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Holding out for a hero. (Pollen #8)

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Kellen Walters
Deuxième génération

Kellen Walters


Date de naissance : 11/12/1989
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MessageSujet: Holding out for a hero. (Pollen #8) Holding out for a hero. (Pollen #8) EmptyVen 30 Avr - 21:12

i sacrifice myself in the name of love
Kellen & Poppy

Walters ? Lloyd ? Vous me recevez ? La voix de Monaghan résonne dans le creux de mon oreille et je prends une courte inspiration. Je sentais mon coeur battre à un rythme plus soutenu depuis quelques minutes, les yeux rivés sur le bâtiment qui me faisait face. « Bien reçu. Tout le monde est en place ? » je souffle dans mon émetteur d'une voix plate, sans détourner le regard de ma cible. Un hangar en bordure de Glendale, où allait se réunir la pègre de Los Angeles. Après des semaines de recherches infructueuses et l'impression horripilante de tourner en rond, nous avions enfin réussi à trouver des informations à propos de Gúzman. Le goût amer de la défaite après notre passage dans sa villa n'avait toujours pas quitté le creux de ma langue alors je comptais bien savourer le bruit métallique des menottes que l'on allait passer à ses poignets. Il n'allait pas s'échapper, cette fois, que ce soit mort ou vif. Nous savions de source sûre qu'ils allaient se regrouper dans l'infrastructure en début de soirée pour faire leur échange et la zone avait été quadrillée avant d'être parfaitement sécurisée. Ce truand avait certainement tout prévu à la minute près et j'étais quasiment sûr qu'il avait déjà convenu d'un moyen de s'enfuir, si jamais il venait à rencontrer la moindre contrariété. Des contrariétés telle que mon équipe, sur le qui-vive et prête à agir à mon signal. « On s'occupe de les faire sortir et vous vous chargez de les cueillir, comme prévu. » je rajoute, en me tournant à demi pour glisser un regard à Poppy et la poignée d'agents qui se trouvaient dans son dos. Moins nous étions à infiltrer le bâtiment, plus l'effet de surprise allait être grand et je refusais de faire face à un nouvel échec. Ce jour allait être décisif et j'allais mettre toutes les chances de mon côté pour atteindre mon but.

Ce fils de pute caracolait à l'air libre depuis trop longtemps et il était temps qu'il croupisse derrière les barreaux après avoir pris son pied à jouer avec nous.

J'entends un moteur rugir, quelques mètres devant nous et j'aperçois une énième voiture se garer sur le parking en gravier qui bordait le hangar. Deux larges silhouettes en sortent, vêtues de noir et elles pivotent pour observer les alentours, me faisant reculer dans l'ombre du mur pendant quelques secondes. Avant de me pencher à nouveau en avant pour observer leur manège, faisant sortir un troisième larron qu'ils encadrent avant de rentrer à l'intérieur. Ils étaient quatre à devoir se rendre là, d'après nos informations. Et nous venions de voir le dernier s'engouffrer dans la bâtisse, ce qui rendait les choses tout de suite plus intéressantes. « Je veux plusieurs personnes à chaque sortie, prêtes à appréhender les suspects. » j'indique, avant de faire un geste de bras à l'unité repliée sur notre droite, dans la rue d'en face, pour leur intimer de se mouvoir au plus vite. « Unité de tir, mettez-vous en place et restez alertes. Surveillez la moindre fenêtre. » Dans le cas où nous étions repérés, je préférais qu'ils puissent dégager les endroits susceptibles de mettre en danger les équipes au sol. Je finis par vérifier que la rue qui nous séparait de l'entrepôt était vide avant de faire signe à mes coéquipiers, la cohorte se mouvant pour réduire la distance. Le sang battait dans mes tempes, fruit de l'adrénaline et d'une appréhension qui me tordait les entrailles, entremêlée à une sorte d'excitation presque malsaine. J'étais farouchement déterminé à mettre fin à ce jeu du chat et de la souris qui perdurait depuis des années, qui avait réussi à mettre mes nerfs à rude épreuve. Et qui avait failli nous coûter nos vies, à ma partenaire et à moi. Mes yeux se détournent de notre destination pour effleurer le visage de Poppy, quelque chose se resserrant une fraction de seconde dans ma poitrine. Ses iris croisent les miens et mes lèvres se plissent, ma tête se penchant légèrement vers l'avant pour lui signifier que tout se passait bien.

Du moins, pour le moment. Je n'avais pas la moindre idée de la manière dont les choses allaient se dérouler parce qu'elles finissaient toujours par être totalement imprévisibles.

Nous atteignons finalement le bâtiment et j'enjoins à mon groupe de se scinder en trois, pour rejoindre les entrées principales. J'avais étudié ce hangar sous toutes les coutures pendant plusieurs jours et je savais exactement par où nous faufiler en toute discrétion. Ils n'étaient pas dupes et j'étais presque certain qu'ils devaient se douter qu'ils n'allaient pas pouvoir magouiller en toute tranquillité. Mais ils étaient faits comme des rats et ils n'auraient ni le temps, ni la possibilité de fuir d'ici sans être rattrapés par nos différentes unités. J'espérais seulement qu'ils n'allaient pas imaginer le pire, parce qu'un homme cerné de toutes parts semble parfois se convaincre que faire le plus de dégâts possibles était la meilleure solution pour gagner du temps. Je compte jusqu'à trois, silencieusement puis nous nous mettons enfin en mouvement pour pénétrer dans l'entrepôt. « Ils sont à l'étage. » je murmure à la rousse, rasant le mur avec mon arme logée dans la creux de la main. Je m'arrête quelques secondes pour l'observer avant de pointer les escaliers de service du menton. « On attend que les autres confirment leur position et on pourra aller les saluer comme il se doit. » Il y a quelque chose de féroce dans le creux de ma voix et je pense que ma détermination peut se ressentir à des kilomètres. « Je m'occupe de Gúzman. » je termine, les dents serrées.   

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Poppy Walters
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Poppy Walters


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MessageSujet: Re: Holding out for a hero. (Pollen #8) Holding out for a hero. (Pollen #8) EmptyVen 7 Mai - 19:20

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so let me love you.
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Ça faisait un peu plus de trois mois qu'on attendait ce moment, celui qui nous permettrait d'agir et de, enfin, mettre tous ces malfrats derrière les verrous. Plus de trois mois que je me repassais le déroulé de la soirée, en boucle, pour essayer de comprendre là où on avait pu merder. On avait cru posséder toutes les cartes en main pour obtenir les informations dont nous avions besoin pour l'arrêter, on avait espéré avoir plusieurs coups d'avance sur lui, mais nous nous étions trompés. Gúzman savait et il avait toujours su. Il menait la danse depuis le début et savoir qu'il avait éprouvé une certaine satisfaction à nous piéger me faisait encore bouillir de colère. Mais cet enfoiré ne s'était pas arrêté là. Après avoir failli nous tuer, tous les deux, Kellen et moi, il s’était de nouveau joué de nous. Les dossiers récupérés sur la clef USB supposés nous aider à avancer dans notre enquête et nous permettre de découvrir le moindre de ses plans s'étaient avérés n'être que des leurres. Nous les avions épluchés pendant des heures et sous tous les angles, mais nous n'en avions tirés aucun résultat convaincant. En revanche, nous en étions arrivés à la même conclusion. Seul, Gúzman aurait été incapable de connaître nos intentions ou nos agissements. Quelqu'un de l'intérieur et à qui nous avions accordés toute notre confiance jouait sur les deux tableaux. La tension n'avait jamais été aussi grande au sein même de notre unité, jusqu'à ce qu'on découvre que le fauteur de trouble n'était d'autre que l'un de nos principaux indics. Nous étions donc repartis de zéro, sans point de départ ou de pistes à suivre. Et après tous ces mois à désespérément attendre qu'il fasse le seul faux pas qui trahirait ses intentions, l'heure était venue de le faire tomber, lui et tout son réseau de trafics. Il possédait l'un des plus vastes de toute la ville et je ressentais une pointe de soulagement, et de ravissement, à la simple idée de savoir qu'il allait enfin finir ses jours derrière les barreaux.

Mon regard croise quelques secondes celui de mon partenaire alors que le vrombissement d'un moteur attire notre attention. Une nouvelle voiture se gare avant que deux silhouettes tout en noir n'en sortent, scrutant les alentours avec minutie. Puis une troisième personne quitte l'habitacle et se fait escorter par ses deux larbins jusqu'à l'intérieur. Si nos comptes étaient bons, tous les individus prévus à cette petite réunion étaient présents. Ils ne nous restaient plus qu'à les interpeller et les envoyer dans une cellule. J'écoute, en silence, les instructions données par Kellen, observant nos coéquipiers se mettre en mouvement. Une certaine appréhension venait me nouer les entrailles et je n'arrivais pas à me défaire de l'image de notre première défaite.  Nous avions travaillé des semaines à l'élaboration d'une stratégie, nous avions passé des nuits presque blanches à étudier les plans du hangar pour être certain d'avoir la meilleure approche possible, mais Gúzman devait forcément se douter qu'on agirait et je craignais que tout se répète. Qu'il ait été tenu au courant d'une façon ou d'une autre ou qu'il ait tout simplement prévu le comité d'accueil pour nous aussi. Après s'être assurée que le champ était libre, on s'avance prudemment pour réduire la distance avec l'entrée. Je sens mon cœur battre a un rythme effréné dans ma poitrine et je prends une profonde inspiration pour tenter de me calmer. Il fallait que je reste calme et sereine si je voulais mener à bien cette mission et il était tout simplement hors de question qu'elle échoue. Que ce soit de ma faute ou pas, d'ailleurs. Je refusais qu'on reparte pour des années de traque ou que Gúzman et ses hommes connaissent la liberté plus longtemps. Ils en avaient déjà bien trop profité. Mon visage pivote légèrement sur le côté alors que je vois Kellen m'observer et je hoche la tête à ses paroles silencieuses. Pourtant, elles ne me rassurent pas pour autant. Tout se passait bien pour le moment, oui, mais pour combien de temps ?

Finalement mes craintes se font entièrement balayer au moment où nous atteignons le bâtiment. L'adrénaline se met à pulser dans mes veines quand le signal est donné pour pénétrer à l'intérieur. On s'engouffre dans le couloir en rasant les murs, armes en main et je me contente, une nouvelle fois d'un signe de tête pour lui montrer que je l'ai bien entendu. On s'arrête quelques secondes en bas des escaliers, pour laisser à l'équipe le temps nécessaire pour se mettre en place et ainsi nous donner le signal. Mes yeux remontent jusqu'à son visage alors qu'il m'informe vouloir s'occuper de Gúzman. Je sens mon estomac se nouer et l'inquiétude remonter en flèche, sans aucune raison particulière. Kellen était l'un des meilleurs agents que le SWAT abritait et je savais pertinemment qu'il était en mesure de l'arrêter seul. Je détourne le regard, une poignée de secondes, le temps de reprendre contenance. « Fais attention à toi. » je murmure malgré tout. Les choses avaient changées entre nous, de mon côté en tout cas, et je ne pouvais pas le nier ou faire semblant. Mes sentiments étaient bien trop fort pour que je reste entièrement de marbre. Je reprends l’ascension des marches, mes pas se faisant les plus légers possible afin d’éviter tout potentiel grincement. Arrivée en haut, je me place à droite de la porte, l’un de mes mains posée sur la clenche, tandis que l’autre tient fermement une grenade assourdissante, prête à être dégoupillée. Puis j’entends mon émetteur grésiller, avant que la voix de l’un de nos collègues retentisse, nous confirmant leur position. Après un regard entendu avec Kellen, j’abaisse la poignée avant d’y jeter l’explosif défensif à l’intérieur de la pièce. Celui-ci s’active et c’est le moment que nous choisissons pour entrer à notre tour, armes en main. Je balaie rapidement la salle du regard, repérant un de nos quatre adversaires, déjà au sol, mais aucun signe de l’homme que nous recherchions en priorité, ni des deux autres. J’ai à peine le temps d’en informer mon partenaire que j’entends un craquement dans mon dos. Je me retourne précipitamment, parant le coup juste à temps. Ma main de libre vient s’écraser contre la pommette de mon assaillant, tandis que mon genou se loge dans ses côtes. Je profite de son étourdissement passager pour le plaquer contre le mur le plus proche, maintenant fermement ses mains dans le dos. Puis mon regard est attiré par une silhouette qui se meut dans la pénombre et qui se dirige vers une porte en métal, située dans le fond. « Walters ! » je l’interpelle, tout en lui indiquant d’un coup de menton notre cible en train de prendre la fuite. Une nouvelle fois.


@Kellen Walters  Holding out for a hero. (Pollen #8) 3726423776
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Kellen Walters
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Kellen Walters


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MessageSujet: Re: Holding out for a hero. (Pollen #8) Holding out for a hero. (Pollen #8) EmptyMar 11 Mai - 20:45

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Kellen & Poppy

Cette affaire me faisait tourner en rond et c'était la chose que je détestais le plus au monde. Comprendre que nous avions été menés par le bout du nez, c'était intolérable et ça faisait monter des bouffées de rage à l'intérieur de moi. En plus de la cavalcade dans son manoir et de l'explosion qui avait failli nous tuer, il s'était avéré que la fameuse clé USB ne comprenait absolument rien d'intéressant ou d'utile pour notre enquête et j'avais été à deux doigts de renverser le bureau tellement cette mission m'avait semblé être un échec du début à la fin. Le point "positif" étant que nous avions réussi à retrouver la trace de la taupe, qui s'était révélée être un de nos indicateurs. Mais même avec cette gêne écartée de notre chemin, c'était comme s'il fallait tout reprendre de zéro et ça gâchait des mois de travail, des semaines entières de recherche et de préparation. D'où l'élaboration minutieuse de ce plan, l'étude rigoureuse du bâtiment autour duquel nous avions formé des groupes solides et l'attente presque teintée d'exaltation qui rugissait dans mes entrailles. La simple idée de le savoir derrière les barreaux, de lui passer les menottes et voir l'abattement sur son visage avait le don de me mettre en joie. Ce fils de pute avait joué assez longtemps avec nous et ma patience avait des limites. Pour parfaire le moment, le dernier invité de Gúzman nous fait l'honneur de sa présence et je l'observe sortir de sa voiture aux vitres teintées, encadré par deux gorilles vêtus de noir. Le compte était bon et j'attends quelques minutes avant de transmettre mes instructions à mes coéquipiers, dispatchés ici et là dans le quartier et sur les hauteurs des bâtiments, prêts à se mettre en action. Nous n'avions pas le droit à l'erreur, je le savais. Il était capable de s'enfuir à nouveau et de disparaître dans la nature, là où on ne pourrait jamais le retrouver. Il craignait trop pour son business et sa misérable vie pour s'exposer davantage après deux mouvements de notre part. Mais je n'allais certainement pas lui laisser le temps de filer et j'étais prêt à tout pour le mettre à genoux devant moi.

La cohorte se met en marche et mes yeux fouillent le paysage, étudient le moindre mouvement aux fenêtres malgré la présence des snipers sur les toits d'en-face. J'étais parfaitement conscient que je pouvais compter sur la présence de mes collègues pour nous protéger mais même avec cette assurance, je ressentais le besoin d'avoir le contrôle sur tout, de maîtriser la situation. Mon coeur bat à un rythme plus soutenu dans ma poitrine et je glisse un regard à Poppy, qui me suit silencieusement. Je n'avais pas la moindre idée de la manière dont ça allait se passer mais j'étais confiant. Même si ce genre de mission se révélait souvent imprévisible dans plein d'aspects, je me sentais prêt et je n'allais rien lâcher. Le ripoux n'allait pas ressortir de ce hangar, qu'il soit immobilisé sur une civière ou avec deux anneaux métalliques autour des poignets. Il n'avait pas été tendre avec nous et je ne comptais pas l'être non plus avec lui. Mon arme est fermement serrée entre mes doigts quand nous rentrons dans le bâtiment et je rase les murs, suivis par ma partenaire. Juste le temps de laisser aux autres la possibilité de contourner la pièce pour se placer de l'autre côté. Et je ressens tout le poids des yeux clairs de la rousse sur mon visage, avant qu'elle ne les détourne. Puis je me fige, les lèvres plissées alors que mon membre palpite furieusement dans ma cage thoracique. Fais attention à toi. Je déglutis, mes pupilles effleurant son visage pâle. « Toi aussi. » je souffle, sur un ton tout aussi bas alors qu'elle commence l'ascension des escaliers et je la suis, à pas de loup. La discrétion était notre alliée et elle allait permettre de conserver l'effet de surprise le plus longtemps possible. Même si l'hypothèse que nous ayons déjà été repérés continuait de tournoyer dans un coin de ma tête. Nous devions nous y préparer, même rien qu'un peu, pour ne pas être pris au piège. Poppy se place sur la droite et je prends la gauche, une grenade assourdissante en main. Les miennes sont enroulées autour de mon flingue et j'attends le signal qui ne se fait pas prier d'arriver.

La porte est ouverte et notre arsenal balancé à l'intérieur, je la fais valdinguer d'un coup de botte avant de m'engouffrer à l'intérieur. Mes yeux fouillant la pièce à la recherche du principal suspect. Et mon estomac se noue en constatant son absence mais je ressens le mouvement de l'air avant qu'il n'atteigne sa cible. Ma partenaire aussi et elle pare le coup au dernier moment, mettant son adversaire hors d'état de nuire en quelques gestes précis. J'attends qu'elle me confirme que tout va bien mais ses yeux dévient et sa voix retentit, faisant grimper l'adrénaline dans mes veines. Gúzman. Je me retourne, avisant la silhouette qui se rue vers une porte, mon corps se mettant en action à la vitesse de l'éclair. Réduisant la distance avec le criminel, j'aperçois l'éclat brillant d'une arme qu'il tire de la poche de sa veste avant de me jeter au sol, un bruit de détonation résonnant quelques secondes après. Prenant appui sur ma main valide, je me relève à demi, envoyant ma jambe vers l'avant pour balayer les siennes. Mon bras venant à la rencontre du sien pour dégager son arme de ses doigts épais, de la pure satisfaction venant s'engouffrer à l'intérieur de mon être. « Alfonsó ! » La voix de baryton du malfaiteur s'échappe bruyamment et la porte par laquelle il comptait s'enfuir s'ouvre sur un autre homme, un revolver à la main. Il avait vraiment tout prévu, ce chien. Et je lâche un grondement de rage avant de rouler sur le côté, profitant de la présence d'un meuble pour me mettre à l'abri. « Ce fils de pute va s'enfuir ! » je crache, ulcéré.  Avant de me redresser quelques secondes, tirant des coups de feu en direction de la porte pour les empêcher de l'emprunter. Ils reculent de quelques mètres avant que le canon du flingue ne se tourne vers moi. Les détonations s'enchaînent et je plonge en avant, me dissimulant derrière une colonne en béton. Dégoupillant une grenade assourdissante que je lance dans leur direction avant de chercher ma partenaire des yeux. Gúzman était désarmé pour le moment alors il fallait que je me focalise sur l'autre. « Surveillez la moindre putain d'issue, le toit et les escaliers de service. Cet enfoiré ne doit pas sortir d'ici, vous m'entendez ? » je débite à toute vitesse dans mon émetteur. J'entends une porte claquer violemment et je rugis avant de me précipiter en face de moi, à leur poursuite. Gravissant les marches qui me mènent à l'étage, le coeur battant fort dans ma poitrine et le souffle court. Il ne devait pas m'échapper. J'aperçois la silhouette de son larbin devant moi et je n'hésite pas une seconde avant de tirer dans sa jambe pour le faire tomber au sol avec un grognement de douleur. Son corps s'étale sourdement par terre et j'entends des pas précipités dans mon dos, captant l'éclat rougeoyant des cheveux de ma coéquipière avant de continuer ma course-poursuite.

Je n'ai le temps d'entendre que des paroles vociférées en espagnol avant d'apercevoir des ombres devant moi, en tournant à la suite du criminel.

Il avait fait plus que prévoir son coup, ce cabrón.    

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MessageSujet: Re: Holding out for a hero. (Pollen #8) Holding out for a hero. (Pollen #8) EmptyMer 19 Mai - 21:34

You have my heart, so let me love you.
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Cet enfoiré ne pouvait pas encore nous échapper. On n'avait pas passer des mois à attendre le bon moment pour frapper, encore moins à élaborer tout un stratagème afin de mettre un terme à ses agissements pour qu'il nous glisse une nouvelle fois entre les mains. J'avais encore du mal à accepter notre premier échec alors je refusais catégoriquement d'en essuyer un de plus. D'autant plus que je doutais fortement que notre capitaine apprécie que cette mission échoue. Il fallait qu'on le mette hors d'état de nuire, lui, ses larbins et toutes les autres personnes qui gravitaient autour de ce noyaux. Alors après avoir prévenu mon partenaire de sa fuite potentielle, je l'observe du coin de l'œil se lancer à sa poursuite. Mais une détonation retentit et je sens mon cœur se serrer dans ma poitrine presque instantanément. Je pivote sur le côté, maintenant toujours fermement l'un de nos suspects contre le mur, essayant désespérément de trouver la silhouette du brun dans la pénombre. Je fini par l'apercevoir, Gúzman en face de lui et maintenant désarmé. Mais je n'ai pas le temps d'éprouver le moindre soulagement qu'un nouveau coup de feu éclate, obligeant Kellen à se mettre à l'abri. Bordel. Et notre plan si bien ficelé me donne l'horrible impression de tourner en eau de boudin. Et c'est peu de le dire. La voix de l'un des coéquipiers me prévient d'une menace dans mon dos juste à temps et je relâche ma prise autour de mon premier assaillant pour parer le coup du second. Je peux lire dans ses yeux une certaine satisfaction et surtout toute la confiance qu'il a en lui à ce moment bien précis. Ils étaient deux. J'étais seule. Malheureusement pour eux, c'était bien loin de m'effrayer, bien au contraire. J'allais lui faire regretter son insolence et sa trop grande assurance. Mes membres se remettent automatiquement en mouvement et j'intercepte plusieurs de leurs attaques, avant d'envoyer mon pied dans les côtes de ce dernier, le faisant reculer de quelques mètres et grimacer de douleurs Je profite de la distance qui s'est creusée entre nous pour me concentrer sur l'autre enfoiré qui m'avait échappé par sa faute, la crosse de mon arme venant s'écraser contre sa tempe, l'assommant pour de bon. Des bruit de pas derrière moi m'indique le retour du second scélérat, mais ce connard est plus rapide que moi et parvient à me désarmer, en plus de réussir à atteindre ma joue avec son poing. Le coup me surprend, me déstabilise pendant quelques précieuses secondes, lui permettant de reprendre le dessus. Tout son poids vient s'écraser sur moi et mon dos heurte violemment le mur, me coupant le souffle. Mes mains viennent se poser sur ses épaules et je le repousse vivement afin de me dégager, balayant rapidement la salle du regard à la recherche de mon flingue, que je m'empresse de récupérer, avant de pointer son canon dans sa direction. « Un geste et je tire. » je l'informe d'une voix froide. « À genoux, les mains derrière la tête. » Il s'avoue finalement vaincu et je lui passe les menottes au moment où deux de mes équipiers arrivent à mon niveau, le troisième malfrats également neutralisé. « Gúzman ? » je demande en fronçant les sourcils. J'avais perdu de vue mon partenaire ainsi que notre principal prévenu, mais j'avais bon espoir que Kellen ait réussi à l'avoir. Mais ils m'informent le contraire, m'indiquait la direction qu'ils avaient emprunté dans leur course poursuite un peu plus tôt. « Occupez-vous de lui. » je leur dis en pointant d'un geste du menton l'homme au sol. « Je vais rejoindre Walters. »

Arme en main, je m’élance dans le dédale de couloirs, tous mes sens en alerte. Après une course de quelques mètres, je parviens à rattraper Kellen dont je croise le regard, alors qu’il tire dans la jambe d’un des larbin de notre homme. Je lui adresse un rapide signe de la tête pour l’inciter à continuer tandis que je m’arrête au niveau du corps du gorille qui s’est écroulé sur le sol, me baissant pour lui passer les menottes. « Un suspect neutralisé et zone sécurisée. Venez le chercher. » je souffle dans mon émetteur avant de leur indiquer ma position exacte et de me remettre en mouvement. Je bifurque finalement sur la droite, le bruit des balles parvenant à mes oreilles et m’obligeant à continuer ma progression à pas de loup. Je repère mon partenaire derrière une immense colonne, ainsi que deux autres silhouettes à deux heures de ma position initiale. « J’arrive sur ta gauche. » je chuchote, avançant prudemment pour le rejoindre, en essayant de rester le moins à couvert possible. Après quelques échanges de tirs, j’arrive enfin à sa hauteur. « Ils sont combien ? » je demande dans un souffle. Gúzman avait vraiment tout prévu, au millimètres près. On savait qu’il serait bien entouré, encore plus depuis notre intrusion à sa petite fête et que lui passer les menottes ne serait pas chose aisée, mais ce salopard avait plus d’un tour dans son sac. Puis mon regard est attiré par d’immenses étagères industrielle dans un coin reculé de la pièce, sur notre droite, que je lui indique d’un discret coup de menton. De là-haut, on aurait une meilleure vue d’ensemble et un moyen plus efficace de les atteindre sans prendre trop de risque. « Je pourrais te donner leur position… » Un regard entendu plus tard, je parcours les mètres qui me sépare de mon perchoir, m’arrêtant net quand une odeur familière vient me prendre le nez et la gorge. Je sens mon cœur s’emballer dans ma cage thoracique, ma respiration se faire de plus en plus irrégulière et c’est comme si je replongeais en enfer.


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Kellen Walters
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MessageSujet: Re: Holding out for a hero. (Pollen #8) Holding out for a hero. (Pollen #8) EmptyVen 4 Juin - 14:39

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Je le savais. Ce sale chien avait déjà assuré ses arrières et prévu le moindre rebondissement pouvant troubler ses petites affaires, tel le criminel de haut-vol qu'il était. J'aurais du m'en douter plus tôt, mais ça m'avait permis de rester sur mes gardes en entrant dans la pièce. Mon corps se met en mouvement de lui-même et mes yeux quadrillent l'espace, repèrent les mouvements, mon cerveau tournant à plein régime. Comme une machine bien huilée, mes membres parés à répondre aux attaques, habitués à cette danse endiablée qu'était le combat rapproché. Des signaux résonnent dans le creux de ma tête en voyant la silhouette de Gúzman agrandir la distance mais je dois me défaire du gorille qui me fait obstacle pour le poursuivre. Je ne voyais plus rien d'autre, mon esprit focalisé sur cette angoisse de le rater à nouveau qui m'enserrait les tripes. Je ne pouvais pas perdre. Pas cette fois. Je n'allais pas le laisser s'échapper, même si je devais lui épingler les deux bras et les deux jambes au sol pour que sa fuite cesse enfin. Nous avions travaillé trop dur pour en arriver là, trimé jour et nuit pour fignoler nos plans et s'assurer une réussite après autant d'emmerdes. Savoir que cet enfoiré courait encore paisiblement les rues me rendait fou de rage et ça m'empêchait de dormir, certaines nuits. Il avait fait tant de mal et mis tellement de vies en jeu pour ses sombres magouilles qu'il était temps de le jeter derrière les barreaux. Je me jette au sol en voyant le canon pointé dans ma direction avant de riposter et de me mettre à leur poursuite, me faufilant derrière la porte pour grimper les escaliers. Il suffit de quelques secondes avant que mon flingue ne crache une balle qui vient se ficher dans la jambe d'un des larbins, des bruits de pas résonnant dans mon dos. Je me crispe, pivotant d'un seul geste et mon regard rencontre celui de Poppy. Un peu échevelée, s'abaissant pour menotter l'homme gémissant par terre. Et je continue ma route, bifurquant sur la droite avant d'atteindre une autre pièce, des ombres se mouvant rapidement sur le mur qui me fait face.

Des détonations éclatent et j'ai à peine le temps de rouler sur le côté pour éviter les projectiles, la voix de ma partenaire résonnant dans mon écouteur. Je tire dans leur direction pour les faire reculer, reprenant ma position derrière la colonne. Sa silhouette s'approche prudemment, répondant aux balles avant de finir par m'atteindre derrière le pilier en béton. « Ils sont deux, en plus de Gúzman. Encore des clébards prêts à protéger leur maître. » je siffle à voix basse avant de tourner les yeux dans la direction qu'elle m'indique, avisant les étagères en métal qui pourraient nous servir temporairement de cachette, le temps d'observer leur position. De plus, ça nous offrirait une position plus avantageuse pour les atteindre, sans s'approcher davantage. Mes iris rencontrent les siens quand elle se propose de partir en éclaireur. « Sois prudente. » je souffle, hochant légèrement la tête et l'observant s'avancer à pas de loup sur le côté. Jusqu'à ce qu'elle s'arrête net, mes sourcils se fronçant subitement. J'aperçois son visage se crisper, ses yeux s'agrandir et je vois les ombres se mouvoir à nouveau, me forçant à me détourner d'elle pour aller à leur rencontre. Il se passait quelque chose et je sentais l'angoisse envahir ma poitrine mais je devais me préoccuper de la menace imminente. Je profite de l'ombre crée par la colonne pour cueillir le premier d'un coup de pied dans le thorax, le faisant reculer en arrière, tandis que le poing de l'autre fuse dans ma direction. Le plat de ma main venant le parer, m'arrachant un grondement en forçant sur mon bras pour repousser son geste. Mais l'autre revient à la charge et je lâche ma prise sur le deuxième, ce qui le fait basculer en avant. J'en profite pour me baisser et la jointure de mon poing gauche rencontre sa mâchoire, lui tirant un grognement de douleur. Tirant parti de ma position, je pose mes paumes à plat pour balayer ses jambes pour le faire tomber à la renverse.

Mais je n'arrive pas à éviter le coup qui suit, sentant une douleur éclater dans ma pommette, me faisant tituber de quelques pas en arrière. Le fils de pute. Pourtant, j'arrive à esquiver le prochain malgré la pulsation qui résonnait jusqu'à l'intérieur de ma cervelle. Je pare son poing avant de projeter ma tête en avant, utilisant l'armature épaisse de mon casque pour atteindre l'arête de son nez, un craquement sinistre résonnant entre nous. Bien fait. Mon genou file en direction de son estomac, mes mains venant claquer ses tempes pour l'étourdir à son tour. Puis je récupère mon arme avant de faire voltiger la sienne, la crosse de mon flingue venant frapper son visage avec brutalité. Son corps retombe inerte sur le sol mais je n'ai pas le temps de m'y attarder et je tourne vers le premier, qui a eu le temps de se relever et que je vois partir en direction de ma partenaire. Putain. Une nouvelle détonation retentit et il s'affaisse par terre, le plat de ma botte suivant le creux entre ses omoplates. Mon pistolet rejouant la même scène et saluant ses tempes pour l'assommer. Je n'avais pas le temps de les menotter, rempli d'incompréhension quant à l'état de Poppy. Mes pas me ramènent en arrière et je sens le sang se glacer dans mes veines. Elle est là, debout sans bouger, complètement perdue. Et pendant quelques secondes, je la revois dans cet appartement lugubre, les yeux vitreux. Comme désincarnée. Mon coeur se met à battre violemment dans ma poitrine et je fonce pour la rejoindre, fouillant les alentours du regard pour apercevoir Gúzman. C'est là que je le vois, sortant de l'ombre avec un sourire triomphant, une arme dans la main et le canon dirigé vers la rousse. « Putain, Poppy ! Bouge de là ! » je hurle, dans l'espoir de la voir se mettre à couvert, courant à perdre haleine dans sa direction. Il n'y a qu'une seule chose qui tourne en boucle dans ma tête à cet instant, comme un disque rayé qui refuse de se remettre en route. Je dois faire quelque chose. Elle est toujours droite comme un I, regardant droit devant elle sans même apercevoir le danger qui s'approche et je plonge en avant. Une détonation éclate au même instant et mon corps percute celui de ma partenaire pour la pousser sur le côté. La douleur explose à l'intérieur de moi, remontant le long de ma gorge et m'arrachant un cri, mais je tends mon bras devant moi pour attraper l'uniforme de la rousse, la secouant tant bien que mal pour la faire revenir à elle. « Lloyd. Lloyd ? Lloyd ! Réveille-toi, bordel ! » je crache avant de voir ses yeux osciller légèrement dans ma direction. « Poppy ! J'ai besoin de toi. Maintenant. » je rajoute, plantant mon regard dans ses iris clairs et serrant mon poing autour son habit pour la rapprocher de moi. Mon autre main venant appuyer sur la blessure, sentant un liquide poisseux s'écouler et traverser les couches de tissu.  

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MessageSujet: Re: Holding out for a hero. (Pollen #8) Holding out for a hero. (Pollen #8) EmptyDim 6 Juin - 16:13

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On m’avait dit que le temps arrangerait les choses, que chaque jour qui s’écoulerait serait un pas de plus vers l’acceptation. On n’avait cessé de me répéter que, petit à petit, les images finiraient par se ternir, que les souvenirs de ces interminables journées se feraient moins douloureux, que le traumatisme s’estomperaient, mais surtout que la vie reprendrait son cours. Et elle avait reprit. Sans moi. La douleur n’avait jamais réellement disparu. Je la faisais taire, comme je le pouvais, l’enterrant dans les méandres de mon esprit à chaque fois qu’elle refaisait surface. J’ignorais tous les cauchemars qui me réveillaient encore en sursaut certains soirs, les scènes qui dansaient sous mes yeux quand les angoisses reprenaient le dessus. Je n’avais rien accepté, je m’étais simplement résigné. Je continuais d’avancer avec le poids de ma colère, de mes peines et de ma culpabilité. Je me cachais, du mieux que je le pouvais, derrière des masques, derrière des faux sourires, en essayant de retrouver tout ce que j’avais perdu quand mon existence tout entier avait basculé. Je mentais à tout le monde autour de moi, mais surtout, je me mentais à moi-même. Il suffisait encore d’un rien pour que je reparte dans cette chambre froide et austère, pour que les plaies que je peinais encore à refermer se rouvrent et que la peur de ne pas m’en sortir me terrasse de nouveau. Et mon cœur rate plusieurs battement quand une odeur que je ne connais que trop bien me donne l’impression de suffoquer. Il y a cette odeur nauséabonde de tabac, qui ravive mes propres brûlures, mélangé à l’odeur si particulière de la javel. Je le revois, se tenir devant moi, la folie brillant dans ses yeux, alors qu’il m’énonçait, dans les moindres détails son plan. Pour m’ôter la vie. Pour cacher toutes les preuves plausibles. Pour assurer sa sécurité et sa liberté. Il avait tout prévu et même si j’avais une confiance aveugle en mes collègues, je ne pouvais qu’admettre qu’il avait toutes les chances de s’en sortir. Contrairement à moi.

Je lutte, tant bien que mal, pour me raccrocher à la réalité, pour me concentrer sur ma mission, mais j’ai la sensation d’être prise au piège, de me retrouver en plein cœur d’une tempête où tout s’entrechoquent. Je ne contrôle plus rien. Mon corps refuse de se remettre en mouvement, même la plus infime de mes pensées est tournée vers l’Enfer que j’avais traversé presque un an plus tôt. J’entends la voix lointaine de Kellen parvenir jusqu’à mes oreilles, mais la seule chose que je discerne parmi les bourdonnements qui résonnent contre mes tympans, c’est mon nom. Mais je n’ai pas le temps de saisir ce simple contact avec la réalité que je me sens partir de nouveau, accablée par ces mêmes et éternelles images. Puis tout s’enchaîne. Je sens mon corps être projeté en arrière, ma tête taper contre le sol, le choc amorti par mon casque, le tout accompagné par une détonation. Il y a un cri, des mains qui resserrent mon uniforme et mes yeux se posent enfin sur le visage de mon partenaire, mon souffle saccadé, le regard perdu et empli d’une certaine incompréhension. Mes iris croisent les siens avant de descendre sur la tâche rougeâtre au niveau de son abdomen et mon sang ne fait qu’un tour. « Je… » Les mots restent bloqués dans ma gorge et je dois me faire violence pour ne pas m’effondrer en sanglot. Ce que j’avais toujours craint était en train de se produire. Il avait été blessé, par ma faute. Je me redresse précipitamment avant de venir glisser mes mains sous ses aisselles pour le tirer vers moi pour nous mettre tous les deux à couvert, avant de m’agenouiller à ses côtés. J’ai l’horrible sensation d’être incapable de réfléchir, de ne plus savoir comment réagir, tant la culpabilité me noue les entrailles. « Je suis désolée… » j’arrive finalement à lâcher, d’une voix étranglée. Puis d’un geste un peu maladroit, je viens plaquer ma main par-dessus la sienne sur sa blessure, en espérant contenir l’hémorragie, jusqu’à l’arrivée des secours. La deuxième, plus tremblante que jamais, atteint finalement mon émetteur pour joindre nos coéquipiers et notre supérieur. « Walters a été blessé. On a besoin d’une ambulance, immédiatement. » Et tout était entièrement de ma faute. Putain de merde. Ma tête se relève au son de bruit de pas précipités, en provenance du fond de la pièce et j’aperçois Gúzman filer, un sourire malsain naissant sur ses lèvres. Le fils de chien. « Gúzman se dirige vers l’aile Ouest. Il est toujours armé. » Je ne pouvais pas me résoudre à laisser Walters, pas après ce qu’il venait de faire pour me protéger. Je n’en avais plus rien à foutre de notre mission, de si elle échouait une seconde fois, nous obligeant à tout recommencer dans plusieurs mois. Je me foutais de me prendre un blâme, de me retrouver dans le bureau de Mendoza à affronter sa froide colère et son exaspération. Tout ce qui comptait, en ce moment, c’était de m’assurer que Kellen reste en vie. Mon oreillette se met à grésiller, et la voix de Johnson m’informe qu’ils sont en position pour accueillir cet enfoiré comme il se doit, faisant disparaître l’un des poids qui faisaient ployer mes épaules.

Puis mon visage s’abaisse sur celui de Kellen et j’ignore si c’est l’inquiétude qui parcours mes entrailles qui me fait paniquer plus que de raisons, mais je le trouve bien plus pâle qu’il y a quelques secondes. Et ça fait éclater une multitude de choses dans ma poitrine, des sentiments que je m’entêtais à cacher depuis des mois et qui, à cet instant, souhaitent s’exprimer. « T’as pas le droit de me laisser. » je murmure dans un souffle. « Parce que c’est moi, qui ai besoin de toi… » Je me sentais en sécurité à ses côtés, apaisée. « C’est moi… » je répète en venant planter mon regard dans le sien. Je ne pouvais plus nier l’évidence, encore moins continuer de faire semblant à chaque fois que je me retrouverais à partager une nuit avec lui. Je voulais plus, j’avais besoin de plus. « Je t’aime, Walters. »

Je l’aimais, avec son sale caractère, mais pour toute la lumière qui émanait de son cœur et qu’il ne semblait pas être en capacité de voir.


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MessageSujet: Re: Holding out for a hero. (Pollen #8) Holding out for a hero. (Pollen #8) EmptyDim 6 Juin - 21:32

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Il était difficile d'effacer des souvenirs. Difficile, voire impossible, parfois. Il fallait du temps, beaucoup de temps. Pour que les blessures se pansent, pour que les images s'effacent petit à petit. Pour les sensations disparaissent, pour qu'elles redeviennent de parfaites étrangères. Mais quand ils étaient teintés d'un noir profond, quand ils étaient recouverts d'obscurité, on ne s'en défaisait jamais vraiment. Ils s'agrippaient à la peau, rongeaient l'épiderme pour s'immiscer dessous, pour injecter leur poison dans nos veines. J'avais arrêté de compter les nuits à patauger dans la nuit, à errer dans ma propre mémoire, à rejouer encore et encore les mêmes scènes. Celles qui faisaient se serrer ma gorge et mes tripes, celles qui me donnaient envie d'aller dégobiller de tout mon soûl, celles qui me faisaient douter de la raison pour laquelle j'avais décidé de me battre. Ces images de terreur, de barbarie, de détresse. Et c'était parce que je le vivais également que j'arrivais si bien à remarquer combien il était difficile pour Poppy de reprendre le cours de sa vie. Son visage creusé, les cernes qui soulignaient encore ses yeux et ces secondes d'inattention où elle paraissait comme coupée du monde qui l'entourait. Les murmures remplis de détresse qui s'échappaient d'entre ses lèvres lorsqu'elle finissait par s'abandonner au sommeil. Ces appels au secours, ces gémissements remplis de peur. Il suffisait d'un rien pour qu'elle replonge et ça m'effrayait. Parce que ça la rendait vulnérable et dans notre cadre de travail, ça ne pouvait pas avoir sa place.

Et mon coeur se glace dans ma poitrine en la voyant s'arrêter net, devenant immobile alors que la menace guette aux alentours. Putain. Mais il est déjà trop tard et la seule chose que je peux faire, c'est devenir un obstacle pour les empêcher d'avancer dans sa direction. Réduire le danger à néant pour la garder en sécurité jusqu'à ce qu'elle revienne à la réalité. Je me fonds dans l'ombre avant de plonger en avant, un shoot d'adrénaline venant faire pulser le sang dans mes tempes. Puis tout se joue comme une chorégraphie, à quelques mouvements près. Les minutes s'écoulent et je bataille contre les larbins de Gúzman, jouant des pieds et des mains pour les mettre hors d'état de nuire. Non sans difficulté mais ma rage de vaincre et mon expérience me permettent d'envoyer ces gorilles au tapis en quelques gestes savamment étudiés. Il fallait que je retrouve Poppy, que je m'assure de son état. Le simple fait de ne pas savoir avait le don de me rendre fou. Mais c'est pire quand j'aperçois l'ombre se dégageant des ténèbres pour pointer le canon d'une arme sur elle. Tout se joue comme au ralenti et je me sens plonger en avant, forçant sur mes jambes pour prendre de l'amplitude et me jeter devant elle. Une détonation éclate et je sens la douleur exploser quelque part dans mon ventre, pareille à une lame fouillant à l'intérieur de mes entrailles.

Et j'essaye de me détacher de la souffrance pour secouer ma partenaire, pour la ramener à moi, lui faire reprendre conscience. Mon poing se serre sur son uniforme et je l'appelle, je cherche la moindre petite chose qui saura la faire revenir à mes côtés. Il fallait se mettre à couvert au plus vite. Et je laisse échapper un grondement de douleur quand j'essaie de me redresser, quelques étoiles venant danser devant mes yeux. Avant de la sentir me déplacer en arrière, loin du champ de vision de Gúzman, sa main venant appuyer sur le dos de la mienne pour maintenir l'écoulement de sang. « Je vais vraiment finir par croire que je suis destiné te sauver les miches, Lloyd. » je souffle, avec un sourire railleur, avant de relâcher une quinte de toux. La rousse communique les nouvelles à notre équipe et des bruits de pas retentissent au loin, suivis du claquement d'une porte. « Le fils de pute. » je peux m'empêcher de siffler, à voix basse. Mais elle leur indique sa position et j'ose  espérer qu'ils sauront réussir là où j'ai échoué. Au point où j'en étais, que ce soit moi ou quelqu'un d'autre qui l'attrape importait peu, tant qu'il finissait derrière les barreaux. Mes yeux papillonnent et je ressens la brûlure qui ronge ma peau, près de mon estomac. Le simple fait de respirer était un putain de cauchemar et je me sens étourdi. T'as pas le droit de me laisser. Mes yeux se relèvent dans sa direction, presque si rapidement que ça me fait à nouveau tourner la tête. « Poppy...? » je murmure, en l'observant tant bien que mal. Son visage me semblait avoir retrouvé tout son sérieux, mais était imprégné d'un quelque chose qui me comprimait la poitrine. Ses paroles me remplissent d'une gêne profonde, les premières secondes. Parce que c'est la première fois qu'elle s'exprime de cette manière et tout simplement que c'est elle. Puis il y a quelque chose qui éclate à l'intérieur de moi, comme une sorte de feu d'artifice qui pétille, qui rebondit entre les parois. Un sentiment que j'avais tenté de repousser à tout prix par peur de ne jamais le voir retourné, une émotion si puissante qu'elle m'effrayait toujours profondément. Je t'aime, Walters. Je ferme les yeux, prenant une respiration étranglée qui m'arrache un autre grognement de douleur avant de déglutir, rouvrant les yeux pour revenir aux siens. À ces iris clairs qui déversaient tellement de choses, qui me semblaient capables de sonder la moindre parcelle de mon âme, si je lui en laissais l'opportunité. Mon bras se redresse, ma main venant effleurer le contour de sa joue, mon pouce balayant le creux de sa pommette. « Je crois qu'on forme...une bonne équipe. » je murmure, sans la lâcher du regard. Je veux bien risquer ma vie, si c'est pour elle. « Même si tu es insupportable et que je passe mon temps à me prendre des balles pour toi. » je souffle, avec un léger rire qui se transforme à nouveau en gémissement quand je ressens la douleur retentir dans mon ventre. « Pourtant, je ne crois pas que je l'aurais fait pour quelqu'un d'autre. Tu es bien l'étrange exception qui confirme la règle dans mon existence, Lloyd. » je susurre sur un ton plus bas encore, savourant le léger contact de mes doigts contre sa peau. Même si mes yeux dévient à cause de l'intensité de son regard et du poids de mes propres paroles. « Ça va aller, partenaire. Tu es la mieux placée pour savoir que je suis coriace et que ce n'est pas ça qui va m'arrêter. » Ma main se retourne pour presser la sienne afin de la rassurer autant que possible. Ma voix n'est plus qu'un souffle, pour préserver mon énergie. Pour essayer de lutter le plus longtemps possible. Pour conserver ce contact si privilégié, si significatif avec elle. La souffrance me faisait perdre la tête, si ce n'était pas elle et ses paroles qui tournoyaient encore dans le creux de mon crâne.

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MessageSujet: Re: Holding out for a hero. (Pollen #8) Holding out for a hero. (Pollen #8) EmptyMer 9 Juin - 18:54

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Je ne pouvais pas dire qu'entrer au SWAT était le rêve de toute une vie, contrairement à un grand nombre de mes collègues, mais il s'agissait d'une réelle vocation. En quittant l'armée, intégrer la police et plus particulièrement cette unité s'était avéré être une  évidence. Et dire que j'en avais chié n'était qu'un euphémisme. Mais j'étais là et je n'avais jamais douté de mes compétences ou de m'a placé au sein de mon équipe. Et ce même quand mon très cher partenaire prenait un malin plaisir à me traiter de boulet. J'étais faite pour ce métier, j'avais ça dans le sang, en plus d'avoir ce besoin presque constant de sentir l'adrénaline battre dans mes veines. En tout cas, c'était ce que je croyais jusqu'à il y a quelques mois. Aujourd'hui, les choses avaient changé et je n'étais toujours sûre de rien. Je n'arrivais pas à m’ôter certaines pensées de la tête, de continuer de me dire que si j'avais vu claire dès le début dans le petit jeu de Jason, rien de tout ça ne serait arrivé. Mais je n'avais rien vu,  rien voulu entendre. Kellen m'avait prévenu pourtant, à plusieurs reprises et j'avais préféré lui rire au nez à chacune de ses remarques. Lui, il avait su percevoir le monstre cruel qu'il était, tandis que moi, je ne vivais que d'amour et d'eau fraîche. Et je n'arrivais pas à me pardonner de m'être montrée aussi naïve. Mais les choses ne s'arrêtaient pas là... Je ne cessais de mettre nos vies en danger, de compliquer la moindre mission à cause de mes absences répétées et ça ne pouvait plus durer. C'était en prévision de toutes ces choses que j'avais pris la décision de partir, de reconstruire ma vie loin des armes et de nos assauts. Et c'était en très grande partie pour lui que j'étais revenu. J'avais accepté de récupérer ma place et mon insigne, malgré le fait que je ne me sentais toujours pas prête, malgré mes peurs et mes doutes. Et ma plus grande crainte venait de se réaliser, me faisait remettre en question mes choix et mes décisions. Peut-être que je n'avais plus ma place en temps qu'agent, peut-être que dans le fond, Kellen avait toujours eu raison. Je n'étais plus sûre de rien, si ce n'est d'une seule chose; j’avais sacrément merdé. Et je ne pouvais décemment pas continuer de risquer nos vies.

De nouveau consciente, je nous positionne à couvert, hors d'atteinte de cet enfoiré de Gúzman, venant positionner une de mes mains encore tremblante sur la sienne pour y ajouter une pression supplémentaire. Je suis terrifiée à l'idée qu'il se vide de son sang devant moi, sans que je ne puisse rien faire, tout ça parce que je ne suis pas capable de tourner la page. Putain. Je détestais être aussi faible, parce que ça ne me ressemblait pas. Son procès approchait, et même si cet événement venait forcément remuer des mauvais souvenirs, je ne comprenais pas pourquoi ils continuaient d'autant m'atteindre. Il allait être jugé, il allait payer pour tout ça et pourtant, l'angoisse que tout recommence était toujours là. Et voilà où ça nous menait. « C'était visiblement compris avec le pack Blanche-Neige. » je chuchote avec une pointe d'humour, en réponse à sa réflexion. Pourtant, je suis loin d'avoir envie de rire. Son état m'inquiète et je sens un Nœud se former dans mon estomac alors que je réclame une ambulance de toute urgence. « Fais en sorte de changer ton destin, alors... » Je refusais qu'il me sauve au détriment de sa propre sécurité, comme il venait de le faire. Des bruits de pas puis un claquement de porte me rappellent que nous ne sommes pas seuls et j'ai à peine le temps de voir notre cible s'enfuir, que j'informe le reste de notre équipe de sa position, en espérant qu'ils réussissaient là où moi je nous avais fait échouer, Kellen et moi. Puis mon regard se repose sur le visage de mon partenaire et je prends conscience de toute l'intensité de mes sentiments à son égard. Il était tellement plus que mon simple coéquipier ou que l'homme avec qui je partageais certaines nuits. J'avais besoin de lui pour continuer d'avancer, pour me rassurer, avec ses mots et ses gestes souvent bancales à chaque fois que j'avais l'impression de sombrer. Parce que j'étais tombée amoureuse.

En silence, j'observe ses traits, la crispation de son visage dû à la douleur et mon esprit se lance dans une multitude de scénarios possible. Mais celui qui se déroule, je ne l'avais pas envisagé, pas même une seconde. Sa main vient glisser contre ma joue et, à mon tour, je ferme les yeux, venant délicat presser cette dernière contre la paume de sa main. Avant de les rouvrir, un sourire naissant à la commissure de mes lèvres. « C’est seulement maintenant que tu t’en rends compte ? » On avait toujours formé une bonne équipe, malgré nos caractères diamétralement opposés et nos prises de têtes presque constante. « Ok. » je souffle en levant légèrement les yeux vers le plafond. «  Je suis insupportable, je veux bien l’admettre… Mais toi, tu as un caractère de merde, Walters. » Et il me semblait inutile de préciser que je me demandais encore comment j’avais fait pour le supporter aussi longtemps sans demander à changer de partenaire. Ou l’encastrer dans un mur. Ma gorge se noue quand je l’entends gémir et je n’ose pas baisser les yeux sur sa blessure, par peur de ce que je vais y voir. « Tu sais quoi, Walters ? Je crois que c’est la première fois que tu me dis quelque chose d’aussi gentille en trois ans. » je réponds en venant délicatement passer ma main de libre dans ses cheveux. « Mais je crois que tu l’aurais fait pour n’importe qui et qu’au fond de toi, tu le sais très bien… » Je n’aurais pas la prétention de dire que je l’avais cerné depuis le temps, bien que je commençais à comprendre quel homme il était derrière sa carapace. On bossait ensemble depuis plusieurs années maintenant et j’avais, à de nombreuses reprises, eu l’occasion de le voir sous un autre jour. Au même titre qu’il n’était pas le même avec moi ou avec nos collègues. Puis je sens ses doigts s’entremêler aux miens et mon cœur s’emballe. « Je sais aussi qu’on n’est pas invincible… » Et qu’on avait parfois tendance à l’oublier. « Alors je ne pensais pas dire ça un jour, mais arrête de parler… On aura tout le temps de le faire après. » je souffle en venant essuyer furtivement les larmes qui commençaient à rouler le long de mes joues.


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MessageSujet: Re: Holding out for a hero. (Pollen #8) Holding out for a hero. (Pollen #8) EmptyMar 29 Juin - 22:56

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Tout a changé depuis que Poppy est passée entre les griffes de cet immondice. Même si la flamme qu'elle portait en elle avait commencé à brûler de nouveau, elle n'avait plus cette même chaleur. Il y avait des fantômes qu'on voyait errer dans ses yeux, des ombres qui venaient l'étreindre et l'emporter ailleurs, l'espace de quelques minutes. Des ténèbres qui venaient la figer et qui ne laissaient devant moi qu'une coquille vide. Je ne regrettais pas mon coup de sang devant chez elle parce que je savais ce qu'elle valait, parce que je n'avais aucun doute sur ses capacités en tant qu'agent de terrain. J'avais eu deux ans pour l'observer, pour comprendre la rigueur qu'elle avait quand il s'agissait de son travail. Son caractère changeait et il ne restait rien de la boute-en-train qui sautillait dans les couloirs du quartier général. Composée et appliquée. Rapide, efficace. Parfaitement compétente, même si j'avais pu lui balancer le contraire au visage rien que pour le plaisir de la voir s'énerver. Et même si son impulsivité lorsqu'il s'agissait de sauver des vies pouvait lui porter préjudice, ça n'enlevait rien au reste, à ce qui faisait d'elle une collègue d'exception. Parce que je n'avais jamais trouvé quelqu'un avec lequel je m'entendais aussi bien dans le cadre du travail, quelqu'un qui ne me donnait pas l'impression d'être en compétition ou de porter un boulet à ma cheville. Nous formions une équipe, sur un même pied d'égalité malgré nos hiérarchies respectives. Elle était ma partenaire, point barre.

Mais rien n'était plus pareil et je voyais les conséquences de sa captivité, de cet ascendant que ce fils de pute avait pu avoir sur elle pendant ces jours d'enfer. Poppy se perdait, parfois, à tel point qu'elle en oubliait le monde qui se trouvait tout autour d'elle. Alors que le danger ne cessait pas d'exister, pendant ces instants. Jusqu'à maintenant, je n'avais jamais eu à me préoccuper d'elle outre mesure parce que je savais qu'elle était constamment sur ses gardes comme chacun d'entre nous lors d'une mission. Mais désormais, je devais veiller sur mes arrières et sur les siens, par peur qu'une situation se reproduise au mauvais instant. Je commençais à ressentir une certaine angoisse pendant nos heures de service, à l'idée qu'il lui arrive quelque chose. Qu'elle se fige et que je ne puisse pas empêcher le pire de se produire. Pourtant, c'est ce qui arrive et j'ai à peine le temps de me jeter en avant, une douleur éclatant dans mes entrailles. Et à aucun moment, je ne lui en veux d'avoir manqué le coche. Parce qu'elle n'a pas choisi de se trouver dans cette situation, parce qu'elle n'y peut rien si ses cauchemars viennent la tirailler à travers les rayons de jour. Parce qu'il est de mon devoir de la protéger d'elle-même, de ce que les dommages ont pu causer sur leur passage.

De veiller à ce qu'elle ne finisse pas par succomber à ses craintes, sans même en avoir conscience.

Mais la rousse finit par reprendre conscience et nous tire à l'abri, posant ses mains sur ma blessure pour essayer d'endiguer le flot d'hémoglobine. Sa remarque arrive néanmoins à me tirer une sorte de rire qui se transforme rapidement en gémissement de douleur. J'avais l'impression que mon coeur était devenu une énorme boule pulsant brutalement au niveau de mon ventre. « Ça va aller, Lloyd. » je souffle, en essayant de garder mon regard fixé sur elle. « Je suis coriace, tu te souviens. Comme si je pouvais te laisser seule. » je rajoute, sans la quitter des yeux. Qui allait être là pour la secourir, sinon ? La fuite de Gúzman me coupe dans mes pensées et je lâche un juron. Mais elle se dépêche de prévenir le reste de l'équipe pour qu'ils lui mettent la main dessus avant de se pencher à nouveau face à moi. Je crois que je me foutais de savoir qu'il allait lui passer les menottes, à cet instant. Et mon coeur s'arrête de battre quelques secondes aux paroles de la rousse. Ces quelques mots que je n'avais jamais espéré entendre, que je n'avais jamais osé imaginer sortir de sa bouche un jour, au vu de notre passé commun. Même les nuits passées à ses côtés m'avaient donné un goût d'inachevé, parce qu'elles n'allaient jamais rien donner de plus, à mes yeux. Pourtant il n'y aucune trace de doute, dans ceux de Poppy. Rien d'autre qu'un profond sérieux, qu'une vérité qui m'ébranle tout entier, qui détruit mes fondements pour les rebâtir à nouveau. Je t'aime. Et il n'y a rien qui sort, aucun mot pour exprimer la tempête qui fait rage à l'intérieur de moi. Pour décrire la déflagration qui me traverse de part en part à cette révélation.

Alors mon bras se lève pour atteindre son visage, mes doigts effleurant doucement le contour de sa joue. Comme si le temps s'était arrêté, l'espace d'un instant. Juste elle et moi. Et toutes ces choses qui sont belles et qui font peur en même temps. C’est seulement maintenant que tu t’en rends compte ? « Il n'est jamais trop tard. » je murmure, avec l'ombre d'une sourire malgré mon coeur battant et ce fourmillement étrange qui se mêle à la douleur résonnant dans mes entrailles. C'est toujours aussi facile de l'asticoter et c'est quelque chose qui ne changera jamais, je crois. « Il semble que mon "caractère de merde" te convienne, finalement. » je rétorque, avant de laisser échapper une plainte de douleur. « Profite, c'est la faute des endorphines. Je nierai tout en bloc quand on sera sortis d'ici. » je rajoute, avec cet air toujours aussi entendu, frissonnant en sentant ses doigts glisser dans mes cheveux. Puis mes yeux roulent dans leurs orbites à sa remarque. Oui, effectivement. Il semble que j'avais un certain penchant pour les sauvetages divers et variés. Mais ça m'empêchait pas l'impulsivité qui m'étreignait quand il s'agissait d'elle. Surtout quand je voyais la peur inonder ses yeux clairs, poussant ma main à venir se glisser contre la sienne pour s'imprégner de sa chaleur. Je sais aussi qu’on n’est pas invincible. Non. Mais je voulais y croire. Le bâtiment était cerné et les secours n'allaient pas tarder à arriver. « Toujours en train de râler. » je murmure avec un léger sourire, en combattant l'envie de fermer les yeux qui me tiraille. « Arrête de pleurer, Lloyd et commence à croire un peu en moi. » Mes doigts pressent les siens pour essayer de leur insuffler du courage. Moi, je n'avais jamais cessé de croire en elle. Même quand elle n'était plus rien d'autre qu'une carcasse vide, même quand elle avait décidé d'abandonner. J'avais continué de me battre pour deux, jusqu'à ce qu'elle commence à remonter la pente.

Et je savais que si elle restait à mes côtés, j'avais une bonne raison de vouloir m'accrocher à la vie.

Ma vision se trouble un peu et je continue de me retenir à la pression de sa main contre la mienne pour ne pas perdre le fil. J'entends des bruits retentir et une porte s'ouvrir à nouveau, me faisant me crisper sur le sol. Jusqu'à ce que des silhouettes vêtues de noir nous encadrent de part et d'autre, mon corps se relâchant légèrement en comprenant que nous allions être pris en charge. Pourtant, mon visage se tourne en direction du sien et ma prise se raffermit. Je ne voulais pas la lâcher. Pas encore. Pas maintenant, alors qu'elle avait décidé de me supporter pour les jours à venir. Et même peut-être plus.

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Holding out for a hero. (Pollen #8)
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