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When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1)

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Leto Wolhenberg
Deuxième génération

Leto Wolhenberg


Date de naissance : 04/07/1989
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MessageSujet: When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1) When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1)  EmptyMer 23 Sep - 12:20

Rainbow girl & Shadow man
Camellia & Leto

Je regardais la porte d'entrée depuis déjà de longues minutes, figé dans le couloir. Je pouvais sentir mes mains trembler d'anticipation et mon regard restait obstinément fixé sur le bois parcouru de veines sombres. Le soleil traversait les carreaux colorés, déposant sa lumière chatoyante sur le sol, comme des ombres mouvantes et bariolées. Je peux le faire. Le bruit d'un klaxon qui retentit sans crier gare m'arrache un frisson qui traverse ma colonne vertébrale et je me crispe un peu, la main resserrée sur mon portefeuille en cuir. Je peux le faire. J'agrippe le clenche avant de l'abaisser avec une lenteur affligeante, le coeur battant sourdement dans ma poitrine. C'était à chaque fois la même chose. Cette appréhension qui grignotait mes entrailles, cette inquiétude qui resserrait son étau autour de mon coeur. Cette peur, vicieuse, qui s'était imprégnée dans les tréfonds de mon âme. Cette méfiance qui guidait le moindre de mes actes, la moindre de mes pensées, qui agissait de son propre chef. Comme si la plus petite chose autour de moi était un potentiel danger, capable de me renvoyer dans cette geôle où j'avais fini par m'oublier. Regarde-toi, Leto. Incapable de sortir prendre un café sans trembler comme une fillette. Je déglutis, fermant les yeux pour prendre une grande inspiration. Ma gorge est désespérément sèche quand j'ouvre finalement la porte, laissant apparaître le monde extérieur sous mon regard. La luminosité agresse ma rétine et un frisson me parcourt à nouveau. Je peux le faire. Ce n'était pas la première fois. Loin de là. Mais chaque sortie était une épreuve, chaque trajet hors de chez moi, un calvaire. Chaque bruit qui pétaradait à mes oreilles, un aller-retour dans l'enfer. Un plongeon infernal dans mes souvenirs. Ma peau se souvenait, mes muscles se rappelaient, mon âme ne pardonnerait jamais, traumatisée par ces années de captivité. Elles m'avaient rendu inapte à vivre normalement.

Pourtant, je ne voulais pas me complaire dans cette existence misérable. Je voulais croire aux mots de la fleur sauvage avec laquelle j'échangeais depuis quelques temps. Je m'accrochais désespérément à ces quelques lignes, à ces citations en italique. À cet espoir qu'elle m'insufflait chaque jour un peu plus. Je voulais arrêter de me recroqueviller dans un coin. Je voulais pouvoir oublier et reprendre ma route, arrêter d'errer dans ce monde comme figé. Arrêter d'être l'esclave de mes propres incertitudes, de mes propres cauchemars.       

Après quelques minutes à tenter de réguler mes battements de coeur, je glisse mon casque sur mes oreilles. La musique, ça me coupait du monde. C'était mon seul rempart contre la terreur, contre la surprise. Je ne voulais pas entendre ces bruits agressifs, qui je le savais, avaient le don de court-circuiter mes synapses. J'avançais étape par étape, petit à petit. Je savais que je n'étais pas capable de tout accepter d'un seul coup. Chaque chose en son temps. Il me fallait déjà voir si je pouvais marcher dans la rue, entouré de parfaits inconnus, sans vouloir faire demi-tour. Et c'est rigide que je me rends jusqu'au café du coin, sursautant au moindre frôlement, les yeux fouillant frénétiquement tout autour de moi pour chercher le moindre danger. Mais ce n'était que des silhouettes qui se fichaient des autres, qui allaient et venaient sans considération pour autrui. Des têtes dont le visage allait s'effacer après quelques minutes. Des nuques qui s'alignaient dans la file pour atteindre le comptoir. Je reste figé quelques secondes sous le regard ennuyé de la barista, avant de bégayer ma commande, les yeux fuyants. Je n'étais plus capable de regarder les gens en face. Parce que je ne voulais pas y voir de pitié. De compassion. Récupérant mon gobelet en carton encore fumant, je serpente difficilement entre les clients pour rejoindre une place éloignée des autres. Face à la vitre. Pourquoi est-ce que je restais là, hein ? Parce que je me forçais à confronter la vie qui grouillait en dehors des quatre murs de ma maison. Je me forçais à rester au moins une heure, à siroter mon café devenu tiède. À regarder tout autour de moi, à me réhabituer à la vie en société. À combattre ce sentiment d'urgence qui me prenait à la gorge quand je voyais un bras se lever en l'air. À ne pas fermer les yeux, à ne pas me souvenir. À ne pas me noyer encore et encore.

Concentré sur les riffs de guitare qui résonnent dans mes oreilles, je me perds dans la rue de l'autre côté de la vitre, déglutissant quand un passant apparaît de nulle part, la démarche rapide. Je me sentais un peu protégé, derrière ce panneau de verre. Puis je sursaute quand je sens une main agripper ma manche sans prévenir, mon rythme cardiaque s'affolant automatiquement. Mon corps pivote de lui-même et je recule instinctivement en arrière, faisant crisser ma chaise sur le sol. Puis mes iris repèrent une chevelure semblable à un arc-en-ciel et je m'apaise un peu, malgré les battements effrénés de mon palpitant, causés par la surprise. « Camellia ? » je lâche, faiblement. Je commençais à croire que la vie nous mettait inlassablement sur le chemin de l'autre.         


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Camellia Galderan
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Camellia Galderan


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MessageSujet: Re: When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1) When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1)  EmptySam 10 Oct - 14:03

In search of the light
Leto & Camellia

Il avait cherché à me recontacter, bien plus d'une fois. Il m'avait appelé, plus que de raisons, il m'avait supplié par messages de revenir, de lui laisser une seconde chance. Et c'était toujours la même chose, le même refrain. Des longs textes d'excuses, des promesses sur une vie meilleure, tous les deux. Il m'assurait qu'il avait changé, qu'il avait compris ses erreurs et qu'il n'avait jamais voulu me faire de mal, parce qu'il m'aimait. Moi aussi, je l'aimais. Je l'aimais encore malgré toute la douleur qu'il m'avait infligé, malgré tout ce qu'il avait piétiné et détruit en moi. Malgré les cris, malgré les coups. Mais j'avais pris conscience d'une chose depuis mon retour chez mes parents, c'est que je m'aimais encore plus. Et même si c'était dur, même si mon cœur me hurlait de lui accorder une deuxième chance, d'au moins essayer, ma conscience m'avait empêché de commettre une seconde fois la même erreur. Parce que je ne pourrais jamais être heureuse avec lui, parce que tout ce qu'il me promettait, toutes les belles paroles qui sortaient de sa bouche, ce n'était que du vent, qu'un moyen de m'attirer une nouvelle fois auprès de lui, pour récupérer l'emprise qu'il avait sur moi. Et je ne prétendais pas être plus forte que ça aujourd'hui, certainement pas, mais ma famille me donnait le courage d'avancer, de me détacher de ces liens avec lesquels il m'avait emprisonné pendant autant d'années. Je l'avais ignoré, à chaque fois qu'il avait essayé de reprendre contact, me faisant violence à de nombreuses reprises pour ne pas flancher, pour ne pas craquer à chaque fois que le moral était mauvais. J'avais fini par prendre le taureau par les cornes, changeant ainsi de numéros de téléphone, pour couper définitivement les ponts avec lui. Et la vie avait repris son cours, lentement, mais avec un poids non négligeable en moins dans la poitrine. Mais il restait celui de la perte. La perte d'une vie que je croyais parfaite, la perte de ce bébé, de ce petit être qui avait commencé à grandir en moi, même si le choix m'avait toujours appartenu. Je ne le regrettais pas, parce qu'il s'était avéré être le meilleur que je pouvais faire. Pour moi, pour commencer à me reconstruire, à tourner la page et pour lui. Parce que je savais, au plus profond de mon cœur, que je n'aurais jamais réussi à l'aimer comme il l'aurait mérité. Un enfant ne mérite pas de naître et de grandir auprès d'une mère qui n'aurait jamais su lui apporter tout l'amour dont il avait besoin. Et pourtant, je n'arrivais pas à combler le vide que mon cœur ressentait depuis mon avortement. Mais on m'avait assuré que la douleur finirait par s'atténuer, que le vide finirait par être comblé. Alors je m'accrochais à ça, aux paroles rassurantes de mes parents, aux quelques moments de tendresse que les jumeaux m'accordaient et à toute la bonne humeur presque contagieuse que ma plus petite sœur apportait. Parce que c'était les seules choses qui devait compter à présent.

Puis il y a eu ce forum sur lequel j'étais tombée par hasard, sur lequel je m'étais sentie obligée de raconter mon histoire, mon vécu. Parce que témoigner était devenu quelque chose de presque vitale, un besoin inexpliqué et inexplicable de transmettre, de prévenir et pourquoi pas d'aider. Parce que je n'étais pas la seule femme à avoir partagé ma vie avec un homme toxique, et si à travers ces quelques mots tapés lors d'une nuit d'insomnie, je leur donnait le courage qu'il m'avait manqué pour le quitter plus tôt, c'était une victoire et un pas en avant vers l'acceptation. Accepter, c'était ça le plus difficile. C'était admettre nos faiblesses, admettre que la peur nous tétanisais suffisamment pour qu'on reste ou qu'on était naïve au point de croire que ça finirait par aller mieux. Je ne crois pas, avoir cru, une seule fois, que notre relation irait en s'améliorant, qu'il cesserait ses excès de colères et que la violence physique disparaîtrait. Mais je pensais que je ne méritais pas mieux,que je lui étais redevable, pour toutes les choses qu'il m'apportait et que le seul moyen de le lui prouver, c'était de me taire et d'encaisser. Et je m'en voulais, de l'avoir laissé me faire croire ça, d'avoir détruit le peu d'estime que j'avais de moi. Et la culpabilité, c'était l'une de nos pires ennemies.

Et un jour, ma route avait croisé celle d'un autre, dont l'histoire m'avait semblé différente de la mienne, mais qui, malgré le peu de chose dont il avait bien voulu me parler, avait fait écho en moi. Je commençais à aller mieux, à remonter la pente, même si je gardais toujours certains stigmates, qu'ils soient physique ou moral, que le passé m'avait infligé. Et je m'étais pris d'une drôle d'affection pour cet inconnu, bénissant chacun de nos échanges pour le souffle nouveau qu'ils m’insufflaient. Et même s'il n'était et ne resterait qu'un pseudo sur un site, je voulais croire en lui, je voulais qu'il puisse relever la tête et entrevoir de nouveau la lumière, parce qu'il le méritait. Comme chacun d'entre nous, comme chaque âme que la vie avait brisé.

Mais depuis plusieurs jour déjà, quelque chose me turlupine. Je n'arrête pas de tourner en boucle une phrase qu'il m'a dite dans un précédent mail, avec l'étrange sensation de l'avoir déjà entendu, mot pour mot, des lèvres de quelqu'un d'autre. Et je ne croyais pas suffisamment aux coïncidence pour me dire que ça en était forcément une. Mais plus j'essayais de comprendre, de résoudre ce mystère qui menaçait de me rendre folle, plus mon cerveau érigeait un mur pour m'empêcher de me rappeler. Alors j'avais fini par laisser tomber, convaincu que ça me reviendrait le moment venu. Et l'illumination s'était faite trois jour plus tard, sans crier gare, et mon cœur avait raté plusieurs battement dans ma cage thoracique. Ce n'était pas possible, et pourtant la logique y était. Mais je refusais de croire que l'homme que je croisais depuis plusieurs semaine déjà, dans un café de la ville, se trouvait être le même que celui avec qui j'échangeais par mail depuis des mois. C'était quel genre de sorcellerie, ça ? C'est ainsi que je me suis retrouvée à fréquenter ce lieu de façon presque abusive, dans l'espoir de le revoir et de tirer cette histoire au clair. Parce que je refusais de poser la question à Post tenebras lux, par peur de le faire fuir ou de passer pour une folle. Mais il faut croire qu'aujourd'hui, la chance me sourit, parce que je remarque sa silhouette, dans le fond du café et après une grande inspiration, je m'approche de lui, l'estomac noué. Ma main de libre se pose délicatement sur son bras pour m'annoncer, mais je regrette presque instantanément ce geste, au vu de sa réaction. Réaction qui ne fait qu'augmenter le doute dans mon esprit. « Je... Désolée. » je murmure, le souffle court. « Je ne voulais pas te surprendre, encore moins t'effrayer. » Bien joué Cami, tu maîtrises l'art de la délicatesse à la perfection, vraiment. Je resserre ma prise autour de ma tasse de thé encore fumante avant de reprendre, d'une voix un peu plus confiante. « Je peux m'asseoir ? » je demande, en indiquant d'un mouvement de tête la chaise de libre à ses côtés. « Mais je ne veux surtout pas te déranger, ni m'imposer, alors tu as le droit de me dire non. » je lui adresse un petit sourire, priant intérieurement pour qu'il accepte, mais surtout pour que ma présence ne le mette pas mal à l'aise.


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Leto Wolhenberg
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MessageSujet: Re: When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1) When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1)  EmptyMer 21 Oct - 18:39

Rainbow girl & Shadow man
Camellia & Leto

J'avais l'impression d'étouffer, alors que j'avais quitté cette ridicule petite cage dans laquelle on m'avait jeté pendant si longtemps. J'étais libre et pourtant je me faisais l'effet d'être resté dans le noir, sans possibilité de trouver une sortie de secours. Parce qu'il suffisait d'un son, du plus petit bruit, pour retourner là-bas. Pour entendre à nouveau les détonations. Et ces hurlements qui résonnaient longuement, qui me vrillaient la tête à m'en rendre fou, alors que leur absence augmentait au contraire la peur qui me rongeait les entrailles. L'odeur métallique du sang mêlée à celle du détergent. L'humidité qui ruisselait contre les murs, les coups qui résonnaient au loin, les craquements sinistres. Cette langue qui résonnait contre les murs, qui me heurtait sans cesse. L'espoir qui avait diminué à petit feu, semaine après semaine, jour après jour. Jusqu'à s'éteindre, un beau jour. Rien n'avait plus eu de saveur, le monde s'était teinté de gris. Ne restait plus que l'attente de la mort, parce qu'il n'y avait plus rien pour me raccrocher à ce monde. Personne ne m'attendait, de l'autre côté de la planète. Je m'étais roulé en boule, j'avais refusé la maigre nourriture qui m'était déposée, j'avais subi les coups sans broncher, presque heureux à l'idée qu'un coup atteigne un point vital. Tout était mieux qu'être ici, sans dignité, sans espérance. Je n'avais plus rien d'un être humain et je n'étais qu'une coquille vide, les yeux tournés vers le mur. J'ai compté longtemps, en attendant que le temps passe. Jusqu'à que la lumière s'offre à moi, longtemps après arrêté d'y croire. Des bras me tirant et m'entraînant à l'extérieur, l'air frais caressant ma peau terne, nettoyant mes poumons encrassés par l'insalubrité de ma geôle. Jusqu'à ce que mon corps soit emporté ailleurs, là où se trouvait ma juste place, soignant mes plaies et remplissant mon crâne vidé de toute émotion.  

Pourtant, c'est comme si rien n'avait changé. J'étais rentré à la maison, j'avais retrouvé un peu de poids, mon visage s'était peint de quelques couleurs mais mon esprit réfutait tout en bloc. L'équilibre était terriblement fragile et je luttais constamment pour ne pas replonger et me recroqueviller à nouveau sur le sol, pour ne pas retourner dans cette macabre catatonie. Il me fallait retrouver mes repères, reprendre le cours de ma vie. Prendre le contrôle de mon existence, celui qui m'avait été arraché au nom de la folie de l'être humain. Je n'y étais pour rien, je n'étais qu'une victime parmi tant d'autres. Mais ça ne voulait rien dire à mes yeux. Ils avaient brisé l'étincelle à l'intérieur et j'avais eu l'impression que rien n'aurait pu ramener de la couleur dans ma vie. Pourtant, quelques mots en italique dans un e-mail avaient tapé en plein dans le mille et j'avais senti mon coeur battre à nouveau. Il y avait des gens qui comprenaient ma douleur. Il y avait des gens qui vivaient ce même enfer, cette spirale infernale de laquelle je n'arrivais pas à me dépêtrer. Des gens qui souffraient mais qui essayaient de comprendre, de trouver des solutions pour avancer. Pour remonter la pente. Pour guérir. Converser avec cette fleur sauvage sans visage avait le don de panser un peu mes plaies, de raviver la lumière autour de moi.

Je voulais pouvoir atteindre sa chaleur, cette douceur que je voyais à travers ses mots tapés sur un clavier.

Dans la vraie vie, celle qui me faisait si peur, il avait cette femme à la chevelure si semblable à un arc-en-ciel. Celle que je croisais de temps à autre dans ce café, qui me donnait l'impression de venir d'un autre monde. Un peu éthérée, un peu ailleurs, avec son pâle visage et ses habits chatoyants, avec l'encre que je voyais disséminé sur sa peau. Avec cette amabilité, cette sorte de distance et cette réserve polie. Pourtant mon corps ne peut s'empêcher de réagir à la pression sur mon épaule et je vois le regret teinter son regard à mon geste de recul. Je devais ressembler à un pathétique animal blessé. « C'est...c'est rien. » je souffle, piteusement, serrant mes mains autour de la tasse encore chaude. Je n'avais encore rien fait et le malaise était là, flottant entre nous. Je ne comprenais pas ce qu'elle trouvait à quelqu'un comme moi. Une marionnette dont on avait coupé les fils. « O-Oui...Assieds-toi. » je réponds, à sa demande, en hochant la tête. Puis j'arrête la musique sur mon téléphone, glissant mon casque autour de mon cou. Elle était si gentille. Si prévenante. Plus que quiconque avant elle, ce qui était terrible à dire, en soi. Même mes propres parents n'avaient pas porté autant d'attention à mon bien-être. « Tu ne me déranges pas. » je murmure, en détournant le regard de ses yeux clairs. Elle avait quelque chose de magnétique, elle me faisait penser à une fée venue d'un pays imaginaire. Je me décale d'un mouvement de bassin pour lui laisser la place de s'asseoir, reposant mes mains autour de ma tasse. Étrangement, même si je n'étais pas spécialement à l'aise à l'idée d'avoir quelqu'un aussi proche de moi, je ne ressentais pas cette panique qui me traversait habituellement. Elle projetait un calme qui m'atteignait et m'apaisait sans le vouloir. « Tu...tu vas bien ? » je lâche, incertain de la direction dans laquelle tourner la conversation. Je n'étais pas à l'aise avec les gens et les relations sociales n'avaient jamais été mon point fort.

Mais je voulais avancer, je voulais faire un pas en avant. Je voulais prouver au monde que j'étais capable de guérir, petit à petit.                 


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MessageSujet: Re: When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1) When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1)  EmptyMar 15 Déc - 12:50

In search of the light
Leto & Camellia

Il n'était qu'un pseudo derrière un écran, qu'un inconnu sans visage et qui pourtant, avait gagné mon affection grâce à quelques mots échangés. Je ne connaissais rien de son histoire, ni de lui, en fin de compte. Le peu qu'il avait bien souhaité me dire m'avait juste permis de constater que sa vision de la vie était bien terne. Et j'avais ressenti ce besoin presque immédiat de lui prouver que malgré tout, malgré les obstacles qu'elle mettait sur notre route, il pouvait se passer des belles choses, voire de belle rencontres, parfois. J'aurais tout donné pour qu'il puisse voir le monde avec mes yeux, même pour d’infimes secondes. Parce que j'allais mieux. Je n'avais plus ce poids énorme qui me lacérait les épaules, cette impression absurde d'être perdue sans sa présence à mes côtés. Je ne me sentais plus prise au piège, enchaînée par des liens qui entravaient le moindre de mes mouvements, qui m'empêchaient d'être moi, finalement. J'avais doucement repris goût aux sorties, renouée contact avec toutes les personnes que j'avais délaissé pour vivre ce putain d'amour toxique. Mais surtout, je me sentais soutenue. Et avoir le soutien de ses proches, c’était quelque chose d’incommensurable. Même si encore aujourd’hui, je me demandais souvent s’ils comprenaient pourquoi j’avais mis autant de temps avant de partir, avant de me rendre compte que je ne pourrais jamais obtenir le bonheur en restant auprès de lui ou si mes choix et mes actes, semblaient toujours illogique à leurs yeux. Et de ce que j’avais pu comprendre, des proches, il n’en avait pas ou plus. Il ne pouvait compter que sur lui, et ça pouvait peut-être sembler prétentieux voire même improbable, mais j’avais envie d’être cette personne, présente pour lui, même si ce n’était que derrière des échanges numériques. Au moins le temps qu’il puisse trouver quelqu’un de moins virtuel que moi.

À moins que le destin en ai décidé autrement. Je ne croyais pas aux coïncidences ou peut-être quand dans le contexte actuel, je n’avais pas envie d’y croire. En tout cas, pas quand elles étaient aussi grandes que celle-ci. J’ignorais d’où il venait et la probabilité pour qu’il soit en Californie, pire encore, à Los Angeles, étaient infimes. Mais trop de choses me portaient à croire que mon intuition était la bonne, aussi incroyable qu’elle puisse être. Et c’en était presque déstabilisant.

Pourtant, je n'ai jamais eu de mal à me sociabiliser, à trouver mes mots lors de grandes et intenses discussions où à me faire de nouveaux amis. Sûrement l'avantage d'avoir grandie entourée d'une belle et grande famille. Celle que l'on choisi, celle qui nous lie avec le cœur et pas avec le sang. Et pourtant, malgré tout ça, je me trouvais presque désemparée face à Leto, et encore plus maintenant que le doute me tiraille. Il me donnait l'impression d'être là sans réellement l'être, comme si son corps était bien ici, mais son esprit, à milliers de kilomètres. Au début, je le pensais timide et réservé ou simplement que ma présence le dérangeait, ce que j'aurais amplement pu comprendre. Après tout, on ne se connaissait pas. Mais il y avait plus que ça... Je le voyais dans son regard, dans ses réactions et ses gestes. Alors je préfère lui demander si je peux me joindre à lui, par peur de trop m'imposer et de le faire fuir. Et sa réponse positive me tire un sourire. « Merci. » Je m'installe à ses côtés, prenant le plus grand soin de garder une distance correcte. Je n'avais pas envie de le faire sursauter une seconde fois. D'ailleurs, je ne peux plus m'empêcher de faire le lien avec cet inconnu avec qui j'échange des mails depuis quelques temps déjà. Je me fais peut-être des films, mais je n'allais pas pouvoir m'enlever cette idée de l’esprit tant que je n'en aurais pas eu le cœur net. Je porte ma tasse jusqu'à mes lèvres, soufflant délicatement sur mon breuvage fumant avant de boire une gorgée. Le mug reposé devant moi, je me tourne légèrement en direction du châtain. « Je vais bien, merci. » Pour une fois, je n'ai pas l'impression de mentir. Je me sens bien. Je ne pourrais pas dire heureuse, c'est sans doute encore trop tôt pour ça, mais disons que je me sens légère. « Et toi ? » je demande, en détournant le regard pour le poser sur le monde extérieur, à travers l'immense baie vitrée qui nous fait face. C'est ce qui me semble le mieux à faire, toujours dans cette crainte d'être trop envahissante.

Puis je laisse s'écouler quelques minutes qui me semble être une éternité, avant que mes yeux ne se reposent sur son visage. « Pour tout dire, je suis contente de te revoir. » j'avoue, dans un timide sourire. « Et pour être entièrement transparente avec toi, ça fait plusieurs jours que je viens ici en espérant te croiser. Et je commençais un peu à désespérer. » Si avec cet aveux, il ne prend pas ses jambes à son cou, c'est un véritable miracle. Je dois sans doute passer pour une psychopathe. Ou une folle. Ou les deux. Très vraisemblablement les deux. « Si tu le permets, j'aimerai te poser une question, un peu, disons, bizarre...? Et promets moi de ne pas poser de questions  si tu ne comprends pas de quoi je parle. » J'aimerais pouvoir lui promettre, moi aussi, qu'il a le droit de refuser ou de ne pas me répondre si la question le surprend trop mais, mais la vérité, c'est que j'ai vraiment besoin de savoir si c'est lui qui se cache derrière ce pseudo, si c'est lui qui habite mes pensées bien plus que je ne l'aurais souhaité.


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Leto Wolhenberg
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MessageSujet: Re: When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1) When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1)  EmptyMer 16 Déc - 20:06

Rainbow girl & Shadow man
Camellia & Leto

Je n'avais jamais pensé à partager mon histoire. Je n'ai jamais pensé me confier à qui que ce soit concernant ce que j'avais pu vivre pendant ma séquestration. Si ma propre famille ne me paraissait même pas être un bon choix, alors à qui est-ce que j'aurais bien pu murmurer les horreurs que j'avais vécu ? Alors j'ai gardé tout ça pour moi. Pendant des jours, des semaines puis des mois. Jusqu'à ce que ce sentiment de suffocation devienne si douloureux que j'en vienne à penser que mourir serait peut-être le moyen d'apaiser mes démons. Et lorsque je m'étais rendu compte que j'en étais arrivé à une telle extrémité, j'ai compris qu'il fallait que je déverse toute cette noirceur qui s'agitait à l'intérieur de moi. Tout ce miasme terrible qui chahutait dans ma tête, dans mes entrailles, dans le creux de mon coeur. C'est lassé, au bord du désespoir que mes yeux s'étaient posés sur ce forum, ce site sur lequel j'avais entrepris de délivrer ma vérité, l'horreur que j'avais vécue pendant cette période qui m'avait parue interminable, comme une incessante torture. Mes doigts avaient rencontré les touches du clavier et j'avais laissé les mots sortir. Mais jamais dans leur intégrité, jamais aussi crus que la réalité avait pu l'être. Je n'ai réussi à recracher toute la terreur que j'avais vécue, toute l'humiliation qui avait lentement aspiré ce qui faisait de moi un être humain. J'avais synthétisé ce que j'avais subi, ce que j'avais ressenti, ce qui continuait de me hanter jour après jour. Ce contre quoi je me battais au quotidien pour aller mieux, pour faire quelques pas sur la voie de la guérison.

Et contre toute attente, j'avais rencontré des gens pour lire, pour tenter de m'aider, à défaut de pouvoir me comprendre.

Des gens qui ne se souciaient ni de qui j'étais, ni de ce que j'avais vécu au sens propre. Des gens qui cherchaient simplement à prendre l'homme qu'ils ressentaient de l'autre côté de l'écran pour l'élever vers le haut. Pour tenter de le maintenir sur ses jambes, pour lui tendre la main et le tirer vers la lumière. De parfaits étrangers qui ne cherchaient pas à me prendre en pitié, à me noyer sous une fausse compassion. Parce que certains avaient vécu des choses plus ou moins semblables, des événements dont ils avaient accepté la mesure et qu'ils défiaient chacun comme ils le pouvaient, avec leurs moyens et leurs propres volontés. Ce n'était pas facile pour tout le monde et certains devaient se battre plus que d'autres mais je n'avais plus la sensation d'être seul. Je me sentais entouré d'autres êtres qui luttaient pour s'en sortir, eux aussi. Des êtres doux et sensibles mais qui me paraissaient être animés d'une puissante force de caractère. Comme la fleur sauvage avec laquelle j'échangeais régulièrement depuis un certain temps. Une fleur mouvante dont j'imaginais les pétales clairs rayonner sous le soleil, me redonner envie de m'arrêter pour regarder un champ onduler sous la brise. Elle me redonnait foi en l'humain, petit à petit. Elle me donnait envie d'y croire à nouveau, en tout cas, de me laisser aller à penser qu'il y avait des gens bons, qui cherchaient à veiller sur les autres avec bienveillance.

La jeune femme aux cheveux bariolés qui se tenait à mes côtés faisait partie de ces rencontres imprévues, cette fois hors de l'écran, de celles qui faisaient vibrer mon coeur d'une émotion étonnement positive dans toute cette obscurité. Même si mon corps réagissait de manière conditionnée aux mouvements étrangers, je voyais dans son regard qu'elle ne me voulait absolument aucun mal. Et ça me gênait de me comporter de cette manière devant elle, alors qu'elle n'exsudait qu'une profonde gentillesse. Elle avait le don de m'apaiser, au beau milieu de cette agitation dans laquelle j'essayais d'évoluer pour me réhabituer au monde qui m'entoure. Alors je prends sur moi pour accepter mon environnement, pour savourer au maximum les minutes qui s'écoulent et sa présence éthérée, me faisant l'effet d'une fée longiligne à la chevelure chatoyante. Sa question fait se baisser soudainement mes lèvres et je les pince machinalement pour éviter d'avoir l'air trop miné par les réponses qui me viennent à l'esprit. « On fait au mieux. » je murmure, les mains serrées autour de ma tasse, en haussant les épaules avant de regarder par la fenêtre. Puis je tourne les yeux dans sa direction, timidement. Je n'arrivais pas à m'empêcher de vouloir la prévenir que je faisais des efforts et qu'ils étaient récompensés, même de manière éphémère. « Mais il y de légers progrès. » je murmure faiblement, à une moue contrite. Puis je retourne à la rue, dont je suis séparé seulement par une épaisse vitre. Le silence se pose quelques minutes, sans pour autant nous gêner, avant qu'elle ne reprenne la parole. Je sens le poids de son regard, me faisant tourner les pupilles de son côté. Je suis contente de te revoir. La tendresse dans ses mots, la douceur de son regard clair, c'est comme foudroyant. Je sens ma gorge se nouer légèrement et je resserre mes doigts autour de mon café. Je ne sais même plus où regarder. J'ai l'impression d'entendre ces paroles pour la première fois. Peut-être parce que ça l'est. « Moi aussi... » je susurre, d'une voix presque inaudible, comme si je me faisais la réflexion à moi-même. Mais je suis simplement effrayé d'admettre à voix haute que je ressentais quelque chose de nouveau. L'appréhension et l'impatience mêlées à l'idée de vouloir revoir quelqu'un. Cette envie purement égoïste de vouloir me noyer dans l'affection qu'on me délivrait. M'immerger dans cette lumière, même brièvement, dans la chaleur qu'elle procurait autour de mon coeur. De vouloir contenter mon âme meurtrie qui trouvait du réconfort dans cette silhouette colorée et tendre.

Je suis tétanisé par ses aveux, mais pas vraiment pour la raison à laquelle on pourrait croire en premier lieu. Tout ça m'était nouveau, purement inconnu. Et même si ça m'effrayait, j'en ressentais quelque chose d'agréable. Une reconnaissance que l'on ne m'avait jamais accordée auparavant. Elle continue, me faisant froncer soudainement les sourcils. Ses paroles étaient bien mystérieuses et je sentais l'inquiétude venir me menacer à nouveau à la gorge. Alors je prends une subite gorgée de café pour essayer de passer l'impression étrange qui cherchait à s'insinuer ici et là. « Euh, très bien...D'accord...? » je bafouille, en détournant à nouveau le regard pour garder une certaine contenance. Mes yeux glissent de part et d'autre de nous, sur les clients qui restent encore dans le café. Puis je prends une inspiration avant de reprendre. « Je...C'est promis. Même si c'est très étrange, en effet. » je rajoute, dans un souffle, baissant les pupilles sur le café encore fumant qui git dans ma tasse, en attendant la question qu'elle semble hésiter à me poser.
               


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MessageSujet: Re: When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1) When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1)  EmptyVen 18 Déc - 11:21

In search of the light
Leto & Camellia

Je n'arrivais pas à savoir ce que je transmettais d'un point de vue extérieur, comment les personnes qui ne connaissaient pas mon vécu me percevaient et étrangement, je me posais souvent la question. Est-ce que derrière mon caractère presque toujours enjoué et mes sourires, ils devinaient qu'à l'intérieur, se livrait une profonde bataille entre mon cœur et mon esprit ou est-ce que j'étais simplement cette fille qui semblait toujours heureuse ? Je ne me croyais pas capable de tromper tout le monde, et je savais que même si ma famille ne disait rien, ils avaient conscience que je me cachais bien trop souvent derrière cette façade. Mais j'avais envie d'y croire, à cette Camellia heureuse, guérie de toutes les blessures que son passé lui avait infligé, de nouveau prête à affronter et croquer la vie à pleine dents. Et peut-être que je me trompais, peut-être que ce n'était pas la solution miracle, mais j'étais convaincue que plus j'essayais d'être de bonne humeur, de faire fi aux pensées négatives, plus je réussirai facilement à tourner la page. C'était sans doute idiot, mais ça avait au moins le mérite d'être essayé. Même si au fond, je savais que je ne pouvais compter que sur le temps pour apaiser entièrement mon âme et ma peine. Mais je pouvais sans doute donner un petit coup de pouce au temps. J'étais sûrement trop optimiste, mais je me devais d'y croire à mon tour. J'avais passé trop de semaines à pleurer, à évacuer toute la douleur des ces dernières années en étant persuadée que plus rien ne serait plus jamais comme avant, à penser qu'un voile noir s'était posé sur mon existence pour que, plus jamais, je ne puisse en percevoir les couleurs. Pourtant, je commençais à les voir à nouveau, à m'émerveiller devant les choses banales de la vie, à chercher le positif dans chaque situation, même quand, au premier coup d'œil, elle semble ne pas en avoir. Et je devais sans doute passer pour quelqu'un d'étrange, à observer un arc-en-ciel ou le premier envol d'un oisillon, les yeux remplis d'émerveillement, mais c'était grâce à ces petits événements que la vie nous offrait que je me sentais revivre. Parce que quand on sait se donner les moyens d'observer avec un œil nouveau tout ce qui nous entoure, on se rend compte que la beauté de l'univers est partout. Même là où on ne l'attend pas. Et parfois, il suffit d'un rien pour faire notre bonheur. Je n'avais pas encore trouvé ce petit rien, et le chemin sera sûrement encore long, mais j'avançais dans la bonne direction.

Et je n'étais visiblement pas la seule, à avoir parcouru du chemin et à continuer de le faire. Même si je sentais que ma présence n'était pas ce qui le rendait le plus à l'aise, j'avais l'impression qu'il commençait doucement à l'accepter. Et ça remplissait mon cœur d'une étrange chaleur. J'ignorais ce que la vie lui avait réservé, qu'elle casseroles il traînait derrière lui et ça ne me regardait pas. On ne se connaissait pas suffisamment pour que l'un d'entre nous se confie et raconte son histoire. Et puis j'aimais croire que notre rencontre apportait simplement un peu de compagnie et de lumière à cette simple sortie au café. Et Leto aurait pu rester cet inconnu avec qui je conversais, de temps à autre, autour d'une tasse fumante, si je ne ressentais pas une sorte d'affection inexpliquée à son égard. Je m'étais attachée à lui, à son regard qui fuyait souvent le mien, à cet homme qui se raidissait au moindre effleurement, à une trop grande proximité et qui pourtant, acceptait que je m'installe à ses côtés, le temps de quelques minutes. Et ça représentait beaucoup à mes yeux. Peut-être même trop. Et plus encore depuis que j'étais convaincue que lui et Post Tenebras Lux étaient les mêmes personnes. C'était presque improbable, j'en avais conscience, mais ma vie me donnait l'impression de n'être qu'une absurdité ces derniers temps, alors tout me semblait possible, aujourd'hui. Mais avant de poser la question, je m'attarde sur sa réponse, plissant légèrement les sourcils devant son aveux. « Je crois qu'il n'y a pas de petits ou de grands progrès. » je fini par répondre, mes doigts glissant sur le pourtour de la tasse. « Il y a simplement des progrès. » Comment déterminer une marge de progression alors que chaque personne avançait à son rythme, en fonction de son caractère, de sa personnalité ? À mes yeux, tous les progrès méritaient d'être souligné, même si pour nous, il nous semblait infime. Parce qu'il ne l'était pas, jamais. Je lui adresse un léger sourire avant de boire une gorgée. J'aurais aimé lui dire que les jours ne seront que meilleurs, que j'étais heureuse pour lui, si il commençait à entrevoir le bout du tunnel, mais je n'étais personne pour lui, et je préférais garder une certaine retenue dans mes mots, au moins pendant quelques temps encore. Alors je change subtilement de sujet, lui avouant que j'étais contente de le revoir. Et je dois me faire violence pour camoufler ma joie alors qu'il m'apprend l'être aussi. Ce que je ressens est bizarre, inexplicable, mais c'est presque similaire à ce qu'un enfant doit éprouver le soir de Noël.

Je choisi ce moment pour aborder le sujet qui hante mon esprit depuis des jours et des nuits, préférant tâter le terrain avant de lui poser la question fatidique. Si ce n'était pas avec lui que j'échangeais des mails depuis plusieurs semaines, je n'avais aucune envie de lui fournir des explications à ce sujet. Disons plutôt que je n'étais pas encore prête et que je préférais que notre relation reste légère, comme maintenant. Il semblait déjà avoir sa part de démons et je ne souhaitais pas rajouter les miens. Alors je lui fais promettre de ne rien me demander, même si, et je le sais, ça doit être extrêmement étrange. Par chance, il accepte et j'attrape mon portable, tapotant sur le clavier avant de le poser sur la table et de le pousser dans sa direction. Mon cœur bat à s'en rompre dans ma poitrine, si bien que j'ai la sensation qu'il va me lâcher d'un instant à l'autre.  « Est-ce que tu connais ce forum...? » je demande en venant me mordre l'intérieur de la joue, avant de me rendre compte que ma question peut très bien être prise dans le mauvais sens, alors je me rattrape, presque en bégayant. « Je... euh... je parle avec quelqu'un que j'ai rencontré dessus... » Pourquoi est-ce que ça me paraît soudainement difficile de lui poser cette simple question ? Bon sang. Je prends une profonde respiration avant de reprendre. « Je me trompe peut-être et ça peut n'être qu'une étrange coïncidence, mais vous m'avez tous les deux dit la même chose... Et je n'arrête pas d'y penser. » Je ferme les yeux, quelques secondes, pour tenter de calmer les battements de mon cœur. Inspiration. Expiration. « Mon pseudo dessus, c'est Wildflower »


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MessageSujet: Re: When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1) When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1)  EmptyVen 7 Mai - 13:59

Rainbow girl & Shadow man
Camellia & Leto

J'avais arrêté de croire depuis longtemps que la voie de la guérison allait être une parfaite ligne droite. Je savais que j'allais devoir sinuer, prendre des virages serrés, parfois revenir en arrière pour retrouver mon chemin. Je savais que la route était pavée d'embûches, que j'allais avoir mal, que les nuages allaient mettre du temps à se dissiper pour laisser la place au soleil. Je m'étais fait à l'idée que ce n'étais pas une question de mois mais plutôt d'années, pour réussir à dépasser mon traumatisme. Et je n'avais pas eu besoin d'un psychologue pour me pousser à réfléchir sur l'état misérable dans lequel je me trouvais depuis que j'avais été rapatrié sur le sol américain. J'avais simplement besoin de me regarder dans un miroir, tous les matins, pour me retrouver face à face avec la réalité. De reprendre conscience après une crise de panique, après un cauchemar un peu trop vivace, prostré dans un coin. Le simple fait de fermer les yeux était une épreuve, parce que je l'avais enduré pendant des mois, à préférer m'immerger dans le noir pour oublier l'endroit sordide où je me trouvais. J'avais besoin de temps, d'avancer petit à petit. J'avais besoin de trouver mon équilibre, petit à petit. Je ne pouvais pas aller mieux en voulant aller trop vite, parce que j'allais finir par me prendre le mur en pleine face. Alors j'avais décidé, sur les conseils de la fleur sauvage, d'y aller à mon rythme. De prendre le temps de trouver mes repères, de me réadapter en douceur, de faire des expériences pour trouver le chemin qui me convenait le mieux pour me rétablir. Rien n'allait disparaitre comme par magie, du jour au lendemain, mais je commençais à espérer de nouveau qu'un matin, le soleil allait se lever et que j'allais sentir s'envoler le poids qui étreignait continuellement mon coeur.

Et en mettant le nez dehors, je découvrais qu'il y avait de la vie, des gens capables de douceur, d'une profonde gentillesse. Des personnes qui s'arrêtaient pour écouter, pour partager des silences et des tasses de café. Camellia faisait partie de ces êtres qui savaient distribuer de la bienveillance sans même s'en rendre compte, qui rayonnaient et auprès desquels on se sentait inexorablement attirés. Comme de petits papillons qui cherchaient à se rapprocher d'une flamme, un soir d'été, fascinés par sa lumière et sa chaleur. Je n'avais pas besoin de me confier, je n'avais pas l'obligation de parler des choses qui me rongeaient les entrailles. Elle était simplement là, avec son visage pâle et ses cheveux à la multitude de reflets, son parfum fleuri et la délicatesse dont elle faisait preuve à mon égard. Il n'y avait pas le moindre jugement sur mes réactions parfois remplis de méfiance, sur mon dos légèrement vouté par l'inquiétude, rien qu'une profonde attention et une réelle envie de partager un moment serein. Si Wildflower savait m'apaiser par ses mots, elle le faisait par ses gestes. Et je me sentais en confiance, sans même vraiment comprendre comment j'en étais arrivé là. À espérer, peut-être, apercevoir cette crinière chatoyante au détour du comptoir.

Pourtant, je sens la crainte remonter le long de ma cage thoracique à son interrogation. Ces paroles sibyllines m'intriguaient énormément et je resserre doigts sur ma tasse désormais vide. Mais j'avais besoin d'occuper mes doigts pour ne pas les tortiller dans mon giron. Je la regarde sortir son téléphone portable pour pianoter dessus et mes sourcils se froncent, mes dents venant triturer ma lèvres inférieure. Puis l'appareil est poussé dans ma direction et mon coeur rate quelques battements en apercevant le logo familier. Est-ce que tu connais ce forum ? J'entends à peine sa voix, légèrement ailleurs. Puis je reviens subitement à moi, secouant la tête, mes pommettes s'enflammant de plus belle. « Euh..Je..Oui...Pourquoi tu- » je commence, le rythme cardiaque s'affolant à mesure des minutes. Je parle avec quelqu'un que j'ai rencontré dessus. Mes lèvres s'arrêtent subitement de bouger et mon regard n'a de cesse de papillonner sur son visage soudainement moins paisible. Je ne comprenais pas vraiment où elle voulait en venir. Du moins, en mon for intérieur, je crois que j'essayais de nier les connexions qui s'établissaient à toute vitesse dans le creux de ma tête. Plus les paroles s'échappent de sa bouche, plus je me sens étourdi et je repousse la tasse loin de moi sur la table, soudainement. Je fais crisser ma chaise sur le sol en reculant par réflexe, sans réussir à détacher mes yeux de ses traits crispés. Jusqu'à sentir mon coeur s'emballer à nouveau, faire une lourde embardée et me couper quasiment le souffle. Mon pseudo dessus, c'est Wildflower. Je vois les dizaines de mails s'afficher devant mes yeux, se superposer à son visage et j'ai l'impression de suffoquer. « Il faut que je sorte. » je murmure, en me levant prestement pour serpenter entre les tables, laissant toutes mes affaires à la table. Je ne comptais pas m'enfuir, de toute manière. Je voulais juste de l'air. Sentir l'odeur du bitume et de la friture pour me rappeler que tout était bien réel. Je finis par me laisser tomber sur un banc près de l'entrée du café, la tête dans les mains. J'entends des pas résonner après quelques minutes et je l'aperçois du coin de l'oeil, hésitant à s'approcher. « Désolé. » je souffle, sans lever la tête. J'avais simplement pris peur. Alors qu'il n'y avait pas la moindre raison à ça. Tout me paraissait tellement logique, au final. Elles n'étaient qu'une seule et même personne et ça fait tellement sens, quand j'avais la vérité exposée sous mes yeux. « J'aimerais pouvoir voir le monde avec tes yeux. » je lâche faiblement, avant de finalement relever la tête dans sa direction. « C'est ce que je t'ai dis. Et je le pense toujours. » je rajoute, dans un souffle.

Outre la surprise, je ressentais toujours cette même attraction, cette envie d'apaiser mes maux à son contact. Et savoir que c'était elle à qui j'avais confié mes peurs, même en surface, me rassurait davantage.
               


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MessageSujet: Re: When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1) When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1)  EmptyLun 17 Mai - 16:14

In search of the light
Leto & Camellia

J’avais besoin de réponses, de balayer d’un revers de manches toutes les parts d’ombres qui habitaient ce mystère depuis que ces quelques mots avaient été prononcés, venant semer le doute dans mon esprit. J’ignorais pourquoi ça ne cessait de tournoyer en boucle dans ma tête, pourquoi je tenais absolument à savoir si j’avais affaire à la même personne, que ce soit derrière mon écran d’ordinateur ou dans ce café, les rares fois où j’avais eu la chance de le croiser. Je crois que je m’étais attaché, à l’un comme à l’autre. J’avais conscience que ça pouvait paraître insensé, parce que dans le fond, je n’en connaissais véritablement aucun des deux. Ils n’étaient que des inconnus avec qui j’avais échangé sur des sujets très ciblés, mais je ne savais rien d’eux, de leur vie, de qui ils étaient. Mais nos rencontres m’avaient apporté un nouveau souffle, l’envie de recommencer à croire en la gentillesse et la bonté de l’humanité. A travers eux, j’avais recommencé à faire confiance, à prendre conscience qu’il existait, en dehors de ma famille, des personnes avec un cœur, parfois dotées d’un milliard de petites particules d’or. Et pour les paroles qu’ils avaient, tous les deux, tenus à mon égard, j’avais la certitude qu’ils en faisaient parti. Alors je faisais sûrement fausse route, peut-être qu’il ne s’agissait que d’une simple coïncidence, mais si je continuais d’avancer dans le flou, j’étais presque certaine que j’allais devenir folle. Je ne savais pas vraiment à quelle réaction je devais m'attendre en lui posant la question, tout simplement parce qu'une petite partie de moi avait préféré continuer de croire que tout n’était qu’une question de hasard. C’est pourquoi je prends mon courage à deux mains, faisant glisser mon téléphone dans sa direction, tandis que la page du forum s’affiche sur l’écran, lui demandant si il connaît ledit site. Je n’ai même pas besoin d’entendre sa réponse, je peux la lire sur son visage, dans son regard. Je vois bien qu’il commence à paniquer et je m’empresse de lui expliquer la raison de mon étrange demande, par peur qu’il s’imagine tout autre chose. Et c’est presque d’une voix à peine perceptible que je lui donne le pseudo que j’utilisais depuis plusieurs mois sur internet.

Je m'étais évidemment fait tout un tas de scénarios tous plus différents les uns des autres, mais si j'avais su qu'il réagirait aussi vivement, peut-être que j'aurais fait les choses différemment. Même si, en l'occurrence, il semblerait qu'il n'y ait pas de bonnes ou de mauvaises façons de faire, dans ce cas bien précis. Je l'observe alors sans rien dire se lever, alors que la chaise crisse sur le sol, puis se frayer un chemin parmi les tables pour regagner la sortie. Moi, je reste plantée là, sans réellement savoir quel comportement adopter. Je ne voulais pas l'effrayer, encore moins me montrer insistante ou le faire fuir de nouveau. Et surtout pas maintenant que j'avais la certitude que lui et Post Tenebras Lux formaient une seule et même personne. J'ignorais si, de son côté, il allait avoir envie de poursuivre ce qu'on avait commencé à créer, maintenant que nos échanges par mail pouvaient devenir plus concrets. Il s’était confié à quelqu’un qu’il pensait sans doute ne jamais rencontrer et je m’étais presque imposée dans sa vie, en cherchant à connaître la vérité. Mais la simple idée que tout puisse s’arrêter là me peinait énormément. Finalement, ma tête s'abaisse et je prends une profonde respiration avant de pivoter légèrement sur le côté, constatant qu'il a laissé ses affaires sur la table. J'hésite quelques secondes avant de les rassembler, puis de quitter ma chaise pour emprunter le même chemin qu'il avait pris un peu plus tôt. Je sors du café, mes yeux balayant les alentours du regard avant qu'ils ne se posent sur sa silhouette, assise sur un banc. Je m’approche légèrement, m'arrêtant au moment où il reprend la parole pour s'excuser. « Ce n'est rien. C'est moi qui suis désolée. » Je ne pouvais pas m'arrêter de penser que j'aurais sûrement mieux fait de ne rien dire, de continuer à garder mes doutes pour moi. Parce que maintenant, j'avais peur que les choses ne changent ou qu'elles aient déjà changées. Sa tête se relève finalement et je lui adresse un sourire discret à la suite de ses mots. « Je pense aussi chacune des choses que j’ai pu te dire. » je lui réponds en me remémorant nos longues discussions. « Je serais ravie de te les prêter à chaque fois que tu en ressentiras le besoin… » Je m'approche une nouvelle fois, demandant une autorisation silencieuse pour m'asseoir à ses côtés. Je m'installe finalement à l'autre extrémité du banc, déposant ses affaires entre-nous, comme pour créer une sorte de mur protecteur. Je voulais respecter son besoin d'espace et ça me semblait être la meilleure des solutions. « Je- Je t'ai ramené tes affaires. » je murmure dans un souffle. « J'ai pensé que tu ne voudrais peut-être pas retourner à l'intérieur... » Et je me voyais mal partir en les laissant à la vue de tous. « Tu veux savoir ce que je vois, présentement ? » je demande un peu précipitamment, mes iris venant se poser sur son visage. Mais je n'attends pas une réelle réponse de sa part avant de poursuivre. « Quelqu'un de fort et de courageux. Tu l'es bien plus que ce que tu penses, Leto... » Sa présence ici le prouvait. De bien des façons.


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MessageSujet: Re: When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1) When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1)  EmptyJeu 9 Sep - 21:57

Rainbow girl & Shadow man
Camellia & Leto

Pendant longtemps, j'ai cessé de croire qu'une guérison était possible. Je n'arrivais même pas à atteindre cette démarche, complètement bouffé par mes angoisses. Je ne voyais rien, je n'entendais rien. Je pensais pas à autre chose qu'à ces mois de captivité qui me terrorisaient jour et nuit, sans le moindre répit. Et je me suis longtemps demandé si une partie de mon âme n'avait pas fini par rester échoué là-bas, dans ma cellule. Une épave. Rien d'autre ne me venait à l'esprit quand je prenais mon courage à deux mains pour me regarder dans un miroir. Un échec. Un cad désespéré, bon à enfermer dans une cellule capitonnée. Puis le hasard m'a permis de rencontrer cette fleur sauvage aux paroles réconfortantes. Des paroles remplies d'une profonde vérité et teintées par l'expérience des aléas de la vie. Malgré la positivité dont ils irradiaient, je pouvais sentir que l'ombre avait pu faire partie de son existence, se trouver une place au chaud dans son quotidien. Mais elle continuait de se battre, de faire face pour remonter la pente. Là où j'ai abandonné, pendant un bon moment. Pourtant, à son contact, je me sentais reprendre des forces. Retrouver une volonté qui m'avait quitté quand je me trouvais au plus bas, à me demander si ma présence sur cette planète avait encore un sens, si elle était réellement utile. Je pouvais presque éprouver la douceur et l'espoir qu'elle y transposait. Pour moi. Pour un parfait inconnu, peut-être à l'autre bout du monde. Elle dispensait sa volonté et sa bienveillance de manière purement désintéressée, dans le seul but d'aider son prochain. Et je me sentais apaisé, attendant presque impatiemment le prochain mail pour dévorer les quelques lignes qui s'y trouvaient. Comme un drogué qui trépignait d'obtenir sa dose pour planer et se sentir bien. Au final, ce n'était pas si loin de la vérité. Mais je n'avais jamais imaginé que Wildflower se trouvait juste sous mon nez.

La petite fée aux cheveux chatoyants que j'avais rencontré quelques temps auparavant et la bienfaitrice sans visage n'étaient qu'une seule et même personne. Et je sentais mon système chauffer, entrer en combustion. Jusqu'au court-circuit. J'avais confié des choses personnelles, sans réellement entrer dans les détails sordides de cette prise d'otages. Des choses adressées à une personne que je n'avais jamais pensé rencontrer de toute ma vie. D'où la facilité à se confier sur ces événements. Mais désormais, je me sentais comme pris au piège. À subir le regard de Camellia, en sachant qu'elle savait. Alors qu'il n'y avait jamais eu rien d'autre que de la gentillesse et de la compréhension, à l'intérieur. Je me sens suffoquer et je repousse ma chaise brutalement avant de me lever et de faire demi-tour. Il fallait que je prenne l'air. Tout de suite. Le sang battait dans mes tempes et un bourdonnement désagréable avait élu domicile dans mon crâne. Mes affaires se trouvaient toujours à l'intérieur mais c'était le cadet de mes soucis, en cet instant. Je prends de longues minutes, la tête dans les mains, pour respirer et tenter de l'exhorter au calme. J'avais besoin de me détendre, de faire descendre la pression. Jusqu'à ce que la porte ne s'ouvre et que des bruits de pas ne se rapprochent du banc où je me trouvais assis. Je finis par m'excuser, gardant la tête baissée. Puis quelques secondes passent avant que je ne la relève, lui adressant les mêmes paroles que celles que j'avais eu via les mails échangés avec elle. Parce que c'était elle. Et ça faisait parfaitement sens, au final. Il y a tellement de prévenance, de tendresse dans ses yeux que ça en est presque douloureux. Rien d'autre qu'une envie de tendre la main, de m'aider à remonter la pente. Je serais ravie de te les prêter à chaque fois que tu en ressentiras le besoin. Je voulais y croire tellement fort. Je hoche la tête pour répondre à sa question silencieuse, la laissant s'asseoir à les côtés. « Merci. » je souffle, en la voyant déposer mes affaires entre nous. « Oui...C'est gentil. » je rajoute, en hochant distraitement la tête. Je me sentais mieux à l'extérieur. Puis sa voix retentit à nouveau, rapidement et mon visage pivote dans sa direction. Mes lèvres sont plissées et j'ai peur de ce qu'elle va bien pouvoir dire par la suite. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien voir, en ce moment précis ? Rien de très bonne augure, à mon avis. Pourtant mon coeur rate quelques battements à sa réponse. Quelqu'un de fort et de courageux. Un pauvre sourire étire mes lèvres et je hausse les épaules à cette remarque. « J'aimerais bien me voir de la même façon. C'est...rafraîchissant. » je souffle, d'une voix faible. Puis je me redresse, récupérant ma sacoche que je presse doucement contre mon torse, sentant le contact réconfortant du vieux cuir. « Est-ce que...Est-ce que tu crois qu'on pourra boire un autre café, un de ces jours ? » Mes paroles sont sûrement presque inaudibles et c'est un effort qui le demande beaucoup, en cet instant. Mais j'en ressens le besoin. Actuellement, Camellia est le seul être vivant pour lequel je pourrais accepter de sortir hors de chez moi. Parce que si c'est pour la tendresse de ses sourires et sa profonde sympathie, je voulais bien faire un effort. Elle me donnait envie de me surpasser, de travailler sur ces aspects sombres qui me gâchaient la vie et qui m'empêchaient d'avoir une existence normale. Son hochement de tête accentue la chaleur qui s'était déclarée sur mes joues et mes doigts s'entortillent entre eux. Je réponds de la même manière, timidement. « J'ai hâte. » je murmure, plus pour moi même qu'autre chose, avant de rougir de plus belle en voyant ses lèvres s'étirer doucement.

Quand je parcours le chemin qui me mène à la maison, je prends réellement conscience du fait que j'ai hâte. Vraiment. Je me sentais investi de sentiments que je pensais ne plus jamais ressentir.

Je sentais le froid être balayé par quelque chose de beaucoup plus délicat. Comme si je redécouvrais à nouveau la chaleur des rayons du soleil.


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When Post Tenebras Lux meets Wildflower. But not for the first time. (Lellia #1)
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