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High by the beach | Sammy & Mina

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Samuel Lemmington
Deuxième génération

Samuel Lemmington


Date de naissance : 05/09/1984
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MessageSujet: High by the beach | Sammy & Mina High by the beach | Sammy & Mina  EmptyJeu 29 Aoû - 2:49

How are we supposed to survive ?
Sammy & Mina

Je vois mon anniversaire arriver à grands pas, et ça m’angoisse un peu beaucoup. Chaque matin quand je me regarde dans le miroir, j’aperçois un nouveau trait de vieillesse. C’est sûrement faux, et mes traits ne se marquent pas de jours en jours, mais c’est compliqué de me dire que plus on avance plus je vieillis, et plus j’ai l’impression de voir ma vie me passer sous le nez. J’ai bientôt 37 ans. Trente-sept ans. C’est bien trop. On ne peut pas utiliser la machine à remonter le temps, et me retourner à quand j’avais 17 ans ? Ce n’est pas possible ? Ca me parais si loin et pourtant, je m’en souviens comme si c’était hier, de mes 17 ans. J’étais jeune, beau, et j’avais tout pour moi. La popularité, l’argent. C’était simple d’être moi quand j’avais 17 ans, si on en oublie les longs moments, passés à tenter de séduire Thorne, au fond des couloirs de la bibliothèque. Des heures perdues. Passées à attendre qu’elle me dise un jour oui. Ca n’a jamais fonctionné, qu’on se le dise. J’étais lourd à l’époque, et je le suis probablement toujours, on ne change pas une équipe qui gagne. Mais les choses ont bien changé. Aujourd’hui je suis dans la situation où je joue le rôle du petit ami de la dame, et ce pour de faux. On n’est pas vraiment quelque chose, elle et moi. Mais depuis ce catastrophique repas de présentation dans sa famille, ça évolue doucement. On se lance moins de pics, et ça va un peu mieux. C’est pas le Pérou, mais ça va un peu mieux, on fait des efforts. Elle, comme moi. On s’apprête même à vivre une aventure inoubliable.


En espérant qu’on en rentre vivant.


Il y a quelques semaines, nous étions en repas dans sa famille, parce que je pense que sa mère m’apprécie un peu beaucoup trop, et lors de ce repas, elle nous a offert, à l’occasion de mon anniversaire approchant, un présent que l’on ne se voit pas refuser. Un week-end dans un cottage sur la côte, dans l’Oregon avec vue sur la forêt d’un côté, et vue sur l’océan de l’autre. Que rêver de mieux ? Je ne sais pas. C’était un cadeau qui venait du cœur. Cette maman, qui est Madame Thorne, avait toujours le don de me faire sourire, très sincèrement, je l’apprécie beaucoup je dois avouer. C’est une femme pleine de vie, et qui a tant d’amour à donner. Elle est très attentionnée, et me rappelle tellement ma propre mère. Elle se réjouis tellement du bonheur de sa fille, même si ce dernier n’est qu’une pure mascarade. Elle a l’air tellement heureuse de voir sa fille heureuse que parfois, ça me brise le cœur de jouer la comédie. Je suis peut-être un gros lourd par moment, je n’en reste pas moins un être humain.

Il nous vient le jour de partir en week-end, et on avait même eût le droit de partir plus tôt du bureau, parce que oui, même le bureau est au courant de ce faux couple, que nous formions, Mina et moi. On a dû les mettre au courant au bout d’un moment. J’avais réservé un taxi, et on était partis en avion, j’avais pris deux billets, parce que c’était plus simple de rejoindre l’endroit en avion, plutôt que de partir en voiture. On parfait de San Francisco, et on arrivait à Portland, dans l’Oregon, et on avait deux bonnes heures de voiture, avant de rejoindre notre location pour le weekend. C’était une petite maison toute confortable, typique de la région. Le trajet c’était fait dans le calme, Mina avait surtout beaucoup travaillé, et moi, je m’étais reposé dans l’avion, et j’avais conduis pour rejoindre la maison. Au moins on avait pu parler sans se prendre la tête, mais je sais très bien que ça ne durera pas. On a l’habitude de se bouffer le nez au quotidien, alors pourquoi pas pendant ce weekend. Je ne m’attends pas à des miracles.

Les deux heures de voiture sont vite passées, et quand on débarque dans le petit chemin, on ne tarde pas à tout déballer, histoire d’être tranquilles. La visite de la maison se fait même plutôt vite, elle n’est vraiment pas très grande. Une chambre, une salle d’eau avec baignoire, un séjour avec cheminée centrale, et cuisine ouverte. Parfait pour partager un week-end de 3 jours ici. « Alors ! Qui de nous deux prends le lit ? On peut départager ça à chifoumi. » Dis-je en posant mon grand sac en cuir sur le lit, sortant mes quelques appareils électroniques, comme mon ordinateur portable, pour tout mettre en charge, si jamais je veux travailler. Je la regarde, et vois bien dans ses yeux qu’elle n’est clairement pas à l’aise. Mais ça ne change pas vraiment. Je suis toujours plus à l’aise qu’elle. « Ecoute, faisons en sorte que tout ça se passe bien. Tu as des exigences ? Des règles à exposer ? » Elle à toujours des règles à exposer Mina. Ce ne serait pas Mina, si elle ne posait pas des règles et des barricades entre nous. J’ai du mal à détourner mes yeux d’elle, aujourd’hui, sa tenue est très estivale et lui sied à merveille, et je la trouve encore plus à mon goût, que lorsqu’elle avait 17 ans. 20 ans après, elle reste un être humain particulièrement beau.

Je priais vraiment pour que tout se passe bien. On allait pas se hair à jamais, on pouvait avoir de bonnes surprises après tout.





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Wilhelmina Thorne
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Wilhelmina Thorne


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MessageSujet: Re: High by the beach | Sammy & Mina High by the beach | Sammy & Mina  EmptyDim 8 Sep - 14:44

whos' gonna take the bed ?
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Ma mère avait toujours été du genre expansif, lorsqu'il s'agissait de faire plaisir. Si elle pouvait se le permettre, elle était d'un naturel très généreux et je n'étais jamais à l'abri de recevoir un petit paquet dans ma boîte aux lettres. Mais je n'avais jamais imaginé qu'elle irait jusqu'à dépenser ses sous pour un week-end "en amoureux". Un cadeau en vue de l'anniversaire de Samuel et un moyen de nous offrir un instant de calme, à deux, au milieu de tout le tumulte habituel qui règne au travail. Et si notre relation n'était pas un mensonge total, je pense que j'aurais érigé un autel à ma génitrice pour tant de gentillesse à mon égard. Plus les semaines avançaient, plus la crédibilité de mon histoire avec l'héritier Lemmington prenait de l'ampleur et plus je culpabilisais. Voir ma mère si heureuse, se réjouir de notre bonheur factice et déjà prévoir Noël trois mois en avance, ça me posait de sérieux problèmes moraux. Mais c'était trop tard pour reculer et Samuel n'avait pas eu le coeur à refuser. Égoïstement, je trouvais que c'était un moment parfait pour se détendre et faire refluer la constante pression qui pesait sur mes épaules depuis que j'avais commencé cette mascarade. La plupart de mes dossiers avaient déjà été avancés et le bras droit de l'entreprise m'avait fortement conseillé d'apprendre à déléguer ma charge de travail. Tout ça sous le regard moqueur de mes collègues, qui s'amusaient énormément de ma situation bancale.

Le vendredi tant attendu arrive plus vite que jamais et nous avons même l'autorisation exceptionnelle de nous en aller plus tôt. Un taxi a été affrété et nous avions rapidement rejoint l'aéroport. Parce que Monsieur Lemmington trouvait judicieux de s'y rendre en avion plutôt qu'en voiture, pour profiter plus longtemps de l'endroit. Pour ne pas déroger à la règle, j'avais emporté ma tablette pour noter quelques petites choses à propos des prochaines publicités et finaliser différents rendez-vous avec une multitude de clients potentiels. Le trajet m'avait paru plus rapide que prévu, avec l'esprit occupé. Puis arrivés en Oregon, Samuel avait pris le volant de la voiture et j'avais quasiment somnolé sur la route. L'atmosphère avait été calme, pour le moment, sans prise de tête, sans piques. Je voulais profiter de ces deux jours pour me reposer et prendre l'air, m'oxygéner le cerveau et revenir plus reposé, encore plus dynamique. Mais c'était difficile de perdre les bonnes vieilles habitudes.   

Les roues de la voiture crissent sur le gravier et je comprends que nous sommes arrivés sur place. Mes yeux se posent sur une petite maison tout à fait charmante et nous ne perdons pas de temps avant de rentrer, bagages en main. L'intérieur est simple mais très lumineux et dégage une impression de légèreté qui me fait beaucoup de bien. La baignoire me fait de l'oeil quand je visite rapidement la salle de bains et nous finissons par atterrir dans l'unique chambre de la bâtisse. Haussant un sourcil à la question du brun, surprise, avant de laisser échapper un petit rire. « Rappelle-moi ton âge déjà, Samuel Lemmington ? » je demande, amusée. Un chifoumi, sérieusement ? Mais la question se posait. Et je n'étais pas forcément à l'aise à l'idée de partager le lit avec lui. Pourtant, l'imaginer dormir sur le canapé alors que le séjour était destiné à fêter son anniversaire ne m'enchantait pas réellement non plus. Est-ce que j'étais capable de faire un effort ? Je l'espérais. Je m'étais promis de faire des concessions, de m'adapter. Mais là, me retrouver seule avec l'homme qui ravivait autant de souvenirs présents que passés, c'était étrange. Presque perturbant. « Est-ce qu'on peut parler de ça plus tard ? On vient d'arriver, on a encore le temps de se mettre d'accord. Et puis, on est adultes, n'est-ce pas ? On sait très bien que ni toi ni moi n'avons envie d'aller crécher sur le canapé. » j'explique doucement, sans la moindre once d'agacement. Ce week-end, c'était l'occasion pour moi de le remercier de son implication dans cette histoire ombrageuse, une offrande de paix.

Pourtant, il insiste en me demandant si j'ai des exigences à exposer pour ces trois jours de vie commune. Et ça me résonne en moi, mais pas de la façon la plus agréable. Croisant les bras sous ma poitrine vêtue d'un petit top fleuri, je l'observe quelques secondes, faisant mine de réfléchir avant de répondre. « Pas que je sache. Tant que tu ne te balades pas nu dans la maison en pleine journée, libre à toi de faire ce que tu veux. » je souffle, les joues roses à cette simple idée. Avant de détourner le regard et de remonter légèrement ma jupe pour pouvoir me baisser jusqu'à ma petite valise prune que j'ouvre pour récupérer quelques affaires. « Tu as faim ? » je demande, l'estomac légèrement grondant. Je n'avais rien mangé depuis notre départ de l'entreprise et je devais avouer que manger ne serait pas refus pour commencer.




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Samuel Lemmington
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MessageSujet: Re: High by the beach | Sammy & Mina High by the beach | Sammy & Mina  EmptyDim 24 Nov - 14:48

How are we supposed to survive ?
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Dire que je n’avais pas d’appréhensions, c’était clairement mentir, pas que je ne sois pas prêt à passer tout un weekend avec Mina, non, bien au contraire. Mais ce n’était pas non plus le meilleur des plans. On se souvient encore du diner chez ses parents qui à failli finir en 3ème guerre mondiale.  J’ai parfois du mal à comprendre pourquoi j’ai dit oui, alors que je savais très bien que les regrets et les remords me prendrait à la gorge, et que je serais enclin à une certaine vengeance. Mais here we are. Mina est pleine de défaut, elle est butée, bornée, toujours trop droite, et trop autoritaire. Elle ne sait pas lâcher prise. Si elle est pleine de défaut, il existe aussi bien des qualités en elle, il faut simplement savoir le voir. Elle est assidue, dévouée, déterminée, appliqué, et toujours un peu trop généreuse envers sa famille. C’est peut-être ce côté-là, qui me plaisait déjà, il y a 20 ans. Mais on a plus 17 ans. Nous sommes des adultes, avec des responsabilités d’adultes, et des vies d’adultes. Jouer à la légère, c’est plus drôle, parce que ça peut impacter tout le reste de notre vie.


Ce week-end, pourrait être l’occasion rêvée de se racheter, de faire en sorte de se connaître un peu plus, de se découvrir, mais si vous voulez mon avis, ce sera plutôt banquise, et chacun regarde de son côté et fait sa petite vie, on se retrouve au déjeuner et au diner et ça ira très bien. Nous sommes des adultes, on a de cesse de se le répéter, il est temps de se comporter en adulte pour de vrai. Le trajet se fait, presque entièrement en silence, ça aurait pu être ennuyant pour certains, je le trouve personnellement, particulièrement agréable. Au moins on ne se lance pas de vacheries, et puis c’est reposant. Le bureau est plein de brouhaha, toujours dans le speed et plein de monde, au moins, c’est à peu près tranquille. La maison est petite, calme, bucolique, parfaite. Nos valises en main, on fait le tour du propriétaire, avant de lancer à Mina, la proposition d’un jeu à qui prends le lit, qui prends le grand canapé du salon. «  Est-ce que c’est un plan pour me rappeler que je prends de l’âge ! C’est petit ça, Mina ! » Répondis-je tout aussi amusé, mais faisant mine d’être outré par cela. J’ai du mal à accepter mes 37 ans approchants. Ca détends l’atmosphère cela dit. « Non, bien sûr comme tu veux. On mettra des oreillers, si jamais ça te fait trop peur. Mais je ne mange personne dans mon sommeil. » Dis-je sur le ton de la taquinerie. Il est vrai que dormir sur le canapé, bien qu’il soit assez grand, me paraissait foutrement inconfortable, et mes vieux os, ont besoin d’un minimum de confort.


Tous les drapeaux blancs sont hissés. Ca devrait bien se passer.


Pour autant, nous ne sommes pas un couple, et faire preuve d’un minimum de respect envers l’autres est nécessaire. Là est la raison de ma question, sur ses exigences, on ne sait jamais. Les femmes sont pleines de surprise, et Thorne, en est l’exemple parfait. Oui, j’ai toujours du mal à me dire, que c’était bien moi, qu’elle était venue chercher pour se sortir de la panade. Personne ne l’aurait jamais cru et moi encore moins, et bien que j’en ai profité le premier soir, pour lui faire payer tout ce qu’elle m’avait fait subir, j’avais pris conscience, que j’avais poussé le bouchon un poil trop loin ce soir-là. L’occasion de mettre tout à plat se présentait, même si c’est bien plus calme depuis quelques temps. «  L’exhibitionnisme c’est pas une grande passion, alors ça devrait aller. » Répondis-je dans un sourire, en voyant ses joues devenir roses. Eh bien, on a des pensées peu catholiques, mademoiselle ! Un peu de tenue, voyons. Sa question me surprends, alors que je rangeais quelques vêtements dans le tiroir du haut de la commode, histoire de ne pas les laisser se froisser dans la valise. «  J’avoue que je ne dirais pas non à un peu de nourriture. Il me semble que le frigo a été rempli par les propriétaires avant de nous laisser la maison. » Répondis-je avant de la suivre dans la cuisine, en effet, quelques trucs nous avait été mis à notre disposition, quelques fruits et légumes, et d’autres choses bien sympathiques. «  Je ne suis pas très doué en cuisine, par contre, mais je veux bien te donner un coup de main » Annonçais-je en remontant les manches de mon pull. «  Enfin, si tu veux, entre adultes, on doit pouvoir se filer un coup de main » Souriais-je en venant me planter devant le plan de travail.  Moi aussi, j’ai hissé le drapeau blanc. Faisons la paix. Il est temps, après 20 ans.





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Wilhelmina Thorne
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MessageSujet: Re: High by the beach | Sammy & Mina High by the beach | Sammy & Mina  EmptyDim 29 Déc - 17:22

whos' gonna take the bed ?
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Dire que je n'avais pas d'appréhension à l'idée de passer un week-end à la plage avec Samuel Lemmington était un pur mensonge. Passer deux jours entiers, seule, avec un homme pour seule compagnie était un exploit jamais réalisé jusqu'à aujourd'hui, si on ne comptait pas mon géniteur. Considérant que l'homme en question était un ancien camarade d'école qui me faisait la cour à tout bout de champ jusqu'à m'user les nerfs, qu'il était désormais mon supérieur hiérarchique et que nous avions été entraînés dans une relation factice à cause de mon manque de bravoure face à ma mère. Tout un programme, n'est-ce pas ? Bref, toujours est-il que je n'avais pas réellement de contrôle sur les événements et que c'était quelque chose de nouveau, pour moi. N'avoir aucun maîtrise sur ce qui allait se passer était inhabituel et je ne savais pas comment m'y prendre pour l'accepter. Ma vie était un train-train bien rangé, dans lequel mon travail avait une place prépondérante. J'avais toujours un coup d'avance, des cartes déjà prêtes à jouer pour ne jamais me laisser surprendre.

Et ce week-end était une succession de surprises.

Mais plutôt que de le prendre du mauvais côté, j'avais décidé d'écouter les murmures incessants du brun et de profiter de cette occasion. Je n'allais pas mettre mon caractère et mes valeurs de côté, ô grand non, j'allais simplement accepter de faire des concessions. Pour que tout se passe le mieux possible. Parce que je devais avouer que la tranquillité qu'offrait cette maison était d'une intensité impressionnante pour la citadine que j'étais. Pas un bruit, pas un klaxon, aucun fourmillement incessant comme ceux auxquels nous étions confrontés au bureau ou en plein milieu de la ville. Le calme, le bruit du remous des vagues contre les rochers, la brise et le vol des mouettes au-dessus de nos têtes. J'en viens même à hisser le drapeau blanc quand il s'agit de choisir l'heureux possesseur du lit, j'en viens même à m'imaginer pouvoir dormir à ses côtés sans faire une crise d'hyperventilation. Dieu du ciel, Mina, tu vas bientôt avoir quarante ans et tu paniques à l'idée de dormir en tout bien tout honneur avec un homme. L'univers tout entier devait avoir conscience du ridicule de cette situation.

Imposer des exigences pendant deux jours censés être signes de simplicité me paraissait plus que superflu. Mais les joues roses, je souffle simplement que ma vie se porterait mieux si je pouvais éviter de le voir se balader dans le plus simple appareil dans la maison. Et j'avais peur de me dire que c'était simplement par peur d'être follement distraite par ce genre d'apparitions. « Nous sommes sur la même longueur d'ondes, alors, parfait. » je souffle, en haussant les épaules, le regard détourné de ses yeux trop bleus. Je finis par me racler la gorge, décidant de changer rapidement de sujet lorsque mon ventre crie famine. Samuel m'indique que le frigo doit être plein et nous finissons de plier nos vêtements dans les commodes avant d'aller vérifier ses dires, qui s'avèrent justes. Le réfrigérateur est plein à craquer de divers produits et je salive déjà d'avance. « J'apprécie énormément l'idée de t'imaginer avec une toque et sous mes ordres. C'est très satisfaisant. » je réponds avec malice, avant de laisser un sourire rehausser mes lèvres. « Avec plaisir. » Je ne savais pas depuis quand "cuisiner" avec le brun était une réflexion plaisante mais j'avais surtout hâte de le voir se dépatouiller sur un plan de travail. Par chance, avoir une mère au foyer signifiait des heures de pâtisserie et de leçons particulières dans la cuisine, le samedi après-midi et le dimanche matin. Je n'avais malheureusement pas le temps de pratiquer, à cause de mes horaires surchargé et une partie de moi se désolait à l'idée de devoir manger sur le pouce alors que je me savais capable de préparer de bonnes choses. J'essaye de ne pas baisser les yeux sur ses avant-bras dénudés avant de m'appuyer contre le plan de travail, tapotant mon menton et essayant de faire le tri dans les recettes qui tournoyaient au creux de mon crâne. « Ça fait longtemps que je n'ai pas cuisiné mais ça doit être comme le vélo, non ? J'espère que ça ne s'oublie pas, en tout cas. » Puis faute d'idée précise, surtout sans connaître ses goûts, je préfère lui poser la question. « Tu veux manger quelque chose de spécial ? »       




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MessageSujet: Re: High by the beach | Sammy & Mina High by the beach | Sammy & Mina  EmptyDim 19 Avr - 13:12

How are we supposed to survive ?
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Mettre de l’eau dans son vin. C’était le mantra parfait pour ce weekend à deux, perdus au fin fond de l’Oregon. Parfait pour se ressourcer, mettre les choses à nouveau, se parler et hisser le drapeau blanc s’il le fallait. Je ne dis pas que les choses seront réglées et qu’on s’entendra à merveille en sortant de cette petite maison, à la fin du week-end, non non, simplement qu’on apprendra à se comporter en parfait adultes d’ici deux jours qu’on cessera probablement de se tirer dans les pattes, si on arrive à faire les choses simplement, en enterrant la hache de guerre ou en hissant le drapeau blanc, disons que ça dépend du type de guerre. La nôtre est plutôt passive-agressive. Passive quand je lui lance des piques, agressive quand elle plante ses ongles dans mes cuisses pour me faire comprendre que je pousse le bouchon un peu trop loin. Vielles rancunes qui remontent parfois un peu trop à la surface. On ne fait jamais vraiment taire sa vraie nature. Il ne faut pas croire le Samuel que j’étais à 16 ans est toujours caché au fin fond de mon corps, et de mon esprit. Mais pour la tranquillité de tous, je tente de le faire taire. Il est têtu, mais je vaincrais la bête, c’est une chose qui est sûre. Parfois je prends pitié d’elle, pas dans le mauvais sens, Mina reste une personne géniale, mais le fait qu’elle se soit embourbée dans une telle situation, devait parfois lui peser sur les épaules. Moi j’avais quelque part, tout ce que j’avais toujours voulu, des occasions de l’inviter à diner quelque part. L’occasion de l’avoir à mes côtés. Rien de bien exceptionnel certes, mais l’adolescent en moi, n’était pas peu fier de lui. Il avait réussi. Quelque part, il l’avait eu. Même si ce n'était que dans le simple but de donner le change à sa mère, qui, je devais le dire, était plutôt attachante comme dame.


Quand je vous disais qu’on ne fait jamais vraiment taire sa vraie nature.


La première concession consiste à se mettre d’accord sur qui prendrait le lit, nous deux, très bien. Qui prends le côté gauche, et qui dort du côté de la porte ? Non ? On ne fait pas ça, nous sommes des adultes. Nous sommes plus matures que ça. Non, je reste un fervent admirateur du côté porte. Ça permet d’aller manger plus vite le matin, et d’avoir une importante dose de caféine à 8heures au réveil. Les plans parfaits, pour une matinée qui pourrait se dérouler correctement, sauf si elle envisage le côté porte. Dans ces cas-là, je vais devoir faire le tour du lit pour aller dans la cuisine, et je vais perdre de précieuse secondes. Oui c’est important. Mais je décide de ne pas aller sur le terrain pentu de cette conversation maintenant, Adulte on a dit.


« On l’a toujours été, enfin ! C’est maintenant que tu t’en rends compte ? » Répondis-je, toujours sur le même ton de plaisanterie. Il fallait bien détendre l’atmosphère et faire en sorte que les choses se passent le plus légèrement possible. J’espérais secrètement, qu’elle se fasse un peu moins sérieuse au cours de ces deux jours. Je pose mes dernières affaires sur le haut du meuble, avant d’aller dans la cuisine, quand mon estomac se manifeste. Okay, je mourrais décidemment de faim. « J’ai toujours su que vous étiez une femme d’ordres et de directives, Mademoiselle Thorne ! » En tant que parfait gentleman, je n’avais jamais appris à cuisiner, disons que je sais faire cuire un œuf sans les brûler, des pates sans qu’elles ne collent à la casserole, ou de la viande sans la brûler. Ce sont les petites victoires qui font les grands hommes. Mais je ne suis pas non plus expert, la plupart du temps quand je ne vivais pas seul, c’était mon ex compagne qui cuisinait, ou encore ma mère, mais rarement moi. « Ca devrait revenir, je pense, et non, je n’ai aucune préférences. Je suis a tes ordres » Répondis-je toujours aussi taquin. C’était presque plaisant, je ne sais pas si c’est le mot adapté, mais ne pas s’envoyer de vacheries, c’est sympa aussi. Au moins, nous n’avions de change à donner à personne, et c’était presque libérateur. Je m’occupe de sortir une planche à découper, et des couteaux, le frigo regorge de différents légumes, c’était presque évident que le plat en serait garni, autant être prévoyant. « Par où est-ce-que l’on commence ? » Demandais-je, prêt à jouer mon rôle de commis de cuisine. Ca me changera, pour une fois que je ne suis pas à la tête des opérations.





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Wilhelmina Thorne
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MessageSujet: Re: High by the beach | Sammy & Mina High by the beach | Sammy & Mina  EmptyDim 3 Mai - 14:42

whos' gonna take the bed ?
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Quand j'y pense, je me dis que j'ai passé la moitié de ma vie à confronter Samuel Lemmington. Il était une constante dans mon existence et j'avais toujours préféré le savoir hors de mon cercle, plutôt qu'à l'intérieur. Parce qu'à mes yeux, il avait toujours fait partie des pitres qui dénigraient mes envies de réussite et mon statut de rat de bibliothèque. Un garçon charismatique et amusant, gauche et déterminé, mais qui n'était pas rentré en compte dans mes objectifs, à l'école. Le seul objectif de ma vie, ça avait été de réussir ma carrière et de voir briller les yeux de mon père. Il n'y avait eu de place que pour un seul homme, pendant de nombreuses années. Puis j'avais fait mes premiers pas dans l'entreprise de son propre géniteur et ça avait légèrement changé la donne. Parce qu'on travaillait ensemble et qu'il était mon supérieur hiérarchique, même s'il ne donnait pas réellement cette impression. Pourtant, il était resté ce même clown aux yeux trop bleus que pendant nos études, jusqu'à ce l'incident bouleverse mon équilibre. Ma routine toute établie, les murs que j'avais soigneusement érigés, la distance que j'avais imposé avec les autres pour me focaliser sur ce qui m'importait. La proximité avec Sam avait fait vaciller mon monde, petit à petit. Parce que je voyais une autre facette de lui, parce que je comprenais que le garçon avait laissé place à l'homme, à un adulte avec des responsabilités. Et je me rendais compte que j'étais la seule à n'avoir pas réellement évolué, au final.

Ça me faisait prendre conscience qu'il fallait que les choses changent, que la nature devait suivre son cours et qu'accepter le drapeau blanc entre nous n'allait pas réduire mes efforts à néant.

Accepter la trêve proposée pour ce week-end au bord de la mer me semblait déjà être un sacré pas. Surtout que c'était plutôt amusant d'imaginer Samuel suivre des ordres, qui plus est, les miens. Qui aurait pu imaginer que l'un des partis les plus convoités de Los Angeles était un piètre cuisinier ? « Il était temps que tu comprennes que je mérite amplement la place directrice adjointe. » je souffle, avec un clin d'oeil et un sourire malicieux. Avant de me figer à cause de mon propre geste et de secouer la tête, glissant autour du comptoir pour aller observer l'intérieur du frigo. Qu'est-ce qui m'a pris ? Mon Dieu. Je commence déjà à être beaucoup trop détendue. Pourtant, je ne peux empêcher mes lèvres de s'étirer à ses paroles. Il tendait le bâton pour se faire battre et il savait pertinemment que c'était mon plaisir favori depuis des lustres. « Je vote pour ça soit tous les jours comme ça, quand on sera revenus. J'apprécie énormément. » Ma réponse est amusée et je me rends compte avec effroi que c'est presque agréable (!!?) de converser normalement avec le brun. Puis je regarde le contenu des étagères avant de passer aux placards, notant silencieusement les associations avec les recettes qui me reviennent en mémoire. « Ma mère a toujours aimé préparer des pizzas à la maison, que mon père cuisait avec le four en pierre dans le jardin. » Ma voix s'est essoufflée sur la fin et je repense à ces odeurs, à la joie évidente sur le visage de mes parents, à mon ventre grondant devant des bonnes choses. « Et vu la montagne de légumes dans le réfrigérateur, on pourrait partir sur une pizza végétarienne. Si le prince est d'accord, bien entendu. » je murmure, un coude posé sur le comptoir, mon menton posé dans le creux de ma main. Samuel est somme toute d'accord avec l'idée et je me lève sur la pointe des pieds pour récupérer la farine et la levure chimique. « Je vais préparer la base. Tu peux choisir les heureux élus et les préparer en fines tranches, cher commis. » Fouillant dans ma mémoire, je récupère un pichet d'eau, du sel et de l'huile d'olive avant de les tiroirs sous le plan de travail pour en tirer une planche en bois qui me servira de support. « Je vous surveille, Lemmington. Hâte de découvrir vos talents culinaires ! » je souffle, avec un air sévère démenti par le pétillement malicieux dans le creux de mes yeux.           




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MessageSujet: Re: High by the beach | Sammy & Mina High by the beach | Sammy & Mina  EmptyJeu 27 Aoû - 11:01

How are we supposed to survive ?
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L’adolescent, puis l’adulte, avait eût la chance de grandir et d’évoluer aux côtés de cette femme, que ce soit moi qui l’aie voulu, ou simplement elle, qui soit venue vers moi, pour me supplier, à genoux de l’aider. Oui j’abuse. Elle avait toujours été dans ma vie, de près ou de loin. Un peu dans ma tête où carrément à quelques bureaux du mien, elle était toujours là. Un peu dans l’ombre, parfois dans la lumière. Et au fur et à mesure des années, si moi, j’avais changé, et pris un tant soit peu en maturité, enfin ce qu’on peut, on ne change jamais vraiment, mais j’avais peu de peine à croire que j’étais devenu un temps soit peu un homme meilleur que l’adolescent capricieux et pressant que j’avais pu être. Une chose n’a jamais changé, c’est la détermination. J’avais toujours su ce que je voulais, malgré les frasques que j’ai pu avoir, en voulant absolument prouver que j’avais un autre chemin à prendre que celui qu’on m’avait tracé, mais j’ai très vite compris que ce que j’avais là, c’était précieux, et que je devais me reprendre en main, parce que j’aurais été bête de passer à côté de ce que l’entreprise qu’on me léguerait pourrait m’apporter. C’est là, que j’avais vraiment laissé l’adolescent derrière, et que l’homme que j’étais en train de devenir prenait vraiment place. En me rendant compte que j’aurais pu tout perdre, si j’avais continué à refuser d’évoluer. J’avais tendance à penser que c’était le cas pour tout le monde, jusqu’à ce que je me rende compte que Wilhelmina, était toujours la même personne, ancrée dans une routine, avec le même caractère toujours aussi guindé, et hermétique. Finalement, pas tout le monde ne change, et je me demande s’il est encore temps pour elle, de comprendre, que la vie ne se résume pas qu’à des emplois du temps plus que serrés, des bonnes manières, et le boulot.

Et j’espérais que peut-être, ce weekend pourrait faire du bien à tout le monde, qu’on s’éloigne un peu de tout ça, de la mascarade des faux semblants. Bien que je me prenne au jeu avec grand plaisir, faire une pause n’a rien de bien mauvais quand on y pense. De voir autre chose, qu’on ne voyait pas forcément d’ordinaire. « Tu as encore bien de l’espoir, mais profites de ton avantage. » lançais-je dans un sourire, après avoir bien remarqué ce clin d’œil lancé avec humour, il n’en est pas moins que je l’ai vu et que ça me fait beaucoup rire, ça veut dire qu’elle se sent relativement à l’aise, j’irais même jusqu’à dire, qu’elle se décoince un peu et c’est pas si mal. La moindre remarque qui sort de ma bouche est clairement réfléchie, et je veux voir jusqu’où tout ça peut mener. Ca peut être sacrément drôle. « Oui, bien sûr, on en reparleras quand on sera au bureau, tu veux bien ? » répondis-je avec humour. J’étais prêt à faire des efforts, mais il ne faut clairement pas trop m’en demander, je tiens à mon poste et à l’autorité qui va avec, mais ce n’est pas pour autant, que pour rire, je ne serais pas capable de lui laisser mon poste pour une journée, histoire de voir la panique dans ses yeux, face à la tonne de travail que ça demande. Un sourcil se lève à sa réflexion, chez nous, ce genre de plat était clairement loin d’être typiques, mais encore moins préparé à la main. Nous n’avions pas été élevés de la même manière, et parfois, ça se ressentait. Non pas que les choses soient fondamentalement différentes, il nous restait quelques points en commun, mais tout de même. Moi je n’avais jamais vraiment cuisiné avec mes parents, déjà ma mère refusait que je sois dans la cuisine, et nous avions souvent un chef à la maison, pour faire à manger à notre place. « Je pourrais m’habituer à être appelé Prince… » Lançais-je dans un sourire, avant de donner mon accord pour le plat du soir. « Bien madame ! » J’ai du mal à dissimuler mon rire, alors que je choisi soigneusement les légumes dans le frigo. Quelques tomates, quelques poivrons et autres aubergines feront sûrement l’affaire. Je dépose tout ça sur le comptoir, avant de faire le tour, pour aller chercher un assez grand couteau, qui me facilite la tâche sans non plus que je finisse avec une main en moins. « Je suis sous surveillance en plus ! Quel homme deviens-je ? » Lançais-je dramatiquement, avant de tourner le dos à la dame pour retourner à mon emplacement, et me mettre au travail, mais je finis par recevoir quelque chose que je reconnais facilement, dûes aux tâches blanches sur mon pull noir. « Oh Thorne, tu ne perds rien pour attendre ! »





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MessageSujet: Re: High by the beach | Sammy & Mina High by the beach | Sammy & Mina  EmptyVen 4 Sep - 18:54

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Depuis combien de temps n'avais-je pas relâché la pression ? Cette réflexion ne m'était venue à l'esprit qu'à l'instant où j'avais posé pied à terre. Les yeux pourtant encore embués de sommeil, le bruit des vagues s'échouant sur les rochers accompagné des cris des mouettes avait achevé de me réveiller. Autour de moi, plus de blocs de béton surchauffé, plus de klaxons de taxis à tout va, plus de brouhaha incessant à travers les couloirs du bureau. Rien, si ce n'était le silence et la nature. Et cette constatation avait le don de me mettre profondément mal à l'aise. Parce que ça faisait bien longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de ne penser qu'à moi. Il était rare d'avoir du temps libre et mes soirées se résumaient à me doucher, manger et fermer les yeux pour me laisser tomber dans les bras de Morphée. Les seuls instants à part étant le repas dominical où je me faisais presque traîner de force par ma génitrice. Mais là encore, j'arrivais toujours à retourner la situation en investissant les fourneaux. Je n'aimais pas ne rien faire, je n'étais pas de nature oisive et mon éducation allait à l'encontre de cette simple idée. De plus, toute mon attention étant focalisée sur mon travail, prendre soin de moi n'était pas dans mes priorités. Tant que je me nourrissais correctement, que je dormais assez d'heures par nuit et que j'étais capable de tenir la route au boulot, c'était l'essentiel. Me retrouver en dehors du chemin que j'avais décidé d'emprunter chaque jour était un peu effrayant, tant c'était inhabituel. Loin de l'entreprise, loin des responsabilités, loin de tout ce qui me permettait de garder un tant soit peu de contrôle sur ma vie, à profiter d'une vie légère qui m'avait toujours paru bien lointaine. En compagnie d'un homme qui me surprenait de jour en jour, qui avait eu le don de me faire traverser toutes sortes d'émotions, au fil des années. Qui semblait aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau, assiégeant l'habitation comme si c'était la sienne.

Après avoir déposé nos affaires et tergiversé sur l'occupation de l'unique lit de la pièce, nous finissons par fureter jusqu'à la cuisine, nos estomacs tiraillés par des instincts purement primaires. Nos échanges ne s'arrêtent pas à la lisière de la pièce et je me rends compte avec une sorte d'horrible surprise que l'on arrive à s'entendre. À discuter, à s'envoyer des vannes. Je me demande tout de même si je ne suis pas discrètement rentrée dans la huitième dimension. Mais la faim nous rappelle à l'ordre et je me contente de lui répondre brièvement. « Je me ferai un plaisir de te le rappeler, dans ce cas. » je rajoute, avec amusement, avant de réfléchir un plat simple et consistant. Puis mes souvenirs me transportent jusqu'aux pizzas faites maison de ma mère et je propose au brun d'en faire de même. C'était rapide et la diversité des garnitures possibles permettait à chacun d'être contents. « Ne t'y habitues pas trop. » je réponds avec un léger sourire, pour éviter de flatter son égo déjà boosté à bloc. Il n'avait absolument pas besoin que quelqu'un en rajoute une couche où il n'allait plus réussir à passer les portes. Nous finissons par opter pour des légumes et je lui intime de s'occuper de la préparation de ceux-ci. Je l'observe du coin de l'oeil récupérer les malheureux dans un bac du frigo tout en préparant la pâte, haussant les sourcils à la vue couteau choisi par Samuel. Sans vouloir critiquer, il ne faisait pas spécialement partie de la catégorie des personnes qui cuisinaient depuis toujours. Plutôt de ceux qui ont un chef gastronomique à la maison. Mais il ne rechignait jamais à mettre la main à la pâte alors je voulais le laisser faire ses preuves. Et cette scène me paraissait profondément divertissante. « Tu es sûr que tu vas t'en sortir ? » je demande, en l'observant se préparer à sa tâche. Sa réponse offusquée m'arrache un petit rire et je baisse les yeux sur mon propre travail, sans réussir à retenir le tressautement de mes épaules. Finalement, je décide de m'occuper de ma pâte et de le laisser tranquille un moment.

Pendant ce temps, je m'efforce de lui donner une texture qui se rapproche le plus de celle de ma mère, plongeant mes mains pour la malaxer au maximum. Quand la matière sous mes doigts me paraît être adéquate, je la soulève du plan de travail en marbre sur lequel elle reposait, avant de la poser délicatement sur une plaque que j'ai légèrement fariné au préalable. Les rebords sont doucement relevés pour former cette croûte qu'on lui trouve habituellement et c'est à ce moment que je décide de relever les yeux. Pour tomber sur son visage extrêmement concentré à découper les légumes en rondelle. Le bruit du couteau n'a pas cessé et il me donne l'impression de vouloir faire des tranches de la même longueur, au millimètre près. J'étouffe un nouveau rire et j'avise le petit tas de farine qui gît encore à côté de ma main droite. Et je me mords la lèvre devant l'idée puérile qui traverse mon esprit. Est-ce que je le fais ? J'hésite pendant de longues secondes, pesant le pour et le contre. Avant de secouer la tête. Au diable les règles. En quelques secondes, la poudre blanche passe de ma main désormais blanche au pull d'un noir d'encre de mon compagnon pour le week-end. Détournant les yeux quand son regard se pose sur moi, faisant mine d'être parfaitement innocente. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » Puis par pure insolence, je jette à nouveau de la farine dans sa direction. « Une pure coïncidence, promis. » je rajoute, avec un air faussement candide. Je veille à ses moindres mouvements, mes doigts glissant sur le rebord du plan de travail à mesure que son corps se déplace autour de celui-ci. « Et tu vas faire quoi, Lemmington ? M'agresser avec une rondelle d'aubergine ? » je lance, avec insolence.

Je savais que je cherchais volontairement les ennuis. Mais j'avais décidé d'abandonner. De lâcher les convenances dans lesquels je m'efforçais de me complaire. Ce soir, je voulais juste m'amuser. Respirer. Vivre.       




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MessageSujet: Re: High by the beach | Sammy & Mina High by the beach | Sammy & Mina  EmptyDim 18 Oct - 13:16

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Qui aurait pu croire, qu’on finirait par s’entendre, qu’on arriverait à se parler sans se lancer des piques, parce que ça fait plaisir ? Sûrement pas quelqu’un qui nous connait depuis des années. Si moi je lui avais toujours couru après, on ne jouait surtout pas dans al même cours, et elle, préférais plutôt me fuir, avant que le destin ne lui joue le mauvais tour, de se retrouver sous nos ordres, à moi et mon fidèle père, au sein de l’entreprise que nous tentions de mener de front. Moi, j’étais plus que reconnaissant du destin, et je lui vouais presque un culte, parce que franchement, c’était bien drôle, de se retrouver dans cette situation, et encore plus, de devoir prétendre mener une relation avec elle, alors que c’était ce que j’avais espéré pendant des années. C’était pas mal intentionné, ni même malvenu, quand nous étions adolescents, je n’étais pas dans l’optique de sortir avec la petite de devant, intelligente et discrète pour la rendre populaire et changer sa vie, elle me plaisait vraiment. Et je m’étais pris au jeu de cette drague sans résultat, le plus grand échec avait quand même été son refus de m’accompagner au bal de promo. Mon pauvre cœur, avait été bien peiné ce jour-là. On peut dire que la vie se venge et prends une belle revanche, en la faisant venir à moi pour une telle demande. Aujourd’hui, on se retrouve à savoir qui va prendre le lit, et à savoir ce qui sera au menu du dîner, tout ça, pour un cadeau de sa très chère mère. Adorable cadeau, qui m’aurait fait plaisir, si j’avais été certain qu’elle n’allait pas faire la tronche tout le weekend, mais il faut dire qu’elle me surprend, à se montrer cordiale, et même à sourire de bon cœur. Tout du moins, elle ne se force pas, et c’est un grand pas. Nous allons de surprise en surprises les amis.

Grande révolution dans notre relation, faire des vannes. C’est une étape importante. Ca veut dire que nous ne nous importunons plus autant qu’avant. On peut cocher ça sur la liste des petits objectifs à long terme. Moi je ne l’avais jamais détesté, peut-être un peu pour m’avoir rejeté aussi longtemps, mais tout de même, pas au point de la haïr, elle je n’en suis pas sûr. Toujours insupportable à ses yeux, c’était un grand pas. [color=#3399cc] « Je n’en doute pas. »|/color] Répondis-je sur le même ton. Evidemment, qu’elle allait se faire le plus grand des plaisirs de me rappeler qu’un poste équivalent au mien lui conviendrait, mais je tiens à ma place. « Trop tard, je m’y suis déjà habitué. On s’habitude vite aux bonnes choses. » Rétorquais-je avec un air un poil hautain, avant d’attraper un légume entre mes mains, et le couteau qui me semble le plus adéquat, autant dire que je me sens terriblement incapable à ce moment-là, je n’avais pas l’habitude de faire ça, mais ça ne doit pas être si compliqué au fond. Elle ne m’aura pas là-dessus, j’allais mener ça jusqu’au bout, quitte à ce que ça ne ressemble à rien. « Bien sûr, pour qui me prends-tu ? » Rétorquais-je dans un air faussement vexé. Quand même.

J’étais fixé sur mes découpages, presque parfait, et ma main était toujours vivante et entière, si bien que je n’avais pas fait attention à ce qui se passait autour, si bien que c’est les tâches sur mon pull noir, qui m’interpelle. De la farine. J’aurais dû le sentir venir, qu’elle allait profiter d’un moment d’égarement, pour m’attaquer. La bougresse ne perdait rien pour attendre. « Bien sûr, c’est vrai que tu ne fais jamais rien. » Rajoutais-je en posant le couteau sur le plan de travail, et attrapant un chiffon pour m’essuyer les mains prêt à en découdre avec les mêmes armes. J’en reçois une seconde fois, ce qui me partage entre jouer avec ma patience, et m’amuser sincèrement. « Oh ne me tente pas…Mais je te conseille de courir. » Je m’approche peu à peu, alors qu’elle se déplace à la même vitesse. J’attrape à mon tour un peu de poudre que je lance dans sa direction. Et les poignées de poudre volent, à travers la pièce, recouvrant partiellement le sol et le plan de travail, se mêlant avec d’autre aliment que je ne saurais plus décrire, à cause du mélange. Son rire se mêle au mien, et empli la pièce. J’ai l’impression d’avoir 16 ans, ça fait du bien, de se laisser porter par le moment, de ne penser à rien. Sincèrement, elle est toujours aussi jolie. Surtout quand elle lâche prise. Dans ma course à sa poursuite, je finis par l’attraper par la taille, et la coller contre le plan central, nos corps qu’à quelques centimètres, le souffle court. Les yeux plongés dans les siens, à quelques secondes, de faire quelque chose que je regretterais peut-être.






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MessageSujet: Re: High by the beach | Sammy & Mina High by the beach | Sammy & Mina  EmptyJeu 22 Oct - 20:11

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J'ai longuement regardé mes pairs profiter de leur adolescence à travers les vitres de la bibliothèque. Les yeux tournés vers l'extérieur, recluse dans ma tanière, à gratter le papier sans discontinuer. Oscillant entre cette lassitude face à ceux qui préféraient la facilité d'une vie tranquille aux dépends de leur avenir et une certaine forme de jalousie. Oui, j'avais été jalouse de mes camarades qui vivaient paisiblement, sortaient, vivaient leurs premier émois quand je me contentais de travailler d'arrache-pied pour obtenir la sollicitude de mon modèle. Je ne pouvais pas lâcher pour de telles futilités. J'étais restée cachée dans mon antre, entourée par l'odeur des livres et le confort du silence, me complaisant dans cette bulle pour ne pas craquer, pour ne pas succomber à la tentation de vivre ma jeunesse. Ce qui comptait le plus à ce moment là, c'était de voir briller la fierté dans les yeux de mon père, suivre ses conseils et pouvoir me tenir à ses côtés. Alors j'avais mis le reste de côté, j'avais oublié de regarder par la fenêtre et je vais focalisé mes yeux sur les lignes de cours, sur les chapitres des manuels. J'ai refusé les sorties, les fêtes, les vacances. Je me suis éloignée du fourmillement incessant des élèves qui festoyaient quand je révisais. J'ai laissé les années passer, plongée dans mes bouquins, en oubliant de vivre. Et je m'en rendais compte seulement maintenant, en comprenant à quel point j'avais retenu ma respiration si longtemps.

Sortir de la ville, voyager ailleurs, c'était comme prendre une bouffée d'oxygène après autant de temps passé sous la surface.

Et c'était agréable de faire autre chose, pour une fois. Étrangement, j'appréciais ces instants à bavasser avec Samuel, à batailler et s'envoyer nos habituelles rengaines. Mais l'atmosphère était différente, plus détendue. Il n'y avait pas de compétition. Nous n'étions que deux adultes loin du monde, qui se découvraient à nouveau, malgré le fait que l'on se connaissait depuis tant d'années. Pourtant parfois je me faisais la réflexion qu'il m'était totalement étranger. Je ne savais rien de ses goûts, de ce qu'il aimait faire, rien de plus que ce qu'il laissait entendre au travail. Encore que restait parfaitement superficiel, pour combler les discussions triviales avec nos collègues. Là, il était naturel. Il se laissait aller et il dévoilait un visage que je connaissais pas. Qui m'intriguait autant qu'il avait le don de faire battre mon coeur plus rapidement. À quel moment était-il devenu un homme ? Comment est-ce que je n'avais pas pu remarquer qu'il avait grandi ? En y repensant, c'est tout simplement parce que je n'avais pas pris le temps de le regarder correctement. Je l'avais laissé dans la case dans laquelle je l'avais posé à l'école sans essayer de voir s'il avait changé depuis. Et j'étais confronté à une facette qui m'était inconnue. Qui me perturbait plus que ce que je ne le pensais. En attendant, j'avais plus d'expérience en cuisine -merci maman- et je décide de prendre la tête des opérations. Après avoir obtenu l'accord du brun pour préparer une pizza, je le laisse au découpage des légumes pendant que je m'occupe de faire une pâte convenable. Jusqu'à ce que le petit tas blanc sur ma droite ne me donne une subite envie. C'est cette atmosphère tranquille, loin des regards et du quotidien habituellement stressant qui m'apaise et me pousse à vouloir relâcher la polissonne qui sommeille en moi. Celle que je n'ai pas pu exploiter jusqu'à maintenant. « Exactement. Je suis irréprochable. » je glisse, avec un petit sourire rempli de défi, en le regardant poser le couteau qu'il tenait dans les mains jusqu'à maintenant. Avant de relancer à nouveau de la farine son précieux pull en cachemire qui devait coûter à peu près la moitié de mon salaire. J'étais clairement en train de chercher la bagarre et je regrettais pas le moins du monde.

Nous finissons par tourner contre des lions dans leurs cages autour du plan de travail et j'observe le moindre de ses mouvements pour parer à ses potentielles attaques. Puis c'est un festival de poudre blanche -inoffensive- projetée dans la pièce, la recouvrant d'une pellicule alors que nous continuons à contourner l'îlot central dans un sens puis l'autre. Je sais très bien que s'il arrive à m'attraper, je suis finie. Mais mon rire résonne dans la pièce et j'ai l'impression d'avoir dix ans à nouveau, quand je poursuivais mes cousins dans le jardin à l'arrière de la maison. Avant que mon innocence ne déserte. Je me sens vide. Mais dans le bon sens. Comme si toutes les choses qui pèsent habituellement s'était volatilisées. Il n'y a que Samuel et moi dans une cuisine à se battre avec de la nourriture, comme des gosses. J'en ai plein les cheveux et je passe mon bras devant mon visage pour dégager ma vue. Avant de laisser échapper un cri de surprise quand un bras s'enroule autour de ma taille. En deux temps trois mouvements, je me retrouve acculée contre le plan de travail, bloquée par la silhouette du brun. Fichtre. Happée par son regard céruléen, je me fige, incapable du moindre mouvement. Il y avait une flamme dans ses yeux, une lueur que j'avais déjà vu auparavant. Il y a longtemps. Que j'avais simplement mise de côté. Qui ne m'avait absolument pas intéressé. Actuellement, je n'ai aucune foutre idée ce que je voulais. J'étais simplement perdue. Mais je n'arrivais pas à nier l'attraction que je ressentais à son égard. Samuel Lemmington avait réussi à m'atteindre, au final. Sans m'en rendre compte, mes mains sont posées sur ses biceps et je me penche en avant. Son visage se rapproche du mien et j'ai les pommettes qui brûlent. Mon coeur qui bat à toute vitesse. Un creux logé dans l'estomac qui ne semble pas vouloir s'en aller. Sa bouche exhale un souffle tiède qui s'échoue contre mes lèvres. Et je demande ce qui fait qu'aucun de nous deux ne bouge. Comme si l'instant s'était cristallisé. Puis je détourne le regard une demi-seconde, par-dessus son épaule, mes yeux se posant sur le petit écran du four où l'heure est affichée. « Sam...La pizza... » je murmure, du bout des lèvres, les bras parcourus de chair de poule. Je n'étais pas capable de faire ça. Alors que je l'avais embrassé devant ma propre mère.

Pourtant, tout était différent, aujourd'hui. Tout avait changé. Lui. Moi. L'environnement. C'était trop nouveau, trop étranger, trop intime. Je ne savais pas si j'étais capable de gérer ça. Même si je la sentais, cette chaleur qui pulsait dans le creux de ma poitrine. Celle que je refusais d'accepter, celle que je refoulais au plus profond de moi parce que je n'étais qu'une trouillarde.               




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