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End of the mascarade. (Samina #3)

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Wilhelmina Thorne
Deuxième génération

Wilhelmina Thorne


Date de naissance : 03/10/1982
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MessageSujet: End of the mascarade. (Samina #3) End of the mascarade. (Samina #3) EmptyMar 19 Jan - 18:09

the end of the lovebirds acting
Sammy & Mina

« Je ne t'avais pas vue aussi féminine depuis longtemps, ma fille. » La voix de ma mère résonne dans l'encadrement de la porte et seuls mes yeux se tournent de son côté, à travers le reflet du miroir. Je continue à allonger mes cils avec du mascara avant de reculer pour m'observer, clignant plusieurs fois des yeux avant d'arranger les mèches blondes qui retombent sur mes épaules. « Je dois accompagner Samuel à une réception donnée par une firme concurrente. » je réponds simplement, en haussant les épaules. Puis je frémis en sentant des mains fraîches ramasser mes cheveux pour les rassembler à l'arrière de ma tête. « Tu m'en diras tant. » Ce qui voulait dire, en langage thornien : "Très bien, mais ça n'explique toujours pas pourquoi tu t'es autant apprêtée". Je la connais. Elle s'exprime toujours par énigme mais j'ai eu plus de trente ans pour apprendre à les déchiffrer. « Donne moi la barrette là-bas. » me souffle-t-elle en désignant l'accessoire, soigneusement rangé dans un petit coffret où se battent en duel les rares bijoux que je possède. « Pas de rouge. Reste naturelle, Mina. » je l'entends me conseiller, dans mon dos. Puis lorsque mes ondulations sont partiellement retenues dans la barrette sertie de quelques minuscules perles, ses mains viennent prendre mon visage en coupe. « Tu n'as jamais eu besoin d'artifice pour être belle. » Un doux sourire étire mes lèvres et je me laisse attendrir dans ses paumes, quelques secondes. « À vos ordres, chef. » je réponds, les yeux rieurs, avant de me jauger une dernière fois avant de pivoter dans sa direction, la laissant juger ma tenue du regard. « Il va être sous le charme. » roucoule-t-elle, me faisant lever les yeux au ciel. Composée d'un haut noir parsemé de paillettes et d'une jupe plissée d'un rouge vermillon, elle tranchait avec mes tenues habituelles. Pourtant, je me sentais confiante en la portant et elle me donnait du courage pour la soirée à venir.

Si je me sentais comme un poisson dans l'eau au milieu des réunions marketing, c'était bien différent quand il s'agissait de cocktails entre les grands de ce monde. Tellement faux-semblants, d'hypocrisie. De mains à serrer et de sourires à distribuer poliment alors que personne n'en pense le moindre mot. Subir les critiques à peine déguisés et les compliments totalement vides de sens. Je n'aimais pas cette atmosphère semblable à une pièce de théâtre. Ma propre vie en était déjà une à l'heure actuelle et mon sourire atteint à peine mes yeux. Je détestais mentir à ma mère. Et si mon père était encore vraiment là, je n'aurais pas eu la moindre chance. « Salue ton charmant compagnon de ma part. » susurre-t-elle avec un sourire amusé avant de me presser l'épaule et ma main se resserrer sur la lanière de ma petite pochette en cuir noir. Continue de m'achever, maman, tu t'en sors à merveille. « Je n'y manquerais pas. » je réponds, sur le même ton, au moment où elle claque la porte. Puis je laisse échapper un profond soupir, enfilant prestement mes escarpins et délaissant le confort de la maison de mes parents où j'étais venue me réfugier le temps d'une nuit.

J'étais totalement paumée et je n'avais plus la moindre idée de ce que je voulais réellement. Je me sentais bien avec Samuel, nos rapports avaient bien changé depuis le temps mais je ne savais pas si j'étais prête à une telle transformation. Je n'arrivais même pas à accepter les émotions qui se querellaient dans le creux de ma poitrine. Et j'étais embourbée dans mes mensonges, un peu plus à chaque jour, à chaque rencontre. La raison de ma présence à cette soirée en était la preuve. Les gens parlaient et tout se répandant plus vite et plus fort que je ne l'aurais jamais voulu. Le vice-président-directeur général de Lemmington entreprise en relation suivie avec sa directrice marketing. Il y avait besoin de peu de choses pour affoler les gens et le brouhaha n'avait pas cessé d'augmenter. Mais je devais assumer mes erreurs et avancer le dos droit, face à mon destin. Pourtant, il y avait quelque chose qui me troublait profondément. La manière dont mon compagnon d'infortune avait accepté ça, sans broncher. Comme si ça ne le dérangeait pas, comme si les rumeurs ne l'atteignaient jamais. Il se contentait de jouer le jeu et de me soutenir dans cette mascarade, inlassablement. Et je ne pouvais pas empêcher mon coeur de frôler l'arythmie quand j'essayais de penser aux raisons qui le poussaient à me suivre là-dedans.

Samuel qui se tient droit devant l'entrée de la propriété, toujours aussi élégant qu'à son habitude. Appuyé sur le capot de sa rutilante voiture, je le voyais pianoter sur son téléphone, levant distraitement la tête pour saluer les gens qui passaient devant lui d'un sourire purement commercial. Il aimait ces festivités autant que moi, mais il en avait plus l'habitude, après temps d'années. Nous avions convenu de nous rejoindre sur place parce qu'il avait été retenu par son père et je m'avance, fébrile, faisant claquer mes talons sur le bitume. « Bonsoir. » je souffle, un frisson parcourant mon échine quand ses yeux diablement bleus se posent sur moi. « J'espère que c'était ce que tu espérais quand tu me disais, je cite, que tu "voulais me voir dans une tenue qui va tous les rendre jaloux". » je murmure, en croisant les bras sous ma poitrine.

Oui, pour ça il n'avait pas changé.              




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Samuel Lemmington
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MessageSujet: Re: End of the mascarade. (Samina #3) End of the mascarade. (Samina #3) EmptyJeu 28 Jan - 22:13

the end of the lovebirds acting
Sammy & Mina

“ Tu viens accompagné ce soir, Sam ? » Mes sourcils se froncent à la question tandis que je relève la tête, un sourire aussi bref qu’amusé. « En quoi ça t’intérèsse Laughn ? » Je demande à ce collègue un peu trop curieux. J’ai affreusement envie de lui jeter le cactus qui traîne sur mon bureau, au visage quand il me sort son plus beau sourire entendu. Je sais parfaitement ce qu’il sous-entends, mais je ne me laisserait pas avoir. « J’avoue, qu’elle est quand même sacrément sexy ta directrice market’, je peux comprendre. » Les rumeurs avaient traînées de bon cours depuis un moment. D’autant que nous n’étions pas franchement les plus discrets, et que depuis quelques temps nos échange,s étaient plus cordiaux qu’ils ne l’avaient jamais étés. On réussissait à s’entendre, à s’accorder, à peu près correctement. Ca faisait parler les gens. Et ils pouvaient bien s’épuiser à parler autant qu’ils voulaient, c’était loin d’être mon problème, moi j’étais en accord avec moi-même. « Ce n’est que professionnel entre elle et moi, rien de plus. » Je réponds, avant de reposer mes yeux sur les dossiers, qui trâinaient ça et là. J’étais terriblement désorganisé ces derniers jours. « A d’autre Lemmington, ca fait 10ans que je te connais. » Dit-il avant de se lever de son siège. « Ne te fais pas trop beau, elle pourrait craquer. » Dit-il, dans un clin d’œil, avant de filer, refermant la porte en verre du bureau, me faisant lâcher un soupir las. On ne changera jamais Pete Laughn, il faut croire. Un homme toujours aussi enfant, que j’avais pu l’être pendant un moment, avant de comprendre, que si je voulais ce qui me revenais, j’allais dévoir évoluer.

Avant de partir, j’avais voulu prendre le temps de ranger, et de mettre un peu d’ordre dans mon bureau, mais quand je passe mes yeux sur l’horloge numérique qui trône sur le côté, je me rends compte que je suis terriblement en retard, et qu’il faut que je me dépêche de repasser chez moi, pour me changer, et mettre quelque chose de plus habillé pour assister à cette soirée à laquelle je me faisais une véritable joie de me pointer. Non, absolument pas. Ca m’emmerde au plus au point, mais c’était important, et je devais faire en sorte de m’y montrer, parce que ça fait bien, et que c’est toujours mieux pour les affaires. Je pars en vitesse, et me change en deux deux, prenant tout de même le temps de replacer mes cheveux, et de choisir l’un de mes plus beaux costumes. Je devais être à la hauteur, j’avais presque supplié Wilhelmina, de mettre quelque chose qui en mettrais plein la vue de tout le monde. Tant qu’à faire circuler les rumeurs, autant qu’on parle également, du magnifique duo, que l’on forme, elle et moi. J’étais un peu perdu, sur ce que nous étions vraiment, et pourtant, je savais que mon cœur n’était que trop faible, quand il croisait cette femme, qu’il avait toujours convoité. Il y avait encore tout cet acting, qui n’en finissait plus, et tout ce qui se disait, qui ne faisait qu’augmenter un peu, la force de ce jeu, auquel je ne suis pas sûr de vouloir jouer encore longtemps, la ferme sensation, qu’il va me falloir plus, un jour ou l’autre, que j’aurais besoin d’être fixé, et de ne plus jouer un stupide jeu de rôle, si nous étions finalement bien compatibles, et attirés l’un par l’autre. En tout cas, mon attirance à son égard ne faisait aucun doute, jamais.

Finalement, j’arrive à m’en sortir plus qu’à l’heure, et je suis même quelques minutes, devant l’immense propriété, à l’attendre là, posé contre le capot de ma voiture, à répondre à quelque mails de boulot, le temps qu’elle arrive, jettant quelques coups d’œil aux alentours, pour ne pas la manquer. Je réponds poliment aux gens qui me saluent d’un geste de la tête, avant de l’apercevoir, au milieu des invités qui arrivent, plus élégante que jamais, et je crois sincèrement, que j’ai oublié quelques instants de respirer. Oh misère. « Bonsoir, Mina. » Je réponds, en me redressant, fourant mon appareil, dans la poche de ma veste, pour la regarder, un sourire en coin. « Personne ne vas en revenir. Tu es ravissante. » Je réponds aussi amusé que sérieux. Elle avait répondu à l’attente, et bien que je puisse lire sur son visage souligné de couleurs légères, qu’elle n’était pas des plus à l’aise, je lui en était reconnaissant. « Bien joué, en tout cas, j’aurais pas pensé. » Je rajoute sur le ton de la plaisanterie. Au fond, elle n’avait besoin d’aucun artifices pour être resplandissante. « Prête à affronter la fosse aux lions ? »





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Wilhelmina Thorne
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MessageSujet: Re: End of the mascarade. (Samina #3) End of the mascarade. (Samina #3) EmptySam 30 Jan - 14:13

the end of the lovebirds acting
Sammy & Mina

Le week-end au bord de la mer avait fini de m'achever, concernant ce que je ressentais envers Samuel. Tout avait été bousculé, mes opinions chamboulées au fur et à mesure du temps passé à ses côtés. J'avais passé tellement d'années à le voir comme l'étudiant insupportable qu'il avait été à nos débuts que le découvrir sous un nouveau jour me perturbait plus que je ne l'aurais soupçonné. Je n'étais plus réellement la même personne qu'à cette époque non plus et je me sentais complètement perdue. Les habitudes étaient tenaces et je n'arrivais plus à comprendre les émotions qui s'entremêlaient dans ma poitrine. Parmi elles, la culpabilité, qui dominait tout le reste. Je commençais à ne plus supporter ces mensonges dans lesquels je m'étais embourbés pour faire plaisir à ma mère. Au final, je n'étais pas honnête avec la personne que je chérissais le plus au monde et qui avait été ma première supportrice. Cette situation me faisait suffoquer chaque jour un peu plus, à mesure des moments passés à ses côtés. Je n'étais pas heureuse de devoir jouer la comédie et le vase menaçait de déborder à n'importe quel moment. Pourtant, je continuais le spectacle sans réussir à trouver une solution et tout en me demandant pourquoi le brun poursuivait cette mascarade sans jamais rechigner. Il n'y gagnait strictement rien mais il se contentait de se présenter à me côtés, de faire glousser ma mère tout en lui rapportant d'excellentes bouteilles de vin, comme si tout était absolument normal.

Et plus les jours avançaient, plus j'avais l'impression de me perdre.

Malgré les rumeurs qui circulaient dans les couloirs de l'entreprise, j'avais continué d'agir comme à mon habitude. Je n'avais pas changé de comportement, je restais professionnelle et tout aussi sèche qu'avant le début de cette histoire. Je n'avais pas la moindre envie d'être considérée différemment, de voir tout mon travail pour en arriver là être décimé par de simples ragots. Mais au final, je me retrouvais à passer des heures devant ma penderie pour trouver quelque chose "d'éblouissant" à porter, comme il me l'avait demandé. À me coiffer et me maquiller pour être sur le même pied d'égalité alors que je détestais ce genre d'événements au plus haut point. Puis je repensais à toutes les fois où il avait accepté de m'accompagner chez mes parents sans discuter et je me disais que ce n'était qu'un simple retour de faveur, que je pouvais bien faire un effort après tout ce qu'il avait fait pour moi. Je vois ses yeux se poser sur ma silhouette en arrivant près de lui et je me mords l'intérieur de la bouche devant son regard pénétrant. Je sens mon souffle se couper et je prends une inspiration légèrement tremblante avant de le saluer. Cependant, je n'arrive pas à empêcher une légère rougeur d'apparaître sur mes pommettes, faisant se plisser mes lèvres. Avant de hausser un sourcil malgré le ton amusé de sa remarque. « Je me sens insultée, Lemmington. » je souffle, faussement indignée avant de hausser les épaules, resserrant ma prise sur mon petit sac à main. « Franchement ? Non. Je n'aime pas ces galas. Mais je vais faire comme si, pour tes beaux yeux. » je grommelle, avant de me figer soudainement à ma propre réponse. Merde. Je vois son regard pétiller et je le défie de faire un commentaire, menaçante. « Donne-moi ton bras, avant que je ne change d'avis. » Puis j'agrippe le membre tendu avant de le suivre en direction de l'immense villa qui se dresse devant nous.

Et comme prévu, c'est horripilant. Tout brille, tout est soigneusement choisi pour faire étalage d'une immense richesse. Je me sens à l'écart rien qu'en voyant les robes de créateurs des autres femmes qui paradent dans la salle de réception. Ma poigne se crispe autour de l'avant-bras de Samuel et je déglutis en avançant à ses côtés, observant la foule d'individus riches et célèbres qui évoluent autour de nous. Je me sens terriblement mal à l'aise. Je me retrouve rapidement séparée du brun quand il est interpellé par des hommes à propos d'un sponsoring et je me dirige naturellement vers le buffet. J'allais vraiment avoir besoin d'un verre. Ou deux. Ou trois, selon l'état de la soirée. Je finis par bavasser rapidement avec quelques associés, je reconnais et que j'ai déjà croisé pendant des réunions, les joues légèrement rosies et la notion du temps légèrement dissolue. Avant d'apercevoir mon compagnon au loin, décidant de le rejoindre. Pourtant, il y a des murmures qui m'interpellent et je reste figée à ma place, le coeur battant la chamade dans ma poitrine. Des paroles venimeuses qui courent sur ma peau, qui me tirent des frissons de dégoût. Des insinuations qui me donneraient presque la nausée. Et je ne sais pas si c'est l'alcool ou la rancoeur, mais j'ai besoin de sortir de là. Besoin de partir de cette pièce remplie de couleuvres sifflantes, besoin de retrouver le calme. Tête baissée, je me remets en mouvement, resserrant mon sac autour de ma poitrine et je fonce en direction de la grande porte par laquelle nous sommes passés quelques heures plus tôt. Une main sur mon poignet m'arrête et je croise les yeux clairs de Samuel mais je m'arrache à sa prise, brutalement, en entendant un nouveau bourdonnement dans son dos. Je sens les regards d'une partie des convives tourné sur nous et ça ne fait qu'amplifier lemal-être qui me ronge déjà les entrailles. « Je vais prendre l'air. » je lâche froidement avant de me retourner pour rejoindre la sortie.

À peine arrivée dans le corridor, je fais quelques mètres sur la droite pour m'adosser contre le mur en pierre, appréciant la fraîcheur du minéral dans mon dos. Mon coeur pulse frénétiquement dans ma poitrine et j'ai l'impression d'étouffer. Tête baissée, je reste muette pendant de longues secondes, essayant de retrouver le contrôle de moi-même. Je n'avais rien à faire ici. Je n'étais pas faite pour ce monde. Des pas résonnent au loin avant d'approcher et je sais qui est la personne qui vient à ma rencontre sans même avoir besoin de relever les yeux. « Retourne à l'intérieur, Samuel. » je murmure, les poings serrés et légèrement tremblants. 




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MessageSujet: Re: End of the mascarade. (Samina #3) End of the mascarade. (Samina #3) EmptyMar 9 Fév - 12:27

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Sammy & Mina

A la réflexion, le jeu de base était sympa. C’était le moyen de me venger de toutes ces années de rancœur, après avoir collectionné les refus depuis le lycée. C’était le moyen pour moi, de racheter le passé. De gonfler mon égo, en me disant que c’était vers moi qu’elle c’était tournée, et pas vers quelqu’un d’autre. Cette petite satisfaction personnelle, d’être la personne, à qui elle avait fait appel, parmi des tas d’autre collaborateurs potentiels, dans sa petite blague. Blague qui commençait à durer depuis un petit moment, et on gardait pourtant la face. Je jouais ce rôle à la perfection, comme si j’avais été taillé pour jouer les faux compagnon toute ma vie. La blague était sympa. Jusqu’à ce week-end, en Oregon, qui a changé bien des choses, et foutu un merdier sans nom dans mon crâne. Faisant remonter à la surface, des sentiments que je croyais bine bien enfouis, tout au fond de ma boîte crânienne. Mais il n’en était rien. Les années avaient passées, mais elles n’avaient rien effacées. Je n’avais pourtant rien changé à mon comportement, continuant d’avancer, jour après jour, en respectant mes engagements auprès d’elle et de sa famille, qui semblait porter plus qu’un grand intérêt à ma personne. Je laissais courir les ragots, parce que je n’avais ni le temps, ni l’envie, d’enlever à ses gens, le plaisir de papoter, Nous étions assez grands pour savoir ce qu’il en était de nous deux, pas la peine de donner à manger aux autres. Nous étions ce que nous étions, qu’importe ce que c’était. De toute façon, ça ne ressemblait à rien de plus que du professionnel, pimenté d’un peu de jeu, relativement stupide quand on y pense. Ça ne m’empêchait pas, après tout, de m’y être lancé, et de m’y donner, corps et âme. L’esprit revanchard, de l’adolescent qui avait tout fait pour qu’elle le regarde.

Et elle m’était infiniment redevable, que je lui rende un tel service après tant d’échecs essuyés avec les années.

Je lui avais demandé de me tenir compagnie ce soir, à cette soirée, où j’étais certain de m’ennuyer comme un rat mort, au milieu des gens, des investisseurs, des têtes importantes du monde des affaires, parmi ceux qui ne sont là, qu’uniquement pour s’y montrer et faire bien. Moi, je ne me réjouissais pas d’être là, mai sil fallait faire bonne figure parce que ça faisait bien pour l’entreprise. Qu’il fallait être là, pour attraper toute opportunité. Trouver les bons filons, pour que l’entreprise puisse prospérer. Avancer. Fructifier, encor et encore. C’était non seulement mon travail, mais surtout, une richesse familiale précieuse, que je ne devais jamais faire couler. Mon père en serait furieux, et je pouvais dire au revoir, au poste de PDG, dans quelques années. Alors j’avais décidé de me montrer là ce soir, Mina à mon bras. « Ne le prends pas tant à cœur, Thorne. » Je minaude, taquin. Toujours dans l’optique de jouer avec l’humour, pour apaiser les tensions qui peuvent parfois, monter entre nous. Non pas que l’on se haïsse encore, nous avions appris à passer au-dessus de ça, mais je ne voulais pas que la situation prenne une tournure inattendue. J’allais répliquer à ses mots, quand son regard menaçant, me fait de suite déchanter, sans perdre ce sourire moqueur. « Allons-y, miss Thorne ? » Je lance en tendant mon bras, pour qu’elle s’y accroche, et que finalement, on entre dans la dite fosse aux lions.

Ca pue l’argent, et l’hypocrisie entre ces murs, et les sourires sont aussi faux que ma relation avec mon associé, mais tout va bien se passer j’ai l’habitude de ne rien dire, d’encaisser simplement. Ces lieux ne sont que des lieux pour se montrer au final, faire joli dans un nouveau costume, ou épingler sa femme comme étant la plus belle, et la plus riches. Et je crois que les femmes entre elles, sont les plus odieuses, et elles manquent cruellement d’une dignité, qui se perdait automatiquement, quand elle avait accès à une carte gold. Je me retrouve arrêté et alpagué, par des connaissances, perdant rapidement la trace de Mina, et j’espérais qu’elle allait survivre, pendant ces minutes loin de moi. Non pas que je lui soit indispensable, mais je doutais sincèrement qu’elle puisse faire face seule à une armée de vipères. Mais à l’issue d’une conversation, je finis par croiser son regard plein de détresse. Mes sourcils se froncent. « Veuillez m’excuser. On se voit une prochaine fois Alistair. » J’ajoute, avant de prendre le chemin qui me conduit jusqu’à Thorne, dont j’attrape le poignet, et croise son regard, qui traduit plus que jamais son mal-être. « Attends ! » Je lance, alors qu’elle se précipite déjà vers la sortie. Un soupire m’échappe, et je lance un regard, vers la petite foule, qui a les yeux rivés sur nous, enfin sur moi désormais.

Putain de soirée.

Mais je ne sais pas me résoudre à la laisser seule dans son mal-être, et je m’empresse alors de la rejoindre, la retrouvant, comme toujours, accablée contre un mur, la respiration courte et rapide. Les yeux rivés sur le marbre qui recouvre le sol. Ses mots me parviennent finalement, et j’étouffe un rire jaune. « Oh sûrement pas. » Je lâche, avant de me planter à ses côtés. « Tu devrais pas écouter toutes ces connasses. Tu vaux mille fois mieux qu’elles toute réunies, et c’est uniquement de la jalousie. » Je savais que les paroles acerbes de ces femmes, pouvait détruire bien des gens, parce qu’elles n’ont que le venin, pour combler leurs vies souvent monotones. C’est sûr que faire uniquement les aller-retours à l’école pour aller emmener les enfants, et ensuite aller les emmener au sport, c’est terrible comme vie. « On a qu’à s’en aller. On n’a rien à faire ici. » J’ajoute, avec l’unique envie de me barrer de cet endroit.





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MessageSujet: Re: End of the mascarade. (Samina #3) End of the mascarade. (Samina #3) EmptyMer 10 Fév - 18:44

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Je n'avais jamais aimé les réceptions et tout ces galas auxquels j'avais été forcée de me rendre depuis que je travaillais pour l'entreprise Lemmington. J'y avais déjà eu droit quelques fois quand mon père avait daigné se montrer en public, mais il semblait que c'était un truc de famille de ne pas apprécier ce type d'événements. Mais je ressentais davantage ce malaise depuis que ce jeu de dupes avait commencé, depuis que tout mon quotidien tournoyait autour d'un mensonge. Tout ce qui m'entourait puait l'hypocrisie et les faux-semblants, tous les visages se paraient de sourire factices et je sentais mes épaules se crisper un peu plus à chaque minute passée dans la pièce. Je savais qu'il y avait des choses qui se murmuraient, des rumeurs qui circulaient, à mon propos. Il avait suffi d'un simple rapprochement avec Samuel pour que les langues se délient et que les regards se tournent dans notre direction. Et je détestais ça. J'avais toujours été de ces gens qui se contentaient parfaitement de travailler dans un coin sombre, qui rechignaient à se trouver sous le feu des projecteurs. Je n'avais pas fait de la bibliothèque mon repaire pendant mes années de lycée pour finir par être le centre de l'attention dans un rassemblent qui dégoulinait de perfidie. Devenir directrice marketing m'avait forcé à faires des compromis mais je ne pouvais pas me résoudre à agir comme eux, à me comporter de manière aussi fausse. Je ne pouvais plus supporter la comédie que je jouais avec le brun, je n'arrivais plus à faire comme si de rien n'était alors que le poids de la culpabilité m'étreignait violemment la poitrine.

J'avais l'impression de suffoquer à mesure des jours qui se succédaient, l'impression de m'être perdue en chemin à vouloir faire plaisir aux autres.

Le temps passe et je peine à me faire une place dans ce monde qui ne me ressemble pas. Je cherche Samuel du regard, désespérément, pour ne croiser que sa silhouette et son dos parfaitement bien mis en valeur dans son costume. Mais il paraissait en profonde discussion et je me contente d'attraper une nouvelle coupe de champagne pour faire passer l'ennui et le malaise qui ne cesse de grandir à l'intérieur de moi. Mais il y a toujours ces murmures qui bourdonnent dans mon dos et ces regards qui semblent voir creuser un trou entre mes omoplates. Ces gens qui ne savaient rien de nous et qui se permettaient de dire des atrocités sous prétexte qu'ils apportaient une pierre à l'édifice de cette société misérable. Et la coupe finit par déborder, sans prévenir. Mon corps se met en mouvement et je fonce tête baissée en direction de la sortie, mon coeur battant brutalement dans ma cage thoracique. J'avais besoin d'air, j'avais besoin d'endiguer cette angoisse qui venait mettre à mal mon sang-froid habituel. Je sentais le sang battre dans ma tempes et une chaleur remontait à vitesse folle dans le creux de ma tête. Je me sentais violemment étourdie et je m'arrache à la soudaine prise qui s'abat sur mon poignet, croisant le regard du brun avant de fuir jusqu'à la porte. L'humiliation venait de s'ajouter à l'équation et j'avais l'impression que j'allais imploser si je ne sortais pas d'ici. Je ne voulais pas causer de tort ni à Samuel, ni à l'entreprise, tout ça parce que je n'étais plus capable de gérer la situation.

Alors je m'échappe, mes foulées me tirant hors de la pièce, loin de cette supercherie, loin de ces sentiments que je cherchais à refouler, loin de cette comédie qui menaçait de me faire perdre tout contrôle.

Mais c'était trop demander que d'être seule pendant un petit moment et je pousse un soupir au bruit de pas qui approche dans ma direction. Haletante, la tête penchée sur le côté, j'essaye de reprendre contenance, en vain. Adossé à un mur, les poings serrés, je ferme les yeux pour tenter de me maîtriser mais c'est comme si tout m'échappait et que je ne pouvais rien faire d'autre que subir toute cette tempête qui s'abattait sur moi. Et je ne voulais pas que Samuel assiste à ça, je ne voulais qu'il soit spectateur de cette faiblesse passagère. Je ne voulais pas qu'il soit là parce qu'il était la cause de ce maelström qui rugissait dans ma poitrine et que j'étais la seule à blâmer pour cette situation. Oh, sûrement pas. Je relève la tête, le regard noir. Il ne voyait pas le problème. Il restait en surface et ça me rendait dingue. « Ce n'est pas les rumeurs, le problème, Samuel. Tu ne comprends pas ? » je lâche, avec un rire acerbe. « C'est tout ce qu'il y a derrière. » Je me foutais des gens qui parlaient sur mon dos, parce que j'avais fini par me blinder avec le temps. J'en avais déjà fait les frais pendant mes études et tout au long de ma formation. Mais c'était de connaître la vérité qui me lacérait la gorge et me faisait éclater en morceaux. « Je suis fatiguée. » je murmure, en baissant à nouveau la tête vers le sol, mes cheveux formant une corolle autour de moi et me dissimulant à son regard. On a qu’à s’en aller. « C'est terminé. » je finis par lâcher, avant de sentir mon souffle s'étrangler dans ma gorge. Je venais de lâcher prise, poussée par la détresse qui envahissait mon crâne. Je n'en pouvais plus, j'abandonnais. J'allais faire face aux conséquences de mes actes et assumer comme l'adulte que j'étais. « C'est fini. » je répète, avant de lever les yeux vers lui, les lèvres tremblantes. « J'arrête les frais. Je vais dire la vérité à ma mère et on pourra retrouver nos vies, comme avant. » je souffle, en haussant à peine les épaules, avant de presser mes doigts contre le cuir de ma pochette. Je voulais arrêter de sentir ce poids atroce sur ma poitrine. Je voulais pouvoir me lever et regarder la femme qui m'avait élevée dans les yeux sans avoir envie de pleurer. Je voulais pouvoir me tenir droite face à lui sans me dire que je l'utilisais comme un pion. Je voulais pouvoir effacer ces émotions qui m'enserraient le coeur quand je posais mon regard sur son visage. « Tu es libre, Lemmington. Tu n'as plus besoin de jouer la comédie. » je susurre, avec un sourire tout aussi faux que tout ce qui se trouvait autour de moi.

Il n'avait plus besoin de se forcer à m'apprécier et à jouer le tourtereau pour me faire plaisir, plus besoin de plonger dans les mensonges à mes côtés sans rien recevoir en retour.     




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MessageSujet: Re: End of the mascarade. (Samina #3) End of the mascarade. (Samina #3) EmptyDim 21 Fév - 21:52

the end of the lovebirds acting
Sammy & Mina

A la réflexiCe n’était qu’une scène. Un jeu d’acteur, elle et moi. Un jeu stupide, dans lequel on aurait tout à perdre. Elle pourrait y perdre la confiance de ses proches, toute une réputation, ou au contraire s’en forger une, qui n’est pas le reflet de la réalité. Je n’aurais été que le pantin d’un jeu, auquel j’aurais pourtant, volontairement décidé de jouer. Je n’avais pas vraiment grand-chose à perdre, si ce n’est le petit plaisir, de savourer parfois sa présence, quand, comme lors de ce weekend au bord de la plage, les choses étaient simples. On avait perdu ces barrières érigées depuis tant d’années. Il n’y avait plus Samuel l’éternel adolescent rejeté, et Wilhelmina, le rat de bibliothèque, terriblement convoitée. Il n’y avait plus ce constant sentiment d’hostilité entre nous. Il n’y avait que Sam et Mina, deux adultes, qui ont grandis, mûris, changés, qui avaient retrouvé pendant un moment, une certaine volupté, à évoluer dans un cadre plutôt courtois. On pouvait être ensemble, sans feindre quoi que ce soit, et même trouver ça agréable. Ca changeait, vraiment. On avait partagé un lit, un toit, pendant quelque jours, sans que ça ne se passe mal, sans qu’il n’y ait aucune animosité, et j’avais comparé ça à un grand bol d’air. J’avais eu l’occasion de la découvrir sous une nouvelle lumière, une où rien ne semble peser sur ses épaules, et j’avais parfois dû contrôler les battements de mon cœur, un peu trop rapides. Mais ça c’était bien passé, et ça continuait de se passer relativement bien, mais ce n’était qu’un jeu. Et je n’étais plus vraiment sûr, de ne vouloir qu’un jeu. J’ai l’impression de stagner, de ne pas avancer, d’être encore et toujours, qu’un pantin, qu’elle pourra jeter quand le moment lui sera opportun. Mais je savais, quelque part, dans quoi je m’embarquais, quand j’ai pris la décision d’accepter de l’aider. Non sans arrières pensées. Mais c’était tellement évident, je voulais être celui sur qui elle n’avait pas d’autre choix que de compter. Pouvoir lui prouver, que pour une fois, j’avais les rennes de la partie. Force est d’admettre, qu’elle les as toujours eu, même 20 ans plus tard.

Et ce soir, j’avais tout fait pour ne pas être seul, pour l’embarquer avec moi, continuer de toujours donner un peu le change, en espérant peut-être faire parler, ou faire taire. Mais rendre au garçon de 18 ans que j’avais été, l’occasion de se rendre à une soirée, avec celle qui lui avait toujours dit non. Je voyais l’intérêt pour la boîte, mais aussi pour moi, de faire tout ça. Grapiller du temps, de la compagnie. Compagnie qui se fait subtiliser par la foule, quand je me retrouve au milieu des autres hommes d’affaires, et qu’elle m’échappe au milieu des vipères, et autres personnes aux langues trop pendues, et au venin plus que toxique. J’étais trop distrait pour écouter leurs incessant blabla. Parler de chiffres, et de projets, ce soir, je n’ai pas envie. J’entends leurs mots, mais je ne les enregistre pas. Je préfère sonder la foule, en espérant croiser son regard, mais quand je le croise, je comprends rapidement qu’il est déjà trop tard, et que je n’ai pas le choix que de la retenir, si je ne veux pas qu’elle m’échappe, mais trop vite, son poignet quitte ma main, et elle fuit à l’extérieur, sous les regards passionnées des rapaces dans mon dos. Il faut que je la retienne, que je la ramène à moi, parce que petit à petit, je sens qu’elle m’échappe plus que de raisons. Une part de moi le refuse. Je ne veux pas la laisser partir.

C’est égoïste, je le sais.

Mais elle est là, adossée à la pierre, comme pour éviter de flancher, les épaules qui se soulèvent à un rythme régulier, et au souffle qui se fait court et bruyant. Je ne l’ai jamais vue dans un tel état, et je ne cache pas que ça m’ébranle quelque peu. Je viens m’adosser à ses côtés, refusant de partir, sous son regard noir. « Tout ce qu’il y a derrière ? Tu peux être plus précise ? » Je réponds, sur un ton détaché, sans vraiment lui accorder un regard. Je sais de toute façon que la suite ne va pas me plaire. Je lui propose gentiment de partir, de rentrer. J’allais la déposer chez elle, et après une bonne nuit de sommeil ça ira mieux. Mais je pouvais me coller le doigt dans l’œil. Ca ne se passera pas comme ça. C’est fini. Je relève les yeux vers elle, et mon sang ne fait qu’un tour. « Excuse-moi ? » Et la suite me plais encore moins. C’était terminé, elle voulait mettre fin à ce petit jeu, comme si je n’avais pas mon mot à dire, et au fond, non, je n’aurais rien à dire, mais moi, qui se préoccupe de ce que je veux vraiment ? J’ai le cœur qui tambourine, et l’esprit au bord de l’implosion. Ca dernière phrase me donne envie de rire, tellement la situation me parait ridicule. Mais c’est la goutte d’eau qui fait déborder mon vase, et en quelques secondes, mon corps se retrouve plaqué contre le sien, et son dos accolé au mur. Mes yeux viennent capter les siens. « Et si moi, c’est pas ce que je veux ?! » Je lance, le cœur battant, je le sens pulser jusqu’à mes lèvres, tant tout déborde. Je ne veux pas être l’esclave de la panique qui m’enserre le cœur. Il faut que je la garde. « C’est toi, qui n’a toujours rien compris, Wilhelmina. » Je commence, le regard fixe, et déterminé. Je tente le tout pour le tout. Quitte à me faire jeter encore une fois, mais j’en ai marre de m’écraser. « T’as toujours pas pigé que moi je veux plus que cette foutue mascarade ? » Et putain, ça fait 20 ans, que je rêve qu’on soit plus qu’une mascarade, plus qu’un jeu à la con, comme des ados. On est plus des ados, et on a autre à faire, que de jouer aux cons. « Ta petite comédie, ça va bien cinq minutes, mais moi, je t’ai toujours voulue pour de vrai, Thorne. »






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MessageSujet: Re: End of the mascarade. (Samina #3) End of the mascarade. (Samina #3) EmptyVen 12 Mar - 21:55

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J'avais l'impression que l'intérieur de mon crâne allait exploser. Je me sentais étourdie et c'était comme si la pièce avait pris quelques degrés supplémentaires. Pourtant, il n'en était rien et ce n'était que moi qui déraillait complètement, qui perdait la pleine maîtrise de moi-même. Je saturais de tout ce qui se trouvait autour de moi, à commencer par cette atmosphère vicieuse et factice, pétrie d'hypocrisie. Tous ces murmures, tous ces regards, ils me réduisaient à néant et je n'arrivais plus à contrôler les tremblements qui traversaient mes membres. J'étais incapable de suivre le rythme, de continuer comme j'avais pu le faire ces derniers mois. Sourire, jouer la comédie, faire comme si de rien n'était. Mentir à outrance et continuer cette relation factice pour contenter ma mère. Je me sentais étrangère à moi-même, à toutes mes valeurs et je ne me reconnaissais plus. Ce que je voyais dans le miroir chaque matin en me levant, ça me déplaisait. Parce que je faisais face à une femme qui n'assumait pas d'avoir caché la vérité à la personne qui la soutenait depuis toujours, celle qui avait toujours été là pour l'épauler. Qui avait préféré se faire passer pour quelqu'un qu'elle n'était pas pour se simplifier la vie. Et plus les jours avançaient, moins j'arrivais à avancer avec ce poids au creux de la poitrine. J'ai pensé tellement de fois à retrouver ma mère pour lui expliquer, quitte à devoir subir la déception dans son regard. Mais je n'ai jamais réussi à la regarder dans le blanc des yeux et lui avouer la supercherie.

Cependant, tout m'explosait en plein visage et je n'arrivais plus à contenir toute la déflagration qui m'étreignait la poitrine. J'avais l'impression d'être terrassée par la culpabilité, de subir le poids de mes mensonges, de ce jeu de dupes qui durait depuis bien trop longtemps.

Et ce qui me faisait le plus peur, c'était ce que je ressentais à l'égard de l'homme qui se trouvait à mes côtés. Samuel et notre passé en commun, Samuel qui avait accepté sans broncher, sans chercher à obtenir quelque chose en retour. Samuel et ses gestes qui n'avaient plus rien de l'étudiant fanfaron et gauche, qui se prêtaient plus à l'homme élégant et à l'adulte qu'il était devenu, qui savait toucher mon coeur et ébranler mes certitudes. Il se tenait adossé à mes côtés et je sentais ployer son regard sans même détourner le mien dans sa direction. « Je me fiche des rumeurs. » je souffle, en passant une main lasse dans mes cheveux blonds. « Je m'en tape complètement, Lemmington. Le problème, c'est que j'en ai marre des mensonges. » je rajoute, désabusée. Je voulais que tout s'arrête. Je voulais reprendre mes habitudes quand elles étaient encore tranquilles et simples. C'est fini. Je vois ses yeux s'agrandir et ma perplexité ne fait qu'augmenter davantage. Il devrait être rassuré, voire même satisfait. Il n'avait plus d'obligations, plus de rôle à jouer. Il était libre. Même si ça n'empêchait pas la lame qui s'enfonçait à l'intérieur de ma poitrine en imaginant ma vie reprendre exactement le même cours parce que les choses n'étaient plus les mêmes qu'il y a quelques mois. Si je voulais voir le poids s'envoler de mon coeur, il y avait quelque chose qui me retenait, qui pulsait douloureusement en moi. Mais je ne pouvais pas le maintenir dans cette situation insupportable plus longtemps, peu importe ce que je pouvais bien ressentir. De toute manière, il ne faisait que jouer la comédie, n'est-ce pas ? En tout cas, c'est ce dont j'avais essayé de me convaincre pendant tout ce temps, pour ne pas mourir d'embarras. Et je lâche un glapissement de surprise en sentant son corps repousser mon dos contre le mur, sa silhouette pressant la mienne avec une sorte de férocité qui me rappelait notre premier échange chez mes parents. J'allais parler mais les mots se volatilisent dans le creux de ma gorge à ses paroles. Et si moi, ce n'est pas ce que je veux ? Le temps s'arrête un court moment et mes yeux papillonnent avant de retrouver les siens, gorgés d'une profonde interrogation. « Qu-Quoi ? » je lâche, hébétée.

C'est toi qui n'a toujours rien compris, Wilhelmina.

Je ne sais pas si c'est l'emploi de mon prénom dans son entier, la puissance de son regard ou l'implication de cette simple phrase mais j'ai l'impression d'être réduite à néant en quelques secondes. Muette, tremblante, paralysée devant la force qu'il irradiait, devant le puissance des émotions qui l'ébranlaient. T’as toujours pas pigé que moi je veux plus que cette foutue mascarade ? Ma gorge se noue et je tente de reculer par réflexe mais je suis bien vite arrêtée par le mur dans mon dos. « Tu-tu...Tu crois que ce que tu ressens est vrai mais c'-c'est à cause de tout ça. » je bégaie difficilement, accablée par la dureté de ses iris clairs dardés sur mon visage. « De cette comédie. » je murmure faiblement, baissant la tête pour échapper à tout ce que je voyais passer dans son regard. Tout ce qu'il cherchait à me transmettre, tout ce que je n'avais pas su comprendre, tout ce que je me refusais à accepter, en fin de compte. Avant que tout n'explose avec quelques mots. Quelque chose qui résonne en moi et qui fait exploser les vannes. Ta petite comédie, ça va bien cinq minutes. Moi, je t’ai toujours voulue pour de vrai, Thorne. Mon visage se relève derechef, les lèvres à peine entrouvertes. « Samuel...? » je susurre, d'une voix quasi inaudible. Je n'arrivais pas à croire ce que j'entendais. Parce que ça me semblait trop beau pour être réel. Ce genre de choses, ça n'arrivait que dans les films. Pourtant, il n'y a rien d'autre qu'une profonde évidence et aucun ersatz de mensonge dans les yeux du brun. Rien d'autre que cette vérité qui me semblait pareille à une claque en pleine figure. Moi je t'ai toujours voulue pour de vrai. Je baisse la tête sous l'intensité de ses paroles et mes mains viennent s'agripper sa chemise, me fichant de froisser le tissu coûteux. Il fallait que je trouve un point d'ancrage, une prise pour ne pas me laisser tomber sur le sol tellement mes genoux tremblaient d'émotion. « Je suis toujours le même rat de bibliothèque pourtant. Rien n'a changé. Pourquoi moi ? Qu'est-ce que tu me trouves de si intéressant, Lemmington ? » je souffle, mes iris cherchant à nouveau les siens, fouillant dans leur couleur si clair pour espérer y trouver des réponses.




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MessageSujet: Re: End of the mascarade. (Samina #3) End of the mascarade. (Samina #3) EmptySam 13 Mar - 16:52

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Non, je n’avais rien à gagner dans ce petit jeu. J’en avais même eu tellement rien à gagner, que j’avais sauté les deux pieds joints dans cette histoire, qui n’aurait jamais dû m’intéresser. Elle aurait dû me paraître totalement saugrenue, et j’aurais même sûrement du la laisser se coincer là, dans son petit pétrin toute seule, et la laisser à quelqu’un qui serait potentiellement plus intéressé, qui aurait quelques choses à prendre de tout ça, qui aurait un parti à en tirer, un petit privilège, mais non. J’avais égoïstement choisi, d’accéder à sa requête, et choisit, de me plonger dans ces petites affaires, avec pour seule raison, une petite vengeance personnelle. Parce que c’était moi, qu’elle était venue trouver, moi qu’elle avait cherché, à moi, qu’elle avait demandé de lui venir en aide. Moi, j’ai simplement vu, cet aspect de la chose. J’avais tellement pensé qu’elle n’avait jamais rien vu de plus en moi, que l’ado que j’avais toujours été, celui qui forçait toujours, celui qui demandait sans cesse de l’attention. J’avais tellement voulu qu’elle me remarque, qu’elle me voit, qu’elle cherche à me connaître, comme moi je l’avais toujours voulu. Elle avait quelque chose qui n’avait jamais cessé de titiller ma curiosité, et c’était pour ça, que je la voulais, quand elle ne voulait pas de moi. Le destin est peut-être bien fait, ou terriblement cruel, pour nous manipuler de la sorte. C’était un peu comme repartir, des années en arrière, ou reprendre là où c’était arrêtés, reprendre là où on a appuyé sur pause, quand nos chemins se sont séparés au lycée. Mais putain, je m’y étais fait moi, à l’avoir un peu plus avec moi. Oui, c’était du mensonge, et ça ne voulait juste rien dire, mais elle ne peut pas prétendre qu’il n’y a rien, quand, quand on nous laisse tous les deux, et que ça manque de partir en live. Non, elle ne me fera pas croire que ce n’est rien. J’ai l’impression d’être le seul rationnel dans cet histoire, le seul à y voir à peu près clair, dans tout ce merdier. Non, ce n’était pas le truc le plus drôle à faire, quoi que, parfois, voir ses joues rougir à l’excès, c’était hilarant, mais putain il y avait plus que ça, plus que ce qu’elle veut bien croire, et c’est doucement en train de me faire vriller, parce que j’ai l’impression d’être un ado à nouveau, d’avoir 16 ans, encore, et de lui courir après dans le vide, alors que les choses n’auraient jamais dû se passer comme ça.

Ça n’aurait pas dû se passer comme ça, parce que je n’étais pas sensé laisser repartir cette putain de flamme au creux de ma poitrine. Parce que j’ai plus 17 ans, et que j’en ai marre de courir dans le vide. J’en ai marre de chasser le vent, et de juste la laisser comme ça, guider le jeu comme elle le voulait. J’en ai marre. Ce jeu me lasse. Je veux plus, et je crois que ce n’est pas trop demander, parce qu’on peut plus se mentir à nous-même, que ça ne nous mène à rien, et qu’on va juste se tirer dans les pattes et s’étouffer, se noyer.  J’ai plus envie de jouer un rôle, je refuse d’être juste une distraction, un pantin. Je veux être quelqu’un, je veux avoir une place dans sa vie. Une vraie place.

Je ne pouvais plus, simplement rester là, la regarder s’éloigner, encore, me repousser encore à la moindre petite chose. Je ne veux plus subir ça. J’ai passé l’âge des enfantillages, des jeux de faux couples. Je veux du vrai. Du concret. « Mais c’est toi, qui l’a voulue cette situation, Thorne. J’ai juste accepté, mais c’est toi, qui a voulu mentir à tes proches, pour qu’ils te lâchent. » Je lui rappelle, avec une franchise certaine. Je ne pouvais pas, juste acquiescer et me confondre en excuses, non. Je n’étais pas à l’origine de cette idée, je pensais simplement qu’on se croiserait au bureau, quand on l’a engagée, mais pas qu’on en viendrait encore à se rapprocher, dans l’unique but qu’elle m’envoie encore bouler, à l’autre bout, sur les rosiers. Pas que je plongerais encore, la tête la première, dans ces grands yeux bleus, qui m’avaient déjà fait craquer. Mon esprit vrille au plus de ses paroles. Elle voulait mettre un terme à tout ça, un terme à ce qui était en train de se construire, en mettant ça sur le dos, de ce jeu de faux-semblants. C’était trop. Finalement, j’en viens à la plaquer là, contre ce mur en pierre qui la soutenait déjà, pour laisser un trop plein de vérité, venir la frapper. « tu crois que je veux que ça se termine ? Comme ça ? T’as jamais ouvert les yeux ma parole. »

Je la voulais elle, et je pensais qu’elle avait fini par comprendre.

Je la fixe dans les yeux, je ne la lâche pas d’une seconde, je veux qu’elle comprenne que ça fait des années que je l’ai dans le crâne, des années, que mon cœur bat toujours un peu plus vite quand elle est là, et que j’en ai marre d’être du vent. Je capte ses paupières qui papillonnent, ses yeux qui me fixent, ses membres qui tremblent, si proches de mon corps. « Non mais arrête, tu délires, Thorne, bordel, réveilles-toi. » Je suis pas un putain de jeu, non, la comédie ne m’a pas aveuglé, elle ne m’a jamais aveuglé, j’étais juste complètement retombé amoureux d’elle, des années après. Comme si les vingt dernières années n’avaient jamais existé. Je suis terriblement sincère, tellement sincère que mon cœur s’emballe, que mes mots sont terriblement virulents, tellement ils sortent avec une franchise sans nom. On est trop vieux pour jouer à des jeux d’enfants, on est trop vieux pour laisser le temps nous filer entre les doigts. Trop vieux pour se comporter encore, comme si la vie nous attendait, comme si demain sera la même journée. On est trop vieux pour avoir 17 ans encore. Pourquoi moi ? Qu'est-ce que tu me trouves de si intéressant, Lemmington ? Je lâche un rire nerveux, le cœur au bord des lèvres, le palpitant qui se fait sentir dans n’importe quel centimètre de ma peau. « Laisse-moi être honnête. » Je commence, dans un murmure, alors que nos regards se captent de nouveau, et que je m’y fixe. Je prends un bref souffle, avant de continuer. « T’es toujours terriblement guindée et agaçante. T’es terriblement trop organisée et carrée. T’es une control freak, et tu laisses peu d’espace à l’improvisation. Non tu n’as pas changé. » J’énumère, sans retenir un sourire. Elle était restée la même, toujours aussi intellectuelle, toujours aussi fixée sur le travail, elle n’avait jamais appris à se lâcher, à s’amuser, je me demande si elle a rit sincèrement une fois dans sa vie, vraiment, autre que cette fois, dans le cottage près de l’océan. « Mais tu s déterminée, un peu obstinée. Tu es toujours investie. Tu as une générosité sans nom, et surtout tu es toi. » Et je crois que ça résume tout. J’étais tombé amoureux de cette personnalité singulière, et j’en était même retombé amoureux. Et ça, ça voulait tout dire. Qu’importe qu’elle ait changé ou non, elle restait toujours cette nana un peu singulière, au regard dévastateur. Je glisse un index sous son menton, et termine dans un murmure « Pourquoi toi ? Parce que, justement, toi. » Je viens sceller mes paroles en venant faire ce que je n’ai pas fait la dernière fois. Je viens déposer mes lèvres sur les siennes, comme j’en avais toujours eu envie, pour qu’elle comprenne, finalement, que je n’étais pas en train de lui mentir. Que j’étais plus le gamin qu’elle avait connu. Que je ne voulais plus du vent entre nous, plus de jeux, plus de faux semblant. Il est temps de laisser tomber le masque. « Je veux ça, Thorne. Toi. Depuis tellement d’années.»







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MessageSujet: Re: End of the mascarade. (Samina #3) End of the mascarade. (Samina #3) EmptyLun 22 Mar - 22:38

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Je n'arrivais toujours pas à comprendre la raison pour laquelle il avait accepté de rentrer dans mon jeu. De toutes les personnes qui l'entouraient, j'avais toujours veillé à conserver ma distance, j'avais toujours érigé une barrière entre nous. J'étais restée cette bonne vieille Mina qui le repoussait déjà, pendant nos études. Celle qui préférait se terrer sous des piles de livres, lunettes sur le bout du nez, qui regardait la jeunesse se faire derrière une vitre. Je n'avais pas cessé de me focaliser sur mon travail, sur ce but de toute une vie pour arriver à la hauteur de mes espérances et voir briller les yeux de fierté de mon père. Il m'avait appris à me battre pour ce que je voulais, à me dépasser et à ne rien laisser se mettre en travers de mon chemin. Que ce soit les autres, les sentiments ou mes propres insécurités. Et je voulais qu'il puisse voir que j'avais réussi, que j'avais atteint ce que je voulais, la place dont j'avais tant rêvé. Samuel était longtemps resté, dans ma tête, ce gai luron dont on entendait le rire au bout du couloir. Celui qui venait m'enquiquiner alors que j'avais la tête débordante d'informations, avec ses yeux terriblement bleus. Ce garçon malicieux, bruyant et insupportable. Mais qui, au final, n'avait jamais cessé de traîner quelque part dans ma tête. Et que je finissais toujours par retrouver, peu importe le moment et l'endroit.

Comme si nous étions destinés à revenir l'un vers l'autre, par la force du destin.

Et je m'étais habituée à sa présence, au poids de son regard qui semblait effleurer les contours de mon visage. À la pression chaude de sa paume dans mon dos et à son humour ciselé, plus fin que ce que je ne l'avais pensé. Je l'avais découvert sous un nouveau jour, redéfini les aspects de celui que j'ai connu comme adolescent et qui était devenu un homme, un adulte au fait de ses responsabilités. Il restait facétieux et l'éclat rieur dans ses iris n'avait jamais disparu mais j'avais rencontré un sérieux et un calme qui différaient, qui ne faisaient que le rendre plus intéressant. J'appréciais sa compagnie, je me sentais un peu plus libre, un peu plus Wilhelmina que Thorne, à ses côtés. Le simple souvenir de ces deux jours passés au bord de l'océan suffisait à apaiser le poids qui pesait continuellement sur ma poitrine. Si ces mois passés à jouer la comédie s'était passés aussi bien, c'est grâce à lui. Et ces nouvelles facettes de lui, mises à nues devant moi, avaient réussi à outrepasser mes barrières. Suffisamment pour me faire ressentir cette appréhension à l'idée de stopper le spectacle, de créer à nouveau un écart entre nous. Il avait suffi de quelques moments passés avec lui, de certaines paroles, pour faire voler mes certitudes en éclats. Je n'arrivais plus à savoir où étaient les limites, désormais, où se trouvait la limite entre les mensonges et la vérité qui avait finalement pris racine dans le creux de ma poitrine. Je ferme les yeux à ses paroles, plissant les lèvres. « Je sais. » je souffle, les poings serrés. « Je sais. » J'en étais parfaitement conscience et j'en ressentais la culpabilité tous les jours qui avaient suivi cette décision. Je savais que je faisais du mal à tout le monde depuis le début, avec cette idée saugrenue. À ma mère. À Samuel. Et à moi. J'en regrettais presque d'avoir évoqué cette solution, tout simplement pour avoir un moment de répit. J'aurais simplement du être honnête et assumer. Porter le poids de ma solitude comme un drapeau, reste fidèle à celle que j'avais toujours été. Mais je ne voulais plus continuer. Je ne pouvais plus. Tout allait rentrer dans l'ordre. J'avais dire la vérité, j'allais subir la déception. Et l'homme qui me faisait face allait pouvoir retrouver sa vie, sans contraintes.

Pourtant, au lieu de réjouissances de sa part, c'est une froide colère qui m'accueille, qui me répond. Il y ses mains qui agrippent fermement mes épaules, qui plaquent mon dos contre le mur. Et la flamme rageuse dans le creux de ses pupilles. Je n'arrive pas à ingérer les informations, à appréhender ce flux qui fuse à toute vitesse dans le creux de ma cervelle. La première chose qui me vient en tête, c'est que cette mascarade a fini par lui monter à la tête. Parce que je ne sais plus quoi penser de tout ça, je me sens complètement submergée. Il y a de trop de choses qui ne suivent plus leur ligne directrice, qui ne font plus sens par rapport à tout ce que je m'étais imaginé. Mais en fin de compte, ça n'avait rien d'étonnant. Samuel était toujours sorti du lot, d'une manière ou d'une autre. Il se démarquait, sans le moindre effort. Néanmoins, je n'arrive pas à concevoir qu'il puisse trouver un intérêt à cette collègue qui avait toujours pris le soin de l'éconduire, cette fille qui ne lui avait jamais porté d'intérêt particulier et qui ne jurait que par son travail. Qui n'avait rien d'incroyable en soi. Le rire qui lui échappe me fait me figer. Laisse-moi être honnête. Et mes yeux remontent en direction des siens, captant le malaise qui s'y est logé. Puis ses paroles se succèdent et je sens mon rythme cardiaque prendre davantage de vitesse, au fil des secondes. Non tu n'as pas changé. Puis le reste me coupe le souffle et je me sens trembler, toujours retenue contre la pierre. Je penche la tête vers l'avant, avec l'impression de me prendre une immense claque dans la figure. Le revers de tout ce que j'avais cherché à garder enfoui à l'intérieur de moi depuis longtemps. Toutes ces choses que je ne ressentais qu'en sa présence. Un doigt se pose sous mon menton et me force à relever les yeux vers lui, à nouveau.

Pourquoi toi ? Parce que, justement, toi. Et il y a tellement de sincérité dans ses lèvres qui se meuvent, dans ses yeux clairs qui m'avaient toujours paru si expressifs, une intensité pareille à une déflagration qui détruit tout sur son passage.

Puis quelque chose explose dans ma tête, puis dans ma cage thoracique quand ses lèvres rencontrent les miennes. Un feu d'artifice qui envoie valser tout le miasme qui siégeait là, indescriptible. Je laisse tout tomber, tout ce qui n'est pas Samuel et sa bouche tiède qui embrase ma peau. Il n'y a plus rien d'autre qui m'entoure et mes défenses volent en morceaux. Mes mains remontent pour agripper son visage, presser mes paumes contre ses joues légèrement rugueuses. Les effluves de son parfum flottent autour de moi et je me sens étourdie. Il était partout. À l'intérieur, m'enveloppant dans sa bulle et à l'intérieur, unique pensée qui tournoyait en boucle dans le creux de mon coeur. Mais tout s'arrête un peu trop vite et je me fais l'effet d'une assoiffée dans le désert. Je veux ça, Thorne. Toi. Depuis tellement d’années. Punaise. La vérité, toute crue. Et c'était effrayant. Je n'ai jamais été l'objet d'une telle attention, d'une si grande passion. D'autant de patience, si ce qu'il disait était vraie. « Tu vas le regretter, Lemmington. » je souffle, à quelques centimètres de ses lippes. « Tu dis ça maintenant mais le week-end en Oregon, c'était du pipi de chat à côté de ce que je vais te faire subir. » je rajoute, un sourire venant timidement éclairer mon visage. C'est comme si je redevenais lycéenne, pendant quelques minutes. Je ne savais pas quoi faire de mes membres, quoi répondre, la manière la plus juste pour lui dire ce que je ressentais, à cet instant précis. Alors je presse à nouveau mes mains contre sa peau, déposant brièvement mes lèvres à nouveau contre les siennes. « Je propose qu'on emprunte une bouteille de champagne à durée indéterminée puis qu'on s'en aille, si ça vous convient Monsieur le vice-président directeur général. » je murmure, avec un air canaille.

Il me donnait envie d'avoir dix-sept ans à nouveau et de découvrir le monde qui se trouvait de l'autre côté de la vitre.




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MessageSujet: Re: End of the mascarade. (Samina #3) End of the mascarade. (Samina #3) EmptyMer 31 Mar - 16:10

the end of the lovebirds acting
Sammy & Mina

Ça a trop duré pour que je veuille encore que ça continue de cette manière. Ce n’est pourtant pas sorcier de voir, que je ne sais pas me stabiliser, et que l’unique raison, au fond, ce n’est peut-être que je n’ai jamais voulu autre chose, que la personne que j’avais toujours eu dans un coin de la tête. Mon attirance pour cette femme aux yeux clairs et au caractère de cochon, ne date absolument pas d’hier. On avait à peine 17 ans, que je convoitais déjà ses faveurs et jamais rien que les siennes. A aller la chercher dans les moindres recoins du lycée pour lui rappeler mon existence. J’aurais fait n’importe quoi à l’époque pour qu’elle me voit et ce malgré les nombreux échec et refus que j’ai essuyé. C’était à la fois distrayant, de toujours la pousser dans ses retranchements, que ça pouvait en être frustrant, parce que bon sang, je mettais tout mon cœur à être assez bien pour elle, alors que je n’étais pourtant pas le pire de tous. Je n’avais pas peur, du tout, de me mettre en scène, pour lui plaire. La moindre occasion, la moindre petite faille, je m’y jetais à corps perdue. Je la voulais, désespérément, sans savoir qu’à force d’essuyer les échecs, nos chemins se sépareraient, pour ne se recroiser que des années plus tard, sans même n’avoir jamais rien partagé d’intime, ou qui dépasse le seuil d’une main posée sur son bras, ou de mon menton qui pouvait parfois, se poser sur son épaule pour observer ceux sur quoi elle travaillait encore. Rien de fou.

Et j’aurais dû comprendre, au lycée, que c’était sûrement peine perdue, que j’avais peut-être terriblement tord de m’accrocher comme ça, que de toute façon ça ne changerait peut-être jamais, et que je n’avais aucune valeur à ses yeux. J’aurais peut-être dû le réaliser plus tôt, mais elle s’est pointée là, devant mon bureau un jour, le regard suppliant, avec cette demande, qui sonnait comme ma revanche, mon moment à moi, de jouer les indifférents. Pourtant, j’avais pris un pied sans nom à la travailler, à la voir rougir devant de fausses attentions, à la sentir bouillir de rage, quand je faisais exprès de faire un peu n’importe quoi, de donner des détails pour en inventer d’autres. Peut-être une nouvelle occasion de briller, d’une toute manière dans ses yeux.

Et je me suis fait avoir, encore une fois.

Parce qu’elle a pris la décision que tout s’arrête, sans m’avoir demandé à moi mon avis, sans savoir si moi, je ne voulais pas autre chose. Si je n’avais jamais voulu autre chose, que tout ce que j’ai dans le cœur, depuis presque 20 ans. J’ai l’impression d’avoir gardé ça pour moi, pendant si longtemps, que ça s’est transformé en cette sorte de boule de nerfs, qui ne demande qu’à exploser, qu’à lui montrer que si on en est là, c’est uniquement sa faute, que cette situation, c’est elle qui l’a voulue, et qu’elle n’a pas le droit de me blâmer pour ça. Il lui aurait suffit simplement, de lever les yeux, pour voir que j’avais toujours été là. C’est tout bonnement hors de question que je me laisse faire encore une fois, que j’essuyé un énième refus sans me battre, pas après tant d’années à simplement recommencer encore et encore d’essayer de l’attirer à moi. Pour une fois, après ce qui c’était passé lors de ce week-end, je m’étais imaginé que c’était bon, qu’on avait pris un peu plus d’importance, qu’elle avait compris. Pourtant, je me suis, une fois de plus, fourvoyé. Du moins, j’en ai l’impression, et c’est loin de me plaire. Je ne veux qu’on en reste là, que tout se termine encore, parce qu’elle l’a décidé, et que je n’ai potentiellement pas mon mot à dire, pas cette fois.

Alors les vannes s’ouvrent, les mots se déversent, tandis que nos corps sont plus proches et serrés que jamais. J’ai le cœur qui bats à une vitesse folle. L’impression de courir un marathon et qu’à chaque mots, on essaie de me couper le souffle, mais je continue, jusqu’à en perdre haleine. Il faut qu’elle sache. J’ai besoin de décharger tout ce qui me pèse, d’être véritablement honnête, de laisser tomber ce putain de masque, une bonne fois pour toute. J’use de toute ma sincérité, pour qu’elle me croit, qu’elle ne pense pas encore que je délire et que je dis n’importe quoi.

Les secondes s’égrènent, avant que je ne vienne déposer sur ses lèvres un baiser qui scelle tout et qui se fait comme une promesse. J’en avais eu tellement envie, l’autre fois, que cette fois, je ne peux pas y contrer. Ses mains se posent tout autour de mon visage et nos corps se pressent un peu plus l’un contre l’autre, alors qu’on se vole le souffle, encore quelques instants. « Tu veux parier Thorne ? » Je réponds sur le même ton. « Je t’ai attendue presque 20 ans, je crois que je suis prêt. » J’ajoute, sur un ton terriblement amusé. Un sourire éclair mon visage, alors que je viens enserrer sa taille de mes mains. J’ai le cœur au bord du précipice, la sensation délicate, d’avoir 17 ans encore, quand elle pose ses lèvres contre les miennes à nouveau. « L’idée est plutôt tentante, madame la directrice marketing. »Je l’embarque par la main, en espérant que cette soirée ne se termine pas de sitôt. On traverse la foule sans vraiment prendre de pause, prenant une bouteille au passage, Je la plaque doucement contre l’un des montant en pierre à la sortie du bâtiment, pour venir lui voler un baiser à nouveau. « On finit cette soirée chez toi, ou chez moi ? » Je murmure, entre deux baisers.

L’impression d’avoir le cœur plus léger. D'être, enfin, venu à bout de 20 ans de combat acharné. Tout ça pour de grands yeux clairs.








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