c'est très courageux de ta part. » Si un jour elle décidait de venir à la rencontre de Poppy pour en apprendre sur ses origines, elle allait découvrir une histoire déroutante, bien plus sombre que ce qu'elle n'aurait certainement imaginé. Et ça allait forcer l'une et l'autre à se plonger dans un récit qui aurait mérité de rester caché dans un coin.

Mon pouce remonte pour caresser doucement sa pommette et sa question s'accompagne de cet air malicieux qui lui est si propre. Tu te vois vraiment avec des enfants ? Mes dents viennent triturer ma lèvre inférieure et je dois certainement arborer un air passablement incertain. « Je ne me suis jamais projeté assez loin dans ce domaine, pour être honnête. » je souffle, avec un petit haussement d'épaules. Et sa réflexion me fait lever les yeux au ciel, avec un petit ricanement. « Mais heureusement qu'ils font autre chose que pleurer et baver, sinon ça ne serait attrayant pour personne. » je raille, malgré le petit sourire entendu qui passe entre nous. « Je ne suis pas contre l'idée, en tout cas. » Je savais que ça allait apporter son lot de craintes et que j'allais faire face à un raz-de-marée émotionnel sans précédent mais je me sentais la force de l'affronter, à ses côtés. Un jour, peut-être. Pour le moment, je n'ai pas très envie de te partager. Ses lèvres murmurent contre les miennes avant de les heurter et je savoure la douceur de sa bouche ainsi que cet éternel sentiment de contentement qui me remplit à son contact. Je n'avais jamais ressenti ça pour quelqu'un d'autre que Poppy et j'avais la certitude qu'elle serait toujours la seule à me soutirer des émotions aussi profondes. Mes yeux se plissent à la remarque qui suit et je recule pour l'observer avec un air circonspect. « Et tu n'as pas du tout déjà regardé les annonces, bien entendu. » je murmure, avec un regard appuyé à son intention. « Mais ça, c'est dans le pire des cas. Dans le meilleur, il se passe quoi exactement ? » je l'interroge, avec un air amusé.


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MessageSujet: Re: Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) EmptyLun 27 Fév - 12:14

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J'avais appris à le connaître, avec les années, à lire dans chacune de ses expressions, dans chacun de ses gestes. J'arrivais à ne comprendre sans qu'il n'ait le besoin de me parler et la réciprocité était vraie. Parfois, ça m'effrayait de me dire qu'il me connaissait sûrement plus que moi je me connaissais. Mais c'était sûrement pour cette raison que ça fonctionnait aussi bien entre nous. Parce qu'il ne suffisait que d'un seul regard. Et je savais qu'il allait s'en vouloir de ne rien avoir vu, de ne pas avoir compris qu'il y avait eu plus que le traumatisme de ces jours de cauchemar qu'il aurait fallut prendre en compte. Pourtant, comment aurait-il pu ? Nous n'étions pas proches à l'époque et même si ça avait été le cas, je n'aurais jamais partagé ce secret avec lui. Ni avec qui que ce soit du travail. Parce que ça appartenait à une partie de ma vie que j'aurais tout donné pour effacer. Et je me souvenais à la perfection de cette haine profonde pour mon corps qui changeait et envers moi-même. Aujourd'hui, je ressentais le besoin de me confier à lui parce qu'il était mon futur, la personne avec qui je souhaitais construire mon avenir. Outre le fait que je ne voulais plus avoir le moindre secret pour lui, j'avais enfin tourné la page sur ces événements et commencer à écrire un nouveau chapitre à ses côtés. Je n'arriverais sans doute jamais à refermer complètement le livre, mais au moins, j'allais mieux. Les mauvais rêves avaient disparu, je n'étais plus terrorisée à l'entente de certain bruit et surtout, j'étais enfin capable de parler de cette grossesse sans m'effondrer. J'avais encore du chemin à parcourir, mais quand je regardais en arrière, j'étais déjà fière d'être là aujourd'hui. J'avais eu le meilleur des soutiens pour ça. Même si ça avait été très souvent maladroit, Kellen n'avait jamais cessé de me montrer qu'il croyait en moi. Encore aujourd'hui. Il m'offrait tellement plus que tout ce que j'aurais souhaité. Depuis que j'avançais a ses côtés, je ne m'étais jamais sentie autant sentie en sécurité. Et il n'avait pas besoin de tuer pour ça, sa simple présence suffisait. « Il ne peut plus m'atteindre. » je reprends dans un souffle. « Et je te serais éternellement reconnaissante pour tout ça. D'autant plus que tu n'as pas sauvé que moi ce jour-là. » Il était aussi venu en aide à cette petite fille qui grandissait, quelque part dans cette ville, loin de se douter de toutes les épreuves qu'elle avait traversé avant de venir au monde. Peut-être qu'un jour elle ressentira le besoin de savoir, de comprendre toute l'histoire jusqu'à sa naissance et je ne m'étais pas sentie capable de lui enlever ça. Mes yeux sont plongés dans les siens et je ressens ce même état de calme et d'apaisement lorsque je suis dans ses bras. « Prendre cette décision n'a rien eu de courageux. La respecter en temps voulu le sera bien plus. » Il m'avait suffit de laisser mon nom dans un dossier, rien de plus. Mais si un jour elle venait chercher des réponses, c'est bien plus que j'allais devoir lui fournir.

Il y avait beaucoup de sujets qu'on n'avait jamais abordé avec Kellen, notamment celui des enfants. Dans un autre contexte, si il ne s'était pas passé ce qu'il s'est passé, peut-être que les choses auraient été différentes. L'idée ne me déplaisait pas, j'avais toujours souhaité une famille, avoir deux ou trois enfants gambadant dans le jardin, mais aujourd'hui, je ne me sentais plus prête pour tout ça. J'avais encore bien trop de craintes concernant la grossesse, bien trop de peur et d'angoisses qui s'étaient réveillées à cause de la première. Je ne pouvais pas empêcher cette petite voix dans ma tête me souffler que le problème, c'était moi. Que j'allais peut-être haïr chacune des mes grossesses ou pire encore, jamais réussir à aimer les enfants que j'allais porter. J'allais avoir besoin de temps pour le moment. Et ça me rassurait de savoir que Kellen n'était ni pressé ni fermé à l'idée. On allait pouvoir continuer d'avancer à notée rythme, comme on l'avait toujours fait jusqu'à maintenant. « Non c'est vrai. C'est aussi des couches à changer, des nuits de sommeil en moins et beaucoup d'inquiétude. » je poursuis, sans me défaire de mon immense sourire. « Mais il est évident que tu ne seras pas du tout du genre à t'inquiéter pour rien ou à surprotéger ta progéniture, ça ne te ressemble pas du tout. » On savait tous les deux qu'il ferait un parfait papa poule. Je ne suis pas contre l'idée, en tout cas. « Moi non plus. En plus je suis persuadée que tu seras parfait dans ton rôle de père. Mais laissons-nous encore un peu de temps... » Moi en tout cas, j'en avais besoin. Mes lèvres viennent se sceller contre les siennes, quelques longues secondes. Puis j'en profite pour glisser de façon très subtile mon envie de prendre un chien. Kellen se détaché de notre étreinte et le regard qu'il me lance me donnerait presque envie de rire. « Moi ? Pas du tout ! C'était juste une simple idée comme ça... » J'avais évidemment épluché toutes les annonces sur tous les refuges de la région et ce serait mentir de dire que je n'avais pas eu un coup de cœur sur l'un des pensionnaires. « Ce n'est pas comme si j'avais craqué sur un adorable chiot et que j'allais te supplier pour qu'on se rende au refuge dans les plus brefs délais. » Je n'étais pas du tout ce genre de personne. Mais ça, c'est dans le pire des cas. Dans le meilleur, il se passe quoi exactement ? « Dans le meilleur des cas, on aura une belle et grande maison dans laquelle nos marmots se chamailleront, un ou plusieurs chiens et surtout une jolie barrière peinte en bleue. » je réponds, en faisant allusion à l'une de nos anciennes conversations. « Dans les deux cas, il y a un chien dans l'équation. » Est-ce que j'en faisais un peu trop ? Sûrement.


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MessageSujet: Re: Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) Show me your demons, I'll show you mine. (Pollen #10) EmptyLun 14 Aoû - 15:38

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Poppy & Kellen

Il ne peut plus m'atteindre. Non. Nous avions fait en sorte qu'il ne puisse plus jamais sortir de sa cellule. Qu'il ne puisse plus jamais faire de mal à personne. Je m'étais fait un devoir de le cloîtrer dans un endroit dont il ne s'échapperait, où il irait pourrir jusqu'à son dernier souffle. Et je te serais éternellement reconnaissante pour tout ça. D'autant plus que tu n'as pas sauvé que moi ce jour-là. Les paroles de Poppy font remonter les images devant ma rétine et je revois toute la scène avec une telle acuité que c'était comme si elle s'était déroulée à peine quelques heures auparavant. Son corps maigre et parsemé de cicatrices, son visage blafard et ses yeux hantés, hagards. Cette chambre aux murs décrépis, plongée dans la pénombre. Puis le geste qu'elle avait failli commettre, poussée par un désespoir colossal. Je me remémore son regard, lorsqu'elle avait pointé le canon de l'arme contre sa tempe. Un regard qui disait que tout était préférable à la vie à cet instant là. Et si mes réflexes n'avaient pas été aussi rapides, sa flamme se serait éteinte, en même temps que celle de l'être qui grandissait en elle. « Je dois dire que parfois, tu as d'étranges moyens d'exprimer ton éternelle gratitude. » je murmure, un rictus au bord des lèvres. Mais mes bras sont fermement verrouillés autour d'elle, son corps chaud lové contre le mien. Et je ne l'aurais relâchée pour rien au monde, à ce moment précis. Il y avait là, dans cette pièce, une quiétude nouvelle, fragile mais infiniment agréable. Comme si toute pression, toute tension s'était envolée, avait subitement disparu. Mon attention se porte à nouveau sur la rousse et je fronce légèrement les sourcils à sa réponse. « Tu lui as laissé l'opportunité de te retrouver. Et comme tu dis, d'avoir à rouvrir cette page de ton histoire. Alors que tu aurais pu vouloir te détacher complètement de tout ça. Tout oublier, couper définitivement le lien que vous unissait. » je souffle, en haussant les épaules. « Pour moi, ça reste un acte courageux. » Poppy aurait eu tous les droits d'être égoïste, de vouloir scinder ce qui la reliait à cet enfant. De refuser d'avoir le moindre contact avec ce qui pouvait la ramener à cette expérience traumatisante. Mais elle avait fait fi de tout ça pour laisser la chance à Wren de remonter jusqu'à elle, si elle le désirait un jour. De connaître son histoire. Elle avait décidé de prendre le risque de devoir dépoussiérer des choses qu'il aurait mieux valu laisser dans un coin. Et ça prouvait à quel point son âme était généreuse, peu importe les épreuves qu'elle avait traversé.

Avoir des enfants, c'est un sujet qui ne m'a pas traversé l'esprit pendant un long moment. Et qui n'avait jamais été même un embryon d'idée, parce que ça ne m'avait jamais paru concevable dans ma situation. Personne ne m'avait jamais inspiré cette envie jusqu'à présent. Mais avec Poppy à mes côtés, ça me semblait supportable. Même si ce n'était pas toujours une partie de plaisir. Mes lèvres se redressent à nouveau à ses paroles et mes yeux viennent rouler dans leurs orbites. Il est évident que tu ne seras pas du tout du genre à t'inquiéter pour rien ou à surprotéger ta progéniture, ça ne te ressemble pas du tout. « Ça m'épuise, rien que de l'imaginer. » Ce monde était si sombre, si barbare. Le mal était à chaque coin de rue et il prenait une telle diversité de visages pour agir que je ne pouvais pas ne pas être inquiet pour la génération à venir. Cependant, imaginer un bout de Poppy et moi réunis avait le don de faire trembler quelque chose dans ma poitrine, inspirait une myriade de sentiments qui m'avaient toujours été étrangers jusqu'à ce qu'elle fasse irruption dans ma vie.

Nos pensées se rejoignent et sa bouche fait la moitié du chemin jusqu'à la mienne, jusqu'à ce qu'elle émette la possibilité d'avoir un chien pour palier au reste. Et je recule avant de plisser les paupières, méfiant. Poppy ne disait jamais rien au hasard. Et elle n'allait jamais me faire croire que cette idée lui venait à l'instant, sans avoir été au préalable investiguée par ses bons soins. Nous parlions de Penelope Lloyd. Qui devait avoir épluché toutes les annonces aux alentours depuis des jours et peut-être même fait une liste de toutes les créatures qui lui avaient tapé dans l'oeil. Elle ne me la faisait pas à moi. Mes sourcils se haussent haut sur mon front à sa réponse absolument pas convaincante. Et mon regard la prie de poursuivre. « Ce n'est pas du tout ton genre. » je lâche, moqueur. « Même si ça ne serait pas déplaisant de t'entendre me supplier. » Je n'ai pas pu m'en empêcher. Et ça me vaut un coup de coude dans les côtes. « D'adopter un chien, j'entends. » je rajoute, même si mon regard déborde d'une certaine malice. Puis je reviens au sujet principal, l'interrogeant sur ses perspectives concernant notre avenir. Elle me tire un sourire en faisant référence à une ancienne conversation et je ressers à nouveau mon étreinte, déposant mon menton sur l'une de ses épaules. « Donc je suppose que je n'ai pas réellement pas le choix, c'est ça ? » je murmure, d'un air faussement dépité. « Mais ça ne me paraît pas si terrible, quand je l'imagine. »

Il n'y a pas si longtemps, les enfants le chien et la barrière bleue m'auraient donné la chair de poule. Aujourd'hui, ils étaient une promesse d'un futur baigné la lumière du soleil.  


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