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A needle and ready to mingle. (Louzzie #1)

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Oswald Landolt
Deuxième génération

Oswald Landolt


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MessageSujet: A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) EmptyLun 30 Nov - 13:51

Needles and mingles
Louzzie #1

« Ici Scarface. Je me rapproche de la localisation. Agents Rouquemoute et Haut-parleur, vous me recevez ? » Le téléphone penché face à moi de manière à capter mon visage et les yeux fouillant furtivement la rue en quête du magasin tant recherché, je dois passer pour un malade mental. Ou un fou dangereux. Ou les deux. Mais bon, ça fait bien longtemps que j'ai abandonné l'idée d'être quelqu'un de normal. La normalité, c'est pour les loosers. Les adorables faces de mes meilleurs amis apparaissent dans l'écran et ils arborent tous les deux des mines absolument réjouies. Vous sentez l'arnaque ou pas ? « Tu vas vraiment le faire, alors ? » me demande Poppy, un sourire amusé rehaussant ses lèvres. Alors qu'on sait tous qu'elle doit rire de manière machiavélique dans sa tête. Je peux presque voir les cornes pousser sur le haut de sa tête. Mais la palme de la satisfaction revient à l'énergumène qui se trouve à ses côtés. « Bien sûr qu'il va le faire. Ozzie n'a qu'une parole, n'est-ce pas ? » susurre-t-il avec beaucoup trop d'impatience. Alors que ce n'est pas lui, la victime de cette manigance. Est-ce que je suis mauvais joueur ? Absolument. Peut-être que je n'aurais pas du parier, cette fois-ci. Si j'avais su que j'allais finir par devoir me faire déchiqueter la peau à coup d'aiguilles au nom de notre amitié, j'aurais divorcé. Les gens qui disent que "par amour, on peut tout surmonter" vous ont raconté des conneries. Mais comme le dit Ruben, je suis un homme d'honneur et c'est bien pour ça que je continue d'avancer en direction de l'échoppe qui se trouve en face, même si j'ai intérieurement envie de partir en courant. Et puis au fond, je me dis que ce geste aura une réelle signification. Alors disons que ça aurait pu être pire. « Si je meurs dans d'atroces souffrances, je reviendrai vous hanter. » je ronchonne en raccrochant, alors que la vitrine surmontée d'une guirlande lumineuse et parsemée de dessins à l'encre noire apparaît de plein pied, nouant légèrement mes entrailles.

Ok Oswald, tu es un homme adulte. Tu as vécu pire que ça.
Tu peux le faire.


Est-ce que j'ai l'air d'une chochotte ? En effet. Mais j'ai mes raisons, qu'on se le dise. Mon opération après l'accident n'a pas commencé sous les meilleures auspices et on peut remercier notre ami l'anesthésiste pour ça. Sentir les aiguilles traverser votre épiderme alors que vous êtes sensé être profondément endormi, c'est pas ce qu'il y a de plus fun à vivre. Je me souviens avoir hurlé de douleur et d'un masque posé sur mon visage, puis le néant. Cependant, je pense que ça a du créer quelque chose chez moi parce que juste le fait d'en parler me fait dresser les poils sur les avant-bras. Brrrr. Et regarder des commentaires sur internet n'était peut-être pas une bonne idée pour me rassurer. Néanmoins, je suis devant la porte et ma main reste suspendue au-dessus de la poignée. Je prends une grande inspiration en fermant les yeux, avant de les rouvrir, relevant la tête bien haut. On est partis, mon kiki. Puis j'abaisse la clenche, faisant un pas dans un nouvel univers au son du carillon qui tinte doucement dans la pièce.

C'est moins...glauque que ce que je pensais. Sans être dans les clichés, pour moi un salon de tatouage reste affilié aux gros bikers à barbe qui boivent de la Pilsner et portent du cuir de haut en bas. Mais là, c'était lumineux, accueillant et pas effrayant du tout. Je finis par lâcher un soupir rassuré, détendant mes mains qui s'étaient crispées par réflexe alors que mes yeux parcourent les murs où sont accrochés d'autres esquisses et des illustrations parfois ponctuées de légères couches de couleur. C'est le tracé et le style qui m'ont interpellé en premier, qui m'ont amené à choisir cet endroit plus que les autres. J'aimais la simplicité des lignes, la délicatesse qui s'en dégageait. Un mouvement en direction du comptoir me fait pivoter sur le côté, mon regard glissant sur la silhouette qui s'y trouve. J'enlève précipitamment mon bonnet de ma tête, glissant mes pouces dans les poches de mon jean en approchant de la tablette en bois verni. Je me trouve face à une oeuvre d'art sur pattes, vu la quantité d'encre qui court sur sa peau pâle et tranche avec ses cheveux sombres. Elle est petite et mince mais il se dégage quelque chose d'incroyablement fort de sa personne. Ses grands yeux sombres me dévisagent et je dois avoir l'air d'un éléphant dans une boutique de porcelaine. « Euh...Bonjour ? » je lâche, un grand sourire terriblement gêné. « C'est ici qu'on vient si on a de légères tendances masochistes ? C'est pour un ami. » je rajoute, essayant de dissimuler mon trouble par mon habituel humour décalé. Puis je jette à nouveau un regard à la ronde, sur la multitude de croquis qui s'étendent ici et là, qui représentent des projets divers et variés, des plus simples aux plus compliqués. « Cet ami voudrait parler d'un projet qui l'intéresse. Mais c'est un newbie alors il a bien besoin de conseils. » je souffle, amusé. Je n'ose même pas préciser que c'est parti d'un pari débile parce que j'ai peur de me faire jeter comme un malpropre. Disons que je veux déjà des éclaircissements et j'aimerais beaucoup un petit dessin pour me donner une idée.

Je veux bien prêter mon corps, pour la science, mais je ne veux pas finir en pleurant devant mon miroir tous les matins en m'habillant. J'ai déjà passé ce stade et j'aimerais bien ne pas avoir à le revivre, merci bien. Pourtant, la perspective de me faire attaquer à l'aiguille, si c'est par une telle créature, ne me paraît plus aussi effrayante.       

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MessageSujet: Re: A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) EmptyVen 11 Déc - 17:27

Needles and mingles
Louzzie #1

Mon dernier rendez-vous de la journée avait été annulé le matin-même, et malgré toutes mes tentatives pour le remplacer, grâce à la magie des réseaux sociaux, je n’avais, malheureusement, trouver personne pour prendre sa place. En dehors du fait qu’il s’agissait d’une perte d’argent non négligeable, c’était aussi le meilleur moyen pour ruminer. Me plonger dans mon travail me permettait de ne pas sans cesse ressasser, de mettre ma vie et sa montagne de problèmes de côté. Mais ça faisait déjà une petite dizaines de minutes que mes pensées prenaient un malin plaisir à s’évader dans de lointains souvenirs que j’aurais sincèrement préférer oublier. J’avais besoin de quelque chose pour que mon esprit arrête d’y penser, pour m’empêcher de fermer le salon avec plusieurs heures d’avances et de prendre la route pour l’hôpital. Sans doute l’endroit où je passais le plus de temps depuis ces deux dernières années, après mon lieu de travail. Des fois, je me demandais si je me souvenais encore de la couleur de mon appartement. Je l’avais déserté, ne l’occupant que pour certaines nuits, préférant passer tout le temps dont je disposais entre les quatre murs d’un blanc terne, de la chambre de mon fils. Et mon être tout entier me hurlait de me rendre à son chevet, mais je m’étais fait la promesse de ne jamais prendre ce genre de décisions sous le coup des émotions ou dans la précipitation. J’avais besoin de cette normalité et constance dans ma vie, pour garder la tête froide et continuer d’espérer, qu’un jour prochain, il finirait par rouvrir les yeux. Perdre tout ça, laisser mes craintes et mes pulsions de maman inquiète, c’était le meilleur moyen pour m’effondrer. Et je me devais de rester debout. Parce que personne ne serait là pour me relever si je venais à flancher.

Installée derrière le comptoir, je prends quelques minutes pour répondre à mes derniers mails, avant d’attraper mon carnet, délaissé quelques centimètres plus loin, aux côtés d’une tasse de thé encore miraculeusement tiède. Le dessin est un véritable exutoire et depuis presque six mois, quand je ne réalise pas les projets de mes clients, je travaille sur la carte aux trésors d’un grand et célèbre pirate. Le capitaine Black Sam. Sortie tout droit de l’imagination débordante d’un enfant de trois ans. Auggie était passionné par les histoires de piraterie et ne jurait presque plus que par ça. D’ailleurs, sa chambre ressemble à un véritable navire et c’est avec une certaine nostalgie que je me remémore tous mes jours de congés passés à conquérir, tous les deux, les mers et les océans, à la recherche de trésors toujours plus imposants. Plus que jamais, je voulais immortaliser ces moments, les rendre réels, inoubliables, quoi qu’il puisse se passer.

Le léger tintement du carillon dans l’entrée me fait lever les yeux de mon croquis et j’observe, sans dire un mot, l’homme qui vient de passer la porte. Il semble absorbé par mes nombreux dessins qui se trouvent sur les murs et c’est à peine si j’ose le déranger. Je retiens donc un raclement de gorge, préférant me redresser simplement sur mon tabouret, dans l’espoir d’attirer son attention. Ce qui semble marcher. Nos regards se croisent, quelques secondes, et je dois contenir le petit gloussement qui menace de s’échapper devant la précipitation de ses gestes. « Bonjour ? » je réponds, d'un ton léger, maintenant amusée par l'expression qui anime son visage. Les sourcils rehaussés, curieuse de savoir ce qui peut bien l'amener dans mon salon alors qu'il me semble bien loin d'être dans son élément, je penche légèrement la tête sur le côté, alors qu'il reprend la parole. Et mes lèvres s’étirent dans un sourire devant ses paroles. « Vous êtes effectivement au bon endroit. Mais je dois vous prévenir, il paraît qu'une fois qu'on commence, on s'arrête plus. » J'en étais très certainement une précieuse preuve. « Vous pouvez encore prendre la fuite. » j'ajoute, en le mettant presque au défi de faire demi-tour. Ma première impression était bien la bonne, il a l'air aussi à l'aise qu'un poisson hors de l'eau. J'en viens presque à me demander si c'est l'idée de se faire tatouer qui le perturbe tant ou si c'est ma personne. Non, parce que bon, je suis quand même loin d'être impressionnante avec mon mètre soixante tout mouillé. C'est pour un ami. Évidemment. « En quoi puis-je aider cet ami, dans ce cas ? » On sait tous les deux que cet ami existe autant que les licornes, mais aussi étonnant que ça puisse paraître, cet échange m'intrigue autant qu'il me diverti. En temps normal, j'aurais sûrement eu la sensation de perdre mon temps ou d'avoir affaire à un plaisantin, mais cette fois, c'est loin d'être le cas. Il me semble sincère malgré son humour un peu douteux. « C'est son jour de chance, il paraît que je suis plutôt de bons conseils. » Je referme le carnet sur lequel j’étais en train de griffonner avant de reporter toute mon attention sur lui et ses yeux incroyablement bleus. « Qu'est-ce que votre ami aimerait savoir ? Et quel est son projet ? » je demande, curieuse d'en savoir plus. Découvrir les envies de mes clients étaient toujours une étape que j'appréciais particulièrement. Elles étaient assez représentatives de leur caractère et pouvaient parfois complètement dénoter avec ce que renvoyait la personne en se tenant devant moi. Alors qui sait, j'allais peut-être être surprise.


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MessageSujet: Re: A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) EmptyDim 28 Fév - 15:18

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Louzzie #1

Je pense que si je n'avais pas autant aimé le sport, j'aurais certainement dévié sur le chemin de l'art. Oui, on ne dirait pas comme ça mais je suis un homme raffiné quand je veux. J'aime bien me perdre dans des musées, quand je ne suis pas devant un match à beugler avec Ruben ou en train de défoncer des pots de Ben & Jerry's avec Poppy. Ou les deux en même temps, ce qui est tout à fait possible. Mais j'ai toujours éprouvé une certaine fascination pour les créations dont l'homme était capable, quand il n'était pas un vulgaire barbare. Le tatouage est quelque chose qui m'a intrigué depuis que j'en ai découvert certaines facettes et même si je n'ai jamais ressenti le besoin d'encrer ma peau jusqu'ici, les choses changeaient doucement. Ce qui était parti d'un stupide pari avec mes deux meilleurs amis s'était lentement transformé en une envie tapie dans le coin de mon crâne. Pourquoi pas ? Ils étaient les personnes les plus importantes de ma vie après ma famille et je passais la majorité de mon existence à leurs côtés. Imaginer mon quotidien sans leur présence me donnait envie de me rouler en boule et pleurer toutes les larmes de mon corps. Je me sentais entier, à leurs côtés. Je n'avais pas besoin de sourire lorsque j'étais triste, de me forcer à quoi que ce soit, de prétendre être quelqu'un d'autre.

J'étais Ozzie, tout simplement.

Nous nous étions acceptés les uns les autres, sans le moindre jugement. Et je ne m'était jamais senti autant à ma place qu'auprès de Poppy et Ruben.

Alors imaginer quelque chose pour graver notre lien étroit et profond au creux de mon épiderme avait fini par germer. La petite graine de challenge en apparence innocente s'était implantée, faisant son bout de chemin jusqu'à mon cerveau. Mais en arrivant devant le salon, mes yeux scannent la vitrine et je sens une boule se loger dans le creux de mon ventre. Le souvenir des aiguilles mordant ma peau restait vif dans le fond de ma rétine et je ne pouvais pas empêcher l'appréhension de secouer l'intérieur de mon être. Une vraie chochotte. Oui, tout à fait. Et je ne suis même pas désolé. Tout le monde n'est pas aussi brave que les mecs dans les épisodes de SWAT, ok. Moi je suis un homme comme les autres et les cicatrices sur le côté gauche de mon corps me rappellent une expérience traumatisante, côté sensations. Disons qu'il y a plus agréable à vivre que de sentir les chirurgiens me greffer des bouts de peau alors que j'étais sensé être anesthésié en bonne et due forme. Et bon appétit, bien sûr. Alors comprenez que je ne suis pas spécialement rassuré à l'idée de passer des heures sous un dermographe. Pourtant, mon angoisse s'envole en rentrant, mes yeux rapidement attirés par les dessins qui s'affichent sur les murs. Émerveillé, j'avance pour observer ces lignes sombres, parfois mouchetés de quelques touches de couleur, m'imprégnant de l'atmosphère étonnement chaleureuse de l'endroit.

Un raclement de gorge m'interrompt dans mon analyse et je pivote soudainement pour faire face à ce qui doit être la propriétaire du salon. Maladroitement, je me défais de mon bonnet avant de faire quelques pas en avant pour rejoindre le comptoir. La jeune femme est petite et mince mais je ressens une présence incroyable émanant d'un corps à l'apparence si gracile. Ses grands yeux sombres m'observent intensément et je me sens inhabituellement gêné. « Je....vois ça. » je souffle, en posant mon regard sur toute la peau accessible, l'encre noire présente quasiment partout tranchant contre la chair pâle. Un contraste étonnement saisissant. Cette fille était une œuvre d'art à elle toute seule et j'étais presque certain qu'il faudrait de nombreuses heures pour déchiffrer tous les symboles qui se croisaient ici et là sur le moindre de ses membres. Vous pouvez encore prendre la fuite. Cette remarque me fait relever le menton et je lui glisse un regard en coin mais elle reprend la parole et me questionne sur les envies du fameux ami. Ledit ami n'étant toujours pas très à l'aise mais restant néanmoins très intrigué par ce bout de femme malicieux. Alors je lui exprime vaguement la raison de ma visite, essayant de ne pas gigoter à la sensation de son regard perçant sur mon visage. J'avais l'impression d'avoir à nouveau seize ans et d'être intimidé par une fille. Et c'était très, très énervant. Reprends-toi, Oswald. Je me racle la gorge, mes yeux voguant quelques secondes parmi les dessins accrochés aux murs avant de revenir au niveau du comptoir. « Déjà, il aimerait savoir si c'est vrai que la sensation est abominable. Il pense qu'il n'aurait peut-être pas du lire des témoignages sur Doctissimo. » je souffle, avec une moue clairement dépitée. Puis je m'accoude finalement au comptoir, mon pied droit sur la pointe, jouant de ma cheville et le faisant de pivoter de droite à gauche.  « Quant au projet, il aimerait bien quelques conseils sur le design et l'emplacement. Il a légèrement l'impression d'être ridicule mais il aimerait beaucoup un coquelicot et un rubis. » je commence, en ravalant nerveusement ma salive. « Ils représentent deux personnes très chères à son cœur et il aimerait bien les emporter partout avec lui. » On ne pouvait pas faire plus significatives, comme idées de tatouages. J'allais littéralement avoir Poppy et Ruben sur le corps. Et cette pensée me donnait autant envie de frémir que de glousser.  « Mais il aimerait bien quelque chose d'assez épuré. Sobre. Peut-être une légère touche de couleur sur les deux pour rappeler la couleur des éléments originels mais rien de très voyant. » Si j'étais plutôt exubérant dans mon caractère, mon apparence restait étonnement sobre. Et ça surprenait souvent les choses de voir quelqu'un comme moi avec des manières aussi décalées par rapport à l'image que je renvoyais.  « Quelque chose de simple, qui reste délicat sans être trop féminin. » je termine, en relevant les yeux sur elle. S'il y a bien quelque chose dont j'étais certain, c'était que j'avais toujours été très clair sur ce que je voulais dans la vie. J'avais des idées très précises sur les choses que je recherchais et j'avais souvent du mal à en démordre.  « Est-ce que vous pensez pouvoir aider mon ami, du coup ? » je l'interroge, curieux, un sourire étirant mes lèvres.    

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MessageSujet: Re: A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) EmptyJeu 24 Juin - 10:11

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Louzzie #1

Dessiner, c'était toute ma vie. Depuis que j'avais l'âge de tenir un crayon ou un feutre entre les doigts, je pouvais passer des heures à gribouiller ou griffonner, selon l'âge que j'avais, sur le papier. Étant une enfant plutôt timide et réservée, ne parlant que très peu, j'avais trouvé dans le dessin un moyen plus indirect de m'exprimer. Et aujourd'hui encore, coucher mes émotions ou mes sentiments sur une feuille restait un moyen pour moi d'évacuer une partie de mes problèmes et de vider mon sac sans avoir besoin de me confier à quelqu'un. Parce que j'étais seule. J'avais bien quelques amies autour de moi, mais je ne me sentais pas légitime de les appeler pour pouvoir déballer tout ce que j'avais sur le cœur. Et j'en avais un certain nombre. La seule personne auprès de qui je me confiais, et encore, ces derniers temps, j'essayais vainement de le ménager, c'était mon frère. Mais les rares fois où j'arrivais à obtenir un parloir, bien que je faisais en sorte de le voir au moins deux fois par semaine, je n'avais sincèrement pas envie de me plaindre auprès de lui. Sa vie aussi n'était pas facile et je refusais catégoriquement qu'il s'inquiète plus que de raison pour ma personne. Parce que je savais qu'il se faisait du souci pour moi, comme n'importe quel grand-frère, mais il en avait suffisamment pour que je souhaite qu'il s'en rajoute. Et puis j'allais bien. Dans la mesure où il était possible d'aller bien... Disons que je tenais bon et que je ne perdais pas espoir. Mon fils allait me revenir, j'en étais convaincu. Parce qu'il était fort, courageux et qu'il était attendu par des personnes qui l'aimaient de tout leur cœur. De toute façon, si je commençais à ne plus y croire, personne n'allait le faire à ma place. Et j'avais besoin de me raccrocher à l'espoir qu'il rouvre les yeux pour continuer de me réveiller tous les matins. Même si certains jours étaient plus difficiles que d'autres.

Mais là vie était faite de hauts et de bas. Avec bien plus de bas dernièrement.

Heureusement, le tintement de la porte d'entrée m'indique la présence d'un client, m'évitant de longues et interminables minutes à ruminer. Avoir le temps de penser était la pire chose. C'était à ce moment-là que je me mettais à imaginer les pires scénarios possibles et que je ressentais tout le poids du monde sur mes épaules. Mais l'homme qui vient d'arriver me tire un sourire amusé devant son comportement alors que nos regards se croisent. Au premier coup d'œil, je pouvais aisément dire qu'il n'était pas familier avec les tatouages. Il semblait même plutôt perdu. Voire un peu dépassé par les événements. Mais en soit, je pouvais comprendre. Franchir le cap, ce n'était pas toujours facile. On pouvait avoir envie de toutes nos forces de se faire tatouer, mais ne pas oser par peur de regretter. Ce n'était pas une décision à prendre à la légère. Surtout pour un premier. D'autant plus qu'il s'agissait souvent de celui avec une signification importante à nos yeux. Je le préviens, sur le ton de l'humour et en espérant détendre l'atmosphère, qu'on se contente très rarement d'un seul, j'en étais d'ailleurs le parfait exemple, mais j'ai l'impression que ça n'a pas l'effet escompté. J'en viens même à me demander si je l'intimide. Ce qui serait bien une première vu ma carrure de crevette. Je l'écoute m'expliquer la raison de sa venue, hochant simplement la tête quand il prétend que c'est pour un ami. Bien sûr. Je vais faire comme si j'y croyais. Je demande donc ce que ce très cher ami veut savoir, avant de poser mes coudes sur le comptoir, mes mains se joignant sous mon menton pour soutenir ma tête. « Vous avez de la chance, je n'ai pas de clients aujourd'hui, mais sinon, en règle générale, on ne peut même plus s'entendre penser à cause des cris de douleur. » j'avoue sur un ton très sérieux alors qu'en réalité, je me retiens de rire. Ce n'était pas très cool de ma part, je pouvais le concevoir. Est-ce que ça faisait de moi une personne horrible pour autant ? Pas sûr. « Plus sérieusement, la douleur est propre à chacun. Ce n'est pas une sensation agréable, mais la douleur n'est pas insoutenable. Après, il existe des zones bien plus douloureuses à tatouer que d'autres et que je ne conseille pas forcément quand il s'agit d'un premier tatouage. » Je le laisse ensuite m'expliquer son projet, hochant la tête à chaque information enregistrée dans un coin de ma tête. Je suis déjà en train de visualiser toutes les possibilités et je me redresse légèrement sur ma chaise. « Je pense que je devrais pouvoir l'aider. » je réponds en lui adressant un léger sourire. « Comme il veut que ça reste assez discret, je pense qu'une pièce d'une quinzaine de centimètres devrait lui convenir. » Machinalement, pendant ma réflexion, je commence à griffonner sur mon carnet. « Le poignet, c'est une zone très peu sensible. Éventuellement dans le dos, au niveau des omoplates. Le choix final lui revient, je ne pourrais que le conseiller à ce sujet. » Après tout, si une personne tient à se faire tatouer les côtes sans même savoir si elle supporte bien la douleur, et ce malgré mes avertissements, c'est son problème, pas le mien. « Pour le projet, je pense qu'on peut ajouter la touche de couleur sur le rubis, sans le colorer entièrement. Juste de quoi indiquer de quelle pierre il s'agit. Et partir sur un coquelicot avec quelques ombrages en noir à l'intérieur. Les deux éléments en superposition. » Puis je glisse le carnet sur lequel je crayonnais dans sa direction pour lui monter une esquisse. « Quelque chose comme ça... » Bon, c'était loin d'être parfait, mais c'était pour lui donner une vague idée de ce que j'étais en train de lui exposer.


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MessageSujet: Re: A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) EmptyDim 28 Nov - 20:47

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Louzzie #1

Vous avez de la chance, je n'ai pas de clients aujourd'hui, mais sinon, en règle générale, on ne peut même plus s'entendre penser à cause des cris de douleur. Ah. Très bien. Chouette. Est-ce que je peux repartir en fait ? J'hésite à faire demi-tour dans la seconde qui suit parce que je suis un être dénué de courage. Maman, au secours. Elle n'est pas bien grande, elle ne semble pas effrayante pour un sou mais la seule perspective d'hurler comme un goret à cause d'une machine des ténèbres pour satisfaire mes meilleurs amis ne me semble plus aussi alléchante. Après tout, un défi qu'est-ce que c'est, hein ? Je suis sûr que je peux trouver des décalcomanies dans un magasin chinois et ça fera parfaitement l'affaire. Et oui, j'essaye de me rassurer comme je peux. Surtout que la charmante jeune femme qui me fait face me semble très sérieuse. Mais je me rappelle soudainement comment respirer quand elle poursuit, m'expliquant que la douleur est propre à chacun. D'accord. Et qu'en plus, ce n'est pas aussi insoutenable qu'on le pense de prime abord. Soit. Je ne suis toujours pas rassuré par la perspective d'aiguilles qui rentrent et sortent de ma peau mais je vais tenter de rassembler le peu de hardiesse qu'il me reste pour continuer cette conversation. Surtout qu'elle me laisse tout le loisir d'expliquer mon projet, écoutant silencieusement mes explications. J'ai une idée bien précise de ce que je veux, parce que quitte à souffrir et à me balader avec de l'encre permanente sur le corps, autant que ça soit pour quelque chose qui me plaît. « Mon ami sera content, dans ce cas. » je souffle, avec ce même petit sourire entendu. J'essaye de visualiser une quinzaine de centimètres et ça me paraît plutôt correct. Avant que mes yeux ne glissent jusqu'au carnet où elle griffonne quelques informations et un début de croquis. Les miens ne pouvant se détacher de son visage concentré, de son joli profil encadré de cheveux noirs. Autant dire que je n'étais quand même pas mécontent d'avoir mis les pieds ici.

S'en suit des conseils sur les zones potentielles où effectuer le tatouage et je me mords la lèvre inférieure, cogitant à ce propos. « Connaissant mon ami, je pense qu'il aimerait opter pour un emplacement sur les bras, comme l'arrière du biceps. Si la douleur n'est pas horrible à cet endroit. C'est un homme sensible. » j'explique avec un petit sourire penaud, accoudé contre le comptoir. Je le voyais bien à cet endroit et c'était facile à dissimuler sous des habits, si besoin en était. Elle enchaîne avec le projet en lui-même et toute mon attention se concentre sur son minois, buvant ses paroles. Mon regard faisant des allers et retours entre elle et son cahier, sur l'esquisse représentant son idée quant à mon idée. Ses traits sont fluides, les éléments plutôt bien proportionnés pour un dessin effectué à la minute et elle a annoté quelques petites choses sur les côtés. Je hoche la tête à ses informations, essayant de me représenter le rendu avec une touche de couleur comme elle l'a mentionné et je dois dire que ça ne me paraît pas trop mal. J'observe les tracés et les courbes, la représentation de la gemme qui définit mon meilleur ami et du coquelicot pour le troisième larron de notre trio, la femme de notre vie. Un sourire fleurit sur mes lèvres à la pensée de mes amis les plus chers et du bonheur qu'ils ont apporté dans mon quotidien. Et les années n'ont jamais égratigné l'affection que je leur porte. Ni l'absence des uns et des autres. Ces éléments n'ont fait que renforcer ce lien indéfectible entre nous. « C'est sympa. » je murmure, en lorgnant inlassablement sur l'esquisse tournée dans ma direction. « J'aime beaucoup. » je lâche, en relevant les yeux vers la jeune femme. « Enfin, ce que je veux dire c'est que mon ami va beaucoup apprécier le dessin. » je rajoute, avec un sourire faussement innocent. « Et qu'il va vouloir prendre rendez-vous assez prochainement, s'il y a des dates disponibles. Ou si vous n'êtes pas trop occupée, présentement. » Autant dire que je n'avais jamais été aussi viril de ma vie qu'en prenant cette décision de manière totalement impulsive. « Parce qu'il serait capable de se dégonfler, vous voyez ? » je lui confie, avec une moue contrite. Avant de pencher la tête sur le côté, l'observant sans ciller. « Mais être en aussi bonne compagnie saura sûrement l'aider à supporter les cris de douleur. » je termine, amusé.  

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MessageSujet: Re: A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) EmptyLun 10 Jan - 10:10

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Louzzie #1

J'aurais peut-être dû éviter d'utiliser la carte sarcasme et humour concernant la douleur qu'on pouvait ressentir en se faisant tatouer. Vu la tête qu'il tire, si je ne reviens pas rapidement sur mes mots, il va se liquéfier sur place et peut-être bien s'évanouir. D'ailleurs, c'est moi ou il est un peu plus pâle que lorsqu'il a passé la porte de mon salon ? Zut. Mais le pire dans tout ça, c'est que ça le rendait presque un peu trop attachant. Je décide finalement de rapidement rétablir la vérité, l'informant que la douleur et bien, ça reste propre à chacun, même si des zones restent plus sensibles que d'autres. De toute façon, si ça faisait aussi mal que ce que certaines personnes le prétendaient, personne ne recommencerait. On s'habituait peut-être, avec le temps, à la sensation quelque peu désagréable que ça procurait, mais ça restait entièrement supportable. En fin de compte, le plus difficile restait la réalisation de grosses pièces parce qu'elles prenaient beaucoup de temps et que le corps finissait, inévitablement, par fatiguer après plusieurs heures à se faire piquer. Je hoche la tête aux informations qu'il me fournit, retenant un léger gloussement. « L'homme sensible qu'est votre ami peut se rassurer, la douleur ne sera pas horrible à cet endroit. » Puis, tout en continuant de griffonner sur mon carnet afin de réaliser un croquis qui se veut acceptable, je lui expose comment je vois son projet. Le cahier glisse finalement dans sa direction, mon regard se relevant enfin pour se poser sur son visage. Visage que je prends le temps d'observer avant de détourner les yeux quand ils croisent les siens. « Ravie que ça vous plaise. » je réponds dans un sourire, secouant discrètement la tête à sa réponse. Son ami avait décidément bon dos. Je commence par hocher la tête, me penchant sur le côté pour récupérer mon agenda avant de me stopper net quand il me propose de le faire maintenant. Moi qui pensais ne jamais le revoir, parce que justement, il se dégonflerait avant son rendez-vous, j'étais agréablement surprise. « Comme vous pouvez le constater, il y a foule aujourd'hui. » Est-ce qu'il allait réellement sauver mon après-midi ? « Un client à annuler à la dernière minute alors je suis entièrement disponible. Il me faut juste quelques minutes pour réaliser le dessin et ensuite pour préparer la salle et mon matériel. » je l'informe en récupérant ma tablette graphique, avant de me sentir rougir à ses paroles. Est-ce qu'il flirt avec moi ? Au secours. Non pas que ce soit dérangeant, bien au contraire. Je décide de ne pas m'en formaliser, lui adressant un simple sourire. « Vous voulez un café ou un thé, pour patienter ? » Je lui aurais bien demandé si il était sûr et certain de sa décision, mais je craignais bien trop de venir semer le trouble dans son esprit.

Une bonne vingtaine de minutes plus tard, je viens m'asseoir en face de lui sur l'un des canapés du petit salon où je l'ai invité à s'installer, déposant la tablette sur la table basse qui nous sépare. « Est-ce que ça vous convient ? » je demande avant de reprendre. « Enfin, est-ce que vous pensez que ça conviendra à votre ami ? » J'avais rajouté la petite touche de couleur, comme proposé un peu plus tôt et j'en étais assez fière. Sûrement parce qu'il s'agissait d'un projet personnelle, avec une signification importante. J'aimais tatouer mes propres créations, mais j'aimais encore plus réaliser à la demande du client. « Si ça vous convient à tous les deux, je vais pouvoir aller préparer le matériel. » Une confirmation et un clin d'œil plus tard, je m'éclipse dans l'arrière salle pour tout mettre en place, imprimer le modèle en différente taille, juste histoire d'être sûre qu'il ne souhaite pas plus grand ou plus petit. Je noue mes cheveux dans un chignon approximatif, puis je le retrouve, m'étonnant une fois de plus de sa présence et de sa non fuite. Il avait donc décidé de porter tout son courage à deux mains. Parce que oui, il n'y avait toujours pas l'ombre de ce fameux et cher ami. « On y va ? » je le questionne, penchant légèrement la tête sur le côté.


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Oswald Landolt
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MessageSujet: Re: A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) EmptyJeu 19 Oct - 16:43

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Louzzie #1

Oswald Landolt était un être tout à fait paradoxal. Et oui, il aime parler de lui à la troisième personne, parfois. Mais il est vrai que j'exagérais un peu les choses, si on faisait une rétrospective de ma courte existence sur cette planète. Objective, j'avais vécu bien pire en termes de douleur. Et les cicatrices pâles qui parsemaient le côté gauche de mon corps en étaient le parfait souvenir. Même si elles faisaient partie de moi et que je n'y prêtais quasiment plus attention en me regardant dans un miroir, il m'arrivait d'y jeter un oeil. De repenser à ce jour là, à la souffrance qui avait irradié ma peau. Rien n'était comparable à la sensation qui s'était emparée de moi quand l'huile bouillante avait dégouliné sur ma peau, répandant sa chaleur insoutenable. J'avais eu l'impression d'être recouvert d'acide, de la sentir ronger mon épiderme seconde après seconde et j'aurais donné n'importe quoi pour pouvoir l'arracher comme une combinaison. Mais il n'y avait rien pour l'arrêter, pour faire cette cesser cette agonie. Et j'avais hurlé jusqu'à m'en déchiqueter les cordes vocales, répondant aux cris d'horreur des invités, aux sirènes des secours et aux sanglots de ma mère sur le trajet en direction de l'hôpital. Puis ça avait été le néant. Par chance, mon visage n'avait pas été touché et ça aurait été un vrai crime, si ça avait été le cas. Tout ça pour dire que j'avais survécu à l'Enfer et que je faisais la chochotte devant une paire d'aiguilles. Oui monsieur, oui madame. Je reste un être sensible malgré tout. « Il sera rassuré d'apprendre ça. » je réponds, avec un hochement de tête entendu. Mes yeux, eux, ne peuvent s'empêcher d'effleurer sa peau et le contour des dessins qui ornent celle-ci. Jusqu'à ce qu'elle ne me présente le croquis, plus que satisfaisant à mon goût. À la hauteur de sa créatrice. Et sur un coup de folie, je prends mon courage à deux mains pour lui proposer de le réaliser tout de suite. Ici et maintenant. Sinon j'allais vraiment me dégonfler. Je pivote sur le côté gauche, puis le droit, avisant l'absence de clients dans la salle d'accueil. « S'ils savaient qu'il y a des artistes comme vous ici, ils se bousculeraient au portillon. » je minaude, avec un sourire canaille. En même temps, la vision était carrément plus agréable qu'un grand chauve supplément barbe longue et bagues avec des têtes de mort. Bien que je respecte les chauves, les barbus et les bagues avec des têtes de mort. Mais ce n'est pas trop came, je dois l'avouer. La jeune femme était un paysage ma foi fort charmant et je pensais pouvoir tolérer un tel supplice, avec un tel soutien moral.

Je me sens envahi par une profonde satisfaction en voyant ses pommettes rosir. Comme un petit chatouillement agréable dans la poitrine, une douce chaleur qui se loge dans le creux de mon ventre. Elle était adorable. « Un café, volontiers. » je souffle, en hochant doucement la tête. Et je m'installe sur l'un des canapés du petit salon, la remerciant pour la boisson chaude qu'elle dépose sur la table basse. Puis elle s'excuse avant de disparaître derrière un paravent pour rejoindre son espace privé, afin de dessiner calmement le modèle. Pendant ce temps là, je m'empresse de prévenir Ruben et Poppy de mon avancée, pareil à un golden retriever devant ses maîtres. Je mérite un peu de patpat, je suis un garçon courageux. Mais ce que je ne dis pas, c'est que plus les minutes avancent, plus je ressens une certaine forme d'appréhension. Qui se rapproche plus de celle que l'on ressent devant une nouvelle aventure, parce que l'on ne sait pas exactement ce qui nous attend mais on se retrouve avec une certaine forme d'impatience à l'idée de la débuter. Néanmoins, je n'ai pas trop longtemps le loisir de m'appesantir sur ma décision parce qu'elle est déjà de retour, déposant sa tablette entre nous. Délaissant mon café sur le côté, j'appuie mes avant-bras sur mes cuisses et je me penche sur l'écran pour observer le résultat. Et c'est à la hauteur de mes espérances. Suffisamment parlant pour les personnes concernées, assez vibrant pour me ressembler. Mais discret et minimaliste, comme je le voulais. « Je crois que ça va carrément lui plaire, c'est exactement ce qu'il désirait. » je réponds, avec un chaleureux sourire. Avant de déglutir et de hocher la tête à sa question, mes doigts tapotant frénétiquement sur mes jambes. Et je la retrouve, les cheveux désormais attachés et dégageant son visage. Je ne peux pas louper la légère lueur de surprise en me voyant toujours là et pas en fuite, déjà très loin du salon. Mais non, je suis un adulte responsable et loyal. Alors je me redresse, m'approchant d'elle. « Je suis prêt à accomplir ma destinée. » je déclare, en lui jetant un coup d'oeil. Parce qu'il était désormais trop tard pour lui annoncer que l'ami en question n'allait pas pouvoir se présenter au rendez-vous. Mais au vu de son petit sourire, je crois qu'elle l'avait parfaitement compris.

J'entre dans un petit espace qui lui ressemble, décoré avec soin. Les murs sont parsemés d'esquisses qui doivent être les siennes, de sérigraphies, de photos et l'un d'entre eux est partiellement recouvert de modèles à l'encre bleue, dessinés sur un papier légèrement transparent. Une table en cuir noir est disposée au centre, à côté d'un chariot en métal regroupant tout son matériel. Et je reste debout au milieu de la pièce, penchant la tête sur le côté. « Quelle est la suite des opérations, mon capitaine ? » Autant dire que je n'avais pas la moindre idée de la manière dont elle allait procéder. Je ne m'étais jamais trop penché sur le sujet jusqu'à maintenant et je dois dire que je n'avais que peu d'informations quant aux pratiques concernant le tatouage. Mais je lui faisais confiance. Elle m'avait montré suffisamment de professionnalisme pour que je remettre mon corps entre ses mains. En tout bien tout honneur, évidemment.  

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MessageSujet: Re: A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) A needle and ready to mingle. (Louzzie #1) EmptyVen 22 Mar - 12:14

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Louzzie #1

J'ignorais comment je tenais encore debout, comment j'arrivais à passer outre mes inquiétudes et le profond désespoir qui revenait par vagues. J'essayai de rester la même jeune femme qu'avant le drame, celle constamment de bonne humeur et le sourire aux lèvres. Certaines journées me paraissaient plus difficiles que d'autres à affronter, surtout quand les rares clients au courant de ce que je traversais abordait le sujet. Ça ne partait jamais d'une mauvaise intention, mais je me sentais toujours au plus profond du gouffre après en avoir parlé. Parce que rien n'évoluait et qu'après deux ans à espérer des signes d'améliorations, je savais ce que les médecins allaient finir par me proposer. Et je refusais de l'entendre. Mais des fois, il suffisait d'un spécimen comme celui qui avait passé la porte de mon salon pour égayer ma journée et dissiper les épais nuages noirs dans lesquels je me trouvais. S'ils savaient qu'il y a des artistes comme vous ici, ils se bousculeraient au portillon. Un rire m'échappe et mes lèvres se meuvent dans un sourire. Je n'étais plus une novice dans le tatouage et j'avais eu la chance d'être formée auprès d'artistes reconnus dans le milieu, sans compter le réseau d'habitués que je m'étais constitué. La plupart de mes journées étaient bien remplies, alors sur le papier, je n'avais absolument pas à me plaindre. Mais j'avais arrêté, pendant presque un an après l'accident, pour me concentrer sur Auggie, mais aussi sur moi et cette pause avait forcement eu des répercussions. Parfois, j'enchaînais les jours sans rendez-vous, malgré tous mes efforts pour combler les trous dans mon agenda. Et je ne pouvais pas en vouloir à mes clients d'être aller voir ailleurs pendant mon absence et d'apprécier le travail d'autres artistes. « Ce sont les aléas de la vie. » je réponds en haussant les épaules. « Mais merci pour le compliment. Ça fait toujours plaisir de l'entendre. » Je lui indique finalement les canapés où s'installer confortablement, le temps pour moi de réaliser le dessin et je le laisse patienter quelques minutes avec un café.

La tablette posée entre nous, je le laisse découvrir ce qui sera bientôt encrée dans sa peau et j'observe avec attention chacune de ses réactions. « Rien à modifier ? Ça ne me prendra que quelques minutes si c'est le cas. » Je préférais m'en assurer avant de commencer à le tatouer, qu'il n'ait aucun regret. Mais le dessin lui convient tel quel et je m'attends à ce qu'il se dégonfle, mais il y a une lueur de détermination dans son regard qui me pousse à croire le contraire. Les deux personnes représentées sur son tatouage devaient vraiment être très spéciales pour qu'il soit encore là et surtout pour qu'il aille jusqu'au bout du processus. Je suis prêt à accomplir ma destinée. En effet. Pas d'ami en vue pour venir le sauver ou me prouver que ce petit jeu, depuis le début, n'en était pas un. « Et je ne doute pas de votre force et de votre vaillance pour l'affronter. » Je lui indique de me suivre dans une seconde pièce, là où je tatoue. « Pour commencer on va préparer la zone où je vais tatouer. » Une fois le lavage de main effectué et mes gants enfilés, je le fais s'avancer vers moi et mon matériel. « Je te laisse enlever ton tee-shirt... » Oui, on avait passé l'étape du vouvoiement depuis longtemps, je pense. Mais il y a quelque chose dans le regard qu'il me lance qui me déstabilise suffisamment pour que j'en vienne à me demander si je ne viens pas de faire une bêtise en employant le tu. Un mélange d'hésitations et cette même lueur d'amusement que j'avais pu remarquer à plusieurs reprise. « Tu... peux juste enlever la manche du bras concerné si tu préfères ? » Sur le principe, j'avais juste besoin qu'aucun tissu ne gêne l'arrière de son biceps. De plus il était hors de question que pour une raison x ou y il se sente mal à l'aise, même si je ne savais trop quoi en penser présentement. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas mon objectif. « Ensuite, je pourrais commencer à nettoyer et désinfecter ta peau. Puis on posera le stencil. »


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