Weddings petit fours and mischievous meetings. (Coelan #1)

Ça sentait bon les canapés au saumon, les margaritas à volonté, la pièce montée à cinq étages et les larmichettes au coin des yeux. Laney s'était fait passer la bague au doigt. Je n'avais jamais pensé voir ça un jour. Si on m'avait dit il y a quelques années que ma grande soeur allait se marier un jour, je ne l'aurais jamais cru. Comme quoi, les gens changent, lorsqu'on leur met la bonne personne devant les yeux. Elle était rayonnante dans sa robe d'un rose pâle qui mettait en valeur sa peau dorée par le soleil californien. On avait beau être en plein automne, il faisait si bon que l'on pouvait se permettre de rester dehors sans porter de veste. Si c'était pas merveilleux, ça. Je la voyais roucouler dans les bras de son cher et tendre, beau comme un camion dans son costume, depuis le fond de la pièce. Je devais dire que j'aimais beaucoup les mariages. Surtout pour la nourriture gratuite d'excellente qualité, qu'on se le dise. Mais aussi pour l'ambiance festive et la joie qui transpirait de partout. Peu importe où j'avais beau poser les yeux, je ne voyais que des discussions animées, des sourires, des éclats de rire qui résonnaient dans le brouhaha incessant. Tout le monde était paré de ses plus beaux atouts et j'avais l'impression d'être à la fashion week sans bouger de chez moi. Enfin, on avait quand même fait deux heures de route et des virages qui m'avaient retourné l'estomac avant d'arriver dans cette propriété digne d'un film à l'eau de rose. Mais chacun avait fait l'effort d'être fichtrement présentable pour célébrer l'union de mon aînée avec l'homme qui partageait sa vie depuis bientôt trois ans.

En tant que demoiselle d'honneur, j'avais eu la chance de devoir quitter ma veste en cuir pour une robe d'un rose poudré d'une teinte plus sombre que la sienne, dont le bustier en forme de coeur montrait plus de peau qu'autre chose. Soit, on va dire que c'était une occasion spéciale. Est-ce que j'ai précisé que je déteste le rose ? Mais mon affection envers ma soeur est plus forte que mon aversion pour cette couleur alors j'avais ravalé ma salive et enfilé cette chose pour lui faire plaisir. Comment résister à la joie qu'elle irradiait en continu depuis le début de la journée, hein ? Et puis, j'irais me venger en buvant un nombre incalculable de cocktail, voilà. Un coup de coude dans mon bras me fait tourner la tête sur la gauche. Quand on parle du loup, on en voit la queue. « La moule s'est enfin décrochée de son rocher. » je l'accueille, avec un immense sourire. Elle me répond à coup de "gneugneugneu laisse mon rocher tranquille" et j'éclate de rire devant son visage radieux et légèrement décoiffé. Puis elle sirote la coupe de champagne qu'elle tient à la main avant de se pencher contre mon épaule, avec la tête de conspiratrice qu'elle affiche habituellement quand on va parler mecs. « Alors ? Tu t'amuses bien ? Tu as trouvé quelque chose à te mettre sous la dent ? » Oui, dans la famille, on y va pas par quatre chemins. On est plutôt de style à parler franchement. Et disons qu'on est faites du même bois, côté caractère. Même si Madame est devenue quelqu'un de respectable, maintenant. « J'admire le paysage pour le moment. » je badine, en haussant les épaules. J'aime bien observer les gens et je n'ai pas encore vu quelqu'un qui saurait accrocher mon oeil. Je suis plutôt exigeante, de manière générale. Je vois ma soeur me regarder du coin de l'oeil mais elle finit par être accaparée ailleurs et elle me faisait signe du bras avant d'être engloutie par une marée humaine. Je retire ce que j'ai dis : ça fait peur, le mariage.

Quelques heures et des margaritas dans le nez, j'avais envie de me divertir. Et vu que je n'ai toujours pas casse-croute sous le nez, je vais me rabattre sur des conneries dignes d'une enfant de six ans. L'alcool, ça me ramène en enfance, qu'est-ce que vous voulez, faut bien que jeunesse se fasse. Et le fait que j'ai vingt-huit ans ne veut rien dire, ok. Ma préoccupation actuelle est d'essayer de me connecter à l'enceinte du DJ pour passer YMCA à fond la caisse, en remplissant les verres de boissons sans alcool avec ce qui leur manque justement, de l'alcool. Jusqu'à ce qu'une ombre apparaisse et me fasse lever les yeux de mon méfait. Pour tomber sur un visage plutôt agréable, rattaché à un corps tout aussi agréable. Chouette. C'était déjà largement plus à mon goût que le blondinet que j'avais vu flirter avec le reste des demoiselles d'honneur. « Une verre ? » je demande, malicieusement, en lui jetant un autre coup d'oeil. J'avais un peu chaud et la petite mèche qui retombe soigneusement sur son front n'aide absolument pas à me rafraîchir. Je suis sûr qu'il avait du passer deux heures à se coiffer, il n'y avait pas une seule mèche de travers. Mais l'ensemble est plutôt sympathique à regarder et je suis presque contente d'être restée près du bar, entrecoupé de moments où je me suis défoulée sur le dancefloor.

Si j'aime les mariages, c'est aussi pour les rencontres incongrues qu'on y fait.                      
     

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Un pingouin avec une banane sur le crâne. C’est à peu près, la seule bonne description de moi-même que je peux donner actuellement. Disons, que je ne suis pas non plus dans le meilleur des états, pour donner une description fidèle de ma personne. Je crois, que les cocktails étaient un peu trop bons, et que j’en ai un peu trop abusé. Mais les gens sont beaux, tout brille, les verres sont pleins partout, il y a du sucre soufflé dans tous les coins, et la salle pue la pate d’amande qui recouvre allègrement le wedding cake qui trône dans un coin de la salle. La petite brune qui sert de wedding planner à nos mariés du jours, qui court partout, pour tout mettre en place. Bref, j’assiste à un mariage. Pas le premier, mes amis on tous eût le temps de se caser, de trouver des gens à épouser, même certains d’enfanter, pendant que je prends le meilleur des pieds de ma vie en papillonnant ça et là, c’est plutôt pas mal comme plan de vie, on ne va pas se mentir. Puis qui aurait pu penser que Tyler aurait décidé d’épouser Laney, hein ? elle est loin l’époque du lycée où on pouvait tous faire les quatre cents coups en toute impunité, sans avoir d’attaches, on pouvait picoler comme des trous jusqu’au petit matin, et aller au lycée, la tronche de travers. On faisait les cons, on avait aucunes choses qui nous retenait de le faire, mais le temps passe, et l’ado qu’il était, est devenu un homme avec une alliance au doigt. On prend de belles gifles.

J’aurais dû faire bonne figure, et être l’invité exemplaire mais je dois bien avouer que rester le coude sur le comptoir du bar, me donnait clairement bien plus envie que danser, enfin tout du moins sur le début de soirée. A ne pas s’y méprendre, j’adore m’amuser, et faire l’andouille un peu partout ou je passe mais c’est-à-dire que me trémousser sur J’irais où tu iras, trop peu pour moi, et ces Blue Lagoon semblaient absolument délicieux, et criait mon nom. Il me fallait bien un verre ou deux ou dix, pour me trouver une target ce soir. Ah oui parce que, précision que pécho dans les mariages des copains, c’est aussi plutôt sympa, y’a toujours des filles invitées qui ont un peu besoin de compagnie, ou envie de romantisme. Alors bon, le romantisme, ça va bien vingt-quatre heures, mais on répond au besoin primaire de la demoiselle, la compagnie. Laney et Tyler, enchaînent les danses, et surement les rires, si bien, que j’ai plus vu le blanc des dents de Laney, que celui de sa robe, c’est peu dire. Ils ne décrochent à peine l’un de l’autre, si bien que j’ai dû discuter 3 secondes avec Tyler pour une seule chose. Le féliciter au détour du buffet. Heureusement que je suis sociable, et que j’ai pas peur de discuter avec les gens, parce que ce serait bien chiant sinon. Mais promis, c’est cool les mariages, et j’aime bien ça, à la base, quand je m’amuse.

C’est vrai quoi, des heures à choisir ce smoking, sûrement autant pour mettre mes cheveux en place, je mérite un peu de compagnie féminine. Gominé à la perfection et je finir ce mariage bredouille, c’est presque une insulte aux traditions des mariages, je vous jures. Si il y a un bureau des plaintes à la fin de cet évènement, je serais le premier au guichet, à sûrement essayer de pécho la dame qui le tiendra, et qui sera sûrement trop jolie pour moi. Finalement je tourne mon regard vers une petite brune, à la robe aussi rose qu’on pourrait le penser, sûrement une demoiselle d’honneur, et sincèrement, je ne sais pas si c’est elle qui me tape le plus dans l’œil, ou ce qu’elle est en train de faire, qui m’amuse. Mais elle est vraiment mignonne de ce que j’en vois, alors je prends l’intelligente décision de m’approcher. Arrivé à sa hauteur, je perçois son regard amusé, qui me dévisagerais presque, ce qui très honnêtement me tire un sourire. Je ne suis pas très sain non plus, ni même dénué d’alcool, mais la proposition est bien trop tentante. « Si c’est si gentiment demandé, avec plaisir. » Je réponds, aussi flirty qu’on pourrait le penser. Ah bah, je n’ai plus le temps de plaisanter. La jeune femme est plutôt jolie. « Une amie de la mariée ? » Je demande en récupérant mon verre chargé de l’alcool qu’elle vient d’y verser. La soirée finira peut-être pas si mal. J’en aurais sûrement que très peu de souvenir demain matin, mais si le jeu en vaut la chandelle. Après tout, c’est ça aussi, les mariages, s’amuser le temps d’un soir, et oublier le lendemain, parce qu’on a soit une crise de foie, soit une gueule de bois d’enfer. J’étais près à risquer la gueule de bois, actuellement.

     

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@Cora Hartman

J'ai pour principe de profiter allègrement de la vie. Et ce, depuis le lycée, au moins. À partir du moment où j'ai déployer un peu mes ailes, je me suis décidée à voler le plus haut possible. Les découvertes, les sorties, les mecs, l'alcool. Les expériences de vie. Je me suis promise de faire un job que j'aime, qui me rend heureuse, pour lequel j'avais envie de me lever tous les matins. Et je me suis donnée pour l'obtenir, pour  conquérir ma place dans ce monde de barbares. Pour avoir mon siège en cuir rouge et mon micro, afin de régaler la Californie toute entière avec mon humour prodigieux. En plus de guetter dans le studios voisins, en espérant croiser le monsieur météo beaucoup trop séduisant pour la population américaine. Comment dire ? Il était capable de donner chaud même quand il pleuvait à verse. Bref, c'était mon interlude "travail". Nous sommes présentement dans la catégorie divertissement alors je me fais un plaisir d'y revenir.

Alors, autant dire que les mariages ça réunit tous les critères qui me font plaisir. Des beaux décors avec plein de couleurs, des froufrous et des trucs qui brillent. De la bouffe à foison, à cause de laquelle je finissais généralement à gémir dans mon canapé en pleurant sur l'épaule de ma soeur pour les cinq kilos apparus de nulle part. De la musique et de l'espace pour se déhancher. À finir transpirante, avec les genoux qui flageolent mais l'esprit et le coeur légers. L'alcool qui coule à flot, les serveurs qui se baladent régulièrement pour remplir les coupes si ce n'est pas un énorme buffet comme celui qui me tient compagnie pour le moment. Et la multitude de gens qu'on peut y rencontrer. Les grandes tantes acariâtres qui passent la soirée à critiquer la moindre tâche sur une chemise tout en zieutant sur les jeunes hommes à quelques mètres. Les tontons malaisants, qui finissent souvent torse-nu à secouer leur chemise, le nez écarlate. Les gamins qui courent partout, qui renversent la moitié de leur gâteau par terre. Même si je m'amuse beaucoup à observer tout ce petit monde coexister dans une salle des fêtes ou un château pendant quelques heures, ce que je préfère c'est surtout les témoins ou les amis des mariés. Parce qu'ils ont presque toujours le même âge que moi et qu'un smoking peut transformer un caneton en cygne. Et que parfois les temps sont durs pour la jeune femme occupée que je suis, vous voyez. Alors je profite des nombreux mariages de mes amis qui deviennent de vrais adultes, eux, pour me mettre quelqu'un sous la dents.

Mais pour l'instant, ça semble mal parti, vu ce que j'ai sous les yeux.

Que fait-elle, alors ? vous vous dites, n'est-ce pas ? Et bien, je fais ce qu'une personne de quinze ans ferait pendant ce genre de soirée. Chercher à mettre de la musique des années quatre-vingt pour faire danser la populace et rajouter un peu de piment dans les cocktails. Enfin de l'alcool quoi, pas du vrai piment, suivez un peu. J'étais paisiblement en train de perpétrer mon méfait jusqu'à ce qu'une ombre me fasse relever la tête. Un sourire étire mon visage et je ne sais plus trop si c'est parce que j'ai enfin trouvé quelqu'un digne d'intérêt ou parce qu'il a l'air aussi amusé que moi parce que je suis en train de faire. Ok, j'ai peut-être trouvé un complice. Chouette. Donc je lui propose l'une de mes créations. C'est à dire un peu de vodka trouvée sous la table et réservée au moment où les enfants vont sagement dormir. Bon, j'ai légèrement avancé dans le temps mais c'est trop tard, mouahahahaha. « Mais tout le plaisir est pour moi. » je susurre sans dissimuler le sous-entendu le moins du monde, les joues certainement rosies par les quelques flutes que je me suis enfilées jusqu'ici. Puis un rire m'échappe à sa question. La famille des mariés, ça fait souvent un peu peur aux gens. Je ne sais pas pourquoi mais on dirait qu'il y a marqué "pas touche" et j'ai toujours du m'esquiver à l'anglaise pour savourer mon quatre-heures. Non mais oh, il y a des gens qui ont des besoins dans cette salle. « Son amante. Mais je suis là incognito. » je lui murmure, ma main sur le côté de la bouche pour donner un aspect intime à ma confession. À son haussement de sourcils, j'éclate de rire avant de terminer mon verre d'une seule traite. « Laney et moi, on est plutôt proches. » je rajoute, avec un clin d'oeil malicieux. Cependant, je sens venir l'étourdissement si je continue à rester là avec toute l'agitation et les huit-mille degrés dus à la quantité d'êtres humains au mètre carré. Me faisant jeter un coup d'oeil à la porte-fenêtre, qui je l'ai noté, donne sur une terrasse, des escaliers et finalement un petit jardin agrémenté d'une fontaine. Sans lui demander son avis, j'attrape son poignet pour le tirer à ma suite, tournant simplement la tête sur le côté pour lui donner une explication. « Tu trouves pas qu'il fait un peu chaud, tout d'un coup ? » je gazouille, avec un grand sourire. « Allons prendre l'air. » je termine avant de tirer sur son bras pour l'empêcher de fuir.

Par chance, ma soeur a eu la bonne idée de se marier en plein été et nous ne risquons pas de nous geler les miches à l'extérieur. Et le monsieur n'a pas l'air de se débattre pour fuir. Je peux donc penser que c'est dans la poche.  

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@Caelan Oaks

A quoi bon vivre, si on ne peut pas en profiter à mille pourcents ? C’est nul, non ? On doit se faire chier, si on ne s’amuse pas. Franchement, je n’imagine pas mon existence, sans les soirées, les petites nanas, et les bonnes grosses beuveries où tu te lèves le lendemain en te demandant ce que t’as bien pu branler la nuit dernière pour être aussi terrassé qu’un terrain de manœuvre ? Nan vraiment, là, réside tout le plaisir d’une existence pleine et remplie. On pourrait même dire que c’est la vie d’un ado attardé, mais au fond, est-ce-que ce serait vraiment mentir ? J’ai une boutique où je vends des figurines de super-héros, et des comics, franchement, je crois vraiment qu’au fond, je n’ai pas vraiment mûri. Que je suis toujours le gars un peu nerd de l’école, qui se trimbale tranquillement, avec le symbole du Shield sur son sac, et un sabre laser rouge, accroché à la fermeture éclair. Et ce n’est pas si grave. Je ne crois pas que ça le soit, et au pire, je n’en ai pas vraiment grand-chose à foutre. J’adore ma boutique, j’adore cette culture de nerd. Je ne vois pas le problème à me coller dans un canapé, pour me refaire la première phase du MCU, et je donnerais n’importe quoi pour me faire Natasha. Ça, je n’en ai même pas honte. Black Widow, est sûrement la meuf la plus badass de toute cette sacrée bande. Je rêve secrètement du corps de Thor, mais faudrait faire du sport, et j’ai les bras d’une petite fille. Je préfère les préserver pour savourer un bon grand verre d’alcool !

J’arpente les soirées, les mariages des copains, qui s’amusent à se mettre en couple, et à épouser leurs dulcinées, alors qu’on ne sait pas vraiment si c’est une très bonne idée ou pas. Il n’en reste pas moins qu’ils ont l’air heureux, et c’est très cool hein, mais moi, je préfère aller piocher dans les invitées en robe souvent rose bonbon, avec des petits volants, des petites paillettes, mais qui s’avèrent souvent être ultra fun, quand on leur enlève leurs habits de poupées Barbie, ou encore, avec quelques petits verres, ou quelques shots dans le nez. C’était tellement plus amusant, que les danses ringardes, les chanson paillardes, les tatas qui prennent le micro pour chanter les Lacs du Connemara, en ayant vidé deux cubis de vin. Nan, vraiment, c’est drôle cinq minutes mais repartir avec la meilleure pote de la mariée, ça c’est un plan d’enfer, et la fin de soirée parfaite.

Et dans cette soirée, je chercher encore celle qui saura faire flancher mon cerveau, pour une nuit. Peut-être pour la vie, soyons romantiques. Je suis crédible ? Non ? Bon, d’accord ! Ce serait quand même le plus gros délire de l’histoire, d’avoir rencontré quelqu’un, dans un mariage et de finir avec. Un bon gros karma, lancé par la vie, pour me dire un bon gros Sheh, t’as vu, t’as pécho dans un mariage, à ton tour frère. Finalement, je finis par croiser le regard de cette nana au bar, et franchement, quelle nana. Nana qui ne se cache absolument pas, et qui me colle un sourire amusé sur le visage. De la franchise, j’apprécie. Je demande ce qu’elle a comme relation avec les mariés. C’est toujours intéressant de savoir, surtout, si je ne vais pas finir par me prendre une baigne, si elle est la petite sœur de je ne sais qui. « Oh je vois. Dommage pour moi » Je lance, théâtralement. Je sais qu’en générale, la famille ce n’est pas le plus simple, ça finit toujours mal, ou y’a toujours quelqu’un dans le coin, pour aller balancer, j’en ai déjà fait les frais. Un bon cocard le lendemain matin. Un plaisir plus qu’immense. « Proches ? Proches ? » Je souffle, à mon tour, dans un sourire plus qu’amusé. Okay, elle je l’aime bien. Elle va être de bonne compagnie. Et ça va être plutôt très cool. Finalement elle demande si on peut sortir à l’extérieur, prétextant la chaleur. Si je dois être tout à fait honnête, il n’y a pas que l’atmosphère de la salle qui me donne chaud. « Je te suis. » Je lâche, alors qu’elle m’invite à la suivre, en la tirant par le bras. On trouve rapidement l’air de l’extérieur. Jardin décoré de plein de lanternes, et fleurs de partout, même autour d’une grande fontaine. Sur laquelle on finit par s’asseoir. « On aurait dû prendre à boire. » J’ajoute, les sourcils froncés. Nan mais voilà, on n’a pas fait les choses comme il faut. « Moi c’est Caelan au fait. » Que je me présente. Je suis un homme poli quand même.


     

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@Cora Hartman

Voir Laney avec une alliance au doigt et un diadème de princesse dans les cheveux, ça me rappelle à quel point nous avons vécu différemment notre enfance. Ma grande soeur a su garder espoir, en fin de compte, là où j'ai complètement lâché prise et refusé d'avancer. Peut-être que ça ne l'a pas touché aussi profondément que ça avait pu le faire pour moi mais la voir épanouie, ça me rassurait dans un sens. Au moins, l'une de nous deux avait réussi à passer au-dessus, c'était déjà ça de pris. Moi, ça m'avait seulement poussée à vouloir être infiniment libre et sans attaches. J'aimais cette existence où je faisais ce que je voulais, quand je le voulais, avec qui je le voulais. Personne pour me juger parce que je voulais rester quarante-huit heures d'affilée enroulée dans un plaid à regarder Agents of Shield. Personne pour m'empêcher de porter un short ridiculement court en été. Personne pour me morigéner parce que j'avais décidé de manger des pizzas trois soirs par semaine. Personne pour me dicter ce que je devais faire, pour chercher à obtenir le contrôle sur ma vie. Je n'allais plus jamais laisser personne me submerger au point de me perdre à nouveau. Je préférais papillonner, voler de fleur en fleur, pouvoir décider au dernier moment de mes envies sans que ça ne porte préjudice à qui que ce soit, sans recevoir le moindre châtiment.

Simplement vivre au gré des jours, sans me soucier de l'avis des autres, sans aucune forme d'autorité pour me rabaisser plus bas que terre pour avoir eu envie de d'essayer de nouvelles choses, pour avoir eu envie de dévier du chemin préconçu que nous imposait la société.

Je profitais au maximum de l'instant présent, qui se résumait présentement à aller me trémousser sur la piste de danse qui trônait au centre de l'immense salle de bal et vider autant de verre que ma conscience allait m'en laisser descendre sans finir à quatre pattes sur le sol. J'avais un peu de dignité, quand même. Surtout que si je m'écoute, j'arrache cette robe qui me donne l'impression d'étouffer pour mettre un jogging en pilou et un pull à capuche taille XXL. Mais vu que je dois faire "bonne figure" pour éviter d'humilier ma soeur à son propre mariage, je vais me faire violence quelques heures de plus. Et il me faut donc davantage d'alcool pour oublier que je ressemble à une meringue et que mes escarpins me détruisent la plante des pieds. Ils vous feront un magnifique galbe de cuisse, qu'ils disaient, ces jeanfoutre. Je trépigne d'impatience comme une petite fille de dix ans en essayant de pirater l'enceinte du DJ depuis une application sur mon téléphone jusqu'à voir un bellâtre approcher dans ma direction. Joe la mèche, avec un sourire ravageur sur les lèvres. Je crois que mes hormones viennent se rappeler à mon bon souvenir en observant le spécimen plutôt charismatique qui se trouve devant moi. Mais je ne suis pas une fille facile, messieurs dames. Alors je m'amuse un peu en asticotant le bonhomme à propos de ma relation avec la mariée. Laney aurait été capable de me rouler un patin pour pousser la blague encore plus loin, la connaissant. Proches ? Il a beau rigoler, je suis certain que ça doit l'émoustiller un peu. Pourtant, il y a quelque chose qui accroche, j'ai un bon feeling. Je ne me fais donc pas prier pour l'attraper subitement par le poignet pour le tirer à ma suite jusqu'à la terrasse.

La brise sur ma peau me tire un soupir de contentement et je me défais de mes chaussures au milieu des escaliers, appréciant le contact du marbre sur mes plantes de pieds douloureuses. L'environnement est incroyablement beau et j'ai le sentiment d'être une princesse pendant approximativement trois minutes. Oui, la plèbe n'a pas l'habitude de festoyer dans un château, laissez-moi savourer. Joe la mèche et moi-même finissons par nous asseoir au bord de la grande fontaine qui trône dans le jardin et mes pieds touchent à peine le sol, l'herbe verte caressant mes orteils. Le châtain me rappelle que j'ai déjà soif mais je ne suis pas encore assez bourrée pour zapper le Graal qui se trouve dans ma pochette. Je fais effectivement partie des gens qui prévoient une rupture de stock d'alcool au cours de la soirée. Je retiens à peine un gloussement démoniaque avant de fouiller dans ma large pochette pour en sortir une flasque remplie de vodka, que je lève triomphalement dans sa direction avec un "Tadaaa !" réjoui. « Tu as le droit de dire que je suis parfaite. Ou m'appeler Maître, comme tu veux. » je roucoule, les yeux rieurs, avant qu'il ne se présente. J'aimais bien Joe la mèche, je vais continuer de l'appeler comme ça dans ma tête parce que c'est incroyablement fun. Mais Caelan, c'est original, j'aime bien. « Cora. » je souffle, en relevant les yeux dans sa direction. Puis je débouche le petit récipient pour prendre une lampée qui me brûle l'œsophage sur l'instant. Ok, j'ai de nouveau chaud. Puis je tends la flasque en direction du beau-gosse à la coiffure digne de James Dean avant de reculer mon bras avant qu'il ne l'attrape, réitérant le geste plusieurs fois, m'amusant de ses sourcils qui se froncent à chaque fois. Je suis une enfant, absolument. « Alors...Caelan, on a des problèmes de coordination ? » je l'interroge, avec un large sourire.


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Je n’ai même pas trente ans, c’est trop tôt pour se préoccuper de ce genre de connerie un peu mièvres que sont l’amour, la famille et toute autre supercherie qu’on nous force à évoquer aux repas de famille. Ce n’est pas ma tasse de thé, je n’en ai plutôt rien à foutre, et quand ma grand-mère me pose ces fameuses questions : Mon petit poussin, quand est-ce que tu nous présente une chérie ? Quand est-ce que tu te maries ? Et tu as pensé aux enfants ? Je n’ai déjà qu’une envie, c’est de vomir, les litres de bières que je me serais sûrement enfilé la veille en prévision du repas de famille, avant de répondre avec toute la politesse du monde, que j’ai autre chose à faire, que mon magasin me prends du temps, et que je n’ai pas encore trouvé la bonne. Ça passe bien, et elle me lâche la grappe avec ces conneries. Oui, je sais qu’à l’époque à 30 ans, on était déjà parents de 4 enfants, avec un super monospace gris, légèrement rayé sur les côtés, et qu’on commençait même à se dégarnir un peu du front. Autant dire, que c’est tout ça qui me fait flipper. Et puis je ne suis tout simplement pas prêt à m’engager. C’est comme ça. Chacun fait à son rythme. Pour le moment j’étais heureux comme ça, et si ça devait changer, bah ça changera, en attendant, je ne cherche pas forcément à ce que ça change. Je joue les casanova, avec ma mèche à la Travolta, et basta ! Personne pour me faire chier, si je décide de prendre mon week-end pour me rincer la glotte, personne pour me dire d’aller faire tourner mes chaussettes, alors que je suis en plein milieu d’une bataille galactique. Nan vraiment, c’est le pied.

Je voulais juste profiter d’une vie dans laquelle on n’avait pas à se mettre des chaînes pour le bon vouloir de tout et n’importe qui, j’ai autre chose à faire ans al vie que d’être bien pour les gens.

Comme ce soir, juste profiter du mariage d’un pote, m’éclater, prendre une bonne cuite, rentrer chez moi, avec ou sans conquêtes, avec étant la meilleure option. Ça fait toujours son petit effet, que de rentre avec une autre personne également inviter à un mariage. Surtout si l’âme est esseulée. Je veux bien faire le pied de grue au bar, en attendant, franchement, ça ne me dérange pas. Je peux avoir à boire quand je veux, suffit d’un regard avec une invité, et je n’aurais l’inviter à prendre un truc à boire, et le tour sera dans la poche. Mais finalement, je finis par croiser le regard du meringue humaine, toute de rose vêtue, et me dirige en sa direction, parce que le spécimen de type féminin retient mon attention, et que j’en ferais bien un petit dessert de fin de soirée. On discute un peu, et la jeune femme s’amuse de mon ignorance sur son rang de proximité avec la jeune marié, que l’un de mes amis à jugé bon d’épouser. Il devait avoir choisi une jeune femme de qualité, prions pour que l’entourage le soit tout autant. Mais il y a quelque chose qui se fait, ça passe plutôt bien, et je n’ai aucun mais alors aucun problème à la suivre dehors. Qu’elle m’emmène au bout du monde, volontiers.

L’extérieur est plutôt sympa, assez bien décoré, et surtout, il y fait plutôt bon, et ça, mes amis, c’est un très très bon point. Cependant on fait déjà une pause au milieu des escaliers, pour que madame enlève ses chaussures. Ah les femmes, je vous jure. Elle aurait pu venir en basket déjà à la base, qu’est ce que ça peut bien faire ? Franchement, elle se serait évitée de marcher pieds nus. On finit par trouver un petit coin de fontaine bien sympas pour aller s’installer et papoter, cheveux au vent. Mais il commence tout doucement à se faire soif, et je n’ai pas prévu quoi que ce soit pour me désaltérer, et j’en fais part à la jeune femme à mes côtés. J’ai une immense flemme de retourner chercher à boire à l’intérieur, mais heureusement, j’ai la sauveuse de la soirée à mes côtés, qui dégaine une flasque de sa pochette. « Quel génie ! » Je lance, dans un sourire, avant de me présenter parce que je suis un homme poli, et à peu de choses près, bien élevé. « Enchanté Cora. » Je réponds, avant qu’elle ne savoure une gorgée du breuvage magique, et qu’elle ne me fasse le sale coup de passer la flasque plusieurs fois devant moi, créant un immense sentiment de frustration, dans ma personne. « On dirait plutôt que miss Cora, ne veut pas partager sa petite boisson. » Je rétorque, avant de me lever, et de m’approche, tandis qu’elle recule son bras. Elle le recule tellement, qu’elle finit par perdre l’équilibre, et malencontreusement tomber dans l’eau claire de la fontaine. J’attrape la flasque en plein vol, histoire de ne pas perdre son contenu dans l’eau. Ce serait malheureux. Quand elle sors la tête de l’eau, je ne sais pas m’empêcher de lâcher un rire amusé. « On a quelques petit problèmes d’équilibre je vois. »


     

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Se marier. Avoir des enfants. Beurk. Manque plus que le labrador et les volets peints en bleu ciel pour parfaire le cliché de la trentenaire lambda. Alors que c'est le modèle d'avenir qui me donne le plus envie de fuir à l'autre bout du monde. J'aimais ma liberté, j'aimais ce quotidien rempli d'incertitude et d'imprévus. De nouveautés et de chamboulements, qu'ils me plaisent ou non sur le moment. Je me lassais vite et je détestais m'enfermer dans la routine. J'aimais les sensations fortes, je déviais continuellement du chemin pour emprunter les petites routes. Je voulais découvrir, m'enivrer de nouvelles sensations, jouer avec le feu et peut-être me brûler légèrement le bout des doigts, sans doute. J'avais assez suivi les règles, je m'étais suffisamment enfermée dans un moule que l'on avait décidé à ma place. Désormais, je suivais mes propres envies, je me laissais porter par la vague, je ne faisais confiance qu'à mon instinct. Et je ne m'étais jamais sentie aussi libre. J'avais l'impression d'être capable de tout, d'avoir le monde entier à portée de main. Pouvoir voyager à l'autre bout du monde. Régaler l'état tout entier avec des discussions débordantes de joie, de rires et de culture. Voguer, nuit après nuit, là où bon me semblait. Simplement faire ce dont j'avais envie, quand j'en avais envie et avec qui j'en avais envie. Ne plus me préoccuper des "qu'en dira-t-on" et de la morale, tant que je me sentais en phase avec les actions que j'entreprenais. Un mariage, pour moi, ça n'avait rien à voir avec une envie de suivre la même route, de la jalousie ou une profonde envie de vivre la même chose. Un mariage, à mes yeux, c'était un moyen de manger à l'oeil et de se mettre la mine de sa vie sans avoir à débourser un centime. Encore plus quand on est la petite soeur de la mariée, voyez-vous.

Autant dire que j'étais prête à subir cette meringue d'un rose ridicule encore quelques heures tant qu'on me laissait savourer l'alcool à disposition sur le comptoir.

Mais la chaleur finit par m'étourdir sérieusement et j'entraîne mon compagnon du soir jusqu'à l'extérieur, laissant échapper un soupir d'aise en sentant la brise caresser mon visage. Un petit moment pour respirer et j'allais revenir en force. Un  Mars et ça repart, comme on dit. Et j'abandonne littéralement les escarpins qui m'ont coûté un salaire sur les escaliers avant de venir m'échouer sur le rebord d'une fontaine. On dirait qu'on se trouve légèrement dans un château de contes de fées. Ma soeur ne rigole pas, surtout quand il s'agit de son propre mariage. Elle avait surveillé la moindre petite opération, tel un charognard survolant une carcasse. Et elle avait décidé du lieu de la réception depuis des lustres, le regard plein de convoitise en feuilletant des magasines. Oui, je dis ça en connaissance de cause parce qu'elle m'a traîné approximativement partout avec elle. Je suis un être tyrannisé par son aîné, oui messieurs dames. Mais je suis quelqu'un d'incroyablement ingénieux et je ne peux pas m'empêcher de sortir ma flasque de manière triomphale. Applaudissez-moi pour cette précaution digne d'une pochtronne parfaitement rodée. J'aime dire que je suis prévoyante. Parce que les gens ne prennent jamais assez d'alcool, en général. Et qu'il fait vite soif. Comme en cet instant. « Je sais, je sais. » je réponds théâtralement, avec un semblant de révérence. Les présentations sont faites, Joe la mèche s'appelle en fait Caelan et c'est plutôt...joli. Et je fais mumuse parce que j'ai bu et que c'est marrant de voir ses sourcils se froncer de frustration en constatant que je ne compte pas lui donner à boire de si tôt. « Mais c'est qu'il serait presque futé, le bougre. » je roucoule, avec un air malicieux, retirant mon bras quand il approche. Mais j'oublie qu'il n'y a rien derrière moi, si ce n'est du vide et je bascule en arrière avec un petit glapissement de surprise. Avant de me redresser et de croiser les bras sur ma poitrine désormais détrempée en voyant qu'il a pensé à récupérer la flasque. À défaut de me récupérer, moi. « On voit les préférences de monsieur. Je note. » je grommelle, boudeuse avant de passer ma main dans mes cheveux pour les plaquer en arrière. J'allais ressembler à un panda d'ici quelques secondes pour couronner le tout. Cora - 0, la vie - 1.

Sauf que je n'ai pas dit mon dernier mot, m'voyez. Je finis par me rapprocher de lui, glissant ma main sur son bras pour atteindre la sienne, celle qui tient mon précieux réservoir à éthanol. Mes doigts glissent sur ses jointures, mon autre paume venant effleurer le tissu délicat de sa cravate déjà à moitié dénouée. Mon visage s'approche et je peux voir des gouttes d'eau perler sur mes propres cils, alors que les centimètres se réduisent jusqu'à lui. « C'est quelque chose auquel je peux vite remédier. » je murmure près de sa bouche, appuyant volontairement chaque syllabe dans un souffle parfaitement étudié. Mon pouce glisse entre ses doigts pour venir s'immiscer dessous, récupérant une certaine prise sur la flasque, mon regard ne déviant pas du sien pour focaliser son attention ailleurs que sur ma manœuvre. « Je crois que tu as quelque chose qui m'appartient, d'ailleurs... » je susurre, avec un sourire charmeur, ma main libre glissant à nouveau de sa cravate au revers de sa veste de costume. Et je referme ma prise sur le petit contenant, tirant de l'autre bras pour l'attirer dans ma direction, le faisant pencher en direction de la fontaine. Un gloussement m'échappe quand il atterrit dans l'eau à mes côtés, ressortant avec ses mèches couleur châtaigne plaquées sur son front. J'en profite pour porter le flacon à ma bouche et boire une gorgée qui me réchauffe l'intérieur de la cage thoracique, baissant à nouveau les yeux sur lui avec un sourire candide. « Oops ? » je lâche, faussement innocente. « Désolé, j'ai trébuché. Sans rancune, hein ? » On bat des cils et on fait sa plus belle risette, Cora, d'accord ?

Est-ce que je m'exposais à des représailles ? Très certainement.
Est-ce que je l'attendais avec impatience ? Absolument.


AVENGEDINCHAINS


@Caelan Oaks