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Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1)

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Clyde Espinoza
Deuxième génération

Clyde Espinoza


Date de naissance : 07/08/1990
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MessageSujet: Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) EmptySam 29 Jan - 17:59

and i can't pretend anymore
i crave your touch more than anything else
Bloom & Clyde

Je tourne en rond. Je tourne je tourne et je tourne encore dans une petite cage en béton. Les jours s'étirent, s'allongent et traînent inlassablement. Aujourd'hui ressemble trait pour trait à hier, si bien que je perds parfois le fil du temps qui s'écoule. Je ressens la brûlure du coton rêche sur ma peau, l'écho douloureux des cris et des râles, le mouvement incessant de la balle qui rebondit contre le mur, menaçant de me rendre fou. Il ne restait que quelques mois à tenir, une poignée de semaines avant de pouvoir à nouveau goûter à la liberté. Et je vibrais d'impatience, d'un souffle que je contenais tant bien que mal, enivré par ces sensations que je désespérais de pouvoir retrouver. Inspirer l'air pollué de Los Angeles à plein poumons, mordre dans un hamburger juteux et serrer ma soeur dans mes bras, l'écraser contre mon torse et humer le parfum délicat de sa peau. Et tant d'autres choses encore, qui paraissaient bien futiles pour le reste du monde. Des petits gestes, des sensations dont on éprouvait réellement la saveur lorsqu'on perdait la possibilité de les accomplir, lorsqu'on en était éloignés pendant une longue période. Je crevais d'envie de ressentir la caresse du cuir sur ma peau, la force du vent qui viendrait fouetter mes joues pâles, le moelleux d'un matelas confortable sous mon dos. Le silence. L'absence de chaînes autour de mes poignets, de cette impression d'agonie qui enlaçait ma poitrine comme du fil barbelé. J'avais presque atteint ma destination et je devais être patient, continuer à survivre, continuer à me relever chaque matin.

Parce que j'allais retrouver Louve, j'allais pouvoir rendre visite à Auggie et presser sa main dans la mienne, lui murmurer de revenir parmi nous. J'allais pouvoir retrouver le cours de mon existence, laisser derrière moi cette attente interminable et ces souvenirs pénibles. Je voulais pouvoir oublier ces murs sales et cette nourriture dégueulasse, ces visages balafrés et remplis de sombres pensées. Pourtant, il y avait eu du positif au milieu de ce miasme obscur, une lueur d'espoir et un rayon de soleil dans les nuages grisâtres qui constituaient mon quotidien. Je m'étais surpris à attendre les visites de Bloom Perez et de ses activités, de ses yeux dangereusement bleus et des livres qu'elle me permettait d'emprunter pour combattre la désolation de mes journées. Je ne m'étais pas attendu à me prêter au jeu, à découvrir les notes laissées dans les ouvrages qu'elle me destinait, à sentir me corps se tendre face aux sourires éblouissants qu'elle m'adressait, à brûler d'impatience quant à son retour dans la prison. Et ce à quoi je m'étais encore moins attendu, c'était à l'attention toute particulière qu'elle me portait, alors que je ne me sentais plus digne de qui que ce soit depuis un certain temps. Même par accident, un meurtre restait ce qu'il était et ça n'avait rien de glorieux. Pourtant, quand je me retrouvais près d'elle, je n'étais que Clyde. Et ça me donnait l'impression de prendre une immense gorgée d'eau fraîche après avoir erré dans le désert.

Mes yeux ne quittent pas sa silhouette menue de la séance, effleurant les courbes délicates de son visage à mesure de ses paroles. Tout était doux, chez elle. Ses traits, sa voix, jusqu'à ses gestes mesurés. Et mes doigts tapotent en rythme sur la couverture du bouquin posé sagement en travers de ma cuisse. Je brûlais d'envie de jouer la batterie, de retrouver les cals des baguettes dans le creux de mes paumes. Les lumières colorées d'une salle de spectacle, les riffs de guitare qui traversaient les haut-parleurs pour venir ramper sur ma peau et plonger au centre de mon être. Je reviens à moi au raclement des chaises sur le sol, signe de la fin imminente de l'activité. Et j'approche du petit local où Bloom range la plupart de ses affaires, observant son corps se tendre vers le haut, sur la pointe des pieds. Sa tentative d'atteindre une étagère trop haute pour elle me tire un rictus amusé. Je guette tout autour de moi avant de rentrer à pas de loup, approchant de son dos et allongeant le bras pour poser mes doigts sur la petite boîte qu'elle essaye désespérément de remettre à sa place. « Besoin d'aide ? » je souffle, à voix basse. Une fragrance légère, aux notes fleuries flotte autour de moi et j'inspire doucement, me laissant envahir par cette simple sensation. Avant d'aller glisser le petit carton à sa juste place, sans trahir la distance entre son corps et le mien. « Le mercredi est devenu mon jour préféré, depuis un certain temps. » je rajoute, dans un murmure, sans me départir de mon sourire. « Et j'ai trouvé le dernier livre très intéressant. » Surtout les petites insinuations qui étaient venues se glisser au fil des pages, ne pouvant provenir que d'une seule et unique personne.  
   
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Bloom Perez
Deuxième génération

Bloom Perez


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MessageSujet: Re: Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) EmptyMar 1 Fév - 22:22

I can't stop thinking about you
Bloom & Clyde

En quittant New York, j’avais des rêves plein la tête, des envies et des désirs que je ne me voyais pas réaliser ailleurs qu’à Hollywood. Los Angeles, c’était la ville du cinéma et des opportunités, là-bas que toutes les stars commençaient leur carrière et c’est là-bas que je voulais débuter la mienne. Peut-être que j’étais un peu trop optimiste ou sans doute trop rêveuse, mais pour le moment, je n’avais pas vu l’ombre d’une opportunité. Ou disons plutôt que les opportunités qui s’étaient ouvertes à moi n’avait abouti à rien. Je continuais d’éplucher les annonces de castings, même ceux pour des rôles minables, allant à de la figuration à la simple publicité télévisée. Mais il fallait bien que je commence quelque part et dans ce milieu, c’était souvent tout en bas de l’échelle. À moins d’avoir une chance exceptionnelle et de se retrouver, en un claquement de doigt, projeté au sommet d’une affiche. Mais je n’avais jamais été très chanceuse jusqu’à maintenant, alors je comptais bien plus sur ma persévérance que ma bonne étoile. Du coup, j’avais pris un emploi de serveuse à mi-temps dans un café littéraire et le reste de mon temps, je le partageais entre mes intensives recherches et l’association que j’avais rejoint, un peu par hasard. Une jeune femme, après une réunion autour d’une pièce de théâtre (que j’avais adoré, par ailleurs) était venu nous la présenter et son projet, tout comme ses valeurs m’avaient interpellé. Deux jours après, je m’étais retrouvée à l’adresse qu’elle nous avait donné, sans vraiment savoir dans quoi je me lançais. Être bénévole, je connaissais. Mes parents avaient toujours insisté pour que j’apporte mon aide dés que j’en avais l’occasion, mais l’être dans une prison, ça, c’était nouveau pour moi et pas anodin.

La première fois que j’avais mis les pieds dans la prison, l’angoisse que j’avais ressenti durant tout le trajet s’était, étonnement, rapidement dissipée. Les gardiens m’avaient longuement expliqué les consignes et surtout rassuré quant aux détenus qui allaient participé à mes ateliers. Pas de lourdes peines, que des personnes approchant doucement de leur libération et s’étant toujours tenu à carreaux. J’avais également appris que venir à chacune de nos séances permettait, à chacun d’entre eux, d’obtenir des autorisations spécifiques pour des visites plus longues ou pour des sorties dans la cour. Un chantage qui ne me plaisait pas particulièrement, mais que je n’avais pas eu d’autres choix que d’accepter. J’aurais préféré n’avoir qu’une ou deux personnes, mais des passionnés d’arts ou des curieux, plutôt qu’une dizaine, mais présents dans l’unique but d’obtenir une gratification en retour. Mais, à mon grand étonnement, le premier jour, seulement quatre personnes avaient accepté de participer. Tout avait été un peu trop bancale et gagné par le stress, j’avais eu du mal à trouver mes mots. Ça avait forcément attiré quelques ricanements, mais ce que j’avais le plus retenu, c’était le regard d’un bleu perçant de l’un d’entre eux. Je n’y avais pas lu une quelconque moquerie, pas une seule once de méchanceté, juste un profond signe d’encouragement et une attention qui m’avait presque bouleversé. Il avait bu mes paroles, du début jusqu’à la fin, comme si ma présence en ces lieux lui apportait un souffle nouveau. Et peut-être que c’était ce que j’étais, peut-être que c’était là, la raison principale de ma présence ici. Je voulais leur permettre de retrouver un semblant de normalité, de se sentir comme tout le monde et à égalité avec n’importe qui d’autre, même si ce n’était que pour quelques heures. Clyde, de son prénom, m’avait touché en plein coeur, sans que je n’en sache la raison. Puis, au fil de mes visites, je m’étais attachée à lui, à sa créativité et à son histoire. La justice était parfois horriblement injuste. C’est de là que notre correspondance un peu particulière à commencé. À chaque fois que je venais pour faire mes ateliers, je lui laissais un nouveau roman dans lequel je lui faisais passer un message. Je surlignais des mots, qu’il devait assembler pour former une phrase, je soulignais des passages que j’annotais ensuite, parce qu’il donnait une belle leçon de vie ou parce qu’il me faisait penser à lui, tout simplement. Et le dernier en date était particulier. Il signifiait tellement pour moi que je me sentais à la fois euphorique à l’attente de son retour et complètement tétanisée.  

L’atelier se termine et je remercie mes participants pour leur venue et pour leur investissement. La plupart d’entre eux étaient maintenant des habitués qui attendaient ma venue avec une certaine excitation et ça me réchauffait le coeur. J’avais l’impression d’être utile à quelque chose et il n’y avait pas plus belle sensation que celle-ci. En dehors de celle que je ressens alors que la silhouette de Clyde se glisse dans mon dos et de ses doigts qui effleurent les miens. C’est un mélange entre le frisson et la décharge électrique. En guise de réponse à sa question, je me contente de simplement hocher la tête, observant la petite boîte retrouver sa place sur l’étagère du haut. Je n’étais pas excessivement petite, mais le brun était ce qu’on appelait communément dans le milieu, une girafe. Il faisait pratiquement une tête de plus que moi. « Merci. » je souffle à mon tour avant de me tourner pour lui faire face. « Ah bon ? C’est curieux, parce que c’est également devenu mon jour préféré. » Et sa présence à mes ateliers n’y étaient pas pour rien. Je penche légèrement la tête sur le côté, un sourire venant naître sur mes lèvres. Il l’avait lu. « Quel passage t’as le plus marqué ? Ça m’intéresse de savoir. » Parce que oui, il y avait bel et bien un passage en particulier, un qui allait peut-être tout faire basculer et que j’espérais qu’il me cite, du plus profond de mon âme.


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MessageSujet: Re: Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) EmptyJeu 3 Fév - 16:23

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À l'extérieur, les heures sont précieuses, minutieusement comptées et organisées pour pouvoir parfaire tout un programme. À l'extérieur, on se plaint toujours parce que l'on a pas suffisamment de temps. Alors qu'ici, je pouvais presque voir les minutes défiler, s'égrener lentement, si lentement que j'en avais parfois l'impression qu'elles se figeaient dans l'espace. J'avais eu l'occasion d'observer toutes les zébrures dans le mur de béton qui faisait face à ma tête de lit, compté le nombre de pas des gardiens qui faisaient leurs rondes, observé les plis de leurs chemises mal repassées et noté le moment précis où ils passaient devant ma cellule. Et ça me permettait de me situer, dans un sens. Toujours le même mode opératoire, aux mêmes moments de la journée, même si ce n'était qu'un grain de sable dans les vingt-quatre heures qui la composaient et qui défilaient à peine, à mes yeux. Il m'arrivait d'en perdre la notion et j'éprouvais la sensation d'être plongé dans une spirale qui n'en finirait jamais. Je savais seulement que le jour se levait et que la nuit tombait, dehors mais tout se suivait et se ressemblait inlassablement. Une mécanique parfaitement huilée, seulement troublée par les venues de Bloom et de ses ateliers. Je savais que nous étions mercredi lorsqu'elle apparaissait et que l'on venait me chercher pour me rendre dans la petite pièce qu'on lui avait attribué pour organiser ses activités. Je faisais partie des heureux élus à qui l'on permettait ce loisir, sachant que ma peine touchait à sa fin et que je n'avais jamais fait de vague, préférant rester dans mon coin. Puis ça me permettait d'avoir l'opportunité de voir Louve plus régulièrement alors je n'avais pas mis longtemps à accepter cette proposition.

Et j'avais été rassuré de voir que nous n'étions pas un grand nombre, lors des premières séances. Davantage, en comprenant que je n'allais pas devoir partager mon rare moment de distraction avec des trouble-fête. J'allais pouvoir être épargnés des bagarres, des disputes et du brouhaha général qui résonnait aussi bien dans le bloc où se trouvait ma cellule que dans la cafétéria. Il n'y avait rien d'autre que le calme et la voix fluette de la brunette qui discourait et présentait ce qu'elle allait offrir comme possibilités pendant ces heures de "divertissement". Je m'étais gorgé de sa présence, de la rougeur sur ses joues et de la fraîcheur qu'elle avec emporté avec elle. Je n'avais fait qu'écouter, observer sa silhouette menue et savourer la nouveauté qui venait brouiller la monotonie de mon existence carcérale. Bloom était délicate et compréhensive, dénuée du moindre jugement et j'avais senti ma poitrine frémir, au fur et à mesure de ses passages dans la prison. Une connexion s'était établie, sans prévenir. Et de courte discussions mesurées s'étaient suivies des lectures dans lesquelles j'avais pu découvrir des messages codés, des mots à aligner les uns avec les autres pour dévoiler des pensées ou des encouragements. Mon âme toute entière avait été traversée par une agréable chaleur, qui crépitait doucement dans ma cage thoracique. J'attendais, avide, la prochaine période où elle allait apparaître, ses immenses yeux bleus pétillants de joie. Elle était un courant d'air, un apport d'oxygène dans ce lieu où j'avais si souvent la sensation de suffoquer.

Mais aujourd'hui, c'est un tout autre type d'émotion qui parcourt ma colonne vertébrale, qui sinue le long de ma peau avant de venir s'enrouler autour de mes entrailles. Parce que le dernier passage recouvert d'une couche de surligneur avait allumé un feu qu'elle était la seule à pouvoir éteindre. J'observe les autres détenus ranger les tables et les chaises, remettre de l'ordre dans la salle et j'en profite pour rejoindre le local où s'est rendue la jeune femme, une boîte à la main.  J'approche à pas de loup, le plus silencieusement possible avant d'arriver à sa hauteur. Je souris à la vue de ses efforts pour essayer de ranger le petit carton à sa place, réduisant la distance d'un seul pas avant de tendre le bras pour y remédier. Un frisson court le long de mon épiderme lorsque mes doigts effleurent les siens et ma voix résonne finalement, dans un murmure. Puis elle se retourne pour me faire face et je me noie dans ses yeux clairs, l'espace de quelques secondes. Je caresse le contour de son visage du regard, sa réponse me tirant un doux sourire. « Étonnant. » je réplique, les lèvres s'étirant davantage. Je poursuis en mentionnant le dernier ouvrage qui m'a été prêté et qui s'est trouvé être incroyablement intéressant. Quel passage t’as le plus marqué ? Je darde un regard brûlant à la jeune femme avant de me pencher en avant, mon visage contre le sien, presque joue contre joue. Ma bouche flotte quelque part à proximité de son oreille et je susurre, prenant le temps d'articuler le moindre mot d'une voix profonde. « Mes doigts bougèrent sur ta peau, se fléchissant et tapotant doucement sur les contours de ton corps. » J'ai relu ce passage tellement de fois que je suis capable de le citer  jusqu'à la moindre virgule. « Comme un maître pianiste, jouant un concerto classique. » Mon souffle est court, ma respiration plus lourde, mon corps, frémissant d'impatience. « Tu es la seule partition que j'avais envie de jouer. » Je pouvais sentir la chaleur de son corps si proche du mien. « Et tes soupirs étaient la seule mélodie que j'avais envie d'entendre. » La pulpe de mes doigts était traversée d'une frémissement, presque semblable à un courant électrique. Et je luttais pour ne pas suivre à la lettre, les paroles du poème que je venais de souffler contre son épiderme.         
   
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MessageSujet: Re: Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) EmptyDim 27 Fév - 23:40

I can't stop thinking about you
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Plus rien n’était pareil depuis que j’avais croisé sa route, depuis que j’avais noyé mes yeux dans les siens. Il m’avait changé, indéniablement, à travers son histoire, à travers ses mots et l’immense courage dont il faisait preuve au quotidien. Parce que personne ne méritait d’être enfermé pendant autant d’années pour avoir simplement aidé et sauvé un proche. Et c’est ce qu’il avait fait. Il avait protéger sa sœur et son neveu d’un type dénué de toutes bonnes intentions. Il n’avait jamais souhaité faire du mal à qui que ce soit, que les choses prennent cette tournure aussi tragique. Je pouvais le lire dans son regard, lire tout le mal que ça lui faisait d’être séparé de sa famille, surtout dans les circonstances actuelles. Je me souvenais, comme si c’était hier, de la longue discussion que nous avions eu à ce sujet, de ses paroles qui étaient venu enserrer mon coeur, qui m’avaient remué et touché au plus profond de mon âme. Et j’avais haï, pendant des nuits, ce système qui n’avait parfois aucun sens, le mal qu’on lui causait à lui et à ses proches. Si j’en avais été capable, j’aurais tout donné pour le faire sortir de là, pour lui permettre de rejoindre sa sœur, dehors, pour qu’ils puissent se soutenir, mais nous n’étions pas dans l’un des romans à l’eau de rose que je pouvais parfois lire ou dans une série Netflix. Avec des si, on pouvait simplement refaire le monde, dans notre imagination, dans cet univers idéal qu’on aimait parfois se créer pour échapper à la dureté de celui dans lequel on vivait. Mon super-pouvoir s’arrêtait à ma venue, pour quelques heures, à cet infime moment de liberté que je pouvais leur offrir, loin de toutes ces règles et de cette vie hors norme. Et j’espérais également qu’il trouvait le moyen de s’évader grâce au livre que je lui laissais, chaque semaine.

La séance de la journée s’achève et je m’attèle au rangement de mes affaires, les détenus s’occupant d’empiler les chaises et de remettre les tables à leur place. Jusqu’à ce que la présence de Clyde dans mon dos fasse accélérer les battements de mon coeur dans ma cage thoracique, que l’effleurement de nos mains provoquent un long frisson le long de mon échine. La petite boîte ayant retrouvé sa place initiale, je me tourne pour lui faire face, l’observant quelques secondes en silence. Le sourire qui naît sur ses lèvres à mon aveu me fait presque fondre et je crois que je vais devoir me donner quelques claques imaginaire pour m’éviter de défaillir, ici et maintenant. Mais Clyde dégageait quelque chose de magnétique dont je n’étais pas capable de me défaire. Il m’attirait à lui comme un aimant et la seule chose qui m’empêchait de faire un pas dans sa direction était le contexte de cette relation. J’ignorais ce qu’il souhaitait réellement, si quelque chose entre nous était, à ses yeux, envisageable ou non. Parce qu’il était ici et moi, à l’extérieur. « Tu n’y es pas pour rien, je dois bien l’avouer. » je murmure dans un souffle. « Tu sais comment rendre mes journées bien plus passionnantes. » Et de bien des façons. J’aimais venir ici pour toutes les animations que j’y faisais autour de l’art, mais je ne pouvais pas nier que sa présence apportait une raison supplémentaire à ma bonne humeur constante quand le réveil sonnait, chaque mercredi. Parce que je savais que j’allais enfin le revoir, après une semaine d’attente, mais surtout que nous allions pouvoir échanger autour de sa dernière lecture et des nombreux messages que je cachais dans le récit. Et j’attendais le retour sur celle-ci avec impatience et anxiété. Parce que cette fois, ce que j’avais souhaité lui transmettre était différent des autres fois, plus personnel. Son visage s’approche du mien, me faisant retenir ma respiration, ses lèvres se mouvant à côté de mon oreille, me murmurant les mots que j’avais pris le plus grand soin de souligner. Mes joues se colorent d’un rouge discret et mon être tout entier s’enflamme. Ma tête pivote légèrement sur le côté et je prends une profonde inspiration avant de prendre la parole à mon tour. « C’est aussi l’un de mes passages préférés. » Mais il n’était pas le seul. Il y en avait tellement. Tellement qui pouvaient décrire tout ce que je voulais, ce que je n’osais même plus espérer. « Mais j’ai également beaucoup aimé celui-ci. » j’avoue, en me redressant, passant ma langue sur mes lèvres pour les humidifier. « Serre-moi dans tes bras, embrasse-moi, embrasse-moi longtemps. Embrasse-moi. Plus tard il sera trop tard, notre vie c’est maintenant. » je récite dans un chuchotement qu’il est le seul à pouvoir entendre. « Embrasse-moi. »


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MessageSujet: Re: Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) EmptyMar 15 Aoû - 13:31

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Je crois que la chose que je détestais le plus dans ce monde, c'était l'injustice profonde qui régissait notre système. Où les riches jouissait de privilèges délirants tandis que d'autres en arrivaient à quémander dans les rues, à crever de faim et froid sous les ponts. Où ceux qui faisait le mal continuaient leurs méfaits dans la plus totale liberté pendant que d'autres subissaient les affres de l'enfermement. Tout n'avait été qu'un accident. Et je n'en avais jamais douté, à aucun moment. Je me souvenais avec exactitude des événements et de la manière dont ça s'était déroulé, à la seconde près. J'avais eu suffisamment de temps pour ressasser les choses, depuis qu'on m'avait affublé de cette combinaison et jeté dans une cellule. Ce souvenir était indélébile. Tant l'haleine puante de l'ivrogne que le regard apeuré de ma soeur, la crispation des mains d'Auggie sur le pantalon de sa mère et le mouvement de recul l'agresseur quand mon coup l'avait atteint. Puis le craquement sinistre de son crâne sur le trottoir et le sang qui s'était écoulé sur le béton, brillant sous la lumière du lampadaire. Tout était parti d'un réflexe de défense, d'une envie de protéger les êtres qui m'étaient chers d'une pourriture et ça s'était retourné contre moi, en l'espace d'un instant. Tout avait basculé. Cependant, c'était peut-être terrible à dire mais je n'éprouvais pas le moindre regret. Certes, il n'avait pas mérité de mourir. Mais si je n'avais rien fait ce soir là, c'est un autre drame aurait eu lieu. Et celui-là, je ne me le serais jamais pardonné. Ça faisait certainement de moi quelqu'un de mauvais pour la plupart des gens mais je n'aurais pas fait les choses autrement, si j'avais du revenir en arrière. Je n'espérais pas qu'on me comprenne, parce qu'une majorité des êtres vivants ne pouvait pas le concevoir comme étant juste. Néanmoins, j'avais fait ce qu'il fallait pour assurer la sécurité de Louve et mon neveu. Et c'était tout ce qui m'importait, quitte à croupir en prison. Mais rien de tout ça n'avait été volontaire, sur le principe. Ni prémédité. Je n'avais pas prévu qu'il allait se fracasser la tête sur le sol, je ne l'avais même pas envisagé sur le moment. J'avais simplement souhaité qu'il s'en aille, qu'il cesse de vouloir approcher. Malgré ça, la justice en avait décidé autrement. J'étais coupable. Et je devais être puni. Ni plus ni moins. Alors j'attendais que les heures passent, que les jours s'égrènent, que ma peine se termine enfin pour retrouver les miens.

Pourtant, quelques rayons de soleil arrivaient à se frayer un chemin parmi les ténèbres. Et ils prenaient la forme d'une silhouette menue, surmontée d'une épaisse chevelure brune et d'un regard semblable à l'océan. Bloom. Comme un ancre dans cette réalité viciée, pourrie jusqu'à la moelle. Un vent de fraîcheur, un moment de douceur. Un sentiment d'ailleurs dans cet univers obscur. Et sa présence, ses paroles déguisées derrière des mots soigneusement choisis dans des livres, son soutien discret suffisaient à me permettre de garder espoir. Poser les yeux sur elle quand elle apparaissait dans la pièce me semblait parfois insoutenable. Parce que sa simple vision faisait frémir des choses inconnues dans le creux de ma poitrine. Je m'étais surpris à rechercher sa présence, à attendre ses ateliers avec une impatience qui m'était tout à fait étrangère jusqu'à maintenant. Comme si elle était mon seul moyen d'avoir un peu d'oxygène, comme si elle seule avait le pouvoir de me ramener à la vie. Elle ranimait une flamme en moi que je n'avais pas eu conscience de posséder avant qu'elle ne soit mise sur ma route. Et je savais que quelque chose nous reliait l'un à l'autre, sans pouvoir le définir avec exactitude. Mercredi était devenu mon jour préféré. Et il semblait ça soit également le sien. Tu n’y es pas pour rien, je dois bien l’avouer. Il suffit de quelques paroles pour qu'un long frisson remonte le long de ma colonne vertébrale. Mon regard est verrouillé sur son visage et j'esquisse lentement les contours de celui-ci. Avant de relever les lèvres, un demi-sourire au bord de celles-ci. « Ravi d'être un tel divertissement pour vous, mademoiselle Perez. » je susurre, tendant le bras pour venir agripper le rebord d'une étagère située un peu plus haut que sa tête. Mais la réciproque était vraie. J'attendais nos retrouvailles avec un tel besoin que ça m'en donnait parfois le tournis.

Et c'était effrayant de voir à quel point ça m'était devenu nécessaire pour ne pas devenir cinglé entre ces quatre murs. Pouvoir échanger avec quelqu'un sur des livres, débattre sur le poids des mots, sur les messages qu'ils cherchaient à transmettre. Découvrir les inscriptions qu'elle avait dissimulé avec soin entre les pages, les extraits qu'elle avait choisi de mettre en valeur, comme des paroles qui m'étaient spécialement adressées. Et les dernières avaient eu le don d'agrandir le brasier qui brûlait déjà lorsqu'elle se trouvait à mes côtés. Alors je prends mon temps, laissant échapper les mots soulignés avec une langueur délibérée. Sa peau flotte à proximité de la mienne, émettant une douce chaleur et mes jointures se resserrent autour de l'étagère en entendant sa respiration s'emballer à mesure de mon murmure. C’est aussi l’un de mes passages préférés. La pièce me donne l'impression d'avoir rétréci. Ou est-ce que c'était à cause de la lourde tension qui régnait tout autour de nous ? « Ah oui ? » Instinctivement, je me rapproche d'un pas vers elle. Attiré comme un papillon par la flamme d'une bougie. Puis elle poursuit et mes yeux ne peuvent se détacher du mouvement sa langue contre ses lèvres, ma propre bouche désormais asséchée. Mes neurones cessent de fonctionner devant la lueur qui teinte ses prunelles claires, émerveillés par la rougeur de ses pommettes et le mouvement saccadé de son poitrine montant et redescendant sans cesse. Je me fais l'effet d'un assoiffé en plein milieu du désert, avide de se rafraîchir. Mais Bloom était mon oasis dans ce monde aride. Et je ne perds pas une seconde avant d'aller me désaltérer.

Mon bras s'enroulent autour de sa taille et mon visage télescope le sien, mes lèvres partant la rencontre des siennes. J'approche encore, autant qu'il m'est possible, jusqu'à ce que nos corps soient pressés l'un contre l'autre, jusqu'à ce qu'il n'y ai plus un soupçon d'air entre elle et moi. Mon autre main remonte pour attraper son visage, mes doigts effleurant la naissance de sa nuque pour incliner celui-ci dans ma direction. Et je me noie dans son parfum, dans son goût, dans la texture de sa bouche. Je me repais de son léger tremblement, des soupirs qui s'échappent de sa gorge, de sa chaleur qui vient réchauffer mon âme toute entière. Plus rien d'autre ne compte, à cet instant. Comme s'il n'y avait rien d'autre que cet instant pour me garder vivant, comme si c'était le seul et unique moyen de me permettre de respirer. J'oublie tout. Je m'oublie en elle, dans cette étreinte. Et c'est à cet instant que je me rends compte que j'ai jamais rien voulu d'aussi fort dans mon existence. Je l'embrasse jusqu'à plus soif avant de comprendre que je ne serais jamais vraiment rassasié. Puis le souffle me manque à un moment et je finis par reculer, suffisamment pour avoir une vue d'ensemble de son minois. Sa vue me donne juste envie d'y retourner encore et encore mais je me fais violence avant de déposer mon front contre le sien, la respiration haletante. « On ne devrait pas faire ça, hein ? » je susurre, sur un ton presque inaudible. Mais je n'essaye même pas d'être convaincant. Pas alors que j'ai les yeux posés sur elle et que je ressens ce besoin dévorant de retourner presser ma peau contre la sienne.  
   
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MessageSujet: Re: Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) EmptyVen 22 Mar - 12:00

I can't stop thinking about you
Bloom & Clyde

Ravi d'être un tel divertissement pour vous, mademoiselle Perez. Mon regard plonge de nouveau dans le sien alors que sa main vient s’appuyer sur une étagère au-dessus de ma tête, nos corps de plus en plus proche. « Tu es bien plus qu’un divertissement. » je murmure dans un souffle. Et il ne l’avait jamais été. Je savais la façon dont on pouvait les regarder, la manière dont certaines personnes se comportaient avec eux parce qu’ils avaient le malheur de se trouver entre ces murs gris. J’avais eu des a priori au début, quelques réticences parce que j’ignorais tout des détenus qui allaient assister à mes séances et une part de moi n'avait pas pu s'empêcher de s'imaginer les raisons de leur présence ici. Mais j'avais appris à les connaître, écouté leur histoire pour les rares personnes ayant eu envie de se confier et ça m'avait touché, parfois bien plus que j'aurais pu l'imaginer. En face de moi, j'avais des êtres humains, des êtres qui n'obtenaient plus de considération de la part de la société et qui avaient perdu l'une des choses fondamentales de notre existence; la liberté. Et j'étais là pour la leur apporter sous un nouvel angle, pour leur permettre de s'évader et d'oublier où ils étaient. Même si ce n'était que l'espace de quelques heures. C'était mon rôle, de les divertir et de leur offrir un semblant de normalité dans leur quotidien. Aujourd'hui, j'attendais avec impatience chaque mercredi et il ne m'était pas possible de masquer la joie avec laquelle je venais. Et je ne pouvais pas le nier, Clyde y était pour beaucoup. Derrière son physique de mauvais garçon se cachait le cœur le plus tendre et le plus pur qui m'avait été donné de rencontrer. Il y avait quelque chose de très sincère qui se dégageait de lui, une tranquillité presque fascinante et qui rendait sa présence ici presque invraisemblable. Il n'était pas à sa place derrière des barreaux et j'en avais été intimement convaincu avant même d'apprendre à le connaître.

Nos échanges avaient débuté suite à une discussion sur la littérature et en comprenant le décalage qu'il existait entre lui et moi. J'étais à l'extérieur, à l'affût des nouveautés tandis que lui, enfermé, relisait inlassablement les mêmes œuvres. Après quelques négociations, j'avais réussi à obtenir l'autorisation de fournir de nouvelles lectures à travers mes ateliers et je lui avais fait découvrir mon dernier coup de cœur en date, que j'avais annoté durant ma lecture. Puis, de livres en livres, de semaine en semaine, les annotations étaient devenues plus personnelles, jusqu'à devenir intimes. Et le dernier message que j'avais souhaité lui transmettre à travers le recueil de poésie prêté la semaine précédente ne pouvait pas être plus clair. Alors quand ses lèvres viennent rencontrer les miennes, j'ai l'impression que tout explose à l'intérieur. Nos corps sont pressés l'un contre l'autre, sa main contre ma taille déclenche un brasier dans le creux de mes reins, ainsi qu'un long frisson le long de mon échine. Je n'avais jamais ressenti ça pour quiconque auparavant et c'était à la fois grisant et terrifiant. Puis vient le moment de reprendre notre souffle, son front venant se poser contre le mien et je ferme les yeux quelques secondes, dans l'espoir de canaliser les battements frénétiques de mon cœur. On ne devrait pas faire ça, hein ? « Non, on ne devrait pas. » Et je ne voulais même pas connaître les conséquences cet les répercussions qu'on subiraient si les gardiens venaient à apprendre ce qui se passaient enre nous. « Mais je m'en fiche. » je finis par avouer, mes bras s’enroulent autour de son cou. « Pour toi, je suis prête à prendre le risque. Mais j'ai besoin de savoir certaines choses... » Mes doigts caresse délicatement le bas de sa nuque avant de descendre le long de ses clavicules, puis sur son torse. Mes paumes se posent à plat et je le repousse légèrement pour nous redonner de l'espace, mes bras retombant le long de mon corps. On n'avait jamais verbalisé oralement nos sentiments, toujours à travers des citations ou des messages cachés dans les différents récits. « Ce que tu ressens, est-ce que c'est réel ? Parce que je ne veux pas être présente dans ta vie que maintenant. Je veux être là quand tu sortiras... » J'étais en train de tomber amoureuse et si ce n'était pas réciproque, je préférais protéger mon cœur immédiatement. « Je ne veux pas être qu'une simple distraction pour ici. »


@Clyde Espinoza Between four walls, I let the secrets of my heart burst forth. (Cloom #1) 1508197369
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