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Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1)

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Cloud Butler
Deuxième génération

Cloud Butler


Date de naissance : 17/04/1998
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MessageSujet: Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) EmptyJeu 4 Fév - 19:51

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Yuna & Cloud

« Rain ? Je sors. » Je n'ai même le temps d'enfiler la seconde manche de ma veste que j'entends une porte claquer et des bruits de courses avant d'être encerclé à la taille, le visage de ma cadette s'enfonçant entre mes omoplates. « Tu vas où ? » je l'entends geindre dans mon dos, resserrant sa prise autour de mes flancs. « C'est ton jour de congé. Tu ne veux pas rester et regarder un super film avec ta super soeur ? » minaude-t-elle, en papillonnant de ses grands yeux de biches tout en sachant que ça fonctionne presque toujours avec moi. Mais je dois être un homme fort et repousser l'attaque frontale de la fraternité si je veux pouvoir profiter de l'un de mes seuls moments de libre. « Je peux peut-être me libérer ce soir, si tu es sage. » je souffle, en pivotant sur moi-même pour lui faire face. « Je suis toujours sage. » Pas faux. J'avais de la chance d'avoir une petite soeur adorable. Mais ça ne changeait rien au fait qu'il fallait que j'arrive à m'extirper de ses tentacules, si je voulais pouvoir passer la porte d'entrée. « Ton grand-frère aimerait pouvoir aller à la librairie pour renflouer son stock, si ce n'est pas trop demander. » je souffle, avant de la voir faire la moue. Apparemment, c'était au-dessus de ses capacités. « Et toi mademoiselle, tu n'as pas oublié que tu as des services à honorer aujourd'hui, j'espère ? » je l'interroge pour changer de sujet, avec une mine faussement sévère. Devant ses sourcils qui se froncent soudainement, j'ai envie de me frapper le front du plat de la main. « Madame Hodgkin, au troisième, qui a appelé hier pour savoir si tu pouvais aller faire quelques commissions pour elle ? » je répète, alors que ses yeux s'écarquillent et qu'elle me lâche comme si elle venait d'être brûlée. Rain couplait quelques heures dans une grande surface à un peu d'aide à domicile parce qu'elle avait refusé de me laisser payer la globalité des frais. Et si la blonde était douce, la plupart du temps, sa force de caractère était incomparable quand il s'agissait d'équité. « Hodgkin. Mince. Oh mon dieu. Il faut que je me prépare ! » bégaie-t-elle, les joues rouges, me tirant un léger rire. Je me contente de me pencher en avant pour déposer un baiser sur le haut de sa tête, l'enlaçant brièvement avant de reculer. « Mange un petit truc avant de partir et fais attention. » je murmure, avec un sourire avant d'être étreint une seconde fois par une tornade blonde qui fait rapidement demi-tour, disparaissant dans notre minuscule salle de bain.

Et lorsque je quitte l'immeuble dans lequel nous vivons depuis quelques mois, j'ai le coeur léger. Quitter la maison n'avait pas été une décision facile mais je n'aurais pu laisser Rain livrée à elle-même, en pleine recherche de son identité. Et s'il fallait se contenter du minimum pour survivre, c'était suffisant, tant qu'elle était libre et qu'elle allait bien.

Je ne demandais rien de plus qu'à la voir heureuse.

Casque sur les oreilles, j'ondule entre les passants depuis mon skateboard, observant l'agitation perpétuelle du centre-ville. La librairie qui m'intéressait ne se trouvait pas très loin de notre habitation et il ne me restait que quelques centaines de mètres à parcourir avant de l'atteindre. Sa devanture se dresse finalement devant moi et je laisse échapper un petit soupir de contentement avant d'entrer, planche sous le bras. Les hautes étagères me montrent la voie et je commence à parcourir les rayons, retrouvant l'odeur familière des manuscrits qui s'étendent les uns à côté des autres. Saluant les vendeurs auxquels j'étais habitué, à force de venir régulièrement pour acheter des livres. Mais c'était l'un de mes rares plaisirs et je faisais toujours en sorte de garder une mince partie de mon salaire pour en profiter. Si j'avais pu faire des études, je pensais que j'aurais choisi la littérature. Parce que j'aimais m'immerger dans ces univers aussi divers que variés mais toujours remplis d'une passion qui me faisait vibrer. Au tour d'une allée, j'aperçois une silhouette se redresser sur la pointe des pieds, le bras tendu en avant. L'une des éternelles victimes de ces armoires bien trop hautes, où se trouvait presque toujours l'article qui nous faisait envie. Alors j'approche, faisant quelques pas dans sa direction avant de pencher la tête sur le côté quand elle se retourne pour me jeter un coup d'oeil. « Tu veux de l'aide ? » je propose, avec un petit sourire engageant. « Dis-moi celui qui t'intéresse et je l'attrape pour toi. » je rajoute, d'une voix posée.

Autant profiter de ma grande taille pour l'aider.



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Yuna Blake
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Yuna Blake


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MessageSujet: Re: Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) EmptyVen 5 Fév - 12:17

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Ma vie était le synonyme de désordre. Ou de désastre. Peut-être même les deux, en fin de compte, vu comment les dernières semaines, voire les derniers mois, avaient été riches en émotions. Je ne savais plus vraiment où j'en étais, qui j'étais et encore moins qui je voulais être. En fait, j'étais complètement dépassée par les événements et perdue. Après les aveux de Tate, j'avais définitivement coupé les ponts avec ma mère, lui exprimant tout le fond de ma pensée. Elle m'avait tenu éloigné de mon père par jalousie et par haine, me peignant le portrait d'un homme malveillant et malhonnête, qui avait refusé d'entendre parler de moi, alors qu'il ignorait simplement tout de mon existence. Elle m'avait privé d'un père, de l'amour qu'il m'aurait très certainement donné s'il avait su. Mais à cause d'elle et de sa misandrie je n'aurais même pas la chance de le rencontrer. Et si cette situation me faisait mal, je ne pouvais pas m'empêcher de me dire que finalement, c'était peut-être mieux ainsi. Je n'étais pas née du fruit d'un amour sincère et profond, mais d'une erreur d'un soir. Et je m'étais longtemps raccrochée au fait que quelque part, ma mère m'avait au moins un peu désiré pour m'avoir gardé, mais je n'en étais plus aussi sûre. Je me retrouvais orpheline, seule face au monde entier. Encore une fois. Mais je n'arrivais pas à accepter la main que Tate me tendait, à me sentir légitime en la prenant. J'avais l'impression de n'être qu'une imposteur, d'avoir brisé le lien qui unissait cette famille. Parce que j'étais la preuve que leur père ne s'était pas toujours comporté de la manière la plus juste. Et ça me rendait malade d'être celle de trop. Il m'avait pourtant répété un certain nombre de fois que que je n'y étais pour rien, mais je ne pouvais pas... c'était au-dessus de mes forces pour le moment. Et j'étais toujours incapable de le voir comme un demi-frère.

Alors pour réussir à cohabiter avec toutes ces pensées noires sans pour autant déprimer au fond de mon lit à chaque fois que j'étais chez moi, je noyais mes problèmes dans les chips au paprika et dans les livres. J'avais, pendant longtemps, mis de côté la lecture par manque de temps, mais aujourd'hui, j'en avais terriblement besoin pour m'évader. Plonger le nez dans un roman me permettait d'oublier, l'espace de quelques chapitres, que ma vie était un échec sans nom. Et en quelques semaines, j'avais dépoussiéré l'entièreté de ma bibliothèque et j'étais parvenu à la fin de ma pile à lire. J'avais donc cruellement besoin de nouveauté, si je ne voulais pas relire pour la cinquième fois L'île au trésor. Je profite donc d'avoir mon après-midi de libre pour me rendre à la librairie, une liste de titres bien précis dans la tête. J'avais passé l'heure précédente à me confectionner une liste d'envie, pour ensuite sélectionner ceux qui me tentaient le plus dans l'immédiat. Parce que je me connaissais suffisamment pour savoir comment ça allait se finir si j'y allais sans savoir pourquoi. J’allais flâner, vouloir repartir avec l'intégralité des rayons et vu mon budget serré, ce n'était décemment pas possible. J'allais devoir me contenter de deux ouvrages, pas plus. Et parmi eux, il y avait une valeur sûre, The institute de Stephen King. C'est d'ailleurs le premier que je remarque sur les étalages et que je m'empresse de récupérer en me faisant la promesse de le commencer à la seconde même où j'aurais regagné mon appartement. Quelques minutes plus tard, je repère le suivant, situé, bien évidemment, en haut de l'étagère. Et j'ai beau me mettre sur la pointe des pieds pour essayer de l'attraper, je n'arrive même pas à en effleurer le dos. Fichtre. Du mouvement sur ma droite me stoppe dans mon énième tentative et je tourne la tête en direction du nouveau venu, fronçant les sourcils à sa proposition. « Si j'avais besoin d'aide, j'aurais demandé. » je réponds en soufflant, légèrement agacée. J'étais assez grande pour me débrouiller toute seule. Je n'avais jamais pu compter sur quelqu'un d'autre que sur moi-même et l'avantage, c'est qu'au moins, je ne m'étais jamais laissé tomber. « Alors merci, mais non merci. » J'allais trouver un moyen d'attraper ce livre. Seule.


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Cloud Butler
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MessageSujet: Re: Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) EmptyJeu 10 Juin - 11:08

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Notre vie avait bien changé depuis que nous avions subitement fui la maison. Partir sans prévenir et sans destination précise rimait avec une absence de confort qui s'était rapidement fait sentir. Nos repères avaient disparu et nous avions du nous habituer à vivre avec les moyens du bord, à nous contenter du minimum pour subsister. Notre quotidien s'était composé de concessions et de discussions pour réfléchir ensemble à la manière dont nous allions gérer notre avenir et nos besoins. Je ne regrettais pas d'être parti si ça signifiait que Rain allait bien et qu'elle était libre d'agir comme elle le voulait. Entendre de telles choses de la bouche de nos parents, tellement obsolètes, ça m'avait rempli d'une profonde déception quant à leur manière de voir les choses et d'appréhender le monde qui les entouraient. Je n'aurais abandonné ma petite soeur pour rien au monde, même si ça voulait dire que je devais me serrer la ceinture et travailler d'arrache-pied pour maintenir la barque à flots. Tout avait remis en question et il avait fallu voir le monde autrement, mettre un peu dans la jungle et serpenter entre les aléas pour retrouver un certain bien-être. Actuellement, quitter le Refuge où nous avions été incroyablement bien accueillis pour un appartement rien qu'à nous, c'était une étape supplémentaire. Nous avions tous les deux un emploi et de quoi gagner notre croûte. Notre vie ne ressemblait à rien à ce dont nous avions certainement rêvé l'un et l'autre et je repensais parfois à ce qu'il en aurait été si nous n'avions pas pris cette décision.

Pourtant, je me sentais bien et ce choix m'apportait tout autant de joie parce qu'il était partagé avec la personne que je chérissais le plus au monde.

Les jours passaient et ne se ressemblaient jamais avec Rain. Maladroite et tête en l'air, je réfléchissais réellement à investir dans des kilos de post-it pour lui rappeler ses horaires de travail et les services à domicile qu'elle devait honorer. Mais elle avait conservé cette douceur et cette innocence qui lui étaient propres et qui faisaient d'elle une personne unique. C'est l'esprit léger que je roule en direction de la libraire de notre quartier pour aller racheter quelques nouveaux pavés à grignoter joyeusement dans mon lit, en rentrant de l'épicerie. Lire, ça me vidait la tête après ces journées parfois épuisantes moralement, ça chassait le bourdonnement pour le remplacer par des aventures épiques, des écrits qui me transportaient ailleurs. D'autres époques, d'autres mondes. Des civilisations dont on connaissait peu, d'autres dont on ne savait rien et sortaient tout droit d'imaginaires fantasques. Mais ça avait le don de me faire palpiter le coeur et pétiller l'esprit et rien d'autre jamais eu le même effet bienfaiteur jusqu'à maintenant. Il me suffit de rentrer et d'inspirer le parfum des manuscrits pour me sentir à l'aise, complètement détendu. Me laissant dériver au travers des allées, mes yeux papillonnant sur les titres soigneusement rangés dans les rayonnages. Il y en avait partout. Du sol au plafond, alignés, superposés, détonnant par la diversité de leurs formats, du coloris de leurs couvertures. Je passais toujours un long moment à hésiter, à réfléchir à ceux pour lesquels j'allais finalement opter, finissant assis sur la moquette avec les spécimens étalés devant moi jusqu'à prendre une décision.

Aujourd'hui pourtant, mon regard est attiré par une silhouette sur mon chemin et je m'arrête pour observer la jeune femme qui tente vainement d'attraper un livre situé bien plus haut qu'elle. Et naturellement, je m'avance pour aller l'aider, embêté qu'elle se fatigue pour un rien alors qu'elle pourrait l'avoir plus rapidement si je l'attrape à sa place. Être grand n'avait pas que des avantages mais autant profiter de l'un des rares en ma possession. Mais je ne m'attendais pas à un refus en bonne et due forme. Si j'avais besoin d'aide, j'aurais demandé. Ah. Autant dire que je suis surpris d'une telle intonation et que ça me fige quelques secondes. Je me mords subitement la lèvre, pas préparé à me faire remballer aussi froidement mais je finis par reculer d'un pas, les mains levées devant moi en signe de reddition. « D'accord, d'accord, très bien. » je souffle, avant de pivoter pour me retourner et lui tourner le dos, furetant sur une étagère. Mais mon regard persiste à glisser dans sa direction pour vérifier qu'elle ne va rien faire de stupide. Du genre : prendre un escabeau qui traîne dans le coin pour récupérer son manuscrit par ses propres moyens. Parce que c'est exactement ce qu'elle fait et franchement, j'aurais plus confiance en n'importe quoi d'autre que l'outil métallique qui ne semble pas très stable. Pourtant, elle s'acharne et je l'observe se préparer avant de grimper dessus, grimaçant devant le potentiel danger qui se trouve devant moi. La fierté mène souvent à la bêtise et j'en avais la preuve devant les yeux.

Dire que j'avais bien fait de veiller sur ses gestes était un euphémisme et mon corps se met en mouvement au moment où je comprends qu'elle vacille en arrière. Je me précipite en avant, tendant les bras pour la rattraper avant qu'elle ne s'écrase sur le sol, resserrant ma prise sur sa taille pour la réceptionner contre moi, l'escabeau retombant avec un bruit sourd à nos côtés. Cependant, je me fige d'un seul coup en réalisant la situation et je n'ose plus faire le moindre mouvement. Puis je finis par triturer ma lèvre à nouveau avant de prendre la parole, me demandant si j'allais finir par me faire cogner par la demoiselle qui se trouvait désormais contre mon torse. « Toujours certaine de ne pas avoir besoin d'aide ? » je demande, d'une petite voix.



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MessageSujet: Re: Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) EmptyVen 18 Juin - 0:28

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Si je devais écrire une biographie de ma propre personne, je pense qu'elle commencerait par "Ma vie de merde..." ou quelque chose dans ce goût-là. Cette phrase parlait d'elle-même et ne pouvait pas être on ne peut plus explicite quant à l'existence que je menais depuis plusieurs semaines. Pour ne pas dire depuis ma naissance, même si, très honnêtement, on pourrait remonter aussi loin sans trop de problèmes. Il y aurait des pages et des pages à écrire sur mon enfance et mon adolescence, sans oublier celles concernant la toxicité de ma génitrice. Mais très sincèrement je doutais que mes malheurs puissent intéresser grand monde et me plaindre n'était pas dans mes habitudes. Même si, parfois, je l'avoue, j'aimerais pouvoir me confier à quelqu'un de confiance et lui dire tout ce que je portais dans le cœur et sur mes épaules. Mais je n'avais personne dans mon entourage auprès de qui le faire et Tate n'était même pas une option. Il avait suffisamment à gérer autour de lui sans que je ne vienne rajouter mes craintes et mes angoisses. Et pour le moment, j'avais besoin de temps. Pour assimiler qui nous étions réellement l'un pour l'autre. Il n'y avait toujours eu que ma mère et moi, enfin, le plus souvent, juste moi et du jour au lendemain, je me retrouvais avec un demi-frère, une demi-sœur ainsi qu'un nom, un prénom et un visage sur ce père que j'avais longtemps détesté à tort. Puis vu l'histoire de ma conception, je ne me voyais pas m'imposer dans leur vie et devenir, à leurs yeux, quelqu'un. Après tout, contrairement à eux, je n'étais pas une enfant désirée. Que ce soit autant par ma mère que par notre père. Alors je préférais qu'ils continuent de vivre sans que je ne vienne interférer dans leur quotidien. Surtout en ce moment où j'estimais qu'ils avaient bien plus besoin de se retrouver entre eux et de se soutenir, plutôt que d'accueillir la fille cachée que j'étais.

Alors je continuais de ne compter que sur moi-même, refusant les mains tendues et autres propositions d’aides. Comme c’est le cas en ce moment. Et peut-être que je réponds de façon un peu trop agressive, peut-être que j’aurais pu refuser sa demande sans l’envoyer sur les roses de la sorte, alors que le pauvre, il n’a rien demandé pour récolter ma haine et mon agacement, mais c’est plus fort que moi. Je n’ai pas envie de passer pour une pauvre demoiselle en détresse incapable de se débrouiller toute seule et encore moins de laisser un homme me montrer que j’ai besoin d’eux pour avancer dans la vie. Je suis petite, mais pas empotée. Pourtant, j’ai bien conscience que cette pensée est particulièrement ridicule, qu’ils ne sont pas tous des sombres connards machos comme le pense si bien ma mère, mais j’ai grandi avec ses idées pendant plus de vingt ans et c’est difficile de m’en détacher, même si je ne les partage pas forcément. Et comme je ne suis pas quelqu’un qui accorde facilement sa confiance par peur de se faire utiliser ou blesser, ça n’arrange en rien la situation. Par chance, je ne tombe pas sur un gros lourdaud dénué d’intelligence et il n’insiste pas. Il se contente simplement d’acquiescer en soupirant avant de faire demi-tour pour vaquer à ses propres occupations. Je suis presque persuadée que je lui ai fait peur, ce qui ne m’étonnerait pas plus que ça, vu le ton que je viens d’employer. Quoi qu’il en soit, maintenant que je viens de remballer le Monsieur, je me retrouve de nouveau seule face à mon problème de taille, mais je suis loin d’avoir dit mon dernier mot. Sur le côté, je repère un petit escabeau que je m’empresse de récupérer. Je le positionne devant l’immense bibliothèque, testant sa stabilité avant de grimper dessus. Il est légèrement bancal, mais ça devrait faire l’affaire. De toute façon, tout n’est qu’une question de secondes.

Malheureusement pour moi, aussi pratique qu’il soit, je suis toujours trop petite et je suis obligée de me mettre sur la pointe des pieds pour atteindre le dos du livre. Et au moment où ma main s’agrippe enfin à l’ouvrage, je sens l’escabeau se dérober sous mes pieds et mon corps basculer en arrière. Un petit cri étranglé m’échappe et je tente tant bien que mal de me rattraper à quelque chose, mais en vain. Je ferme les yeux en prévision de l’impact qui n’arrive pas. Il y a juste ce contact étrange autour de ma taille, mes pieds qui touchent le sol avec une immense délicatesse et mon cœur qui bat la chamade à cause de la frayeur que je venais d’avoir. Et quand je m’autorise enfin à rouvrir les paupières, mon palpitant fait une embardé et il me faut quelques secondes pour saisir pleinement la situation. Trop près. Beaucoup trop près. Je me dégage vivement de ses bras en prenant conscience que la distance entre nos deux corps est inexistence, le foudroyant du regard pour avoir osé poser ses mains sur moi. « Certaine. » je réponds en venant secouer le livre sous son nez. « Comme tu peux le constater. » Je me retiens de souffler du nez et de croiser les bras sur ma poitrine, histoire de bien lui faire comprendre qu’il vient, une nouvelle fois, de m’agacer. « Et je gérais parfaitement bien la situation. » Ce qui est faux, bien évidemment. Mais plutôt me fracasser le crâne sur le sol que d’avouer le contraire. Je suis une femme forte et indépendante, je le rappelle. « Mais c’est maladif chez vous, les mecs, de nous voir comme des pauvres petites choses fragiles. » Et puis merde, hein. Ce n’est pas marqué ‘Princesse en détresse’ sur mon front.


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MessageSujet: Re: Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) EmptyDim 18 Juil - 13:22

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S'il y avait bien une valeur que je partageais avec mes parents, c'était l'altruisme. Nous avions été élevés avec des valeurs de partage, d'entraide et porter secours à son prochain, c'était une habitude. Je le faisais par réflexe et surtout parce que j'en ressentais l'envie, parce que ça me semblait normal de tendre une main à quelqu'un qui avait besoin. Je savais que si je me retrouvais dans ce cas là, un peu de soutien ne serait jamais de refus. Et c'était ce qui était arrivé lorsque nous nous étions enfuis, avec Rain. Recommencer à zéro, débuter une nouvelle étape de notre vie, ce n'était pas rien. Il fallait retrouver des bases solides et nous ne pouvions que nous satisfaire de nous-même pour nous en sortir. Mais le Refuge nous avait acceptés, l'un et l'autre, sans rien demander d'autre en retour qu'une volonté d'avancer, des démarches pour reprendre un quotidien aussi stable que possible. Nous avions eu un toit sur la tête, de quoi rassasier nos estomacs affamés et des directions vers lesquelles se tourner pour aller de l'avant. J'avais retrouvé du travail, ma petite soeur avait pu reprendre ses études et trouver de quoi compléter mon salaire. Nous avions fini par trouver un logement et même si ce n'était pas celui de nos rêves, je me sentais bien. J'étais avec la personne que je chérissais le plus au monde, notre existence reprenait un sens agréable et je retrouvais le temps de me plonger dans les sujets qui me passionnaient. Mais tout ça ne serait pas arrivé si nous n'avions pas rencontré des gens pour nous en offrir la possibilité. Tout seuls, je ne sais pas si nous aurions réussi à en arriver là aussi vite, sans leur aide. Et ça pouvait à quel point les êtres humains étaient capables de belles choses, lorsqu'ils se donnaient la peine de sortir de leur propre bulle, lorsqu'ils s'ouvraient à leur prochain.

Pourtant, tout le monde ne possède pas la même optique. Il suffit de voir le visage fermé de la jeune femme qui me fait face pour le comprendre. Et je finis par reculer, abandonnant l'idée de lui rendre un service. J'avais appris qu'il ne servait à rien de forcer les gens à faire quelque chose, que ça ne faisait que créer plus de problèmes. Elle ne voulait pas que j'attrape ce livre pour elle. Tant pis. Mais la curiosité m'empêche de faire complètement demi-tour et je me poste à quelques mètres à peine, face aux étagères, faisant mine de regarder les manuscrits qui s'y trouvent. Mais mes yeux glissent subtilement de son côté, l'observant tirer un escabeau jusqu'à l'endroit où se trouve le livre qu'elle convoite. N'importe qui pourrait constater que l'objet ne semble pas en excellent état et je fronce les sourcils. J'ai un mauvais pressentiment. Mon corps se mettant en mouvement au moment même où je la vois vaciller, sa silhouette penchant vers l'arrière. Mon coeur bat furieusement dans ma poitrine sous la surprise et j'enroule mes bras autour de sa taille pour la réceptionner, veillant à ce que ses deux pieds touchent bien le sol. Puis quelques secondes s'écoulent où je suis figé et elle se dégage vivement de mon étreinte, le regard menaçant. Point positif : elle ne m'avait pas mis un poing dans la gueule. Néanmoins, j'ai l'immense plaisir de retrouver ses paroles assassines. Je ne m'étais pas attendu à plus qu'un merci, de sa part. Encore que ça lui aurait semblé trop difficile à avouer, vu son caractère. « Je vois ça, oui... » je souffle, consterné. Est-ce que c'était possible de mourir d'un trop plein d'amour-propre ? Parce que je me posais sérieusement la question, avec une fille pareille sous les yeux. Et je gérais parfaitement bien la situation. Mais oui, tout à fait. « Et l'escabeau qui s'est fracassé par terre, c'est juste une illusion d'optique. » Mon menton désignant celui-ci, couché sur le côté, dans un état encore plus désastreux qu'avant l'incident. Un de mes sourcils s'arque à sa remarque et je lâche un profond soupir. C'était terrible, de ne pas vouloir accepter la réalité. Il ne faisait pas bon vivre dans le déni. « Oh. Je comprends. C'est donc moi le méchant. L'homme dont le hobby est, apparemment, de rabaisser les femmes qu'il croise sur son chemin.  » je murmure, platement. Je crois que ça aurait pu me faire rire, s'il n'y avait pas une telle gravité dans son regard. Elle y croyait vraiment. « Mais résumons la situation : tu aurais préféré te casser quelque chose pour protéger ta fierté mal placée plutôt que de demander un coup de main qui aurait pris littéralement moins de trente secondes. » je l'interroge, la tête penchée sur le côté. « Enfin, tu as eu ton livre en tout cas. » Puis je passe une main dans mes cheveux avant de l'observer une dernière fois. « Alors je vais aller secourir une autre petite chose fragile ailleurs ou chercher un médecin pour soigner ce comportement maladif, qui s'appelle l'altruisme, si jamais. » Et je finis par pivoter, avec un léger signe de main, pour changer de rayon. « Bonne lecture, Xena. » je lâche, avant de me retourner complètement et de continuer mon tour dans la librairie, inspirant calmement pour essayer d'apaiser la légère irritation qui faisait pulser mon battant dans ma poitrine.


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MessageSujet: Re: Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) EmptyDim 15 Aoû - 18:36

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Je n’avais pas vécu les pires galères de la terre, seule, pour qu’on me vienne en aide au premier petit obstacle que la vie souhaite mettre sur mon chemin. Je n’étais pas une empotée, je pouvais me débrouiller, comme la grande fille que j’étais. D’autant plus que si j’avais réellement eu besoin d’un coup de main, j’étais en capacité de le demander. Parce que oui, j’étais dotée d’une langue. Waouh ! Étonnant, pas vrai ? Et ce que je détestais encore plus que les hommes, actuellement, c’était qu’on fasse les choses à ma place, sans qu’on prenne en considération mes besoins ou mes envies. Et avoir l’aide du grand blondinet était la dernière chose que je souhaitais. Et j’en avais particulièrement rien à faire que ça parte d’une bonne attention, que Monsieur ait décidé de faire sa bonne action de la journée en m’empêchant de me briser le coccyx ou d’écoper d’un traumatisme crânien. Tout comme je savais que dans notre merveilleux univers, on ne rendait plus de service sans attendre quelque chose en retour. Et je ne faisais confiance à personne, ici, si ce n’est à moi-même. J’avais trop morflé, trop subi. J’avais eu trop de désillusion et de déception. Je me suffisais, je gérais n’importe laquelle des situations et il était temps que le monde qui m’entourait se l’imprègne en lettre capitale dans son cerveau. « Absolument. » je réponds froidement en lui lançant un regard noir. Putain, qu’est-ce que je haïssais les mecs. « Tu ne serais pas le premier. » Je connaissais la chanson. Mieux sauver pour mieux choper. Ça va, je n’étais pas née de la dernière pluie. Je roule des yeux, parce que ses paroles sont barbantes à souhait et que, devinez quoi ? Je m’en fiche pas mal de ce qu’il peut me raconter. « Blablabla. » Voilà, c’est à peu près tout ce que j’entends. Cause toujours, tu m’intéresses. « Comme tu peux le constater. » je souffle en lui secouant une nouvelle fois l’ouvrage sous le nez. « Fais donc ça. » je me contente simplement de répondre, me retenant de lui faire une révérence en bonne et due forme pour l’inciter à s’en aller. Par chance, je n’ai pas besoin d’aller aussi loin, puisqu’il finit par tourner les talons, en me souhaitant une bonne lecture. Je passe outre le petit surnom.

Je continue de flâner dans les allées avant de passer en caisse, en prenant le plus grand soin de vérifier qu’il n’était pas dans les parages. Je préférais éviter de recroiser son chemin, pour une raison évidente. Je savais que j’étais en capacité de devenir encore plus méchante que tout à l’heure et je voulais sincèrement éviter de me transformer en harpie. Quoi qu’à ses yeux, c’était sans doute ce que j’étais déjà. Mais est-ce que ça me faisait quelque chose ? Pas le moins du monde. Hum. Disons plutôt que j’essayais de m’en convaincre. Bon sang. Je m’étais comportée comme une imbécile. En fait, en y réfléchissant bien, mon comportement était bien pire. Une vraie connasse, et encore, je pesais mes mots. Je devenais comme ma mère et ça m’écœurait presque autant que ça me faisait flipper. A quel moment est-ce qu’elle avait eu autant de mauvaise influence sur moi, hein ? Je la détestais. Le problème, c’est qu’il avait raison sur un point, j’avais bien trop de fierté pour lui courir après dans toute la librairie, dans l’espoir de le retrouver et de m’excuser. Je me dirige finalement vers les caisses, observant autour de moi, vérifiant qu’il ne soit pas dans les alentours. Sait-on jamais. Mais j’atteins le comptoir avant de l’avoir croisé et je me dis qu’il est fort probable qu’il soit déjà parti. Tant pis. Avec un peu de chance je ne le reverrais plus jamais et d’ici quelques jours, on aurait tous les deux oublié ma méchanceté gratuite et mes mots blessants. Je paie mes deux livres, j’informe la caissière qu’elle peut garder la monnaie et je prends le chemin de la sortie. C’est en pivotant légèrement sur la droite pour attendre les portes automatiques que je l’aperçois, en train de régler ses achats. Mon cœur s’accélère brièvement dans ma poitrine et après une grande inspiration, je me décide à l’attendre. Je m’appuie contre le mur, à deux pas de l’entrée, lançant de rapides coups d’œil à chaque fois qu’un client sort. Moins de deux minutes plus tard, sa silhouette apparaît dans mon champ de vision et je me mets en mouvement. « Attends ! » Je le rattrape, me plantant devant lui pour l’empêcher de faire un pas de plus. « Je suis désolée. » je marmonne entre mes dents. « C’était nul comme réaction, je n’aurais jamais dû t’agresser de la sorte. » Je n’avais toutefois pas changé d’avis sur le sujet, mais ça, j’allais bien me garder de lui dire. « Alors merci d’avoir sauvé ma journée en m’empêchant de faire un tour à l’hôpital… Et encore désolée d’avoir été une vraie abrutie avec toi. » Croyez-le ou non, mais je me sentais étonnement et bizarrement soulagée, maintenant que mes excuses avaient été présenté.


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MessageSujet: Re: Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) EmptyMer 15 Sep - 21:52

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Tu ne serais pas le premier. Je prends une profonde inspiration pour m'exhorter au calme. Alors que ce genre de comportement me débecte au plus haut point. Catégoriser les gens à cause de quelques personnes, sans faire de distinction entre les uns et les autres. Mais dans un sens, ça me rendait triste parce que ça voulait dire qu'elle avait certainement vécu quelque chose qui l'avait amené à penser ça comme la seule et unique vérité. J'étais un homme et j'avais cherché à lui venir en aide donc j'avais forcément quelque chose à cacher ou j'allais lui demander une contrepartie. L'idée même que des êtres humains puissent agir de façon désintéressée ne lui venait juste pas à l'esprit. « Et tu n'est pas la première à voir seulement ce qui t'arrange pour satisfaire ta fierté mal placée. » je lâche, froidement. La tournure que prenait la conservation m'agaçait particulièrement parce que j'avais l'impression de parler à un mur. Même une étagère aurait eu plus de considération, alors que c'était elle qui avait commencé à jouer les mijaurées en première. Je suis une femme forte, mon dieu, laissez moi m'écraser sur le sol avec dignité. Argh, elle me donnait envie de m'arracher les cheveux. Ou de la secouer comme un prunier pour lui remettre les neurones en place. « À quel prix, hein ? » je souffle, pinçant l'arête de mon nez avec deux doigts, retenant le râle d'exaspération qui trépigne au bord de mes lèvres. Alors je fais ce qu'il y a de mieux. Ce qui en consiste en des salutations glaciales avant de me détourner pour retourner vagabonder entre les rayons, le coeur encore frémissant. J'avais rarement vécu des confrontations avec des personnes à l'esprit aussi fermé et ça me mettait hors de moi. Parce qu'il y avait suffisamment de malheur dans le monde pour se permettre de juger les autres sans savoir ce qu'il y avait vraiment au fond d'eux. Et que faire d'un cas, une généralité, c'était ce qui entraînait toutes les formes de discriminations auxquelles on pouvait faire face toute notre vie. C'était ce qui empêchait les gens d'être unis, de partager ensemble, de s'entremêler et de se transmettre tellement de choses essentielles. Mais bon, j'avais rapidement compris qu'on ne pouvait rien faire avec des personnes qui n'étaient pas ouvertes à la discussion. Alors je me renfermais sur moi-même et je passais mon chemin. J'avais assez de soucis pour ne pas m'en rajouter davantage.

Je profite de la familiarité de la librairie pour flâner et essayer de trouver d'autres ouvrages à rajouter à ma collection, m'arrêtant sur certaines couvertures dont la couleur et les écritures m'interpellent. Et puis, ça m'apaise. La tension redescend et je souffle doucement, mes futurs achats sous le bras. De longues minutes passent où je ratisse les allées de long en large, avant de finalement décider d'en finir là. Pour le bien de mon porte-monnaie, principalement. Je ne peux m'empêcher de guetter la présence de la jeune femme à la peau brune et aux yeux orageux mais je soupire de soulagement en constatant que je ne la vois pas dans les parages. Je n'étais pas réellement fâché et je ne faisais décidemment pas partie des personnes qui allaient en vouloir indéfiniment aux autres pour une simple altercation ou une différence de point de vue. Mais disons que je n'étais pas sûr de pouvoir garder mon calme si elle se retrouvait de nouveau devant moi, à prendre des grands airs. Je m'avance jusqu'au comptoir pour régler mes achats, souriant poliment à la vendeuse quand elle me rend ma carte bancaire. Je fourre mes livres dans le sac à dos défoncé qui git sur mon épaule, vestige de mes années lycée. Puis je me dirige vers la caisse, prêt à jeter mon skateboard sur le bitume pour retourner à l'appartement. Avant d'être arrêté par une voix qui résonne sur le côté, mon regard voyageant jusqu'à la silhouette qui s'approche à grands pas pour se mettre au milieu du chemin. Je suis désolée. Je sens quelque chose se dénouer subitement dans mes entrailles, à l'entente de ces mots. Je n'étais pas rancunier pour un sou, sur le principe. Et je préfère largement laisser une chance à ceux qui avaient au moins la sagesse de s'excuser. Je me fige, le dos droit, penchant la tête sur le côté avec un infime sourire pour l'intimer de poursuivre. J'avais hâte d'entendre ce qu'elle avait à rajouter. Déjà qu'elle avait pris l'initiative de venir jusqu'à moi alors qu'elle aurait très bien pu tracer sa route, comme elle l'avait si bien sous-entendu. C’était nul comme réaction, je n’aurais jamais dû t’agresser de la sorte. « Au moins un sujet sur lequel on est d'accord. » je lâche avec un petit rire léger. Avant de m'adoucir devant ses paroles. Elle n'avait vraiment pas l'air méchante. Juste un peu flamboyante, quand elle était piquée à vif. « De rien. » C'est déjà oublié, en soi. Je n'ai pas envie de m'attarder sur le négatif. « J'adore me faire incendier par des demoiselles entre deux rayons de librairie, c'est un peu une passion chez moi. » je rajoute, avec un air malicieux. Puis je resserre ma main sur la lanière de mon sac, avançant d'un pas pour la rejoindre avec ma planche sous le bras. « Est-ce que je risque l'émasculation si je te propose d'aller boire un café, un de ces jours ? » je finis par l'interroger, intrigué par sa réponse. Elle m'intéressait, par la dualité de son comportement. La complexité de son caractère, oscillant entre son arrogance et un besoin de prouver sa valeur puis des remises en question ainsi qu'une maturité qui rattrapait sa langue acérée. « Histoire de te prouver que tous les hommes ne sont pas des charognards qui secourent des jeunes femmes dans le seul but de les mettre dans leur lit. » je termine avec un sourire plus large, les yeux brillants de taquinerie.


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MessageSujet: Re: Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) EmptyMar 28 Sep - 16:00

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Et tu n'est pas la première à voir seulement ce qui t'arrange pour satisfaire ta fierté mal placée. Mes poings se serrent et je dois me faire violence pour ne pas entrer en éruption, dû à la grande exaspération qui pulsait dans mes veines. D’autant plus que le meurtre était, malheureusement, puni par la loi. « Tu sais où tu peux te la mettre, ma fierté ? » je réponds en crachant mon venin, tout en le foudroyant du regard. « J’imagine que je n’ai pas besoin de te faire un dessin. » Je retiens la suite de ma pensée, bien qu’elle me brûle les lèvres, parce que j’avais  un minimum de décence et qu’en plus de ça, nous étions dans un lieu public. Je n’avais pas de fierté mal placée, contrairement à ce qu’il pouvait avancer. Certes, j’étais fière, comme n’importe qui sur cette maudite planète, la seule différence était que je m’étais trop longtemps laissée marcher dessus pour avoir envie de la mettre au placard. Et la vie m’avait justement appris à me débrouiller et m’en sortir seule. Avoir envie d’arriver à faire les choses seules, sans l’aide d’un homme ne faisait pas de moi une horrible personne à l’ego surdimensionnée. A croire qu’une femme ne pouvait pas survivre sans avoir un preux chevalier dans son entourage. Il était quand même sacrément gonflé. « C’est mon problème, ça, non ? » je lâche froidement en roulant des yeux. Puis entre nous, me fracasser la tête contre le parquet aurait très certainement réglé tous mes problèmes et en particulier celui qui se tenait toujours devant moi, alors que sa présence m’agaçait au plus au point. Et je savais qu’il le savait. Fort heureusement, il se décide enfin à me lâcher la grappe et je l’observe faire demi-tour et quitter l’allée dans laquelle je me trouvais. Machinalement, je viens resserrer mon livre contre ma poitrine, tout en essayant de calmer les battements de mon cœur. J’étais impulsive, je l’avais toujours été et grandir sans connaître la chaleur rassurante des bras de parents ou de proches n’avaient fait qu’empirer mon caractère déjà bien trempé. J’avais conscience que j’abusais, sur certains points, que je me renfermais bien trop vite pour un tas de raisons. Mais c’était plus fort que moi et je n’allais pas changer en claquant des doigts.

En revanche, je m’en rendais compte, souvent après que le mal ait été fait. Et c’était exactement ce qui s’était passé dans le cas présent. Je m’étais laissée emportée, comme à mon habitude, guidée par ce grondement sourd qu’était la colère que j’abritais depuis plusieurs années maintenant et qui me se raccrochaient à moi comme une affreuse sangsue et il ne méritait pas de récolter toute ma rage. Je devais m’excuser. Seulement, si je voulais bien admettre mes torts, je refusais de partir à sa recherche au milieu des livres, alors je me contente simplement de lancer quelques coups d’œil autour de moi alors que je me dirige vers les caisses, en espérant l’apercevoir, mais l’inconnu est aux abonnés absents. Je règle finalement mes achats et c’est au moment où je m’apprête à sortir que je le vois. Je me décide finalement à l’attendre à l’extérieur, patientant quelques minutes jusqu’à ce que sa silhouette passe les portes automatiques. Je l’interpelle avant de venir me placer devant lui pour l’empêcher d’aller plus loin. Il fallait vraiment que je lui présente mes excuses avant de me dégonfler. Ce que je m’empresse de faire, mon regard obstinément planté dans le sien. Je voulais qu’il voit que j’étais réellement sincère. J’en profite également pour le remercier de m’avoir évité un aller-retour à l’hôpital, me mordant l’intérieur de la joue, gênée par la situation. J’avais fait ce que j’avais à faire, il pouvait accepter ou non mes excuses et en toute honnêteté, je préférais ne pas le savoir. Mais au moment où je m’apprête à fuir comme une lâche, il reprend la parole, usant de l’humour pour immédiatement détendre l’atmosphère. Je pousse un soupir de soulagement, souriant à sa remarque. « C’est fou, moi j’adore incendier les hommes entre deux rayons de librairie. On devrait bien s’entendre. » L’ironie, ma meilleure arme de protection. Je retiens un mouvement de recule en le voyant s’avancer d’un pas, me donnant une légère claque mentale pour réussir à me méfier encore après tout ça, fronçant les sourcils à sa proposition. « Tu veux vraiment aller boire un café ? Avec moi ? Alors que je viens de te beugler dessus comme une lionne enragée ? » Dans un autre contexte, j’aurais pu être sacrément flattée, là, je me demandais si il n’avait pas de légères tendances masochistes. « Je n’ai pas… » Si, je l’avais très clairement sous-entendu, je ne pouvais pas nier. « Ok. » je réponds dans un souffle, détournant légèrement le regard sur le côté. « Pourquoi pas. » J’ignorais pourquoi j’acceptais, encore plus pourquoi je ressentais une étrange chaleur naître dans mon abdomen. « Mais j’espère que tu sais te montrer très persuasif. Je ne suis pas facile à convaincre… » Et pourtant, sans même s’en rendre compte, il était parvenu à me persuader de sortir de ma zone de confort.


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MessageSujet: Re: Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) Tiny. And not needing any help, as you can see. (Clouna #1) EmptyDim 13 Fév - 11:44

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Tu sais où tu peux te la mettre, ma fierté ? Ses yeux sont sombres et menaçants, sa voix est aigre. Autant dire que je n'avais pas besoin de réfléchir bien longtemps. « Je crois que j'ai ma petite idée sur la question. » je lâche, railleur. Je pouvais tout à faire comprendre qu'elle veuille s'en sortir seule et j'avais remarqué qu'elle semblait avoir besoin de prouver qu'elle en était parfaitement capable, sans l'aide de personne. Et j'aurais simplement passé mon chemin si elle n'avait pas décidé de me cracher tout son venin au visage. Mon geste avait été poussé par un simple désir de lui éviter un aller-retour à l'hôpital, voire pire, vu la chute qu'elle aurait pu faire si je n'avais pas été là pour la rattraper. Je ne faisais pas ça pour obtenir quelque chose en échange, comme elle semblait le croire. Ou peut-être qu'elle avait trop vécu cette situation pour penser que ça ne pouvait pas être autrement. Mais j'aurais agi de la même manière si ça avait été quelqu'un d'autre. Et au final, je lui avais évité des blessures qui auraient pu être graves. Pourtant, elle semblait décidée à croire que ce n'était pas suffisant pour justifier mon acte. Je lâche un profond soupir devant sa réaction puérile, pinçant l'arête de mon nez entre deux doigts. « Très bien. Je te laisse t'occuper de ton problème. Et de rien, je suis absolument ravi de t'avoir évité de vivre en chaise roulante. Bonne journée. » je lâche, laconique, avant de faire demi-tour pour échapper à la furie qui me prenait en grippe. Je me décrivais comme quelqu'un de plutôt sociable, en règle générale mais j'avais l'impression qu'elle avait réussi à aspirer toute ma jauge en l'espace de quelques minutes. Alors je fuis ce rayonnage aussi vite que possible, pour récupérer le dernier livre qui me manquait et rentrer chez moi.

J'attends mon tour pour rejoindre la caisse, observant les gens autour de moi et essayant de guetter la présence de la jeune femme. Mais elle ne se trouve pas dans mon champ de vision. Je règle mes achats, récupérant un petit sac en toile contenant mes bouquins ainsi que mon skateboard avant de me diriger vers la sortie. Mais je n'ai pas le temps de filer sur mon bolide que je suis interpellé, une silhouette venant se mettre en travers de ma route. Je me demande soudainement si je vais encore en prendre pour mon grade, comme si une seule fois n'avait pas suffi. Néanmoins, ce sont des excuses qui s'échappent d'entre ses lèvres, son regard obstinément planté dans le mien. En plus, je crois même entendre des remerciements de sa part, pour lui avoir évité d'aller aux urgences. Et je ne sais pas si c'est la gêne qui imprègne ses traits ou la profondeur de ses paroles, prouvant leur véracité, qui me font m'attendrir. Je la fais attendre quelques longues secondes, quand même, avant de prendre la parole. Je n'étais du genre à en vouloir à quelqu'un longtemps. Sa remarque me tire un rire bref et j'avance d'un pas léger pour la rejoindre, notant l'infime mouvement de recul qu'elle a tenté de réprimer. Puis je lui propose, comme si de rien n'était, d'aller prendre un café, un de ces jours. Parce que je ne suis pas rancunier, que je vois qu'elle doit souvent parler avant de réfléchir et qu'elle n'a absolument pas l'air d'être une mauvaise personne. J'aimais bien sa répartie et son caractère flamboyant, sauf quand celui-ci était dirigé contre moi. Elle était mignonne et elle savait reconnaître ses torts. Et je souris à sa réaction, à ses sourcils froncés par l'incompréhension. « Ça se pourrait bien... » je souffle, avec un rictus amusé. « J'aime vivre dangereusement. » Puis je lui explique simplement que ça me ferait plaisir de passer un moment avec elle, en plus de lui montrer que c'est en tout bien tout honneur. Et non pour tenter de la mettre dans mon lit. Je hausse un sourcil quand elle commence à démentir ses propres paroles, lui adressant un regard perçant. N'essaye même pas de plaider l'innocence. Mais elle se reprend et je souris à nouveau, son visage se détournant du mien en acceptant ma proposition. Je ris à sa réflexion, ma poitrine secouée par de vrais soubresauts. « Non ? C'est vrai ? Je n'aurais jamais pu le remarquer. » je raille, malgré la lueur taquine dans mes yeux. « Mais il se trouve que je suis un homme plein de ressources. » je murmure, avec un petit clin d'oeil. Je penche la tête sur le côté, mordillant l'intérieur de ma joue avant de reprendre. « Je te propose un truc : je te donne mon numéro et c'est toi qui m'envoie un message, le jour où tu veux prendre un café. Si tu es toujours partante, à ce moment-là. Est-ce que ça conviendrait à la femme forte et indépendante que tu es ? » je glisse, sur un ton amusé. Oui, je ne pouvais pas m'empêcher de faire un rappel à son comportement de quelques minutes auparavant, dans la librairie. Mais juste pour l'asticoter. Et elle réagit exactement comme je l'avais imaginé. Adorable. « Dans le pire des cas, on ne se revoit jamais. Dans le meilleur, tu passes un agréable moment avec un homme qui n'en veut pas à ton intégrité, un thé ou un café et des supers recommandations de livres. » je résume, avec un air mutin. Je la vois cogiter quelques secondes avant de finalement extirper son portable de la poche de son pantalon pour le déverrouiller et me le tendre. Je tape mon numéro et je me permets de m'enregistrer sous un surnom qui la fera sûrement rire quand elle le verra, puis je verrouille l'écran et je le lui rends pour ne pas gâcher la surprise.

C'est à ce moment là que mon propre téléphone se met à vibrer et je sais que c'est Rain qui cherche à me joindre. « Je dois y aller, le devoir m'appelle. » je lâche, avec les yeux pétillants. « À bientôt, peut-être. » Et je croise son regard une dernière fois, lui fais un léger signe de la main, pour la saluer, avant de reprendre mon chemin. Sans pouvoir m'empêcher de me retourner encore, la regardant plantée sur le trottoir et laissant échapper un léger rire. Ensuite, je pivote pour monter sur mon skateboard et je me mets à filer à toute allure, mon sac entortillé autour du poignet. Mais sur la route qui me ramène à la maison, ma tête est remplie de son doux visage, de ses paroles cinglantes et je me surprends à sourire comme un bienheureux. J'espérais sincèrement que j'allais recevoir un message d'ici les prochains jours. Et je me demandais si je n'étais peut-être pas un peu masochiste, finalement.  


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