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My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1)

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Clyde Espinoza
Deuxième génération

Clyde Espinoza


Date de naissance : 07/08/1990
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MessageSujet: My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) EmptyMer 30 Déc 2020 - 21:59

Time and four walls that separates us.
Louve & Clyde

« Dégage de là, connard. » Mes yeux se posent sur le silhouette à quelques mètres de moi, se figeant sous l'ordre craché à son encontre. J'entends des murmures, des ricanements qui résonnent, tous les visages qui se tournent dans la direction de la dispute à venir. Le ton monte, les esprits s'enveniment, les insultes se font de plus en plus violentes. La situation dégénère et les poings se mettent en action. J'ai l'impression de passer mon temps à voir ça, désormais. Et du temps, j'en ai plus qu'assez à occuper. Trop, à mon goût. Alors je me concentre sur les lignes manuscrites du livre que je tiens entre les mains, une jambe repliée contre mon torse. Essayant de me couper du monde, de cette atmosphère qui me rend un peu plus barge à chaque jour qui se lève. Ça allait finir de la même manière que les quarante autres fois, de toute façon. Calmés à coup de matraque par les matons avant d'être emmenés ailleurs. Et je n'avais pas la moindre envie de connaître leur destination. Vivre dans cet endroit insalubre était largement suffisant à assombrir mes journées. Si je pensais avoir eu un aperçu de la misère dans les rues de Los Angeles, ce n'était rien comparé à ses prisons. Les murs décrépis, la bouffe insipide, l'agressivité constante, qu'elle provienne de mes petits camarades ou de ceux qui sont sensés "prendre soin" de nous. Les restrictions et le peu de divertissements qui menacent de rendre fou, de ne plus se rappeler à quoi ressemble l'extérieur. Cette routine qui se répète inlassablement et qui semble ne jamais avoir de fin. Je n'essaye même pas de penser à la fin de ma peine parce qu'elle me paraît bien trop loin pour espérer la frôler du bout des doigts.

Alors je continue à attendre que les jours passent, que le soleil continue sa course folle dans le ciel. Je me raccroche aux moindres petites choses. Aux aventures des livres que je réussis à conserver assez longtemps pour les terminer. Aux paroles chaleureuses de la demoiselle qui venait animer certaines journées d'un peu de chaleur, d'autre chose que les coups et les grognements. Au visage de ma petite soeur, à son petit gabarit tout aussi parsemé d'encre que le mien. Et même si les nouvelles qu'elle apporteraient étaient rarement bonnes, le simple fait de la voir suffisait à faire éclater des étincelles de bonheur dans le creux de mon coeur. Rapidement remplacées par les ombres de l'impuissance et du désespoir. Coincé là, dans cette cage, alors que Louve avait besoin de moi maintenant, plus qu'à n'importe quel moment. Hurler ma rage dans le creux de mon oreiller ne suffisait plus apaiser ma frustration et je tournais en rond, pareil à un fauve. Attendant la prochaine visite avec une impatience proche de l'agonie. Jusqu'au débordement, qui finissait toujours par arriver inexorablement. Et je pouvais encore ressentir la pulsation de mon coeur dans les jointures de mes phalanges, à travers le bandage blanc qui recouvrait à ma main droite. Qu'est-ce que je pouvais espérer, à part avoir mal ? J'étais tout simplement incapable d'être là pour la seule personne qui comptait dans ma vie. Incapable de la soutenir correctement, incapable de l'accompagner quand elle rendait visite à son fils, plongé dans un sommeil profond. Un sommeil dont on ne savait pas s'il en réchapperait un jour. Incapable de pouvoir tenir la main de mon neveu, de lui murmurer proprement de revenir à sa maman au plus vite.

Incapable de faire autre chose que dépérir dans ce trou à rats en attendant d'être libre à nouveau.  

« Espinoza. Visite. Magne-toi. » Interpelé par la gentillesse habituelle des gardiens, je finis par me lever, comme monté sur ressorts. J'entends encore susurrer et je préfère ne même pas penser à ce qu'ils peuvent baragouiner sur ma soeur, pour les rares à l'avoir aperçu. Je n'avais ni l'envie, ni le temps à consacrer à des enflures de leur espèce. Et c'est bien pour ça que je restais dans mon coin, à ravaler ma fierté pour ne pas faire de vagues. Encadré par deux employés qui me dépassent à peine, je suis conduis à travers les couloirs jusqu'à celui employé pour les visites. On me fait passer une porte et je retrouve la pièce habituelle, les deux chaises séparées par une table. Le seul avantage à cette prison merdique, c'est le manque de modernité. On est loin des parloirs avec une épaisse vitre de plexiglas. Je peux serrer la main de ma soeur, malgré les lourds bracelets métalliques qui viennent enserrer chacun de mes poignets, solidement reliés au sol. Enchaîné comme un clébard agressif, muselé et interdit de serrer ma frangine entre mes bras. C'était un supplice et je me faisais l'effet d'un assoiffé dans le désert, incapable d'atteindre l'oasis. Mais le simple fait de la voir en chair et en os, sans rien pour nous séparer me suffit presque. Pouvoir sentir son parfum, baisser les yeux et chercher la preuve d'un nouveau tatouage sur sa peau. Entouré du silence et de ces murs d'un gris sale, j'attends, mon pied tapant un rythme sur le sol. Jusqu'à ce que la porte s'ouvre sur ma cadette, sa silhouette avançant dans ma direction. Machinalement, je tente de me lever pour le rejoindre avant d'être stoppé net par les chaînes qui m'enserrent. Un juron m'échappe et je me rassois, me laissant tomber sur la chaise inconfortable. « Lou... » je souffle, en esquissant les contours de son visage. Elle m'a l'air encore plus éteinte que la dernière fois. Comme si tout sa lumière continuait de faiblir, menaçant de s'éteindre une bonne fois pour toute. « Est-ce que ça va ? » je murmure mais mon regard n'est focalisé que sur elle, malgré la présence du gardien adossé à la porte et faisant mine de ne pas écouter notre conversation. Ma soeur savait depuis bien longtemps qu'il ne servait à rien de se mentir, surtout à la seule famille qui nous restait. Elle savait que je saurais accepter le négatif, surmonter la douleur. Parce que c'était ce que nous avions toujours fait, l'un et l'autre, ensemble. « Auggie...? » Je crois que ma voix se brise au moment où j'ai le courage de prononcer le prénom de son fils, la boule dans ma gorge ne faisant qu'enfler un peu plus à chaque minute.


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Louve Espinoza
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Louve Espinoza


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MessageSujet: Re: My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) EmptySam 16 Jan 2021 - 13:39

Time and four walls that separates us.
Louve & Clyde

Je ne m'étais jamais sentie aussi seule qu'en ce moment. Ces dernières années avaient été difficiles, bien trop, pour une seule et même personne. Et je me demandais souvent comment j'arrivais à puiser la force de me maintenir debout depuis autant de temps. Parce que je me sentais fatiguée par tout ça. J'étais épuisée de marcher, tous les jours, sur une corde tendue au-dessus du vide, de jouer aux équilibristes alors que j'ignorais comment avancer sans tomber. Mais je ne pouvais pas me permettre de trébucher, encore moins de chuter. Je devais rester forte, continuer de me maintenir dans cet équilibre précaire jusqu'à ce que les choses aillent mieux. Deux personnes comptaient sur moi pour ne pas flancher, et de toute façon, je n'en avais pas le droit. Je ne pouvais pas me laisser aller et m'apitoyer sur mon sort, même si ce n'était pas l'envie qui m'en manquait. J'essayais d'être forte, d'avancer, la tête droite, mais plus le temps passait, plus ça devenait compliqué de garder le moral. Parce qu'on m'avait subitement arraché toutes les personnes auxquelles je tenais et depuis je me sentais démunie face aux épreuves que la vie me demandait d'affronter. Je continuais de me raccrocher à l'espoir que les choses changent, s'arrangent, à l'espoir qu'un jour, les deux personnes que j'aimais le plus au monde puissent revoir la lumière du jour. Je voulais y croire, plus que n'importe quoi d'autre. Et si pour mon fils, rien n'était sûr, je savais que mon frère finirait par quitter sa cellule, par voir le monde extérieur autrement qu'à travers les barreaux de sa prison. Dans un an, il aura de nouveau le droit de marcher à mes côtés, de reprendre le cours de sa vie. Je pourrais enfin le serrer dans mes bras et profiter de sa présence quotidienne. Mais en attendant, de pouvoir réaliser ces vœux les plus chers, je devais me limiter aux heures de visites du centre pénitencier et à ses infâmes conditions.

« Je ne pourrais pas rester longtemps ce matin. » j'annonce faiblement à mon fils, avant de me pencher en avant pour déposer un baiser sur le haut de son front. « Je vais voir tonton Clyde. » je termine, en m'asseyant sur une chaise, mes yeux rivés sur son corps endormi. Je sens mon cœur se serrer dans ma poitrine et je dois me faire violence pour empêcher les larmes de dégringoler le long de mes joues. Je m'étais fait la promesse de ne jamais pleurer, de ne jamais avoir un seul moment de faiblesse devant lui et je comptais bien tenir ma promesse. Ma main vient se glisser dans la sienne et je la presse, doucement, délicatement. « Il est très triste de ne pas pouvoir venir te voir, mais il pense à toi, tous les jours. » Je crois que c'était ça, le pire, pour mon frère. Pas de se retrouver enfermer, mais de ne pas pouvoir être au chevet d'Auggie, de ne pas avoir eu la chance de le voir grandir. Et si moi, je ressentais déjà énormément d'amertume en ayant vu l'évolution de mon fils se faire sur un lit d'hôpital, je ne pouvais pas imaginer ce que lui pouvait ressentir. Mais je voulais qu'il cesse de se flageller pour tout ça, qu'il arrête de s'en vouloir de ne pas être là, en tout cas, pas vraiment. Parce que, et ça me fendait le cœur de devoir l'avouer, s'il n'était pas là bas, c'est August et moi qui ne serions sans doute plus là. Il nous avait sauvé, tous les deux, et je ne pourrais jamais lui exprimer toute la reconnaissance que je lui portais. « Et il t'aime énormément, Auggie. Tout comme moi. »

Je reste deux bonnes heures au chevet de mon fils, à lui parler de tout et de rien, à lui raconter des histoires qui sortent tout droit de mon imagination, à l'imaginer ouvrir les paupières. Mais ses yeux restent désespérément closes. Puis l'heure tourne et c'est à contre cœur que je quitte l'hôpital pour un tout autre endroit. Et je ne savais pas qui de l'établissement pénitencier ou du centre hospitalier m’angoissait le plus. Les deux, sans doute. Une trentaine de minutes plus tard, je pousse les portes de la prison, les mains tremblantes et l'estomac noué. Je détestais venir ici. Je me présente alors à l'accueil, déposant mes effets personnels dans un casier avant d'être fouillée puis conduite jusqu'au parloir. On m'invite à rentrer dans une pièce que je connais par cœur pour y être venu un certain nombre de fois et mes yeux se posent sur la silhouette de mon frère. Le voir comme ça, enchaîné comme une bête dans sa cage, ça me rendait dingue. Comme si il  pouvait faire quoi que ce soit... Comme si il en était seulement capable. Mes yeux s'embrument des larmes que je contiens depuis des heures et je viens finalement m'asseoir sur la chaise de libre, déposant mes mains sur les siennes. Ce simple contact à le don de me réchauffer le cœur, au moins en partie. « Ça va. » je réponds simplement, en observant les traits tirés de son visage. Je savais qu'il n'aurait aucun mal à déceler le vrai du faux, mais je ne voulais pas l'accabler des mêmes choses à chaque fois que je le voyais. Et puis les choses ne bougeaient plus vraiment depuis quelques temps. L'état d'Auggie était stable et nous ne pouvions que continuer d'attendre et d'espérer qu'un miracle ne se produise. « C'est difficile, mais ça va. Je te le promets. » Puis j'entends la voix de mon frère prononcer le nom de son neveu et je presse un peu plus ses doigts entre mes paumes. Je fini par secouer négativement la tête, signe qu'il n'y a pas plus d'avancée que la dernière fois. « Clyde... » Putain. Qu'est-ce que je détestais le savoir dans cet état et ne rien pouvoir faire. Pas même le prendre dans mes bras et lui assurer que tout ira bien. « Je... je t'ai envoyé un courrier avec plusieurs photos de vous... Ils ne devraient bientôt te l'apporter. » Je sais que ça ne remplacera jamais notre présence, que ce ne sont que des souvenirs gravés sur du papier, mais je voulais qu'il puisse s'y raccrocher, à chaque fois qu'il en sentirait le besoin. « Il est fort. Je sais qu'il s'en sortira. Il va se réveiller. » Quand, je n'en savais rien, mais je le savais. Il le fallait. Parce que le perdre… Je préférais ne même pas y penser. Cette simple idée me donnait l’impression de mourir de l’intérieur. « Et toi, comment tu vas ? » je demande dans un souffle, pour réorienter la conversation sur lui. Parce qu'il s'inquiétait toujours pour moi, se rongeait les os pour Auggie, mais moi, c'était pour lui que je me faisais du soucis.


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MessageSujet: Re: My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) EmptyMar 2 Mar 2021 - 20:54

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Louve & Clyde

Je revoyais les détails de cette soirée sordide avec une précision presque chirurgicale. J'avais levé la tête vers le ciel et je m'étais fait la réflexion qu'on voyait étonnement bien les étoiles, j'avais ressenti la légère brise nocturne sur mes bras nus. J'avais observé Louve et mon neveu avancer devant moi, le petit bavassant joyeusement à propos du film d'animation que nous étions allés voir au cinéma, le ventre plein des pop-corn que je lui avais acheté en guise de collation. Je revoyais encore sa petite veste en jean et son sac à dos, la robe aux accents de bohème de ma soeur. Et la silhouette qui s'était approchée, avec un sifflement appréciateur. Les paroles, graveleuses qui s'en étaient suivies. La colère qui avait traversé subitement mes veines. Puis la peur, en voyant ses menaces et en sentant l'alcool s'échapper de son haleine putride. Les choses s'étaient envenimées sans que je ne le sache comment mais j'avais simplement cherché à protéger mes proches d'un ivrogne irrespectueux. Il allait s'en prendre à ma cadette sans même se rendre compte qu'un enfant se trouvait à ses côtés. Mais je n'aurais jamais pu imaginer qu'une simple riposte pour les défendre allait prendre des proportions aussi graves. Je revois la scène et je continue à me remémorer sa chute, le bruit terrifiant de son crâne qui avait heurté le trottoir. Le hurlement de Louve et ses bras qui s'étaient dépêché de récupérer son fils pour l'arracher à cette vision macabre. Le sang qui s'écoulait abondamment sur le bitume et mes yeux qui s'étaient posés sur mes mains tremblantes. Et les gyrophares qui avaient aveuglé mes yeux, les sirènes qui avaient retenti dans la nuit noire.

Je continue à rejouer le film inlassablement, à observer mes paumes, à comprendre qu'il avait succombé sans même avoir besoin d'en être informé. À me dire que j'avais tué un être humain alors que j'avais simplement cherché à m'interposer pour veiller sur ma famille. Et si ce simple fait me hantait depuis le jour où j'avais été menotté et arraché aux miens, je n'arrivais pas à me défaire de cette sensation ignoble de ne pas complètement regretter. Je culpabilisais des dommages collatéraux mais pas d'avoir empêché une agression en pleine rue. Je repense parfois aux regards terrifiés des passants quand ils avaient compris le crime involontaire qui venait d'être commis. Ce même regard qui n'a exprimé rien d'autre qu'une franche indifférence quand il était venu se mettre dans notre chemin pour dégrader ma soeur et chercher à s'en prendre à elle devant moi. Personne ne nous serait venu en aide et c'était ce qui me rendait le plus malade. Parce que ce genre de chose arrivait constamment dans cette ville et que ça ne choquait plus, que personne ne s'en formalisait tant que ça ne leur arrivait pas, ni à eux, ni à ceux qu'ils aimaient. Moi, j'en avais fait l'amère expérience, celle qui m'avait conduit entre les barreaux crasseux d'une prison pour avoir voulu empêcher un acte encore plus barbare d'être commis. Et j'attendais de pouvoir enfin revoir la lumière du jour, j'attendais d'être libéré de mes chaînes, pour être là où se trouvait ma place. Auprès de mes proches, à soutenir ma soeur dans l'épreuve la plus cruelle de son existence.

Son visage est creux, ses traits tirés. Parfois, je ne voyais plus rien du rayon de soleil qu'elle était habituellement, plus rien d'autre qu'un gouffre de désespoir. Ne pas pouvoir la serrer contre moi, entourer sa silhouette de mes bras, ça me rendait fou. Attaché au sol comme une bête sauvage, je devais me contenter de ses doigts qui s'entremêlaient avec les miens et qui étaient devenus mon seul et unique réconfort pour ne pas flancher. « Je donnerais n'importe quoi pour balancer ces fringues au feu et sortir d'ici. Être avec toi. Et lui. » je murmure, en baissant les yeux sur nos mains jointes. La sienne presse ma paume un peu plus fermement quand je prononce le prénom de mon neveu et je vois la détresse s'afficher dans ses yeux. Le mien s'échappe de sa bouche et mon regard papillonne jusqu'au sien. Dire qu'il n'y avait qu'une putain de table et des chaînes entre nous, pour nous empêcher de nous serrer l'un contre l'autre. Pour nous empêcher de nous réconforter face à cette vie terriblement injuste. Comme si les choses n'étaient pas encore assez difficiles à supporter pour qu'ils rajoutent une pénitence supplémentaire. « C'est gentil. Même si j'aurais préféré pouvoir aller le voir. » je soupire, en passant ma main libre dans mes cheveux sombres malgré les liens métalliques qui m'entravaient les poignets. « ...merci. » Je crois que sans ses visites, j'aurais fini par m'éclater la tête contre un mur, jusqu'à ne plus ressentir rien d'autre que le néant. « J'y crois aussi. Auggie est un petit guerrier. Il a pris le caractère volontaire et déterminé de sa maman. » je souffle, avec un infime sourire en relevant les yeux sur elle.

Avant qu'elle ne me retourne la question, me faisant me redresser. Je mords l'intérieur de ma bouche avant de répondre, poussant un nouveau soupir. « La bouffe est toujours aussi dégueulasse et mes compagnons, toujours aussi distingués. » Rien de nouveau sous le soleil californien. En même temps, je n'en espérais pas plus d'une prison. « Mais il y a ces ateliers de lecture et de théâtre. » je rajoute, en haussant les épaules. « Je peux prendre quelques livres pour m'occuper et c'est tellement mieux que de regarder le mur de ma cellule jusqu'à ce que mon cerveau se déconnecte. » Le temps était extrêmement long, en taule. Les heures peinaient à se succéder et j'avais l'impression qu'elles passaient au ralenti. Les jours se ressemblaient terriblement et j'en perdais parfois la notion. « Et la fille qui s'en occupe est gentille ? » je termine, avec un moue perplexe. La seule chose qui me frappait vraiment chez elle, c'était son regard d'un bleu renversant. Et la douceur de son sourire quand elle apparaissait dans la pièce, réservée à ces instants qui me paraissaient pareils à des bouffées d'oxygène pur. « Je donnerais n'importe quoi pour un concert de rock et un pogo plein de transpiration. Ou un immense hamburger avec au moins quatre steaks et une cascade de ketchup. » je susurre, avec une sorte de rire à moitié sangloté, tellement c'était vibrant d'un réel besoin de retrouver un contact avec la réalité.      


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MessageSujet: Re: My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) EmptySam 13 Mar 2021 - 12:08

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Louve & Clyde

Je donnerais n'importe quoi pour balancer ces fringues au feu et sortir d'ici. Être avec toi. Et lui. « Je sais.... » je réponds en baissant légèrement la tête. Je ne pouvais pas m'empêcher de culpabiliser, rien qu'un peu, et de me répéter que si il se trouvait là, derrière les barreaux, c'était en partie à cause de moi. Il m'avait défendu, protégé d'un type qui ne se serait certainement pas contenter de simplement m'accoster si il ne s'était pas interposé. Et ça me rendait encore malade, rien que d'y penser. Il n'avait rien à faire derrière les barreaux, absolument rien. Il devrait être libre, avancer à mes côtés et simplement vivre sa vie. Sa condamnation n'avait aucun putain de sens et prouvait seulement que le sort des femmes n'avaient aucune importance aux yeux de ceux qui faisaient appliquer les lois. « Si je le pouvais, je t'aurais déjà fait sortir d'ici... » Mon frère me manquait. Terriblement. Il était avec nous. Pas physiquement, mais mentalement. Mon frère ne quittait jamais mes pensées et même si il ne pouvait pas se rendre au chevet de son neveu, il était là, avec lui, à travers mes mots. Ça ne pouvait pas remplacer sa présence et je savais pertinemment que ça ne pouvait pas apaiser son âme, bien au contraire. Mais parler de lui à Auggie, c'était une manière comme une autre de le rendre présent, malgré les circonstances. Et je ne savais plus quoi faire pour lui rendre la vie un peu moins difficile, pour qu'il n'oublie jamais à quel point je l'aimais. Moi, j'étais dehors. Même si j'avais souvent l'impression que mon existence n'était rempli que de malheur depuis plusieurs années, j'étais libre. J'étais présente pour mon fils, pour mon frère, le temps avait continué sa course. Clyde, lui, il n'avait plus rien. J'étais son seul contact avec l'extérieur et je n'avais pas besoin de connaître son ressenti pour savoir que ne pas pouvoir être présent pour Auggie le rongeait de l'intérieur. Je me sentais déjà extrêmement impuissante et inutile alors je n'osais pas imaginer ce que lui ressentait. « Ça aussi, je sais. Mais Auggie sait que tu l'aimes de toutes tes forces. Et j'espère que tu sais que lui aussi, il t'aime. » je réponds dans un timide sourire. « Tu es un héros pour lui. Et pas que pour lui, d'ailleurs. » Et je dois me faire violence pour ne pas laisser les larmes couler le long de mes joues. C'était difficile, d'avancer sans savoir de quoi sera fait le lendemain, sans avoir la certitude qu'un jour, le soleil brillera de nouveau. Je m'accrochais à l'espoir qu'Auggie se réveil un jour parce qu'il avait tout du petit garçon courageux et fort, mais je n'en savais rien. Et j'avais peur de devoir affronter le pire en étant seule. Parce que je n'étais pas certaine d'y survivre. « Peut-être, mais tu as toujours été un modèle pour lui. Et je sais que vous allez vous battre, tous les deux, parce que vous êtes forts. Et que j'ai besoin de vous... » je termine en ravalant un sanglot.

Ma question n'a sûrement aucun sens, parce que je connais déjà la réponse. Non, mon frère ne va pas bien et je n'ai pas besoin de savoir ce qui se passe derrières ces murs en bétons pour le savoir. Clyde vivait un Enfer alors qu'il n'avait rien à faire ici. Pire que ça, il était enchaîné comme le plus dangereux des criminels alors qu'il n'avait fait que de me protéger. Il n'aurait jamais fait le moindre mal à qui que ce soit et tout ça, toutes ces précautions n'avaient aucun putain de sens. Je ne pouvais même pas serrer mon frère dans mes bras et si j'osais m'approcher, je savais que le peu d'intimité qu'on avait actuellement volerait en éclat. Alors je me contente de serrer sa main de toutes mes forces, de garder ce simple et unique contact avec lui. Je l'écoute me résumer le peu qu'il y a à résumer, soupirant légèrement, avant de hausser les sourcils quand il reprend la parole. Et je ne savais pas si je devais me sentir rassurer ou inquiète. Savoir qu'il n'avait pas grand chose pour éviter qu'il ne devienne fou à rester enfermer dans sa cellule me donnait la nausée. Mais la conversation dérive sur une fille et je me redresse légèrement dans ma chaise, mon regard se posant sur les traits tirés de son visage. « Gentille ? » je demande, un petit sourire en coin naissant sur mes lèvres. « Pourquoi est-ce que j'ai l'impression qu'elle est bien plus que juste gentille ? » Sans doute parce que je connaissais mon frère mieux que n'importe qui et que j'étais loin d'être idiote. Après, je me faisais peut-être probablement des films, mais j'étais prête à mettre ma main à couper que cet atelier ne l'intéressait pas seulement pour les livres et le théâtre qui y étaient proposés. « Comment elle s'appelle ? » Il avait l'air bien trop pressé de changer de sujet à mon goût. Moi je voulais en savoir plus sur cette mystérieuse fille. Surtout si elle permettait à mon frère de lui faire oublier, l'espace d'un instant, ou il se trouvait. Puis je l'écoute me confier ses envies et mes doigts se pressent une fois de plus autour des siens. « Tu sais quoi ? » je demande en plongeant mes yeux dans ses iris. « Dès que tu sors d'ici, on s'en va. Trois semaines ou un mois. On saute dans le premier avion qui nous emmènera le plus loin possible d'ici. Toi, Auggie et moi. Vous n'aurez qu'à choisir le programme et je vous suivrais. » Et je savais qu'avec ces deux-là, les vacances n'auront rien d'ennuyantes, bien au contraire. Je faisais confiance à leurs deux cerveaux farfelus pour nos dégotter les activités les plus improbables. Et sans doute pour oublier les légumes pendant toute la durée du séjour. Mais du moment qu'ils étaient heureux tous les deux, j'étais prête à fermer les yeux.


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MessageSujet: Re: My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) EmptyJeu 24 Juin 2021 - 13:30

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Louve & Clyde

Si je le pouvais, je t'aurais déjà fait sortir d'ici. Je sais. Je le vois à chaque visite, dans son regard. Cette culpabilité qui noyait ses yeux, qui plissait son visage. Alors qu'elle n'avait rien fait. Ce soir là, elle avait été comme toutes les autres victimes, en proie à un agresseur qui avait décidé que ce serait cette cible en particulier et pas une autre. Et nous étions tous les deux conscients que je n'aurais jamais laissé passer le moindre geste envers elle. Ni envers Auggie. Ils étaient la prunelle de mes yeux et si ça avait été à refaire, j'aurais agi de la même manière, sans le moindre regret. Peu importe les conséquences, tant qu'ils étaient sécurité, qu'ils allaient bien. Ce drame avait été le résultat de la malchance et je ne pouvais que subir, qu'attendre que ma peine se termine pour retrouver la lumière du jour. Pour réintégrer ma famille, me réapproprier ma liberté et parcourir les rues, inspirer l'air à pleins poumons. Pouvoir me rendre au chevet de mon neveu, lui tenir simplement la main et essayer de lui transmettre toute ma force. Il me manquait terriblement et je voyais souvent son visage souriant traverser ma rétine, lorsque les jours se faisaient difficiles à supporter. Louve faisait de son mieux pour m'apporter des lueurs de joie, pour apaiser cette condition de vie qui était la mienne depuis un certain temps. Et je savourais rien que ces instants à ses côtés, à sentir la chaleur de sa main dans la mien. Juste la présence de ma soeur auprès de moi était comme un baume à mon coeur et me permettait de continuer à y croire, de survivre à ces semaines qui s'enchainaient et se ressemblaient tant. Un léger sourire étire mes lèvres à sa remarque sur son fils et je hoche la tête pour lui répondre. J'aimais cet enfant tendrement et je savais que c'était réciproque. Nous étions les trois ce qu'il restait aux autres et nous chérissions le moindre moment passé ensemble. Tu es un héros pour lui. Et pas que pour lui, d'ailleurs. Je retiens mon souffle quelques infimes secondes, fermant les yeux momentanément avant de rouvrir les paupières. « J'ai toujours essayé de faire ce qui me semblait le mieux pour toi. Et pour Auggie. Pour que vous soyez heureux, sains et saufs. » je souffle, en resserrant légèrement ma prise sur sa main. « Je te ne laisserais jamais seule, frangine. Et je sais que le loustic va tout faire pour retrouver sa maman. Il t'aime trop pour ne pas te revenir. » je rajoute, sur un ton plus bas, la gorge nouée.

Nous allions tous les deux finir par revenir, par retrouver notre place à ses côtés.

Je sais que sa question n'a rien de méchant, même si la réponse semble être parfaitement logique. Non, la vie n'est pas vraiment très amusante dans le coin. Parfois, je n'arrivais plus à distinguer les jours, tant chacun me semblait complètement similaire au précédent. L'atmosphère était austère, pesante. Soit murée dans un profond silence, soit agitée par les cris et le brouhaha ambiant des autres détenus. Mon estomac était plombé par la bouffe infâme qu'ils nous servaient aux repas et j'aurais donné n'importe quoi pour manger un truc gras et dégoulinant de sauce. Mon cerveau était très peu stimulé à cause du manque de culture à disposition et se passaient des jours où j'avais l'impression d'avoir été lobotomisé. Et le contact physique me manquait, inexorablement. Je crevais d'envie de serrer ma soeur dans mes bras et même ce simple geste nous était refusé, ce qui me remplissait d'une profonde frustration. Tout me semblait froid autour de moi, de ces murs glacés aux visages hostiles de mes "compagnons". La seule chose qui me faisait un tant soit peu de bien ces derniers temps, c'était la présence de ces temps où je pouvais lire dans un coin. Et qui dispensait des ateliers pour divertir les détenus, pour dynamiser cet endroit. Et peut-être que j'en dis trop pour mon propre bien, quand je vois un sourire étirer les lèvres de Louve. Ses yeux commenceraient presque à pétiller de curiosité. « Disons que ça change des abrutis congénitaux et féroces que je côtoie tous les jours. » je souffle, en plissant les yeux dans sa direction.  « Imagine une biche au milieu d'un groupe de grizzlis et ça te donne une idée du paysage. » je rajoute, en haussant les épaules. Même si c'était une très belle biche, qu'on se le dise. « Elle s'appelle Bloom. C'est pas un personnage de dessin-animé ça ? » Un genre de fée, ou quelque chose dans le style. Mais je passe à autre chose et je finis par verbaliser ce besoin désespéré de retrouver mes habitudes, d'engloutir un bon hamburger, de sauter comme un dégénéré dans un concert de rock pur et dur. De revenir à la vie. Et je sens les doigts de ma soeur se serrer davantage contre les miens pour me réconforter. « Hm ? » Dès que tu sors d'ici, on s'en va. Mes yeux glissent dans sa direction et je l'écoute avec attention. Et ce programme est tellement alléchant que c'en est presque douloureux. Je ne rêvais que de ça. D'être avec eux, de pouvoir voyager et respirer enfin. Rire à nouveau, profiter des choses simples. « Avec un immense plaisir, soeurette. J'en serais ravi. Peu importe où on va, ça sera forcément bien parce qu'on sera ensemble. » Ce qui comptait le plus à mes yeux, c'était le fait d'être à leurs côtés. Voyager seul n'aurait jamais eu la même saveur, à mes yeux. Je baisse les yeux sur nos mains jointes avant de revenir à son visage fatigué. Puis je plisse les yeux quelques secondes avant de relancer la discussion sur quelque chose de plus trivial. Vu qu'elle s'était légèrement attardée à mon sujet, j'avais quelques interrogations à son propos. Je pose mon menton dans le creux de ma main libre, l'observant avec une légère curiosité. « Et toi ? Personne pour t'offrir un café ? » je l'interroge, avec un fin sourire. Je n'allais pas laisser ma cadette à n'importe qui mais il y avait une part de moi qui espérait qu'elle avait trouvé quelqu'un pour la soutenir, à l'extérieur. Quelqu'un sur qui se reposer, quelqu'un pour l'épauler parce que je n'étais pas mesure de le faire, actuellement. « Pas d'homme à menacer d'émasculation si jamais il te fait du mal ? Même pas un tout petit ? » je rajoute, avec un air entendu.

Peut-être que mon statut de taulard allait me servir à quelque chose, en fin de compte.


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MessageSujet: Re: My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) EmptyLun 28 Juin 2021 - 19:00

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Clyde avait toujours été un frère protecteur. Petit déjà, il prenait ma défense à chaque fois que plus grands venait m'embêter dans la cours de récré, allant parfois jusqu'à se dénoncer pour des bêtises qu'il n'avait pas faite, mais pour m'éviter une punition de la part de nos parents. Et ce sentiment t protecteur envers moi c'était intensifié à la mort de ces derniers. Nous nous étions retrouvés tous les deux, sans personne d'autre que nous sur qui coter et il avait fallu trouver comment continuer d'avancer sans nos principaux repaires. Et je pense très sincèrement que sans lui à mes côtés, je ne m'en serais jamais sortie. Il nous avait tous les deux tirés vers le haut, permis de nous en sortir et je lui étais reconnaissante de la vie qu'il nous avait permis de mener. Elle avait été loin d'être parfaite, on avait dû se priver de beaucoup de choses, mais on avait tout surmonté. Et grâce à lui et à son soutien sans faille, j'avais pu réaliser mon rêve et devenir tatoueuse. Je me souvenais encore des mois que nous avions passé à économiser pour me permettre d'acheter mon matériel et ce local miteux dans lequel j’exerçais toujours maintenant, des journées entières à le retaper de sa globalité pour le rendre accueillant, chaleureux et ld remettre aux normes. Mon salon, c'était le fruit d'un travail acharné, mais surtout l'ennuie l'une de mes plus grandes fiertés. Et sans mon frère, je n'y serais jamais arrivée. Il m'avait toujours soutenu, qu'importe mes choix et ce même quand il les désapprouvait. Et quand Auggie est né, que son père a d'abord refusé de le reconnaître, puis de s'en occuper, il était là, auprès de moi, me relayant certain soir quand je ne me sentais plus capable de me lever. J'avais un frère incroyable, un frère qui ne méritait pas d'être derrière les barreaux parce que tout ce qu'il avait toujours fait, c'était de me protéger. Je sens sa main se resserrer autour de la mienne et je fais de même, tremblant légèrement. « Je sais... Et j'ai toujours été heureuse grâce à toi. Et si je suis encore debout aujourd'hui, c'est en grande partie grâce à toi. » je réponds en baissant légèrement la yeux. Aujourd'hui, ils étaient les deux raisons qui me permettaient de me lever tous les matins. Puis mes yeux s’embuent de larmes alors qu'il reprend la parole. « Si tu savais combien je l'aime moi aussi... » je chuchote dans un souffle, essuyant les perles salés qui ruissellent le long de ma joue d'un revers de manche. « Je l'espère de toutes mes forces. » Mon fils, c'était toute ma vie. Et je m'étais jamais sentie aussi vide que depuis qu'il avait fermé les yeux.

La vie en prison, sans aucune surprise, ça n'avait rien de plaisant. Et savoir mon aîné dans cet environnement aussi hostile alors qu'il était plutôt du genre à ne pas faire se mal à une mouche malgré les apparences, ça ne me rassurait pas du tout. Jusqu'à ce qu'il évoque la présence d'une jeune femme qui semblait, avec son atelier, égayer certaines de ses journées. Et je peux lire grâce à petit éclair dans ses prunelles que ce ne sont pas que les activités qu'elle propose qui semble l'intéresser. Alors en parfaite petite sœur, je cherche à grappiller quelques informations croustillantes. Je voulais absolument tout savoir sur cette jeune femme qui semblait réussir à rendre un peu de vie sur le visage de mon frère. Et la demoiselle en question s'appelle Bloom. Joli prénom. « Une fée, oui. » je confirme en hochant la tête, tout en me penchant en avant. « Et donc ? Elle te plaît ? Elle est mignonne ? » je demande, les yeux brillants de malice.  J'ai bien conscience que la prison n'est pas l'endroit de rêve pour faire des rencontres, encore moins amoureuse, mais pourquoi pas ? Je continuais de croire que, parfois, la vie nous faisait de bonnes surprises et que mon frère aurait, peut-être, le droit à l'une d'entre elle. Puis je vois une ombre passer dans ses yeux et c'est comme si mon cœur se serre à l'intérieur de ma cage thoracique. Je presse une fois de plus ma paume contre la sienne avant de lui souffler l'idée qui me traverse l'esprit. On allait partir. Dès que je les aurais retrouvé, tous les deux, on partait. On allait mettre le plus de distance possible entre nous et les mauvais souvenirs. « J'ai toujours rêvé d'arriver à l'aéroport et de laisser le destin choisir pour moi. » Ou de faire tourner le globe et de choisir ma destination dans le plus grand des hasards. Et je manque de m'étouffer avec ma propre salive devant sa question, persuadée que mes joues sont en train de prendre une légère teinte rosée. « Il y en a peut-être bien un tout petit... » je chuchote en détournant le regard quelques secondes. « Mais je t'interdit de le ménager de quoi que ce soit. » Ozzie était tout ce qu'il y avait de plus adorable. Et autant dire que ça me changeait. « Je l'ai rencontré au salon il y a quelques mois. Et le destin nous a remis sur le chemin de l'autre cet été. Il sait pour Auggie. » On s'était croisé à l'hôpital et je n'avais pas pu me résoudre à mentir sur la raison de ma présence ici. « C'est un sacré personnage, mais je crois que je l'aime bien. Peut-être plus que bien... » Mes yeux viennent à la rencontre de ceux de mon aînés et je pousse un léger soupir. « Mais je ne sais pas si je suis prête, Clyde. » Ni si je méritais d'être heureuse alors que mon fils était sur un lit d'hôpital.


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MessageSujet: Re: My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) EmptyJeu 2 Juin 2022 - 14:54

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Louve & Clyde

Et si je suis encore debout aujourd'hui, c'est en grande partie grâce à toi. Tout comme elle était la raison qui me maintenait en vie, en cet instant. La seule personne qui permettait à mon cerveau de ne pas complètement dérailler, à mon âme de conserver un semblant d'espoir. À la mort de nos parents, notre monde tout entier s'était effondré. Nos repères avaient volé en éclat, nos habitudes avaient changé et il avait fallu remanier notre quotidien pour continuer à vivre sans la présence de nos guides pour nous montrer la voie. Louve était ma petite soeur et j'aurais donné n'importe quoi pour elle. Même ma vie. Nous étions devenus le pilier de l'un et de l'autre pour survivre, pour avancer dans ce monde hostile. Main dans la main. Ensemble. Affrontant les épreuves sans jamais se lâcher, sans jamais faillir. Savourant les instants de répit, l'un contre l'autre, à espérer des jours meilleurs. Mes parents me manquaient atrocement et il ne se passait pas un jour sans que je ne pense à eux. Mais je savais qu'ils seraient fiers de nous, s'ils étaient là, pour tout chemin accompli depuis leur départ. Je savais qu'ils l'étaient, au fond, depuis l'endroit où ils se trouvaient. Puis Auggie est arrivé et j'ai découvert une autre sorte d'inquiétude, une appréhension qui a fini par me coller à la peau. Ce petit être qui ne demandait qu'amour et tendresse, qu'un homme n'avait pas su accepter. Et j'ai pris ses responsabilités, j'ai veillé sur lui quand il le fallait, pour laisser du répit à ma soeur. Je l'ai protégé comme je protège toujours les miens. Pleinement. Sans demi-mesure. Parce que je n'aurais jamais accepté que l'on fasse le moindre mal aux gens que j'aime. Et je savais que même si ça paraissait être une éternité, j'allais finir par les retrouver. Ce n'était que temporaire et je n'aurais pas réfléchi deux fois avant de faire exactement la même chose, si j'avais pu revenir en arrière. « Il le sait aussi, frangine. J'en suis certain. » je susurre, devant la tristesse qui étire son visage. Je détestais la savoir dans une telle détresse et encore plus la situation pour me rendre si impuissant face à ça. « On va continuer d'y croire. Très fort. Il va finir par nous entendre et nous revenir. » je rajoute, avec une furieuse envie de l'étreindre entre mes bras.

Mais je ne peux pas, je dois me contenter de la rassurer avec mes mots, à défaut des gestes.

Et je réponds à ses questions, évoquant mon quotidien entre les murs de la prison. Le caractère chaleureux et engageant de mes codétenus, la qualité de la nourriture qui nous est servie au réfectoire. Mais je reprends mon sérieux quand je lui parle des ateliers créatifs animés par la jeune femme aux yeux couleur océan. Sa présence est comme un baume à mon coeur et je ne comprends pas ce pétillement d'impatience qui m'anime lorsque le jour tant attendu vient finalement se lever. Et donc ? Elle te plaît ? Elle est mignonne ? Les questions de Louve, outre le fait qu'elles sont posées avec un empressement certain, ont le don de le rasséréner. Elle pensait à autre chose, elle se réjouissait un peu, délaissant les soucis pour retrouver son innocence. Cette lumière qui l'avait toujours caractérisée, malgré les ténèbres qui n'avaient jamais cessé de nous entourer. Alors je pouvais bien être honnête, si c'était pour la voir se comporter ainsi et me gorger de l'éclat brillant dans ses yeux. « Je ne te savais pas si superficielle, soeurette. » je réponds, avec taquinerie. Et j'en profite pour changer de sujet, badinant sur mes envies post-emprisonnement. Mon ton est léger mais il y a vraiment un besoin désespéré dans mes paroles. Une envie de retrouver une existence normale, mes habitudes et un confort dont j'avais été dépossédé en arrivant dans cet endroit. La proposition de ma soeur est tout ce dont je rêve en cet instant. Partir loin de Los Angeles, peu importe la destination. Tant que c'était juste avec les personnes qui m'étaient chères. « Moi aussi. Et ça sera les plus belles vacances de ma vie. En plus d'être amplement méritées. » je lâche, avec un petit sourire amusé. Avant de dévier sur tout autre chose, curieux de ce qui pouvait bien se passer de son côté. Si moi je trouvais un intérêt particulier aux ateliers, peut-être qu'elle avait fait des rencontres depuis mon arrestation. Je ne rattrape pas sa réaction et ça me fait souffler du nez puis pencher la tête sur le côté pour l'inciter à poursuivre. Le rose sur ses joues semblait dire qu'il y avait effectivement quelqu'un. Je l'ai rencontré au salon il y a quelques mois. Et le destin nous a remis sur le chemin de l'autre cet été. Il sait pour Auggie. Je hoche la tête avant de me raidir à la fin de sa phrase, mes yeux effleurant les contours de son visage. Très peu de gens étaient au courant pour l'état de mon neveu et nous avions préféré qu'il en reste ainsi. Je l'écoute me confier ses états d'âme, sentant mon coeur vibrer d'émotion devant ses doutes. Je ne sais pas si je suis prête, Clyde. Mon bras se tend à nouveau pour venir récupérer ses mains dans les miennes, venant faire tinter les chaînes qui gisent à mes poignets. « Pourquoi est-ce que tu ne le serais pas ? » je la questionne, sans le moindre jugement dans le timbre de ma voix. « Tu as le droit au bonheur, Lou. Comme nous tous. Tu as suffisamment donné dans cette vie et pour les vingt prochaines. » je souffle, glissant une de mes paumes pour revenir rebrousser mes cheveux sombres sur le haut de ma tête. « Prends ton temps. Fais les choses petit à petit, si tu le sens bien. S'il sait pour Auggie et qu'il a accepté, qu'il n'a pas reculé devant la difficulté, j'imagine que c'est un gars bien. » je continue, en haussant les épaules. Je ne pouvais pas en être certain avant de l'avoir vu de mes yeux et confronté de vive voix pour m'en assurer. Mais la tendresse avec laquelle elle en parlait était déjà une preuve de sa bienveillance à l'égard de ma cadette. « Ton petit garçon n'aimerait pas savoir que sa maman se laisse dépérir et met sa vie entre parenthèses. » Ma voix n'est qu'un murmure mais je sais que c'est suffisant pour qu'elle l'entende. « Il veut juste qu'elle soit heureuse. Et moi aussi. Si c'est lui qui peut y contribuer, qui peut te soutenir quand moi je suis coincé ici, c'est tout ce qui m'importe. » je termine, en pressant ses doigts des miens.


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MessageSujet: Re: My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) My heart is with you, on the other side of the bars. (Espinoza's #1) EmptyDim 10 Juil 2022 - 22:20

Time and four walls that separates us.
Louve & Clyde

Je crois qu’il n’existait pas de pire douleur, pour une mère, que celle de perdre son enfant. Et même si mon petit garçon était, d’une certaine façon, encore à mes côtés, j’avais souvent l’impression de marcher sur un fil tendu au-dessus du vide. Je vivais avec la peur constante qu’on m’appelle au milieu de la nuit pour m’annoncer qu’il était partie. Rien que d’y penser, je sentais la bile me monter à la gorge, mon estomac se nouer et les larmes me monter aux yeux. Je ne pouvais pas perdre mon petit garçon parce que jamais je ne m’en relèverais. Auggie était mon oxygène, mon tout, la chair de ma chair. Je l’aimais avec une telle férocité que j’avais parfois la sensation bizarre que ça me consumait de l’intérieur. Le jour de sa naissance était le plus beau de ma vie, je me souvenais avec exactitude de l’explosion d’amour que j’avais ressentie quand son petit corps avait été posé sur le mien. Il n’y avait rien de plus fort que la relation entre une mère et son enfante et depuis que ses yeux s’étaient fermés, je me sentais vidée de toute énergie. J’avais l’impression de ne plus être complète, qu’une partie de moi avait disparu en même temps qu’il s’était endormi. Il me manquait. Chaque putain de jour passé sans lui était une épreuve et j’ignorais comment j’arrivais encore à avancer sans sa présence à mes côtés, sans sentir ses doigts liés aux miens. Je le voyais grandir, changer et pourtant je ne pouvais pas me défaire des derniers souvenirs heureux que j’avais avec lui. Je voulais qu’il me revienne et si j’avais le moyen de donner ma vie pour qu’il rouvre les yeux, je l’aurais fait. Parce que continuer de respirer dans un monde où il n’était plus n’avait aucun sens. Alors je veux croire aux paroles de mon frère, je veux continuer d’espérer que mon fils finirait par se réveiller, parce que sans ça, je n’avais plus rien. Plus rien pour me donner la force nécessaire de mettre un pied devant l’autre, plus rien pour me retenir. Mais ça faisait déjà tellement longtemps que plus les jours passaient, plus je sentais l’espoir s’amenuiser. « Ça fait presque deux ans, Clyde... » je souffle, des perles salées naissant au coin de mes yeux. « J’essaie d’y croire, je te le jure, mais des fois c’est tellement dur. J’en peux plus de le voir allongé sur ce lit sans rien pouvoir faire. Et je n’arrête pas de me dire que j’aurai pu éviter ça, que tout est de ma faute. » Je crois que c’était la première fois que je verbalisais réellement à voix haute ce que je ressentais, toute la culpabilité qui me rongeait l’âme depuis l’accident. « Et je sais ce que tu vas me dire, mais je ne peux pas m’empêcher d’y penser… Sûrement parce qu’une mère se sentira toujours coupable et responsable de ce qui arrive à ses enfants. » Personne ne pourra faire disparaître ses sentiments, pas même mon frère, mais il allait quand même essayer. Parce qu’il était comme ça, toujours présent pour me rappeler que je n’étais pas celle qui conduisait ce jour-là et me pousser suffisamment pour que jamais, je n’abandonne.

Et l’atmosphère redevient un peu plus léger lorsqu’il me parle de cette fille, Bloom, de l’atelier lecture et théâtre auquel il participe. Et ça réchauffe le palpitant dans ma cage thoracique d’une douce chaleur. Peut-être que je me faisais des films, mais je sentais quelque chose et j’étais persuadée qu’il ne me disait pas tout. En soit, je pouvais le concevoir, parce que ce lieu terne n’était pas le premier sur lequel on miserait pour faire des rencontres, mais si ça lui permettait de se sentir considéré et d’oublier, le temps d’un instant, où il était, je ne pouvais que me réjouir pour lui. « Eh ! Je ne suis pas superficielle, je vais simplement à l’essentiel. Elle ne peut qu’avoir un immense coeur si elle prend de son temps pour venir ici. Et surtout pour supporter ton horrible caractère de cochon. » je réponds en croisant mes bras sur ma poitrine. La conversation dévie de nouveau et je vois l’ombre qui traverse ses iris clairs. Je ne pouvais pas imaginer le quart de ce qu’il vivait à travers les barreaux de sa prison, mais c’était à son tour de se raccrocher à quelque chose, à un objectif, pour tenir encore un peu jusqu’à la fin de sa peine. « Toi, Auggie et moi. Sur une plage de sable blanc avec un cocktail dans la main. Je m’y vois déjà. » Oui, on l’aurait mérité. Tous les trois. Et je sens mes joues rosir quand la conversation s’oriente vers moi et l’hypothétique possibilité que j’ai rencontré quelqu’un. Le visage d’Ozzie apparaît devant ma rétine et je détourne le regard quelques infimes secondes. Puis je lui explique notre rencontre, la façon dont j’avais recroisé sa route avant de lui avouer qu’il faisait partie des rares personnes à savoir pour mon fils. Preuve que j’appréciais cet homme toujours souriant, de bonne humeur et qui avait su trouver les mots quand je lui avais confié la raison de ma présence à l’hôpital. Pourtant, j’ignorais si je me sentais prête à passer à l’étape supérieure et à laisser quelqu’un rentrer dans ma vie, de cette façon. « Parce que… C’est compliqué. » Et je n’arrivais même pas à mettre des mots sur ce que je pensais, sur ce que j’étais capable de faire si mon monde venait à s’écrouler. Un long soupir s’échappe de mes lèvres et je resserre ma prise autour de ses mains. « C’est un gars bien, Clyde. Il est… incroyable, en tout point. » Et c’était justement pour ces raisons que je ne me sentais pas capable de lui imposer le chaos qu’était ma vie parce que j’avais l’impression de vivre avec une épée Damoclès au-dessus de la tête, me répétant inlassablement ‘Et si… Et si il ne se réveille pas ?’. Ton petit garçon n'aimerait pas savoir que sa maman se laisse dépérir et met sa vie entre parenthèses. Ces paroles me font le même effet qu’un coup de poing et je relève la tête dans sa direction, le souffle court. Evidemment qu’August aimerait me savoir heureuse. Du haut de ses trois ans, il me l’avait déjà si souvent dit. « Tu as peut-être raison. » je souffle, la gorge serrée, retenant un sanglot. « Je devrais sûrement lui envoyer un message et faire moi le premier pas, pour une fois. »


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