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FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver)

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Lucas Beaumont
Première génération

Lucas Beaumont


Date de naissance : 01/02/1992
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MessageSujet: FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) EmptyDim 25 Aoû - 16:02

when the bad son takes the mic
we do expect him to be sarcastic
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Il pleuvait à verse. Il pleuvait si fort que ça martelait les vitraux et qu'on entendait même plus causer l'officiant, peu importe qu'il soit barbant à en crever. L'église n'était illuminée que par les grands cierges disposés ici et là dans la nef, le long du chemin central et ça me rappelle les dimanches de mon enfance. Vêtu d'une aube couleur crème, une petite ceinture autour de la taille, à se placer délibérément sur l'aération pour jouer les montgolfières devant l'assistance. Oui, j'ai été un enfant de chœur, autrefois. Au sens littéral. Mais sans l'être vraiment, en fin de compte, parce que je passais le plus clair de mon temps à faire des conneries qu'à chanter le Pater Nostro. Merci Maman et les messes de Noël où je m'endormais au bout de vingt minutes, le ventre plein de saumon fumé. En grandissant, j'ai compris que ce n'était pas essentiel à ma vie et j'ai mis la religion de côté. Pour moi, c'était simplement de bons souvenirs, des rires d'enfants et une intense odeur d'encens. Néanmoins, je me retrouvais à nouveau assis sur ces bancs d'un confort exquis, les bras croisés, empestant la clope d'après les commentaires des vieux derrière moi et j'avais la furieuse envie de m'allumer une cigarette supplémentaire pour survivre à ce supplice. Pardonnez moi, mon père, parce que j'ai envie de pécher sévère et que je manque de nicotine. Mais il m'arrivait d'être quelqu'un de respectable, de temps en temps et j'essayais de me tenir, malgré le vrombissement de ma jambe sur le repose-pied. Le tout, dans un silence macabre, seulement troublé par le sermon du prêtre.

Conrad est mort, il y a quelques jours.

Je ne vais pas dire "mon père", parce qu'il ne l'est pas. Il ne l'a jamais été, techniquement, alors il reste mon géniteur mais rien de plus. Il n'est pas celui qui m'a aimé dès ma naissance, qui m'a élevé, qui m'a appris à réparer ma moto si je tombais un jour en panne, celui que je voyais enlacer ma mère, lui préparer du thé avec une lichette de lait.

Mais il est celui dont je porte les gênes, même si à première vue, je tiens exclusivement de ma mère. La blondeur, les yeux bleus, ce n'est pas la marque de fabrique des Grimm. Enfin, je n'en sais foutre rien, je n'ai jamais rencontré mon frère et mes soeurs. Une fratrie dont je ne savais rien, jusqu'à quelques semaines auparavant. Qui a refusé de donner son pardon à Conrad, qui a refusé de renouer les liens, qui l'a jeté dehors comme un mal-propre, alors qu'il tentait de se racheter. D'après lui, en tout cas. Je ne sais rien non plus de ce qui a creusé cet écart entre le père et les enfants, de la situation qui a érigé l'épais mur qui se dressait entre eux. Je n'ai aucune idée de s'il sont présents ou pas, quelque part dans l'église. Moi ? Je suis juste là pour lui dire au revoir, de manière lointaine. L'homme que j'ai connu, même pour un court moment, n'est pas désagréable et j'ai appris certaines choses à son sujet. Il restera toujours une large zone d'ombre, de mystères, d'informations dont je ne sais rien, à son propos, mais c'est la vie.      

La cérémonie touche bientôt à sa fin et mes plantes de pieds me démangent salement. J'ai envie de me dégommer les poumons avec une clope, savourer cette odeur de bitume mouillé et rentrer chez moi, retrouver Kala. Je l'ai confié à May, à qui j'ai demandé cette faveur, sachant qu'elle était chez elle. Je ne voulais pas amener la petite avec moi pour un événement aussi glauque qu'un enterrement, elle était trop jeune et elle avait vécu assez d'histoires pour qu'on lui fiche la paix. J'étais seul, entouré de parfaits inconnus et j'entends une vague d'agitation, qui me fait détourner le regard vers l'avant.

Un gars, qui doit être plus jeune que moi, costaud, qui s'avance vers le pupitre. La démarche raide, les épaules crispées, un visage pâle et des cheveux roux. Sur le bord du banc d'où il s'est levé, une jeune femme, aux boucles cuivrées, qui le fusille du regard, qui lui murmure quelque chose, l'air menaçant. Mais il s'en fiche, le nez en l'air et il se poste devant le microphone. Je n'entends pas une mouche voler et j'ai l'impression que tout le monde retient son souffle. C'est pourtant le moment des derniers hommages, avant la fin. Mais son air étrange m'aspire à rester assis quelques minutes de plus.  


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MessageSujet: Re: FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) EmptyLun 30 Déc - 0:25

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Conrad est mort. Il y a moins d'une semaine de ça, emporté par la maladie qu’il nous avait annoncé quelques mois auparavant. Putain de Conrad. Je me rappelle du jour où, avec Sophie, on s’était demandé, sans trop y croire, si son retour n’était pas pour lui un moyen de se faire pardonner avant sa mort, parce qu’il se savait condamné. Et au fond, on avait eu raison. Il y avait eu un peu de ça, après avoir découvert que l’enfoiré espérait bien plus que ça. Un nouvel organe. Et qui de mieux que ses enfants, que la chair de sa chair qu’il avait pourtant oublié pendant de longues années, pour lui faire don de cet inestimable cadeau. Quand j’avais découvert ses véritables intentions, j’étais rentré dans une telle rage… J’aurais pu retourner en prison si Sophie ne m’avait pas supplié de me calmer, si Emma ne m’avait pas imploré du regard, les yeux déjà baignés de larmes. Conrad n’était qu’un enfoiré, depuis le début et il le resterait jusqu’à la fin de ses jours. Et puis était arrivé le jour où il s’était confondu en excuses, nous sortant tout un baratin interminable sur le fait qu’il avait appris à nous connaître et que pas un seul instant depuis nos retrouvailles il avait repensé à cette idée plus que dégueulasse que de nous entuber pour s’en sortir. Je ne l’avais pas cru. Pas une seule seconde. Sophie non plus. Mais Emma, notre douce Emma, elle avait le cœur sur la main et sans doute ce désire profond qu’il parte en paix, ou presque. Alors on avait fait un effort. Tous les trois. Et ça me coûtait tellement de supporter sa présence aux réunions de famille, de le voir prendre dans ses bras Sofia, ma petite princesse, alors qu’il nous avait abandonnés. Mais il avait le droit de connaître sa petite-fille, même si j’aurais préféré lui ôter ce droit et ce plaisir.

Conrad était mort et, dans son immense élan de générosité, il nous avait tout laissé. Sa fortune, sa maison, tout. Dans un premier temps, j’avais refusé catégoriquement d’entendre parler de cet argent. S’il croyait qu’il allait pouvoir se racheter après sa mort grâce à des dollars, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate. Mais encore une fois, Sophie m’avait fait entendre raison. J’avais besoin de tout cet argent à ne plus savoir qu’en faire. J’avais une fille, j’avais un loyer et des factures à payer, j’avais le droit, après tout le mal qu’il nous avait fait, de pouvoir vivre sereinement sans me soucier de si j’allais finir le mois à découvert ou non. Et maintenant que j’avais accepté sa succession, il ne m’était plus réellement possible de refuser de venir à son enterrement. Monsieur avait déjà tout prévu, tout réglé, nous évitant ainsi des dépenses. Prévoyant le vieux. « Sincèrement, je ne sais même pas pourquoi on s’inflige ça. Il ne mérite pas qu’on soit présent. » j’avais bougonné dans ma barbe de trois jours, déjà blasé à l’idée de devoir m’enfermer dans une église pour honorer la mémoire d’un type que je ne pouvais même pas voir en peinture. Sophie avait levé les yeux au ciel, ignorant ma plainte avant de renouer correctement ma cravate. Franchement, tout ça ne pouvait qu’être une mascarade, je ne voyais pas d’autres explications possible.

Assis au premier rang sur un banc de l’église, j’écoute sans écouter. Je n’ai aucune envie d’être là et entendre tous ces éloges complètement ridicules et risibles sur mon géniteur me donne envie de m’enfuir en courant et de cracher sur son cercueil. Mais évidemment, les quelques personnes présentes ne connaissent pas son vrai visage, si ce n’est notre oncle et notre tante, assis juste derrière nous et dont j’essaie d’ignorer la présence. Je ne devrais pas être là. A ma droite, Emma laisser couler quelques larmes et je me demande sincèrement comment elle fait pour éprouver de la tristesse et de la compassion envers cet homme qui nous a tout prit… A ma gauche, Sophie reste de marbre, son visage ne laisse transparaître aucune émotion et j’aimerai, l’espace d’un instant, savoir ce qui se passe dans son cerveau, à quoi elle pense.
Puis vient le moment de rendre un dernier hommage, de prendre la parole, nous ses enfants, nous sa famille et ses proches. Je serre les poings avant de me tourner vers ma cadette qui me foudroie du regard. « Ne fais pas ça, Oli. » Et son interdiction agit comme un effet contradictoire en moi. « Et pourquoi ? Ils ont le droit de savoir, tous autant qu’ils sont, qui il était vraiment. » J’ai bien conscience que c’est ridicule, mais j’ai besoin de vider mon sac, d’exprimer au monde entier qui Conrad était vraiment. « Oliver… » me gronde-t-elle alors qu’il est déjà trop tard. Ma décision est prise et elle ne pourra pas me faire changer d’avis. Je m’avance, d’un pas décidé, mais le visage crispé, et je me place derrière le microphone, face à une petite quinzaine de personnes à peine. Je prends une profonde respiration et commence : « Quand j’étais enfant, Conrad était le père que n’importe quel enfant pouvait rêver d’avoir. Il était drôle et aimant. Je pourrais vous évoquer un grand nombre de bons souvenirs que j’ai avec lui, mais ça ne serait pas le reflet de la vérité. » Mes yeux se posent sur Emma qui retient son souffle et qui, à son tour, me fusille du regard. Elle a compris mon petit jeu et elle va sûrement me haïr pour ça. Puis ils se posent sur Sophie et je peux lire dans ses yeux un mélange de colère et de satisfaction. Je savais qu’elle finirait par approuver mon idée. « Alors je n’avais que douze ans, lui et ma mère sont partis et ne sont jamais revenus. Ils nous ont abandonnés, mes sœurs et moi, alors que nous n’étions que des gamins. Pas un mot. Pas une lettre d’adieu, rien, juste leur silence. Nous avons grandi dans un foyer qui ne voulait pas de nous et nous avons dû apprendre à nous débrouiller seuls, sans figure parentale. Mais pour ça, je devrais sans doute les remercier. Sans eux, sans leur égoïsme pur et simple, nous ne serions jamais devenus les adultes que nous sommes aujourd’hui. Forts et unis. » S’il y a bien une chose positive à retenir, c’est bien ça. Oui, la fratrie Grimm a connu énormément de bas ces derniers temps, mais elle s’est relevée, grâce à tout l’amour qu’on se porte. « Et vous pensez sûrement que si nous sommes présents ici, pour lui, c’est qu’il y a une fin heureuse à cette histoire, mais vous vous trompez. Conrad est resté l’enfoiré qu’il a toujours été. Et je n’ai aucune honte à dire aujourd’hui, devant vous, que je suis soulagé qu’il ait enfin définitivement disparu de ma vie. » J’entends quelques voix offusquées s’élever et le Prêtre se raidir à mes côtés, mais je ne m’en fiche éperdument. Au moins, j’ai dit ce que j’avais dire. Je regarde une dernière fois en direction de mes sœurs et descends de l’estrade sur laquelle j’étais montée pour faire mon discours et ne dirige directement en direction de la sortie. Je ne resterais pas une seule minute de plus ici. Alors que je passe à côté du banc où se trouve mon oncle et ma tante, une main m’attrape le bras, m’obligeant à me tourner et à m’arrêter. « Tu n’as pas honte ? » me demande le frère de mon géniteur. « Je devrais ? » Ma voix et sèche et je retire mon bras de sa poigne. Je vois que ma tante s’apprête à la ramener, mais je ne lui en laisse pas l’occasion. « Vous ne valez rien à mes yeux et je ne veux plus jamais avoir affaire à vous, compris ? » Je n’attends pas une quelconque réponse et quitte l’église dans un claquement porte.

Appuyé contre ma voiture, en face de l’édifice, je tente de calmer les battements de mon cœur et de reprendre un semblant de sérénité. Bordel. Ça a beau avoir mis mes nerfs à rude épreuve, qu’est-ce que ça fait du bien de vider son sac. Même si j’ai grandement besoin de m’en griller une, maintenant.


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MessageSujet: Re: FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) EmptyDim 5 Jan - 15:23

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Ça fait bien longtemps que j'ai compris que la notion de famille ne s'arrêtait pas à ceux dont on partage le sang. Mon père ne l'était pas biologiquement mais il restait celui qui m'a élevé, qui m'a tout enseigné et qui m'a baigné dans la tendresse. Laurent il m'a appris à faire du vélo, à scier du bois près du cabanon dans le jardin. Il a nettoyé mes blessures de guerre quand je revenais de l'école tout cabossé, après m'être battu avec d'autres gosses. Laurent, il a caché mes premières clopes du regard de ma mère quand j'ai commencé à fumer parce que j'étais trop pour les ranger correctement. Même si je me souviens qu'il m'a regardé avec de gros yeux, quand même. Il m'a acheté mes premières capotes et j'ai eu le droit à la conversation que la plupart des papas ont avec leurs fils. Il était assez fort pour me porter très haut et me faire voler quand j'étais gosse, assez fort pour ouvrir les pots de confitures quand on galérait et qu'on crevait la dalle au petit déjeuner. Il n'a jamais manqué aucun de mes anniversaires, il savait comment me faire plaisir quand je déballais le paquet cadeau, dévoilant un disque de Nirvana, un tee-shirt des Ramones. Il nous emmenait à la plage pendant l'été et il n'avait jamais rechigné à aller me chercher une glace. Il rendait Maman heureuse et je crois que c'était le plus important. Je me suis toujours senti aimé et à ma place, à la maison.

Conrad n'a jamais eu ce plaisir et il ne l'aura jamais.

Mais ce n'était pas pour autant qu'il méritait d'être oublié. Il avait le droit à ses hommages, lui aussi. Il n'était pas le meilleur des hommes et il n'arrivait pas à la cheville de Laurent, mais ça restait mon géniteur. Et celui que j'ai connu, même si ça a été pour un court moment, n'a pas été déplaisant. Ça ne m'enlèvera jamais l'idée qu'il a littéralement abandonné ma mère, mais la peur des responsabilité, ça fait fuir beaucoup de gens. Je suis arraché de mes réflexions à son propos par un rouquin qui s'avance près du pupitre. Tout ce que je peux voir c'est deux femmes qui se trouvaient auparavant près de lui qui le regardent salement et je prends mes aises sur le banc inconfortable. J'ai mal au cul mais je veux bien avoir mal au cul quelques minutes de plus. Parce que je pense que ça va être intéressant. Et putain, je ne pensais pas être aussi juste. Bordel. J'entends des gens gémir de surprise, d'horreur ou de jenesaisquoi d'autre, j'entends les murmures fuser à mesure des paroles qui s'échappent de sa bouche. J'entends les mots serpenter jusqu'à mes oreilles, mais je ne les comprends pas vraiment. Il s'arrête enfin et c'est la débandade dans l'église. Pas besoin de m'extasier encore mille ans sur les vitraux, je lève mon fessier ankylosé et je me déplace sur le côté pour rejoindre la sortie. J'avais du mal à me dire que Conrad avait été un tel fils de pute. Et je venais de faire la rencontre de mon demi-frère. Et de ce qui devait être mes demi-soeurs, au passage. Enchanté, hein. J'atteins enfin l'extérieur et je prends une grande inspiration d'air pur. Un peu d'oxygénation de mes poumons avant de les encrasser à nouveau. Au loin, il y a la silhouette du perturbateur, de la star de la journée. Et j'ai comme une envie de le rejoindre parce que je suis curieux. À de nombreux niveaux. Mais avant, c'est l'heure de la fidèle cigarette post-enterrement désastreux.

Mon bâton de mort allumé, j'inspire une pleine bouffée de nicotine qui vient brûler mon œsophage, avant d'expirer des volutes blanchâtres qui disparaissent rapidement à cause de la fine pluie qui subsiste. « Quand faut y'aller, faut y'aller. » je marmonne, avant de plonger une main dans une de mes poches et d'avancer jusqu'au rouquin. Je râle à cause de la flotte qui va tâcher ma clope et de mon géniteur qui était un putain d'enfoiré avec de sérieuses tendances à l'abandon d'enfants. Quelques mètres à peine me séparent de la bagnole sur laquelle il est appuyé, l'eau venant assombrir ses courts cheveux à la couleur flamboyante. Il ne ressemble pas vraiment à Conrad mais j'ai envie de dire que moi non plus. Comme si la vie avait compris que c'était plus sage pour nous de ressembler à nos mères. Un léger sourire étire mes lèvres à cette pensée et je finis par atteindre celui qui a chamboulé la cérémonie. « On t'a jamais dit qu'c'était impoli de profaner l'honneur des morts pendant leur propre cérémonie d'enterrement ? » je lâche, en arrivant à ses côtés. Mes yeux bleus sont rivés sur son visage encore investi d'une certaine crispation. « Lucas Beaumont. » je souffle, avant de regarder au loin. Ce qui équivaut à zieuter le cimetière, qui sera la dernière maison de Conrad Grimm. « Ton...demi-frère, apparemment. » je rajoute, en haussant les épaules. « Donc toi aussi tu fais partie des gamins abandonnés en cours de route ? Même si je dois dire qu'après ce que j'ai entendu, je m'incline. Vous battez des records. » Oui, j'ai toujours eu une sorte d'humour douteux, absolument pas approprié pour la situation.            


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MessageSujet: Re: FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) EmptyLun 13 Avr - 19:55

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J’avais essayé de lui pardonner, à Conrad. J’avais essayé de comprendre ce qui avait pu les pousser à nous laisser derrière eux sans jamais se retourner, vraiment. J’ai essayé de me convaincre que pour eux, c’était mieux ainsi, au même titre que pour moi, raconter une vérité différente sur leur disparition m’avait semblé plus judicieuse, comme idée. Et je m’étais mis à leur place, pendant quelques secondes seulement et je m’étais rendu compte que jamais je ne pourrais me résoudre à abandonner Sofia pour les mêmes raisons qu’eux. Ça m’était simplement inconcevable. C’est là que j’ai compris que leur pardonner était au-dessus de mes forces, même si notre géniteur, lui, au moins, avait eu la présence d’esprit de venir nous saluer et d’essayer de se faire pardonner avant de se retrouver six pieds sous terre. Mais ça n’avait rien changé à notre relation. Je le haïssais comme au premier jour et la simple satisfaction qu’il avait pu s’offrir avant de périr, c’était d’avoir pu profiter de sa petite fille. Pourtant, je crois que j’aurais aimé que ça marche, qu’il réussisse à nous faire oublier le passé et son absence, qu’on arrive à tourner cette page obscure pour vivre comme une famille normale. Mais chez les Grimm, il n’y a jamais rien de normal. Je m’attends encore à ce que notre mère, un beau jour, débarque chez l’un d’entre nous pour se faire pardonner elle aussi. Peut-être même qu’elle était présente dans cette église, à pleurer la mort de la seule personne qu’elle ait aimé. Parce qu’il est évident que ses enfants, elle ne les aimait pas assez.

Les mains encore tremblantes et les idées embrumées par ce que je viens d’oser faire, je plaque en arrière mes cheveux trempés par la pluie, accompagnant le geste d’un profond soupire. Je crois bien que je viens de me faire de nouveaux ennemis. Bon, des ennemis inconnus, certes, mais tout de même. Pour mon oncle et ma tante, ça ne change pas de d’habitude, ils m’ont toujours détesté. En revanche, j’entends déjà les reproches de Sophie et d’Emma d’où je suis et j’ai plutôt intérêt à partir avant qu’elles ne décident de me rejoindre. Des pas venant dans ma direction me font comprendre que c’est trop tard pour disparaître. « Écoutez, je ne m’excuserais pas pour… » Une légère odeur de tabac flotte à mes côtés et je redresse la tête, les sourcils froncés. Sophie et Emma ne fument pas. Devant moi, se tient un homme, d’environ mon âge, que je n’avais jamais vu auparavant. Pourquoi est-il là ? Quel foutu lien avait-il avec Conrad ? « Oh, vraiment ? Il faut croire que j’ai cruellement manqué d’éducation. » raillé-je en levant les yeux vers le ciel. Et l’inconnu à donc un nom. Des plus français. Un nœud commence à se créer au creux de mon ventre et j’ai malheureusement l’impression de connaître ce qui va suivre. Il n’est pas là par hasard. Il est trop jeune pour n’être qu’un ami de Conrad. Et quelque chose en lui me rappelle Emma. Quand les mots ‘demi’ et ‘frère’ sont prononcés, un rire nerveux s’échappe de ma bouche. « Putain de Conrad. » Il n’en a vraiment raté aucune. Toutes les saloperies qu’il pouvait faire dans sa vie, il les a faites. Le pire, c’est qu’on pourrait m’annoncer demain qu’il nous a vendu comme esclave que je ne serais même pas surpris de l’hilarité de la chose ! « Bienvenue chez les Grimm. » Même si, honnêtement, il a plus de chance de fuir les jambes à son cou. « Oliver. » finis-je par ajouter, en soupirant de nouveau. Combien de personnes seraient sous le choc, après une annonce pareille ? Combien de personnes auraient besoin de temps pour accepter cette nouvelle vérité ? Je ne ressens rien de toute ça, si ce n’est une profonde colère d’apprendre que ce connard à abandonné un autre gamin. « Ouais. Et tu viens de faire monter la barre des enfants abandonnés par Conrad Grimm à quatre, félicitations. » Et qui sait combien d’autres enfants il a abandonné encore ? « Tu n’as même pas idée du nombre de records qu’on bat par chez nous… » Mais on reviendra sur les détails un peu plus tard. Déjà que je ne mise pas longtemps avant qu’il ne comprenne qu’on est une famille plus que bancale, autant lui épargner les détails dés le premier jour. « J’imagine que m’éclairer sur la situation est dans tes capacités ? Non parce que, même si plus rien ne me surprends venant de lui, tu sors d’où ? » Bien que la réponse soit déjà toute tracée. Beaumont, ça sonne tout, sauf américain. Et si, comme je l’imagine, on a plus ou moins le même âge, cet enfoiré de Conrad ne s’est pas gêné pour aller butiner ailleurs. Si on avait encore des doutes sur les limites de sa connerie, on vient d’avoir une preuve supplémentaire : il n’en a jamais eu.


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MessageSujet: Re: FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) EmptyDim 3 Mai - 15:55

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J'ai longtemps essayé de comprendre comment on pouvait abandonner son propre enfant, à quel moment c'était logique de partir sans se retourner. À quel moment les remords disparaissaient alors qu'on avait tourné le dos à la chair de sa chair. J'ai longtemps essayé de trouver des excuses à ces hommes, ces femmes qui capitulaient sans tenter de se battre, qui laissaient leur progéniteur avec une figure parentale à moitié écorchée. Ma mère avait fait le deuil de Conrad depuis longtemps et retrouvé la paix dans les bras de Laurent et j'avais savouré cette famille recomposée mais parfaitement adéquate. Je m'étais senti à ma place, choyé, aimé. Mon père n'avait pas eu besoin de partager mon sang pour obtenir mon affection, il lui avait suffi de m'élever et de m'aimer comme si j'étais son fils. J'avais pensé que mon géniteur avait simplement eu peur, qu'il n'avait pas été prêt à accepter sa paternité et que ça pouvait être compréhensible. Mais en fin de compte, il n'était qu'un fils de pute égoïste qui avait littéralement laissé ses enfants patauger dans la merde. Aucune lettre. Aucun au revoir. C'était aussi dégueulasse que d'avoir abandonné ma mère, jeune et enceinte, sans un mot. Du peu de temps passé à ses côtés, il m'avait paru être gentil, malgré son air de beau parleur charismatique. Et ce n'était qu'une façade, une putain de façade.

Encore une facette de l'être humain que j'aurais aimé ne jamais découvrir.

Mais en fin de compte, sa mort me permet de rencontrer un morceau de ma famille. De nouer d'autres liens, de faire un pas dans une direction qui m'était totalement inconnue jusqu'ici. Et c'est aussi attrayant que ça peut être effrayant. Il est aussi roux que je suis blond mais il a un caractère de cochon et on partage la même addiction pour ces bâtons plein de nicotine. « Une clope ? » je demande, en tendance une cigarette à mon demi-frère. Demi-frère. C'était étrange d'entendre ça sortir de ma propre bouche. En tant qu'enfant unique, ça m'avait toujours paru inconcevable. Mais ça, c'était avant de savoir que j'avais des frères et soeurs éparpillés sur l'autre continent. C'était presque risible de me dire que ma fille avait un oncle et deux tantes. Et peut-être d'autres, qui sait ? Putain de Conrad. « Tiens, c'est ce que je me suis dit quand je t'ai entendu parler, dans l'église. » je souffle, en haussant les épaules avant de tirer une latte de ma clope. « Sympa, la brochette de rouquins. » je rajoute, avec un petit sourire entendu. La situation est surréaliste, quand on y pense. Mais ni lui ni moi en sommes étonnés, pourtant. Ça commençait à devenir redondant. « Ça me donne le droit à un pin's, du coup ? » je réponds sur le même ton. J'fais face à Mister Sarcastique en personne et c'est tout de suite plus intéressant, comme conversation. J'aurais détesté me coltiner un frangin totalement mou du genou. Il a des couilles, j'apprécie. En même temps, impossible de ne pas se forger un caractère après ce qu'ils avaient vécu. Et quelque chose me disait que ce n'était pas tout. Mais je me fais couper dans mes réflexions par Oliver, qui me demande si je suis capable de lui expliquer d'où je viens. Mon apparition soudaine doit lui faire se poser de nombreuses questions. « Des couilles de Conrad, tout comme toi. » je lâche, pour toute réponse. Comme si j'allais cracher les réponses à ses questions parce qu'il les demande. Je n'étais pas un clébard, à ce que je sache. « Peut-être que je te répondrai, si l'amabilité est dans tes capacités. » je rajoute, avec un grand sourire, avant de tirer sur ma moitié de cigarette à peine allumée. La pluie continue de tomber et je commence à être trempé. Mais je m'en fous. C'est pas ça qui risque de me tuer. Et je puis, je commence seulement à m'amuser avec ma nouvelle famille. On en était qu'aux présentations.   


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MessageSujet: Re: FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) EmptyDim 24 Mai - 19:44

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Le monde dans lequel était une vaste blague. Ou alors, le karma aimait me rire au nez plus qu’à n’importe qui d’autre. Dans les deux cas, ma vie tout entière n’était qu’un vrai merdier sans nom. Et je pensais avoir vu toutes les facettes de l’homme qu’était notre père, je pensais que plus rien ne pourrait me surprendre, qu’il avait déjà tout montré, mais je me trompais. Enfin presque. Une chose était bien vraie, plus rien n’arrivait à me surprendre venant de lui et maintenant, que je venais d’apprendre que j’avais un demi-frère, j’avais la preuve ultime que Conrad allait continuer à nous envoyer des signaux depuis l’au-delà. Comme ci on avait besoin qu’on se rappelle quel connard il a pu être. Mais qu’il repose en paix et tranquillité, je n’avais pas besoin de découvrir encore d’autres surprises de ce genre pour me souvenir que j’avais un enfoiré pour père, et que ma mère ne valait finalement pas mieux. Peut-être qu’elle était même la pire des deux, mais vu qu’on ignorait où elle était, et que visiblement, Conrad n’en avait jamais eu la moindre idée non plus, elle était peut-être déjà en train de rôtir dans le fin fond des Enfers, prête à accueillir les bras grands ouverts, notre géniteur. Et aussi tordu que ça puisse être, les imaginer tous les deux avec Lucifer, me procurait un plaisir presque malsain. Et à défaut de pouvoir ouvrir une bouteille de champagne dans la minute, j’accepte le bâton de nicotine que me tend Lucas. « Merci. » je souffle, presque soulagé de pouvoir me bousiller les poumons avec cette merde. Même si, j’en venais presque a regretter de ne rien avoir de plus fort. J’en aurais fichtrement eu besoin. « Et tu n’as eu droit qu’à la version abrégée, je te laisse donc imaginer la version longue… » Celle qui comportait, la raison du retour de noter cher paternel, par exemple, la façon dont il a essayé de nous manipuler, mais surtout comment il a compris qu’Emma, était la plus apte de nous trois à à lui offrir ce dont il avait besoin, soit un organe tout beau, tout neuf. Rien que d’y repenser, ça me donnait envie de vomir… Bien plus que toutes les autres horreurs qu’il avait pu faire. Et je ne peux pas m’empêcher de sourire devant sa réflexion sur la couleur de nos cheveux, même si Sophie tirait plus sur le châtain que sur le roux… « Héritage maternel. » je lâche en allumant ma clope avec le briquet qui se trouvait au fond de ma poche, tirant une taffe que je savoure bien plus que de raisons. En tout cas, une chose était sûre, c’est qu’aucun de nous quatre ne ressemblent à Conrad. Ce qui en soit, s’avère plutôt être une bonne chose. Hériter de son nom de famille, pour notre cas, était déjà suffisant, même si, avec le temps, j’avais appris à l’aimer. Être un Grimm, ça signifiait bien plus que d’être le fils d’un connard et ça, j’avais mis du temps à le comprendre. « Un pin’s et une bière de bienvenue. » Ou tout autre alcool, je n’étais pas compliqué sur la question. Mais au fond, j’osais espérer que la bière saurait lui convenir. Mais l’heure n’est pas à l’apéro, même si j’aurais aimé fêter dignement la mort de l’enflure qui m’a servi de paternel. J’ai des questions, beaucoup de questions, et j’aimerais en avoir les réponses. En commençant par savoir d’où il vient, même si je pouvais aisément deviner ses origines avec son nom et son petit accent. « Ça, je crois que je l’avais compris au moment-même où tu as employé le mot demi-frère. » je raille, en levant les yeux vers le ciel, avant de comprendre que j’avais attiré son sarcasme à cause de ma façon de m’adresser à lui. Le pauvre, il n’était pas au bout de ces peines. « Elle est effectivement dans mes capacités, mais n’y prends pas goûts, parce qu’en revanche, elle n’est pas dans mes habitudes. » je réponds, sur le même ton, un sourire en coin étirant mes lèvres. « Alors, très cher frère, est-ce que tu me ferais l’honneur de m’expliquer ton histoire. » J’en fais trop ? Oui, sûrement. Mais le sarcasme et l’ironie faisaient partie intégrante de ma vie et ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer. Et puis, ça me permet d’employer le mot frère, que jamais j’aurais cru utiliser un jour, sans qu’il ne sonne faux à mes oreilles. Pourtant, il y a quelques années, j’aurais tout donné pour en avoir un, pour partager certains moments de ma vie que je n’ai jamais eu le courage de raconter à mes sœurs. Seulement, il arrivait avec un peu de retard, et même si on semblait, tous les deux, prendre la situation avec le plus de légèreté possible, il n’en restait pas moins un inconnu. Un frère inconnu.


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MessageSujet: Re: FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) EmptyDim 4 Oct - 14:44

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Je n'étais pas venu ici pour pleurer la disparition d'un père, parce qu'il ne l'avait jamais été, à mes yeux. Peu de temps s'était écoulé depuis notre rencontre et j'avais simplement satisfait ma curiosité, à ses côtés. Savoir qui était l'homme dont je partageais le sang, tout simplement. J'étais un adulte, j'avais construit ma vie sans lui depuis le début, je n'avais pas besoin de sa présence pour me sentir complet. J'ai grandi sans même ressentir le besoin de connaître son identité alors ce n'était pas après autant d'années que j'aurais voulu renouer des liens avec un parfait étranger, étranger qui n'aurait jamais eu conscience de sa paternité si je n'avais pas fait le premier pas. Laurent était mon père et ce fait ne changerait pas. C'était grâce à lui si j'avais pu devenir l'homme que j'étais aujourd'hui. C'était à lui que je devais mon enfance remplie de rires, mes premières bêtises et les punitions qui avaient suivi, cette sensation de faire partie d'une famille. Conrad Grimm n'était que l'homme qui avait participé à ma conception, rien de plus. Il s'était éteint et la vérité avait dévoilée, plus abruptement que je ne l'avais imaginé. Au final, je me sentais chanceux, par rapport à ce trio délaissé du jour au lendemain. Ils n'étaient que des enfants quand il avaient été lâchement abandonnés dans le moindre signe. Je pouvais imaginer à quel point ça avait du être compliqué, de survivre dans ces conditions. Quand je dégustais des glaces dans le jardin en me plaignant de la chaleur estivale, ils se débrouillaient pour essayer d'avoir de quoi manger. La vie était une vraie chienne, quand on y pense. Et même si je prônais le respect des disparus, je pouvais comprendre pourquoi il se sentait soulagé, dans un sens. Le fardeau qui avait été posé sur leurs épaules s'était allégé.

Ça n'allait jamais effacer les souvenirs, ça n'allait non plus rien changer à ce qui s'était passé par le passé. Mais la page pouvait finalement se tourner, aujourd'hui.

« Vous avez déjà pensé à écrire un bouquin ? » je lâche, les lèvres retroussées à demi. Leur vie semblait avoir été plus que mouvementée, d'après le peu que j'en savais. Mais c'était suffisant pour comprendre qu'ils n'avaient pas été gâtés, qu'elle ne leur avait fait aucun cadeau. Sa réponse concernant la couleur singulière de leurs cheveux me tire un léger sourire et je tire une taffe sur ma clope, les épaules encore secouées de légers soubresauts. « J'en avais jamais vu autant au mètre carré. » je rajoute, en laissant la nicotine se diffuser à travers mon œsophage, l'observant allumer à son tour la cigarette qu'il tient entre les doigts. Tiquant à la mention de la bière qui m'est proposée en plus du pin's. Chouette. « Tu m'intéresses, tout d'un coup. » Je ne refuse jamais une mousse bien fraîche, question de principe. Puis la conversation finit naturellement par s'orienter vers moi. Parce que j'étais la pièce rapportée, sur le principe. Un drôle d'énergumène qui se ramenait comme une fleur en clamant que feu Conrad Grimm était également son géniteur. Et que ça engendrait une multitude de questions. Mais j'étais seulement disposé à les fournir s'il se comportait de manière plus sympathique, ce que je lui fais comprendre très vite. Je savais qu'il était assez intelligent et mature pour comprendre qu'on pouvait converser comme deux foutues grandes personnes. Je passais déjà assez de temps avec des enfants pendant la semaine sans devoir m'en coltiner un autre pendant mes jours de congé. « Je n'oserais pas en demander autant, ça m'a l'air d'être terriblement compliqué pour toi d'aligner deux phrases sans ironie. » je raille, avec un autre sourire. Autant demander à Grincheux de sourire, tant qu'on y est. La notion de fraternité qu'il emploie volontairement me tire pourtant un étrange frisson, malgré le sarcasme qui suinte de sa question. Cependant, je me dis qu'il mérite des explications. Au minimum, en tout cas. « Je suis né à Nice, en France, il y a présentement vingt-huit ans. » je commence, avant de tirer une nouvelle bouffée sur mon bâtonnet blanc. Je ressens la brûlure dans mes poumons, protégeant ma clope avec ma main pour éviter qu'elle ne finisse tâchée par la pluie. « Conrad a quitté ma mère avant même qu'elle ne sache qu'elle était enceinte. Mais Laurent a été un super beau-père, alors ça rattrape. » je rajoute, en haussant les épaules. « J'ai appris ça sur le tard, en fait. Et je voulais simplement savoir, rencontrer l'inconnu que ma mère appelait "mon père biologique". Une simple curiosité. Alors je suis venu aux États-Unis quand j'ai appris qu'il s'y trouvait. » Tout simplement. Mon arrivée dans cet immense pays n'avait été prévue que dans cette idée. Mais je m'y plaisais au final. Et j'avais eu la chance de rencontrer Kala, sur la route. « Tu es demi-tonton, au passage. » je termine, avec un sourire moqueur.


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MessageSujet: Re: FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) FU • When the unworthy son takes the microphone (Oliver) EmptyDim 15 Nov - 16:23

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Je ne savais plus si je devais m’attendre à tout, venant de mon géniteur ou, au contraire, ne plus m’attendre à rien. Sûrement un peu des deux, en fin de compte. L’un ou l’autre, à chaque fois que je pensais qu’on avait fait le tour de toutes les conneries ou cachotteries qu’il avait été capable de mettre en place de son vivant, une énième nous tombait sur le coin du nez. Je pensais ne plus m’étonner de rien, quand il s’agissait de lui, mais en fait, si, j’y parvenais encore. Parce que merde, sur la liste de toutes les choses potentielles qu’on allait être amené à découvrir après sa mort, je ne m’attendais pas à ce que l’une d’entre elle soit faite de chair et d’os. Encore moins qu’elle se tienne devant-moi, alors qu’on venait d’enterrer celui qui avait contribué à notre conception. Il avait eu un fils, qu’importe quand, qu’importe où.

Je laisse échapper un gloussement devant sa question. Bien. L’humour, c’était de famille, on avait ça dans le sang, visiblement. « On table plutôt sur une trilogie. » Même pour ne parler que de Conrad, un seul tome ne suffirait pas, alors si il fallait raconter toutes les saloperies qui nous étaient tombées dessus, mieux valait prévoir large.  « Et on est en négociation avec Netflix pour une série en trois saisons. » j'ajoute, sarcastique. Remarque, je suis sûre que notre vie teintée de malheurs ferait fureur. L'être humain, tel qu'il était, adorait se nourrir des problèmes d'autrui, ça lui faisait oublier son existence merdique. Et nous, on avait dû en affronter, des obstacles, et ce dès notre plus jeune âge. Fut un temps, j'aurais tout donner pour effacer le passé, pour l'oublier, mais j'avais fini par l'accepter. Même si je n'étais pas fière de certaines choses, ces gestes, ces actes, ces mots, ne définissaient en rien l'homme que j'étais aujourd'hui. En revanche, ils avaient aidé à le façonner, pour le rendre meilleur. J'avais appris de mes erreurs  mais aussi de celle de nos parents. Et je ne voulais ressembler à aucun des deux. Sur un plan moral, en tout cas. Pour le physique, ça me semblait définitivement trop tard. « Je suppose qu'il faudra t'y faire ? » je réponds d'un haussement d'épaules, un sourire rehaussant mes lèvres.  « Ça fait partie du pack de bienvenue. » Avec le pin's et la bière. Surtout, la bière. Seul véritable lot de consolation. Parce que devenir un membre de notre famille n'était décemment pas de tout repos. Même si les choses semblaient s'être atténuées avec le temps. Mais pour combien de temps, ça, je n'en savais rien. Le Karma avait peut être déjà repris du service, après tout. Conrad était mort, mais même le jour de son propre enterrement, il continuait de nous surprendre, et de nous prouver quel homme sans moral il était. J'avais un frère, bordel. Enfin, un demi, mais pour ce que le mot changeait, c'était du pareil au même. Mais même si j'accueille la nouvelle avec autant de simplicité, ce n'est pas pour autant que je me pose aucune question. Et je me fais rapidement recadrer par rapport à ma manière d'aborder le sujet. « Le sarcasme n'est-il pas le meilleur moyen de défense ? » En tout cas, il avait été le mien, sans aucun doute celui de Sophie, aussi. À ça aussi, il allait devoir s'y faire. Puis il commence son récit et je manque de m'étouffer avec la fumée de ma cigarette. Fichtre.  « Le salaud. » On avait le même âge, on était né dans la même ville... Conrad avait trompé sa femme, en avait foutu une autre enceinte, avant de reproduire le même exploit.  « On est tous les trois nés à Nice. » je marmonne entre mes dents, en faisant allusion à mes sœurs et moi.  « Et tu veux savoir le meilleur ? C'était il y a vingt-huit ans, pour ma part. » Notre putain de géniteur avait donc continué sa vie dans le plus grand des calmes, sans jamais se poser de questions. Quel homme ! S'il n'était pas mort, j'aurais fait l'effort d'aller l'applaudir pour cet incroyable exploit. « Finalement, tu as eu de la chance. Tu es son seul enfant dont il n'aura pas gâché la vie. » Est-ce que je l'enviais ? Probablement. Il semblait avoir eu une vie heureuse, entouré de parents qui l'aimaient. Mais la jalousie n'était pas le seul sentiment que je ressentais. Au fond, je crois que j'étais rassuré que Conrad n'ait pas réussi à l'atteindre, lui aussi. Il avait déjà suffisamment fait de dégâts avec nous.  « Et alors ? Quelle a été ta première impression ? » J'étais presque certain qu'il lui avait sorti le grand jeu, qu'il s'était fait passer pour le père de l'année, sans se priver de jeter quelques pics en direction de sa progéniture ô combien indigne. Du grand Conrad quoi. De quoi me mettre dans une sale humeur pour les prochaines heures. Mais l'évocation d'une demi-nièce a le mérite d'apaiser la sourde colère qui commençait à gronder en moi.  « Ça nous fait un point commun. » Et j'étais sincèrement impatient de quitter ce maudit endroit pour retrouver ma fille. Une amie de Sophie avait gentiment accepté de la garder le temps de la cérémonie, mais n'ayant déjà pas envie d'être ici, j'aurais préféré jouer mon rôle père, par exemple.  « Quel âge ? » je fini par demander, curieux.


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