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Maybe we were meant to reunite. (Delion #1)

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Cordelia Walsh
Deuxième génération

Cordelia Walsh


Date de naissance : 11/04/1986
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MessageSujet: Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) EmptyJeu 25 Fév - 11:39

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Orion & Delia

« On récapitule. » Difficile de manquer l'exaspération dans les yeux du garçon qui me fait face, avachi sur le canapé. Ses cheveux sombres sont décoiffés et je sais qu'ils ne bougeront pas d'un pouce, même avec toute la bonne volonté du monde. Mais c'est la moue contrite sur ses lèvres qui m'amuse le plus. « Je n'ouvre la porte à personne, je ne me goinfre pas de cochonneries parce que je sais que tu finiras par le savoir et je ne me couche pas après minuit. » grommelle-t-il, les bras croisés sur son torse. « Je sais, 'man. J'suis plus un bébé, tu sais ? » Son visage est encore imprégné des rondeurs de l'enfance et sa silhouette mince commence légèrement à se raffermir avec la pratique du basket qu'il a commencé depuis son entrée au collège. « Tu commenceras à ne plus être un bébé quand tu auras ton permis de conduire et des poils sur le menton, jeune homme. » je souffle, avant de me prendre un léger coup de pied au niveau de la cheville, en guise de revanche. Je finis par me pencher pour le tirer contre moi, déposant mes lèvres sur le haut de son crâne. « J'essaye de ne pas rentrer trop tard, chéri. » je rajoute, avant de reculer pour le regarder, m'attardant sur ses iris d'un vert étonnement clair pour sa peau basanée. Il était un parfait mélange entre son père et moi, né d'un mélange cosmopolite qui allait attiser la convoitise des demoiselles, si ce n'était pas déjà le cas. Parce que je l'avais déjà vu rougir en tapotant sur l'écran de son portable et ça m'intriguait beaucoup. « Profite, maman. » me lance-t-il avec un doux sourire et je hausse les épaules en attrapant ma petite pochette dans laquelle je glisse mon téléphone et quelques papiers. « On verra bien. Je n'ai revu personne depuis vingt ans alors je ne m'attends pas à grand chose. » Je ne savais même pas pourquoi j'avais décidé de me rendre à cette réunion d'anciens élèves, au final. Mais j'avais fini par être titillée par la curiosité de revoir certains des camarades avec lesquels j'avais passé plusieurs années au lycée. « Tu m'appelles si jamais tu as le moindre problème. Et si je ne réponds pas, ce qui serait peu probable, tu contactes Thelma. » Je le vois lever les yeux au ciel, décroisant les bras pour attraper la télécommande. « Je sais. » geigne-t-il avant de se lever pour me pousser jusqu'à la porte d'entrée. « Bonne soirée ! » Je crois que je me fais jeter en dehors de ma propre maison et je referme derrière moi. Jetant un dernier coup d'oeil par la fenêtre de la cuisine, je le vois me faire signe de partir, tel un parfait fils indigne.

Je soupire avant de me rendre jusqu'à la voiture et je file en direction de Roosevelt High, sans vraiment savoir ce que j'allais y trouver après autant de temps passés à faire ma vie de mon côté. Je n'avais pas d'attentes particulières, j'étais surtout intéressée de savoir ce que les uns et les autres avaient fait de leur vie, comme tout un chacun en fin de compte. Un sourire étire mes lèvres et mes doigts tapotent le cuir de mon volant au rythme de la musique en pensant à ces années de lycée, à cette popularité que je n'avais jamais cherché mais qui avait fini par me tomber dessus sans prévenir. Je n'ai jamais compris pourquoi j'avais autant attiré l'intérêt de mes camarades alors que je n'avais rien de plus que les autres. J'avais simplement voulu profiter de ma jeunesse tout en travaillant d'arrache-pied pour atteindre mon rêve. La cuisine avait toujours fait partie de ma vie et j'avais réussi à en faire mon métier, à atteindre un niveau d'excellence que je n'avais jamais osé espérer à l'âge où mes projets d'avenir s'était précisés. Mais j'avais fini par être un des centres d'attention et je m'étais sentie comme une sorte de célébrité adolescente alors que j'étais tout aussi quelconque que mes congénères. Ce qui fait apparaître un autre visage et des yeux sombres dans le creux de ma rétine, l'espace de quelques secondes. Et beaucoup de nostalgie. Mais je secoue la tête avant d'atteindre le bâtiment qui avait abrité mes premiers émois, tournant avant de trouver une place dans un coin parmi les autres véhicules. Pourtant, je reste quelques minutes en silence dans l'habitacle pour inspirer et vérifier une dernière fois mon reflet dans le rétroviseur. Puis je m'extirpe de la voiture, remettant les pans de mon blazer en place avant de réduire la distance avec les portes qui se dressent, parées d'une large banderole bleue.

L'intérieur a été entièrement rénové et mes chaussures à petits talons claquent contre le sol, résonnant entre les murs. J'avais fait l'effort de m'apprêter pour l'occasion mais c'était un fait rare, sachant que je passais la plupart du temps dans mes habits de travail avec des sabots et les cheveux soigneusement attachés. De la musique bourdonne au fond du couloir et je reconnais la porte de la cafétéria, dont la plupart des tables ont été repoussées dans un coin pour laisser de la place aux convives. La lumière est tamisée, dans un jeu de couleurs qui semble changer de temps en temps. Mes yeux parcourent les silhouettes amassées ici et là mais je ne reconnais personne. En même temps, les années ont passé et d'adolescents nous sommes passés à des adultes qui mènent tous plus ou moins leur vie. « Cordelia ? Cordelia Walsh ? » j'entends, me faisant pivoter pour faire face à une grande blonde parée de vêtements chatoyants. Me faisant repartir bien des années en arrière, quand elle apparaissait dans la classe de chimie avec le même genre de frusques bariolées, ses mèches retenues par un bandana fluorescent. « Luella ? » je bégaie, avant qu'elle ne s'approche, attrapant mes mains dans les siennes. « Tu dois me raconter ce que tu as fait de ta vie. Je veux tout savoir ! » s'extasie-t-elle, sautillant presque sur place. Elle est toujours aussi vive qu'il y a vingt ans et je me fais traîner jusqu'au buffet, sans espoir de pouvoir m'en tirer.

Et j'étais sûre que ça ne faisait que commencer, à mon plus grand désespoir.


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Orion Sharps

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MessageSujet: Re: Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) EmptyDim 28 Fév - 15:08

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« Papa ? T’as pensé à prendre la pizza que je t’ai demandé ? » Les ados, tous les mêmes. Un soupire m’échappe, et je jette un coup de menton vers le plan de travail. « Tu n’auras qu’à la faire réchauffer. » Je réponds, tout en terminant de nouer ma cravate, devant un grand miroir installé dans le salon. « Tu vas te mater encore longtemps dans le miroir ? » Qu’elle demande, bras croisés, plantée derrière moi. J’hausse un sourcil plein de curiosité, avant de me tourner vers cette petite brune aux yeux d’argent et à la peau pâle. Cadeau d’une vie, qui parfois, n’hésite pas à profiter du fait qu’elle est fille unique, pour obtenir tout ce qu’elle souhaite. « J’ai plus le droit ? » Je demande, amusé, appuyé contre la commode à mi-hauteur. « Disons que tu changes pas beaucoup de tous les jours, habillé comme ça. T’es toujours bien fringué. » Qu’elle me réponds, avant d’être interrompue par son téléphone, et qu’un sourire ne vienne naître sur ses lèvres. Et j’ai tendance à me méfier des sourires sur le visage de mon ado, ça veut toujours dire qu’il y a un garçon là-dessous, et ça ne me plais jamais beaucoup. « Tu n’invites personne ce soir, Jonah. » Je rappelle, avant  qu’elle ne lâche un soupire typique e son âge. « Je n’ouvre pas la porte, je ne vide pas le congélateur de glaces, et je ne fais pas la fête. J’ai compris, papa. Je ne suis pas en danger ici. » Et elle se laisse tomber sur le canapé, yeux rivés sur son écran. « Tu as bien le numéro de ta tante ? » Un pouce en l’air m’est dirigé, et j’hausse les yeux au ciel, qu’ai-je fais pour mériter ça ? Un peu de reconnaissance, et d’amour, c’est tout ce que je demande. Depuis qu’elle est rentrée au collège, c’est à peine si j’ai le droit à un câlin. C’est où pour retrouver mon bébé ? « Tu vas être en retard, papa. » Evidemment. J’aurais dû la prévenir celle-là. « Fais attention à toi, chérie. Je serais sûrement là avant minuit. » Je l’informe, avant de glisser un porte feuille et mon téléphone dans la poche de ma veste. « Bonne soirée, trésor. » Je termine, avant que la porte ne se referme derrière moi. 14 ans, et je suis toujours un peu triste de la laisser.

20 ans sont déjà passées. 20 années. C’est énorme quand on y pense. Et à la fois, ça semble être passé si vite, qu’on pourrait simplement se dire que c’était hier, mais il n’en est rien. J’ai eu le temps d’avancer dans ma vie, de gagner et de perdre des gens, de faire d’une passion un métier. Roosevelt High, avait abrité 4 belles années, et j’avais eu l’occasion de m’y forger de super souvenirs, j’y ai construit des amitiés, des amours, sans forcément de suite, mais j’avais toujours un bon souvenirs de ces années J’avais même ce niveau de popularité, un peu tombé sur moi sans que je m’y attende vraiment, ou que je ne l’ai forcément cherché, et j’avais parfois eu du mal à comprendre vraiment pourquoi, c’était arrivé comme ça, mais les choses furent telles qu’elle furent, et j’avais traversé ces quelques années aux côtés d’une personne tout aussi passionnée que j’avais pu l’être, puis les choses avaient fait leur bout de chemin, et nos routes se sont séparées peu après le diplôme. Mais encore une fois, il n’y avait que les bons souvenirs qui restaient. Je ne sais ce qu’elle est devenue, si elle a atteint ses rêves, si elle a changé, où si elle est toujours en ville. Peut-être qu’elle sera la ce soir. Je crois que j’en doute, mais au pire, 20 ans sont passées, et je me dis simplement que je le saurais quand je la verrais, du moins, si je la vois. Ce n’est pas toujours tout le monde qui se pointe à ce genre de soirée, et qui se souvient des visage de tout le monde. Mais j’avais hâte de savoir au fond, ce qu’ils étaient tous devenus, et peut-être même que nos enfants, vont maintenant dans les mêmes écoles.

Simplement de voir à quel point, le temps à défilé, sur des vieux hits, à siroter le même punch un peu fade qu’il y a vingt ans.

Je passe une nouvelle fois mes mains dans mes cheveux brun tirés en arrière, et centre à nouveau le tissus qui enserrait mon cou, avant de descendre de la voiture, pour entrer dans la pièce où regorge personnes et lumières basses. Il y a des rires qui émane du groupe des anciens footeux, Il y a des choses qui ne change pas, les groupes non plus. J’en vois se mélanger, d’autre simplement savourer le plaisir de se retrouver, après s’être sûrement perdu de vue, ces vingt dernières années. Je vais vers le comptoir, pour aller prendre une boisson, quand je me fais arrêter par un ancien camarade, avec qui je discute pendant un moment, de cette nouvelle vie, que je mène tranquillement. Ma fille, mon travail, au fond, rien ne m’avait plus épanoui, et même si je ne suis plus avec la mère de Jonah, je n’en suis pas moins heureux dans ma vie personnelle. Et la conversation s’éternise, on ressasse les vieux souvenirs, et ça fait pulser mon cœur, avant que pris d’une soudaine nostalgie, je prenne le chemin de ce lieu, sur le toit, où il y a longtemps j’avais laissé un trésor. Une petite boite de métal, avec quelques papiers pliés. Les couloirs n’ont pas vraiment changé, la couleur y est simplement nouvelle, et les casiers sont maintenant blanc, mais le chemin est toujours le même, pas condamné, comme ils avaient menacé de le faire, quand ils avaient découvert que certains élèves venaient se prélasser ici, pendant les pauses. Je savoure l’air frais du vent qui frapper mon visage. Tout ce flot de souvenir, ça me faisait quelques chose. Et alors que je farfouillais dans l’interstice du mur, j’entends la porte qui mène jusqu’au couloir, qui s’ouvre, et qui me tire un sursaut. Je lance un sourire poli à cette brune qui approche, et que je ne reconnais pas. « Besoin d’un peu d’air aussi ? » Je demande, plutôt que de demander un nom, et de prendre le risque de me tromper.



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Cordelia Walsh
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MessageSujet: Re: Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) EmptyDim 28 Fév - 17:04

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« Dis-moi tout, Walsh. » susurre la blonde et mes mains se resserrent sur mon verre de punch. Je n'étais pas la personne la plus expansive qui soit et je n'aimais spécialement parler de moi. Et même si je savais que Luella était dotée d'une incroyable gentillesse, elle restait avide d'en savoir plus à propos de la fille populaire qu'elle avait côtoyé au lycée. Tout le monde cherchait à savoir si ceux qui attiraient l'attention avaient continué dans une voix aussi scintillante, s'ils avaient décroché les étoiles. Ils avaient des attentes qui restaient illusoires par rapport à la réalité. « Je suis cheffe cuisinière dans un hôtel, tu sais. Rien de bien extravagant, contrairement à ce que tout le monde semble penser. » je réponds faiblement, avant de prendre une gorgée de ma boisson. « Un hôtel ? Lequel ? Ne fais pas ta timide, Cordelia ! » Sa voix commence à monter dans les aigus et des regards se tournent dans notre direction, me faisant me crisper légèrement. Je ne voulais pas que la foule s'amasse autour de moi. Et je venais à peine d'arriver que je regrettais déjà d'avoir voulu me rendre à cette réunion. D'autres voix résonnent et je reconnais des silhouettes qui s'approchent, j'arrive à remettre certains visages malgré le temps passé depuis nos années d'études. Les questions fusent et se font de plus en plus personnelles, de plus en plus intéressées. J'ai l'impression d'étouffer, d'un seul coup et je ne sais pas quoi faire pour m'extirper de cette situation. « Je...J'ai besoin... » je bafouille, en essayant de ne pas écraser mon verre entre mes doigts.

Je me sens envahie, submergée par cet amas de curiosité et je ne sais pas quoi faire pour l'endiguer. Je ne veux pas qu'on vienne trifouiller dans ma vie privée, je ne veux pas qu'on vienne à moi seulement parce que je travaille dans un endroit réputé, qu'on cherche à obtenir des passe-droits simplement parce qu'on a eu les mêmes cours, dans les mêmes classes. « Désolé... » je lâche, avant de pivoter d'un seul coup. Je n'écoute même plus les gens qui me hèlent, ceux qui s'interrogent, les murmures qui bourdonnent dans mon dos. Je veux juste m'enfuir, reprendre une bouffée d'oxygène, faire partir le poids qui obstruait ma poitrine. Mais mes pas, au lieu de me mener vers le parking, me dirigent ailleurs, me font grimper les étages. Tout a changé, de la couleur des casiers aux écriteaux sur les portes. Pourtant, l'ambiance reste familière et des souvenirs affluent dans le creux de ma tête, en arpentant les couloirs. Je me revois avec un sac sur le dos, les cheveux plus courts et des rêves pleins la tête. Avant de continuer mon chemin pour atteindre la porte qui me mène jusqu'au toit. L'endroit où j'ai passé le plus de temps à me vider la tête, à profiter du soleil et de la douceur de vivre. Le lieu où j'ai vécu mes premiers instants de tendresse, une main glissant distraitement dans mes cheveux. Soudainement, je me rappelle l'existence de cette boîte, dans le mur. Et j'ai envie d'aller l'ouvrir, de relire les petits mots qui y sont soigneusement cachés depuis vingt ans, de me gorger de toutes les sensations qui y sont liées.

Mais je me fige en voyant une silhouette à moitié dissimulée dans l'ombre. L'éclairage du parking nimbe à peine l'environnement qui m'entoure mais je le vois fourrager contre le mur et je sens ma gorge se nouer. Il n'y avait que deux personnes à savoir que quelque chose se trouvait à cet emplacement. Et j'étais la deuxième. J'approche finalement, prudemment, alors qu'il s'est figé. « Tu comptes la sortir de là ou c'est moi qui m'en charge ? » je souffle, avec un léger sourire. Avant de m'adosser au mur, croisant les bras sur ma poitrine. « Salut, Orion. » je rajoute, avec un léger sourire. J'aimerais pouvoir être en plein jour, observer son visage à la lumière. Voir les traits de l'homme qu'il était devenu, bien différents de ceux du garçon que j'ai connu. Je sens mon coeur se serrer, d'autres souvenirs affluer devant mes yeux. Et je secoue la tête, pour essayer de les dissiper. « Toi aussi tu voulais te remémorer le bon vieux temps ? » Je le regarde sortir la boîte métallique, qui me semble ridiculement petite entre ses mains et j'en profite pour m'asseoir à quelques mètres à peine, sur un petit rebord en pierre. « Je n'aurais jamais imaginé te voir ici. Ou te revoir tout court, d'ailleurs. » je murmure, la tête penchée sur le côté.




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MessageSujet: Re: Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) EmptyJeu 11 Mar - 17:03

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Je n’avais aucun problèmes à parler de tout ce qui c’était passé dans ma vie depuis qu’on avait quitté le lycée, de tout ce que j’avais construit, de la chance que j’avais eu d’avoir une vie normale, rangée, très vite. D’avoir obtenu mon diplôme, puis mon travail, dans cet hôtel restaurant de renom. J’avais rapidement posé ma vie, et eût Jonah. Même si l’histoire avec sa mère n’a pas tenu très longtemps après ça, je ne regrettais rien.  Je n’avais simplement pas la vie que tout le monde m’imaginait au lycée. Je n’étais pas devenu avocat, ou juriste, ou encore architecte, comme ils avaient pu tous le penser. Je n’avais jamais vraiment compris d’où je tenais cette popularité, et pourtant je m’en étais accommodé, ce n’était ni handicapant, ni désagréable au fond. J’avais simplement fait avec. « Et sinon, t’es marié, t’as des enfants ? Ne fais pas tant de mystères Sharps. » Dit-il, d’une tape sur l’épaule, dans un rire gras, le nez sûrement un peu imbibé de quelques verres de trop, ou bus trop vite. Si au lycée, je m’y étais fait. Il y a bien longtemps que je ne reçois plus de tape sur l’épaule de cette manière, et ça me fait froncer les sourcils. Trop de familiarités avec des gens que je ne côtoie plus depuis bien des années. « Oui, j’ai eu une fille, mais non, je ne suis pas marié. Et vous ? » Je demande au reste, pour éviter que la conversation ne tourne qu’autour de ma personne, disons que je me passerais bien de subir un interrogatoire ce soir. J’aurais pu m’y attendre, mais je n’en ai pas vraiment envie. Peut-être, au fond, que je n’aurais peut-être pas dû venir ici ce soir, ou tout du moins me préparer un peu plus aux nombreuses questions. Ce n’était pas faute de partir confiant.

Je pensais peut-être que tout le monde aurait fini par m’oublier, avec les années. Mais il semblerait que non. Que mon visage soit toujours aussi reconnaissable, et que mon nom, sonne toujours comme un graal dans leurs bouches. Finalement, quand je balaie la salle des yeux, je reconnais quelques visages, je remets quelques noms sur des voix, tout en écoutant distraitement, les autres parler de leurs familles, de leurs femmes, et enfants, qui étaient sagement restés à la maison. De leurs emplois qui ne respiraient pas toujours la classe, et le bons vivre, certains étaient des employés de bureaux, d’autre dans le bâtiment, d’autre collectionnaient les chiffres dans les sous-sol de grandes sociétés. Rien qui vendait autant de rêve que l’on pouvait le penser, à les écouter parler de leurs vies qu’ils prétendent parfaite en tout point. Du moins, je ne ressens pas le bonheur qu’ils vantent dans leurs paroles. Moi j’ai au moins ce privilège. Evoluer dans un milieu que j’aime, et avec une enfant que je chéri de toute mon âme. Il faut croire que c’est vraiment une chance. Je suis sûr que la plupart d’entre eux, ne seront pas vraiment heureux dans leurs vies futures, même si je le leurs souhaite le meilleur, je ne suis pas du genre à souhaiter le pire, ou à juger, simplement je constate à quel point j’ai eu une bonne étoile, même si ce n’est pas celle que tout le monde me voyait porter. « Je vais prendre l’air. C’était sympa de discuter. » Je lance, avant de m’éclipser.

J’avais besoin d’un peu d’évasion. De fuir le trop plein de fausses émotions de cette pièce. Simplement retrouver un lieu de calme, et d’apaisement dans ce lycée. Il n’existait qu’un lieu pour ça. Un lieu que peu de personnes connaissent, et qui pourtant, fait un bien fou à mes souvenirs. Un lieu qui a marqué mes années lycée, et qui, dans une petite faille, regorge de tous mes secrets d’adolescent. J’avais la main plongée dans l’interstice de ce mur, quand une voix m’interpelle. J’hausse un sourcil à la remarque, et pourtant, l’intonation de ses mots la manière de poser ses phrases, je finis par la reconnaitre, elle et tout les souvenirs qui vont avec. « Bonsoir, Cordelia. » Je réponds, un bref sourire les lèvres. Ca faisait si longtemps, et je ne discerne pas si bien ses traits que je le pensais, avec le peu d’éclairage que l’on nous offrait. « Certains plus que d’autres, effectivement » Ma main attrape la boite qui me parait plus petite que dans mes souvenirs, mais j’ai simplement grandi. Je viens prendre place à ses côtés, et dépose cette boite entre nous. Il y avait des papiers par dizaines entre les plaques de métal, et quitte à les redécouvrir, autant que ce soit avec la principale intéressée. « Je suis revenu en ville peu de temps après avoir eu mon diplôme supérieur. J’avais envie d’assister à cette soirée. Je ne pensais pas non plus t’y croiser, cela dit. » Je réponds, la voix basse. On ne s’était pas quitté en mauvais terme, simplement d’un commun accord, après le lycée. Mais je n’ai pourtant jamais cessé de penser à elle, dans un coin de la tête. « Tu devrais l’ouvrir. » Je termine, en pointant d’un bout de menton, l’objet entre nous.




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Cordelia Walsh
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MessageSujet: Re: Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) EmptyVen 12 Mar - 20:28

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Je n'ai jamais compris l'origine de l'attention qu'on m'a porté pendant mes années de lycées. Je n'étais pas plus belle qu'une autre, ni plus intelligente, du moins à mon humble avis. Je n'avais rien qui me différenciait de mes congénères, pas d'éclat supplémentaire. J'étais une adolescente comme les autres, avec ses désirs et ses moments de folie. Pourtant, malgré toute cette effervescence propre à cette période de notre vie, je savais ce que je voulais faire de mon avenir. J'avais une idée nette de la manière dont je voulais occuper mes années futures et cette idée n'avait jamais quitté ma tête. Cuisiner. J'ai passé mon enfance toute entière aux côtés de mon père, à l'observer touiller des plats en sauce, à regarder ses doigts manier le couteau ou la spatule, répandant des odeurs délicatement parfumées dans son repaire favori. Cela n'a jamais été rien de plus qu'une habitude, un hobby en dehors de ses heures de travail. Et plus que la bonne gastronomie, ce qui l'a toujours animé était le plaisir de rendre ses proches rassasiés et satisfaits, grâce à de savoureuses recettes. Heureux. Moi, c'était cette atmosphère chaleureuse et bienveillante que je voulais continuer de faire vivre à travers mon art. Ces souvenirs paisibles, ces parfums et ces saveurs qui me rappelaient des instants de pur bonheur. De la convivialité et de la simplicité pour apaiser les maux grâce à des ingrédients de qualités, mariés les uns aux autres autant avec génie qu'une profonde simplicité, parfois. À part ça, je n'avais pas de quoi être mise sur le devant de la scène mais ça avait fini par arriver, au bout d'un moment.

Et il m'avait suffi d'avoir quelques atomes crochus avec Orion Sharps pour être sur toutes les bouches, pour monter dans le classement et devenir la proie des regards. Je me souviens de son visage aux pommettes hautes, de cette fossette sur son menton qui s'accentuait lorsqu'il était concentré sur quelque chose. De ses cheveux, bien plus longs, à l'époque. Et de l'aisance que je ressentais en sa compagnie, lorsque mon épaule frôlait son bras, dans les couloirs. Jusqu'à ce qu'une prétendue relation éclate entre nous, d'après les dires de nos camarades. Alors que nos moments passés ensemble se résumaient à discuter, dans un coin tranquille. Nous chamailler parfois, jusqu'à ce que je me jette sur lui pour le décoiffer et qu'un rire ne m'échappe en l'entendant grommeler. Rien de plus. En tout cas, à cet instant. Mais les rumeurs s'étaient propagées, les murmures prenaient du volume et ça avait fini par m'agacer. J'avais fini par lui proposer de rendre tout ça réel, en tout cas en apparences, pour contenter les foules et apaiser les jacassements. Je voulais simplement qu'on me laisse tranquille alors si bécoter le brun devant la cafétéria et marcher main dans la main avec lui suffisait à faire taire les gloussements qui résonnaient sur notre passage, ce n'était pas insurmontable. Et puis ce n'était que du spectacle que nous offrions pour nous garantir un certain calme. Enfin, c'est ce que j'ai cru, au début. Si les prémices s'étaient teintés d'une lassitude face à la situation, la suite s'étaient envenimée. J'étais l'instigatrice de cette histoire et si ça m'avait paru être une bonne idée, j'avais vite déchantée quand mon coeur s'était mis à battre soudainement plus vite en sa présence. Je n'ai jamais su à quel moment mes sentiments s'étaient mués en quelque chose d'autre mais j'avais fini par m'en rendre compte, au bout d'un moment. La sensation de ses doigts glissés autour des miens m'avait procuré quelques doux frissons et ses lèvres sur ma joue avaient fait naître quelques rougeurs sur mes pommettes. Mais ce n'était que du cinéma, au final. Et Orion n'avait jamais laissé transparaître quoi que ce soit d'autre qui puisse faire naître le moindre espoir dans ma poitrine. Puis lorsque j'avais pensé prendre mon courage à deux mains, il avait mis un terme à notre arrangement pour prendre son propre chemin, réduisant le reste à un tas de cendres.

Apercevoir son visage après tant d'années, après tout ça, ça me nouait les entrailles. Je sentais l'intérieur de ma poitrine se resserrer en parfait accord, incapable de poser les yeux ailleurs que sur les contours de sa mâchoire que j'apercevais en clair-obscur. Nous avions grandi. Les années s'étaient succédées depuis le lycée et nos routes avaient complètement divergées l'une de l'autre. Je ne m'étais jamais attendue à tomber sur lui, à le revoir. Et encore moins à ce maelström impétueux qui mugissait au creux de moi. La saveur douce-amère de la nostalgie, la mélancolie des jours tranquilles et une pointe de tristesse que je ne pouvais empêcher d'éclore dans mon coeur. Je constate finalement la présence de la boîte dans ses mains quand il s'assoit à mes côtés, coffret contenant de nombreux souvenirs. Il apparaît, beaucoup plus proche et je me perds dans la contemplation de ses traits. Il y avait quelque chose de brut, de plus ombrageux qui tranchait avec la douceur que je lui avais toujours connu. Il était devenu un homme et c'était saisissant face à l'image que j'avais gardé en tête de l'adolescent qu'il avait été. « Je ne pensais pas y venir, à la base. » je souffle. « Tu sais à quel point je déteste ce genre d'événement. » je rajoute avec un léger sourire, en haussant les épaules. C'était bien un point qui n'avait pas changé, malgré le passage du temps. Je n'avais jamais aimé les bains de foule et ça n'avait pas bougé d'un iota. Orion finit par pointer la boîte du menton. Tu devrais l’ouvrir. Je m'empare de la boîte, glissant mes doigts autour pour l'ouvrir, découvrant les nombreux petits papiers colorés qui s'y trouvaient. J'avais l'impression que mon battant menaçait d'éclater dans ma poitrine et je finis par piocher l'un des morceaux pour le déplier. Mes yeux survolent les quelques mots qui s'y trouvent et je mords la lèvre au souvenir qui remonte à la surface. L'écriture déliée et oblique du brun s'étalait sur quelques centimètres et je relève les yeux dans sa direction avant de prendre la parole. « Delia a promis à Orion qu'elle devra se teindre les cheveux en rose si elle ne donne pas son nom à un plat, quand elle sera devenue cheffe étoilée. » j'énonce, avant qu'un sourire n'étire mes joues. « C'est le jour où j'ai essayé de t'apprendre à faire un soufflé au fromage. » je murmure, en balayant son regard du mien. Je tiens dire à que ça a été un échec monumental mais mon plus gros fou-rire à ce jour. « Et je ne sais toujours pas si tu mérites vraiment de te trouver sur mon menu, Sharps. » Puis je prends un nouveau papier avant de froncer les sourcils en reconnaissant mon écriture. Je ne me souvenais même pas avoir écrit de telles choses. « À nos nous du futur : est-ce que vous êtes heureux, au moment où vous lisez ces lignes ? » Je reste interdite quelques secondes avant de secouer la tête. « Qu'est-ce que tu en dis ? Heureux ? » j'interroge le brun, pétrie de curiosité.

S'il y avait bien une personne dont je voulais réellement connaître les tenants et les aboutissants, c'était lui.



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MessageSujet: Re: Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) EmptyDim 18 Juil - 17:49

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Je n’avais aucune franche idée de ce que je voulais faire après le lycée. Un proche travaillait dans une cave à vin, et je lui rendais visite de temps à autre, j’avais appris, cherché à comprendre un peu tout ce que ça impliquait avant de me prendre pour passion, ce milieu si particulier. J’avais cherché tous les moyens possibles de me professionnaliser. Je n’étais pas certain, que ça aboutirait. Mais j’allais tout faire pour m’en donner les moyens. J’allais devenir un expert, j’en étais convaincu. Et c’était ce que j’étais devenu un sommelier d’exception formé dans une école qui m’avait permis d’avoir les meilleures bases pour le futur. Et j’avais travaillé d’arrache-pied pour me faire ma place dans ce monde. Autrement que de la manière dont on me voyait. Je n’avais jamais vraiment perçu les choses de manière aussi exceptionnelle que tout le monde le voyait. J’étais simplement un garçon ordinaire et c’était tout ce qui faisait ma singularité rien de plus, j’avais simplement le physique que l’on voyait comme attrayant, alors que je ne percevais pas la même chose dans le miroir. Disons que je n’avais pas toujours bien compris pourquoi on m’avait propulsé au centre de l’attention. Je n’y étais cependant pas seul. Elle était à mes cotes. Sur les lèvres de ceux qui dans cesse, parlait, lançaient des rumeurs aussi folles les unes que les autres. Ensemble c’était plutôt doux, on s’entendait bien, on avait peu de problèmes. Ça passait tout seul. On était suffisamment sur la même longueur d’Indes pour que tout se passe le mieux possible. Ils pensaient que quelque chose était né. Qu’on était tellement proche qu’entre nous, il n’existait pas seulement de l’amitié mais peut être autre chose et au fond, je ne sais pas s’ils avaient vraiment tord ou raison. Lorsque nous avons rendues les choses officielles pour les pipelettes du lycée, tout roulait comme d’habitude, rajoutant seulement quelques vifs baisers échangés pour satisfaire la galerie ou des mains liées dans les couloirs. Mais pour moi, les choses n’avaient pas vraiment changées, j’en savais trop rien. Elle était jolie. Sa présence était délicate, et mon cœur parfois s’emballait à la vision qu’elle pouvait m’offrir. C’était appréciable cette douce chaleur. Mais le temps était venu de nous séparer, que nos chemins se fassent. Laissant mourir dans l’œuf cette pseudo fausse relation

Je n’avais compris qu’un peu tard ce qu’il en avait vraiment été.

Aujourd’hui nos vies c’étaient faites, construites. Loin des espérances des uns et des autres et on se trouvait la, sur le toit de ce lycée qui a vu tant de moment de douceur se faire, entre nous deux. Nos deux silhouettes qui, 20 ans plus tard, avaient changées. Grandis, mûris, nous n’étions plus les mêmes. Mais les souvenirs eux, c’étaient fait impérissables. Traversant le temps sans jamais s’effacer. Proche l’un de l’autre, séparés seulement par cette petite boîte de métal, qui, comme une capsule temporelle, nous ramenait loin. Dans les méandres de ce que nous avions pu être. « Tu n’as donc pas changé » Je lâche dans un sourire amusé. Les réceptions déjà à l’époque, Cordelia préférait les fuir que d’y assister. C’était profondément barbant je pouvais la comprendre. Finalement je lui propose s’ouvrir cette boîte et d’en révéler le contenu. Un petit voyage du côté de Memory Lane, le cœur gorgé d’une appréhension que je ne comprenais pas vraiment. « Je me souviens de ce jour ! C’était un échec cuisant, j’ai mis des heures à ravoir ce maudit four. » Je réponds, un rire léger qui s’échappe de ma gorge. « Tu m’enverras une photo par mail de tes cheveux roses dans ce cas. Parce que j’ai toujours une place sur ta carte. » J’ajoute, sur un air de défi. Puis elle défait un autre papier, et la question tombe. Suis-je heureux ? J’y réfléchis pendant quelques secondes avant de prendre la parole. « J’imagine que oui. Du moins je ne sais pas vraiment. » Je commence, en voyant le visage de Jonah passer dans mon esprit, puis l’endroit où je travaille et la chance que j’ai. « Je suis le papa ravi d’une ado de 14 ans. J’ai un boulot en or. On pourrait dire que oui, mais il me manque peut-être une petite touche de folie, pour être pleinement heureux. » Je termine, avant de lever les yeux vers elle, et de lui sourire rapidement. Je ne me plaignais pas. J’avais un toit sur la tête, mais peut être que j’aurais aimé avoir plus, être posé, avoir une vraie vie de famille pourquoi pas. Donner un frère ou une sœur à Jonah. Quelque chose d’un peu différent. C’était le seul aspect qui aurait pu me rendre encore plus heureux que je ne l’étais. « Et toi ? Es-tu heureuse, Cordelia ? »




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MessageSujet: Re: Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) EmptyLun 19 Juil - 14:10

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Tu n’as donc pas changé. Sa réflexion me tire un sourire et mon regard se porte sur le paysage qui s'étend devant nous. Non, je n'avais pas vraiment changé. J'avais grandi, il y avait quelques rides qui creusaient mon visage et j'étais mère d'un adolescent de quatorze ans qui avait apporté davantage de responsabilités après sa naissance. Mais Nico était loin d'être un enfant difficile. Il était plutôt responsable pour son âge et ça me soulageait de pouvoir le laisser seul quelques heures sans ressentir une profonde angoisse. Même si j'aurais préféré, de loin, rester avec lui. Je ne savais même pas vraiment ce que j'allais faire là-bas, qui j'allais y retrouver et si ça allait vraiment m'apporter quelque chose. Cette époque de ma vie était terminée depuis plusieurs années, je n'avais gardé contact avec quasiment personne et je détestais ce genre de rassemblements. C'est bien pour ça que je me sentais aussi bien, retranchée dans mes cuisines. Non, en effet, je n'avais pas changé d'un pouce. Toujours aussi réservée, toujours aussi sensible au monde qui m'entourait, préférant le calme et la solitude aux grandes effusions. J'avais continué ma vie comme je l'avais toujours fait jusqu'ici : avec sérieux et en travaillant d'arrache-pied pour obtenir ce que je voulais. Pour me faire une place dans cette jungle impitoyable qu'était le monde de la cuisine, pour faire valoir mon savoir-faire et mes connaissances, mes idées et mes intérêts. Le lycée, c'était un concentré de souvenirs pour la plupart légers, agréables, remplis d'une innocence qui pourraient presque me faire rire aujourd'hui, tellement ils me semblaient loin de la folie de mon quotidien. Courir partout, penser et repenser mes recettes, débattre sur les plats qui constituaient la future carte, râler encore et encore à propos des tuyauteries qui devaient être changées. Aller chercher mon fils à l'école, savourer le peu de moments que nous avions ensemble.

Les journées passaient à une vitesse affolante, tout comme les années et la lenteur de ma période étudiante ressemblait presque à un rêve, désormais.

Nous finissons assis sur le toit, la boîte métallique posée entre nous. Ce réservoir à secrets, à idées, à défis. Un concentré de choses que l'on avait voulu y mettre en prévision de retrouvailles comme celles-ci. Je n'avais jamais imaginé que nos chemins allaient se séparer aussi abruptement, qu'il allait disparaître de mon existence aussi facilement qu'une feuille d'automne sous le poids de la brise. Cette petite caisse en ferraille, c'était une impulsion subite, un "peut-être", un "sait-on jamais". Un "on ira ensemble au lycée un jour et on se remémorera les souvenirs, on en rira comme des enfants". Je n'aurais jamais cru qu'elle allait symboliser nos chemins qui se croisaient à nouveau, alors qu'ils avaient divergé. Certes, il y avait eu une minuscule pensée à son égard quand j'avais posé le pied dans le bâtiment. Néanmoins, je n'avais pas vraiment eu d'espoir de le revoir. Pourtant il était là, à mes côtés. Le visage parcouru par une barbe sombre, quelques plis à la commissure de ses yeux. Les épaules plus larges, mises en valeur par un costume parfaitement bien coupé. La voix plus grave, plus posée. Mais il restait Orion. Et je revoyais l'adolescent, à travers l'homme. Le souvenir transposé sur le papier me ramène en arrière, lorsque j'avais essayé de lui apprendre à cuisiner. En avait résulté en fiasco interplanétaire, ainsi qu'un four rempli de fromage fondu. « Et j'ai arrêté de vouloir t'enseigner cet art noble qui est le mien. » je rajoute, hochant gravement la tête malgré l'air de malice qui trône sur mon visage. Avant de hausser un sourcil à sa remarque, croisant les bras sur ma poitrine. « Ah oui ? Je vois que tu es toujours aussi présomptueux. » Puis je pioche un autre petit mot, le dépliant avant de fixer les mots qui semblaient avoir été écrits par nul autre que moi-même. Tournant la tête vers le brun, je l'interroge à ce propos, curieuse d'en apprendre plus à son propos. Je ne savais strictement rien de ce qui avait animé ces dernières années et je voulais savoir ce qu'il avait bien pu faire. Il réfléchit un instant avant de prendre la parole et je l'écoute silencieusement. L'entendre dire qu'il est père, ça me fait inexorablement quelque chose. Surtout en sachant que sa fille semble avoir exactement le même âge que Nico. Cependant, la suite me fait tiquer et je penche la tête sur le côté. Il me manque peut-être une petite touche de folie, pour être pleinement heureux. Ses yeux sombres cherchent les miens, accompagnés d'un léger sourire et je sens comme un léger coup atteindre mon coeur. Il était toujours le même. Je le voyais. Et c'était incroyablement perturbant. Avant d'être questionnée sur ma vision des choses. Et toi ? Es-tu heureuse, Cordelia ? Mmh. Je tripote la lanière de mon sac avant de répondre, observant à nouveau la vue. « Je crois. » je murmure. « Mon travail me plaît vraiment et je peux enfin transmettre ma passion aux autres, comme je l'ai toujours voulu. Je suis maman d'un terrible garnement qui a le même âge que ta fille et même si ça m'a fait peur au début, je ne regrette absolument rien. » je poursuis, en haussant les épaules. « On va bien tous les deux, on ne manque de rien. Et c'est l'essentiel à mes yeux. » je termine, avec une ombre de sourire en tournant mon regard dans sa direction. « Je ne sais pas si c'est exactement ça, le bonheur. Mais en tout cas, je me sens plutôt bien pour le moment. » Puis je pousse la boîte dans sa direction, avec un mouvement de tête pour l'inciter à y piocher. « À ton tour, très cher. » je souffle, un brin d'espièglerie dans les yeux. « Je me demande sur quoi on va pouvoir tomber. J'ai oublié la moitié des choses qu'on a pu écrire sur ces papiers. » je glousse légèrement, observant ces petits mots repliés sur eux-mêmes, dispersés en différentes couleurs.



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MessageSujet: Re: Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) EmptyJeu 21 Juil - 12:17

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La vie était faite ainsi. Nous étions tous fait pour évoluer un jour. Nous avions quitté le lycée, comme des adolescents, nous nous retrouvions, comme les adultes que nous étions devenus. De la candeur du passé, il ne restait que les souvenirs, rien de plus. Vingt ans, plus tard, nous faisions face à une belle partie de nos vies. Cordelia avait été le soleil de mes années lycées, nos moments ensembles, avaient été de belles parenthèses. Tout ces instants à rire, à sourire, à prétendre être ce que nous n’étions pas, pour faire plaisir aux regards curieux et insistants, restaient gravées comme de magnifiques souvenirs. Ils appartenaient à un temps qui était révolu, mais qui me revenait en plein visage, alors que je me retrouvais avec elle, me rappelant aussi, que j’avais peut-être été stupide de tout arrêter si vite, et que le jeu, finalement, n’en était peut-être pas un. Mais je n’avais pas su faire marche arrière, à quoi est-ce que ça aurait servi de toute manière ? A l’époque, je ne me pensais pas capable de rattraper mes erreurs. Aujourd’hui, nos vies étaient radicalement différentes, même si nous, nous étions restés les mêmes. Certains aspects n’étaient plus les mêmes. Nous n’étions plus des adolescents. Plus aucun regards ne nous obligeaient à rien, et puis nos vies étaient faites. J’avais connu l’amour aux côtés de la mère de Jonah, bien que celui-ci n’ai été qu’éphémère, il n’en restait pas moins qu’il avait comblé une partie de ma vie, avec cette petite personne en proie elle aussi, à devenir une adulte. Puis j’avais appris à composer avec le fait, que ce ne serait plus qu’elle et moi, à tout jamais. Jonah et Papa pour toujours. Comme je m’entêtais à lui répéter depuis que nous nous étions séparés, sa mère et moi. Aujourd’hui, elle me hurlerait dessus qu’elle n’était plus le bébé que j’avais pu serrer dans mes bras, mais que voulez-vous. La vie avait passée, et elle était ce qu’elle était.

Pourtant, je n’aurais jamais pensé croiser Cordelia de nouveau. Elle qui avait pris de l’âge, qui avait mûrie pour devenir une femme tout à fait séduisante malgré les premiers petits coups de l’âge. Elle restait cette jeune femme que j’avais connue, toujours droite et concentrée sur ce qu’elle faisait, jamais à se détourner de son objectif final. Elle restait la même que celle que j’avais connue. Celle avec qui j’avais partagé des moments terriblement catastrophiques, et qui avaient laissés des traces indélébiles sur les murs de ma cuisine. « Je me suis quelque peu amélioré depuis le temps. » Je réponds à sa remarque. Mais il vrai qu’elle avait refusé de continuer à m’apprendre à préparer quoi que ce soit après cet incident. « Présomptueux ? Vraiment ? » J’ajoute à mon tour, avant qu’elle ne déplie un autre papier et m’interroge sur ce dont à quoi ressemble ma vie désormais. Je lui parle brièvement de Jonah. J’évoque mon nouveau poste, et surtout je lui confie combien je me dis qu’il manque quelque chose à mon quotidien, parce que c’était vrai. J’étais heureux. J’avais tout pour. Mais il me manquait tout de même un petit rien, pour faire que cette vie, soit la meilleure possible. Puis c’est à elle, de m’en dire un peu plus. Je restais curieux à son égard. Un silence long de vingt ans avait régné entre nous, ça en faisait du temps à rattraper. J’apprends qu’elle aussi, est maman. Ca me fait un petit quelque chose, c’était inévitable. Mais nos chemins semblent être sensiblement les mêmes. Être les seuls parents d’adolescents, nos vies constamment concentrées dans le travail. Un travail qui nous tenait à cœur, autant à l’un qu’à l’autre. « C’est le principal si tu te sens bien. Je suis heureux pour toi, Delia. » J’ajoute, sincère. Le métal glisse jusqu’à moi dans un bruit singulier « Voyons voir ce que l’on va trouver. » Je souffle en plongeant ma main dans la petite boite. J’en extrait un papier et le déplie soigneusement, avant de lire les mots qui y sont inscrit, un sourire aux lèvres. « Orion a promis a Delia de lui offrir une danse, s’il se coupait les cheveux un jour. »  Et cette phrase liait les deux choses que l’adolescent que j’étais avais en sainte horreur, danser, et me couper les cheveux. Mon carré brun me tenait fermement à cœur à l’époque. Aujourd’hui, je m’étais jamais aussi bien trouvé qu’avec cette coupe courte. « Je suis toujours un piètre danseur, mais je tâcherais de me souvenir que je dois te faire danser, un jour. » Puis je plonge ma main dans la petite boite à nouveau, pour en tirer un nouveau papier. « Quel est votre plus beaux souvenir du lycée ? » Je lis et demande en même temps. Terriblement intriguant. J’aimerais savoir quel était le moment qu’elle avait préféré, parmi tous ceux que l’on avait pu vivre.





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MessageSujet: Re: Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) EmptyDim 8 Jan - 18:02

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Je me suis quelque peu amélioré depuis le temps. Cette réponse me tire un rire bref et je me permets de l'observer quelques secondes, un sourcil haussé. « J'aimerais bien voir ça. » Il fut un temps où il n'était pas capable de mettre la main à la pâte sans terminer dans une explosion d'ingrédients dans toute la cuisine. Et j'avais arrêté de compter les heures de nettoyage qui s'en étaient suivies, après avoir corrigé ses erreurs et préparé un remplacement. Jusqu'à abandonner définitivement l'idée de lui apprendre quoi que ce soit. Mais je n'oublierais jamais toute la joie et les rires que ça nous avait soutiré, toute cette complicité qui n'avait fait que grandir au fur et à mesure des jours. Et un rictus étire mes lèvres à la remarque qui suit. « Absolument. Tu n'as jamais pu t'en empêcher. » je souffle, amusée. Puis je pioche un nouveau papier dans la boîte, l'interrogeant sur sa situation et si celle-ci lui procure du bonheur. Et je l'écoute me parler de son nouveau travail, de sa fille Jonah et de la petite chose qui manque à sa vie, sur laquelle il n'arrivait pas à mettre des mots. Parfois, il m'arrivait de penser la même chose. Mais le tumulte de mon quotidien revenait m'emporter à nouveau et cette réflexion repartait aux oubliettes, momentanément. Orion se tourne vers moi et la même question incurve ses lèvres, me forçant à m'épancher sur mon propre quotidien. Et je me confie sur mon poste, sur la maternité que j'ai eu à expérimenter et que je continuais de perfectionner ainsi que sur la douceur de vivre que je ressentais, qui me plaisait de plus en plus en fin de compte. Et quand le silence se pose à nouveau entre nous, je me rends compte que nos vies sont sensiblement similaires.  Je suis heureux pour toi, Delia. Ma tête pivote dans sa direction et je ne peux pas m'empêcher d'effleurer son visage du regard. J'arrivais à retrouver celui du garçon que j'avais côtoyé mais il s'était paré de traits plus virils, d'une barbe sombre et de légères rides d'expression au coin des yeux. « Merci. Je suis contente pour toi aussi. » je souffle, dans un sourire.

Nos chemins s'étaient séparés l'un de l'autre mais nous avions fini par nous retrouver, à l'endroit même où ils s'étaient croisés pour la première fois.

Puis je fais glisser le coffret métallique vers lui et je le regarde extirper un petit papier bleu clair de celui-ci, le dépliant pour en lire l'intitulé. Orion a promis a Delia de lui offrir une danse, s’il se coupait les cheveux un jour. Et au vu de la coupe courte qu'il arborait désormais, il n'allait pas pouvoir y échapper. « Je me ferais un plaisir de te rappeler d'accomplir ton devoir. » je lâche, avec malice. Je me souvenais de lui et des longues mèches qui caressaient sa mâchoire, à l'époque. De cette manie qu'il avait de les repousser continuellement en arrière ou de les glisser derrière une oreille. Et mon coeur s'emballe davantage quand je me rends compte que je n'ai rien oublié, à son propos. Tout me semblait étonnamment vif et précis, en ce qui le concernait. Il récupère un autre morceau coloré et la question qui s'y trouve me plonge dans une profonde introspection de mon passé. Quel est votre plus beau souvenir de lycée ? « Mmmmh... » je murmure, en scrutant le paysage nocturne qui nous fait face. Mon plus beau souvenir ? Je fouille ma mémoire à la recherche d'une réponse à lui fournir, en vain. Puis un flash traverse ma rétine, d'un seul coup. Et je mords l'intérieur de ma joue devant l'incongruité de cette pensée. « Tu vas rire mais je pense que c'était le bal de promotion. » je confesse, en mâchonnant ma lèvre inférieure. « Oui, moi Cordelia Walsh, j'avoue que cet événement affreux était certainement mon meilleur souvenir de lycée. » je ronchonne devant son air stupéfait puis soudainement sceptique. Autant dire que je n'avais jamais été friande de ce genre de célébration. Ce qui n'avait indubitablement pas changé, avec le temps. Et que j'y étais allée à reculons, pour ne pas dire qu'on m'y avait traîné de force. « Mais c'est parce que tu étais là. » je rajoute, sur un ton plus bas. « Tu m'as donné le courage d'y assister et tu m'as changé les idées pour que ça se transforme en quelque chose d'agréable, en quelque chose dont j'aurais eu envie de me souvenir des années plus tard. » Mes yeux croisent les siens et je lui adresse un léger sourire. « Tu te souviens ? On avait fini par se retrouver ici aussi, cette fois-là, pour prendre l'air. » Ma voix n'est plus qu'un souffle et je me remémore la suite de ces vestiges de notre passé commun avec un petit rire avant de me figer d'un seul coup quand les images se rembobinent au creux de ma tête. Et mon buste se redresse net, mes joues traversées par une brûlure qui m'avait été familière, il a longtemps. Je n'ose plus lui adresser un regard et je sens la gorge se resserrer un peu plus, en y repensant.

Parce que cette nuit-là, j'avais eu bien du mal à distinguer la comédie de la réalité. Au coeur de l'obscurité, les limites avaient commencé à se flouter.  



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MessageSujet: Re: Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) Maybe we were meant to reunite. (Delion #1) EmptyDim 19 Mar - 1:24

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[color=#669933] « Si l’occasion vient à se présenter, je serais ravi de te prouver que je ne suis plus si mauvais que ça. »is-je dans un sourire amusé. Il est vrai que j’avais longuement été une véritable catastrophe en cuisine. Je n’étais pas devenu chef étoilé en vingt ans, mais devoir nourrir une adolescente, ça vous pousse à faire quelques efforts. Il fallait bien avouer que les pizzas et les burger ne constituaient pas un repas suffisamment équilibré pour qu’elle puisse évoluer correctement et avoir tout ce dont son corps en plein développement, lui réclamait. Je pouvais tout de même revoir les après-midi, couverts de divers ingrédients à rire de nos bêtises et de mon incompétence grotesque pour l’art qu’elle maitrisait à la perfection. Puis vient le moment de rattraper le temps qui a passé, de savoir si toutes ces années, nous ont quand même permises d’être heureux. A quoi ressemblait nos vies. Je m’étais parfois demandé ce qu’elle faisait, où elle était, ce qu’elle devenait. Aujourd’hui, je levais le voile sur toutes ces questions, auxquelles le silence de notre éloignement n’avait jamais pu répondre. J’en apprends plus sur elle. Sur la femme, la mère qu’elle este devenue, sur le bonheur qu’elle expérimente chaque jour. Je me rends compte que nos vies sont faites du même modèle. Avoir connu l’amour pour se trouver à élever nos enfants seuls, sans en avoir oublié nos carrières. Nous étions vraiment sur la même longueur d’ondes, tant d’années après, et c’était presque beau à voir. Nous étions toujours ceux que nous avions été, avec pour unique changement, le temps qui a passé et à marqué nos traits de son passage. Mais nous restions les mêmes êtres humains. Revoir Cordelia c’était tout de même un merveilleux bond dans le temps. Si la réunion n’avait pu comporter qu’elle et moi, je n’aurais pas tu mon plaisir, bien au contraire. Elle était la seule pour laquelle j’avais eu des vraies interrogations. La seule à qui j’avais vraiment envie de m’intéresser ce soir. Je regrette presque que l’on ai eu à devoir se revoir ce soir, pour reprendre contact.

Tout ces petits papiers faisaient remonter de lointains souvenirs. Ce carré long que j’arborais en étant plus jeune, était une véritable part de mon identité à l’époque, et j’étais persuadé qu’il était un véritable atout charme en plus. Quelle fille n’aurait pas craqué sur un jeune homme à la chevelure de rêve ? [color=#669933] « Si nous rejoignons la salle dans une soudaine folie, je serais honoré de te faire danser sur un remix des Backstreet Boys »
Je réponds taquin. Une part de moi n’avait vraiment pas envie de retourner profiter de la soirée. Être ici, était de loin, plus intéressant. Puis enfin, vient l’évocation pure de nos souvenirs de lycée. Le plus beau. Après avoir pris le temps de la réflexion elle se confie. Le bal de promotion. Rien que cette idée me tire un franc sourire. Je me souviens d’avoir attendu cette soirée avec beaucoup d’impatience. Principalement parce que nous y allions ensemble. C’était un rite de passage obligatoire pour tout lycéen qui se respecte, encore aujourd’hui. Mais ça signifiait beaucoup, d’y aller avec elle. Elle portait une robe bleu nuit, et je me souviens encore de l’avoir trouvé incroyablement jolie ce soir-là. J’avais une image parfaite de la moindre de ses boucles folles, ce soir-là. De la fleur qu’elle portait à son poignet. Mon cœur loupa un battement à l’évocation de cette image. Elle n’avait jamais aimé les grands évènements, ce n’était pas le genre de Cordélia, mais elle avait accepté de m’y accompagner. C’était l’occasion de se retrouver ensemble, et de se forger d’autres souvenirs que nous allions garder pour toute notre vie. « C’était vraiment important pour moi, que tu gardes une belle image de cette soirée. » Je reprends, avant de croiser son regard. Elle avait toujours ces mêmes magnifiques yeux profonds. « Je me souviens parfaitement. Tu ne supportais plus la foule. Tu voulais à tout prix prendre l’air. Tu disais qu’il faisait bien trop chaud dans la salle. » Je me remémore en évoquant le reste de cette soirée. Bien des images me revenaient en tête. « Je me souviens aussi de ce qu’il s’est passé, sur ce même banc. » Je lance, à la fois complètement innocent et parfaitement conscient de ce à quoi je faisait référence. Ce n’était pas arrivé très souvent. Assez peu pour que je m’en souvienne aussi bien. Mais la sensation que ça avait entraîné, les battements incessant de mon cœur dans les secondes qui ont suivies. « Je ne l’ai même jamais oublié. » Si ça venait à se reproduire, ressentirais-je encore ce même tourment ? Nos regards se croisent de nouveau et je ressens cette curiosité folle de tester à nouveau. Mais étais-je encore assez aventureux pour m’y risquer à nouveau ? Qu’avais-je à perdre ? De toute façon, je n’étais même pas certain que l’on se revoit encore après cette soirée. Même si j’aurais envie que l’on farde le contact, rien ne me l’assurait. « Tu me laisserais faire renaître ce souvenir ? » Je demande, instinctivement. Pris d’une envie trop soudaine et débordante. Après tout, ni elle, ni moi n'avions de comptes à rendre à personne. Ce n'était qu'une manière de faire revivre le passé. N'était-ce pas le but premier de ces soirées ?






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