Sensual and kinky bath | Musie #4

Parfois, la vie nous réservait d'agréable et bonne surprise. Si on m'avait dit, un peu plus d'un an en arrière, qu'à cette période de l'année, je fêterai le premier anniversaire de mon couple, que je serais heureuse au point d'avoir l'impression d'être constamment en train de sourire niaisement, je crois qu'en plus de ne pas croire tout ça, j'en aurais sincèrement ri. L'amour, ce n'était pas vraiment mon truc. J'avais trop morflé dans le passé pour avoir envie de m'encombrer d'une relation qui avait une chance sur deux pour être vouée à l'échec. Mais j'étais tombée amoureuse, et malheureusement, en plus de ne pas s'expliquer, ces sentiments ne se contrôlent pas. Pourtant, j'avais gardé ça pour moi, incapable de m'avouer une vérité qui, visiblement, avait déjà frappé aux yeux de mon frère. Quand je l'avais appelé, complètement paniqué pour lui expliquer la dramatique situation dans laquelle je m'étais mise, j'avais eu droit comme seule et unique réponse un : « Il était temps que tu t'en rende compte. » Merci frangin, toujours un véritable plaisir de converser avec toi. Il m'avait, bien entendu, donné quelques conseils, mais je préférais être enterrer vivante plutôt que d'aller avouer au concerné la teneur de mes sentiments. À coup sûr, il allait me rire au nez, user du sarcasme et très certainement me rappeler que j'étais bien trop différente de lui pour que quoi que ce soit puisse se passer entre nous. Et après m'être pris le râteau du siècle, je ne pourrais plus jamais le regarder en face. Notre relation était déjà quelque peu gênante depuis Halloween, je préférais éviter qu'elle n'empire. Seulement voilà, ça ne s'était pas exactement passé comme je le pensais. Il s'est avéré que ce que j'éprouvais pour lui soit réciproque et ça faisait maintenant un an qu'Indie Galderan (oui, oui) et moi filions le parfait amour. Enfin, parfait, peut-être pas. Les bonnes vieilles habitudes entre nous n'avaient pas changé, mais on s'aimait et j'avais tous les droits nécessaires pour me transformer en aimant.

Et telle la petite-amie guimauve que j'étais, j'avais, bien évidemment, prévu quelque chose pour marquer l'occasion. Je m'étais creusée la tête des semaines entières pour trouver le parfait cadeau, la meilleur présent, avant de réaliser que je n'avais pas besoin de lui offrir quelque chose de matériel. J'allais faire de cette soirée une soirée inoubliable. Et par chance, Indie avait cours toute la journée et jusqu'à tard le soir, tandis que moi, j'avais mon après-midi de repos. Ça m'avait permis d'éplucher Pinterest à la recherche d'un menu pour le dîner de ce soir, de faire les courses et de recommencer, approximativement trois fois le dessert. Je me débrouillais en cuisine, mais la pâtisserie et moi, on avait une relation plutôt tumultueuse. Mais j'avais fini par m'en sortir et pas faire quelque chose de visuellement acceptable. Maintenant, je ne promettais pas que ce soit mangeable. Dans le pire des cas, je me portais volontaire pour servir de dessert, il n'y avait vraiment aucun soucis. Puis, une petite heure avant la fin de ses cours, j'avais filé dans la petite boutique de sa mère pour récupérer toutes les fleurs aux couleurs d'automne qu'elle possédait. « C'est pour un projet très spécial. » j'avais répondu devant son regard interrogateur avant de repartir presque en sautillant.

Il n'est pas loin des dix-huit heures trente, Indie ne devrait plus tarder à rentrer et je test une dernière fois la température de l'eau du bain. Parfaite. Elle a prit une délicate couleur orangé, sent bon l'orange et j'y ajoute enfin les fleurs fraîches au moment où la porte d'entrée se referme. Je quitte la salle de bain, me retenant de courir dans les escaliers, parce qu'on sait tous comme ça se termine à chaque fois, avant de me jeter au cou d'Indie, mes jambes venant encercler sa taille. Je suis petite, il est grand. J'en profite. « Joyeux un an. » je souffle contre ses lèvres avant de venir délicatement poser les miennes contre les siennes.

« Alors, comment ça se passe avec ta petite sorcière bien aimée ? » Mes yeux glissent de mon cahier au visage de Lazlo, étiré par un large sourire. Vous connaissez cette personne qui essaye de tirer les vers du nez de tout le monde pour obtenir des informations sur à peu près tout et n'importe quoi ? Ety bien, vous en aviez un exemple parfait à côté de moi. Et apparemment, le cours de botanique systématique n'était pas suffisamment intéressant pour qu'il y accorde toute son attention. « Ça se passe bien. » je lâche, avant de reporter toute mon attention sur le professeur. Jusqu'à ce qu'une épaule vienne doucement cogner contre la mienne. « Allez, mec. Ça fait bientôt un an et c'est tout ce que tu trouves à dire ? » rajoute-t-il et je finis par tourner complètement la tête de son côté, avec un soupir débordant d'exaspération. « Je peux juste te corriger et te dire que ça fait un an aujourd'hui. Maintenant, laisse-moi suivre et essaye de prendre des notes pour une fois. » je grommelle, avant de le menacer d'un coup de classeur derrière la tête. Mais c'est le regard perçant de notre intervenant qui le réduit au silence et je peux enfin avoir l'esprit tranquille. Un an. J'avais du mal à y croire, parfois. Trois-cents soixante-cinq jours que je passais aux côtés de Musa. Et déjà d'autres à la voir différemment d'une simple connaissance, même si je m'étais noyé dans un profond déni. Pourtant, je n'avais jamais été aussi heureux. Pourtant, ce n'était pas gagné à la base. Comme quoi, il suffisait d'un rien pour les choses changent, pour que la vie prenne un nouveau tournant. Et si nous avions gardé la plupart de nos habitudes d'avant, telles que nos interminables joutes verbales, elles s'accompagnaient de nouvelles que je n'avais étonnement pas de mal à accepter. Les jours se succédaient et ne se ressemblaient pas, les choses ne faisaient que s'intensifier, notre lien s'approfondissait et je découvrais des nouvelles facettes de sa personnalité. Il y avait tellement de choses que je connaissais pas encore à son sujet mais j'étais plus que disposé à les apprendre. Parce que je l'aimais et que la vie me semblait terriblement douce, quand elle se trouvait près de moi.

Le trajet jusqu'à la maison me paraît très long et je presse le pas, impatient de retrouver ma petite magicienne. J'étais certain qu'elle avait du préparer quelque chose, la connaissant et j'étais particulièrement intrigué. J'aperçois enfin les contours de la demeure et je rejoins la porte d'entrée, déposant mon sac sur le côté avant de la refermer derrière moi. Avançant dans le couloir, je laisse mes sens me guider avant d'entendre des pas résonner à l'étage. Pitié, qu'elle ne dévale pas les escaliers. Autant dire que sa maladresse n'avait pas bougé d'un pouce. Et sa silhouette apparaît dans la volée de marche, mes bras s'écartant de part et d'autre pour la réceptionner au vol. Ses jambes viennent s'accrocher à ma taille et je souris en découvrant son visage aux pommettes rosies. « Bonsoir, toi. » je souffle, contre ses lèvres. Joyeux un an. Sa bouche se pose délicatement contre la mienne et j'entoure le creux de ses reins d'un bras, l'autre venant encadrer sa mâchoire, le bout de mes doigts reposant dans sa nuque. « Joyeux un an. » Ma voix n'est qu'un murmure et je recule juste assez pour aller effleurer l'arête de sa mâchoire du bout de mon nez, embrassant furtivement sa gorge avant de retrouver l'entièreté de son visage. « Qu'est-ce que tu as préparé, mademoiselle Flores ? » je l'interroge, les yeux pétillants. Mes mains se retrouvent le bas de son dos pour la soutenir correctement contre moi. Même si elle ne pesait pas grand chose, qu'on se le dise. Ce qui, ma foi, était bien pratique pour l'embarquer à peu près n'importe où contre son gré. Hop, un bras passé autour de la taille, on la jette sur l'épaule et c'est parti. Pratique comme tout, si vous voulez mon avis. « Parce que tu as forcément organisé un truc, n'est-ce pas ? » Je l'observe, la tête penchée sur le côté. « Si on faisait un tour là-haut pour voir ce que tu as concocté ? » je rajoute, en jouant des sourcils. Puis je commence l'ascension des escaliers, la jeune femme toujours agrippée à moi. Bien déterminé à découvrir ce qu'elle avait orchestré pour ce jour si significatif et pressé de le partager avec elle.

Quand je me trouvais aux côtés d’Indie, il y avait quelque chose d’étrangement magique qui se produisait à chaque fois et qui, en réalité, durait depuis un an, maintenant. Je me sentais légère, sereine et surtout heureuse. Le vide que j’éprouvais depuis que la maison familiale s’était vidée de ses autres occupants avait petit à petit disparu et même si sa présence ne pourrait jamais effacer entièrement l’absence de mes parents, elle l’avait apaisé. Je me sentais bien avec lui et, ça m’avait, très légèrement rendu mordue. J’étais accro à son odeur, à la douceur de ses gestes, à la pression de ses lèvres sur les miennes ou sur ma peau, à la chaleur de son corps et de ses bras protecteurs. Même si on continuait d’user du sarcasme et de l’ironie, comme on l’avait toujours si bien fait, mon être tout entier se transformait en guimauve la plupart du temps. Des fois, j’avais sincèrement envie de me cogner la tête contre un mur à être aussi niaise et en même temps, j’avais de quoi l’être. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il était le petit-ami parfait, non seulement parce que la perfection n’existait pas, mais surtout parce qu’il serait capable de s’en servir pour la moindre petite chose s’il venait à m’entendre dire ça. Il allait prendre le melon et nop, hors de question. Il en avait déjà un bien assez gros.

Quand je l’entends arriver, il ne me faut pas plus de quelques secondes, une fois avoir pris le temps de descendre les escaliers sans me casser la figure, pour me retrouver accrochée à lui, tel un petit koala. J’avais attendu son retour toute la journée et avec tellement d’impatience que, maintenant qu’il était là, je ne comptais plus le lâcher d’une semelle. Je ferme les yeux, quelques secondes, appréciant ses baisers contre mon épiderme avant de les rouvrir, plongeant mon regard dans le sien. « Peut-être… » je souffle en l’observant avec un petit sourire malicieux. « Mais si je te le dis maintenant, ce ne sera plus une surprise, Monsieur Galderan. » Il allait devoir patienter encore quelques secondes. Mes bras se resserrent légèrement autour de son cou alors qu’il commence l’ascension des escaliers et quand on arrive en haut, je descends de mon perchoir, un peu à contre coeur. Ma main vient se glisser dans la sienne, lui volant un baiser avant de l’entrainer en direction de la salle de bain. Je m’arrête devant la porte, me tournant légèrement dans sa direction. « Ferme les yeux. » je lui demande. « Et ne triche pas ! » J’attends que ses paupières soient closes pour ouvrir la porte et le faire entrer à l’intérieur. « Je te dirais quand tu pourras rouvrir les yeux, d’accord ? » Je lâche sa main, le temps de récupérer le briquet posé à côté des lavabos, m’empressant d’allumer les quelques bougies que j’ai disposé sur le bord de la baignoire ainsi que les guirlandes lumineuses que j’ai ajouté autour des miroirs. Puis j’éteins la lumière, reprenant ma place à ses côtés. « Tu peux regarder. » je murmure d’une voix faible. La pièce s’est teintée d’une douce couleur tamisée et commence lentement à s’embaumer des différents parfums d’agrumes qui flottent dans l’air.

S'il y a une chose que j'aimais, dans ma relation avec Musa, c'était qu'être ensemble n'avait presque rien changé à la manière dont nous nous comportions l'un avec l'autre. Enfin, tout était plus tendre et je ne comptais plus les heures où je l'observais dormir, bercé par son souffle lent et la chaleur de sa peau. Où je laissais voguer mes doigts le long de son épaule, où mes yeux effleuraient les contours de son doux visage. Je me sentais bien. J'étais heureux. Comme si je n'avais jamais vraiment été paisible jusqu'à cet instant. Mais nous n'avions rien perdu de cette flamme qui nous animait avant que l'amour ne vienne s'immiscer au milieu et j'appréciais ces instants où nous retrouvions nos petites habitudes. Où nos esprits gorgés de sarcasme, d'ironie, se retrouvaient à nouveau face à face. Ma petite sorcière était toujours un adversaire à la hauteur et ça faisait partie de son charme. Néanmoins, il y a des jours où j'avais l'impression de faire face à un étranger, quand je voyais à quel point je sortais de ma réserve en sa compagnie. Pourtant, ça ne me faisait pas peur. Parce que c'était pour le mieux, pour construire quelque chose avec une personne qui faisait de moi un homme meilleur. Et elle savait qu'elle aurait toujours une place parmi nous, à la maison. Elle faisait partie de la famille et la porte lui était toujours ouverte, de jour comme de nuit.

Sa silhouette apparaît à l'instant où je m'approche des escaliers et je réceptionne ce colis avec un grand plaisir. En quelques secondes, je suis entouré de Musa, de son parfum aux effluves aromatiques, de sa présence et je laisse échapper un soupir de contentement. Je la salue convenablement, avant de l'interroger en captant l'éclat de mystère qui brille dans ses yeux. Ce jour n'était pas n'importe lequel, je convenais mais je sentais qu'il se passait quelque chose, qu'elle avait préparé tout un programme pour célébrer dignement notre première année passée ensemble. Peut-être… Un sourire étire mes lèvres, puis un sourcil se hausse momentanément. « Petite cachottière. » je murmure, avant de resserrer ma prise contre son corps pour la maintenir contre moi, le temps de gravir la volée de marches menant à l'étage supérieur. Puis elle se laisse glisser pour redescendre et ça me fait l'effet d'un courant d'air contre ma peau. Mais ses doigts s'entrelacent aux miens, tirant sur mon bras pour m'obliger à me pencher en avant. Ses lèvres butinent furtivement les miennes et elle m'intime de la suivre jusqu'à la salle de bain. Ferme les yeux. Et ne triche pas ! Je laisse échapper un court ricanement. « Je n'oserais pas. » C'est faux. Et on le sait tous les deux. Mais elle trépigne d'impatience et je sais qu'elle a redoublé d'efforts pour organiser tout ça. Musa apportait beaucoup d'importance aux célébrations alors je ne doutais pas de son implication là-dedans. Sa main quitte la mienne et j'entends le cliquetis un briquet résonner plusieurs fois, suivi d'autres petits bruits qui m'intriguent énormément. Lorsqu'elle me fait signe de rouvrir les paupières, mes lèvres s'entrouvrent légèrement de surprise. La pièce était délicatement illuminée, créant une atmosphère profondément intime. Des parfums d'agrumes parvenaient jusqu'à moi, titillant mes sens et je baisse les yeux pour capter son regard. « Et bien, vous pouvez être fière de vous, Musa Flores. » je souffle, avec un tendre sourire. Puis je viens me placer dans son dos, délicatement, entourant à nouveau son corps de mes bras. « Mais je trouve que vous portez trop de vêtements à mon goût. Et ça serait dommage de laisser l'eau refroidir. » je susurre, le nez subtilement glissé derrière son oreille.

Je n'oserais pas. Un ricanement s’échappe de mes lèvres et je secoue la tête de droite à gauche, en poussant un petit soupire. Bien sûr que si, il oserait. On parlait d’Indie et Monsieur prenait bien trop de plaisir à faire le contraire d’absolument tout ce que je lui disais, rien que pour m’embêter. En soit, je le comprenais, parce que j’adorais faire la même chose avec lui. Un véritable passe-temps. Mais là, il n’avait pas intérêt à tricher. C’était une surprise, qui me tenait particulièrement à coeur à cause de la symbolique qu’elle représentait. Un an ensemble, ce n’était pas rien. « J’espère pour toi, Galderan. » je gronde d’une voix légèrement menaçante. Enfin… Si on pouvait considérer un chaton comme menaçant, évidemment. Je savais que je n’allais pas l’effrayer pour un sous, même si je promettais de lui arracher la tête si je le voyais ouvrir les paupières dans le but de découvrir ce que j’avais tramé avant que je ne lui en donne l’autorisation. On savait tous les deux que je n’étais pas crédible quand je m’énervais, pour mon plus grand malheur. En fait, je devenais vite ridicule, quand je me mettais en colère, tout ça parce que je faisais la taille d’un minimoys. Et autant le dire, à côté d’Indie et de son presque-mètre-quatre-vingt, j’étais ridicule. Enfin de toute façon, j’étais ridicule à côté de chaque membre de ma famille. Mes parents étaient tous les deux grands, mon frère encore plus… J’ai dû faire beaucoup de choses horribles dans une de mes vies antérieure pour que la vie me punisse de la sorte. Et oui, je sais, tout ce qui est petit est mignon, sauf que j’aimerais bien être prise au sérieux, de temps en temps. Je l’entraîne donc à ma suite dans la salle-de-bain, après m’être assurée que ses paupières sont closes et je m’empresse d’allumer bougies et guirlandes, et ensuite d’éteindre la minute. Je laisse passer quelques secondes, admirant avec fierté ce que j’avais préparé. J’espérais vraiment, qu’en plus de le surprendre, ça allait lui faire plaisir.

Je l’observe ouvrir les yeux, découvrir sa surprise, me dandinant sur mes deux pieds. Je sens mes épaules se détendre à son compliment, rassurée d’avoir vu juste. Je m’étais creusée la tête pendant des semaines, à la recherche d’un cadeau parfait pour notre anniversaire de couple, avant de revenir sur quelque chose qui nous correspondait à tous les deux. Je le sens se glisser dans mon dos, pour ensuite m’entourer de ses bras et je me blottis contre lui, fermant les yeux quelques secondes. Je voulais juste profiter de l’instant présent, sentir chaque parcelle de son corps contre le mien, respirer son odeur et laisser sa chaleur me réchauffer. Un frisson parcourant mon échine m’oblige à rouvrir les yeux et je me tourne pour lui faire face, un sourire espiègle étirant mes lèvres. « Je crois pouvoir remédier à ça… » je murmure contre sa bouche avant de l’embrasser. Je me glisse hors de son étreinte, reculant légèrement, avant de défaire, un par un, les boutons de mon chemisier. Je le laisse entrouvert pour m’occuper de faire tomber ma jupe le long de mes jambes, la poussant d’un léger coup de pied à l’autre bout de la pièce. « Maintenant, c’est toi, qui est trop habillé. » J’enlève finalement mon haut, l’envoyant rejoindre mon bas, revenant me coller contre le brun. « Tu m’enlèves le reste ? » je demande d’une petite voix, ma main venant saisir la sienne pour la poser sur mon épaule, au niveau des bretelles de mon soutien-gorge.

J’espère pour toi, Galderan. Je ferme les yeux, malgré le petit rire qui m'échappe en sachant qu'elle était aussi menaçant qu'un chaton. Il suffisait de la voir, avec son mètre cinquante et son visage de poupée. Malheureusement pour elle, Musa ne possédait pas les prérequis pour terrifier son entourage. Elle me donnait juste envie de la serrer dans mes bras et de fourrer mon visage dans le creux de son cou. Mais je savais qu'elle avait préparé quelque chose pour célébrer cette année passée ensemble et je ne voulais rien gâcher, sachant à quel point ça lui tenait à coeur. J'appréciais profondément le geste et je sentais mon palpitant battre la mesure dans ma poitrine, rien qu'à cette idée. Alors j'avance pas à pas, sa main dans la mienne pour me guider dans la salle de bain. À peine entré, je suis assailli de parfums qui viennent flotter tout autour de moi, s'insinuant dans ma mémoire olfactive. Des agrumes, qui rehaussaient la pièce de fragrances fraîches et réconfortantes. Puis elle lâche mes doigts avant d'aller trafiquer à quelques mètres, me faisant froncer les sourcils de curiosité. Une poignée de secondes s'égrènent avant qu'elle ne m'autorise à ouvrir les paupières et lorsque le paysage s'offre à mon regard, je sens un battement de coeur s'échapper en traître. Les lumières des guirlandes qui luisaient faiblement, les bougies, le bain chaud dont s'échappaient de légères volutes odorantes. Et la silhouette de la jeune femme, à mes côtés, qui se dandinait d'appréhension. Je m'empresse de lui souffler un compliment, sincèrement admiratif du travail accompli par la brune.

C'était simple, dénué de fioritures. À notre image.
Et j'appréciais énormément.

Puis je me glisse dans son dos, l'entourant à nouveau de mes bras, savourant la chaleur de sa peau et son parfum fleuri. Un bouquet de sauge, de lavande et verveine citronnée, la plupart du temps. Parfaitement assorti à la petite sorcière qui se trouvait contre moi, se retournant pour pouvoir me faire face après mon murmure. Je crois pouvoir remédier à ça. Ses lèvres rencontrent les miennes et je la laisse m'embrasser furtivement avant de reculer, parcouru d'un léger courant électrique lorsque ses mains se mettent en mouvement. Je ne rate pas une miette de sa peau, du moindre petit grain de beauté qui se dévoile à mon regard, j'effleure la courbe de sa gorge et je suis la ligne de ses jambes lorsque la jupe retombe presque silencieusement sur le sol. Musa était belle. Tellement belle. Et je sentais ce tiraillement familier, à l'intérieur de moi. Le désir. Sa voix résonne à nouveau et me ramène à la réalité, celle où elle est presque nue et collée contre moi, impatiente. Tu m’enlèves le reste ? Un rictus étire mes lèvres et je capture ses yeux et j'attrape son visage entre mes paumes pour aller lui voler un baiser, laissant par la suite traîner ma bouche contre sa mâchoire. Mes doigts sont attirés par la siens, déposés contre l'arrondi de son épaule, dans une attente presque palpable. « Vos désirs sont des ordres. » je souffle, glissant la bretelle le long de son bras, avant de faire de même avec l'autre. J'embrasse sa peau avant de serpenter dans son dos, pour retirer cette dentelle, la regardant rejoindre le reste des vêtements au sol. Puis le besoin revient à la charge, étreignant ma gorge et mon être tout entier. Mes mains glissent à nouveau, comme douées d'une vie propre, mes pouces s'immisçant entre le dernier rempart et son épiderme frémissant. Avant de tirer vers le bas, de le retirer doucement, le laissant tomber sur le sol. Pendant quelques précieuses secondes, il n'y plus rien d'autre que sa silhouette dévorée par mes yeux, sa chair douce et la pulpe de mes doigts qui me démange douloureusement. « Tu es tellement belle. » je susurre, redressant la tête pour retrouver son visage. Ses joues étaient légèrement roses et je suis pleinement conscient de l'avidité qui me consume, en cet instant. Mais je viens attraper ses paumes pour les poser contre mon torse, avec un rictus amusé. « À ton tour, brujita. » je lâche, mes lèvres s'étirant plus largement pour former un sourire débordant d'une malice à peine contenue. « Je ne vois pas pourquoi je serais le seul à travailler, par ici. »  

Indie. Je pourrais passer des heures et des heures à parler de lui et à venter ma chance que j'avais de l'avoir à mes côtés depuis un an maintenant. Même si il restait un être profondément agaçant et doté d'une capacité hors norme pour se montrer particulièrement irritant à mon égard, j'avais pu découvrir une toute autre facette de sa personnalité. Le Indie doux, attentionné et à l'écoute. Avec lui  je n'avais aucune honte à être qui je suis. Je ne craignais pas de passer pour une fille étrange à cause de mes croyances, ni d'être jugée. Je savais que certaines choses le dépassaient et je l'entendais. Quoi de plus normal pour un esprit scientifique, après tout. Toutefois, on croyait tous les deux aux bienfaits des plantes, de la nature et ça, je n'aurais jamais pu aussi bien le partager avec qui que ce soit d'autres. Il n'y avait qu'avec lui que je pouvais parler botanique pendant des heures, avec qui je pouvais me balader pendant des heures dans la forêt ou au milieu des fleurs sans jamais que l'un de nous deux ne soit lassé. J'avais passé les trois-cent soixante-cinq jours les plus merveilleux de ma vie. Mais aussi les plus simples. Parce que notre amour ne demandait rien de gigantesque. Tout se faisait dans la plus grande discrétion et simplicité. Et j'aimais ça, de toutes mes forces. Le retrouver le soir, pour nous lover l'un contre l'autre devant une série Netflix, lui envoyer, les matins où on ne se réveillait pas l'un à côté de l'autre, ce gif câlin, si représentatif de nous et de nos personnalité. Sans oublier la joie immense que je ressentais à chaque fois que son prénom apparaissait sur mon écran. Il ne faisait aucun doute que l'amour nous avait tous les deux rendu mièvre, mais je l'assumais sans doute plus que lui.

Mais là, nue devant lui, je n'étais plus certaine d'assumer quoi que ce soit. Je sentais le désir pulser dans mes veines, l'envie me consommer petit à petit. Et je bénissais la faible lueur des bougies de camoufler la rougeur sur mes joues. Pourtant, ce n'était pas la première que je me retrouvais dans ma tenue d'Eve sous yeux, mais aujourd'hui, c'était tout comme. Sans doute à cause de l'atmosphère qui régnait tout autour de nous. Ses mains viennent poser les miennes contre son torse et je l'observe pendant de longues secondes avant de sourire à mon tour. « J'imagine que j'aurais le droit à un strip-tease une prochaine fois. » je réponds, en faisant la moue,  avant de venir me blottir contre lui. Mes doigts se glissent sous son tee-shirt, effleurent son épiderme, traçant les lignes de ses pectoraux. Après quelques caresses, son haut rejoint mes vêtements sur le sol, suivi peu de temps après par son pantalon. Mon regard se noie dans le sien, tandis que mes mains remontent le long de ses cuisses, atteignant le dernier tissu qui nous sépare de ce doux moment d'intimité. « Je t'aime, Indie. » Des mots que je prononce dans un souffle alors que les sentiments que je ressentais à son égard, avait une telle intensité que ça menaçait de me rendre folle. Le dernier rempart de tissu tombe à son tour sur le sol et mes doigts viennent s'entremêler aux siens pour le tirer jusqu'à la baignoire. « Après toi. » j'annonce, le cœur palpitant à un rythme effréné dans ma cage thoracique. Je l'observe s'installer avant de le rejoindre, poussant un soupir de contentement lorsque mon corps se trouve immergé dans la chaleur de l'eau. Puis, je me glisse lentement entre ses jambes, ma tête venant s'appuyer contre son torse. Je pars une nouvelle fois à la recherche de ses bras, les guidant autour de ma taille, puis au niveau de mon ventre.

Et je crois que je pourrais tout donner pour rester là et ne jamais retourner à la vie réelle.
Juste lui et moi.