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I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3)

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Reid Hensley
Deuxième génération

Reid Hensley


Date de naissance : 20/04/1984
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MessageSujet: I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) EmptyJeu 27 Jan - 22:30

And I drown between your hand,
against your lips
Jillian & Reid

« Je crois que je vais devenir fou, mon ami. » Donatello ne bouge pas d'un pouce, trop préoccupé par le morceau de salade qu'il était en train de savourer. Mes yeux effleurent les écailles de sa carapace, sa petite tête fripée qui ne laissait aucun doute quant à son affiliation avec les dinosaures et la verdure qui disparaissait petit à petit, mâchonnée avec application. Puis passent sur le terrarium d'à côté, foisonnant de branchages et de condensation. Gibbs était plaqué contre la vitre, recroquevillé sur lui-même, ses petits yeux globuleux m'observant intensément. « On est d'accord. » je souffle, en hochant la tête. J'avais l'impression d'être complètement détraqué, depuis quelques jours. Et je savais exactement quelle était l'origine de ce dysfonctionnement. Jillian. Jillian et son post-it, Jillian et ses aveux, Jillian et ces étincelles d'espoirs qui avaient crépité dans le creux de ma poitrine. Je n'arrivais plus à réfléchir. Parce qu'il y avait toujours quelque chose qui me traversait l'esprit, qui venait interférer avec le reste, qui m'envoyait des années en arrière et repassait en boucle le film de ma dernière année de lycée. Je me revoyais plongé entre les pages d'un roman, sous les escaliers. Je me voyais dans les couloirs, à observer cette fille et à capter un sourire, sans croire même une seconde qu'il m'était destiné. Je me voyais à sourire comme un dément en lisant les dernières réponses de l'étudiante qui était devenue l'épicentre de mes journées. Je me levais avec le besoin irrépressible de rejoindre le pupitre et de découvrir les notes griffonnées sur le bois verni, d'en apprendre davantage à son propos. Je voulais en savoir plus, toujours plus. Je me couchais, serein. Apaisé, parce que je savais qu'elle serait là, le lendemain. Je savais qu'il y aurait d'autres mots à la place des anciens, que je pourrais sentir le fantôme de sa présence sur cette chaise où nous nous tenions tous les deux, à différents moments de la journée. Il n'y avait plus rien d'autre qui comptait, à ce moment là. Plus rien d'autre que sa présence que je pouvais presque effleurer du bout des doigts et sa douceur, qui remuait des braises chaleureuses dans ma poitrine.

Puis je me suis rappelé que rien n'était éternel et je m'étais senti tomber dans le vide, à mesure des jours qui se rapprochait du moment fatidique. Tout était bientôt terminé. J'allais devoir dire au revoir aux couloirs du lycée, à ces salles de classes glaciales que même les radiateurs ne savaient réchauffer, à cette table sur laquelle s'était inscrit un bonheur éphémère, semaine après semaine. Pendant un moment, j'ai éprouvé la sensation d'être amputé d'une partie de moi-même. Elle m'a manqué à un point inimaginable, cette fille sans visage qui avait su trouver le chemin de mon coeur palpitant. Je me suis repassé tellement de fois nos conversation, dans le creux de ma tête. Et ça m'a aidé à remplir le creux béant qui gisait dans ma cage thoracique. Parce que ça restait un souvenir impérissable, des instants que j'avais toujours chéri avec une tendresse immense, comme des cadeaux précieux. Aujourd'hui, je me levais en sachant qu'elle se trouvait dans la maison, d'à côté. Et ça provoquait des réactions terrifiantes, à l'intérieur de moi. Pourtant, rien n'était plus sinistre que le mutisme auquel j'avais pu faire face, l'espace de quelques jours. Nos interactions s'étaient limitées au strict minimum et ça m'avait fait l'effet d'un étau qui se resserrait douloureusement autour de moi. Jusqu'à hier, où j'avais pu poser les yeux sur son visage pâle, me gorger de sa voix alors qu'elle me proposait de l'accompagner lors de sa sortie avec Rudy. J'ai vu dans ses yeux, le message qu'elle cherchait à me transmettre. Et ça avait été comme un baume pour apaiser ma souffrance.

Lorsque je lève les yeux vers la fenêtre, la nuit avait déjà étendu son manteau sur la ville. Et je délaisse mes compagnons pour guetter la maison de Jillian, comme à mon habitude. Je passais toujours le matin pour vérifier les alentours et le soir, j'allais toujours m'assurer qu'elle était bien rentrée chez elle. Je me rends compte que les lumières du côté du jardin sont allumées, me faisant froncer les sourcils. À vingt-deux heures passées, ce n'était pas habituel. Alors je me redresse d'un seul coup, tendant le bras pour récupérer mon double des clés et refermant ma propre porte d'un seul geste avant de me rendre en direction de chez elle. Je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir la morsure de l'inquiétude, surtout après avoir eu connaissance du colis piégé qui était parvenu jusqu'à son cabinet. Plus on avançait sur cette affaire, plus l'étau se resserrait, plus le criminel paraissait se jouer de notre vigilance. Et ça ne me disait rien qui vaille. J'atteins le perron de sa maison, glissant la clé dans la serrure avant d'ouvrir prudemment la porte. J'entre, les sens aux aguets, essayant de déterminer la présence d'une menace. Mais j'entends le bruit du verre qui tinte, à quelques mètres, me faisant avancer jusqu'à la porte-fenêtre donnant sur le jardin. La jeune femme était assise sur le rebord de la piscine, une bouteille à moitié vide dans la main. Seule, alors que le danger rôdait peut-être dans le coin. Et ce n'était pas la haie impressionnante qui allait arrêter un assassin potentiel. « Jillian. » je souffle, pour lui annoncer ma présence. « Rentre à l'intérieur. » Ma voix se fait aussi douce que possible, parce que j'étais loin de vouloir la brusquer. Mais je ne me sentais pas tranquille, après ce qu'il s'était passé le matin même. « Je ne pense pas que ce soit judicieux de rester à découvert, surtout aujourd'hui. » je rajoute, avant d'approcher doucement pour la rejoindre. « S'il te plaît ? » Je me sentais plus rassuré de la savoir entre les quatre murs de sa maison, en cet instant.   


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Jillian Rindell
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Jillian Rindell


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MessageSujet: Re: I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) EmptyVen 28 Jan - 23:54

And I drown between your hand,
against your lips
Jillian & Reid

« Ça faisait longtemps qu’on ne t’avais pas vu, Rindell. Que nos vos l’honneur de ta présence ? » La voix de Boseman parvient jusqu’à mes oreilles et je me tourne, les bras croisés sur ma poitrine, les sourcils froncés. « Je viens vérifier que le cabinet tient encore debout malgré mon absence. » je lâche en lui refourguant dans les bras les dossiers que je souhaitais transmettre à mon assistante. Il manque d’en faire tomber plus de la moitié et je l’observe, d’un air hautain, avant de reprendre la parole, nonchalante. « Transmets-les à Liz de ma part, tu seras un amour. » Je lui donne une légère tape sur l’épaule, puis je le contourne pour regagner mon bureau. « Et dis-lui de m’appeler quand elle aura fini de les étudier ! » J’entends le nom d’oiseau qui s’échappe de sa bouche et je lève mon majeur dans sa direction, sans prendre la peine de me retourner. Je n’avais pas de temps à perdre et j’en connaissais un qui allait se mettre à me harceler, puis à me râler dessus si je ne respectais pas mes engagements. J’avais promis à Reid que ça ne me prendrait pas plus d’une heure, juste le temps de déposer des dossiers et d’en prendre des nouveaux. Je ne pouvais pas me permettre de prendre du retard, j’avais des deadlines à respecter, ainsi qu’une carrière à continuer de mener, malgré la soit-disante menace qui planait au-dessus de ma tête. Je ne pouvais pas mettre toute ma vie entre parenthèse sous prétexte qu’un psychopathe allait peut-être passer à l’acte. Je prends donc les nouveaux cas à traiter en priorité, glissant les documents dans mon sac, avant de faire demi-tour. En arrivant au niveau de l’accueil, Tiana, la réceptionniste m’interpelle, m’indiquant d’un geste du menton un petit paquet posé sur le comptoir. « Le livreur l’a laissé pour vous. » m’apprend-t-elle avant de retourner à son ordinateur. Je m’approche de la boîte, l’observant sous tous les angles. Je n’attendais rien et il n’y avait aucun destinataire d’affiché. J’ouvre le colis, pressée de rentrer chez moi, avant de lâcher un cri d’effroi en découvrant ce qui s’y trouve à l’intérieur. Au même moment, j’entends l’agent du FBI chargé de ma protection beugler dans son émetteur et ordonner à ce que toutes les issues soient verrouillées. Il est peut-être encore dans le bâtiment. Le reste n’est qu’un brouhaha incompréhensible et je reste figée, tétanisée par la peur. J’entends des consignes m’être données, suivi de paroles qui se veulent rassurantes, mais je n’arrive pas à les assimiler. Comment est-ce que tout ça pourrait bien se finir ? J’ai une putain de bombe entre les mains, son cadran numérique affichant les quelques minutes qu’il nous reste avant qu’elle n’explose. Si je n’actionne rien, par inadvertance, avant.

J’ai l’impression d’avoir retenu mon souffle pendant des heures, si bien que j’ai dû mal à me dire que c’est fini. Les démineurs sont arrivés à temps, j’ai regagné les murs de ma maison et je vais bien. Enfin, en apparence, je vais bien. Je suis vivante, mais je réalise que ma vie aurait pu s’arrêter quelques heures plus tôt. Je n’avais jamais réalisé qu’elle pouvait ne tenir qu’à un fil, que tout ça était réel. Quelqu’un voulait réellement ma mort et il courait toujours. La police n’avait pas réussi à mettre la main sur lui, sans doute avait-il déjà quitté le bâtiment quand l’alerte avait été donné. Un frisson parcours mon échine et j’attrape la bouteille de vin dans mon frigo ainsi qu’un verre. Je me sentais faible. Vidée de toute mon énergie et j’avais besoin de noyer mes angoisses dans l’alcool. Un rire s’échappe de mes lèvres à cette pensée et je secoue la tête, tout en passant une main dans mes cheveux. L’alcool, c’était de famille, visiblement. J’abandonne le récipient sur la table, après tout, pourquoi devrais-je m’en encombrer quand je pouvais directement boire au goulot ? J’ouvre la porte-fenêtre, me glissant à l’extérieur, prenant une grande inspiration. L’air était frais, venait mordre les parcelles de ma peau nue, me faisant frémir. Mais je m’en fiche. J’ai besoin de ça pour me donner l’impression d’être encore en vie. Rudy me rejoint, se frotte contre mes jambes avant d’aboyer dans ma direction pour attirer mon attention. Mes yeux se baissent dans sa direction et ma main vient se glisser dans son pelage pour lui octroyer quelques caresses. Puis je m’assois sur le rebord de ma piscine, portant le vin à mes lèvres pour en boire plusieurs gorgée. « Je crois que la vie me fait des fucks depuis plusieurs jours, Rudy. » Une léchouille plus tard, il s’allonge à mes côtés, la tête posée sur mes cuisses et on reste là, de longues minutes, dans le silence de la nuit.

Jillian. Mes paupières papillonnent et il me faut quelques secondes pour reconnaître la voix dans mon dos. Reid. Je pousse un petit soupir, alors qu’il me demande de rentrer à l’intérieur. Je l’ignore, récupérant la bouteille pour en poursuivre la dégustation. « C’est vrai que je serais plus en sécurité à l’intérieur. » je réponds, sarcastique. Il avait réussi à passer la sécurité à mon travail, à berner le personnel et l’agent qui m’accompagnait, alors que je sois dehors ou enfermer dans ma chambre, est-ce qu’il y avait une réelle différence, hein ? Je me relève malgré tout, titubant légèrement que mes deux pieds retrouvent le sol avant de me tourner pour faire face au châtain. Je m’approche, réduisant la distance qui nous sépare, mon visage à quelques centimètres du sien. « En fait, j’ai très envie d’aller me baigner… » je murmure, un sourire espiègle étirant mes lèvres. Je laisse glisser mon kimono en satin le long de mes épaules, mes yeux plantés dans celui de Reid avant de me détourner et de faire demi-tour. Je l’entends protester dans mon dos alors que je plonge dans l’eau. Je remonte à la surface une poignée de secondes plus tard, narguant mon cher et tendre protecteur. « Oups. » je glousse. « Je crois que vous allez être obligé de venir me chercher, agent Hensley. »


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Reid Hensley
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MessageSujet: Re: I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) EmptySam 29 Jan - 19:00

And I drown between your hand,
against your lips
Jillian & Reid

Il avait suffi d'un moment. Il avait fallu que je m'éloigne de Jillian, le temps d'aller rapporter des informations à Shawn pour qu'il arrive quelque chose. J'étais en train d'étaler des documents sur la table ronde, les sourcils de mon ami et collègue froncés sur le dossier qu'il lisait, quand un agent était venu au pas de course pour m'alerter. On a reçu une alerte à la bombe, il y a quelques secondes. Un colis piégé a été déposé au cabinet de Maître Rindell. Je crois que mon coeur s'est arrêté de battre pendant de longues secondes, à cet instant. J'ai eu l'impression que pas le moindre bruit ne filtrait, que j'étais sourd et aveugle à tout ce qui se trouvait autour de moi. Jillian. Colis piégé. Bombe. Une bombe. Une bombe une bombe une bombe. Puis je me suis rappelé comment respirer et tout s'est remis à bouger avec une vitesse affolante. Agir. Il avait fallu agir, envoyer une équipe de déminage, espérer que rien n'allait empirer et attendre des nouvelles de leur part, pour être certain qu'elle se portait bien. Et la boule dans la gorge n'avait fait qu'augmenter à mesure des minutes qui passaient, mes doigts tapant un rythme infernal contre le bois verni de mon bureau. J'avais arrêté de compter le nombre de café ingurgités, d'allers et retours effectués dans le couloir, les yeux rivés sur l'horloge en suivant la course folle de la trotteuse dans son cadran. Jusqu'à ce que l'on annonce que la bombe avait été désamorcée à temps, ôtant un poids énorme de ma cage thoracique. Mais l'angoisse était toujours là, rôdant dans les ténèbres, annonçant la présence de sentiments que je pensais éteints depuis de longues années.

Et j'avais fini par rejoindre la maison que j'occupais temporairement avec l'estomac noué, l'esprit encombré d'une multitude de réflexions. Je cogitais inlassablement, je me perdais dans les méandres de mon esprit. Je commençais à voir le passé et le présent se mêler l'un à l'autre, créant une sensation étrange dans mes entrailles, une brûlure qui me remplissait d'appréhension. Notre dernière conversation laissait un goût amer dans le fond de ma gorge. Je me souviens de mes paroles, de leur poids, de leur forme, des émotions qu'ils avaient inspirés à l'avocate. Et de l'empreinte des siennes sur mon âme, sur l'adolescent qui gisait encore à l'intérieur de moi. J’ai toujours su que tu existais. Je te voyais, Reid. Je t’ai toujours vu. Je passe des mains tremblantes dans mes mèches éparses, dans ce fouillis de boucles qui gisait au sommet de ma tête. Je t'ai toujours vu. Et je rappelle la douceur de ses sourires, la bienveillance dans ses yeux. Alors je tourne en rond, je reprends mes allers-retours, je bois à nouveau du café, je sens ma cervelle turbiner à plein régime. Avant de pousser un profond soupir, me laissant tomber dans mon fauteuil, observant mes compagnons de route dans leurs maisonnettes respectives. Jusqu'à ce que la nuit tombe, que mes yeux ne rencontrent qu'un ciel noir et piqueté d'étoiles. Quand je jette un coup d'oeil du côté de la maison de Jillian, j'aperçois la lumière éclairer le jardin, comprimant ma poitrine. Inhabituel. Et il me faut à peine quelques secondes avant d'empoigner mes clés, les siennes et d'aller à sa rencontre.

Il fait sombre dans l'entrée et je déglutis nerveusement avant de faire quelques pas à l'intérieur, la main resserrée autour du porte-clef de son trousseau de secours. Un tintement me fait tourner la tête du côté de la baie vitrée donnant sur le jardin et mon regard glisse sur sa silhouette assise au bord de la piscine. Je sens l'inquiétude sinuer dans mes veines, serpenter pour remonter jusqu'à mon coeur et j'approche, incertain. Elle avait levé le drapeau blanc, la veille mais je ne savais plus sur quel pied danser, en sa présence. Je lui intime de rentrer à l'intérieur, très peu rassuré à l'idée de la savoir dehors alors qu'elle venait de subir une expérience traumatisante. Et la bouteille de vin qui siégeait dans sa main ne me disait rien qui vaille. Mes yeux roulent de leurs orbites à sa remarque et je passe une main dans mes cheveux, à nouveau. « En tout cas, bien plus qu'en pleine ligne de mir d'un potentiel tireur. » je rétorque, les lèvres plissées. Elle se relève maladroitement avant d'avancer dans ma direction. D'un seul coup, elle est proche. Trop proche. Et je peux sentir les effluves de sa boisson dans son souffle tiède, mon palpitant se mettant à battre follement dans ma cage thoracique. En fait, j’ai très envie d’aller me baigner. Je décompose, retenant à peine une plainte exaspérée. « Jillian. S'il te plaît. » je souffle, avec empressement. Mais elle en a décidé autrement et je sens mes joues rosir quand son kimono glisse le long de ses bras, retombant dans un bruit étouffé contre les dalles. « Tu es vraiment insupportable, tu le sais ? » je râle, alors qu'elle fait demi-tour pour plonger, m'arrachant un grondement agacé. Je me précipite en direction du rebord pour veiller à ce qu'elle remonte bien à la surface. Nager avec de l'alcool dans le sang était loin d'être une bonne idée. Pourtant, ça semblait être le comble de l'amusement, en cet instant. « Je pense que je vais passer mon tour. » je réponds, en haussant un sourcil. Puis je m'accroupis, lui tendant la main pour l'inciter à me rejoindre et à revenir sur la terre ferme. « C'est bon, tu as pu te baigner. Est-ce que tu veux bien rentrer à l'intérieur, maintenant ? » je lâche, complètement dépité. Et je me sens légèrement rassuré quand elle finit par approcher, après quelques secondes. Peut-être qu'elle avait retrouvé la raison, l'espace d'un instant. Si elle voulait m'enquiquiner, grand bien lui fasse, mais dans la maison. Mais je me rends compte de mon erreur quand ses doigts humides s'enroulent autour des miens. J'aperçois la lueur qui scintille dans ses yeux, le dangereux sourire qui étire ses lèvres puis je suis soudainement incapable de me défendre face à la traction qui m'attire en avant, droit dans la piscine.  


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MessageSujet: Re: I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) EmptyLun 31 Jan - 11:03

And I drown between your hand,
against your lips
Jillian & Reid

Mon cerveau refusait d’intégrer que j’avais frôlé la mort, pour de vrai. Ou au contraire, il l’avait peut-être un peu trop bien compris. Je n’en savais rien et vu la quantité d’alcool que je venais d’ingurgiter, je n’arrivais plus réellement à réfléchir correctement. Et je ne voulais pas repenser à ce qui s’était passé quelques heures plus tôt, à ce qui aurait pu se produire si les démineurs n’avaient pas réussi leur mission. Je serais morte. Pas de la plus belle des manières et en ayant gardé pour moi l’immensité de mes sentiments. Mes collègues et associés auraient sûrement gardé l’image d’une chieuse rigide ou d’une parfaite connasse, tout dépendait des points de vue, ma petite sœur n’aurait sans doute jamais su que j’avais quitté ce bas monde et de toute façon, est-ce que j’aurais eu envie de la voir à mon enterrement ? Certainement pas. Elle aurait trouvé le moyen de faire passer son alcoolisme pour de la profonde tristesse alors qu’aucune d’entre nous n’avait cherché à joindre l’autre depuis de longues années. Ouais, l’alcool c’est sûrement un problème de famille récurrent quand on se sent mal. Je secoue la tête pour faire fuir ses pensées, le visage de Reid s’imposant dans mon esprit. Et lui, quelle image aurait-il gardé de moi ? Elle n’aurait sûrement pas été des plus glorieuse, j’en mettais ma main à couper. Je n’étais pas la fille au lapin qu’il espérait ou qu’il attendait, j’étais même tout le contraire. Et c’était uniquement de ma faute. J’avais menti à tout le monde sur celle que j’étais, en commençant par moi-même et Reid n’avait finalement connu que l’adolescente froide et distante, aux antipodes de sa correspondante. S’ajoutait à ça le fait que j’avais tout mit en œuvre, depuis son retour dans ma vie, pour le tenir au maximum éloigné de moi, en commençant par me montrer exécrable avec lui et je n’aurais eu plus que mes yeux pour pleurer sur mon beau titre de Reine des garces. Sauf que je ne voulais pas qu’il garde en mémoire cette Jillian là, parce que ce n’était pas moi. Pas entièrement en tout cas.

La vie doit vouloir me laisser saisir une seconde chance pour lui parler, ouvertement, et lui confier ce que je ressens à son égard, parce que sa voix résonne déjà dans mon dos. Evidemment, sa présence signifie que je vais encore me faire houspiller, c’est devenu une habitude de toute façon. Je ne fais jamais rien comme il faut et ce depuis le début. « Mais t’es là pour ça, non ? » je demande en portant la bouteille à mes lèvres. « Pour tirer sur lui avant qu’il me descende ? » Je repose le vin à mes côtés, baissant la tête pour observer le léger mouvement de l’eau. « Tu aurais dû être avec moi tout à l’heure… » je murmure dans un souffle, des images du colis, puis de la bombe défilant devant mes yeux. « Tu aurais su avant tout le monde que c’était un piège. Tu m’aurais mieux protégé… Parce que tu ressens mieux que n’importe qui ces choses-là. » Je n’ai aucune idée de si mes paroles ont un sens, de si elles veulent vraiment dire ce que j’ai eu envie qu’elles disent. J’ai le cerveau trop embrumé pour savoir. Puis je me redresse, en me concentrant sur chacun de mes mouvements, avant de m’avancer vers lui. Arrivée à sa hauteur je l’observe quelques secondes, avant de sourire de toutes mes dents à l’idée furtive qui vient de traverser mon esprit. Ce n’était pas la meilleure, une part de moi en avait conscience, mais je m’en foutais éperdument. « Je sais. On me le dit souvent. » Puis je fais demi-tour, un éclat de rire s’échappant de mes lèvres quand je m’élance pour plonger.

L’espace d’une seconde, j’ai très envie de le faire mariner dans son jus en me lançant dans de l’apnée, mais je le ferais sans doute mourir d’une crise cardiaque. Alors je remonte à la surface, plaquant mes cheveux en arrière avant de me tourner dans sa direction, plus espiègle que jamais. « Dommage… Les bains de minuit sont toujours les meilleurs. Surtout ceux qui se finissent sans vêtements. » je targue en m’approchant légèrement alors qu’il tend sa main dans ma direction. Je n’avais pas envie de sortir, encore moins d’aller m’enfermer dans ma maison. « T’es sûr de ne pas avoir envie de me rejoindre ? Elle est super bonne en plus… » Pas autant que moi, certes… Je glousse, mes yeux remontant sur son visage et je lève les mains en l’air, signe de capitulation. Je vois bien que je suis en train de jouer avec sa patience et même si je trouve ça affreusement drôle, vu la tronche qu’il tire, il est loin de qualifier mon petit jeu d’amusant. « Ok, ok. C’est bon beau-châtain, j’arrive. » Je brise la distance qui me sépare de sa silhouette, mes doigts s’entremêlant aux siens et, d’un mouvement vif et rapide, le tire dans ma direction. Je le vois chuter dans l’eau, ma satisfaction à son paroxysme. Il allait très certainement m’engueuler, me rappeler au combien je suis irresponsable et chiante, mais je trépignais de joie comme une petite fille de cinq ans. J’attends qu’il refasse surface pour afficher mon plus joli minois innocent. « Oups, pardon. Je te jure que je n’ai pas fait exprès. » Mes yeux papillonnent, mais je suis tellement hilare que je sais que mon mensonge ne passera pas. J’avance d’un pas, mon corps effleurant presque le sien, mon souffle se raccourcissant dans ma poitrine. « Est-ce qu’on t’a déjà dit à quel point t’étais beau quand tu fais la moue ? » En cet instant, je le trouvais horriblement beau et sexy. Même si il faisait approximativement la même tête qu’un chat mouillé et détestant l’eau. « Ne me fais pas la tête, Reid, s’teu plaît… » je le supplie. « Surtout que ça me donne encore plus envie de t’embrasser… »


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Reid Hensley
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MessageSujet: Re: I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) EmptyLun 31 Jan - 22:22

And I drown between your hand,
against your lips
Jillian & Reid

Mais t’es là pour ça, non ? Pour tirer sur lui avant qu’il me descende ? Un sourire amer étire mes lèvres, à cette réflexion. Et je croise les bras contre mon torse, observant sa silhouette qui me tourne le dos et dont les jambes s'agitent doucement dans l'eau. « Je suis là pour éviter qu'on en arrive à de telles extrémités, sur le principe. » je corrige, en espérant lui rappeler qu'elle avait suffisamment côtoyé le danger pour la journée pour s'en rajouter davantage. Vu la ténacité de son agresseur, je ne doutais pas qu'il essaye de s'en prendre à nouveau à elle dans les prochaines heures. Sa tentative ayant échoué, il allait forcément vouloir réitérer pour atteindre sa cible. Je sentais l'angoisse serpenter dans la poitrine pour s'enrouler autour de mon coeur, resserrer ses liens douloureux et je sentais que les choses n'allaient qu'empirer dans les jours à venir. Il fallait que l'on trouve l'identité du criminel et qu'on s'assure qu'il ne serait plus en état de nuire à quiconque. Pire encore, je sentais qu'on touchait la vérité du bout des doigts, qu'il ne manquait qu'un élément pour obtenir la solution. Et ça me rendait dingue, de ne pas trouver le chaînon manquant. Les paroles de Jillian me font subitement relever la tête dans sa direction et je sens mon palpitant rater quelques traîtres battements à son murmure. Tu aurais dû être avec moi tout à l’heure. Tu m’aurais mieux protégé…Parce que tu ressens mieux que n’importe qui ces choses-là. Je me fige, laissant mes bras retomber le long de mes flancs. J'aurais donné n'importe quoi pour pouvoir effleurer les traits de son visage du regard, pour en observer les expressions à cet instant précis. Ma gorge se serre, mon coeur aussi et je crois que je retourne ces phrases dans ma tête en milliard de fois en l'espace de quelques minutes. « Désolé de ne pas avoir été là. » je souffle, à voix basse. Si j'avais su, j'aurais peut-être pu éviter ça. Mais on ne sait jamais que ces choses arrivent et encore moins le moment où elle surviendront alors je ne pouvais qu'être profondément rassuré de la savoir en vie. Pourtant, ça ne dure pas éternellement parce qu'elle a décidé que cette soirée serait l'une des soirées "enquiquinons Reid Hensley parce que c'est rigolo" et je ne peux que soupirer profondément en la voyant rejoindre le bord de la piscine, malgré mes joues brûlantes.

Son corps disparaît sous la surface et j'approche à vive allure pour veiller à ce qu'elle remonte bien pour respirer, inquiet quant à la quantité d'alcool qui circulait actuellement dans son sang. Aller barboter dans la piscine n'était pas ce que j'appelle une super idée quand on avait décidé de s'enivrer. Sa tête pointe hors de l'eau et je me rappelle de respirer, passant une main dans les cheveux pour dégager les mèches qui se balançaient devant mes yeux. Avant de sentir mes joues cuire à nouveau en entendant ses paroles, l'observant avec des yeux ronds. Elle réduit à peine la distance et je déglutis à sa question, secouant frénétiquement la tête. T’es sûr de ne pas avoir envie de me rejoindre ? Mes lèvres se plissent et je balaie l'insidieuse pensée qui me traverse, l'espace d'une seconde. « Je pense que ça devrait aller, merci. » je bougonne, secouant doucement ma main dans sa direction pour l'inciter à venir l'attraper. Dans un autre contexte, peut-être que je me serais laissé aller. Malheureusement, quelqu'un cherchait à porter atteinte à sa vie et je n'étais pas vraiment d'humeur à la laisser faire le poisson d'eau douce. Et je pense avoir enfin réussi à lui faire entendre raison, la voyant approcher et glisser sa main dans la mienne. Puis je me suis tiré en avant et je la maudis sur trente générations avant de plonger sous l'eau.

Pendant quelques secondes, mes yeux me brûlent et j'ai l'impression d'être sourd à tout ce qui m'entoure. Puis je bats des jambes pour revenir à la surface, aspirant bruyamment de l'air. Plissant les paupières, j'adresse mon regard le plus noir à la jeune femme qui flotte subitement à côté de moi, une expression innocente vissée sur le visage. « Bien entendu. » je grommelle, avant de dégager les mèches collées à mes joues. Je ressentais tout le poids de mes habits qui adhéraient comme une seconde peau et le fourmillement du chlore qui s'invitait dans mes narines. Et je détestais ces sensations tout à fait désagréables. Mais tout passe en arrière-plan quand je ressens la présence de Jillian, qui s'est rapprochée d'un seul coup et dont le corps effleure presque le mien. Je sens mon ventre se contracter, mon souffle se raccourcir et je n'arrive pas à détacher mon regard des gouttes d'eau accrochées à ses cils. Ma gorge s'assèche quand son souffle s'échoue contre sa gorge, souffle frais contre ma peau humide. « Pas vraiment... » je réponds, d'une voix quasiment inaudible. À vrai dire, personne ne m'avait vraiment complimenté sur quoi que ce soit, mise à part ma non-capacité à garder mes réflexions pour moi. Mais là, je voyais une lueur scintiller dans ses iris, une flamme qui faisait crépiter quelque chose dans mes entrailles. Et elle sentait le vin, le parfum de la désinhibition. Son comportement que la boisson a rendu enfantin me tire un léger sourire et je me retiens violemment d'aller attraper la mèche qui s'est échouée sur sa tempe pour la glisser derrière son oreille. Puis mon cerveau cesse complètement de fonctionner à la suite de sa supplication. « Qu-Quoi ? » je bégaie, presque certain de pouvoir inviter tous les voisins à un barbecue vu le brasier qui faisait rage sur mes pommettes. Je n'arrivais pas à intégrer la nuance qui changeait tout dans son aveu, cette petite complexité qui faisait tressauter mon coeur. J'avais l'impression de sentir un frémissement pulser au bout de mes doigts et une impulsion fulgurante qui remontait le long de ma colonne vertébrale.

Il y a son regard qui va et vient de mes yeux à ma bouche, l'ondulation de l'eau, l'air frais qui se glisse dans le peu d'espace qu'il restait entre nous. Il y a les pulsations frénétiques dans ma poitrine et ce désir incandescent qui rampe sur ma peau. Puis il y la digue qui lâche, qui se fracasse, qui déverse son torrent démentiel. Mes mains qui encadrent son visage, mes lèvres qui viennent télescoper les siennes, l'ouragan qui déferle dans ma tête. Et ce besoin, avide, d'en avoir plus.

Toujours plus.


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MessageSujet: Re: I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) EmptyMar 1 Fév - 19:13

And I drown between your hand,
against your lips
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Désolé de ne pas avoir été là. Mon coeur se serre douloureusement dans ma poitrine et je reste silencieuse, quelques secondes, avant de finalement hausser les épaules. On ne pouvait pas refaire le passé, mais surtout, je ne pouvais pas me permettre de penser que tout aurait pu être différent si il avait été avec moi, même si je lui vouais une confiance pratiquement aveugle. Dans le fond, je n’en savais rien. Mais même si il avait compris avant tout le monde, comme j’aimais le croire, rien ne me garantissait la suite des événements. Il m’aurait protégé, il m’aurait sauvé, oui, mais après ? Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que tout aurait pu lui arriver, là-bas, qu’il aurait été, au même titre que moi, une cible potentielle et le simple fait de l’imaginer blessé me donnait la nausée, le tout sans doute accentué par l’alcool qui circulait maintenant dans mon sang. Chose assez ironique quand on savait qu’il était responsable de ma protection depuis de nombreuses semaines et que, même après sa mission de protection envers moi, il continuera de risquer sa vie pour protéger celle de nombreuses autres personnes. Dans un sens, je l’admirais pour ça. Il n’avait jamais vraiment eu le profil du preux chevalier et je devais bien l’avouer, il ne l’avait toujours pas. Il dénotait tellement avec ses collègues ou l’image même qu’on pouvait se faire d’un agent des forces de l’ordre. Pourtant, il était là, avec son arme de services, prêt à me protéger en cas de nécessité. « Je te pardonne. » je réponds simplement, pivotant légèrement la tête dans sa direction. « Tu n’étais pas là aujourd’hui et moi je n’ai jamais été là pour toi au lycée. On est quitte, comme ça… » Ou en tout cas, je l’espérais. Parce que depuis que je savais, depuis que la vérité avait éclaté, la culpabilité avait commencé à venir me ronger, m’empêchant parfois de trouver le sommeil. Si seulement je m’étais montré moins stupides à l’époque… Si seulement. Mes yeux se relèvent dans sa direction et je lui pose la question qui me brûle les lèvres depuis bien trop longtemps. « Pourquoi tu fais ce métier, hein ? Parce que franchement, il craint presque autant que le mien. » Ouais, le mien était parfois franchement à chier. Défendre des criminels, défendre des victimes ou des familles de victimes face à des sociopathes, encaisser des histoires parfois toutes plus horribles les unes des autres, se faire des ennemis, partout et tout le temps. Des fois, j’oubliais pourquoi je m’étais lancée dans cette carrière, tellement elle me coûtait de l’énergie.

Puis je décide qu’il est temps de laisser les confidences de côté et de m’amuser un peu. J’ai très envie d’emmerder ce cher Hensley et quoi de mieux que de le faire en lui désobéissant ouvertement ? Il détestait que j’en fasse qu’à ma tête, surtout quand il était question de mon maintien en vie, moi, ça me faisait fortement rire. Surtout qu’entre nous, il était plutôt mignon quand il essayait d’être directif. Un petit plongeon dans la piscine plus tard, je m’amuse comme une petite folle, le narguant comme il se doit. J’essaie de le pousser à me rejoindre, mais Monsieur à décidé de faire son rabat-joie. « T’es pas drôle, Reid. » Oh ça non. Aussi ennuyeux qu’un poisson rouge qui tourne dans son bocal. Il devrait peut-être songer à se détendre, de temps en temps, je suis sûre que ça lui ferait du bien. J’avise sa main tendue, qu’il m’incite à prendre pour remonter sur la terre ferme, mais une idée diabolique traverse mon esprit au même moment. Je fais semblant de capituler, m’approchant du rebord pour entremêler mes doigts aux siens. Mon regard croise finalement le sien et je sais qu’il a compris, au pétillement dans mes yeux, qu’il vient de se faire entuber. Je l’attire à moi, sautillant presque sur place quand je vois sa silhouette disparaître sous l’eau. Quand il remonte à la surface, je retiens un gloussement, préférant lui offrir mon air le plus innocent. « Je suis tout ce qu’il y a de plus pur. Jamais je n’aurais osé, Monsieur l’agent. » Cette fois, un petit rire s’échappe de mes lèvres, mais je reprends très vite mon sérieux, brisant la distance qui nous sépare. Mon corps est attiré par le sien, comme un aimant, et je me sens incapable d’y résister. J’ai envie de le sentir près de moi, de le toucher… « Et bah moi, je te trouve très beau. Enfin, encore plus que d’habitude. » je souffle, mon coeur faisant du tambour dans ma poitrine. Il faudrait être complètement aveugle pour ne pas voir tout le charisme qu’il dégageait, mais surtout toute la beauté intérieure qu’il abritait. Et l’alcool termine le travail, déliant plus que jamais ma langue et laissant s’échapper des mots que je n’aurais jamais prononcé en temps normal. Mais pas une seule seconde je ne les regrette. J’en crevais d’envie, putain. Je voulais goûter à la saveur de ses lèvres et m’enivrer de son parfum.

Dans un geste que je n’attendais pas, que je n’espérais plus, ses mains viennent encadrer mon visage et sa bouche s’écraser contre la mienne. Je ferme les yeux, par réflexe, mais seulement le temps de comprendre que tout ça est bien réel, que je ne suis pas en train d’imaginer cette scène. Mes bras viennent se glisser autour de son cou, mes mains remontant le long de sa nuque pour caresser ses cheveux et je l’attire contre moi, lentement, mon corps se pressant contre le sien. Puis viens le moment de reprendre notre souffle et nos lèvres se séparent, rien qu’un court instant. Je prends le temps de l’observer, mes doigts effleurant délicatement sa joue. « Reid Hensley, vous me rendez folle… » je murmure contre ses lèvres avant de l’embrasser de nouveau. Une fois, deux fois. « C’est mal si je dis que j’ai envie de toi… ? » Je n’avais jamais autant désiré quelque chose que celle-ci. Celle de m’oublier dans ses bras, en lui, contre lui.


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Et un tonnerre d'applaudissements pour Léa qui a été très courageuse aujourd'hui !
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MessageSujet: Re: I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) EmptyJeu 10 Fév - 12:49

And I drown between your hand,
against your lips
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Tu n’étais pas là aujourd’hui et moi je n’ai jamais été là pour toi au lycée. On est quitte, comme ça. Ah, la vache. Elle avait toujours su quoi dire pour me lacérer en plein coeur. Même si ce n'était que la stricte vérite, après tout. Mais j'aurais préféré que ce ne soit pas le cas, ni par le passé, ni aujourd'hui. Quitte à choisir, j'aurais aimé avoir quelqu'un pour lire en silence à mes côtés, sous le couvert de l'escalier. Quelqu'un avec qui partager mes passages préférés, quelqu'un avec qui débattre de la manière dont ils se terminaient, quelqu'un à qui me confier, avec qui plaisanter, de temps à autre. Quelqu'un, tout simplement. Et quitte à choisir, j'aurais aimé être auprès d'elle, ce matin. Peut-être que ça n'aurait rien changé, peut-être que les choses auraient gardé le même cours, mais j'aurais pu être là et la rassurer, lui prêter main forte pour l'empêcher de s'effondrer. Pourtant, la vie en avait décidé autrement et à part des excuses, ne ne pouvions rien offrir d'autre, en cet instant. Puis je fronce les sourcils, à sa question. Pourquoi tu fais ce métier, hein ? Je hausse les épaules, penchant la tête sur les épaules. « J'ai passé ma vie à observer les autres, à tenter de comprendre ce qu'il se passait à l'intérieur de leurs têtes. » À défaut d'interagir avec eux, je m'étais contenté de les regarder de loin, d'analyser leur comportement et d'en tirer des conclusions. « Et on m'a souvent reproché d'être un peu trop doué pour déchiffrer les gens. Puis un jour, quelqu'un m'a dit que ce n'était pas une malédiction mais un talent et qu'il serait terriblement utile pour la police. » Je laisse mes yeux errer sur son visage, sur son regard légèrement vitreux. « Alors j'ai opté pour cette voie, parce que ça me permet de faire ce que je fais de mieux et de le faire pour les bonnes raisons. » Et je me rends compte que c'est la première fois que je confie sur ce sujet, sans la moindre retenue. Mais en fin de compte, la première personne à qui j'avais avoué des choses personnelles, au lycée, était la même que celle qui se trouvait en cet instant devant moi.

Mais le temps des aveux se termine aussi vite qu'il a commencé et Jillian décide qu'il est temps de barboter dans la piscine, pour mon plus grand malheur. Ce n'était ni le lieu, ni le moment pour aller faire des longueurs et je retiens à peine la plainte excédée qui se bouscule à mes lèvres. Elle était en danger, aujourd'hui plus particulièrement mais elle avait opté pour un autre programme, sur un coup de tête. Et certainement pour m'agacer, au passage. Je m'impatiente, je la rappelle à l'ordre, je lui tends la main pour l'inciter à sortir de l'eau et je me fais avoir comme un bleu. Ses doigts agrippent les miens, tirent fermement et je me sens basculer en avant, rencontrant la surface en quelques secondes. Mes yeux roulent dans leurs orbites mais je suis soudainement plus conscient que jamais de la proximité entre son corps et le mien. Je frissonne dans l'eau chaude, sous le poids de ses paroles. Moi, je te trouve très beau. Enfin, encore plus que d’habitude. Mon coeur tambourine follement dans ma poitrine et mon regard caresse la moindre parcelle de ses traits, suivent le mouvement des gouttes qui perlent sur ses cils avant de retomber sur ses pommettes. Et je crois que j'arrive à maintenir l'orage qui menace d'éclater en moi, jusqu'à ce qu'elle ouvre à nouveau la bouche, prononçant des mots qui font éclater la digue. Puis tout se renverse, mon monde s'écroule et il n'y a plus rien d'autre qu'elle. Mes doigts viennent s'accrocher à son visage, ma bouche s'écrase sur le sienne avec une violence que je ne me connais pas et un feu ravage mon être tout entier. Ses bras s'enroulent autour de ma nuque et j'ai l'impression que je ne saurais jamais être rassasié, que cet incendie ne trouvera jamais de quoi être éteint. Son corps se presse contre le mien, j'ai l'impression d'être dévoré par les flammes et j'en oublie de respirer, appuyant mes lèvres encore et encore contre sa peau. Ma main glisse à l'arrière de sa tête, la penchant légèrement en arrière, pour approfondir le baiser. Jillian, Jillian, Jillian. Puis elle recule et j'avance, par réflexe, l'observant sans un mot. J'entends à peine ses paroles, la rapprochant à nouveau, savourant la texture de sa bouche, sa saveur et le feu d'artifice qui explose dans ma poitrine.

C’est mal si je dis que j’ai envie de toi ? Il y a quelque chose qui me dit que c'est loin d'être une bonne idée, qu'il faudrait tout arrêter, ici et maintenant. Que ce n'est pas le bon moment. Pourtant, je n'ai pas envie. Et la simple idée de m'éloigner d'elle me fait mal à en crever. Parce que j'ai le sentiment d'être à l'exact endroit où j'aurais toujours du me trouver, depuis le début. Mes mains glissent, contournent docilement ses épaules pour plonger plus bas, se logeant dans le creux de ses reins. « Je t'ai toujours trouvé belle. » je susurre, contre son épiderme. Avant de la hisser contre moi, réduisant encore plus l'espace entre nous, puis je plonge à nouveau vers son visage, déposant mes lèvres contre sa peau humide, suivant la ligne de sa mâchoire. Mes doigts s'égarent légèrement, maladroits, s'imprégnant de ses moindres réactions. Jusqu'à ce qu'elle frissonne. Une fois, deux fois, trois fois. Et je recule un peu, à la sensation de ses membres parcourus de soubresauts. Ma main vient s'attarder sur sa joue, mon pouce caressant le creux de celle-ci. « Tu vas attraper froid. » je souffle, faiblement. Comme si parler trop fort allait briser cet instant, comme si chuchoter allait permettre de le faire durer éternellement. « Rentrons à l'intérieur. » je susurre, avant de presser une dernière fois mes lèvres sur les siennes, attrapant sa main de la mienne et entrelaçant nos doigts.  


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MessageSujet: Re: I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) EmptyMar 8 Mar - 19:11

And I drown between your hand,
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Et on m'a souvent reproché d'être un peu trop doué pour déchiffrer les gens. Puis un jour, quelqu'un m'a dit que ce n'était pas une malédiction mais un talent. Mon regard croise le sien et je hoche légèrement la tête. Ça n’avait, effectivement, rien d’une malédiction. Pas à mes yeux, en tout cas. J’aurai aimé comprendre, juste en observant, les personnes qui m’entouraient, celles que je côtoyais. Peut-être que ça m’aurait évité de tomber sur des abrutis ou que ça m’aurait permis de me lier avec les bonnes personnes, dés le début et pas seulement de n’avoir que des amitiés passagères et vouées à l’échec. « Tout ce que tu comprends n’est simplement, parfois, pas bon d’être dit. » je réponds, dans un souffle, détournant les yeux pour observer le ciel parsemé d’étoiles. « Certaines personnes ne sont pas encore prêtes à entendre les vérités que tu peux découvrir ou à en parler. » Je n’avais jamais réussi à parler de la mort de ma sœur, avec qui que ce soit, pas même avec mes parents. Surtout pas, avec mes parents. De toute façon, il suffisait que son prénom soit prononcée pour que tout autour de nous s’effondre. J’avais essayé, plusieurs fois, mais à chaque fois, ça se finissait en crise de larmes. J’avais fini par comprendre qu’ils ne ferraient jamais le deuil de leur première fille, tout comme je ne serais jamais en mesure de le faire. Elle était mon modèle, sur bien des points, et je ressentais un vide immense dans ma poitrine depuis qu’elle était partie. C’était pour cette raison que j’avais mal réagit en apprenant que Reid avait pénétré une partie de cette intimité. Parce que parler d’elle, de ce que représentais mon univers après son décès, je n’en étais pas capable. Mais il n’avait pas mérité pour autant ma colère et mes quelques jours de silence. Il ne pouvait pas savoir, encore moins deviner. Alors j'ai opté pour cette voie, parce que ça me permet de faire ce que je fais de mieux et de le faire pour les bonnes raisons. « T’as une âme beaucoup trop pure, Reid. » Trop bon et trop gentil pour ce putain de monde. « C’est un peu étrange, mais dans le bon sens. » je murmure, en écho à des paroles écrites il y a bien des années. « Alors ne laisse personne t’enlever ça. »

Et cette conversation devient bien trop profonde et intense pour ma propre santé mentale, alors je décide qu’il est temps de faire retomber la pression dans l’atmosphère. Et quoi de mieux, pour ça, que d’emmerder, de la plus belle des façons, mon très cher agent Hensley ? Alors j’avise, un court moment, la piscine, avant de rejoindre son eau clair, malgré les avertissements de Reid dans mon dos. Comme si j’allais l’écouter. Il passe plusieurs minutes à tenter de me faire regagner la terre ferme, mais je n’en ai pas envie. D’autant plus que la température est parfaite et que je suis vraiment bien. Mais l’idée saugrenue de l’obliger à une petite baignade forcée traverse mon esprit et je profite d’un énième appel pour attraper sa main et l’entraîner dans ma direction. Jusqu’à ce que tout dérape, que mon monde tout entier ne se résume qu’à lui, à la proximité de son corps et aux sentiments que j’avais toujours essayé de taire. Mais enivrée par l’alcool, je n’ai plus envie de faire semblant. Ses lèvres viennent s’écraser contre les miennes, volent mon souffle et je pourrais mourir d’asphyxie sous ses baisers. Il n’y a plus rien qui compte, plus rien qui n’existe, juste nous, le calme de cette nuit et ce feu dévastateur qui enveloppe mon corps et mon âme. Putain. Je le voulais. Lui, tout entier, pour toujours et à jamais. Je voulais me fondre dans ses bras, profiter de chaque minutes que la vie aurait à nous offrir, à ses côtés, parce que je n’avais jamais rien désiré de plus. Ses mains glissent le long des mes bras avant de venir se poser sur mes hanches et je l’observe, en silence, mes doigts caressant délicatement sa nuque. Je t'ai toujours trouvé belle. Un sourire vient fleurir sur mon visage et je me penche en légèrement en avant, pour venir murmurer contre son oreille. « Moi aussi. » Puis il me hisse contre lui, mes jambes s’enroulent autour de sa taille, un geignement de plaisir et d’envie s’échappant de mes lèvres alors que les siennes parcourent mon épiderme.

Le vent se lève et je le sens effleurer ma peau, me faisant frissonner à plusieurs reprise. Tu vas attraper froid. « Hum. » Je m’en fichais. Je ne voulais pas que cet instant prenne fin, que ce que nous étions en train de bâtir se brise. Je resserre mon emprise autour de son cou pour le presser une dernière fois contre moi, avant de descendre, mes pieds retrouvant le sol de la piscine. « Ok. » Nos doigts s’entrelacent et nous quittons la piscine pour regagner l’extérieur où je récupère ma serviette, nous enroulant tous les deux dedans, en attendant d’en récupérer des plus sèches, nous obligeant à nous serrer une nouvelle fois, l’un contre l’autre et enfin, nous rentrons à l’intérieur. Mon visage se relève vers lui et je me redresse sur la pointe des pieds pour l’embrasser une nouvelle fois.


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MessageSujet: Re: I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) EmptyLun 30 Oct - 16:41

And I drown between your hand,
against your lips
Jillian & Reid

Tout ce que tu comprends n’est simplement, parfois, pas bon d’être dit. Je l'avais intégré depuis longtemps. À partir du moment où j'avais vu les regards changer, où j'avais perçu la lueur dans les yeux des autres. Celle qui dit qu'il y a quelque chose qui a été déterré et exposé au monde alors qu'ils auraient préféré qu'elle reste enfouie à tout jamais. Surprise. Déception. Colère. Amertume. Honte. Un camaïeu d'émotions qu'il m'avait été donné de distinguer, de cataloguer, d'observer sous toutes les coutures. L'être humain était fascinant de par sa complexité. Sa dualité. Il essayait de toutes ses forces de cacher ses faiblesses, ses peurs, de les dissimuler au plus profond de lui-même. Mais elles finissaient par ressortir au travers de ses gestes, de ses réactions, des choses que son corps lui-même extériorisait sans même qu'il ne s'en rende compte parfois. Il y avait des comportements qui ne trompaient pas, des mécanismes que le cerveau employait quant à certaines situations et si l'on s'y intéressait suffisamment, il était facile de les percevoir. Et il y a des expressions communes au monde entier, des sentiments qui se reflètent de la même manière aux quatre coins du globe. Certaines personnes ne sont pas encore prêtes à entendre les vérités que tu peux découvrir ou à en parler. Je le savais. J'en avais parfaitement conscience. Je travaillais là-dessus. Parce que j'avais toujours eu tendance à croire que la pure vérité était la meilleure à entendre. Qu'elle ne laissait place à rien d'autre qu'une compréhension mutuelle. Mais c'était égoïste de croire que nous étions tous alignés sur la même latérale. Et je l'avais appris à mes dépends. À mesure de cris, de larmes, d'insultes et de claques véhémentes. Non, tout n'était pas bon à dire. Mais c'était parfois difficile de contenir le flot d'informations qui me traversait l'esprit, de réprimer cette envie d'établir des faits, de les relier entre eux. De déverser la réalité qui se présentait devant moi, dans des petites choses qui passaient inaperçues pour la plupart des gens. Alors j'avais décidé d'en faire ma ligne de vie, mon fil conducteur. De l'utiliser pour aider les gens, au lieu de les blesser comme j'avais pu le faire par le passé. « Est-ce que c'est un compliment que j'entends là, Maître Rindell ? » je l'interroge, avec un rictus malicieux. C'est un peu étrange, mais dans le bon sens. Sa réponse me tire un éclat de rire. Parce qu'elle n'aurait pas pu toucher plus juste.

Puis d'un seul coup, tout s'enchaîne. Je ressens la morsure de l'eau autour de moi, puis la brûlure de son corps lové contre le mien, la déflagration de son souffle contre mes lèvres. Et tout explose, comme un feu d'artifice. Sa peau, sa bouche, ses mains glissées à l'arrière de ma nuque. L'incendie qui se propage à l'intérieur de mon être, martelé par la fraîcheur de l'air qui s'enroule autour de nos visages. Ce besoin, désespéré. Implacable. Inéluctable. Mon monde entier ne se résume plus qu'à cette friction et à ce sentiment d'être au bon endroit, au bon moment. De n'avoir existé jusqu'à présent pour atteindre cet instant. Ses mots, murmurés contre mon oreille, qui envoient une décharge électrique le long de ma colonne vertébrale. Et mes doigts se resserrent contre ses hanches, mon pouce glissé sous le tissu humide collé à son épiderme. Pourtant, il y a ce cri silencieux dans ma tête, semblable à un signal d'alarme. Une sonnerie stridente, insupportable. Arrête toi, Reid. La brise lui tire plusieurs frissons et c'est le signe qui achève de me convaincre de ne pas aller plus loin. Il me faut un effort surhumain pour repousser la chaleur qui me contracte les entrailles et reculer. Mais ma main retrace le chemin inverse pour se poser contre sa joue. « Allons-y. » je murmure, dans un souffle quasiment inaudible. Il était temps de sortir. Pourtant ses doigts se glissent entre les miens et je ne fais rien pour me défaire de son emprise. Enroulés dans son unique serviette, nous rejoignons l'intérieur de sa maison et mon coeur bat tellement fort que j'ai l'impression qu'elle va finir par l'entendre. Puis, sans que je m'y attende, son corps se rapproche à nouveau et sa bouche se pose sur la mienne. Je goûte le chlore sur ses lèvres, une infime seconde, avant de déposer délicatement mes mains sur ses épaules pour l'empêcher d'aller plus loin. « Jillian. » je murmure, la tête penchée sur le côté. Je me sentais fébrile. Je craignais la suite, parce que j'avais le sentiment que le moindre mot de travers pouvait faire éclater ce qui venait à peine de se construire, à l'extérieur. « Tu as bu. Et besoin de repos. » À peine mes paroles s'échappent elles que je vois une lueur traverser ses yeux. Un mélange d'incompréhension et d'autre chose, d'un sentiment qui me tire une sensation désagréable. « Je vais rentrer. » J'avais besoin de faire le point. Et je savais d'avance que je n'allais pas beaucoup dormir de la nuit. Mais je vois son corps se raidir et mes lippes se plissent, mes dents venant triturer ma lèvre inférieure. « Mais si tu n'as pas trop mal à la tête, demain, on pourra en reparler. » je lui glisse, en espérant qu'elle saura attraper la perche qui lui est tendue. Il n'y avait pas de retour en arrière possible, j'en étais bien conscient. Et je n'en avais pas envie. Mais ce n'était pas le moment pour avoir cette conversation. Je voulais qu'elle soit parfaitement consciente, qu'elle réfléchisse à tête reposée. Autant que possible, du moins. « Bonne nuit, Jill. » je susurre, avant de presser un baiser sur son front. Nous restons une poignée de seconde sans bruit, à nous regarder l'un l'autre et il me faut me détacher à regret pour repartir vers la porte d'entrée. Lorsque je pivote pour lui adresser un dernier regard, elle est toujours plantée au même endroit, ses yeux rivés sur moi. Et c'est avec une boule dans la gorge que je rejoins la nuit, en direction de ma propre demeure.

Cependant, mon répit est de courte durée. J'ai à peine le temps de me débarrasser de mes habits trempés pour quelque chose de sec et vérifier si mes compagnons vont bien, qu'un grattement à ma porte me fait presque lâcher la gamelle d'eau que je tiens entre les mains. Les sourcils froncés, j'approche lentement de celle-ci, jetant un coup d'oeil à travers le judas. Et c'est la vision d'un bout de queue touffue se balançant frénétiquement en l'air qui m'intrigue assez pour l'ouvrir. Les contours de Rudy apparaissent devant moi sous la lumière du porche et je sens l'incompréhension m'envahir. L'énorme créature ne perd pas de temps avant de s'approcher et mon corps tout entier se crispe, un gloussement paniqué m'échappant quand ses crocs s'agrippent à ma jambe de pantalon. « Qu'est-ce que tu fais là ? » je l'interroge, avec un moue surprise. Mais il se met à gémir plaintivement, tirant sur mes habits avant de me lâcher et de repartir en direction du portail de jardin de Jillian. « Rudy ? » Des aboiements sourds et ses yeux ronds qui me supplient presque de le suivre. Une émotion afflue dans le creux de mon ventre, comme une impulsion. Alors je tends le bras en direction de mon arme de service avant de me mettre à courir. Et je sens l'angoisse m'enserrer la gorge en voyant la porte d'entrée entrouverte ainsi que le silence complet qui régit les alentours. « Jill ? » je tente, mon pistolet pointé devant moi. Mes pas se font légers et mon regard se porte partout, dans le moindre recoin. Jusqu'à découvrir une forme recroquevillée sur elle-même dans un coin, les pieds et poings liés. Mon coeur remonte dans ma gorge et je fais un pas en avant pour la rejoindre. Mais je me rends compte de mon erreur au moment où mon ouïe capte un bruissement inconnu dans mon dos. Je me retourne d'un mouvement sec, le viseur pointé sur une silhouette noire. « Pas un geste où je- » je commence, sans avoir la possibilité de poursuivre. Une seconde plus tard, une douleur fulgurante explose à l'arrière de mon crâne. Des étoiles éclatent devant ma rétine et je me sens tomber sur le sol, rejoignant le néant.

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Jillian Rindell
Deuxième génération

Jillian Rindell


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MessageSujet: Re: I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) I wasn't aware of what I really wanted until I saw you with waterdrops on your face. (Reilian #3) EmptyDim 10 Mar - 23:31

And I drown between your hand,
against your lips
Jillian & Reid

Le rire de Reid a quelque chose de magique et j’aurais donné n’importe quoi pour l’entendre résonner, encore et encore. L’espace d’un instant, il me permet de tout oublier. D’oublier que quelques heures plus tôt, j’avais failli frôler la mort et que, quelque part, ma vie n’était plus réellement entre mes mains. J’avais prit, jusqu’à maintenant, toute cette histoire à la légère, persuadée qu’il ne s’agissait que d’un besoin de m’effrayer, sans jamais croire qu’il y aurait le moindre passage à l’acte. Mais la bombe que j’avais tenue entre mes mains, elle était bien réelle et je n’arrivais pas à m’enlever cette image de la tête. Le décompte qui s’était affiché sur le cadran, le tintement du temps qui s’écoulait, tout me revenait en mémoire avec la force d’un trente-trois tonnes. Je n’avais jamais eu peur de mourir, malgré les avertissements de Reid quand au sérieux des menaces reçues, mais aujourd’hui et maintenant, je sentais la peur s’immiscer dans chaque parcelle de mon être. Même la bouteille de vin que j’avais bu sans réfléchir ne parvenait pas à me faire oublier, à réduire et amoindrir toutes les émotions qui s’entrechoquaient dans mon esprit. Mais il y avait Reid. Reid et sa sincérité. Reid et sa simplicité. Reid et son rire. Rien n’avait été simple entre nous et je ne pouvais toujours pas dire que c’était dorénavant le cas, mais sa présence avait quelque chose de rassurant. Et ce sentiment de sécurité n’était pas dû à l’arme qu’il portait à sa taille, ni à son appartenance au FBI. C’était quelque chose que son aura dégageait et que, j’espérais, il ne perdrait jamais. Etrange, mais dans le bon sens. Rien n’avait été aussi vrai qu’avec lui. Est-ce que c'est un compliment que j'entends là, Maître Rindell ? « Peut-être, agent Hensley. Peut-être… » je chuchote dans un sourire. L’alcool finit par prendre le dessus sur notre conversation et je décide qu’un petit plongeons ne me ferait pas de mal. Pour m’empêcher de devenir folle et surtout pour le rendre dingue lui. Mais lorsqu’il se retrouve dans l’eau, avec moi, je perds complètement la raison. Plus rien n’existe à part lui, ses lèvres contre les miennes et la pression de ses doigts contre mon épiderme. J’aimerais que cet instant ne s’arrête jamais, continuer de m’enivrer de sa présence, mais le vent se lève, me faisait frissonner et le contact se rompt. J’ai l’impression qu’un creux béant apparaît dans ma poitrine, mais sans dire un mot, j’obtempère. C’est, nos doigts entrelacés et enroulés dans ma serviette que nous regagnons ma maison.

Je viens goûter une nouvelle fois à la douceur de ses lèvres avant que ses mains ne viennent se poser sur mes épaules et je me sens comme une adolescente à qui on va faire la morale. Oui, j’avais bu, je ne pouvais pas le nier, mais je n’étais pas suffisamment bourrée pour ne pas me rendre compte de ce que j’étais en train de faire. J’étais lucide et rien de tout ce qui venait de se passer serait, au réveil, un regret. Je n’avais jamais été aussi sincère qu’en cet instant. Je savais qu’il pouvait m’arriver d’agir sur des coups de tête ou sous des émotions trop fortes, mais jamais je me permettrais de jouer avec les sentiments de qui que ce soit, encore moins avec les siens. « J’imagine que ta décision est prise, de toute façon. » je souffle en reculant de quelques pas, pour mettre fin à ce contact. Je ne me sentais plus capable de me tenir aussi proche de lui, pas maintenant que ces quelques mots venaient d’être prononcés. Une part de moi lui en voulait de vouloir me laisser alors que je pouvais sentir un feu ardent brûler à l’intérieur de mon être, mais je respectais ses choix. Et par respect pour eux et ce que lui désirait, il fallait absolument que je me tienne à distance, si je voulais pouvoir résister à l’envie qui tambourinait contre chaque parcelle de mon corps. Je me contente d’hocher la tête lorsqu’il évoque la possibilité d’en discuter demain et je l’observe se rapprocher pour venir déposer un baiser sur le haut de mon front. Son geste fait parcourir un frisson le long de mon échine et je ne compte pas les minutes qui s’écoulent, à simplement nous regarder. « Bonne nuit, Reid. » je réponds, en écho à ses mots.

Je me retrouve de nouveau seule entre les murs de mon immense maison et il me faut quelques secondes pour remettre en fonctionnement mon cerveau. Je pars fermer à clefs ma porte avant de regagner la salle de bain, à l’étage. J’avais besoin d’une douche bouillante pour me remettre l’esprit en place et me réchauffer. Ce sont les jappements de Rudy de l’autre côté de la porte qui m’interrompent et m’obligent à mettre fin à ce moment d’introspection. Mon pyjama enfilé, j’ouvre à mon chien qui se rue sur moi tout en continuant d’aboyer. « Qu’est-ce qui se passe ? » je le questionne, les sourcils froncés. Il me paraît particulièrement agité, presque nerveux et son comportement est suffisamment inhabituelle pour que je me questionne. Puis un bruit sourd en provenance du salon se fait entendre et je sursaute avant de me raidir. Un nœud se forme dans mon estomac quand je réalise qu’il ne peut pas s’agir de Reid. Rudy décide de fuir en direction de l’étage inférieur et je n’ai pas le temps de l’en empêcher dans l’espoir de l’enfermer avec moi à double tour dans la salle de bain. J’éteins la lumière et je me tapis dans un coin, en essayant de me concentrer sur ma respiration et la panique qui me gagne petit à petit. Mon téléphone était resté en bas, sur la table du salon et je n’avais, présentement, aucun moyen de prévenir Reid ou qui que ce soit d’autres. Je ne pouvais que compter sur son sixième sens ou son instinct aiguisé pour venir me sortir de ce cauchemar. Les minutes passent sans qu’aucun bruit ne me parvienne et au moment où je me dis que je suis peut-être de nouveau seule, des coups retentissent contre la porte et cette dernière fini par céder. Un cri m’échappe et j’attrape mon sèche cheveux que je lance sur mon assaillant avant de me mettre à courir. Mais j’ai à peine le temps de quitter la salle de bain qu’un deuxième homme se jette sur moi. J’heurte le sol avec violence, ma respiration se bloquant momentanément dans ma cage thoracique sous la douleur et j’essaie de me débattre comme je peux. Mais il est bien plus fort que moi.

« Cette garce ne t’a pas raté. » ricane le type qui me maintient fermement au sol pendant que son acolyte nous rejoint dans le couloir. Son arcade est ouverte et je ressens une pointe de satisfaction à l’idée de l’avoir blessé, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Il s’approche de moi, s’accroupit pour être à ma hauteur et relève mon menton pour que je lui fasse face. Son visage est camouflé derrière une cagoule et mon coeur s’accélère. « Ne t’inquiète pas, on va bien s’occuper de toi. » Mes mains se retrouvent nouées dans mon dos et mes chevilles liées entre elles. Celui qui me tenait fermement me traîne jusqu’au salon où il me jette dans un coin avant de pointer une arme dans ma direction. Je reste silencieuse, cherchant du regard mon chien. Quand celui-ci apparaît finalement dans mon champ de vision, je tente le tout pour le tout. « Rudy ! Va chercher Reid ! Maintenant ! » Il m’observe quelques secondes avant de se ruer vers la baie vitrée du salon et mon coeur manque de s’arrêter quand je vois l’arme de mon agresseur se lever. « Ne tire pas ! Tu veux prévenir tout le quartier ?! Mais fait la taire, bordel ! » Un bâillon est posé contre ma bouche, puis une violente douleur vient irradier mon crâne Je sens un liquide chaud s’écouler le long de ma tempe et les larmes affluer au coin de mes yeux rendant ma vision trouble. Tout le reste se déroule dans le flou. J’entends à peine les murmures que les deux hommes s’échangent avant que le silence ne règne de nouveau à l’intérieur de la maison. Jusqu’à ce que la voix de Reid prononçant mon prénom vienne le percer. J’aimerais crier son nom, lui dire de faire attention et le prévenir de ce qui est en train de se jouer autour de nous, mais j’en suis incapable. Nos regards se croisent et je le supplie en silence de faire demi-tour, d’appeler des renforts. Et je perçois le mouvement dans son dos en même temps que lui. Non. Non. Non. Le piège se referme sur lui et j’étouffe un sanglot.

Ils avaient gagnés.


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