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Light up the night | Pollen #7

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Poppy Walters
Deuxième génération

Poppy Walters


Date de naissance : 21/01/1989
Messages : 216
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MessageSujet: Light up the night | Pollen #7 Light up the night | Pollen #7 EmptyLun 15 Mar - 18:32

Forget the fear. I stay with you.
Kellen & Poppy

Il y avait énormément de choses que je n’aurais jamais cru si on mes les avait dites des années en arrière, beaucoup de paroles que j’aurais refusées d’entendre, parce qu’elles me semblaient improbables, irréelles, à l’époque. Et j’avais un certain nombre d’exemples à fournir, sans doute même trop, parce que depuis plusieurs mois, ma vie n’avait plus rien du long fleuve tranquille que j’avais connu. Enfin, elle ne l’avait jamais réellement été. Difficile de vivre dans le calme quand on exerçait un métier comme le mien, mais j’avais traversé un grand nombre d’épreuves qui avait fait bien plus que de chambouler toute mon existence. J’avais changé, inévitablement, mais le monde autour de moi, avait suivi le même chemin. Il y avait eu les regards en coin, les messes basses, ce sentiment étrange de ne plus être la même personne dans les yeux de mon entourage, mais surtout dans les miens. J’avais longtemps refusé d’observer mon propre reflet dans le miroir, de me confronter à cette image que je renvoyais, par peur d’être incapable de le supporter ou de recevoir l’électrochoc dont j’avais désespérément besoin pour pouvoir réagir. Parce qu’il fallait que je me réveille, que je sorte de cette boucle sans fin dans laquelle je m’étais laissé emporter, que je cesse de me complaire dans ces souvenirs sombres et cette peur lacinante que tout recommence. J’avais réussi, pendant quelques temps, à oublier, à me sentir de nouveau vivante, libre de tous ces démons qui me retenaient prisonnière, mais ils étaient revenus, plus puissants encore et j’avais de nouveau l’impression de me noyer, de me faire entraîner dans les profondeurs de ces eaux troubles. Et les seuls moments où je me sentais en sécurité, où je pouvais respirer à plein poumons, se faisaient de plus en plus rares, pour ne pas dire inexistants. En fait, il n’y avait que dans ses bras que mon cœur s’apaisait, que je me sentais prête à tout affronter, même les pires obstacles que l’univers pouvait avoir envie de mettre sur ma route.

Et ça m’effrayait presque autant que ça me rassurait.

J’avais enfin pu mettre des mots sur le tourbillon d’émotions qui avait prit possession de mon âme et de mon cœur, mais que je préférais taire, par crainte de souffrir. Parce qu’il ne pouvait pas m’aimer, parce que tout l’amour que j’éprouvais à son égard n’allait et n’irait toujours que dans un sens. Ce qui se passait entre nous depuis presque quatre mois n’avait pas la moindre signification, pour lui. Tout n’était qu’une question d’attirance physique et je n’avais jamais eu besoin qu’il me le dise pour le comprendre. Walters faisait cavalier seul, au travail comme dans la vie. Et même si j’étais tomber amoureuse de son mauvais caractère, de l’être imbuvable qu’il pouvait être, j’étais aussi tombée amoureuse de l’homme qu’il était, quand il me laissait entrevoir l’intérieur de sa forteresse, celle qu’il gardait protégé derrière d’immenses remparts. Mais qu’est-ce qui aurait pu le faire tomber amoureux de moi ? Ma personnalité, ma bonne humeur presque constante, l’avait toujours mis hors de lui. Et en dehors des quelques nuits que nous passions ensemble, notre relation continuait d’être en dents de scie. Alors je me contentais de prendre ce qu’il avait à me donner, à m’offrir, profitant des moments précieux où il abandonnait son sarcasme. Je savais que cette histoire ne pourrait pas durer, que même si sentir son corps contre le mien me suffisait pour le moment, j’allais avoir besoin de plus. Et peut-être que j’aurais dû mettre fin à cette relation en comprenant qu’il avait réussi à prendre mon cœur, mais j’en étais incapable. J’avais besoin de lui, comme un point d’ancrage, un pilier. J’avais besoin de le savoir à mes côtés, de pouvoir me perdre dans ses bras à chaque fois que j’en ressentais l’envie ou le besoin. Je ne voulais pas penser au moment ou tout ça prendrait fin, parce que peu importe le choix que j’allais être amené à prendre, je savais que la chute serait rude. Que tout s’arrête maintenant ou dans quelques mois, la douleur serait la même et mon cœur en pâtirait. Et malgré tout, malgré la raison qui me ramenait sans cesse à la réalité, je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir envie d’y croire, de me dire qu’après tout, pourquoi pas. Pourquoi est-ce qu’un avenir à ses côtés me semblait si impossible, si anormal ? Et cette question revenait sans cesse hanter mon esprit, depuis plusieurs semaines, comme une musique dont le bouton repeat serait enclenché. Tu peux rester. Il avait suffit de ces simples mots pour que toutes mes convictions volent en éclat. J’étais restée cette nuit-là. Puis toutes les suivantes. Et quand le soleil se levait, l’obscurité emportant les caresses, les baisers avec elle, ce secret qui nous unissait, d’une manière que je n’aurais jamais pu imaginer, jusqu’à la prochaine fois.

La lune est encore haute dans le ciel quand mes yeux s’ouvrent et il me faut une poignée de secondes pour me rappeler que je ne suis pas dans mon appartement. Mes iris se posent sur la silhouette endormie, mais agitée de Kellen et je fronce les sourcils. Un rapide coup d’œil sur ma droite m’indique qu’il est encore tôt, ou tard, tout dépendant du point de vue et je me redresse légèrement, m’appuyant contre la tête du lit, sans défaire mon regard des traits tirés de son visage. « Kellen… ? » je murmure dans un souffle. J’ignorais de quoi ses songes étaient fait, mais l’état dans lequel ça le mettait n’était pas là pour me rassurer. Mon bras se tend sur le côté, à la recherche de l’interrupteur de la lampe de chevet. Une fois trouvé, je l’actionne, plissant les paupières, le temps d’adapter ma vue à cette nouvelle source de lumière. Puis ma main vient se poser sur son épaule, exerçant une légère pression dessus. « Kellen ? » je répète, un peu plus fort cette fois. Je n’avais aucune idée de ce que j’étais en train de faire, de si je devais même faire quelque chose, mais je ne pouvais décemment pas rester-là, à attendre qu’il se réveille de lui-même, alors qu’il ne m’avait jamais semblé aussi fragile qu’à cet instant.


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Kellen Walters
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Kellen Walters


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MessageSujet: Re: Light up the night | Pollen #7 Light up the night | Pollen #7 EmptyMar 16 Mar - 21:33

Endlessly, I see you giving up in my dreams.
Kellen & Poppy

Ce n'est pas la première fois que je longe ce corridor sombre qui s'étend sur quelques dizaines de mètres. Un tunnel, froid et austère, sans le moindre ornement. De la pierre brute, glaciale, une atmosphère qui me comprimait la poitrine, qui nouait mes entrailles sans que je ne puisse me l'expliquer. Mes pas se succèdent, résonnent entre les murs. J'approche, le coeur battant furieusement dans le creux de ma poitrine. Je me souviens avoir parfois retrouvé mon père, à l'arrivée. Levant les yeux vers sa haute stature, glissant inlassablement vers la cicatrice qui barrait une partie de sa joue gauche. À d'autres moments, c'était la vitre de la morgue, derrière laquelle je me trouvais, me redressant sur la pointe des pieds en entendant un hurlement déchirant. Je savais que rien de tout ça n'était réel même si mon inconscient puisait dans des souvenirs qui l'avaient tristement été. Mais je n'arrivais pas à me défaire de cette curiosité qui m'attirait, foulée après foulée, qui me faisait réduire la distance avec ma destination. Puis lorsque j'arrive enfin vers le bout du chemin, je me sens englouti par les ténèbres, comme des bras obscurs qui s'enroulent autour de moi et m'attirent de l'autre côté. Il me faut quelques secondes avant de rouvrir les yeux, mon corps se figeant en reconnaissant les murs au papier peint décrépi sur les bords. Cette pièce où j'avais senti mon sang se glacer dans mes veines, où j'avais fait face à l'impuissance. Où j'avais vu la flamme s'éteindre dans les yeux de ma coéquipière, pour ne voir que le néant, un vide immense et terrifiant. Un abandon, pur et simple, qui avait été plus anxiogène que tout le reste de la situation, à mes yeux. « Tu as le choix. Tirer, prendre le risque de blesser, ou pire, tuer, la mauvaise personne. Ou abaisser ton arme. » Mes paupières s'abaissent et se relèvent en une fraction de seconde et la silhouette de Jayson apparaît devant moi, son visage orné de ce sourire suffisant qui avait manqué de me rendre fou. Quand je tourne la tête, son interlocutrice est à mes côtés, à l'endroit même où elle s'était trouvée quand ce cauchemar avait pris forme humaine. Et je vois le bras de la rousse retomber mollement contre son flanc avant de se relever tout aussi vite, mon coeur s'arrêtant soudainement de battre dans ma poitrine.

Kellen ? La voix de Poppy résonne dans les tréfonds de ma tête mais je ne vois rien d'autre que le canon de mon flingue posé sur sa tempe, le tremblement de sa main et son index qui glisse sur la gâchette. Je ne ressens rien d'autre qu'un vide immense, qu'une déflagration qui me transperce de toutes parts. Je me sens étourdi et je n'entends rien d'autre que la pulsation qui rebondit dans mon crâne. Je sais que j'ai déjà vu cette scène, j'en ressens l'impression marquante qui s'imprime en lettres de feu dans ma cage thoracique mais je n'arrive pas à me défaire de la scène, j'ai envie de me débattre comme si je me trouvais immergé sous la surface mais je suis figé, incapable de me mouvoir. Kellen ? « Ne fais pas ça, Lloyd ! » Son visage est blême et il n'y a rien d'autre qu'une franche détermination qui traverse ses pupilles, malgré la terreur. Comme si plus rien n'avait assez de sens pour lui donner envie de rester en vie. Comme si son choix était fait et qu'il n'y avait aucun moyen de revenir en arrière. « Ne fais pas ça, Lloyd. » Ne fais pas ça. Je vois ses lèvres bouger mais aucun son n'en sort et mes jambes sont paralysées. Je suis condamné à être spectateur, à subir sans pouvoir faire quoi que ce soit. Je sens comme une pression sur mon épaule, pareille à un geste fantomatique et je fronce les sourcils. Kellen ? Tout devient noir. Je tends les bras devant moi pour essayer d'agir et ne pas me noyer sous la culpabilité qui me procurait cette impossibilité d'action. Une incapacité qui me cisaillait la gorge et creusait un puit béant dans ma poitrine. Je sens quelque chose de chaud sous ma main et mes yeux s'ouvrent soudainement, au moment où éclate une détonation qui résonne dans ma cervelle. Je prends une inspiration chaotique avant de reculer brusquement sur le matelas en voyant le visage de Poppy aussi proche du mien, mes yeux quadrillant toute la pièce à la recherche d'un potentiel danger. Mes pupilles se figent en constatant la semi-pénombre et je tourne la tête sur le côté, retournant en direction de la rousse qui m'observe avant de baisser les yeux. Constatant ma prise autour de sa cuisse, mes doigts glissant pour se détacher et retomber mollement sur les draps. Puis je regarde l'heure, laissant échapper un soupir, ma main serpentant dans mes cheveux. « Désolé. » je lâche du bout des lèvres, les mâchoires serrées.

J'avais l'impression que je n'allais jamais réussir à me défaire de cette scène, de ces quelques minutes de terreur qui me hantaient.

Alors même qu'elle était bien réelle, saine et sauve, à mes côtés, sa présence prouvée par la chaleur de sa peau qui restait encore imprimée dans ma paume.   

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Poppy Walters
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Poppy Walters


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MessageSujet: Re: Light up the night | Pollen #7 Light up the night | Pollen #7 EmptyMer 17 Mar - 9:24

Forget the fear. I stay with you.
Kellen & Poppy

Si j'avais appris une chose auprès de lui, c'était bien sa fâcheuse manie à se refermer telle une huître à chaque fois qu'il avait la sensation que je pénétrais un peu trop dans son univers. Seulement, j'avais envie de savoir, de découvrir quel homme il était derrière toutes les barrières qu'il continuait d'ériger tout autour de lui, tandis que d'autres étaient tombées. Et passer mes nuits à ses côtés en était la preuve. On avait mit du temps avant que nos draps soient partagés pour plus de quelques heures seulement, et c'était quelque chose de presque inespéré. Parfois je me demandais encore si je ne rêvais pas ces rares moments où je me réveillais à ses côtés, en ressentant cette douce chaleur, synonyme de mon corps blotti contre le sien. Et j'affectionnais ces instants, presque perdus hors du temps, parce qu'ils me donnaient l'impression d'effleurer du bout des doigts ce que je désirais en silence depuis de longues semaines maintenant. Mais je n'avais pas n'importe qui en face de moi et je ne pouvais pas me permettre d'agir comme je l'aurais fait à l'accoutumé, par peur de le faire fuir et de perdre tout ce qui pouvait exister entre nous. Je devais respecter cette distance qu'il continuait d'imposer, malgré les tendres rapprochements qui se passaient à la nuit tombée. Je mesurais déjà la chance que j'avais qu'il m'accepte de cette façon dans sa vie et je refusais de plus m'imposer, même si le besoin d'avoir plus se faisait parfois ressentir. Mais le voir s'agiter de la sorte dans son sommeil, ça fait voler toutes les décisions que je mettais un point d'honneur à respecter. J'ai envie de l'apaiser ou tout du moins, d'essayer. Rester de marbre alors qu'il semblait être en proie à de terribles songes, c'était bien trop me demander. Alors ma main qui son épaule pour remonter le long de sa joue, avant de glisser dans ses cheveux que je caressé délicatement. Mes yeux refusent de se détacher de son visage et je sens mon cœur se serrer quand je sens ses membres se crisper. « Ce n'est qu'un cauchemar… » je murmure, mes doigts continuant leurs allers-retours, en espérant adoucir ses songes. « Tout va bien, Kellen... » J'aurais tellement aimer être en capacité de comprendre, de pouvoir poser des mots sur ce que son esprit lui faisait vivre afin de pouvoir le rassurer, mais j'ignorais tout de lui. J'avais la conviction qu'il avait un passif, qu'il s'était passé quelques choses bien avant qu'on ne se rencontre et qui avait forgé l'être qu'il était aujourd'hui, mais j'ignorais quoi. Et même si nous étions passé à un autre stade que de simples collègues, je n'avais jamais osé lui poser la question. Sans doute parce que je savais que je n'obtiendrais aucune réponse. Et quelque part, ça me faisait mal. Il était comme il était et je l'acceptais. Mais j'avais l'impression de lui avoir livré tellement de choses à mon propos, de m'être mise à nue devant lui quand j'étais au plus mal, que parfois, je me demandais si il avait autant confiance en moi, que moi j'avais confiance en lui.

Puis ses yeux s'ouvrent enfin et j'ai l'impression d'y lire de la peur ou une profonde détresse. Peut-être même les deux en même temps. Ma main quitte ses cheveux au moment où il se recule brusquement et je remonte légèrement le drap contre ma poitrine, m’asseyant presque sur le matelas pour mieux l'observer. « Ne t'excuse pas. » Et je pourrais m'arrêter là, lui intimer de se rendormir et en faire de même, parce qu'après tout, ce qui venait hanter ses nuits ne me regardait pas. Mais je n'ai pas envie de feindre l'ignorance. Ce n'était pas la première fois que son sommeil me semblait agiter, mais pas de façon aussi intense que cette fois-ci. Alors tant pis, si il finissait par ronchonner à cause de ma curiosité, tant pis si il se renfrognait, j'avais l'habitude de toute façon. Mais je voulais qu'il sache que j'étais prête à l'écouter si il en ressentait le besoin. Qu'importe qu'on soit au beau milieu de la nuit, que dans un peu plus de trois heures, le réveil se mettra à sonner ou qu'une longue journée nous attendra au boulot. Je voulais juste être là pour lui, comme il l'avait été pour moi. À condition qu'il accepte de se confier. Je quitte finalement le lit, le contact du sol sous mes pieds nus me tirant un frisson qui remonte le long de mon échine avant de disparaître de la chambre. Je reviens une poignée de secondes plus tard, un verre d'eau dans la main que je m'empresse de lui tendre. « Tiens. » je dis simplement, en me réinstallant à ses côtés. Assise en tailleurs, mes iris jonglent entre son visage et mes mains qui serrent le tissus rabattu devant moi. « Tu veux en parler ? » je demande, sans grande conviction. Si je lui laissais le choix, je n'arriverais sans doute pas à en tirer quoi que ce soit, mais je n'avais pas envie de le forcer pour autant. Pourtant, j'étais la mieux placée pour comprendre. Je savais ce que c’était et ce que ça faisait, de laisser ses peurs s'infiltrer dans nos rêves. Je n'avais pas de solutions miracles à ça, le temps finissait simplement par faire son travail, mais se confier, ça pouvait aider, parfois. « Et ne fais pas comme si ce n'était rien... Je ne suis pas aveugle, Walters. Je vois bien que ce n'était pas qu'un simple cauchemar. » C'était plus que ça. Des souvenirs, des craintes, je n'en savais rien, mais pour que ça l'ébranle de la sorte, ce n'était pas rien. « Je ne peux pas te forcer à me parler, mais je pense que tu ne devrais pas garder ça sur la conscience... »


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Kellen Walters
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Kellen Walters


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MessageSujet: Re: Light up the night | Pollen #7 Light up the night | Pollen #7 EmptyVen 19 Mar - 0:00

Endlessly, I see you giving up in my dreams.
Kellen & Poppy

Je n'arrivais pas à me défaire de cette image, de cette scène qui revenait même me hanter dans mon sommeil. Ces jours infernaux de recherche, à oublier de dormir pour ne pas manquer le moindre indice, pour ne pas louper la plus petite information si je décidais de prendre du repos. Cette angoisse permanente qui m'avait pris aux tripes, qui m'avait retourné l'estomac à ne plus réussir qu'avaler des litres de café pour tenir le coup. Cette absence, de l'autre côté de mon bureau, le manque de cette lumière que j'avais toujours abhorré jusqu'ici, qui n'avait fait qu'agrandir mon irritation au fil des mois. Poppy était le jour et j'étais la nuit, nos caractères différaient fondamentalement. Et je ne comptais plus le nombre de fois où j'aurais préféré qu'elle disparaisse de ma vue, qu'elle emporte sa bonne humeur avec elle, loin de moi. Mais ces pensées se sont volatilisées, le jour même où j'ai appris sa disparition. Pour ne laisser rien d'autre qu'une profonde appréhension, une rage qui m'avait mis les nerfs à fleur de peau. Pourtant, je n'avais fait que découvrir le bout de l'iceberg et je ne m'étais pas attendu à l'effroi qui avait glacé ma peau en la voyant maintenue aux montants d'un lit, les poignets sanguinolents. Ses yeux comme morts, débarrassés de toute l'énergie, du rayonnement qui s'y trouvaient là, d'habitude. Une carcasse comme vide, un ersatz de femme qui sinuait dans sa propre tête pour ne pas sombrer définitivement. Et la concrétisation de ce moment d'enfer qu'elle avait pu subir, lorsque mon arme s'était retrouvée pointée contre sa tempe, m'arrachant quelques battements de coeur.

Ma partenaire, ma coéquipière, celle que rien ne semblait pouvoir arrêter, prête à abandonner. Je crois que ce qui reste le plus imprégné dans ma mémoire. Ce contraste entre le boute-en-train que je voyais au travail et cette frêle silhouette couverte de stigmates, décidée à en finir, tellement lassée qu'elle préférait fermer les yeux pour la dernière fois. Et j'ai senti un creux se créer dans ma poitrine, étourdi par l'angoisse. Je revois cette image tourner en boucle dans ma tête et je suis incapable de voir autre chose, certaines nuits. Incapable de bouger, de mouvoir ne serait-ce qu'un orteil, les minutes s'écoulant de manière affreusement longues. À chaque fois, inlassablement, je me réveille quand le coup de feu est porté et je ne sais jamais où la balle finit par se ficher. Alors même que dans la réalité, elle n'a fait que s'enfoncer dans un mur, n'atteignant pas le moindre bout d'épiderme. Mais cette fin alternative continue de perdurer, jour après jour, venant me faire frissonner jusque dans l'inconscience. Mon corps se redresse et je recule, mettant de la distance en la rousse et moi. Il y a un froissement de draps et je ressens encore la caresse fantôme d'une main passée dans mes cheveux. Mon coeur bat follement dans ma poitrine et mes tempes sont humides de sueur. Je ferme les yeux quelques secondes pour essayer de reprendre ma respiration, la chaleur de sa peau encore imprimée contre ma paume. J'aurais préféré qu'elle ne soit pas spectatrice de ce manège qui me suivait depuis la mort de mon père, dont les acteurs changeaient régulièrement, prenant les visages de ceux qui m'avaient accompagné pendant mon enfance. Qui parfois prenaient son apparence et celle de l'homme qui avait réussi à la briser, à la réduire à néant. Il me suffisait de revoir quelques pâles cicatrices pour me rappeler, pour revoir ces mêmes marques d'un rouge vif cette fois, parsemer sa peau laiteuse, comme des signaux d'alerte sur la gravité de la situation. Mes yeux regardent dans la direction du mur en face de moi mais je l'entends glisser hors du lit, disparaître par la porte.

Je n'étais pas de ceux qui se confient, qui s'épanchent sur eux-mêmes. Je ne voulais pas parler de moi, de ces ombres qui nageaient paisiblement à l'intérieur de mon être. Je ne voulais pas souffrir encore, m'attacher et voir ce que j'aimais m'être arraché. De toute manière, ce n'était que passager et elle allait finir par s'en aller, elle aussi. Il n'y avait rien en moi de suffisamment bien pour la retenir. Un bras se tend dans ma direction et j'attrape le verre d'eau qui m'est proposé, buvant une longue gorgée avant de me décider à le finir complètement. Le lit s'affaisse quelques secondes quand elle s'y réinstalle et j'enserre le contenant de mes mains, repliant mes jambes contre mon torse. Tu veux en parler ? Franchement ? Non. Je n'avais pas envie de lui dire que l'image d'elle à deux doigt de se donner la mort envahissait mes rêves. Parce que c'était avouer ma faiblesse et lui donner des remords. Alors je ne réponds rien, les lèvres plissées, continuant à regarder droit devant moi. Mais elle reprend la parole et mes yeux pivotent sur le côté, pour lui jeter un regard.  « L'issue n'est pas la même que celle qui s'est produite dans la réalité, alors ça reste un cauchemar. » je murmure, platement. Puis un léger rire un peu rauque m'échappe aux paroles qui suivent. « Pour ce que ça change. J'ai déjà assez de choses sur la conscience pour que ça me paraisse dérisoire, Lloyd. » je raille, avant de détourner le regard pour observer la bibliothèque qui s'étale le long du mur. Quelques longues minutes passent et je sens son regard posé sur moi, sans ciller. Je n'avais pas besoin de tourner la tête pour comprendre qu'elle n'allait pas vraiment lâcher le morceau. Elle n'allait pas me forcer à parler, comme elle me l'avait dit, mais elle n'allait jamais être en paix tant qu'elle n'aurait pas le mot de la fin. Je savais qu'elle allait se triturer l'esprit et je n'avais pas envie de lui rajouter autre chose dans la tête après tout ce qu'on avait vécu, l'un et l'autre.  « Tu veux savoir ce qui me hante, ces derniers temps ? » je murmure, d'une voix faible. Avant de me tourner complètement vers elle, mes yeux plantés dans les siens. « Mon putain de flingue dont le canon est posé contre ta tempe, Poppy. Et la peur de voir ta cervelle repeindre les murs. » je lâche, entre mes dents serrées. « Je sais que c'est du passé et que rien n'est arrivé. » je continue, sans ciller.  « Mais ça ne veut pas sortir de ma tête. » C'était comme un film qu'on forçait à se jouer en boucle, à ne jamais s'arrêter, à ne jamais s'effacer.

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MessageSujet: Re: Light up the night | Pollen #7 Light up the night | Pollen #7 EmptyVen 19 Mar - 10:31

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Il pouvait appeler ça comme il voulait ou continuer de m'assurer que ce n'était qu'un cauchemar, je n'allais pas changer d'avis. Je voyais bien que c'était plus profond qu'un simple mauvais rêve, que derrière toutes ses agitations se cachaient quelque chose. J'ignorais quoi et je me doutais qu'il refuserait de m'en parler. Après tout, il n'avait aucune raison de le faire, et je le connaissais suffisamment pour savoir que j'étais certainement la dernière personne auprès de qui il aurait envie de se confier. Tout ce que j'espérais, c'était qu'il avait quelqu'un sur qui compter, quelqu'un a qui il pouvait parler de ce qui hantait ses nuits avec autant de férocité. Je ne pouvais pas dire que je ne voulais que son bonheur, c'était un mot sans doute bien trop fort, mais je tenais à lui, bien plus que ce qu'il pouvait imaginer et le voir comme ça, ça ne me laissait pas indifférente. Et à défaut de pouvoir être celle qui allait l'écouter, tout ce que je souhaitais c'était que, si il le désirait, il puisse se tourner vers quelqu'un d'autre. Mais si il était aussi solitaire et indépendant qu'il le montrait, je doutais sincèrement que cette personne existe et ça me faisait mal au cœur. Pourtant, si c'était réellement le cas, c'était son choix d'avancer seul, mais même si cette décision avait été prise en pleine conscience, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à ce qui avait dû se passer pour qu'il en arrive là. Parce qu'il s'était forcément passé quelque chose. Et peut-être que ses cauchemars étaient liés à ce passé, que les images qu'ils voyaient quand il fermait les yeux étaient des souvenirs, déformés par ses craintes et ses angoisses. Ses songes n'étaient rien de plus que ses peurs qui prenaient vie, qui s'animaient pour lui rappeler qu'elles étaient toujours là, tapis quelque part et que même si la réalité avait obtenu une issue différente, celle-ci aurait pu se produire. D'une façon ou d'une autre. Et parfois, ce qui faisait le plus mal, c'était de se rendre compte que l'on avait échappé au pire ou de comprendre que si les choses s'étaient déroulées différemment, la situation aurait pu être des plus critiques. « Ce n'est pas une raison pour en rajouter. » je réponds dans un soupir. Je pourrais lui dire qu'un jour, tout ce qu'il gardait pour lui sur sa conscience allait finir par lui faire péter les plombs, qu'il avait le droit de parler à quelqu'un sans pour autant s'épancher sur des sujets qu'ils ne souhaitaient pas partager, mais à quoi bon ? Soit il n'allait pas m'écouter, soit il trouverait le moyen de me prouver par A+B qu'il n'a besoin de personne. D'ailleurs, je ne m'attends pas à grand-chose. Je savais qu'il ne me dirait rien concernant son cauchemar et que mon cerveau, lui, allait continuer de me torturer l'esprit, tant qu'il n'aurait pas eu le fin mot de l'histoire.

Les minutes passent, un silence s'installe et mon regard reste inexorablement fixé sur son visage. J'avais envie de savoir, de lui apporter mon aide si j'en avais les capacités et qu'il me laissait faire, mais plus le temps s'écoule, plus je me dis que je ferais mieux de lâcher l'affaire, au moins pour ce soir, et de simplement retourner me coucher. Et c'est ce que je m'apprête à faire quand sa voix, aussi faible qu'un murmure parvient jusqu'à mes oreilles. Mes sourcils se rehaussent et je l'observe sans rien dire, déglutissant difficilement quand il se tourne dans ma direction. Et j'ignore pourquoi, mais j'ai l'étrange impression que ce qu'il s'apprête a me dire ne va pas me plaire. Puis les mots franchissent la barrière de ses lèvres et tombent comme une sentence. Je sens mon cœur s'emballer dans ma cage thoracique et mon souffle se faire de plus en plus court. Je suis incapable de réfléchir, de trouver un sens à ses paroles, parce que ça me paraît tellement irréel. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça tournait en boucle dans son esprit ? Pourquoi est-ce que ça semblait autant l'affecter alors que toute cette putain d'histoire remontait à presque un an, maintenant. « Kellen, je... » Je- quoi ? Je n'en savais rien, putain. J'étais désolée ? Oui, évidemment que je l'étais, mais je doutais sincèrement qu'il ait envie de m'entendre m'excuser. Mes yeux finissent par dévier de son regard, le temps de prendre une grande inspiration, puis ma main vient délicatement se presser contre la sienne. « Ce qui s'est passé, c'était une erreur... » je commence dans un murmure. Je ne m'étais jamais sentie aussi faible qu'à ce moment-là et tout abandonner m'avait semblé être la meilleure solution possible et envisageable. Et pourtant il ne se passait pas un jour sans que je regrette d'avoir eu ce geste, d'avoir été jusqu'à croire que la mort était le mieux qu'il puisse m'arriver. « Je suis en vie grâce à toi et c'est la seule chose qui doit compter, d'accord ? » J'avais conscience que j'étais loin d'avoir tourner la page, que je restais fragile et qu'il suffisait d'un rien pour que tout recommence à se jouer dans mon esprit, mais j'avais envie de me battre et de retrouver ce petit éclat, cette joie de vivre que je ressentais tous les matins en me levant. Le chemin était encore long, je détestais me sentir aussi vulnérable, mais je tenais encore debout. Malgré tout ce qui s'était passé, j'étais là et c'était la preuve que j'étais capable de me relever, qu'importe les obstacles. « Tu as été l'un des premiers à croire en moi, alors que j'avais l'impression que plus rien n'avait de sens. » Ma prise autour de ses doigts se resserre légèrement et mes yeux viennent de nouveau à la rencontre des siens. « Alors continue de le faire. Je n'ai pas l'attention de flancher. Je suis là et je compte bien y rester... » Et tant qu'il me le permettrait, c'était bien à ses côtés, que j'avais l'attention de continuer d'avancer.


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MessageSujet: Re: Light up the night | Pollen #7 Light up the night | Pollen #7 EmptyJeu 1 Avr - 13:29

Endlessly, I see you giving up in my dreams.
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Ces cauchemars me suivaient depuis la mort de mon père, m'accompagnaient à travers les années sans jamais cesser, sans jamais s'effacer. Ils restaient là, tapis dans l'ombre, dans l'attente d'un moment de faiblesse pour ressurgir à nouveau. Je me souvenais de tout, dans les moindres détails, avec une effroyable précision. J'étais plongé contre mon gré dans ces moments de ma vie qui avaient fissuré le membre battant dans ma poitrine. Incapable de bouger, de faire le moindre pas, destiné à subir, à ressentir encore cette horreur qui m'avait pris à la gorge, cette agonie qui avait traversé mes veines comme de la lave brûlante. Je me retrouvais toujours aux mêmes endroits, avec les mêmes personnes, à devoir endurer cette vision imprégnée du sceau glacial de la mort. Paralysé. Impuissant. Ces instants étaient les miens, un héritage que je portais sur les épaules et dont je n'allais sûrement jamais me défaire, peu importe le temps qui continuait de s'écouler. Ils étaient toujours là, bien des années après pour certains, alors pourquoi est-ce qu'ils s'en iraient ? Et en parler, n'allait jamais pouvoir empêcher mon inconscient de me tourmenter. Cosima n'avait pas eu besoin de l'entendre pour le comprendre, parce qu'elle était là depuis le début. Elle avait vu l'avant et l'après, elle avait su accepter le changement. Mais elle non plus ne pouvait rien faire face à ces images qui revenaient quand je fermais les yeux.

Je n'arrivais pas à m'arracher à la vue du canon de mon arme, pointé contre une tempe pâle, au creux béant que j'avais ressenti dans ma cage thoracique en comprenant le geste presque trop tard. J'avais senti mon sang se glacer, un courant électrique me traverser et je n'avais jamais autant remercié mes réflexes pour avoir agi presque instantanément. Mais plus que le reste, c'était l'intention qui restait imprimée au fer rouge dans la moindre parcelle de mon être. Elle avait décidé, pendant quelques secondes, que s'exploser le crâne était la meilleure solution. Démunie au point de penser que disparaître allait pouvoir tout arranger. Les paroles s'échappent de mes lèvres, finalement et je relève la tête pour la regarder droit dans les yeux. Elle voulait savoir, elle allait obtenir la vérité. Je rêvais de ces quelques minutes de détresse infinie, sauf que la finalité était toujours la même. Celle qui se serait produite si je n'avais pas dévié le flingue au dernier moment, si je n'avais pas réagi et laissé la panique m'envelopper complètement.

Mon dos se raidit quand des doigts tièdes s'enroulent autour de ma main. Mes sourcils se froncent, par habitude et mes lèvres se plissent mais je suis trop fatigué, trop las pour réagir. Au fond, peut-être que c'est cette légère pression qui saura apaiser les battements encore désordonnés de mon coeur. Elle prend la parole et je lui lance un regard grave avant de détourner la tête. Une erreur qui avait failli lui coûter la vie, qui avait failli l'emporter, le faire s'effacer de la surface de cette planète. Et je pense que le fait que ça vienne d'elle entre tous les autres, qui rayonnait autrefois d'une lumière presque aveuglante, ça m'avait mis un coup derrière la nuque. Tu as été l'un des premiers à croire en moi, alors que j'avais l'impression que plus rien n'avait de sens. Je sens sa main se resserrer autour de la mienne et le poids de son regard qui chercher à retrouver mes yeux. Je l'écoute et je ressens la chaleur de sa paume, le silence qui nous entoure et la nuit comme l'écrin de cet instant. « Facile à dire. J'ai retourné cette putain de ville à ta recherche, Lloyd. » je souffle, en baissant la tête. « Je t'ai retrouvée ligotée, le regard vide, à moitié en train de délirer. » Tout m'échappe et s'envole jusqu'à elle, mes doigts se resserrant sous les siens. « Et après, tu fais la seule chose que je n'aurais jamais pu imaginer, venant de toi. Pendant une fraction de seconde, tu as préféré disparaître que continuer à te battre. » Et ça, ça restait gravé dans ma tête. « Tu sais ce que c'est le pire ? C'est que je peux le comprendre. Ça serait hypocrite de ma part de dire le contraire. » je murmure, avec un rire jaune. Quelques fois, j'ai pensé que ça serait plus simple, qu'il n'y aurait d'autre pour permettre de me sauver des ténèbres. J'y ai pensé au point de ne plus réussir à avaler quoi que ce soit, jusqu'à me prendre une violente claque dans la gueule et les paroles acérées de ma meilleure amie pour me remettre les pendules à l'heure. Je suis en vie grâce à toi et c'est la seule chose qui doit compter. Je n'allais pas oublier ça et j'allais lui rappeler à chaque instant où elle se sentirait faiblir, où ses pensées allaient la mener vers quelque chose de sombre. « Alors t'as intérêt à prouver ce que tu avances, à remonter la pente. Je vais te coller aux basques jusqu'à ce que tu redeviennes aussi insupportable qu'avant. » je rajoute, détournant le regard au moment où ma main pivote pour que nos paumes se fassent face. « Je ne pensais jamais dire ça un jour mais je crois que je préfère quand tu débarques au boulot en chantant avec une boite de beignets, façon Blanche-Neige. »

J'allais clairement mettre toutes ces confessions sur le manque de sommeil et l'adrénaline encore présente dans mes veines.    

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MessageSujet: Re: Light up the night | Pollen #7 Light up the night | Pollen #7 EmptyVen 2 Avr - 17:05

Forget the fear. I stay with you.
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J'ai retourné cette putain de ville à ta recherche, Lloyd. « Je sais. » Comment est-ce que je pourrais l’oublier ? Allongée sur ce putain de lit, à attendre qu’un miracle ne se produise, il était pourtant la dernière personne que je pensais revoir. J’avais pensé chacun des mots qui avaient franchi la barrière de mes lèvres ce jour-là, quand il s’était retrouvé devant moi. Je le pensais égoïste et je croyais, à tort, qu’il ne se souciait que de lui-même. Mais il s’était battu pour me retrouver, pour me tirer de cet Enfer et s’il n’était pas venu, je ne serais plus de ce monde, aujourd’hui. Il m’avait sauvé. De l’atrocité d’un homme que j’avais pourtant aimé et de moi-même. Surtout de moi-même. Je sens la pression de ses doigts autour des miens et je ferme les yeux, quelques secondes, le temps de retrouver un rythme cardiaque plus calme. « Je n'arrive pas à me le pardonner. » j'avoue à voix basse, détournant légèrement le regard sur le côté. Je me sentais déjà coupable de ne pas avoir compris plus tôt qui était vraiment Jayson, d'avoir abandonné alors que Kellen venait de prendre des risques pour mettre un terme à ce cauchemar, mais ce n'était rien comparé à ce que j'éprouvais face au vide que j'avais pu ressentir là-bas et qui m'avait poussé à agir. Je n'arrivais pas à accepter d'avoir pu tomber aussi bas, et de ne toujours pas avoir réussi à remonter la pente. « Je déteste tous ces moments où je perds le contrôle, où je me laisse submerger alors que je ne devrais pas. Je me sens juste faible... » Je haïssais ce sentiment, cette impression de ne plus être la même qu'avant. Parce que ça me prouvait juste que je laissais encore cet enfoiré m'atteindre, alors que des mois s'étaient écoulés depuis. Et ça me rendait dingue de ne pas réussir à passer au-dessus, de ne pas avoir les forces suffisantes pour tourner la page et avancer. Pourtant, il s'agissait de la chose que je souhaitais le plus au monde. Je voulais reprendre le cours normal de ma vie, recommencer à respirer sans craindre que tout ne se répète, encore une fois. Puis mon cœur rate un battement et je le sens se serrer dans ma poitrine. Mes yeux remontent en direction de son visage et pour la première fois depuis qu’on se connaît, je ne sais pas quoi lui répondre. « Kellen... » Il s'ouvrait pour la première fois, en presque trois ans de travail ensemble. Et j'avais envie de comprendre ce qui avait pu l'amener à vouloir baisser les bras, lui aussi, mais je craignais qu'il ne se referme et ne se mue dans le silence si je demandais. Je le connaissais et je savais qu'il ne parlerait que si il en avait envie. J’étais déjà étonnée et même touchée qu'il soit en train de se confier, et je ne pouvais pas en abuser.

Un sourire vient alors étirer mes lèvres et je penche légèrement la tête sur le côté. « Je fais de mon mieux pour avancer et redevenir l’être insupportable que tu oses prétendre que je suis. » je réponds à mi-chemin entre l’amusement et l’offuscation. « Et je sais que j'ai un coéquipier qui ne me laissera pas tomber. » J'avais mis du temps avant de me rendre compte qu'il ne l'avait jamais fait. Il m'avait toujours tiré vers le haut, pas forcement de la meilleure des façons, mais ça, ce n’était qu’un détail. C’était dans son caractère et je l'acceptais. « Écoute, je suis désolée de t’avoir imposé ces images… J'aurais aimé que tout soit différent, ne jamais avoir posé ce canon sur ma tempe, mais je ne peux pas changer ce qui s'est passé ou faire comme si ce geste n'avait jamais eu lieu. » Parce qu’il définissait celle que j’étais devenu et que je ne pouvais pas le changer en un battement de cil. Même si je n'aimais pas l'image que je voyais tous les matins dans le miroir. J'étais éteinte. Et je n'avais pas besoin qu'on me le dise pour m'en apercevoir. Les choses avaient changé, j’avais changé et il était peut-être temps que je l’accepte. Admettre que j’avais besoin de temps pour m’en sortir, pour que je puisse tirer une croix sur ces interminables heures à penser que je ne reverrais jamais la lumière du jour, était certainement la clef pour aller de l’avant. J’avais le droit d’être effrayée, encore plus avec le procès qui arrivait à grand pas, de ne plus me sentir aussi confiante qu’avant, sans pour autant avoir la sensation d’être une lâche. Puis un rire discret m’échappe à la suite de ses paroles. « Et tout le monde sait que tu adores mes beignets... » Puis mes sourcils se froncent et je retire ma main de la sienne, un peu à contre cœur. « Hé ! » je rétorque en lui donnant un léger coup de coude dans les côtes, avant de croiser les bras sur ma poitrine, d'un air faussement outré. « C'est complètement faux ! Je ne suis jamais arrivée au boulot en chantant. » Je ne vivais pas dans un Disney, merci bien... Je valais quand même bien mieux que ça. Mais au vu du regard qu'il me lance, j'avais peut-être laissé déborder ma joie de vivre plus d'une fois sans le vouloir. « Bon d'accord, peut-être deux ou trois fois, mais je t'interdis de me comparer à cette pimbêche de princesse. » À moins que les princesses ne portent des rangers et un uniforme, je n'en étais définitivement pas une. Mais passons. Ma main vient délicatement se poser contre sa joue, l'obligeant à tourner la tête dans ma direction. « Un jour tu regretteras d'avoir dit ça. Je ne sais pas quand exactement, mais ça arrivera, et compte sur moi pour venir pousser la chansonnette juste au creux de ton oreille, Walters. J'ai juste besoin de temps. » je souffle, tout en rompant le contact, alors que mon palpitant s'emballe de façon presque anormale.

Et là, assis au milieu de la nuit, à nous confier ce que nous aurions sans doute jamais partagé si le contexte avait été différent, je ressens l'envie écrasante de l'embrasser. De lui dire combien je l'aime.

Mais il y a certaines vérités qui ne peuvent pas être prononcées et celle-ci en fait partie. C'était sans doute mieux ainsi.


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MessageSujet: Re: Light up the night | Pollen #7 Light up the night | Pollen #7 EmptyDim 25 Avr - 11:10

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Je déteste tous ces moments où je perds le contrôle, où je me laisse submerger alors que je ne devrais pas. Mes yeux ne lâchent pas son visage une seule seconde, les mots s'échouant dans le creux de ma tête. Cette simple phrase résumait parfaitement la moitié de ma vie jusqu'à ce jour. Je me sens juste faible. À un certain moment de mon existence, je m'étais senti fébrile à un tel point que le simple fait de me regarder dans un miroir me donnait envie de le briser pour ne plus avoir à poser les yeux sur mon reflet. Incapable de pouvoir résister à l'obscurité qui cherchait à s'emparer de moi, qui serpentait sinueusement dans mes entrailles, qui établissait son nid chaque jour un peu plus dans le centre dans ma poitrine. Une carcasse remplie de doutes, d'insécurités. De peur. D'une terreur si profonde, si désespérée qu'elle avait cherché à me noyer d'innombrables fois, perçant la surface et me faisant suffoquer. Mon monde s'était effrité en l'espace de quelques jours et il s'était recouvert d'un voile sombre, dispersant un goût amer sur le bout de ma langue. Et quand j'ai enfin cherché à me relever, j'ai compartimenté tout ce qui se trouvait là, tout ce qui gênait et m'empêchait d'avancer. Je comprenais ce qu'elle ressentait parce que j'avais vécu la même chose, bien que dans un contexte totalement différent. Pourtant, les sensations étaient les même. Mais j'ai transformé cette peine immense qui ployait sur mes épaules en colère, en rancoeur. Parce que ce bouillonnement constant était plus facile à porter que le chagrin. J'arrivais à l'apprivoiser, à le faire refluer, à m'en servir. Puis je m'étais coupé du monde, j'avais érigé cette muraille qui me séparait des autres pour ne plus jamais avoir à ressentir cette détresse, ce creux si douloureux dans ma cage thoracique. Pour ne plus avoir à me sentir aussi faible, aussi désarmé face à l'environnement qui m'entourait. Je voulais pouvoir le maîtriser, assurer mes arrières, mettre de la distance avec qui pouvait m'affecter. Et j'avais férocement repoussé les autres pour ne pas avoir à ressentir la moindre forme d'inquiétude pour eux.

Mais tout allait bien jusqu'à ce qu'un grain de sable se retrouve au beau milieu du mécanisme, faisant tout éclater en quelques secondes. Un grain de sable roux, insupportablement jovial mais dont la flamme avait fini par s'éteindre momentanément à cause de la barbarie de l'être humain.   

« Je ne prétends pas, je ne fais qu'affirmer la stricte vérité. » je souffle, en lui glissant un regard en coin, le bord de mes lèvres s'étirant de manière infime dans la pénombre. Avant de répondre à sa remarque, croisant les bras sur mon torse. « Évidemment, c'est toujours un plaisir de me faire menacer au couteau de cuisine quand je viens te remettre les pendules à l'heure, Lloyd. » je rajoute, moqueur. Puis mon sourire s'efface aussi vite qu'il est apparu quand ses paroles résonnent dans la pièce, ma bouche se plissant en une fine ligne. Mes épaules s'affaissent légèrement et je la regarde, le coeur battant un rythme à peine plus soutenu. « Je sais. » je murmure, à voix basse. On ne pouvait rien faire, les événements s'étaient déroulés de cette manière et aucun retour en arrière n'était possible. Ce simple geste avait redéfini tellement de choses du présent dans lequel nous étions en train d'évoluer et j'avais du mal à l'appréhender. Je me fige en sentant sa main glisser sur la mienne et je l'observe quelques secondes, silencieux, avant de déglutir, ma paume se retournant pour faire face à la sienne. Mon sourcil droit vient s'arquer à son commentaire et je ne peux pas m'enrouler de lever les yeux au ciel. Avant de rajouter une petite pique qui l'a fait reculer, une expression scandalisée éclairant son visage pâle. Trop facile. Avant de lâcher un léger grognement au coude qui vient s'échouer dans mes côtes, la fusillant du regard. Haussant à nouveau les sourcils, la défiant de dire le contraire. Il y a des jours où j'avais l'impression de me trouver dans un film d'animation. Et sa réponse me satisfait davantage et je retiens difficilement un léger rire en l'imaginant avec une robe rose à froufrous. « Non. Définitivement pas une princesse Disney. » je réplique, en secouant la tête de gauche à droite. « Trop de rangers en cuir et de jurons, pas assez de paillettes. Mais je crois que c'est mieux comme ça. » je souffle, en haussant les épaules. Me figeant à la sensation de ses doigts qui glissent contre ma joue, les battements de mon coeur s'affolant dans ma poitrine. Putain. Ma mâchoire se serre à son souffle qui effleure mon visage et je détourne le regard, préférant observer le mur de l'autre côté pour ne pas me sentir absorbé par ses iris clairs. Puis le contact de sa main disparaît et mes paroles s'échappent d'elles-mêmes de ma bouche. « Tant que tu reviens, je crois que je peux supporter une ou deux chansons stupides. » je lâche avant de me redresser, les yeux légèrement écarquillés. Merde. Je me sens tétanisé par le poids de ma réponse et les implications de mes mots. Le coeur pris en étau par cette fatalité qui était la mienne. S'il y avait bien une chose que je ne pouvais pas atteindre, c'était bien celle là. Je n'avais rien à lui apporter, si ce n'était de l'ombre et une vie remuée par la haine. Et j'étais terrorisé par l'idée de devenir dépendant d'elle, quand je voyais à quel point elle trouvait ses aises dans mon quotidien, me changeant pas à pas, sans même que je m'en rende compte. Alors je me décale sur le côté, instaurant de la distance entre nous, parce que je ressens le besoin de me cacher derrière mon mur à nouveau. J'ai peur de ce dont elle est capable, en étant simplement elle-même. Peur du maelström qui faisait rage dans ma cage thoracique à cause d'un simple geste, de quelques propos sortis de sa bouche. Peur de l'attraction inéluctable que je ressentais à son approche, qui me faisait perdre tout sens commun. « Je vais fumer une cigarette. » je reprends platement, détruisant le silence avant de m'étirer légèrement et de me relever. « Rendors-toi, Lloyd. » je rajoute, dans un souffle en la voyant m'observer.

J'avais besoin de m'éclaircir les idées, de sentir l'air frais sur ma peau. De m'éloigner de ce parfum qui me semblait presque réconfortant et de ces yeux qui semblaient réussir à lire en moi.

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