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I just wanna be alone | Cadie #1

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Joanie Foster
Deuxième génération

Joanie Foster


Date de naissance : 21/03/2001
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MessageSujet: I just wanna be alone | Cadie #1  I just wanna be alone | Cadie #1 EmptyVen 25 Sep - 23:22

Alone. But with you.
Cade & Joanie

Le son strident de mon réveil me tire d’un sommeil sans rêves, et je tâtonne ma table de chevet à la recherche de mon portable pour l’éteindre, poussant un grognement à peine audible de mécontentement. Je remonte le draps jusque sur mes épaules, enfouissant mon visage dans mon oreiller, malgré la chaleur encore étouffante de ce début de matinée. L’été est bien loin d’être terminé malgré la rentrée. La rentrée. Je sens mon cœur s’accélérer dans ma poitrine, et tout ce que j’aimerais, c’est disparaître, ne faire plus qu’un avec mon matelas. Outre le fait que je n’ai aucune envie de quitter le confort et la chaleur de mon lit, je n’ai pas plus envie de retourner à l’université, de reprendre les cours, et un semblant de vie normale. Parce que plus rien ne pourra être normal. Pas après ça. Presque onze mois que je n’ai pas remis les pieds là-bas, que le drame qui a failli me coûter la vie – et celui de ma meilleure amie, à eu lieu. Et même si on a toutes les deux échappées au pire, la simple idée de marcher dans ces couloirs me ramène des mois en arrière. Les images se bousculent par flash, devant mes yeux, et même en fermant les paupières, en les pressant aussi fort que possible, elles continuent de danser devant moi, me rappelant toutes les horreurs que j’ai traversé. Deux balles, dont les cicatrices sont encore visibles et ne disparaîtront jamais, me rappelant inlassablement cette funeste journée d’octobre. Sept mois de coma. Trois mois de rééducation. Trois mois à réapprendre les choses les plus simples de la vie. Marcher. Parler. Manger.  Trois mois qui m’ont semblé durer une éternité, à observer les murs pâles de ma chambre d’hôpital, à sourire à chaque visite de mes parents, de mes amis, pour éviter de les inquiéter plus que de raisons, pour m’éviter de craquer à chaque fois que l’ultime question franchissait la barrière de leurs lèvres. Comment est-ce que ça pourrait aller ? Puis il y a tous ces souvenirs oubliés, qui finissent par revenir sans crier gare, par s’entrechoquer dans mon esprit, qui m’étourdissent et me donnent l’impression d’avoir vécu une vie qui n’est pas la mienne. C’est ce que je ressens, depuis mon réveil. J’ai cette étrange sensation que plus rien ne m’appartient. Mon corps, les souvenirs, mes sentiments. C’est comme-ci je m’étais réveillée dans une enveloppe charnelle qui n’est pas la mienne. Et je déteste ça.

La sonnerie de mon téléphone perturbe à nouveau le silence dans lequel je me plonge à chaque fois que j’ai besoin de faire le vide dans mon esprit et je me redresse, légèrement, pour en découvrir l’expéditeur. Le nom de ma meilleure amie apparaît sur l’écran, et je balaie la notification vers la gauche pour la camoufler. Je n’ai pas la force de lire, encore moins de lui répondre. En fait, je veux juste qu’on me fiche la paix. Puis un nouveau tintement parvint jusqu’à mes oreilles, et je suis à deux doigts d’envoyer voler mon téléphone à travers la pièce. Mais cette fois-ci il ne provient pas de Rey, et je clique dessus pour l’ouvrir, soupirant d’un air las. Je suis chez toi dans une vingtaine de minutes. Je t’aime. Je ne peux pas empêcher au petite sourire de naître sur mon visage à la lecture de la fin de son message, et je m’empresse de lui répondre, en espérant qu’il n’a pas encore pris la route. Pas envie de venir. Tu me raconteras ce soir à quel point la journée était ennuyante. Je t’aime aussi. Puis j’appuie sur la touche d’envoi, me laissant retomber dans mon lit. Cade, je le connais depuis la maternelle, comme pour Rey. On est très rapidement devenu amis et on ne s’est jamais lâché. On a grandi ensemble, tous les trois. Puis avant l’entrée au lycée, on a compris que nos sentiments à l’égard de l’autre allaient bien au-delà d’une simple amitié. On est ensemble depuis cinq ans et il n’y a définitivement qu’à ses côtés que je me sens entière. C’est peut-être même la seule personne avec qui je me sens encore moi-même. Et je mesure à quel point je suis chanceuse de l’avoir et surtout de pouvoir compter sur lui. Combien serait parti, aurait prit la fuite ou serait simplement allé voir ailleurs, alors que leur copine se trouvait sur un lit d’hôpital, entre la vie et la mort. Cade, lui, est resté. Il s’est montré présent, chaque putain de jour qui passait, jusqu’à ce que j’ouvre les yeux. Et sept mois, c’est terriblement long.

Les minutes passent, j’observe du coin de l’œil le cadran de mon horloge murale avancer dans un tic tac presque irritant, jusqu’à ce que deux coups donnés contre la porte de ma chambre résonnent dans la pièce, suivi par l’apparition d’une silhouette que je ne connais que trop bien dans l’entrebâillement de celle-ci. Mes sourcils se froncent et j’observe le visage de mon petit-ami, surprise de le voir. Enfin. Sa présence ne m’étonne pas. Il a les clefs de mon appartement, il peut y venir au gré de ses envies – ou des miens, ça va de soi, mais ce qui m’échappe, c’est la raison de sa venue. Je n’ai pas changé d’avis entre temps, il est hors de question que je bouge d’ici. « Si tu es là pour m’obliger à y aller, je te promets que c’est un motif de rupture. » je marmonne entre mes dents, le mettant au défi de me traîner de force jusqu’à sa voiture.

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Cade Sargent
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Cade Sargent


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MessageSujet: Re: I just wanna be alone | Cadie #1  I just wanna be alone | Cadie #1 EmptyMar 29 Sep - 12:40

I'll always be by your side.
Cade & Joanie

La rentrée. Après tout ce qui s'était passé, ça me paraissait presque dérisoire. Reprendre notre vie comme si de rien n'était, continuer notre route, entourés par les fantômes du souvenir. Et même si je n'avais pas été plongé dans l'enfer, j'en gardais quelques traces, indirectement. Le monde n'avait pas arrêté de tourner pour autant, mais j'avais l'impression qu'il avait ralenti, depuis presque un an. Douze mois, quasiment, comme figés dans le temps et l'espace. Douze mois, depuis que j'avais posé pour la première fois les yeux sur sa silhouette endormie dans un lit d'hôpital. Où mon coeur avait subitement arrêté de battre dans ma poitrine, pendant quelques longues secondes. Où mon univers s'était morcelé, quelques éclats retombant lourdement sur le sol. Sept mois à murmurer à son oreille, faiblement, la gorge nouée. À espérer si fort qu'elle allait finir par remuer ses doigts dans les miens, ouvrir les yeux et me revenir. Mais ses paupières étaient restées douloureusement closes. Sept mois à cumuler les allers-retours, chaque putain de jour qui se levait, pour passer quelques heures à ses côtés. Dévoré par l'angoisse, par une profonde détresse, déblatérant sur mes journées au combien ennuyeuses pour ne pas craquer. Parce qu'elle me manquait à en crever. Et rien d'autre que l'espoir de la voir se réveiller ne pouvait combler le trou béant qui gisait dans ma poitrine. Puis un jour, une tête s'était posée sur mon épaule et je m'étais rappelé que je n'étais pas seul. Les cheveux roux et le visage constellé d'éphélides de Rey m'a rappelé que je n'étais pas l'unique personne à attendre son retour. Que nous partagions tout cette douleur, toute cette attente, ensemble. Mains liées, on avait compté les jours, on avait ravalé l'amertume qui envahissait nos coeurs, on a continué d'y croire.

Parce qu'elle était forte. Parce qu'elle n'avait jamais renoncé à quoi que ce soit. Alors il n'y avait aucune raison pour qu'elle se relève pas. Finalement, un jour, ses yeux s'étaient ouverts. Et la vie terne, grise, dans laquelle j'errais depuis sept mois, avait retrouvé toutes ses couleurs. 

Mais rien n'était terminé. Il avait fallu réapprendre les choses les plus simples. Se réhabituer au monde après un long sommeil. Retrouver ses marques, alors que tout le monde avait avancé d'un pas. Et j'avais gardé ma main dans la sienne, tout au long du processus. Mais rien ne pourrait effacer les images dans sa tête, celles qui allaient forcément lui revenir, à un moment. Si j'étais impuissant face à cet état de fait, j'essayais simplement de lui transmettre tout le soutien dont j'étais capable. Elle n'était pas seule. Je savais qu'elle redoutait de revenir. De parcourir à nouveau ces couloirs où je l'ai tant de fois imaginée courir à en perdre haleine, la mort aux trousses. Ces images qui s'étaient insinuées dans mon crâne, jusque dans mon sommeil. Mais elle ne pouvait pas fuir indéfiniment. Et j'allais rester auprès d'elle, tout au long du chemin. Son message me fait lever les yeux au ciel mais un sourire étire néanmoins mes lèvres. Même si son caractère s'était étonnement adouci, elle restait une emmerdeuse imprévisible. Et c'était l'une des facettes que j'aimais, chez elle, à mon grand désarroi. Malheureusement pour la dame, j'étais déjà arrivé devant chez elle et je n'allais certainement pas faire demi-tour simplement parce qu'elle me l'avait demandé. Les minutes passent et je me retrouve devant la porte de son appartement, fouillant la poche de ma veste pour agripper les clés qui m'avaient été gentiment léguées. Déverrouillant la serrure pour entrer en toute discrétion, délaissant mes chaussures dans l'entrée et glissant sur le parquet jusqu'à la porte de sa chambre.

Si elle pensait qu'elle pouvait faire le burrito dans son lit jusqu'au soir, elle se fourrait le doigt dans l'oeil.

J'ouvre la porte pour tomber sur sa silhouette enroulée dans la couverture, sa tête me fixant d'un regard menaçant. Sauf que sa crédibilité se résumait au néant avec ses cheveux désordonnés autour de son joli visage. Ses paroles me tirent un autre sourire et je croise les bras sur mon torse. « Des paroles, des paroles. Tu aboies beaucoup mais tu ne mords pas, hein ? » je rétorque avec insolence, malgré la joie inscrite en majuscule sur ma tronche. Rien que la voir suffisait à mon bonheur. « Bonjour, d'abord. » je rajoute, plus tendrement. Avant de me délester de ma veste en jean, abaissant la capuche de mon pull, faisant quelques pas dans sa direction. Je me laisse tomber sur son matelas, à ses côtés, avant de rouler sur moi-même pour lui faire face. « On me dit dans l'oreillette qu'il y a une fille incroyablement mignonne mais terriblement récalcitrante, dans les parages. » je susurre, amusé. Avant de déposer mes lèvres sur sa joue, seule partie accessible à cause de son visage tourné de l'autre côté. Je savais que ça n'allait pas être une paire de manche de lui faire changer d'avis, mais j'ai toujours été une tête de mule.


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Joanie Foster
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Joanie Foster


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MessageSujet: Re: I just wanna be alone | Cadie #1  I just wanna be alone | Cadie #1 EmptyJeu 8 Oct - 12:42

Alone. But with you.
Cade & Joanie

Des fois, je me demandais si ne jamais me réveiller n’avait pas été la meilleure des solutions si quitter ce monde n’était pas le seul moyen possible pour faire disparaître toutes les images qui me reviennent, toutes les horreurs que j’aurais préféré oublier, définitivement. Mais tout le monde semblait croire que j’avais besoin de me rappeler de ce que j’avais traversé pour apprendre à tourner la page, pour que la douleur finisse par s’apaiser. Mais me souvenir, c’était revivre cette journée. Et revivre, c’était mourir, une seconde fois. Ressentir de nouveau la terreur, revoir la respiration saccadée de Rey, son visage strié par les larmes et tout ce sang… Entendre les coups de feu résonner dans mon esprit, les cris et les sanglots étouffés. Et plus je repensais à cette journée, moins je comprenais ce qui m’avait pousser à agir de la sorte, moins je croyais à toutes les choses qu’on m’avait raconté. Pourquoi est-ce que je me serais jetée dans la gueule du loup ? Pourquoi est-ce que j’aurais été prête à me sacrifier ? Je ne suis pas courageuse et je suis loin d’être une battante. Tout ce dont je me souviens, c’est de la peur qui me tiraillait les entrailles, la peur immense de ne pas voir le soleil se lever le lendemain. Je n’avais rien à voir avec cette fille, celle qui aurait tout donné, même sa vie, pour sauver celle des autres. Ce n’était pas moi. Comment ça pouvait l’être, alors que je n’étais même pas capable de faire face à la réalité ?

La porte de ma chambre s’ouvre sur le visage de Cade, et je ne peux pas m’empêcher de le menacer du regard, avant de les prononcer à voix haute, tout en me maudissant intérieurement. J’aurais dû me douter qu’il n’en aurait que faire de mon message et qu’il viendrait quand même. Peut-être que je n’aurais pas dû lui donner mes clefs. C’était très appréciable de retrouver sa silhouette, assise sur mon canapé quand je finissais les cours, de pouvoir me blottir contre lui après une longue journée, alors que je pensais passer ma soirée en tête à tête avec mes manuels de droits, mais là, je sens que je vais rapidement le regretter. Je le connaissais suffisamment bien pour savoir qu’il ne me laissera pas broyer du noir en paix. Ou en tout cas, pas après avoir tout tenter pour me tirer hors de chez moi. Sauf que je n’ai pas envie de le quitter, mon chez moi. Mais ma menace de rupture semble plus l’amuser qu’autre chose et moi, je me renfrogne. « Approche un peu, tu vas voir si je ne mords pas. » je réponds, les sourcils froncés, d'un ton faussement menaçant. Je suis à deux doigts de lui montrer mes dents, mais je sais que ce sera fichtrement ridicule, et qu'il ne va pas se gêner pour me le souligner. Alors je laisse tomber l'idée, mais je garde tout de même celle de mettre à exécution mes menaces si il devient un peu trop insistant à mon goût. Mais il suffit que sa voix s'adoucisse pour que toutes mes résolutions - les mauvaises, pas les bonnes, tombent à l'eau. « Bonjour. » je murmure entre mes dents, maudissant mon cœur, ce traître, de se montrer si faible dès qu'on se retrouve rien que tous les deux. Je l'observe en silence, ne bougeant pas d'un iota quand il décide de s'installer à mes côtés dans le lit, détestant presque l'idée d'avoir un petit ami aussi compréhensible et adorable. « Je ne vois pas de quoi tu parles, désolée. Tu devrais peut être essayer d'aller demander à mes voisins du dessus s'ils n'ont pas une petite idée. » je dis, en levant les yeux vers le plafond alors qu'il dépose un doux baiser sur ma joue. Et je l'avoue, oui, ça me frustre un tout petit peu. Alors mon visage se tourne entièrement dans sa direction, se rapprochant du sien et mes yeux plongent dans ses iris. « Avant que tu ne partes à sa recherche, tu permets, mais je prends ce qui me revient de droit... » je souffle contre ses lèvres avant de venir y sceller les miennes. Puis je mets fin à ce contact, pour finalement lui tourner le dos. « C'est gentil d'être passé, mais il ne faudrait surtout pas que tu fasses attendre cette fille incroyablement mignonne. » Parce que je n'ai toujours pas changé d'avis, je n'irais pas. Ni aujourd'hui, ni demain, ni même dans un mois en fait. Je ne veux pas retourner à l'université, je ne m'en sens pas capable. Et je m'en fiche, de passer pour une fille capricieuse, une lâche ou une faible. Je m'en fiche de rater encore une année, de toute façon, une deuxième première année dans mon dossier, ça ne m'ouvrira pas les meilleures portes. Et le fait que je sois restée sept mois sur un lit d'hôpital n'est pas une excuse suffisante. Mon avenir est déjà perdu d'avance. Il n'y a plus rien qui me retient là bas, et de toute façon, y retourner, ce serait donner l'occasion aux souvenirs de revenir. Et je ne suis pas certaine d'en avoir envie. « Tu vas être en retard, Cade... » je fini par chuchoter, le regard perdu vers l'extérieur que j'observe à travers la fenêtre. J'avais peut-être enterré tous mes projets futurs, mais les siens, ils étaient toujours là. Et il était hors de questions qu'il arrive en retard ou qu'il rate le jour de la rentrée par ma faute.

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Cade Sargent
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Cade Sargent


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MessageSujet: Re: I just wanna be alone | Cadie #1  I just wanna be alone | Cadie #1 EmptyMer 21 Oct - 17:57

I'll always be by your side.
Cade & Joanie

Joanie faisait partie de mon quotidien depuis longtemps que son absence avait laissé un trou béant dans ma poitrine. Sa silhouette à la longue chevelure retombant dans son dos, ses remarques aussi tranchantes que des lames, la fureur de vivre qui émanait d'elle à chaque mouvement. Je l'ai vu grandir, s'épanouir, quitter les rondeurs de l'enfance pour adopter les traits d'une femme. J'ai vu mes sentiments passer d'une profonde amitié à une terrible attraction qui m'avait longtemps fait peur. Comment ne pas être effrayé à l'idée d'être rejeté ? Qu'est-ce qui se serait passé si elle ne m'avait pas retourné mes sentiments ? La seule pensée de notre relation détruite par un amour à sens unique m'avait terrifié. Et j'avais gardé ce désir qui pulsait à l'intérieur de moi pendant quelques temps, jusqu'à ce qu'il soit trop lourd à porter. Jusqu'à ce que la vague déferle et m'emporte avec elle. Mais mes doutes avaient été effacés par la douceur de sa peau et la pulpe de ses lèvres. Par la tendresse qu'il me soufflait au visage et par cette affection qu'elle me renvoyait au centuple, derrière ses ronchonnements et son caractère flamboyant. Ces sept mois ont été les plus longs de ma vie, passés sur une corde raide, à trébucher d'un côté et de l'autre sans jamais retrouver l'équilibre. Parce que sans elle, je ne pouvais pas être complet. J'avais besoin de sa présence à mes côtés pour être entier, pour me sentir vivant. J'ai l'impression d'avoir erré dans le noir pendant si longtemps, tendant les bras pour me repérer, pour espérer la récupérer. J'ai observé son visage pâle et ses paupières closes pendant tellement d'heures que j'ai arrêté de les compter, tenant sa main tiède dans la mienne dans l'espoir du moindre signe qu'elle me reviendrait.

Et maintenant qu'elle était là, je ne voulais pas l'abandonner. Je ne pouvais pas. Elle m'était si précieuse. La vie devait être si différente, depuis ses yeux. Même si je ne pourrais jamais comprendre ce qu'elle traversait, je voulais être à ses côtés pour la soutenir, être l'épaule sur laquelle elle pourrait se reposer lorsqu'elle se sent faible. Tourner la page allait prendre du temps, beaucoup de temps. Mais elle ne devait pas avoir peur, elle ne devait pas lâcher prise. Elle avait survécu, elle s'était battue pour rouvrir les yeux, pour remettre pied à terre. Elle était revenue jusqu'à moi et je savourais la mesure de ma chance. Pouvoir la serrer dans mes bras, murmurer à son oreille, me nourrir de son visage aux traits délicats. Apprécier les moment simples, le parfum qui émanait de sa peau, sa franchise et la tranquillité des instants passés ensemble. Elle avait besoin de quelqu'un pour la guider, pour lui permettre d'avancer, pour lui dire de ne plus avoir peur. Quelqu'un pour apaiser ses peines, pour l'empêcher de sombrer dans l'obscurité de ses souvenirs. Et si les autres se complaisent dans l'ignorance en la laissant agir ainsi, ce n'était pas le cas pour moi. Je n'allais pas la regarder rester cloîtrée dans son coin et gâcher son avenir. « Peut-être que j'aime ça, qui sait ? » je lâche, goguenard, en secouant mes sourcils avant d'approcher du bord de son lit. Puis je la salue doucement, m'amusant des réactions de son visage. Toutes les ridules de contrariété disparaissaient, rendant à son visage sa joliesse habituelle. Joanie était belle. Terriblement belle. Je pense que je retombe amoureux d'elle à chaque fois que mes yeux se tournent dans sa direction.

Sa réponse me fait rouler des yeux mais je ne quitte pas ma position, pliant un coude pour poser ma tête contre mon poing replié. Mais sa bouche se pose doucement sur la mienne et je ferme les yeux quelques instant pour savourer ce moment. Pourtant, mon sourire s'efface à ses paroles et je fronce les sourcils, laissant échapper un soupir. Elle était sacrément têtue quand elle le voulait. Sauf que j'avais plusieurs années d'expérience en gestion de crise joanienne derrière moi. « Tu crois qu'elle est célibataire ? Elle m'a franchement tapé dans l'oeil. J'ai bien envie de l'embarquer avec moi à l'école. » je souffle, l'air de rien. Un silence s'étire entre nous et je me contente de la regarder sans un mot alors qu'elle a détourné le regard vers la fenêtre. Son murmure retentit entre nous et je me contente de m'asseoir en tailleur sur le lit, agrippant le bas de mon pull pour le tirer vers le haut. Autant me mettre à l'aise. J'avais abandonné l'idée d'aller à l'université au moment où elle m'avait fait comprendre qu'elle ne comptait pas y mettre un pied. Ne pas venir le jour de la rentrée allait certainement me vouloir des points en moins mais c'était le cadet de mes soucis. « Je ne vais nulle part, Jo. » je répond, platement en déposant le vêtement à ma gauche. Passant une main dans mes cheveux déjà passablement décoiffés, je reprends : « Tu ne peux pas rester planquée ici jusqu'à la fin de tes jours. » Elle avait tous les droits d'être en proie à la peine, au malaise, à une peur profonde vu ce qu'il s'était passé là-bas et ce qu'il lui était arrivé à elle. Mais je ne permettrais pas qu'elle se laisse tomber au fond du trou à cause de ça. Joanie était une battante, une personne fougueuse qui ne se laissait habituellement pas abattre. « Au passage, je compte bien sur ta culpabilité quant à mon avenir pour te faire sortir d'ici. Et je n'ai pas le moindre regret. » je rajoute, en croisant mes bras sur mon torse. Puis je finis par me laisser à nouveau tomber à ses côtés, incapable de rester éloigné en voyant les expressions qui traversent son visage. Mon bras serpente pour se poser sur sa taille, à travers la couverture. « Il faut bien que tu reprennes le contrôle de ta vie, mon coeur. Tu te laisses dépasser par celle-ci et tu crois que je vais te laisser plonger sans rien faire ? Je sais que c'est difficile mais tu dois y faire face pour avancer. » je susurre, en cherchant ses yeux des miens. « Je serai là, avec toi. Rey sera là. On sera là pour te soutenir. »      


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Joanie Foster
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MessageSujet: Re: I just wanna be alone | Cadie #1  I just wanna be alone | Cadie #1 EmptyLun 26 Oct - 21:55

Alone. But with you.
Cade & Joanie

Cade était l’un des piliers, si ce n’est pas l’une des fondations même de mon existence. Il a toujours fait partie de ma vie, il a toujours été présent à chacun des moments importants que je traversais, et je ne pouvais pas m’imaginer un futur sans sa présence à mes côtés. Je lui devais tellement, pour tout ce qu’il s’évertuait à m’apporte depuis qu’on est gamin, mais encore plus depuis nos cœurs s’étaient ouverts et liés. Et ça, c’était sans compter sur son soutien sans faille depuis mon réveil. Je crois que sans lui, je n’aurais jamais eu la force de me relever. Je ne me serais sans doute jamais battue pour simplement réapprendre à vivre, j’aurais sûrement abandonné avant même de commencer la rééducation. Mais il ne m’a jamais laissé tombé. Il m’a encouragé, redressé à chaque fois que je trébuchais, en gardant sa main fermement serrée dans la mienne.

Et vu mon caractère, ça n’avait pas dû être une mince affaire.

Mais si j’étais têtue, Cade l’était tout autant. Je savais pertinemment qu’il n’allait pas lâcher l’affaire avec l’université, sauf que je n’étais pas prête de la lâcher non plus. Et je comptais bien avoir le dernier mot, comme presque toutes les fois précédentes. « Ton plan de drague, c'est de l'emmener à l'école ? » je demande en haussant les sourcils. « Tout porte à croire que tu vas finir célibataire... » Puis je me renfrogne, et je détourne le regard, trouvant un attrait soudain à ce qui se trouve de l'autre côté de la fenêtre. Le monde extérieur, je n'avais pas envie de le retrouver, c'était beaucoup trop tôt, beaucoup trop effrayant. L'observer de loin, à travers une vitre, ça me convenait très bien pour le moment. Quant à la faculté, je n’étais tout simplement pas certaine d'être capable d'y remettre les pieds un jour. Le simple fait d'y penser me faisait angoisser, et je ne savais pas si j'arriverais à passer au-dessus de tout ça. Pas tant que les scènes de cette journée me reviendraient par flash, sans jamais crier gare et que ces images continueraient de hanter mes nuits. Parce qu'y retourner, c’était donner l'occasion aux souvenirs de revenir et je n’étais pas prête à leur faire face. Pas encore. Mais ce n'était pas parce que moi, j'avais décidé de foutre en l'air mon avenir scolaire et professionnel que j’étais d'accord pour que Cade fasse de même. « Pourquoi ? Tu n'as pas besoin de moi pour y aller. En plus Rey va s'inquiéter si aucun de nous deux ne se pointent. » Je n'ose pas lui dire que j'ai délibérément refusé de répondre à son message, et à tous ceux qu'elle m'envoie depuis deux jours, parce que je sais ce qu'il va en penser. Et sûrement parce qu'au fond, je m'en voulais un peu d'ignorer ma meilleure amie de la sorte. Mais c'était plus fort que moi, je n'y arrivais pas. Je ne savais pas ce qui m'empêchais de lui écrire, ce qui me bloquait autant depuis quelques temps. Rey c'était un peu comme la sœur que je n'avais jamais eu, les chamailleries enfantines en moins. Puis contrairement aux autres personnes de mon entourage, elle était la plus à même de me comprendre, parce que ce que j'avais vécu, elle l'avait traversé aussi. Et la mort, elle l'avait également frôlé... Peut-être que finalement, c'était ça qui m'effrayait, qu'elle ait la capacité de lire en moi comme dans un livre ouvert, parce qu'elle avait dû vivre le même Enfer. « Et pourquoi pas ? » je demande d'une voix basse. Mon lit était plutôt confortable et, merci la technologie et le vingt-et-unième siècle, je pouvais me faire livrer mes courses à domicile. Mais mes rêves de vivre en ermite s'effondre alors qu'il remet sur le tapis cette histoire d'université et d'avenir. Je tourne enfin la tête dans sa direction, un soupir s'échappant de mes lèvres. « Non, ça ne marchera pas. » Si, ça va marcher. On le sait tous les deux, mais je vais m'obstiner à croire le contraire. « C'est ta décision de rester avec moi, pas la mienne. » J’étais contente, qu'il soit là, évidemment, j’étais même très reconnaissante. Mais je m'en voulais aussi terriblement qu'il rate son premier dans l'unique but de rester avec moi. Je ne méritais pas autant d'attention de sa part. Je le regarde se rallonger à mes côtés, son bras venant se poser sur ma taille. Mon cœur se serre dans ma poitrine et je dégluti faiblement. « Je ne sais pas comment faire. » je réponds, le souffle court. Mon regard croise alors les siens et le sien et je sens les larmes naître dans le coin de mes yeux. Je savais qu'ils seraient là pour moi. Je savais qu'ils ne me laisseraient jamais tomber, parce qu'ils ne l'avaient jamais fait jusqu’à maintenant. J'avais confiance en eux plus qu'en n'importe qui, mais ce n'était pas vraiment la question. « Je ne sais même pas comment t'expliquer ce que je ressens, Cade... » C'était un sentiment presque indescriptible, un sentiment qui me donnait l'impression d'avoir perdu quelque chose d'essentiel à mon existence, lors de ce drame. « Je me sens vide. Et des fois, quand je me regarde dans le miroir, c'est comme si je faisais face à quelqu'un d'autre, à une parfaite inconnue... » j'avoue, à voix basse. « Je me souviens de celle que j'étais avant, mais ça me semble tellement improbable, que je me demande si tous ces souvenirs sont vraiment les miens. » Mon corps vient se lover contre le sien, mes bras glissant autour de sa taille, mon visage se cachant contre son torse. « J'ai peur de me rappeler de ce que j'ai fait pour protéger Rey, parce que je crois qu'aujourd'hui, je serais incapable de le refaire. » Je resterais très certainement dans cette salle, à attendre que cet homme ne vienne semer la mort, ou que la police ne l'arrête avant. « C'est horrible et égoïste de penser ça, hein...? » Ma voix se brise et les larmes se mettent à ruisseler le long de mes joues.

Je détestais la Joanie que j’étais en train de devenir. Encore plus que celle que j’étais.


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Cade Sargent
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MessageSujet: Re: I just wanna be alone | Cadie #1  I just wanna be alone | Cadie #1 EmptyDim 27 Déc - 19:09

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Cade & Joanie

Les seules fois où j'ai pensé à mon avenir, il y avait la silhouette de Joanie à mes côtés et sa main dans la mienne. Je n'ai jamais été quelqu'un qui pense au futur, qui fait des plans sur la comète. Mariage, enfants, ça me donnait des sueurs froides, sachant que j'étais seulement à l'université à tenter d'obtenir un diplôme. Mais il y avait un millier de choses que je voulais vivre en sa compagnie. Un millier d'endroits où je voulais l'entraîner, un millier d'activités que je voulais partager avec elle. Des voyages, des sorties, des soirées enlacés l'un contre l'autre. Des rires, des yeux brillants d'émerveillement. Et cette chaleur confortable que je ne ressentais qu'en sa présence. Et l'accident, ça m'avait fait l'effet d'avoir été fauché sans prévenir, d'avoir été amputé d'une part de moi-même. Poser les yeux quotidiennement sur son visage pâle, qui mincissait à vue d'oeil. Sur sa poitrine se levant à peine, sur ses bras qui reposaient, inertes le long de son corps. Ses paupières qui ne se décidaient pas à s'ouvrir. Cette vision qui ternissait l'éclat dans ma poitrine, qui teintait mon quotidien d'un gris morose, d'un film opaque et pesant. Puis l'attente. Interminable. Il n'y avait pas une heure qui passait, un jour sans que ma tête soit remplie d'elle. Mon inquiétude grandissant au fil du temps. Et l'espoir, fébrile, qui oscillait selon les moments. Des soirées obscures à ressasser, à taper du poing contre un mur en espérant que la douleur saurait atténuer l'agonie qui tempêtait à l'intérieur de moi. Des jours à vibrer, la volonté reboostée par quelques nouvelles positives.

Mais elle ne se réveillait toujours pas. Et moi je continuais à avancer à reculons, refusant de la laisser derrière.

Le plus difficile, ce n'était pas d'ouvrir les yeux au final. C'était de comprendre que la terre avait continué de tourner, que le temps ne s'était pas s'arrêté et que son cours avait repris, comme si de rien n'était. Les mois s'étaient succédés et elle s'éveillait avec du retard, en décalage avec son propre univers. Et je voyais clairement qu'elle est déphasée, que rien n'allait vraiment mieux. Je ne pouvais pas me résoudre à aller à l'école comme si de rien n'était, en sachant qu'elle était là, enroulée en boule à se morfondre. Joanie était en vie et c'était ce qu'il y avait de plus précieux à mes yeux. Le reste allait se remettre en place, s'ajuster doucement, avec du temps et de la volonté. Parce qu'il fallait qu'elle en aie, pour reprendre sa route et retrouver ses repères. Elle aurait beau dire ce qu'elle voulait, je ne comptais pas bouger d'un pouce, quitte à partir sur de mauvaises bases en ce début d'année. Son bien-être comptait plus à mes yeux que le discours dispensé pour officialiser le retour des élèves à l'université. Mon sourcil se hausse à sa remarque et je me contente d'attraper mon téléphone, allongeant le bras pour récupérer le petit appareil, pianotant rapidement sur l'écran avant de le jeter à sa précédente place. « Hop, prévenue. Comme ça, elle n'aura pas à s'inquiéter de notre absence. » Argument désormais invalidé. Et je présumais qu'il y aurait peut-être quelqu'un qui se porterait volontaire pour lui tenir compagnie. Grand, brun, bouclé et terriblement agaçant. Puis je finis par lui rappeler l'immanquable vérité. Il fallait qu'elle se reprenne. Qu'elle regagne le contrôle de sa vie. Elle ne pouvait pas se cacher dans son appartement indéfiniment. « Oui mais je sais que tu vas culpabiliser, à un moment ou à un autre. Je te connais assez, Jo. » je souffle, avec un sourire contrit.

Avant de lui promettre de rester à ses côtés, quoi qu'il arrive.

Ma main se met en mouvement d'elle-même, au moment où mes yeux se posent dans les siens, dans lesquels pointaient quelques larmes. « Hey, ça va aller... » je souffle, caressant sa joue et chassant les perles salées d'un léger revers de pouce. « Et je ne serais jamais en mesure de comprendre vraiment, je le sais, mais je peux au moins t'écouter. » je rajoute, avec gravité. Cette impuissance que je ressentais face à son état, c'est horrible à vivre. Comme une croûte qui s'arrachait en permanence, sans avoir jamais le temps de cicatriser correctement. Je ne pourrais jamais ressentir la même chose qu'elle, parce que ça lui était propre, en conséquence de ce qu'elle avait vécu. Mais j'étais là pour l'entendre, pour absorber ses peurs, essayer d'apaiser ses maux. « C'est une question de temps. Pour te réadapter au monde qui t'entoure. Pour retrouver ta place dans ce quotidien qui peut te paraître parfois un peu étranger. » Son bras vient finalement se loger autour de ma taille et je la serre contre moi. Un peu plus intensément que je l'aurais voulu, peut-être. Mais j'ai parfois peur qu'elle disparaisse à nouveau, tellement peur que ça m'en fait mal à en crever. « Je t'aime tellement, Jo. Te voir dans ce lit, sans savoir si tu allais me revenir un jour. Continuer d'espérer, tous les jours. » je susurre, la voix légèrement tremblante, fourrant mon visage dans l'oreiller au-dessus de sa tête pour lui épargner mon visage traversé par l'émotion. « Tu as le droit d'être égoïste. Parce que peu de gens auraient fait ce que tu as fait, là-bas. Tu as été très courageuse. Et Rey n'oubliera jamais ce que tu as fait pour la sauver. » Je n'ai jamais réussi à lui en vouloir pour ça. La fille que j'aimais s'était délibérément mise en danger. Mais c'était un geste d'une telle dévotion pour un être qui lui était cher que ça m'empêchait toute forme de colère. J'aurais fait pareil, si je m'étais trouvé à sa place et elle dans celle de notre amie. J'aurais préféré donner ma vie pour qu'on sauve la sienne. « Tu dois te battre, mon coeur. Tu dois accepter que ça t'a changé mais ça doit te servir de force pour rebondir, pour choisir ce que tu veux être. Tu ne peux pas abandonner. Pas maintenant, quand vous êtes toutes les deux en vie, saines et sauves. » J'ai cru éclater en morceau quand j'ai su que les deux femmes de ma vie étaient dans un état critique. On m'enlevait les deux constantes de mon existence, d'un seul coup. « Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour moi. Je serai ton repère dans la nuit. Continue d'y croire, comme je l'ai fait tous les jours en venant te voir à l'hôpital, en serrant ta main et en priant pour que tu sortes de ton sommeil. Bats-toi pour te retrouver, pour décider de la voie que tu veux prendre, désormais. » je murmure, en la serrant toujours contre moi, avant de déposer un délicat baiser sur son front.

S'il fallait avoir la foi pour deux, j'étais prêt. Tant qu'elle restait à mes côtés et qu'elle reprenait vie, qu'elle retrouvait son chemin. Parce que je voulais qu'on avance, chacun l'un à côté de l'autre.  


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MessageSujet: Re: I just wanna be alone | Cadie #1  I just wanna be alone | Cadie #1 EmptySam 16 Jan - 0:21

Alone. But with you.
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La Terre ne s’était pas arrêtée de tourner. Le monde entier avait continué d’avancer, était passé à autre chose, à d’autre drames bien plus importants, bien plus graves, des sujets plus actuels, en accord avec le temps. Presque un an s’était écoulé depuis la fusillade, la douleur s’était atténuée, les images avaient commencé à devenir flous, dans l’esprit des étudiants, mais dans le mien, tout restait beaucoup trop net. J’avais encore cette étrange impression que tout datait de la veille, que le temps qui s’était écoulé jusqu’à maintenant n’était qu’un vaste mensonge, que j’évoluais dans une sorte de faille spatio-temporelle. Je n’étais pas à ma place, je me sentais en décalage avec tout le monde, mais surtout avec moi-même. Celle que j’étais, avant l’accident, elle me paraissait irréelle, sortie tout droit de l’imagination de mes proches, des personnes que je côtoyais au quotidien, ou de mes quelques souvenirs. Et c’était ça, le pire, je crois. Avoir des souvenirs, les revivre, se les remémorer, mais ne pas les comprendre. J’étais incapable de me reconnaître là-dedans, de me sentir en phase avec cette Joanie du passé. Et c’était terrifiant. J’avais été quelqu’un, la même personne, pendant dix-huit ans, et du jour au lendemain, je me sentais vidée de toute personnalité, de toutes ces choses qui me caractérisait avant. J’étais toujours Joanie Foster, mon vécu n’avait pas changé, mais cette petite flamme qui dansait à l’intérieur de mon âme, qui faisait de moi celle que j’étais avant cette journée d’automne, elle s’était éteinte. Et j’ignorais comment la rallumer, si même il était possible de le faire. Je ne savais même pas si j’en avais réellement envie… Peut-être que je m’en demandais trop, peut-être que j’allais avoir besoin de plus de temps pour tourner la page, parce que j’avais passé sept mois endormie. Près de deux-cent-treize jours complètement déconnectée de la réalité, à me battre pour survivre, pour revoir le visage des personnes que j’aimais.

Mais aujourd’hui, je n’étais même plus certaine que cette bataille en ait valut la peine.

J’étais vivante, oui. Mais j’étais perdue, déboussolée, mais surtout, j’avais peur. Peur que tout recommence, peur de quitter mon appartement, seul endroit où je me sentais un minimum en sécurité, quand le silence qui y régnait n’était pas interrompus par des bruits inexpliqués et qui me ramenaient des mois en arrière. Ou quand mes rêves ne se transformaient pas en souvenirs que, d’après les nombreux thérapeutes que j’avais vu, je refoulais en bloc. Mais en quoi me rappeler ce funeste jour pouvait-il bien m’aider à aller mieux ? Au contraire, j’avais besoin de l’oublier pour aller de l’avant, pour retrouver la force de mettre un pied en dehors de mon immeuble sans être cramponnée au bras de Cade ou de mes amis, sans manquer la crise d’angoisse à chaque pétardement de scooters. Je ne voulais plus affronter le monde extérieur ou le regard des autres. Je ne me sentais pas prête à reprendre une vie normale, c’était trop tôt. Tout me semblait désespérément trop tôt. Et retourner à l’université en faisait partie. Rien que de penser à remettre un pied là-bas, me donnait envie de pleurer. Je savais que certains des bâtiments étaient toujours inaccessibles, que celui où la bombe avait explosé tenait encore miraculeusement debout et que tout le périmètre était bouclé, à cause des risques d’effondrement. Et j’avais sentie l’angoisse me gagner à la simple vision des photos sur le net, alors je n’osais pas imaginer ce qu’il en serait si je devais le voir en vrai. Et si j’étais prête à foutre mon avenir en l’air, je refusais que Cade en fasse autant. J’avais besoin de sa présence pour me sentir bien, complète, mais aussi étrange que ça pouvait paraître, je préférais le savoir sur les bancs de la fac. Alors j’essaie tous les stratagèmes pour subtilement le mettre à la porte, mais rien n’y fait. « Tu as une solution à tout, hein ? » je murmure dans un souffle, alors qu’il repose son téléphone après avoir prévenu notre amie. Comme j’imagine qu’il en a même une à la question que je m’apprête à lui poser, dans l’espoir qu’il se décide vraiment à partir, je me décide de me taire et de la garder pour moi. Puis je fronce les sourcils, secouant légèrement la tête. « Donc tu comptes sur ma culpabilité pour me faire remettre un pied là-bas ? » je demande, avant de pousser un long soupire. « Je ne veux pas y retourner, Cade. Je ne peux pas… » J’étais tétanisée, rien qu’à cette idée.

Les larmes finissent par glisser le long de mes joues au moment où sa main se poser sur ma taille. Je me sentais si mal et quelque part, si seule. Je savais que c’était faux, que j’étais entourée des meilleurs, mais je ne pouvais pas empêcher ce sentiment si intense qu’était la solitude. Et si cette sensation s’apaisait lorsque Cade se trouvait à mes côtés, elle ne disparaissait jamais vraiment. Elle restait dans l’ombre, attendant un moment de faiblesse pour ressurgir. Et peut-être que je n’aurais pas dû prendre mes distances avec la seule personne capable de réellement me comprendre, qui avait dû ressentir tout ce que moi, je ressentais en ce moment. Cette peur immense que la douleur ne s’en aille jamais, toutes cette crainte qui me serrait les entrailles quand je fermais les yeux, en m’imaginant que le cauchemar pouvait recommencer. « Oui… Mais combien, de temps ? » je demande en me blottissant contre lui, enfouissant mon visage contre son torse. « C’est dur et j’ai tellement peur. » Je sens ses bras se resserrer autour de mon corps et je fais de même dans son dos, étouffant un énième sanglot en l’entendant me dire à quel point il m’aime. « Ne me lâche pas… » Ma voix sonne presque comme une supplication, un appel à l’aide. Il était mon seul point d’encrage, la seule personne qui m’empêchait de partir complètement à la dérive. Parfois, j’avais l’impression qu’il ne restait plus que lui et moi. Et je me sentais horrible de penser une telle chose, alors que Rey s’était montrée bien plus présente que les propres membres de ma famille. « Mais est-ce que j’ai le droit de lui en vouloir pour quelque chose dont elle n’est pas responsable ? » je fini par lâcher, relevant mon visage strié par les larmes dans sa direction. Parce que oui, je lui en voulais. Tout comme j’en voulais à l’ancienne Joanie. J’avais pris la décision de la sauver, de protéger sa vie plutôt que la mienne et si tout le monde voyait un acte héroïque là-dedans, moi je n’y voyais qu’une action stupide et suicidaire. Si j’avais pensé à moi, avant de penser à elle, je n’en serais sûrement pas là, aujourd’hui. « Je suis horrible, hein… ? » Je dois me faire violence pour retenir les larmes d’affluer à nouveau, pour contrôler le tremblement dans ma voix. Je détestais ce sentiment, plus que tout au monde. « Et si je n’aime pas la personne que je suis en train de devenir… ? Et si celle que je suis devenue fout tout en l’air ? Je ne veux pas que ça arrive par ma faute. » Ma main s’agrippe à son tee-shirt, le serrant de toutes mes forces. « Je ne sais pas si j’en suis capable, Cade. Je n’ai pas ta force… Je ne l’ai plus. » J’étais fatiguée de croire, de me battre ou d’espérer. J’en avais marre qu’on me répète les mêmes choses, sans cesse, alors que personne ne savait rien, personne ne savait si, un jour, je retrouverais une vie plus ou moins similaire à celle que j’avais avant. Parfois, je me demandais si remettre tous les compteurs à zéro, si tout recommencer, loin de cette ville, loin de tous mes souvenirs n’était pas la meilleure solution. « Je ne sais même plus si tout ce que je ressens m’appartient encore… » je fini par avouer, le cœur lourd.


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MessageSujet: Re: I just wanna be alone | Cadie #1  I just wanna be alone | Cadie #1 EmptyJeu 15 Avr - 19:38

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Tu as une solution à tout, hein ? Un infime sourire étire mes lèvres à son soupir, mon téléphone déposé sur la table de chevet. J'avais toujours été imaginatif, en plus de posséder une grande capacité d'adaptation. Et j'étais incapable de me rendre insouciamment à l'université en sachant que ma moitié se trouvait au fond du gouffre. Ma vie avait toujours été équilibrée par la présence de Joanie dans ma vie et ce n'était pas maintenant que ce juste milieu allait s'arrêter. J'avais besoin d'elle pour être heureux, pour me sentir complet. Ressentir une telle détresse à l'intérieur d'elle, ça me rongeait à petit feu, ça mettait à mal tout ce qui m'entourait. Je ne pouvais pas avancer et voir d'autres soleils se lever si elle ne se trouvait pas à mes côtés, si ses fondements se brisaient les uns après les autres. Je ne pourrais jamais comprendre sa douleur et les traumatismes qui l'accompagnaient parce que j'avais eu la chance de ne pas être l'une des victimes de cet acte barbare. Je n'étais pas passé près de la mort, je n'avais pas fini dans un profond sommeil pendant des mois. J'étais dans l'impossibilité de me mettre à sa place et je le savais bien. C'était la base même de ce sentiment d'impuissance qui rampait sur ma peau quand je la voyais dans un tel état d'agonie. Mais rester cloîtrée dans sa bulle à remuer ses idées noires, ça n'allait l'aider en rien à avancer. Elle allait simplement se complaire dans ces ténèbres et plonger davantage, un peu plus à chaque minute. Elle devait se rouvrir au monde, l'apprivoiser à nouveau, retrouver ses marques, petit à petit. « Honnêtement ? Oui. En tout cas, dans le cas échéant, j'aurais essayé. » je réponds, en haussant les épaules. J'étais prêt à faire n'importe quoi pour qu'elle mette un pied dehors. Pour qu'elle se reconnecte à ce qui se trouvait autour d'elle. « Mais tu ne peux pas te cacher ici pour le restant de ta vie. Et tu le sais très bien, Jo. » je souffle, les yeux baissés sur sa forme recroquevillée dans la couverture.

Elle avait besoin d'un moment pour faire passer pour la pilule, pour accepter la réalité et appréhender ce réveil, cette réadaptation.

Oui… Mais combien, de temps ? Ma bouche se plisse et je secoue à nouveau les épaules contre le matelas, le joue posée contre l'oreiller. « Je ne sais pas, mon coeur. C'est quelque chose qui va dépendre de toi, de ta volonté, des gens qui seront là pour t'aider à aller de l'avant. C'est propre à chacun. Et c'est parfois plus long que ce que l'on voudrait, malheureusement. » je resserre mon étreinte autour de sa taille, déposant mes lèvres furtivement sur son front pâle. « Je sais. C'est normal. Tu n'as pas à t'en vouloir d'être désemparée, de te sentir faible. Mais je suis là. » je murmure, alors que ses bras m'étreignent plus fermement, quelques sanglots traversant sa poitrine. J'avais l'impression de me sentir cisaillé par la tristesse, par un désespoir profond. Je voyais la fille que j'aimais éprouver un mal être si grand qu'il semblait à deux doigts de la submerger et j'avais l'impression de ne rien pouvoir faire, d'être réduit à un spectateur de cette scène qui fissurait quelque chose dans ma poitrine. Surtout en voyant la bataille intérieure qu'elle se livrait par rapport à son geste pour protéger Rey. « Je ne pense pas que tu sois horrible, Jo. Tu as agi par instinct. Et ton instinct a préféré protéger une personne chère à ses yeux. » En même temps, je pouvais imaginer son point de vue. Elle avait pris des risques mais elle en avait subi les répercussions. « Tu as le droit de regretter. Même si ça peut paraître égoïste, tu as le droit de penser à toi, de revenir sur tes pas. Après, on ne pourra rien changer à ce qui s'est passé et tu dois simplement apprendre à composer avec, à faire de cette expérience quelque chose d'autre, un tremplin pour avancer. » je susurre, sur un ton bas. Mais sa main s'agrippe à mon tee-shirt et je sens la cassure sur certains de ses mots. Et si je n’aime pas la personne que je suis en train de devenir…? « Hey. » je reprends, un peu plus fort pour la forcer à se focaliser sur moi. « Tu viens de rouvrir les yeux sur un monde qui a continué d'avancer sans toi. Tu as changé, c'est certain. Mais tu ne dois pas en avoir peur, tu dois apprendre à te découvrir autrement et à accepter ce que tu es désormais. À te retrouver, à faire avec ces nouvelles facettes de toi, pas à pas. » Une chose qui n'avait jamais changé en tout cas, c'est qu'elle ne se laissait jamais assez de temps pour faire face aux choses. Elle voulait que tout soit digéré tout de suite, maintenant. Mais dans cette situation, elle n'arrivait pas à surmonter la vague émotionnelle qui s'abattait sur elle. Elle se réveillait d'un coma en pensant que tout allait se régler en quelques jours. Alors qu'il allait lui falloir du temps pour mettre deux pieds devant l'autre. « Tu broies du noir depuis des jours, Joanie. Tu crois que c'est ça qui va te donner envie de te battre ? Te cacher entre quatre murs en espérant que ça finira par passer, ça ne t'aide en rien à trouver la volonté d'aller mieux. » je rajoute, avec une franchise qui avait toujours été la mienne. Elle savait que je ne passais jamais par quatre chemins, qu'il s'agisse de ma famille, de mes amis ou de ma petite-amie.

Pourtant, il suffit de quelques mots pour sentir un vent glacé se glisser sous mes côtes et empoigner mon coeur à deux mains. Je ne peux pas m'empêcher de me figer, vu l'implication de ses paroles. J'avais l'impression de ressentir le tranchant d'une centaine de couteaux qui s'incrustaient sous ma peau, qui me lacéraient jusqu'à l'âme. Et tout d'un coup, je me sens las. Comme si tout ce dont je venais de parler, toute l'énergie que je venais de mettre à lui apporter mon soutien s'étaient envolés en quelques secondes. Comme si tous ces mois à attendre, toutes ces heures à lui tenir la main en priant pour qu'elle se réveille, s'effaçaient face à une seule phrase avouée d'une voix faible. Elle abandonnait face à ses doutes, face à tout cet inconnu qui l'effrayait. Même si une part de moi voulait amplement compatir à sa situation parce que ce qu'elle avait vécu était affreux, l'autre était profondément blessée. Je m'étais battu face à mes propres démons pour maintenir l'espoir de la revoir près de moi, tout ce temps. Et ça me semblait dérisoire face à ça, face à ce murmure qui me remplissait de détresse. « Je vois. » je réponds, les lèvres plissées par une forme d'abattement. Puis je recule, m'arrachant à son étreinte avant de finalement m'asseoir au bord du lit, lui tournant le dos. Passant une main dans mes cheveux, je prends une grande inspiration avant de soupirer lourdement. « Finalement, peut-être qu'on devrait arrêter de se voir un moment. » je lâche, alors que l'idée en elle-même me donne envie de vomir. Je refusais de la regarder, préférant me concentrer sur les infimes craquelures du mur, sous l'interrupteur. « Qui sait ? En réfléchissant un peu de ton côté, tu arriveras peut-être à savoir si la personne que tu es en train de devenir veut toujours de moi. Ou pas. » J'étais cinglant, acide. Mais je n'arrivais pas à contrôler cette bouffée de colère et de tristesse qui s'entremêlaient. Je me lève avant de tendre le bras pour récupérer mon pull. « Je vais aller faire un tour en fin de compte, j'ai besoin de prendre l'air. » je souffle, les traits tirés et la voix remplie de morosité.  

J'avais encore moins envie d'aller à l'université qu'avant, bizarrement.

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MessageSujet: Re: I just wanna be alone | Cadie #1  I just wanna be alone | Cadie #1 EmptySam 17 Avr - 16:32

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Mais tu ne peux pas te cacher ici pour le restant de ta vie. Et tu le sais très bien, Jo. Oui, je le savais, mais ça ne changeait rien. Je ne m’en sentais pas capable et outre le fait que le monde extérieur me terrorisait, je n’avais aucunement envie de sortir du cocon que je m’étais créé dans mon appartement. Si, en me réveillant, à l’hôpital, ma principale envie avait été de quitter ces quatre murs blancs et de reprendre une vie normale, aujourd’hui, c’était différent. Peut-être parce que tout était retombé. J’en avais terminé avec toutes ces séances de rééducation, j’avais entièrement récupéré de ces mois de coma et physiquement, j’étais guérie. Mon esprit n’était plus focalisé sur ma convalescence et le long chemin que j’allais devoir parcourir pour être capable de vivre seule de nouveau. Tout ça, c’était derrière moi et il ne restait plus que moi et ce profond traumatisme que je n’arrivais pas à faire disparaître. Et toutes mes insécurités étaient revenus, m’empêchant de dormir la nuit ou de me sentir en sûreté dehors. J’avais beau faire preuve de courage, passer la porte de l’immeuble m’était aujourd’hui impossible. Certains bruits m’effrayaient plus que de raison et je sentais mon cœur se serrer dans ma poitrine dés que je sentais le vent effleurer mon visage. Et tout s’empirait quand il était question d’université, quand je songeais simplement au fait de recommencer les études. Je me reprenais les événements d’il y a presque un an maintenant, en plein visage et je ne savais pas comment gérer tout ça. Je n’avais pas réellement eu le temps de digérer ce qui s’était passé, de tourner la page et de passer à autre chose, contrairement aux autres étudiants pour qui le temps avait déjà commencé à apaiser la douleur des souvenirs. Moi, la plaie restait encore vive et je me donnais l’impression de vivre en marge avec le reste de mes camarades. On avait pourtant traversé le même Enfer, mais quand je voyais ma meilleure amie, qui avait pourtant vécu quelque chose de similaire, je ne pouvais pas m’empêcher de me dire qu’elle avait déjà laissé ce cauchemar derrière elle. Elle semblait vivante, elle avait retrouvé tout son éclat et sa joie de vivre, tandis que moi, je me sentais juste dépérir de l’intérieur. Et peut-être que je lui en voulais pour ça. Pour avoir été plus forte que moi, pour avoir réussi à affronter la tempête sans se perdre au passage. Moi, j’étais à la dérive, incapable de reprendre le contrôle de ma propre vie.

On m’avait dit que j’allais avoir besoin de temps, qu’il y a certaines blessures qui mettent plus de temps à cicatriser que d’autres. Je l’entendais, mais pendant combien de temps est-ce que j’allais me sentir aussi déphasée ? J’essayais de me raccrocher tant bien que mal, de puiser la force nécessaire pour me relever dans les bras de Cade, parce qu’il était le seul que je n’avais pas rejeté. Je m’étais éloignée de ma meilleure amie, mes parents n’avaient pas fait le moindre déplacement pour me soutenir en apprenant la nouvelle. Ils se contentaient de m’appeler une fois toutes les deux semaines, et encore, ça c’était quand ils se souvenaient qu’ils avaient une fille. De toute façon, je ne prenais jamais leurs appels. Je n’avais pas l’énergie nécessaire pour les entendre me faire des reproches sur mes choix, sur ce qu’aurait été ma vie si j’avais accepté de suivre la voie toute tracée à laquelle ils me destinaient. Je préférais ressentir leur absence, plutôt que de m’imposer une pseudo présence qu’ils ne désiraient pas. Mon entourage, pour le moment, se limitait donc à lui et à lui seul, et j’avais déjà tellement de mal à remonter la pente que je ne savais pas ce que j’aurais fait, s’il n’avait pas été là pour moi. Peut-être que j’aurais simplement abandonné, que je me serais juste effondrée. « Et heureusement que tu es là… » je murmure, blotti contre son torse, resserrant mon étreinte. Finalement, le pire, ce n’était pas la solitude que je ressentais quand la chaleur de son corps contre le mien disparaissais ou toutes ces images qui se bousculaient dans mon esprit, me rappelant incessamment que j’avais failli mourir. C’était de ne plus être capable de me reconnaître, ne plus savoir qui j’étais. Parce qu’à mes yeux, j’étais devenue une étrangère. J’avais atteint un tel point que j’en venais à tout remettre en question, même mes propres gestes, voire mes propres convictions. Rey était ma meilleure amie, je l’aimais profondément, mais je n’arrivais pas à me convaincre d’avoir pris la bonne décision en me jetant dans la gueule du loup pour la protéger. « Je ne sais pas si je regrette, Cade… C’est juste que… Je ne sais pas. Je ne peux pas m’empêcher de me dire que sans ça, je n’aurais pas l’impression que ma vie toute entière a éclaté. » J’étais repartie de zéro en réapprenant des choses simples de la vie de tous les jours, et parfois, j’avais le sentiment de devoir repartir depuis le début par rapport à celle que j’étais. Comme si il fallait que j’appuie sur le bouton reset, que j’oublie entièrement la Joanie que j’étais avant ce drame, pour me reconstruire entièrement. Et ça me faisait terriblement peur. Je changeais, inévitablement, mais je craignais de devenir quelqu’un que je n’allais pas aimé ou pire encore, que tout le monde allait détester. Mes yeux se relèvent en direction du visage de Cade et je sens une boule se former dans ma gorge. Je ne voulais pas qu’il me voit différemment, que les sentiments qu’il éprouvait à mon sujet s’évapore parce que je n’étais pas celle dont il était tombé amoureux. Mais toutes ces inquiétudes restent bloquées et ne parviennent pas à franchir la barrière de mes lèvres. Mes larmes, elles, par contre, se mettent à ruisseler le long de mes joues et je les essuie d’un revers de manche, me contentant simplement de hocher la tête à ses paroles. Il avait raison. Ce n’était pas en restant chez moi que j’allais m’en sortir. Mais peut-être qu’aller de l’avant m’effrayait trop pour que j’en ai sincèrement envie.

Parce qu’avancer, c’était commencer à accepter. Mais il y avait tellement de choses qui se bousculaient dans mon cerveau, dans mon cœur, que j’ignorais ce que je devais m’autoriser à ressentir ou non. J’étais tellement perdue. Et cet aveux s’échappe finalement de ma bouche, sans que je ne sache pourquoi. Parce que j’avais bien conscience des répercussions qu’il entraînerait, de la douleur que j’allais provoqué chez Cade, alors que j’avais besoin de lui à mes côtés pour avancer, je le ressentais, au plus profond de moi, mais c’était comme éprouver quelque chose qui ne m’appartenait pas entièrement. « Cade… » je chuchote alors qu’il se retire de mon étreinte pour s’asseoir sur le lit, me tournant le dos, déclenchant un froid glacial dans ma poitrine. Mais ce n’est pas le pire… Le pire réside dans les mots qui suivent et qui me brisent, un par un. « Quoi… ? » je demande d’une voix tremblante, espérant secrètement d’avoir mal entendu. Je me redresse à mon tour, osant à peine m’approcher, par peur de ne jamais réussir à l’atteindre. Il y a tout qui hurle à l’intérieur de mon être, qui me supplie de faire quelque chose, mais je n’arrive plus à réfléchir. « Ce n’est pas ce que je voulais dire… Cade, s’il te plaît. » je le supplie, alors que je n’avais, en fin de compte, aucune putain d’idée du message que j’avais voulu lui faire passer en me confiant sur le sujet. Tout ce dont j’étais certaine, c’est que je me sentais misérable. Et brisée. Je l’observe se relever, récupérer son pull, la vision troublée par les larmes. « Tu sais où est la sortie… » je réponds finalement, détournant le regard. J’entends ses pas se faire de plus en plus lointain, puis le bruit de la porte d’entrée qui se referme parvient jusqu’à mes oreilles et je me laisse tombée dans mon lit. Je rabat les couvertures sur moi, ne retenant plus les sanglots qui menaçaient d’éclater depuis plusieurs minutes.  

Je venais de perdre l’un de mes piliers, et je n’avais jamais ressenti une douleur plus violente que celle-ci.


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