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He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy)

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Neven Walters
Troisième génération

Neven Walters


Date de naissance : 01/08/2003
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MessageSujet: He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) EmptyLun 7 Mar - 22:02

Take my hand and
let me help you
Noen & Neven

« Papa ? Maman ? » je demande en passant la porte d’entrée, les émotions encore en vrac par tout ce qui venait de se passer. J’avais quitté mes amis une petite heure plus tôt, l’esprit encore embrumé par tous les aveux qui avaient découlé de ces retrouvailles. J’avais promis à Noen de parler de la situation à mes parents, même si je savais d’avance qu’ils ne refuseraient jamais de lui apporter leur aide et de l’accueillir à la maison, le temps qu’il faudra. « Dans la cuisine, trésor. » m’informe ma mère, alors que j’accroche ma veste sur le porte-manteau, avant de me diriger dans la pièce. Je les retrouve tous les deux, en train de cuisiner le dîner de ce soir et cette image me réchauffer instantanément le coeur. Je m’assois sur l’un des hauts tabourets qui leur fait face, au niveau de l’ilot central, tout en les observant à tour de rôle. « Ça a été, ton après-midi ? » Je pousse un long et interminable soupir. « Ouais. » je réponds simplement en haussant les épaules. Très honnêtement, je n’avais pas envie de rentrer dans les détails, encore moins d’expliquer la dispute qu’il y avait eu entre Noen et moi. Nous nous étions tous les deux laissés emportés, les mots avaient dépassés le fond de nos pensées et c’était maintenant de l’histoire ancienne qui, pour aucun cas, je souhaitais ressasser. Je me penche légèrement en avant pour attraper un morceau de tomate que mon père vient de découper, lui affichant mon air le plus angélique possible alors qu’il me foudroie du regard. Et je prends un malin plaisir à la manger devant lui, sans me défaire de mon immense sourire. « Est-ce que je peux vous parler de quelque chose ? » je fini par demander, en me dandinant sur ma chaise. Mon père se contente d’hocher la tête, m’invitant à m’exprimer, mais le silence de ma mère m’inquiète. Et je ne suis visiblement par le seul. Son visage est pâle et je vois ses mains resserrer leur prise autour du plan de travail. « M’man… ? » J’ai à peine le temps de me remettre sur mes jambes que je la vois chanceler. Papa la rattrape, avant qu’elle ne s’effondre sur le sol, l’attirant contre lui pour la soutenir. Je sens mon coeur battre à s’en rompre dans ma poitrine et je contourne le mobilier pour les rejoindre, plus inquiet que jamais. « Papa ? » je questionne, la voix tremblante, les larmes aux bords des yeux. Mon regard jongle entre le visage pâle de ma mère, mais qui reprend petit à petit connaissance et celui plus fermé que jamais de mon père. Ce dernier m’indique qu’il ne s’agit que d’une simple chute de tension, que ce n’est rien de grave, mais je ne suis pas stupide pour autant. Je me contente simplement d’acquiescer et d’aller remplir un verre d’eau que je tends à ma mère. Celle-ci me remercie d’un sourire qui, je le sais, se veut rassurant, mais qui provoque le contraire dans mon esprit. « Ta mère veut juste trop en faire. » gronde-t-il, les sourcils froncés. Comme toujours. Il n’était plus possible de la changer, dorénavant.

Maman avait donc été condamnée au repos forcé et à la surveillance accrue de papa qui lui avait tout simplement interdit de quitter le lit sauf qu’en cas d’extrême nécessité. Le tout accompagné de menaces si elle osait désobéir. Poppy Walters avait donc accepte, non sans rechigner et moi, j’avais simplement repoussé ma demande à plus tard. Je ne voulais pas apporter un stress supplémentaire à mes parents et connaissant ma mère, elle aurait sauté dans sa voiture pour aller chercher Noen et le ramener à la maison. J’avais prévenu mon meilleur ami, lui promettant de parler à mes parents à la seconde où ma mère aura reprit des couleurs. Et ça commençait à être le cas, après presque deux jours clouée au lit. Mais Noen était muré dans le silence depuis plusieurs heures, ne répondant à aucun de mes messages, ni a ceux de nos deux autres amis. J’étais même allé jusqu’à sonner à la porte de sa maison et à éplucher tous les skatepark où il avait l’habitude de se rendre, sans aucun résultat. Je commençais sincèrement à me faire des films et à penser au pire. En plus de culpabiliser à l’idée de ne pas avoir parlé de la situation à mes parents dés le soir-même. Je renvoie un énième message, le suppliant de donner n’importe quel signe de vie avant que j’aille supplier mes parents d’envoyer une équipe du SWAT chez lui, mais au bout d’une dizaine de minutes, mon écran reste désespérément éteint. Et ça ne lui ressemble décemment pas. Alors je quitte ma chambre, descends les escaliers presque en courant pour rejoindre le salon où se trouve mes parents, bien décidés à leur parler. Mais quand j’arrive en bas, ma mère fait les cent pas au téléphone, alors je patiente simplement, la boule au ventre. Quand elle raccroche, son air est grave et je sais qu’il s’est passé quelque chose. « Qu’est-ce qui se passe ? » Mes parents échanges un regard et j’ai l’impression que mes jambes sont en train de se transformer en coton. Je ne voulais pas entendre un autre drame. Je n’étais pas prêt pour ça. Pas aussi peu de temps après l’accident de ma mère, pas après tout ce qu’on avait déjà traversé. Mais c’est exactement les mots que je craignais qui s’échappe des lèvres de ma mère. Noen. Hôpital. Tout le reste n’est qu’un brouhaha incompréhensible, qu’un bourdonnement désagréable à mes oreilles. Je sens une main se poser sur mon épaule, mais je m’en dégage rapidement, la colère prenant le dessus sur tout le reste. « Neven. » gronde la voix de mon père, m’obligeant à relever les yeux vers sa silhouette. « Respire, fiston. » Je prends une profonde inspiration, les poings toujours serrés pour essayer de canaliser toutes mes émotions. « Noen a toujours été un garçon avec beaucoup de volonté, Neven. Tu es bien placé pour le savoir. » Je dégluti difficilement, hochant légèrement la tête. « Increvable, même. Alors j'ai confiance en lui, il saura s'en sortir. Il l'a toujours fait jusqu'à maintenant. Mais il aura besoin de vous. De toi. Plus que jamais. » J’étouffe un sanglot, me jetant dans les bras de mon père. Mes mains s’accrochent à sa chemise et je resserre ma prise. Je foirais tout avec Noen. Je n’avais pas su être là pour lui la première fois et je n’avais pas su être là pour lui ces deux derniers jours alors que je lui en avais fait la promesse. « Nous serons là pour l'aider. Il ne sera plus jamais seul. Et si besoin, je me ferais un plaisir de lui botter le cul pour le remettre dans le droit chemin. » je hoche la tête en silence, approuvant, évidemment l’idée. « C’est de ça dont je voulais vous parler, mais… j’ai… » Ma mère s’approche de nouveau, sa main se glissant dans mes cheveux. « On sait, chéri. Mais il va bien et comme l’a dit ton père, on va tout faire pour qu’il aille mieux. » Je ferme les yeux, quelques secondes, le temps d’apaiser les battements de mon coeur, avant de mettre fin à l’étreinte avec mon père. « Je veux le voir. » je souffle, tout en reniflant. « Demain, mon trésor. Il a besoin de repos. »

Le bâtiment se dresse devant moi, me rappelant des souvenirs que je préférerais oublier. J’avais passé presque deux semaines à arpenter les couloirs de l’hôpital, à attendre avec la force du désespoir que ma mère ouvre de nouveau les yeux. Et depuis, je haïssais cet endroit, de toute mon âme. Mais j’avais besoin de voir Noen, de m’assurer par moi-même qu’il allait bien et lui dire, une nouvelle fois, combien j’étais désolé de ne pas avoir été là. « Tu m’appelles quand je dois venir te chercher, d’accord ? » Pour toute réponse, je me contente de hocher la tête, quittant l’habitacle. « Embrasse-le de notre part. » Nouveau acquiescement. Puis, d’un pas franchement peu assuré, je passe les portes automatiques et me dirige vers le deuxième étage, chambre 273, comme me l’avait indiqué ma mère quelques minutes auparavant. Je m’annonce en toquant deux coups contre le battant en bois, avant d’entrer. Mon regard se pose sur la silhouette de mon meilleur ami et j’ai l’impression que quelque chose se fracture dans ma cage thoracique. Putain. Je reste planté dans l’entrée, comme un bouffon, incapable de savoir quoi dire, encore moins quoi faire. Puis les larmes affluent une nouvelle fois et j’abandonne mon sac à dos à côté d’une chaise pour m’empresser d’aller prendre celui que je considérais comme mon frère dans mes bras. « Je suis tellement désolé Noen. » je murmure, la voix tremblante. « Tellement désolé… » Je resserre légèrement mon étreinte, le pressant contre moi. « Mais je t’interdis de me refaire ça, sinon je te tue. »


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Noen Patterson-Galderan
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Noen Patterson-Galderan


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MessageSujet: Re: He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) EmptyMer 9 Mar - 13:58

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i just want to get better
Noen & Neven

« Noen ? » Une voix résonne dans les tréfonds de mon esprit, me faisant froncer du nez. J'ai l'impression de flotter dans du coton, les membres engourdis. « Noen ? » Au prix d'un effort qui me semble surhumain, je parviens à ouvrir les yeux, gémissant sous la lumière vive qui agresse ma rétine. Je lève péniblement mon bras pour dissimuler mes pupilles, laissant le temps à mon regard pour s'habituer avant de l'abaisser pour observer la femme qui se trouve à mes côtés. « Je suis Josie. Tu te souviens d'où tu es ? » Des images se succèdent d'un seul coup devant ma rétine, à une vitesse insupportable. Et c'est un cocktail sensoriel qui explose à l'intérieur de mon être. Le reflet de mon visage dans le miroir et la sensation de dégoût qui avait envahi ma gorge. Les cachets qui rassemblés dans ma main et cette langueur qui avait pénétré dans mes muscles. Le bruit de la porcelaine qui éclate sur le sol et le parfum fleuri de Naia lorsqu'il s'était précipitée à mes côtes. Ce froid, glacial, terrifiant, qui s'était sournoisement enroulé autour de moi. Le goût aigre dans ma bouche et cette peur, virulente, immense, qui s'était immiscée dans mon coeur. Les sirènes, les phares colorés et puis le néant. Je m'étais réveillé dans cette chambre, l'esprit totalement embrumé, peinant à garder les yeux ouverts. Puis je m'étais rendormi, avant d'être à nouveau dérangé. Et je pouvais encore ressentir la pression du tube que l'on avait enfoncé dans ma gorge, pour laver mes entrailles du reste des médicaments. Des larmes qui avaient coulé sur mes joues en réalisant encore et encore ce qui s'était passé, ce que j'avais tenté de faire, poussé par le désespoir. « À l'hôpital. » je croasse, d'une voix rauque. « Il n'y a qu'un seul endroit où on nous refourgue des blouses aussi laides. » je rajoute, avec un rictus moqueur malgré la léthargie qui s'agrippait toujours à mon corps. « Je vois que tu as retrouvé un peu d'énergie. » souffle-t-elle, avec un sourire amusé.

Puis elle se redresse pour aller observer le moniteur qui bipe sur ma droite, ainsi que la poche reliée à un cathéter enfoncé dans le creux de mon coude. Je déglutis en posant les yeux dessus avant de regarder ailleurs, préférant poser mon regard sur le mur blanc qui me faisait face. Mon coeur battait sourdement dans ma poitrine et je sens mes mains trembler. « Nous avons prévenu tes parents, hier, mais tu n'étais pas encore en état de les voir alors ils passeront plus tard dans la journée. Je venais voir si tu avais besoin de quelque chose. » m'explique-t-elle et je me raidis à la mention de mes géniteurs. Je sentais déjà poindre l'amertume sur mon palais, rouler sur le creux de ma langue. Un rire jaune m'échappe et je le ravale tout aussi tôt, agrippant les draps glissés sur mes jambes. « Quand est-ce que je pourrais sortir ? » je l'interroge, les lèvres plissées. Ses lèvres se tordent et elle plisse le devant de sa chemise d'un vert pâle, la tête penchée sur le côté. « Quand tes constantes seront revenues à la normale, jeune homme. Et que tout aura été organisé pour que tu puisses rentrer à la maison dans les meilleures conditions. » Je mords l'intérieur de ma joue, incertain quant à la signification de ses paroles. « Mais tu as eu de la chance, la jeune fille qui était avec toi a eu le bon réflexe. » Ma poitrine se contracte à la mention de Naia. Je l'avais forcée à subir tout ça, à vivre cet instant de détresse. Et je me sentais profondément coupable. J'avais trahi sa confiance, alors que je lui avais promis de faire attention. « En attendant, tu vas devoir rester dans cette blouse laide jusqu'à nouvel ordre. Mais les visites sont autorisées, désormais et tu n'as qu'à appuyer sur ce bouton si tu as besoin de quoi que ce soit. Et non, une Playstation n'est pas considérée comme un besoin vital. » déclare-t-elle, me tirant un léger gloussement. Je l'aimais bien. Elle arrivait presque à me faire oublier l'état de décrépitude dans lequel je me trouvais, en cet instant. « J'essayerais de m'en souvenir. » je murmure, avec un air entendu. Puis je la regarde faire demi-tour et refermer délicatement la porte, me laissant à nouveau dans le silence. Maintenant qu'il n'y avait plus rien pour détourner mon attention, je sentais l'angoisse m'accabler de nouveau. J'étais terrorisé par la réaction des autres. De mes parents, qui allaient faire pleuvoir les reproches. De mes amis, à qui j'avais confié cette agonie bien trop tard, à qui j'avais promis de me battre. De tous les gens qui avait pu croire en moi, à un moment ou à un autre, alors que je n'avais fait que lâcher prise, d'un seul coup. J'arrive à peine à déglutir, essuyant quelques larmes fugitives d'un revers de bras. Je me sentais toujours aussi vide. Toujours aussi perdu. Je savais seulement que je voulais vivre, que je ne voulais plus jamais ressentir ce qui avait pu me traverser, la veille. Mais je ne savais plus comment m'y prendre, quelle direction emprunter pour remonter la pente. J'avais l'impression d'être lâché dans le noir complet, sans la moindre lueur pour me guider.

Je suis toujours en train de contempler les aspérités dans le mur quand des coups sont portés contre la porte, de l'autre côté. Et je sens mon souffle se couper lorsque la silhouette de Neven se découpe dans l'encadrement. Mon coeur s'emballe et je resserre mes doigts sur la couverture, pour essayer de dissimuler les tremblements qui les traversent. Mon regard est planté dans le sien et ma gorge se serre douloureusement lorsque des larmes viennent envahir ses yeux clairs. Oh, Neven. Il s'approche, à la vitesse de l'éclair, laissant tomber son sac sur une chaise. Puis des bras s'enroulent autour de moi et je m'écrase contre lui, envahi par son parfum si familier. Des sanglots remontent le long de ma poitrine et je laisse couler mes propres larmes contre son épaule en lui rendant son étreinte. Je l'enserre, aussi étroitement que mes forces me le permettent. Pour être certain de sa présence à mes côtés, de sa chaleur si rassurante. Mon frère. « C'est moi, Nev. C'est ma faute. Tout est de ma faute. » je gémis, faiblement. « Je suis désolé. Tellement désolé. Tellement tellement désolé. » je rajoute, les paupières closes. J'arrivais à peine à imaginer ce qu'il avait pu ressentir. Ce que Gino et Hadlee avaient pu traverser, à cause de moi. J'avais fait tant de mal aux personnes que j'aimais le plus au monde. Sa remarque un léger rire, qui se change en hoquet au moment où ses bras se referment plus férocement autour de moi. « Je le savais, au plus profond de moi, que notre amour était enfin réciproque. » je souffle, avec un infime sourire. Puis je soupire, laissant ma tête s'appuyer pleinement contre lui. Il y avait tellement de choses que je voulais lui dire. Tout ce que j'avais pu taire, ces derniers temps. « Je suis désolé, Neven. Je vous avais fait une promesse. Et je n'ai pas réussi à la tenir. » Mes lèvres susurrent, sur un ton quasi inaudible. « Mais j'avais l'impression de couler. Je voulais juste que ça s'arrête. Je voulais juste avoir un peu de répit, un peu plus longtemps. Je n'arrivais plus à me battre. » je termine, dans un souffle.      



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Neven Walters
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MessageSujet: Re: He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) EmptyDim 13 Mar - 10:07

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Noen & Neven

Ses paroles, ses mots, ses excuses, tout vient s'entrechoquer dans mon esprit, si bien que je ne suis même pas capable de répondre. Non, ce n'était pas de sa faute. Rien ne l'était. On avait traversé quelque chose d'horrible, qu'aucun être humain ne devrait avoir à vivre. On avait vu la mort de près, on l'avait frôlé et elle avait plané comme une ombre au-dessus de nos têtes, plus menaçante que jamais. Et on ne pouvait pas se relever, quelques jours plus tard, puis reprendre le cours de notre existence comme si rien ne s'était passé. Parce que ce qu'on avait vécu, ça nous avait marqué, d'une manière indélébile. Et malgré l'absence douloureuse de ma mère, j'avais eu la chance d'être entouré de ma famille. Noen, il n'avait eu personne. Et ça me rendait encore malade de me dire que j'avais abandonné mon meilleur ami, mon frère, dans une période de sa vie où il avait eu besoin de moi. Tout ce que je lui avais apporté s'était traduit par des silences. Même si je savais qu'il ne m'en voulait pas et qu'il comprenait mes raisons, je ne parvenais pas à tourner la page et à me pardonner cette égoïsme. J'aurais dû être là, comme il l'avait toujours été pour moi. Noen, depuis que je le connaissais, n'avait jamais montré un signe de faiblesse. Il était ce roc sur lequel j'avais toujours pu compter, celui qui gardait la tête haute et avançait malgré les obstacles et les difficultés que la vie mettait sur son chemin. Il était fort. Il était courageux. Il était l'une des personnes à qui je voulais ressembler, pour être meilleur. « Tu n'y es pour rien. » je parviens finalement à articuler, mes mains se resserrant dans son dos. « T'es pas responsable de ce qu'il s'est passé. » Ni des conséquences qu'il y avait eu. « C'est moi qui suis désolé, Noen. J'aurais dû être là dès le début pour te soutenir et t’aider à avancer. » Mais il était, malheureusement, impossible de refaire le passé. En revanche, je pouvais me concentrer sur le présent et, comme mon père me l'avait si bien dit, être là pour lui, maintenant. Et c'est très exactement ce que je comptais faire.

Puis je le serre un peu plus fermement contre moi, comme pour m'assurer qu'il est bien réel et qu'il ne va pas disparaître. « T'es con, putain. » je réponds en roulant des yeux, sans pour autant le contredire. Peut-être que dans un autre contexte je l'aurais fait, pour sauver mon honneur et ma dignité, mais là, je n'en avais strictement rien à foutre. Parce qu'il n'avait pas entièrement tort. « Évidemment que je t'aime Whitfield. » Cet aveux n'est qu'un murmure, mais je sais qu'il atteindra ses oreilles et que je vais en entendre parler pendant les siècles à venir. Mais je voulais qu'il l'entende, de ma propre voix. Tout comme Hadz et Gino, je savais qu'il ne doutait pas une seule seconde de tout l'amour que je lui portais, mais après avoir failli le perdre, je prenais doucement conscience de l'importance des mots. Même si on m'a toujours appris que les gestes ont parfois autant d'impact, ce sont très souvent les mots qui restent le plus souvent en mémoire. Et ceux-là, je voulais qu'il les imprègne en lettre capitale dans son esprit et qu'il ne les oublie jamais. « Moi aussi, je t'en ai fait une que je n'ai pas pu tenir... » Je le savais chez Hadlee les premiers soirs, c'est pour cette raison que j'avais préféré attendre que ma mère aille un peu mieux pour en parler à mes parents, mais je n'aurais pas dû. Ils auraient compris l'urgence de la situation. Et la suite de ses paroles me font mal au cœur, à tel point que j'ai l'horrible impression de suffoquer. Je mets fin à notre étreinte, mon regard venant se plonger dans le sien. « T'as pas le droit d'arrêter de te battre. Jamais. » je réponds, d'une voix enrouée. « Tu es mon frère, Noen. Moi, j'ai besoin de toi... » Mes yeux se parent de nouveau d'un voile et je les essuie rapidement d'un revers de manche. « Tu n'es pas seul. Je suis là et mon père te fait savoir qu'il te donnera les coups de pieds aux fesses nécessaires s'il le faut. » je termine dans un petit sourire espiègle. « Et tu connais ma mère... » Je n'avais pas besoin d'en dire plus. Il savait que Poppy Walters allait l'accueillir à bras ouverts et lui donner tout ce que ses parents n'avaient jamais su lui offrir. « Je ne te lâche plus d'une semelle. » Et parce que, bordel, je ne pensais jamais dire ça un jour, ça fait le plus grand bien, je l'attire contre moi pour le prendre une nouvelle fois dans mes bras.


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Noen Patterson-Galderan
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MessageSujet: Re: He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) EmptySam 7 Jan - 14:54

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Noen & Neven

Pas un jour ne s'était écoulé sans que je ne sois tiraillé par le désir de remonter le temps, d'effacer ces semaines de souffrance. Mais les images étaient fermement imprimées dans ma mémoire et je savais qu'elles ne s'en iraient jamais. Peut-être qu'elle allaient s'estomper un peu avec le temps mais elles allaient rester tapies dans un coin de ma tête jusqu'à la fin de mes jours. Ainsi que cette odeur persistante de brûlé, la vision des flammes léchant les murs et le craquement sinistre du plafond qui s'effondre au-dessus de nos têtes. Cette sensation de vide dans ma poitrine, les battements frénétiques de mon coeur et la certitude qu'il n'y avait plus aucune issue. J'aurais donné n'importe quoi pour tout oublier, pour ne plus replonger dans ces souvenirs à chaque fois que je fermais les yeux. Et le seul réconfort qu'il m'avait été donné de trouver s'était résumé à m'enfiler des médicaments puis à attendre que la chimie fasse son effet et qu'il ne me soit plus possible de formuler une pensée concrète. Pendant quelques heures, il n'y avait plus rien et je ne m'étais jamais senti aussi léger. Je n'avais pas ressenti une telle paix depuis un certain et il avait été si facile de s'y habituer, de rechercher avidement cette sérénité qu'ils étaient les seuls à me procurer.

Mais je m'étais perdu en route et j'avais rompu ma promesse.

Une seconde fois, j'ai cru que je n'allais plus voir le soleil se lever et il n'y avait rien de plus terrifiant au monde que cette sensation de se sentir partir doucement. Pourtant, je sentais encore mon moteur rugir dans ma poitrine, chercher à se calquer sur la fréquence de celui de Neven. Ses bras m'enserrent fermement et je me raccroche à sa présence rassurante, à son parfum familier et à tout ce qu'il représente pour moi. Un ami, un frère, un rocher sur lequel me reposer lorsque l'existence même me semblait épuisante. Tu n'y es pour rien. Si, j'étais parfaitement responsable de mes actes et personne n'avait pressé un couteau sous ma gorge afin de me faire avaler ces médicaments. J'aurais pu choisir une autre solution mais j'avais décidé d'opter pour celle-ci de mon plein gré. C'est moi qui suis désolé, Noen. J'aurais dû être là dès le début pour te soutenir et t’aider à avancer. Mon emprise se raffermit dans son dos et je peine à retenir un pathétique sanglot. Puis je prends une profonde inspiration avant de lui répondre. « Tu avais d'autres choses à gérer. Ne t'excuse pas d'avoir fait passer ta famille avant tout le reste parce que j'aurais fait pareil, si j'avais été à ta place. » Ma seule famille, c'était eux. Mais je n'aurais jamais pu me résoudre à leur demander de me choisir en premier. « Tu es là maintenant, c'est tout ce qui compte. » je murmure, mon visage pressé contre son épaule. Et c'était tout ce qui m'importait, en cet instant. Savoir qu'il était là, à mes côtés, diffusant cette aura rassurante qui lui était si propre. Nous restons là, à nous serrer l'un l'autre jusqu'à ce qu'il laisse échapper une réflexion qui me tire un rire bref, rapidement transformé en hoquet quand son étreinte se resserre à nouveau. Mais je ne peux pas réprimer le trait d'humour qu'elle m'inspire, avant de me figer à sa réponse. Évidemment que je t'aime Whitfield. Neven n'était pas un garçon de paroles mais il avait toujours compensé avec les actes. De nous deux, j'étais sans conteste celui qui s'exprimait le plus et je m'étais toujours contenté de lire entre les lignes quant il s'agissait de lui alors sa confidence était donc d'autant plus significative à mes yeux. J'avais toujours chéri le peu d'aveux qui s'étaient envolés de sa bouche parce qu'ils ne pouvaient pas être plus sincères. « Je t'aime aussi, Walters. » je susurre, sur le même ton quasiment inaudible. Puis le reste de ce poids qui pesait sur mon coeur se fraye un chemin le long de mon œsophage pour s'échapper. J'avais brisé le serment que j'avais fait à mes meilleurs amis et j'avais basculé dans l'obscurité. Mais à ce moment là, je m'étais senti acculé et j'avais eu l'impression qu'il ne me restait plus qu'une seule voie à emprunter.

Et je sens que mes paroles ébranlent mon meilleur ami à sa soudaine rigidité. Son étreinte se desserre d'un seul coup et il recule, son visage creusé par la douleur. T'as pas le droit d'arrêter de te battre. Jamais. Mes lèvres se tordent en un rictus et je le regarde sans émettre un seul son. Je l'ai longtemps pensé, moi aussi. J'ai passé ma vie à me démener et à me débrouiller seul, à ne compter que sur moi-même pour m'en sortir, à croire que je n'avais pas le droit de m'avouer vaincu. Pourtant, ce drame m'a fait prendre conscience de la fragilité qui avait toujours sommeillé en moi, dissimulée par une énorme couche de fierté. J'avais préféré choisir la facilité et battre en retraite, au lieu de trouver un vrai moyen de m'en sortir. Tu es mon frère, Noen. Moi, j'ai besoin de toi. Ses yeux se voilent à nouveau et je le vois essuyer son visage d'un revers de manche, mes mains se refermant à nouveau sur le tissu rêche des draps qui recouvraient mes jambes. Tu n'es pas seul. Mon regard plonge dans le sien et je sens mon coeur battre rudement la mesure dans ma poitrine. La mention de son père me tire un court ricanement et je secoue la tête pour écarter les mèches de cheveux qui échouent inlassablement devant mes yeux. « Je n'en doute pas, ton père a toujours su se montrer très convaincant. » je souffle, avec un léger sourire amusé. Kellen m'avait semblé terriblement effrayant, les premières fois. Quant à sa mère, je ne me faisais aucun doute quant à ses motivations. J'avais toujours plus considéré Poppy comme une mère que celle qui m'avait mis au monde et je n'aurais jamais assez d'une vie pour la remercier de sa bonté et ses attentions envers moi depuis mon enfance. Puis Neven reprend la parole et ses bras reviennent s'enrouler autour de moi, m'attirant à nouveau contre lui. J'accueille cette déferlante d'affection avec un soupir de contentement et je ne peux m'empêcher de le lui faire remarquer. « Deux câlins dans un laps de temps aussi court ? Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de mon meilleur ami ? » je murmure, avec malice. « Mais n'hésites surtout pas à réitérer ça régulièrement, j'apprécie beaucoup. » Je n'étais pas loin de lui demander d'aller chercher du champagne pour fêter ça. Néanmoins, je retrouve subitement mon sérieux et mes mains se pressent contre son dos. « Je vais avoir besoin de toi, moi aussi. » je susurre, de manière presque infime.

Et je savais que s'il était là, j'étais capable de m'en sortir.      



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MessageSujet: Re: He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) EmptyDim 8 Jan - 16:46

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Noen & Neven

Je n’arrivais pas à faire disparaître la culpabilité qui me rongeait les entrailles depuis plusieurs jours maintenant. Ni à faire taire cette petite voix dans ma tête qui me soufflait que si mon meilleur ami se trouvait à l’hôpital à l’heure actuelle, c’était entièrement de ma faute. Je n’avais pas été là lorsqu’il avait eu le plus besoin de moi, je n’avais pas tenu cette promesse, faite un peu plus tôt dans la semaine. Et même toutes les excuses que je pouvais prononcer ne parviendraient pas à apaiser mon esprit. Je ne supportais pas la vision de le voir ici, allongé sur ce lit, entre ces quatre murs blancs. Parce que ça rendait mes plus grandes craintes trop réelles. Parce que ça me rappelait, de façon un peu trop vive, que la vie ne tenait parfois qu’à un fil et que les êtres que j’aimais le plus sur cette planète n’étaient pas indestructibles. Et je n’avais jamais autant redouté la mort que ces derniers temps. J’avais failli perdre ma mère et maintenant Noen. La simple idée de m’imaginer continuer sans lui me faisait haleter et créait une boule d’angoisse dans mon estomac. Je sens sa prise se refermer dans mon dos et je fais de même, craignant encore qu’il me soit arraché. « Mais tu fais partie de ma famille, Noen. » je réponds, mes yeux venant se planter dans les siens. Mon meilleur ami, mon frère. Il m’avait tellement apporté depuis que je le connaissais, depuis qu’il m’avait défendu dans la cour de récré. Je lui devais énormément, peut-être même tout, en fin de compte. « Je suis là… » je murmure dans un souffle. C’était à mon tour d’être présent pour lui, comme il l’avait fait à de nombreuses reprises pour moi et de le tirer vers le haut. Qu’importe toutes l’énergie que j’allais devoir mettre pour retrouver le Noen que j’avais toujours connu, peu importe combien de fois j’allais devoir lui répéter qu’il était fort pour qu’il l’imprime dans son cerveau. Je n’allais pas reproduire la même erreur une troisième fois. Je serais là pour lui. Pour toujours. Et pour la première fois depuis que je le connais, je mets des mots sur ce que je m’efforçais de prouver, chaque jour, à ma famille ou mes amis. Je ne verbalisais pas souvent, voire même jamais, mes émotions, mais aujourd’hui, je ressentais le besoin urgent de lui faire savoir. « Je sais. » je ne peux pas m’empêcher de répondre, un petit sourire étirant mes lèvres. « Je crois que tu me le dis un jour sur deux. » Noen était mon exact opposé. « Et si je me souviens bien, c’est écrit en rouge majuscule sur le dessin de dinosaures que tu m’as offert pour mon septième anniversaire. » Dessin qui se trouvait toujours dans ma chambre, précieusement conversé dans l’un de mes tiroirs.

Puis ses aveux viennent me frapper en plein coeur et je met fin à notre étreinte, reculant légèrement pour mieux l’observer. Depuis petit, il était un modèle pour moi. Il ne se laissait pas faire, il n’hésitait pas à dire ce qu’il pensait et j’admirais sa force de caractère et toute la confiance en lui qu’il possédait. Mais là, j’avais l’impression de ne plus reconnaître mon meilleur ami. Pas parce qu’il avait eu un moment de faiblesse et de doutes, mais parce qu’il avait baissé les bras, qu’il s’était résigné à disparaître. Et ça, je ne pouvais pas l’accepter. « Toi aussi, tu as le droit de te sentir dépassé, de ne plus être en capacité d’avancer… Mais pas d’abandonner. Jamais. Et si ça doit se reproduire, tu ne dois pas oublier que tu n’es pas seul et me promettre que tu nous en parlera. Je ne veux pas être là juste pour faire le con avec toi sur une planche de skate et sécher les cours, mais pour toutes les fois où ce sera gris là et là. » je termine en posant un doigt sur sa poitrine, au niveau de son coeur, puis sur sa tempe. « Sinon, je demanderais à mon père d’être bien moins clément avec toi. » Et comme il l’avait si bien dit, il savait être convaincant, même si on savait tous les deux qu’il avait un coeur aussi mou que du marshmallow dans le fond. Et j’avais des preuves, beaucoup de preuves. Puis mes bras viennent de nouveau encercler mon meilleur ami pour une énième étreinte et je lâche un grognement désapprobateur à sa réflexion, sans pour autant le lâcher. « Ta gueule, Whitfield. » je réponds dans une grimace. « De toute façon, je suis prêt à tout nier en bloc et à faire passer ça pour une hallucination de ta part. » Mais je devais bien l’avouer, ce n’était pas si désagréable que ça. Je ne promettais pas de réitérer aussi souvent que demander, mais j’allais peut-être pouvoir faire un effort à l’avenir. Un tout petit. Pour lui, pour mes sœurs et surtout pour ma mère, qui allait très certainement profiter de chaque instant de faiblesse de ma part pour m’extirper encore plus de câlins. « Tu vois, finalement, il semblerait que ce soit toi que ne puisses plus te passer de moi. » Un léger rire accompagne mes paroles et mes bras se détachent finalement de son corps. « Je vais être un véritable pot de colle. » j’avoue, tout sourire avant de reprendre mon sérieux et de lui lancer un regard en coin. « Ça aussi, je le nierais si tu oses faire le moindre commentaire à ce sujet. » Parce que je le connaissais sur le bout des doigts et je pouvais déjà lire la malice dans ses yeux.

Nous sommes finalement coupé par deux coups donnés contre la porte de sa chambre et je pivote en direction de cette dernière en l’entendant s’ouvrir puis se refermer derrière les nouveaux visiteurs. Et mon souffle se bloque quelques secondes dans ma cage thoracique en découvrant les parents de Noen. Je n’arrivais même pas à me souvenir de la dernière fois que je les avais vu tellement ça me semblait lointain. « Bonjour. » Je les salue en redescendant du lit sur lequel je m’étais assis auparavant, m’installant sur un fauteuil, juste à côté. Puis mon regard pivote vers mon meilleur ami et je n’ai pas besoin qu’il ne dise quoi que ce soit pour savoir que leur présence ne lui fait absolument pas plaisir. « Ça va… ? » j’ose lui demander d’une voix à peine audible alors que je connais pertinemment la réponse. Pourtant, malgré la lourde atmosphère qui régnait maintenant dans la chambre, j’osais espérer que ses géniteurs se comporteraient enfin comme les parents qu’ils auraient dû être.

Mais j’étais tellement loin de la vérité.


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Noen Patterson-Galderan
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Noen Patterson-Galderan


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MessageSujet: Re: He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) EmptyDim 29 Oct - 12:14

i need you to help me
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Noen & Neven

Mais tu fais partie de ma famille, Noen. Cette phrase représente tout à mes yeux. Plus que n'importe quoi d'autre sur cette planète. Neven m'avait apporté tout ce qu'il avait manqué dans ma vie jusqu'à notre rencontre. Une famille, comme il l'avait si bien souligné. Un sentiment d'appartenance. Une joie à l'idée d'être vu, compris, d'exister. La solitude n'avait plus jamais eu le même goût depuis que nos âmes s'étaient liées l'une à l'autre. Parce que même s'il résidait des moments d'ombre, des instants de silence, je savais que j'allais finir le retrouver. Par les retrouver. Par me noyer à nouveau dans cette liesse qui me remplissait tout entier quand j'étais à leurs côtés. Poppy et Kellen avaient été les parents dont j'avais toujours manqué, le cadre et le support inexistants jusqu'ici, des bras chaleureux et des paroles encourageantes. Ils m'avaient aidé à me construire quand ceux qui auraient du prendre soin de moi n'était pas là pour le faire. Ils ont été présents lors de mes joies, de mes peines, de mes réussites et de mes échecs. Les puits où j'avais déversé mes espoirs, mes rêves et aussi mes craintes. Une main sur l'épaule, des doigts glissés dans mes cheveux pour m'apaiser. Une vie toute entière ne sera jamais suffisante pour honorer leur gentillesse, leur affection et toute la bonté qu'ils avaient pu avoir à mon égard. Pour les remercier d'avoir été des guides, des modèles, pour n'avoir jamais abandonné. Pour m'avoir laissé me faire une place dans leur quotidien. Neven, lui, était le frère que j'avais toujours rêvé d'avoir. Qui l'était devenu, comme si ça avait toujours été notre destin. Et qui le resterait à tout jamais. Parce qu'il n'y avait aucun retour en arrière possible. Mais nous sommes sur la même longueur d'ondes, comme toujours. Mes bras se resserrant autour de lui à ses paroles, à ces mots qu'il est si rare d'entendre. Et qui n'en sont que plus significatifs, au final. « Tu ne pourras jamais te débarrasser de moi. Tu n'auras jamais de répit, j'espère que tu en es conscient. » je murmure, avec un léger rire qui vient ébranler ma cage thoracique. Tout ce qu'il gardait au plus profond de lui, je le déversais sans la moindre honte. En double. Ou en triple. Neven était comme un reflet en négatif, mon opposé. Pourtant, nous n'avions jamais eu aucun mal à nous comprendre. Deux moitiés qui se complétaient l'une et l'autre, qui savaient combler combler les failles opposées. « Avec un petit coeur. » je souffle, dans un gloussement amusé. Le Noen de sept ans avait donné tout ce qu'il avait pour ce dessin. Tout son attachement, toute sa gratitude, toute l'émotion que cette amitié lui avait apporté à cette période.

Sans savoir qu'elle allait lui apporter tellement tellement plus, au fil du temps.  

Je réprime à peine un sanglot quand son index vient tapoter ma poitrine, à l'emplacement même de mon coeur puis ma tempe. Parfois, je me demandais pourquoi j'étais si chanceux d'avoir quelqu'un comme lui à mes côtés. Est-ce que j'avais vraiment mérité toutes les personnes qui m'entouraient et me tendaient la main ? Est-ce que j'arriverais un jour à être à la hauteur de l'amour qu'ils insufflaient dans le creux de mon être ? Je n'en avais pas la moindre idée. Je l'espérais, en tout cas. En attendant, j'acceptais avec bonheur l'étreinte puissante qui me retenait prisonnier. Et j'aurais donné n'importe quoi pour que quelqu'un puisse immortaliser cet instant. De toute façon, je suis prêt à tout nier en bloc et à faire passer ça pour une hallucination de ta part. Sa remarque me tire un éclat de rire. « Désolé de te l'apprendre, mais tu n'es plus crédible pour personne, Walters. » je susurre, avec un rictus. « Et tu es définitivement bien le fils de ton père. » Croquant à l'extérieur mais profondément moelleux à l'intérieur. Mais je n'allais pas cracher contre davantage de câlins. Loin de là. Et je n'ai pas la moindre honte à l'afficher. « Je n'ai jamais dit le contraire. C'est toi qui rechignes à accepter mes marques d'affection, espèce d'ingrat. » je ronchonne, avant d'écarquiller les yeux. Ma bouche s'entrouvre de surprise et je l'observe sous toutes les coutures. « Seigneur, je crois qu'il a eu une illumination. » Puis mes lèvres se tordent d'amusement à son commentaire. « Oui oui, c'est ce qu'on dit. Tu es très convaincant. Personne n'aura le moindre doute sur tes paroles. Tout le monde te prendra au sérieux. Tu resteras un mâle alpha hyper viril, promis. » je rajoute, en hochant furieusement la tête pour appuyer mes paroles. Lol. Je sais. Il sait. Je sais qu'il sait que je sais. Nous savons. Et c'est l'essentiel.

Mais je n'ai pas le temps de m'appesantir sur ces paroles débordantes d'amour fraternel que des coups sont donnés à la porte. Celle-ci s'ouvre et deux silhouettes apparaissent sur le seuil de la pièce. Mon souffle s'étrangle dans ma gorge et mon coeur se met à battre plus rapidement dans ma poitrine. « Maman. Papa. » Ces mots me paraissent tellement vides de sens. Comme s'ils étaient prononcés machinalement, sans la moindre intention. J'observe leurs visages, leurs traits. Comme deux étrangers. Parce que c'est ce qu'ils sont, en fin de compte. Nous étions une famille, sur le papier mais c'était la seule chose qui restait tangible entre nous. J'entends à peine la question murmurée par Neven, les yeux rivés sur eux. Mais je supposais que mon expression était assez marquante pour lui répondre d'elle-même. « Tu as l'air d'aller suffisamment bien pour faire le zouave avec ton ami, pour quelqu'un qu'on nous a décrit comme étant mal en point. » Une claque. J'ai l'impression de recevoir le plat de sa main contre ma joue, tant la douleur est cuisante. « Quoi ? » C'est la seule chose que j'arrive à sortir. Puis un goût amer envahit mon palais, se propage dans l'entièreté de ma bouche. Mon corps se crispe sous les draps et mes doigts se recroquevillent sur la couverture blanche qui recouvre mes jambes. « Tu n'en as pas marre de faire l'intéressant ? Tu crois que ça nous amuse de courir partout pour venir te chercher ? » souffle-t-il, en passant une main dans ses cheveux couleur châtaigne. Faire l'intéressant. « J'ai failli mourir à cause d'un incendie et vous pensez que c'était destiné à attirer l'attention ? » Je sens ma voix se briser sur certaines syllabes. Mon cerveau ne comprend pas vraiment ce qui est en train de se passer. Parce que ce n'est pas possible, hein ? Tout ce qui arrive n'est pas vraiment réel, n'est-ce pas ? Mon père ne peut pas être en train de me reprocher ça ? « D'ailleurs je vais bien, merci d'être venus prendre de mes nouvelles. Vous pouvez être rassurés et repartir d'où vous venez. Je ne voudrais pas vous imposer mon insupportable présence plus que nécessaire. » je gronde, en serrant douloureusement les poings sur le tissu. Ma mère fait un pas en avant, les traits tirés. J'ai l'impression d'avoir toujours connu ce visage creusé et terne. Comme si rien n'avait plus le pouvoir de l'égayer. Pas même moi. « Noen, arrête de faire l'enfant. » soupire-t-elle et ça a le don de dresser les poils sur mes avant-bras. Comme si la situation était désespérée. Comme si mon cas était impossible à résoudre et qu'elle avait fini par se lasser. « Tu nous as déjà assez causé de problèmes comme ça. Habille toi et suis nous à la maison sans discuter. » Et là, c'est la goutte de trop. Je ne suis pas assez fort pour résister à ces accusations, pour inspirer et faire comme d'habitude, à laisser glisser les choses sans discuter. Je suis fatigué, j'ai eu peur et je me heurte à un mur glacial, alors que je n'aurais rien demandé d'autre que des bras tièdes pour me réconforter. Mais j'aurais du me rappeler que ça n'avait jamais été le cas, quand il était question d'eux. Que je n'aurais du m'attendre à rien d'autre. « Je rêve. Je dois être en train de rêver. Vous avez décidé de vous rappeler mon existence, tout d'un coup ? Vous avez peur que je vous fasse honte, c'est ça hein ?  » je cingle, avec un sourire débordant d'acidité. « Mais ne vous inquiétez pas, bientôt vous n'aurez plus à vous préoccuper de moi. Si tant est qu'on puisse définir ça comme ça. » Un rire jaune. Et l'intérieur de ma cage thoracique qui me donne l'impression de brûler. « Vous serez enfin libérés de votre fardeau de fils. Je suis certain que vous attendez ça avec impatience, hein ? »

       



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MessageSujet: Re: He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) EmptyLun 30 Oct - 13:25

Take my hand
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Noen & Neven

Quand il était question de Noen, tout me semblait étrange, mais pas négativement. Noen, c’était la personne qui me faisait ressentir les choses avec tellement d’intensité que, parfois, ça manquait de me faire perdre la tête. Tout, à son encontre, était démultiplié. C’était comme vivre les choses par interim, comme si une partie de moi lui était relié et pouvait ressentir avec férocité chacun de ses sentiments. Et j’avais eu l’impression de crever de l’intérieur quand j’avais dû faire face à ce meilleur ami que j’avais peiné à reconnaître derrière son regard absent et ses yeux vitreux. Je n’avais jamais été doué pour poser des mots sur ce que j’éprouvais, pour m’exprimer, mais je l’avais aimé, comme un frère, à la seconde où nos chemins s’étaient croisés. Il m’avait sauvé et je n’étais même pas certain qu’il en ait conscience. Pourtant, il avait réussi à relever le gamin perdu que j’étais, à lui faire recouvrer le sourire et à lui faire appréhender la vie avec une toute autre vision de celle-ci. Parce qu’il avait toujours été le plus sûr de nous deux, celui avec une profonde confiance en lui que je continuais de jalouser et d’envier. À mes yeux, il était un extraterrestre avec une force et une volonté de fer. Mais il était aussi cette explosion de couleur dans mon existence, cet éclat brillant et rassurant au milieu de la nuit. « Qui a dit que j’avais envie de me débarrasser de toi ? » je lui réponds, sur le même ton, un sourire quelque peu moqueur venant étirer mes lèvres. « J’avoue que, des fois, tu me tapes sur le système nerveux. Mais ce n’est pas comparable à tout ce que ta présence peut m’apporter dans mon quotidien. » Mes yeux croisent les siens, pendant quelques secondes, et je détourne finalement le regard avant de venir cogner, délicatement, mon poing contre son bras. « Mais ne prends pas la grosse tête, Whitfield. Tu restes un être insupportablement insupportable. » Puis je me contente de sourire, laissant mon esprit voguer jusqu’à ce souvenir d’anniversaire et à ce dessin que je gardais précieusement et que je chérirais sûrement toute ma vie.

Pendant plus de dix ans, Noen avait été ce roc auquel se raccrocher, ce soleil inébranlable qui continuait de rayonner qu’importe les obstacles qui pouvaient se poser sur sa route. Aujourd’hui, il était difficile de ne pas voir que sa lumière s’était amoindrie, qu’il ne brillait plus de cet éclat qui lui était propre. Et c’était à mon tour d’être là pour lui, de le soutenir comme il l’avait fait pour moi. Je voulais qu’il le sache, qu’il en ait conscience et que plus jamais il ne se sente seul. Parce qu’il ne l’était pas et ne le sera jamais. J’allais m’agripper à lui comme une moule à son rocher. Je l’étreins alors une nouvelle fois, me reculant vivement quand il ose remettre en question ma crédibilité. « Plait-il ? » je demande, faussement offusqué. Mes amis me connaissaient par coeur. Noen, plus que n’importe qui d’autre. « Je crois que je ne pourrais définitivement jamais le nier. Mais en réfléchissant bien, ressembler à mon père me semble plutôt être un compliment. Et ça me plait. » Il était l’une des personnes que j’admirais le plus au monde, avec ma mère. « Mais ne lui dis pas que je t’ai dis ça ! » Il en était capable ce fourbe et, comme dit plus haut, j’avais une réputation à garder. « Je veux bien faire un effort concernant ton besoin incontrôlable de me couvrir d’affection, mais sache que ce ne sera pas gratuit. » Je ne dirais jamais non à une pizza gracieusement offerte, par exemple. Mes bras viennent finalement se croiser sur mon torse, l’un de mes sourcils se rehaussant. « Tu as de la chance d’être couché sur un lit d’hôpital, parce que sinon je te montrerais ce que le mâle alpha hyper viril a à te dire. » je grommelle. On sait tout les deux que je n’ai de viril que le terme et que niveau mâle alpha, on peut également repasser.

Puis l’atmosphère se refroidit d’un seul coup lorsque ses parents passent le seuil de la porte et j’ai la sensation d’avoir perdu dix degrés d’un coup. Je descends du lit presque machinalement pour venir m’assoir sur la chaise à côté et un frisson parcours mon échine à la remarque lâchée par son père. Si seulement on pouvait le considérer comme tel. Mon regard se lève dans sa direction et je sens la colère bouillir à l’intérieur de mon être. Je n’aimais pas le ton qu’il employait, encore moins son regard menaçant et ses airs de supériorité. Je m’étais comporté comme le pire des enfants avec mes parents et pourtant jamais ils n’auraient eu une telle réaction envers moi. Au contraire. Voir la façon dont ils osaient parler à mon meilleur ami, en plus de me donner envie de vomir, me donnait l’impression d’être dans un univers parallèle. Putain. Il était leur fils, la chair de leur chair ! Ma main serpente jusqu’à la sienne pour la presser sous les draps, pour lui rappeler que j’étais là, pour qu’il se raccroche à quelque chose. Et l’entendre reparler des événements survenus quelques mois plus tôt me noue l’estomac. On n’avait pas seulement affronté un incendie. Nous avions été victime de la folie humaine dans son état le plus pur. Un rire cynique m’échappe lorsque sa mère prend finalement la parole et cette fois, je n’arrive plus à contenir la tempête qui sévit en moi. « Je ne crois pas que l’enfant, ici, soit Noen. » je lâche cinglant. Puis je me lève, pour leur faire face, croisant à nouveau les bras sur mon torse. « En douze ans d’amitié, je n’ai jamais eu l’immense honneur de vous rencontrer. C’est surprenant, non ? Surtout quand on sait que je connais chaque recoin de votre maison par coeur pour y avoir passer un temps inconsidérable. » La maison de Noen étant souvent vide de tout occupant, c’était donc tout naturellement chez lui qu’on se voyait le plus souvent ou qu’on organisait toutes nos petites fêtes. « Pour un enfant, je trouve qu’il se débrouille plutôt bien sans vous. » Si je n’étais pas en face des géniteurs de mon meilleur ami, je crois que je leur aurais déjà collé mon poing dans la figure. Mais je m’étais promis d’apprendre à me canaliser et de ne pas laisser éclater ma haine aussi facilement. Mais tout s’évapore au moment où mon meilleur ami reprend la parole, mon corps se raidissant instantanément. Je pivote dans sa direction, la peur pouvant se lire dans mes iris. « Noen… » je souffle, pas certain de savoir comment prendre cette tirade.

Puis tout repart de plus belle et je sens que la situation m’échappe. Nous échappe. Alors je profite que les voix s’élèvent à nouveau et qu’on oublie momentanément ma présence pour envoyer une suite de messages à ma mère pour lui expliquer la situation. Elle ne tarde pas à me répondre, m’annonçant qu’elle fait au plus vite. Mais je sais qu’elle ne sera pas là avant plusieurs longues minutes et que, quoi qu’il puisse se passer, il ne quittera pas ces murs sans la présence de ses parents. Alors je me penche vers lui et murmure, suffisamment bas pour qu’il soit le seul à entendre. « Ma mère est prévenue… Elle arrive. » Je baisse les yeux, avant de les remonter jusqu’à son visage. « Pars avec eux Noen. Je te rejoins avec elle chez toi… Ça va aller, d’accord ? Je ne t’abandonne pas. Plus jamais. » Je vois bien, dans son regard qu’il prend sur lui pour accepter, que la simple idée de se trouver seul avec eux est une épreuve, mais j’espère qu’il verra que, dans le mien, je ne suis pas en train de lui faire des promesses en l’air. « Je te le promets. »

Une dizaine de minutes plus tard, j’attends ma mère sur le parking de l’hôpital, rongé par le stress. Quand sa voiture s’arrête devant moi, je ne perds pas une seconde pour monter à l’intérieur et pour fondre en larmes. Je savais que les parents de mon meilleur ami n’était pas des modèles de parentalité et d’amour. Mais ce que j’avais pu lire dans leurs yeux ressemblait beaucoup trop à du mépris pour que je puisse leur chercher de quelconques excuses. La main de ma mère se pose quelques secondes sur la mienne, puis nous reprenons la route en direction de la demeure des Whitfield.

On arrive Noen. Comme je te l’ai promis.


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Poppy Walters
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MessageSujet: Re: He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) EmptyLun 30 Oct - 17:05

I’ll protect you.
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Noen & Neven

Neven m’avait donné l’impression d’agir en pilotage automatique depuis le réveil et de n’être qu’à moitié présent, à des années lumières de la réalité dans laquelle il tentait tant bien que mal d’avancer. Il n’avait pas pipé mot de tout le trajet jusqu’à l’hôpital, se contentant de réagir à mes questions par de simples hochements de tête. Je savais que son mutisme n’était pas tourné contre moi, que toutes ses pensées étaient dirigées vers son ami, mais je ne pouvais pas m’empêcher de m’inquiéter en le voyant ainsi. Et l’envie de l’accompagner, de rester auprès de lui m’avait inévitablement traversé l’esprit. Mais ils avaient besoin de se retrouver, de passer du temps ensemble et sûrement de s’ouvrir l’un à l’autre. Alors c’est avec une certaine appréhension que je l’observe passer les portes automatiques de l’hôpital avant de reprendre la route pour la maison. À peine sortie du parking, mes doigts viennent glisser sur l’écran au centre de la voiture pour appeler mon mari. Une seule sonnerie est nécessaire pour qu’il décroche et ce constat me tire un sourire. « Je viens de déposer Neven à l'hôpital. » je l’informe dans un souffle. « Tu crois que ça va aller ? » Je savais que tout irait bien, que rien ne pouvait leur arriver à tous les deux, mais je restais une maman et je crois que j’avais besoin de l’entendre de la bouche de Kellen. Pour tenter de me rassurer. « Il va rendre visite à son meilleur ami, Poppy. Ce qui peut arriver de pire, c'est qu'il finisse par pleurnicher dans ses bras. Et encore, Noen se fera une joie de le câliner pour le réconforter. » L’idée même de savoir mon fils en larmes dans les bras de son meilleur ami me tordait le coeur ainsi que les entrailles, mais il me semblait évident que c’est très exactement comme ça que leurs retrouvailles allaient se produire. Seulement, cette fois, j’étais persuadée que notre garçon ne serait pas aussi récalcitrant face aux profusions d’amour. Les derniers événements l’avaient affecté bien plus qu’il ne laissait le paraître et je n’étais pas aveugle. Derrière ses nombreux câlins et ses déclarations d’amour – ce qu’il avait cessé de faire depuis de longues années, se cachait une peur profonde et encrée en lui. « Je ne sais pas qui des deux va réconforter qui, si tu veux mon avis. » je réponds dans un rire léger. « Je pense qu'ils avaient besoin de se retrouver rien que tous les deux. Même si j'aurais préféré que ça soit dans de meilleures conditions. » Moi aussi. J’aurais préféré les savoirs tous les deux à la maison, à crier devant la console à cause d’une partie endiablée de Tekken. « Je ne peux quand même pas m'empêcher de m'inquiéter. Ils sont tous les deux fragiles, Kellen. » Finalement, quand est-ce que je ne m’inquiétais pas ? « Je sais. Mais ils ne sont pas seuls et on fera de notre mieux pour les aider. » Le contraire n’était même pas envisageable. Par ailleurs, aider Noen s’était avéré être une évidence. Il ne s’était jamais plus épanché que ça sur la dynamique familiale qu’il entretenait avec ses parents, mais nous en savions suffisamment, Kellen et moi, pour savoir qu’il était livré à lui-même, depuis presque toujours. Et si ceux qui l’avaient vu naître n’étaient pas en capacité de lui tendre la main dont il avait besoin, nous, nous serions là pour le soutenir et l’épauler.

Le prénom de Neven s’affiche sur l’écran et je fronce les sourcils en voyant son premier message. SOS. Simple, mais suffisamment percutant pour faire battre le sang dans mes veines. « Je crois qu'il se passe quelque chose. Neven vient de m'envoyer un message... » Je n’attends pas plus d’ample explications pour faire demi-tour à un feu. « Qu'est-ce qu'il dit ? » Une nouvelle notification apparaît et mon regard s’abaisse rapidement pour le lire. « Ce sont les parents de Noen. » je soupire. « Apparemment le ton monte et ils semblent être aussi charmants que le portrait que Nev nous a dépeint une fois. » La réponse de Kellen ne tarde pas à résonner dans l’habitacle et j’entends, au timbre de sa voix qu’il n’en pense pas moins que moi à cet instant. « Tu devrais y aller, Poppy. Ne serait-ce que pour tempérer tout ça. Et Noen t'écoutera, toi. » « Je suis déjà en chemin. Mais je ne promets pas de réussir à garder mon calme face à eux. Pardonne-moi, mais ils ont l’air d’être des connards. » Et encore, je pesais mes mots. « Je pense que personne ne t'en tiendras rigueur, vu la situation. Certainement pas moi, en tout cas. » Je l’entends soupirer avant de reprendre. « Tiens-moi au courant. Et si besoin est, je te rejoins là-bas. » « Promis. » Une fois après avoir raccrochée, je m’empresse de répondre à Neven pour l’informer que j’arrive au plus vite. Et pour la première fois de ma vie, je suis tentée d’utiliser mes privilèges d’ancienne flic et de ne pas respecter le code de la route.

Après ce qui me semble être une éternité, je suis de nouveau sur le parking de l’hôpital. Nev m’attend à quelques mètres de l’entrée et je m’arrête devant lui. Il se jette presque à l’intérieur de la voiture et je n’ai pas le temps de lui poser la moindre question qu’il fond en larmes. « Trésor… » je murmure avant de venir poser ma main sur la sienne et de la presser. « Respire Nev. Tout va bien. » J’attends quelques secondes qu’il reprenne contenance avant de démarrer. « Explique-moi. » je demande lorsqu’il s’est enfin calmé. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Et je l’écoute attentivement, mes mains se resserrant autour du volant au fur et à mesure de ses paroles. Comment est-ce qu’on pouvait s’adresser en de tels propos à son enfant et se comporter de la sorte sans la moindre honte ? Comment est-ce qu’on pouvait à ce point rester indifférent face à la douleur de son fils ? Qu’il s’agisse d’une relation père-fils ou mère-fils, les choses n’étaient pas toujours rose et je mentirais si je disais que, parfois, le comportement de Neven ne m’avait pas dépassé, qu’il n’avait pas mis mes nerfs à rude épreuve au point d’en ressentir une colère froide. Mais je l’aimais, de toute mon âme et jamais aucune de ses bêtises d’adolescent n’auraient pu me donner de raisons suffisantes pour me comporter avec autant d’indifférence. « Ils ne l’aiment pas maman. » me souffle finalement Nev, entre deux sanglots. « Comment est-ce qu’on peut détester son enfant ? » J’avais bien quelques raisons en tête, mais celles-ci ne concernaient, visiblement, pas l’histoire de Noen et ne méritaient, en aucun cas, d’être prononcées à voix haute. « Je ne sais pas, trésor. Il y a encore certaines choses qui m’échappent, tu sais. Mais ce dont j’ai la certitude, c’est qu’il n’affrontera pas tout ça seul. Avec ton père, on t’a promis de l’aider et c’est ce qu’on fera. » Et pour commencer, j’allais toucher deux mots à ces êtres qui se faisaient appeler parents. J’ignorais comment j’allais réagir, une fois en face d’eux, encore moins comment est-ce que j’allais réussir à leur faire comprendre que Noen avait besoin de soins, mais surtout de soutien. J’étais persuadée, après ce que mon fils m’avait expliqué, qu’ils se moqueraient éperdument de tout ce que j’allais bien pouvoir leur dire. « Tu devrais m’attendre dans la voiture, Nev. » je dis en me garant devant la propriété des Whitfield. « C’est mort. » lâche-t-il en se détachant. « Noen à besoin de moi. ]Je viens avec toi. » Inutile de chercher à négocier, je n’obtiendrais pas raison sur ce coup-là. « Laisse-moi leur parler, d’accord ? Occupe-toi simplement de Noen. » Ses grands yeux verts m’observent pendant quelques secondes et je peux lire dans son regard qu’il comprend pourquoi. « Viens. » On descend tous les deux, parcourant les mètres qui nous séparent de la porte où, derrière celle-ci, des voix s’élèvent. Je donne plusieurs coups contre elle, avant de venir appuyer mon doigt contre la sonnerie, dans l’espoir qu’on vienne nous ouvrir. Je n’avais aucune envie d’enfoncer la porte, encore moins de me justifier auprès de mes anciens collègues.


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Noen Patterson-Galderan
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Noen Patterson-Galderan


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MessageSujet: Re: He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) EmptyMar 16 Jan - 12:03

i need you to help me
i just want to get better
Noen & Neven

Une partie de moi n'a jamais cessé de penser que c'était de ma faute si mes parents ont cessé de m'aimer. Je me suis toujours demandé si j'avais fait quelque chose, à un moment donné. Il me restait quelques vagues souvenirs de leur présence tangible à mes côtés mais ça me semblait plus onirique qu'autre chose, désormais. Comme des fragments d'un rêve, qui n'avaient rien à voir avec la réalité. Les deux adultes qui se trouvaient face à nous m'apparaissaient comme des étrangers, des visages aux contours vaguement familiers qui ne m'inspiraient plus qu'une franche amertume. Et l'atmosphère s'était glacée aussitôt, avec leur arrivée. Les paroles chaleureuses de Neven et le réconfort de sa présence me semblaient déjà lointains, repoussés derrière une couche de verre. Les critiques fusent, pareilles à des bourrasques de vent de plus en plus fortes. Et claquent contre mon visage, s'infiltrent sous ma peau pour venir refroidir mon coeur. Je n'arrivais même pas à mettre de mots sur leurs accusations. Ce qu'ils sous-entendaient était insoutenable à imaginer et ne faisait que creuser davantage le fossé qui nous séparait. Et je sais que Neven doit ressentir le tremblement de mes doigts sous les siens, l'émotion qui me traverse de part en part. Je ne savais pas ce qui me retenait encore de hurler à m'en casser les cordes vocales et de détruire tout ce qui se trouvait autour de moi. Parce que ça me semblait être l'unique solution pour apaiser la rage qui bouillonnait dans le creux de mes entrailles sans commettre un meurtre. Je me sentais humilié par leurs paroles. Réduit à un moins que rien et un profiteur alors que je ressentais encore la morsure de la mort, l'avant-goût qu'elle m'avait laissé de sa présence entre les flammes. Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale à cette simple pensée et je me recroqueville sur moi-même, la main pressée fermement dans celle de mon meilleur ami. Sa voix s'élève pour riposter mais je sais déjà que le combat est perdu d'avance. Ils n'en auraient rien à foutre de son avis. Pour eux, il n'existait tout simplement pas. « La manière dont nous élevons notre fils ne te concerne pas. » cingle mon père, les épaules raides et les mâchoires serrées. « Tu n'as pas ton mot à dire là-dessus alors reste à ta place, jeune homme. » J'avais envie de disparaître. Mais la manière dont il s'était adressé à Neven ne me plaisait pas le moins du monde.  « Ne lui parle pas comme ça. » je gronde, avant de laisser échapper un rire jaune. « Ton fils ? Depuis quand ? Par quelle grâce divine ? Je n'étais pas un zouave qui cherche à faire l'intéressant au beau milieu d'un incendie ? » Tout ça n'avait aucun putain de sens. Et ça me rendait fou. La situation continuait à s'envenimer et je sentais le poids dans ma cage thoracique augmenter peu à peu, prendre de l'ampleur. Je suffoquais. Je perdais pied et je m'enlisais dans la haine. Mais ça semblait tellement bon, tellement salvateur. Je n'avais qu'une envie : déchaîner le monstre qui sommeillait en moi à cet instant précis et le laisser ravager tout ce qui se trouvait autour.

Mais le souffle de Neven échoue dans le creux de mon cou, chatouillant le lobe de mon oreille. Ses paroles apportent un vent d'espoir au beau milieu de ce carnage et la simple mention de Poppy suffit à faire refluer la lave brûlante dans mon estomac. J'avais une foi inébranlable en elle et je savais qu'elle allait venir me tirer de là, d'une manière ou d'une autre. Parce que j'avais l'impression qu'après aujourd'hui, rien n'allait jamais plus être pareil. Nous avions atteint un point de non-retour et je n'étais pas certain de pouvoir leur faire face sans leur vouloir réellement du mal. Et me dire que c'était dirigé envers mes propres parents déchirait quelque chose dans ma poitrine. Pars avec eux Noen. Je te rejoins avec elle chez toi. Ma tête pivote instantanément à ces mots et je me sens noyé par la terreur. Je ne voulais pas y aller. À choisir, je ne voulais plus retourner dans cet endroit. Tout mais pas cette maison vide, en tête à tête avec eux. Je ne savais pas si j'allais y survivre, si j'allais avoir la force suffisante pour résister à leurs attaques. Et il doit l'avoir tout de suite compris, son regard se verrouillant dans le mien.

Je ne t’abandonne pas. Plus jamais. Je te le promets.

Sans grande surprise, le trajet se fait dans un silence de mort. Mais ça ne présageait rien de bon. Et j'en viens à tester le verrouillage des portières, poussé par une envie inconsciente de sauter en plein trajet pour m'enfuir. J'en étais arrivé à de telles extrémités et ça me faisait frôler l'hystérie, tant j'hésitais entre rire comme un dégénéré ou fondre en larmes. Je n'avais pas d'autre choix que de les suivre. Subir. Et attendre que Poppy vienne me sauver. Alors je prends la fuite dès que j'en ai l'opportunité. La voiture n'est même pas totalement arrêtée que je m'en extirpe d'un mouvement sec, le sac à dos sur l'épaule avant de parcourir le trajet jusqu'à la porte. Le cliquetis d'ouverture se fait entendre et j'ai la main sur la poignée pour l'ouvrir quand la voix de ma mère retentit dans mon dos. « Où est-ce que tu crois aller, Noen ? » Je me crispe, prenant une profonde inspiration. Puis je pivote, un sourire tout ce qu'il y a de plus hypocrite sur les lèvres. « Où ? Mais dans ma chambre, voyons. Peut-être que si j'y reste suffisamment longtemps, vous allez de nouveau oublier que j'existe. Dans le meilleur de cas, je meurs de déshydratation et c'est le jackpot pour vous. » je lâche, sur ton anormalement calme mais teinté d'une raillerie perceptible à des kilomètres. J'entends mon père lâcher un juron et je le vois s'approcher d'un pas raide, ouvrant la porte à ma place et me poussant à l'intérieur. Ma mère s'engouffre à sa suite avant de la refermer et je me retrouve impuissant face à mes parents dans le hall, les doigts repliés sur la lanière de mon sac. Ils n'ont jamais été violents avec moi mais j'en étais venu à en douter, à présent. Et je me replie sur moi-même, le dos voûté. À un moment, je pense même que mon esprit se dissocie du reste de mon corps parce que j'ai le sentiment de vivre la scène depuis l'extérieur, d'observer ma propre carcasse ployer sous le poids des reproches, se rabougrir devant la violence verbale qu'elle subit sans discontinuer. Jusqu'à ce que des coups ne soient portés contre la porte d'entrée, suivie du tintement de la sonnette. Mon père grommelle à cause de son bruit assourdissant et ininterrompu, le forçant à se retourner pour aller l'ouvrir. En me penchant sur le côté, j'aperçois la silhouette de Poppy et je sens mon coeur se mettre à rugir de nouveau dans ma cage thoracique.

Ma salvation était à quelques mètres, en chair et en os.



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MessageSujet: Re: He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) He's my flesh, he's my brother (Noven ft. Poppy) EmptyLun 22 Jan - 18:32

I’ll protect you.
Like my own child
Noen & Neven

Noen était rentré dans nos vies en même temps que dans celle de notre fils. Il avait été cette petite tornade inarrêtable, ce bonhomme haut comme trois pommes à la langue bien pendue et au sourire charmeur, mais il avait surtout été la seule personne capable de faire sourire Neven. Il avait réussi à briser la carapace derrière laquelle il se cachait, lui avait prouvé le sens véritable du mot ‘amitié’ et avait fait de lui, en partie, l’homme incroyable qu’il était devenu aujourd’hui. Et au fil des années qui étaient passés, Noen était devenu un quotidien. J’avais cessé de compter le nombre de dîners qu’il avait prit à la maison, le nombre de nuits qu’ils avaient passé ensemble, à jouer en cachette à la console en pensant que Kellen et moi étions suffisamment crédules pour penser qu’ils dormaient à poings fermés sans faire la moindre vague. Mais j’avais toujours préféré les savoirs ici, auprès de nous, plutôt que seuls dans une immense maison à l’aura aussi triste que la mort. Parce qu’on avait vite compris que sa présence, presque constante, chez nous n’était pas le fruit du hasard. Et son histoire m’avait touché en plein coeur, lorsque Neven nous avait expliqué la situation. Nous n’étions pas des parents parfaits et nous étions les premiers à comprendre que concilier travail et vie de famille étaient parfois plus compliqué que nos espérances ou nos attentes, mais on avait toujours fait en sorte d’être présents pour nos enfants et, dans le cas échéants, de les savoir entourés des bonnes personnes. Je n’avais jamais compris pourquoi ni même comment, en tant que parents, on pouvait se comporter de la sorte et délaisser à ce point l’enfant que nous avions mis au monde. Aujourd’hui, Noen était un membre à part entière de notre famille.

Les messages de Nev m’avaient étreint le coeur avec une telle férocité que rester sans rien faire n’avait même pas été une possibilité. Dans un autre contexte, dans une autre circonstance, je ne me serais sans doute pas mêlée d’un différent entre un enfant et ses parents, estimant que ça ne concernait qu’eux, mais ici, tout était différent. Je n’avais aucune considération pour eux et surtout, je ne leur accordais aucune confiance. Il me semblait évident qu’ils seraient parfaitement incapables d’être présent pour Noen et de l’accompagner au mieux, après les échos que je venais d’avoir. Et Noen était fragile. Il avait besoin d’avancer en étant auprès de personnes capables de le tirer vers le haut, non pas de le traiter comme un moins que rien et de le rabaisser à la première occasion donnée. Et, de toute évidence, il n’allait pas obtenir l’attention et le soutient qu’il méritait en rentrant chez lui. D’ailleurs, j’en venais presque à craindre de me retrouver en face d’eux. Pourtant, j’avais eu en face de moi des êtres ne méritant même pas d’être appelé humains, des êtres dont l’existence n’était régie que par la destruction et dont la folie s’était emparée d’eux. Mais ça ne m’avait jamais atteint d’aussi prêt. Là, il était question d’un gamin que j’avais vu grandir, que je considérais comme un second fils et qui me faisait me sentir fière à chaque accomplissement dans sa vie. Là, je n’agissais pas en tant que flic, mais en tant que mère et c’était sans doute le pire. Tout était à des années lumières de ma façon de penser, des convictions que je pouvais avoir et de la définition même du mot famille. Le simple fait que sa présence à l’hôpital soit considérée comme un moyen de faire son intéressant en disait long sur les êtres que j’allais confrontés et sur le sang-froid que j’allais devoir garder pour ne pas leur coller mon poing dans la figure.

La route jusqu’à leur maison aurait pu m’offrir le temps nécessaire pour réfléchir à comment aborder les choses, mais la vérité, c’est que j’avais beau me faire une tonne de scénarios différents, aucun me semblait satisfaisant. La seule chose dont j’étais certaine, c’est que Noen ne passerait pas la nuit là-bas, dans cet environnement qui n’avait rien de sain pour un adolescent de dix-sept ans. Il allait rentrer avec nous, que ça leur plaise ou non. Avant de quitter l’habitacle, j’indique à Nev de me laisser faire et de se concentrer que sur son ami. Je connaissais le caractère de mon fils, je savais très bien qu’il avait la fâcheuse tendance à agir sans réfléchir et qu’il ne lui faudrait pas grand-chose pour foncer tête baissée, surtout si c’était pour défendre quelqu’un qu’il aimait. Et si ses réactions ou ses propos venaient à se retourner contre lui, je n’étais pas certaine de réussir à garder mon calme et ma diplomatie. Personne n’avait le droit de toucher à mes enfants, encore moins des guignols dans leur genre. Neven sur mes talons, on se dirige finalement vers la porte, contre laquelle je donne plusieurs coups avant de venir appuyer sur la sonnette, dans l’espoir que son bruit s’élève au-dessus des voix qui résonnent entre ces murs. Un homme, faisant vraisemblablement deux têtes de plus que moi, m’ouvre et je prends quelques secondes pour le toiser du regard. « Monsieur et Madame Whitfield. » je commence avant d’adresser un rapide coup d’oeil dans son dos où mes yeux rencontrent la silhouette de sa femme. Puis je me penche légèrement sur le côté, à la recherche de Noen et quand il apparaît enfin dans mon champ de vision, je l’inspecte de haut en bas, m’assurant ainsi qu’il va bien. Aussi bien que faire se peut, bien entendu. « Je me présente, Poppy Walters, je suis la mère de Neven, dont vous avez déjà fait la connaissance un peu plus tôt. » Je voulais qu’ils sachent que je sais, je voulais qu’ils aient conscience que je n’étais pas de leur côté et que je ne le serais jamais. « J’aimerais vous parler, est-ce qu’on peut rentrer ? » je demande, bien consciente que rien n’aller les empêcher de me claquer la porte au nez. « C’est au sujet de votre fils. »


@"Noen Whitfield" @Neven Walters
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