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I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2)

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Kellen Walters
Deuxième génération

Kellen Walters


Date de naissance : 11/12/1989
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MessageSujet: I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) EmptyJeu 10 Mar - 20:27

here i am
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Neven & Kellen

« Comment ça s'est passé ? » Ma voix n'est qu'un souffle, dans le combiné de mon téléphone et mes yeux parcourent le paysage qui s'étend, de l'autre côté de la fenêtre. Appuyé contre le rebord de mon bureau, j'attendais la réponse de Poppy, le ventre noué. Neven allait retourner au lycée, après tout le drame qui s'y était produit. Après avoir manqué d'y laisser la vie, en compagnie de ses plus proches amis. Et nous étions tous les deux conscients que ça n'allait pas être simple, pour lui. Il redoutait cet instant et nous l'avions ressenti au plus profond de nos poitrines. Même s'il tentait de le dissimuler, ces instants de cauchemar le hantaient profondément. « Il traînait des pieds. Pas que ce soit bien différent de d'habitude, nous sommes d'accord. » m'explique-t-elle, à l'autre bout du fil. Et ça arrive à me tirer un léger rictus. Notre fils n'avait jamais été très friand de l'école. Il préférait crapahuter avec ses semblables, à l'extérieur. « Mais il cherchait à retarder l'échéance, je crois. » Je pouvais très bien l'imaginer. Il était si jeune et ces moments marquaient l'âme de manière indélébile. « Ah ? » Connaissant Neven, on pouvait s'attendre à tout. « J'ai eu le droit à un long câlin. Mais Noen était là pour l'encourager. » La silhouette du garçon aux cheveux bariolés s'affiche dans mon esprit et ça a le don d'apaiser mon inquiétude. Il était accompagné de personnes sur lesquelles il pouvait parfaitement compter. Et nous aussi, sans la moindre crainte. Son meilleur ami était un membre de la famille et il s'était toujours fait un devoir de le protéger. Il ne laisserait jamais rien lui arriver. « Je suis sûr que ça ira, Poppy. Je ne dis pas que ça sera facile, loin de là. Mais il lui faut simplement du temps pour s'adapter à la situation. » je souffle, en passant une main dans mes cheveux. Je l'entends soupirer, depuis le salon où elle doit certainement se trouver, à cette heure de la matinée. « Je sais qu'on ne devrait pas s'inquiéter. Il est bien entouré, il est fort et courageux, mais je ne peux pas m'en empêcher. » Et je ressentais la même chose qu'elle. « On ne pourra jamais faire autrement, tu sais. Mais il faut simplement y croire et le soutenir, autant qu'on peut. Le reste, c'est à lui de l'accomplir, petit à petit. » je murmure. Je tourne la tête pour regarder vers le couloir et j'aperçois Hicks qui s'approche, en direction du bureau. « Je dois y aller, le devoir m'appelle. » je lui glisse, avec un léger sourire. « On se voit ce soir. Je t'aime. » je termine, mon coeur tressautant encore et toujours au "moi aussi" qui s'échoue dans le creux de mon oreille.

Et je croyais en mon fils, je savais qu'il allait s'en sortir.

Mais je ne m'attendais pas à sentir mon téléphone vibrer à nouveau, quelques minutes plus tard. Je fronce les sourcils en voyant le nom du meilleur ami de mon fils s'afficher sur l'écran, m'excusant rapidement avant de m'éloigner dans un coin de la pièce. « Noen ? » je l'interroge, sentant un pressentiment se loger dans mes entrailles. « Kellen ? C'est Neven. » Je perçois la panique dans la voix du blond et je sens mon coeur battre plus rapidement dans ma cage thoracique. « Il ne va pas bien. » Je ressens comme une brique qui retombe lourdement à l'intérieur de moi. Je fais volte-face, me dirigeant vers la porte avant de l'ouvrir brusquement. « Explique-moi. » je lui intime, commençant à marcher pour atteindre les escaliers menant aux étages inférieurs. Il s'était passé quelque chose. Et ce n'était pas habituel pour Noen de m'appeler sur mon portable, surtout quand j'étais au travail. « Il fait une crise de panique. Il n'avait pas l'air très bien quand on a passé les grilles, mais ça allait encore. Puis d'un seul coup, il a eu du mal à respirer. » L'étau se resserre dans ma poitrine et je plisse les lèvres, la gorge serrée. « Poppy est au courant ? » je l'interroge, mais il m'affirme que c'est moi que mon fils a demandé à contacter. « J'arrive tout de suite. Reste avec lui. Et essaye de focaliser son attention sur autre chose, en attendant. » je déclare, le souffle court, en dévalant les marches. Mes collègues allaient devoir se passer de moi, pour le moment. Mon fils était ma priorité. Il l'avait toujours été. Et c'est le coeur lourd que je file retrouver ma voiture, pour foncer vers Roosevelt High.  

J'avale les kilomètres à tout allure, submergé par l'angoisse. Et je gare mon véhicule approximativement sur le parking, sautant de l'habitacle avant de me mettre à courir. Je ne voulais pas perdre une minute de plus. Je dépasse les grilles avant d'apercevoir deux silhouettes dans un coin, un peu à l'écart, dont l'une me faisant de grands signes. Réduisant la distance, j'arrive enfin à leur niveau, saluant Noen d'un signe de tête avant de baisser les yeux sur la forme recroquevillée de mon fils, contre le mur. « Merci, Noen. Je vais m'en occuper. » je murmure, en posant une main sur son épaule. « Envoie un message à sa mère, pour moi. Dis lui que je suis sur place. » je rajoute, l'observant jeter un regard à son meilleur ami avant de pivoter sur lui-même pour disparaître au coin du bâtiment. Je me baisse, posant un genou à terre et tendant le bras pour atteindre mon fils. « Neven. » je souffle, pour attirer son regard dans ma direction. « Neven, regarde-moi. » Je ressentais tellement de peine, en cet instant. Il n'y avait rien de pire que de voir son enfant dans une telle détresse. « Je suis là, d'accord ? Regarde-moi. » Ma voix n'est qu'un murmure, mais j'essaie d'y insuffler tout le calme dont je dispose, à ce moment précis. « Je suis là, fils. »


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Neven Walters
Troisième génération

Neven Walters


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MessageSujet: Re: I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) EmptyDim 13 Mar - 10:15

I need you so much. Now more than ever.
Kellen et Neven

Je n'avais rien dormi de la nuit. Pris par l'angoisse de la rentrée, de la simple idée de remettre un pied pour la première fois au lycée depuis la fusillade et de chaque drame qui en avait découler, j'avais, en tout et pour tout, fermé les yeux que quelques heures. Trois, je dirais. Et je me sentais toujours aussi mal, si ce n'était pas pire, depuis que le soleil s'était levé. Je ne voulais pas y retourner, parce que je m'en sentais tout simplement incapable. Tout était trop frais, trop récent et j'avais l'impression de simplement commencer à entrevoir le bout du tunnel sombre dans lequel j'avançais depuis. Ma mère allait mieux et je ne le savais qu'uniquement parce que mon père avait cessé d'être constamment sur son dos et j'avais retrouvé mon meilleur ami, après de longues semaines à le tirer vers le haut pour qu'il s'en sorte, lui aussi. Je me sentais respirer de nouveau, sans pour autant me sentir prête à affronter la réalité. J'étais bien, dans mon cocon familial, entouré des personnes qui m'étaient chères, loin des souvenirs difficiles qui hantaient encore parfois mes nuits. Évidemment, Hadlee et Gino me manquaient, terriblement. Même si on se voyait régulièrement, je regrettais ces journées à semer la zizanie, tous les quatre, dans les couloirs du lycée. Et ils étaient, en toute honnêteté, l'une des principales raisons pour lesquelles je prenais sur moi aujourd'hui. En plus d'accompagner Noen pour son grand retour, à lui aussi, et de rendre fiers mes parents. Ils ne m'avaient jamais forcé à rien, ils m'avaient laissé le temps de me remettre de tout ce qui s'était passé, acceptant sans aucune condition que je suive les cours à la maison. Ma mère avait supervisé quelques longues sessions de révisions, sûrement pour s'assurer que Noen et moi ne profitions pas du distanciel pour passer nos journées derrière un écran, à jouer à Call of Duty ou Mario Kart, mais ils avaient été plus que compréhensifs. Alors je me devais de prendre sur moi et de reprendre une existence normale.

J'ai le ventre tellement noué que je peine à finir mon bol de céréales, ces derniers ayant déjà tellement ramolli que je ne serais pas étonné qu'ils se désintègrent dans mon lait. Tout ce que je suis capable de faire, c'est de hocher la tête et répondre à demi-mot à Noen qui, fidèle à lui-même, essaie de m'extirper un rire ou un sourire (sans grand résultat pour le moment) et de fixer mon bol, tout en remuant. Jusqu'à ce qu'un baiser soit déposé sur le sommet de mon crâne, m'obligeant à relever les yeux vers la silhouette de ma mère qui vient de faire apparition dans la cuisine et nous observe avec toute la bienveillance du monde. « Comment vous vous sentez ? » Mal. Horriblement mal. « Ça va. » je réponds en haussant les épaules, en essayant de paraître le plus détaché possible alors que dans mon esprit, tout explose. « Comme un jour d'école quoi. » Déjà que je n'aimais pas particulièrement ça, ce que j'avais très souvent fait comprendre à mes parents en séchant de façon démesurée, autant dire que là, on était au summum de la joie et de l'enthousiasme. La main de ma mère se glisse sur la mienne, la pressant légèrement et je ravale le sanglot qui me menace d'éclater à tout moment. Puis elle se détourne pour actionner la bouilloire et récupérer un sachet de thé. Mon regard se pose sur le cadrant numérique du four et je pousse un long soupir. Il était l'heure et je n'avais aucunement envie d'y aller. Mais Noen, me connaissant par cœur, me rappelle qu'on ne peut pas se permettre d'arriver en retard et, qu'en plus de ça, nos deux autres amis nous attendent. Je saute donc de mon tabouret, débarrassant mon petit-déjeuner pour le mettre dans l'évier avant de partir récupérer mes affaires. Je pars embrasser ma mère pour finalement l'enlacer de toutes mes forces. J'avais besoin des siennes pour affronter cette journée. Ses bras se referment dans mon dos et tout ce que je souhaite, à cet instant précis, c'est que le temps s'arrête. « Ça va aller, trésor. Ça va bien se passer. Et n'oublie pas que je t'aime. » Je me contente de hocher la tête, puis je me retire de cette étreinte, un peu à contre coeur, et je rejoins mon meilleur ami qui attend déjà à l'extérieur.

Quand on passe les grilles de l'enceinte du lycée, mon cœur se serre presque instantanément dans ma poitrine. Une partie des bâtiments est inaccessible, entièrement fermé au public et je n'ai aucun mal à reconnaître ceux dans lesquels l'incendie à tout ravagé sur son passage, manquant de nous tuer tous les quatre. « Ça va ? » La voix de Noen m'oblige à revenir au présent et mes poings se serrent. « Ouais. » Je lui retournerai bien la question, mais je suis à peu près certain que sa réponse sera la même que la mienne alors qu'au fond, on vit tous les deux très mal ce retour. J'essaie donc de faire abstraction à ce qui m'entoure, fixant le sol, mais il suffit d'un regard, un seul, pour que tout se mette à disjoncter. La bibliothèque apparaît dans mon champ de vision, me rappelant l'une de mes pires angoisses et je m'arrête, net, incapable de faire un pas de plus. C'est là, que ma mère avait failli perdre la vie et je pouvais presque voir la scène, comme si j'y étais. Les larmes me montent aux yeux, ma respiration se fait de plus en plus saccadée et je crois que mon corps tout entier se met à trembler. « Neven ? » La voix de mon meilleur ami me parvient de très loin et j'essaie de me focaliser dessus pour apaiser la panique qui s'empare de mon être. Mais elle est bien plus forte que moi et respirer devient une épreuve. Je me laisse glisser contre le mur le plus proche, une main sur ma poitrine. « Appelle mon père. S’il te plaît… » j'arrive à souffler entre deux sanglots, me recroquevillant sur moi-même pour tenter de me calmer. Et j'ignore combien de temps s'écoule entre ce moment bien précis et celui où il m'annonce que mon père est en chemin. Je ne parviens même pas à me concentrer sur ses mots et ses différents essais infructueux pour tenter de me garder ancré à la réalité. Et après ce qui me semble être une éternité, la voix  mon père arrive à franchir les barrières érigées tout autour de moi, comme des remparts protecteurs. Je relève la tête dans sa direction, les yeux embués de larmes, le souffle court. « J'y arrive pas. Je ne p-peux pas. » je bégaie. « D-Désolé. » Ma prise se resserre autour de mes jambes, les rapprochant un peu plus contre mon torse. « Je revois tout... J’imagine maman. Je ne veux pas... »


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MessageSujet: Re: I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) EmptyVen 22 Avr - 21:47

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Neven & Kellen

Noen ne m'appelait jamais. À part pour les urgences. Kellen ? C'est Neven. Il ne va pas bien. Mon coeur fait une embardée dans ma poitrine et mes doigts se resserrent sur mon téléphone. J'intime au blond de s'expliquer et c'est le pire qui est en train de se dérouler, en ce moment-même. Mon fils avait le malheur d'avoir hérité d'une bonne partie de mes traits et j'avais envie de me frapper pour ne pas l'avoir senti plus tôt. J'aurais du me douter qu'il allait agir exactement comme j'aurais pu le faire à son âge, à internaliser ses émotions et agir comme si tout allait bien. Alors que non, tout n'allait pas bien. Je savais que Neven cherchait toujours à se présenter comme un être fort, un pilier sur lequel les autres pouvaient se reposer, que dévoiler ses faiblesses était à l'opposé de ses valeurs. Mais nous n'aurions jamais forcé aucun des enfants à retourner à l'école tant qu'ils n'étaient pas encore prêts. Nous étions bien placés pour savoir que seul le temps savait tasser les choses, qu'il ne servait à rien de vouloir précipiter les événements. Et je savais qu'il possédait une force de caractère qui le rapprochait davantage de sa mère, qui m'avait toujours émerveillé pour son âge. Il avait déjà côtoyé des drames alors qu'il était si jeune et il se tenait toujours debout, droit et fier. J'aurais du me rappeler qu'il agissait de la même manière que moi, à se cacher derrière une façade pour ne pas montrer qu'il flanchait, qu'il refoulait ses émotions pour ne rien laisser transparaître, pour n'inquiéter personne. Mon corps se met en mouvement et je donne des indications à Noen, dévalant les escaliers pour rejoindre ma voiture.

Mes enfants avaient toujours été ma priorité et mon fils avait besoin de moi, maintenant plus que jamais.

Je dévale les kilomètres avec le coeur battant, mes doigts jouant un rythme infernal sur le cuir du volant. J'ai l'impression de ne pas aller assez vite, de ne pas avancer autant que je le voudrais, de perdre des secondes qui me sont précieuses.   Je me sens rongé par une angoisse qui devenait terriblement familière, depuis quelques mois et je m'exhorte au calme, appuyant sur l'accélérateur pour réduire la distance. Une fois arrivé sur le parking, je me gare approximativement avant de sauter de la voiture et de courir en direction de l'enceinte de l'école. Le sang bat dans les tempes et mes yeux parcourent les alentours à la recherche des deux garçons. Je finis par les repérer sur le côté et je les rejoins en quelques secondes, remerciant Noen de s'en être occupé en m'attendant. Je lui intime de prévenir Poppy, me retrouvant seul avec Neven. Et j'essaye d'attirer son attention, mes yeux parcourant son visage blême. Sa poitrine se redressait par à-coups, son corps était recroquevillé sur lui-même et son regard finit par se tourner dans ma direction. Je sens mon coeur se serrer en voyant les larmes qui pointent au coin de ses yeux et sa détresse m'est insupportable. J'y arrive pas. Je ne p-peux pas. Il n'y avait rien de pire au monde que d'être spectateur de la douleur de ses propres enfants, de leur désespoir. Mes mains viennent encadrer son visage, pour le forcer à ne regarder que moi. « Neven, regarde-moi. » je tonne à nouveau, mes pouces venant essuyer l'humidité sur ses pommettes. « Ta mère va bien. Elle va bien, d'accord ? » Ma voix n'est qu'un souffle et je viens déposer mon front contre le sien, tout doucement. « Concentre-toi sur ma voix, Neven. Rien que ma voix. » je rajoute, délicatement. Et ma main droite vient glisser dans sa nuque, mes doigts jouant cet air que nous sommes les seuls à connaître, ces mouvements qui ont toujours eu le don de l'apaiser. « Tu as le droit de craquer, fils. Vous avez vécu quelque chose de difficile, avec tes amis. Quelque chose qui marque l'esprit de manière indélébile. Et tu ne peux pas le faire disparaître d'un claquement de doigts. » Ma voix est faible, mais je sais qu'il entend chacun de mes mots. Et qu'il a besoin de les entendre. Il avait besoin de savoir qu'il pouvait tout lâcher, déverser tout ce qui le tourmentait. « Ne pas retourner au lycée en même temps que les autres ne fais pas de toi quelqu'un de faible. Et ça ne va pas nous rendre moins fiers de toi, fiston. » Nous étions tellement admiratifs du jeune homme qu'il était devenu en grandissant. Et le voir dans cet état creusait un trou béant dans ma poitrine. « Parle-moi. J'ai passé tellement d'années à me détruire tout seul en gardant mes sentiments pour moi, en croyant que les cacher me rendait invincinble. » Tellement de temps à être dévoré par ma rancoeur, par ma haine et mon amertume. Et si Poppy n'avait pas été là pour me pousser dans mes retranchements, pour me tendre les bras, je n'aurais certainement pas été là. Elle avait été la lumière dans mon existence au milieu des ténèbres, une constance et un pilier pour retrouver le bon chemin. Je voulais être ce pilier pour mon fils, je voulais pouvoir le guider et l'aider autant que possible, lui faire comprendre qu'il était en sécurité, qu'il pouvait se confier sans la moindre crainte. « Laisse-toi aller, Neven. Laisse-toi aller. » Il avait besoin d'évacuer, de laisser exploser tout ce qui le grignotait de l'intérieur. « Je suis là. Papa est là. » je murmure, dans un souffle.          



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MessageSujet: Re: I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) EmptyMer 27 Avr - 10:17

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Kellen et Neven

On n'avait jamais réellement abordé ce qu'il s'était passé avec mes parents, ce jour-là. Qu'il s'agisse de ce que j'avais vécu ou de ce que eux, avaient traversé. J'en connaissais les grandes lignes, parce qu'il existait tout un tas de procédures à suivre quand un membre du swat était gravement blessé et que j'avais réussi à entendre quelques conversations entre mon père et des médecins à l'hôpital, mais ni mon père, ni ma mère n'avaient souhaité nous expliquer avec exactitude les événements. Et tout comme mes sœurs, j'avais préféré me concentrer sur le présent et le fait que ma mère allait s'en sortir. Seulement, ne pas savoir laissait place à l'imagination et j'avais cessé de compter combien de films différents je m'étais fait dans mon esprit à ce propos. Et la plupart d'entre eux venait hanter mes nuits. J'étais le spectateur de la mort de ma mère et, à part crier de toutes mes forces sans même qu'elle ne m'entende, je ne pouvais rien faire, condamné à la voir rendre son dernier souffle. Et ça, c'était sans compter sur l'angoisse grandissante et lancinante que tout recommence. J'avais peur de ce qu'il pouvait se passer, peur de mourir ou de perdre mes meilleurs amis. Et j'avais beau me le répéter, encore et encore, inlassablement, rien n'y faisait. J'avais un poids dans ma poitrine qui refusait de disparaître et qui prenait de l'ampleur un peu plus chaque jour. Je me sentais mal. Horriblement mal et je ne savais plus quoi faire pour que ces souvenirs soient relégués au second plan. Je ne voulais plus revoir danser ces images sous mes yeux, avoir l'impression de retourner dans cet Enfer à chaque fois que je les fermais ou encore sentir la chaleur écrasante de l'incendie venir grignoter chaque parcelle de ma peau. Je voulais reprendre le cours de mon existence, oublier et surtout respirer de nouveau. Mais je n'y arrivais plus. J'avais voulu revenir pour soutenir Noen, pour revoir mes amis, pour avoir l'illusion que tout allait bien, mais rien n'allait. J'étais incapable de rester ici, dans ces lieux qui étaient à l'origine de mes insomnies. Et je sens l'étau se resserrer dans ma poitrine, mes membres trembler et la panique gagner tout mon être en quelques secondes.

Je perds la notion du temps, j'ignore combien de minutes qe sont écoulées avant que mon père n'arrive, avant que sa voix ne vienne m'envelopper comme un voile protecteur. Mes yeux remontent dans sa direction, en même temps que ses mains glissent sur mon visage pour m'obliger à le faire et je laisse échapper un sanglot de détresse. Je le savais. Je savais qu'elle allait bien, mais je n'arrivais pas à faire sortir toutes ces images de mon esprit. « Elle a failli... et je... » Je n'arrive pas à terminer ma phrase, les mots refusant de franchir la barrière de mes lèvres. Puis je ferme les yeux, un court instant, en sentant ses doigts effleurer ma nuque pour tenter de m'apaiser. J'écoute sans dire un mot, me concentrant sur les battements de mon cœur qui ont enfin cessé de m'affoler et sur ses paroles que j'avais tellement besoin d'entendre. « Je suis terrorisé... » j'avoue dans un souffle. « Je ne dors plus la nuit. Je fais des cauchemars à chaque fois que je ferme les yeux. » Je n'en pouvais plus et je n'étais pas certain de pouvoir tenir à ce rythme. « J'ai eu tellement peur, papa. » Ma tête pivote quelques minimes secondes en direction du bâtiment ravagé par les flammes. « On devait s'en sortir... Il fallait qu'on les sorte de là avec Noen. Je n'avais pas le droit d'avoir peur, mais je l'étais. » J'ignorais comment j'avais réussi à garder mon sang froid aussi longtemps, comment j'avais fait pour ne pas simplement perdre espoir et abandonner. « Je ne pouvais pas aller mal, papa... Parce que maman n'allait pas bien et que Noen avait besoin de moi. Et maintenant, je devrai aller mieux moi aussi, mais ce n'est pas le cas. » Les larmes se remettent à couler le long de mes joues et je n'essaie même plus de les camoufler et de me montrer fort. « Ça ne va pas du tout. J'ai besoin d'aide... » je termine, la voix brisée, avant de me jeter dans mes bras de mon père. Mes bras se referment dans son dos et je le serre contre moi, de la même façon que j'avais serré ma mère avant de partir. « J'ai besoin de toi... »
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MessageSujet: Re: I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) EmptyDim 22 Jan - 14:08

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Neven & Kellen

Neven me ressemblait bien plus que je ne l'aurais imaginé, en grandissant. Et c'est ce qui faisait, en partie, que je le comprenais aussi bien. Il fonctionnait de la même manière que moi, même s'il avait hérité de la grande douceur et de la profonde sensibilité de sa mère. Ses sentiments n'étaient jamais extériorisés, rarement verbalisés. Il gardait tout à l'intérieur de lui, il accumulait et accumulait encore jusqu'à l'implosion. Et même si nous avions toujours mis l'accent sur la communication, il n'avait jamais cessé de se contenir, de rester digne et de ne pas montrer ses faiblesses. Ces derniers temps avaient été extrêmement difficiles et les aléas s'étaient additionnés les uns aux autres, dépassant toutes les limites établies. L'état de Poppy avait ébranlé ses fondations déjà bien fragilisées avec les événements récents et il avait suffi de peu pour qu'il finisse par craquer. Mon fils s'était toujours montré fort, malgré tout et j'étais parfaitement conscient qu'il avait enduré bien trop de choses pour un adolescent de son âge. Et je savais qu'il avait essayé de tirer un trait sur le drame qui s'était déroulé au lycée, qu'il avait tenté de reprendre le cours de sa vie pour surmonter son traumatisme. Il a cherché suffisamment de courage pour avancer, pour ne pas se laisser entraîner dans le noir. Mais la réalité l'avait rattrapé et il en souffrait, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Et je n'aurais jamais pu abandonner mon fils dans la douleur. J'étais là à son premier souffle, j'allais l'accompagner dans toutes ses épreuves, jusqu'au dernier.

La silhouette recroquevillée de Neven attire rapidement mon regard et je ne perds pas une seule seconde avant de le rejoindre, le coeur violemment comprimé par la vision de sa poitrine secouée par des soubresauts chaotiques. Accroupi devant lui, mes mains viennent encadrer son visage pour le forcer à me regarder. Les larmes qui perlent au coin de ses yeux viennent taillader mon palpitant et je prends une profonde inspiration avant de l'inciter au calme, de chercher une manière d'apaiser son tourment. « Elle est en vie et elle va bien, Neven. » je souffle, en posant doucement mon front contre le sien. « Il en faut bien plus pour abattre ta mère. » Elle était forte. Bien plus que la majorité des gens. Et elle allait s'en remettre. Je n'en doutais pas une seule seconde. Quant à ce qu'il s'était passé entre ces murs, ce n'était qu'une question de temps. Et d'acceptation. Qu'il reprenne maintenant ou plus tard, nous n'allions jamais lui en vouloir, jamais porter le moindre jugement. Il restait notre fils et nous étions fiers de lui, du garçon qu'il était devenu. Mes doigts caressent délicatement sa nuque et mes paroles se poursuivent, cherchent à s'imprégner dans son esprit. On ne pouvait pas détruire ses peurs d'un seul coup, croire qu'il était facile de les dépasser. Il fallait apprendre à les apprivoiser, à les embrasser avant de trouver un moyen de s'en défaire petit à petit, accompagné des bons outils. Et tout ce que je souhaitais de plus au monde, c'était qu'il se confie à nous, qu'il exorcise ses démons à voix haute. Qu'il prenne la main que je lui tendais, qu'il se repose enfin sur mon épaule après avoir traversé autant d'épreuves.

Je suis terrorisé. Je ne dors plus la nuit. Je fais des cauchemars à chaque fois que je ferme les yeux. « Je suis là, fils. » je susurre, l'incitant à poursuivre. Il n'y avait rien de plus déchirant que d'être spectateur d'une telle détresse, surtout venant de ses propres enfants. Et j'avais l'impression d'être lacéré de l'intérieur, de sentir mon coeur se morceler un peu plus à chaque aveu de mon garçon. Ça ne va pas du tout. J'ai besoin d'aide. J'ai besoin de toi. Puis son corps se meut d'un seul coup et il s'écrase entre mes bras, ceux-ci venant se crocheter dans son dos. Et j'étreins mon fils avec tout l'amour dont je dispose, avec toute la volonté de lui porter secours qui bout en moi. « Tu as parfaitement le droit d'avoir peur, Neven. » J'avais pensé de la même façon, à la mort de mon père. Ma mère s'était laissée dépérir et je m'étais forgé cette muraille pour ne pas subir le même sort. Je m'étais fait un devoir d'être fort pour deux, de recoller les failles dans les murs, de soutenir cet équilibre précaire formé depuis sa brutale disparition. « Mais tu ne peux pas toujours être fort. Tu as le droit de ne pas aller bien, d'avoir besoin d'aide. » je continue, en le serrant fermement contre ma poitrine. « Tu n'as pas à porter ça tout seul. » Nous étions une famille. Et on partageait tout ensemble, que ce soit les joies et les peines. « Je suis là pour toi. Et je le serai toujours, Neven. Rien ni personne ne pourra jamais m'empêcher d'être à tes côtés. » je lui murmure, la gorge nouée par l'émotion. Puis je recule, juste assez pour croiser à nouveau son regard. « On va faire ce qu'il faut pour que tu ailles mieux, je t'en fais le serment. » Il allait avoir besoin de beaucoup de soutien et pas seulement le nôtre parce que nous n'avions pas toutes les solutions pour l'aider à avancer. « Mais toi, tu dois me promettre de venir nous parler, si tu ne te sens pas bien. Ta mère et moi serons toujours là pour t'écouter et te soutenir, fiston. N'aies jamais peur de te confier à nous, peu importe le sujet. » Nous étions là pour l'épauler et le guider dans son existence, pour essayer de lui apporter autant de conseils qu'il était possible. Et je voulais vraiment qu'il le comprenne, qu'il se sente légitime de se tourner vers nous, à n'importe quel moment et pour n'importe quel besoin.       



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MessageSujet: Re: I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) EmptyJeu 23 Fév - 18:05

I need you so much. Now more than ever.
Kellen et Neven

Il n’y avait pas un jour où les scènes ne venaient pas danser devant mes yeux, me rappelant les épreuves que nous avions eu à affronter. Mes nuits étaient peuplées de cauchemars où l’issue se trouvait être toujours la même. Et c’est ça, qui continuait de m’effrayer, qui encourageait mes angoisses à revenir, encore et encore, plus intensément à chaque fois. Et j’avais beau savoir que nous étions tous sains et saufs, que Noen et ma mère allaient mieux, je ne pouvais pas m’enlever de l’esprit que tout pouvait recommencer. Je craignais une nouvelle fusillade, de nouveaux morts et, cette fois, de perdre l’un de mes amis ou mes parents. Ma mère était forte, oui, mais pas indestructible. Je l’avais vu, allongée sur ce lit d’hôpital, à se battre pour nous revenir et je n’arrivais sans mal à imaginer la scène qui s’était produite ce jour-là. Et même si j’étais habitué, aux séjours de mes parents entre ces quatre murs déprimants, à les savoir en observation pour une nuit ou à les voir écoper d’un arrêt de travail d’un ou deux jours à cause de leur métier, je n’avais jamais eu aussi peur qu’à cet instant précis. Comment oublier ? Comment convaincre mon esprit que toutes ces horreurs étaient terminées ? Même les paroles de mon père ne me semblaient pas suffisamment fortes pour me faire tourner la page, et pourtant, je pouvais entendre dans le timbre de sa voix et lire dans ses yeux toute la sincérité qui en découlait. Mon regard ne lâche d’ailleurs pas le sien et je me laisse plonger dans cette aura rassurante qui s’en dégage. Elle est en vie et elle va bien, Neven. Je me contente d’hocher la tête, un frisson parcourant mon échine lorsque le front de mon père se pose contre le mien. « Je sais. » je réponds sur le même ton. « Mais parfois j’ai peur de me réveiller et de me rendre compte qu’elle n’est réellement plus là. » j’avoue dans un souffle. « Ou que ce soit toi, qui parte… » Parce que si ma mère avait prit la décision de rendre son insigne et son arme, ce n’était pas le cas de mon père qui lui, continuait de partir, tous les matins et de mettre sa vie en danger. « Je veux pas non plus qu’il t’arrive la même chose qu’à maman. Je ne veux pas la perdre, mais je ne veux pas te perdre non plus. » Mon visage s’abaisse quelques secondes, mes poings se referment sur mon jeans et je prends une profonde inspiration avant de relever la tête dans sa direction. « Et personne ne peut me promettre que ça n’arrivera plus jamais… »

Je finis par tout lâcher, par confier tout ce que j’ai sur le coeur et surtout par lâcher complètement prise. Mes larmes se mettent à couler le long de mes joues, sans que je ne puisse les interrompre. Puis je me jette dans les bras de mon père, l’étreignant avec férocité. « Mais toi et maman vous l’êtes toujours. » Je n’avais jamais vu mes parents baisser les bras. Ils avaient surmonté toutes les épreuves que la vie avait mit en travers de leur chemin sans jamais flancher. Je les admirais énormément pour ça. « Je voudrais juste être capable d’être comme vous. » je murmure dans un souffle. « Et ne jamais avoir peur, être capable de tout encaisser, mais je n’y arrive pas. » J’avais l’impression que ça faisait de moi quelqu’un de faible et que si ça venait à être le cas, mes parents seraient déçus. Il n’y avait aucune raison à ça, je le savais, parce qu’ils n’avaient cesses de répéter qu’ils étaient fiers de nous, mais parfois, je me sentais en décalage. Que ce soit par rapport à eux ou par rapport à mes sœurs. Avie et June n’avaient pas besoin de prouver à qui que ce soit combien elles étaient fortes. Elles m’avait porté sur leurs épaules quand maman était à l’hôpital, m’avaient forcé à quitter ma grotte après des jours passés à broyer du noir. Quant à mes parents, plus personne ne doutait de ça. Rien ne semblait être en capacité de les ébranler. Ils parvenaient toujours à garder leur sang-froid et à agir en conséquence. Moi, je finissais toujours par craquer. Comme aujourd’hui. Incapable de retourner en cours sans faire une crise d’angoisse. L’étreinte de mon père s’intensifie, ce qui me tire de mes pensées et j’enfouie mon visage contre son torse. J’aurais tout donné pour disparaître dans ses bras et ne plus jamais ressortir du cocon rassurant dans lequel je me sentais actuellement. Je le sens reculer et je relève légèrement la tête dans sa direction avant de hocher la tête à ses paroles. « Je suis désolé de vous imposer ça avec maman. » je murmure tout en baissant les yeux. Puis je sens mon coeur se serrer dans ma poitrine à ses dernières paroles et les larmes affluent de plus belles. « Je n’ai jamais été très doué pour me confier. » J’avais toujours eu la fâcheuse habitude de tout garder pour moi, d’intérioriser mes sentiments, jusqu’à ce que je finisse par exploser. Et je prenais conscience seulement maintenant que ce n’était pas la bonne solution. Je n’allais pas pouvoir changer du jour au lendemain, ni faire taire cette insupportable petite voix dans ma tête qui me rappelait un peu plus chaque jour que je ne remporterais pas le concours de la confiance en soi, mais je pouvais au moins essayer. Alors je prends une profonde inspiration avant de reprendre. « J’avais peur que vous m’en vouliez si je ne retournerais pas au lycée, que vous soyez déçus ou que vous pensiez que je mentais. » J’avais usé tellement de fois de la carte de la fausse maladie pour éviter d’aller en cours ou rater un contrôle. « Mais je n’y arriverais pas, papa. Je ne veux pas y retourner… Pas maintenant. » Pas tant que je continuerais d’entendre le son des balles et le bruit des corps qui tombent.


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Kellen Walters
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Kellen Walters


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MessageSujet: Re: I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) I promised to always reach out to you, son. (Kelven #2) EmptyJeu 25 Jan - 14:35

here i am
protecting you from the demons you hide
Neven & Kellen

Nos traumatismes, ils ne s'en allaient jamais vraiment. Je l'avais rapidement compris en voyant que le temps passé n'avait pas totalement effacé mes blessures. Après tout, ils nous percutaient avec une violence inouïe, s'imprégnant dans les chairs et s'immisçant dans les tréfonds de notre esprit. Alors on apprenait à faire avec, à les reléguer aussi loin que possible pour qu'ils ne prennent pas le pas sur notre quotidien. Mais ils finissaient inlassablement par apparaître à certains moments dans notre vie, attirés par des sons, des odeurs, des éléments qui nous rappelaient leur existence. Le parfum du cuir de ma veste me remémorait mon père. Tant sa haute silhouette que des vagues images de son corps saccagé sous un linge blanc. Les effluves de cigarettes n'avaient plus jamais eu la même signification pour Poppy, depuis son enlèvement. Il suffisait d'un petit rien pour plonger tout droit dans notre passé, à la rencontre de nos propres fractures. Mais le plus important - et le plus dur, dans ces épreuves, c'était de réussir à les dépasser, à les accepter comme des parts de notre histoire. Continuer notre vie avec ce lourd bagage sur les épaules. Ne pas se laisser submerger par la terreur. Par les souvenirs. Et ça demandait une force considérable. Quand on le vivait seul, ça semblait insurmontable. J'avais failli abandonner de nombreuses fois, noyé dans la peine, dans la rage et dans la douleur. Mais j'avais trouvé mon Ariane et j'avais suivi son fil pour sortir du labyrinthe. Sans la présence de Poppy à mes côtés, je n'aurais jamais trouvé la sortie. Je voulais être ce guide pour Neven, l'aider à traverser les ténèbres et apaiser son âme tourmentée.

Je sais que notre choix de carrière impliquait un danger permanent et que ça ne pouvait qu'amplifier ses craintes, mais mes mains se raffermissent sur ses épaules. « Je pense qu'on a eu suffisamment d'occasions de prouver qu'on était résistants. » je murmure, avec un infime sourire. Mais ses paroles me touchent en plein coeur et mes lèvres se pressent brièvement l'une contre l'autre. « Mais tu as raison. On ne peut pas t'assurer que ça ne se reproduira pas, Neven. » Ça aurait été mentir. Et nous nous étions fait un devoir d'être les plus transparents possible avec nos enfants. « Cependant, tu ne peux pas penser comme ça au risque de passer à côté de ta vie. Parce que tout peut arriver à n'importe qui, n'importe où et de n'importe quelle manière. Rien n'est figé et le quotidien reste imprévisible. Mais c'est le jeu et notre mission c'est d'en profiter un maximum afin de ne pas partir en ayant des regrets. » je rajoute, en effleurant ses épaules de mes pouces pour détendre la raideur qui s'y était logée. « Alors ce que je peux te promettre, c'est de faire attention. Le plus possible. »

Puis les barrières qui emprisonnaient Neven finissent par céder à mesure de notre échange et les mots s'échappent, petit à petit. Il délivre tout ce qui pèse sur son coeur et je l'écoute sans mot, acceptant de recevoir toute sa souffrance. Ainsi que son étreinte, mes bras se refermant autour de lui pour le serrer contre moi. Voir mon fils dans tel état de détresse était impossible à décrire avec des mots. Mais c'était douloureux et j'aurais donné n'importe quoi pour effacer toute la peine qui se trouvait là, dans sa poitrine. « Non, nous ne le sommes pas. Nous sommes aussi des êtres humains, fils. Et nous avons chacun nos propres failles avec ta mère. On est juste plus doués pour les dissimuler. » je lui confie dans un souffle. « On se doit d'être solides, pour vous. Pour que vous puissiez avancer sans crainte. Mais je veux que tu te mettes en tête que nous ne sommes pas surhumains, qu'il y a des jours où ça ne va pas, où il nous arrive de craquer. » Certes, ce n'était pas souvent parce que nous avions la chance d'avoir une belle vie et que nous n'avions pas toujours travaillé sur des cas délicats. Mais ça arrivait et c'était parfaitement normal. « Il y a des choses que l'on encaisse plus facilement que d'autres parce qu'on a été confrontés au pire dont l'être humain est capable. Et ça nous a endurcis avec le temps. Néanmoins, être fort tout le temps n'est pas une finalité. Je l'ai longtemps cru et ça a failli me détruire. Il est bon de laisser sortir les choses et d'accepter qu'on ne peut pas toujours tout surmonter. » Mon emprise se resserre sur Neven et son visage se pose contre mon torse. Je n’ai jamais été très doué pour me confier. Ses paroles m'arrachent un ricanement au beau milieu de cet instant si fragile. Mais je n'aurais jamais pu m'en empêcher, tant ça me semblait adéquat. « On se demande de qui tu tiens ça. » je raille, mes pouces effleurant son dos en de légères caresses apaisantes. Puis je détache doucement mon fils à ses confidences, assez pour pouvoir le regarder dans les yeux. « Pourquoi est-ce qu'on t'en voudrait ? Tout ce qu'on veut, ta mère et moi, c'est que tu fasses ce qui est le mieux pour toi. Et si ça doit prendre du temps, ça prendra du temps. On te fait confiance, Neven et on sera là pour veiller sur toi. Tu n'es pas seul. » Je n'aurais pas douté une seule seconde de ses paroles. La lueur dans ses yeux suffisait à m'assurer que c'était loin d'être un mensonge. De toute manière, il n'était pas non plus lâché dans la nature. « On s'organisera pour les cours, histoire que tu ne prennes pas trop de retard. Mais l'important, c'est et . » je rajoute, en pointant sa tête puis son coeur du doigt.   



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